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Record de morts lors de traversées clandestines de la Manche : quelles solutions envisageables ?
Europe 1
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16/09/2024
Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu
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00:00
Heureux Pinsoir, 19h21, Pierre De Villeneuve.
00:04
Avec Joseph Besset-Scaron, avec Philippe Guibert pour commenter cette actualité marquée,
00:09
on le disait tout à l'heure, par ce coup de force de 60 migrants qui s'en sont pris à 3 chasseurs du Pas-de-Calais
00:17
qui simplement ont voulu donner l'alerte pour une nouvelle traversée de l'Angleterre
00:21
et on sait que ces traversées sont périlleuses, dramatiques,
00:25
il y a des enfants, des femmes qui meurent tous les jours en Manche, en Méditerranée,
00:30
là en l'occurrence c'était dans la Manche, je vous propose d'écouter à nouveau Adrien ce chasseur agressé.
00:36
Mentalement c'est dur, je revois encore les images des attaques,
00:39
je les vois encore arracher les canards des cages pour leur arracher la tête.
00:45
On a appelé l'agent de la mairie, ils se sont dit c'est eux là-bas qui vont appeler,
00:50
eux ils sont remontés pour nous faire la peau.
00:52
Ils avaient des torches, ils avaient des barres de fer, ils avaient des machettes, des haches,
00:56
c'était vraiment une scène horrible, horrible, horrible.
01:00
On s'est précipité dans le fond de la hutte pour ne pas se coucher par ces coups de barres de fer ou quoi
01:06
et franchement honnêtement on a beau avoir des armes mais franchement on était tous pétrifiés, choqués.
01:12
Dans notre tête on sait très bien qu'on ne va pas faire feu sur un humain, on n'est pas comme ça.
01:18
En fait on s'est vraiment vu mourir, on a vu la haine des gens envers nous,
01:21
croyez-moi c'est marquant et on sait très bien que plus jamais de notre vie on ira dans ce marais.
01:26
Voilà Adrien qui s'est confié à Maximilien Carlier, le correspondant d'Europe 1 dans le Nord.
01:31
Je ne veux pas faire de mauvais esprit mais quand on attend généralement qu'il y ait plusieurs accidents
01:36
à un même endroit pour mettre un stop ou un rond-point,
01:39
est-ce que notre administration et nos gouvernements successifs attendent ce genre d'événement
01:47
et que la prochaine fois ces trois chasseurs accompagnés d'un enfant de 3 ans
01:51
se voient non pas comme les canards coupés la tête mais bien amochés pour faire quelque chose ?
01:57
Qu'est-ce qu'on attend ?
01:59
Qu'est-ce qu'on attend ? On attend que, j'imagine que les gouvernements successifs
02:03
ont essayé et les préfets successifs ont essayé par tous les moyens de sécuriser la région et le lieu.
02:10
S'ils n'y arrivent pas, est-ce que c'est un défaut de moyens,
02:14
est-ce que c'est un défaut de prise de conscience ou est-ce que c'est un flux de migrants
02:18
qui est trop important et qu'ils n'arrivent pas à maîtriser ?
02:21
Ce qui serait la pire des hypothèses.
02:24
Oui, mais je crains que ce soit encore plus célible parce que je n'arrive pas à croire
02:28
que des préfets et que l'administration de manière générale
02:32
laissent des situations aussi dangereuses que celles que vous décrivez
02:35
et celles que Joseph racontait tout à l'heure.
02:38
Mais est-ce qu'on n'attend pas, Joseph MacEscaron, la décision de l'autre ?
02:41
Est-ce que le préfet n'attend pas la décision du ministère ?
02:44
Le ministère attend la décision du Président.
02:46
Le Président ne sait pas quoi faire parce que l'Union Européenne n'a pas pris de décision globale.
02:50
Mais il y a des contrôles, j'en parlais tout à l'heure, qui sont faits.
02:53
Il y a des contrôles, il y a des hélicoptères qui passent régulièrement
02:55
pour voir s'il y a des embarcations qui prennent le large.
02:58
Donc il y a des contrôles, mais le flux migratoire est tel que ça ne suffit pas.
03:02
Donc c'est bien la dernière hypothèse, la plus catastrophique.
03:05
Malheureusement, celle-ci...
03:08
J'ai ajouté une chose que les Parisiens connaissent bien.
03:11
C'est un phénomène qui est de plus en plus important.
03:14
C'est qu'un certain nombre de personnes, lorsqu'elles sont reflouées, reflouées de Calais,
03:19
puis reflouées de la côte d'Opale,
03:22
se débrouillent pour, évidemment, prendre le train et arrivent à Paris.
03:27
Ils arrivent à Paris-Gare du Nord, ils descendent le boulevard Magenta, pour être précis,
03:31
et ils finissent à République.
03:34
Et ça, très souvent, vous retrouvez à République,
03:37
des femmes, des enfants se retrouvent avec des personnes
03:41
qui ne sont pas toujours dotées des meilleures intentions du monde.
03:45
Parce qu'il faut aussi comprendre que ces personnes ont faim,
03:48
que ces personnes également veulent...
03:51
Et qu'ils se font reflouer de partout.
03:55
Ils se font reflouer de partout, et surtout à République, au cœur de la capitale.
04:00
Alors, on en revient à l'hypothèse qui est pas souvent abordée,
04:05
mais qui semble d'ailleurs abandonnée.
04:07
Il y a l'hypothèse de fixer les populations dans leur pays.
