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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la classe politique actuelle.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:1318h20, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:16On évoquait le trafic de drogue il y a quelques instants, Florian Tardif a fait le lien avec les députés,
00:21dont certains à la France Insoumise ne semblent pas extrêmement effrayés par le fait qu'on puisse consommer de la drogue.
00:29Vous évoquiez le cas d'Andy Carbrat, qui a été interpellé en flagrant délit après avoir acheté de la drogue à un mineur.
00:35Ça a inspiré une réflexion à Philippe Devilliers, qui était ce matin l'invité de la grande interview de Sonia Mabrouk sur CNews et Europe 1,
00:40pour le cadre de son livre Mémorécide.
00:42Il est revenu sur la différence de niveau entre la classe politique qu'il a connue et la classe politique d'aujourd'hui.
00:48C'est assez succulent, écoutez, ça prend un peu de temps, mais c'est assez bien senti.
00:55J'arrivais à l'Assemblée et je passais entre les travées pour aller rejoindre mon siège.
01:05Je serrais la main à des gens, jusqu'à Ardogneau, Perfit, l'Assemblée était l'annexe de l'Académie française.
01:16Aujourd'hui, quand on regarde les filles, l'Assemblée est l'annexe de la fabrique des crétins numériques.
01:24Vous aviez des grands faux, effectivement, qui avaient le goût des arabesques et des tournures charpentées par la grande histoire.
01:40Donc, il y avait de l'humour, il y avait de l'esprit, ça volait haut sous la verrière.
01:45Aujourd'hui, il y a pour beaucoup d'entre eux des psittacidés, qui font du psittacisme,
01:54dont l'appareil phonateur débite les éléments de langage de la technocratie de marché.
02:05Voilà, c'est assez incroyablement dit, François Pimponi, tout est dit.
02:09C'était une annexe de l'Académie française, aujourd'hui c'est la fabrique des crétins numériques.
02:13J'ai connu un peu la fin de cet ancien monde, le début du nouveau, et je peux confirmer que le niveau n'est plus le même.
02:20Oui, François.
02:22On allait avec des hommes politiques qui étaient des hommes d'État, et sincèrement, quand vous passiez des heures avec eux et les écoutez,
02:29vous sortiez plus intelligents en sortant que vous étiez rentrés.
02:32Là, parfois, j'ai le sentiment de régresser.
02:35De l'inverse, Jules Torres.
02:36Ce qu'il dit, c'est que quand il était à l'Assemblée nationale, il serrait la main des académiciens à l'imperfit Jean-François Degnaud.
02:41Aujourd'hui, quand il l'est à l'Assemblée nationale, il serrait la main du député dealer Louis Boyard
02:45ou de ses amis qui défendent le fait que leurs collègues prennent du tapis de drogue.
02:50Mais surtout, ça se ressent aussi dans les discours.
02:52Moi, il y a un truc que je me fais quasiment tous les mois, c'est le discours de Philippe Séguin à Maastricht à l'Assemblée nationale,
02:57qui a duré quatre heures, et c'était un discours incroyable.
03:00Vous vous faites quatre heures de Philippe Séguin, tous les mois ?
03:02Tous les mois.
03:03Ah, bah écoutez...
03:05J'ai le droit d'avoir mes dadas.
03:07Vous avez le droit, c'est tout à fait légal.
03:09C'est vrai qu'aujourd'hui, on a des députés qui peinent à lire une question écrite,
03:13qui peinent à lire leurs propres notes, alors que...
03:16Mais on a les élites qu'on mérite, comme je le rappelle toujours, Jules Torres.
03:19Noémie Alloua ?
03:20Oui, mais surtout, n'écoutez pas effectivement le discours de Sébastien Delogu, député de la France insoumise,
03:24qui ne sait pas qui est Pétain, ou en tout cas qui l'assimile,
03:26je lui cite, à une sorte de racisme et qui ne connaît pas vraiment son histoire.