04:10
Et ça, on n'y arrive pas non plus.
04:12
Non, on n'y arrive pas. C'est tout le problème.
04:14
Alors, moi, je pense qu'on a deux catégories de problèmes.
04:18
Il faut dire aussi, pardon Philippe,
04:20
on arrive d'autant moins qu'après ce qui s'est passé,
04:25
après l'intervention en Libye.
04:27
Oui, oui.
04:28
Reconnaissons. Il faut quand même reconnaître un certain nombre de choses.
04:32
Tu as raison.
04:33
Parce que la Libye servait d'arrêt.
04:36
Et d'ailleurs, Gaddafi avait prévenu.
04:38
C'est-à-dire que si, en effet, on avait pris ça comme une menace en l'air,
04:41
que s'il disparaissait, évidemment, les flux naturellement viendraient.
04:44
Oui, tu as raison.
04:45
Il avait aussi dit, si vous me liquidez, vous aurez Daesh.
04:49
Absolument.
04:50
Bon, il y a eu l'État islamique, il y a eu d'autres mouvements.
04:54
Et les frères musulmans aussi.
04:56
Joseph a parfaitement raison sur la Libye.
04:58
Mais j'ai l'impression qu'il y a deux problèmes.
05:01
On a une immigration économique qui vient en particulier du Maghreb et de l'Afrique.
05:07
De gens qui ne voient pas d'avenir dans leur pays
05:10
et qui ont les moyens de communication, les téléphones portables
05:14
qui leur permettent d'être en relation avec des gens qui sont en France.
05:17
Et ensuite, il y a des réseaux de passeurs mafieux
05:19
qui leur permettent de passer.
05:21
Enfin, il y en a un certain nombre qui passent.
05:23
Alors, risque et péril, mais qui passent.
05:25
On a d'autres pays, plus Moyen-Orient, plus Afghanistan.
05:28
Tu évoquais le quartier qui va de la Porte de la Chapelle à la République.
05:32
Les coups de couteau entre Afghans qui ont lieu il y a quelques jours.
05:37
C'est typiquement ce problème de personnes qui viennent pour l'asile
05:41
mais qui, en attendant leur décision, sont dans un statut incertain
05:47
et qui viennent d'un pays qui est en guerre civile et qui ont l'habitude de la violence.
05:51
Ils ne peuvent donc même régler leur compte entre Afghans sur notre territoire.
05:55
Donc là, on aurait une double réflexion à mener.
05:58
Vous disiez comment fixer les personnes dans leur pays.
06:03
Alors, il y a le problème économique qui est compliqué
06:06
avec les régimes qui sont en place dans ce genre de pays.
06:08
Et puis, il y a le problème de l'asile. Est-ce qu'on ne doit pas repenser l'asile ?
06:12
Non, et puis surtout, il y a un problème central, me semble-t-il,
06:16
Joseph et Philippe, c'est qu'il n'y a plus de gouvernance mondiale.
06:19
C'est-à-dire que les Nations Unies ne sont plus une gouvernance mondiale
06:23
aussi parce que les Nations Unies ont un parti pris,
06:27
aussi parce que le Conseil de Sécurité, aujourd'hui, est dans une impasse
06:33
dans le sens où la Russie fait partie du Conseil de Sécurité et la Chine aussi.
06:38
Donc, on se retrouve avec des votes qui n'ont pas de, j'allais dire,
06:42
pas de justice mais d'égalité ou de balance en fait.
06:50
Et pas de capacité de décision en réalité.
06:52
Et du coup, qui décide ?
06:56
Encore jusqu'à il y a dix ans, les États-Unis faisaient le ménage dans le monde
07:00
et puis il y a eu Barack Obama qui a dit
07:02
« Nous, on arrête d'être le gendarme du monde ».
07:04
Et Trump est arrivé, il a dit « On arrête aussi d'être le gendarme du monde ».
07:06
Et on a retiré les troupes d'Afghanistan.
07:08
Et ça, c'est Biden même qui l'a fait.
07:10
Biden a fait le final cut, mais les décisions avaient été prises avant.
07:13
Et donc, du coup, on se retrouve sans gouvernance mondiale
07:16
et personne n'est capable aujourd'hui de dire
07:19
« Qu'est-ce qu'on fait de ces pauvres gens ? »
07:21
Parce que ce sont des pauvres gens qui fuient des situations dynamiques dans leur pays.
07:23
Est-ce que quelqu'un peut se mettre à la table pour dire
07:27
« Tel pays en guerre, on va arrêter la guerre
07:30
et les gens vont finir par ne plus fuir ce pays et arriver en Europe ? »
07:35
Je sais que je vous pose une colle, parce qu'il n'y a pas de solution.
07:39
Il n'y a pas de système de régulation.
07:41
En effet, vous le rappelez.
07:44
Non seulement il n'y a pas de système de régulation,
07:47
mais quand on essaie d'introduire de la régulation,
07:49
c'est exactement l'inverse qui se passe.
07:52
Par exemple, sur l'Afghanistan,
07:54
la manière dont les talibans arrivés au pouvoir
08:00
ont été traités lors notamment des accords et des conversations de Doha,
08:05
où on a considéré que finalement, il pouvait y avoir des talibans modérés.
08:09
On voit d'ailleurs le sort réservé aujourd'hui aux femmes afghanes qui vivent un martyr.
08:15
Non seulement il n'y a pas de régulation,
08:18
mais lorsqu'ils essaient de s'essayer une régulation,
08:20
c'est vraiment une catastrophe.
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