03:29C'est vrai que quand on voit l'abaissement du niveau des députés de l'Assemblée nationale,
03:33on est effrayé, d'autant que ce n'est pas simplement une question, encore une fois,
03:36de culture générale ou de façon de lire ou d'écrire,
03:39c'est beaucoup plus largement une façon d'être perméable à la propagande,
03:43parce que lorsqu'on a un esprit qui n'est pas affûté
03:46et qui n'a pas suffisamment développé son esprit critique,
03:49il est lui-même beaucoup plus vulnérable et beaucoup plus perméable aux idéologies totalitaires.
03:53C'est ça, le danger.
03:54J'ai cru aussi qu'il y avait certains députés qui avaient quelques problèmes de calcul.
03:58Éric Coquerel et Charles de Courson ne se sont pas illustrés dans leur dernière prise de parole,
04:03mon cher Florian Tardif, faisant des divisions, des pourcentages,
04:07ils se sont un peu mêlés les pinceaux.
04:09Pour le coup, et pour avoir assez longuement échangé ces dernières semaines
04:12avec Éric Coquerel et Charles de Courson autour du budget,
04:15ils savent de quoi ils parlent.
04:17D'accord, donc ça peut arriver à tout le monde, vous avez raison.
04:21Vraiment, pour le coup, je ne voudrais pas qu'on consomme dans la caricature
04:25et il y a des heures et des heures et des heures et des heures de débat.
04:28Il peut y avoir... Ne jetons pas la pierre.
04:31Nous sommes tous humains et nous faisons tous des erreurs.
04:33Mais il est vrai que malheureusement, le niveau s'est considérablement abaissé
04:38et en très peu de temps.
04:40Ce qui m'inquiète, et peut-être qu'on devrait s'interroger plus globalement
04:43sur notre régime où on est en train de passer d'une démocratie
04:47progressivement à une neuclocratie.
04:49C'est-à-dire que la foule est en train de prendre le pouvoir.
04:52Mais la foule est en train de prendre le pouvoir grâce aux élites qui le permettent.
04:55Pourquoi ? Parce que maintenant, quand il y a une campagne des législatives,
04:59et on en a connue une dernièrement, c'était il y a trois mois.
05:02Qu'est-ce qu'on met quand un candidat fait campagne ?
05:06En avant. Non pas le fait qu'on défend telle ou telle proposition
05:10qui est bien meilleure qu'un adversaire.
05:11Non, on défend le fait que j'ai 60 000 abonnés sur Instagram,
05:15j'ai 100 000 abonnés sur TikTok, donc je suis bien meilleur candidat.
05:18Regardez-moi, je suis vachement plus populaire,
05:21je suis le beau gosse de cette circonscription.
05:23Ce n'est pas à qui vous pensez.
05:24Non, mais c'est ça, le niveau, malheureusement.
05:27Et on a accepté cela.
05:29On a quand même de grands hommes politiques encore.
05:31Oui, de grands hommes politiques, mais une partie, malheureusement,
05:33de la classe politique fait campagne comme cela.
05:35Et on l'accepte, et on estime même que c'est plutôt un bon point.
05:39OK. Rachel Kahn ?
05:40Malheureusement.
05:41Oui, je partage.
05:42Et après, on avance, on parle du budget.
05:44Je partage absolument.
05:45Mais il y a aussi autre chose.
05:47Effectivement, sur la question de...
05:50Pas simplement une histoire de connaissance,
05:52mais une histoire, finalement, d'être...
05:56Comment dirais-je ?
05:57Accueillir, finalement, la discussion, le dialogue,
06:00pour permettre justement de se dépasser,
06:02pour nous permettre à tous de relever des enjeux nationaux ou internationaux,
06:06ça, c'est une chose.
06:07Mais moi, il y a quelque chose qui me perturbe beaucoup,
06:10c'est l'esthétique de cette Assemblée.
06:12Et là, c'est vraiment les mots de Victor Hugo,
06:14le fond et la forme.
06:15La forme, c'est le fond qui remonte à la surface.
06:18Lorsqu'on regarde une partie de l'Assemblée nationale
06:21qui est complètement aux antipodes du protocole,
06:24du protocole que doivent embrasser certains élus,
06:28on n'a pas du tout envie d'être représentés par eux.

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