Chasseurs agressés : «Ce que je regrette dans cette situation c'est le rôle des pouvoirs publics», estime Gaëtan Dussaussaye

  • le mois dernier

Tous les soirs à 20h30, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique.
Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir

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Transcription
00:00Europe Un Soir.
00:0219h21, Pierre De Villeneuve.
00:04Et je salue mes camarades du soir.
00:06Bonsoir Joseph Macescaron.
00:08Bonsoir.
00:08Et merci de retrouver le studio d'Europe Un Soir.
00:10Bonsoir à vous Philippe Guibert.
00:12Bonsoir Pierre.
00:13Et nous accueillons le député RN des Vosges,
00:15porte-parole du Rassemblement National.
00:17Bonsoir Gaétan Dussosserre.
00:18Bonsoir, merci pour votre invitation.
00:19Et merci d'être avec nous.
00:20Commentons d'abord,
00:22comme ça j'allais dire à chaud,
00:24vous avez entendu le témoignage de ce chasseur
00:29en début de journal de 19h
00:31qui était pétrifié alors
00:33qu'il avait plutôt,
00:35généralement les chasseurs sont des gens assez costauds
00:37et qui disait
00:39j'étais pourtant armé, je ne voyais pas
00:41tirer sur un homme, 60 migrants
00:43qui vous attaquent parce que
00:45vous avez sonné l'alerte et vous avez appelé
00:47les forces de l'ordre pour venir
00:49parce que justement il y avait cette embarcation
00:51de migrants qui partaient vers la Manche.
00:53Votre réaction ?
00:55Écoutez, c'est vrai que c'est malheureusement
00:57les symptômes et les conséquences
00:59d'un laisser-aller et d'un laisser-faire total
01:01sur la situation migratoire.
01:03Lorsque le Rassemblement National,
01:05lorsque Jordan Bardella et Marine Le Pen
01:07mettent en garde sur les effets
01:09d'un chaos migratoire dans le quotidien
01:11des Français, ce n'est pas pour rien
01:13parce qu'on connaît d'ores et déjà
01:15les liens évidents qu'il y a
01:17entre l'immigration d'un côté
01:19et une insécurité qui explose
01:21et un ensauvagement qui touche toute la société.
01:23On sait que ça met en danger
01:25un grand nombre de nos compatriotes
01:27et c'est malheureusement une nouvelle illustration qui est terrifiante.
01:29Mais quel regard portez-vous sur les migrants
01:31qui sont habituellement
01:33dépeints comme des gens qui fuient
01:35une guerre, qui fuient
01:37des situations impossibles dans leur pays
01:39et ce qui est vrai la plupart du temps.
01:41Et ce qu'on dépeint
01:43souvent, les personnes
01:45en cause, plutôt ce sont les passeurs
01:47mais pas les migrants. Là, on a
01:49un premier cas, je pense depuis
01:51longtemps et je regarde sous le contrôle de
01:53Joseph Massescaran et Philippe Guybert
01:55je pense que c'est la première fois
01:57où j'entends parler d'une histoire où vous avez des
01:59migrants armés avec des barres de fer et des
02:01machettes qui s'en prennent, là en l'occurrence à des gens
02:03qui juste ont voulu donner l'alerte
02:05également parce
02:07qu'on les voit ces bateaux se fendre au milieu
02:09de la mer. Sonia Mabrouk a écrit
02:11un livre, très récemment
02:13elle était dans cette émission il n'y a pas longtemps
02:15avec l'inverse, c'est-à-dire on imagine
02:17une guerre entre l'Union Européenne et la Russie
02:19et les Européens qui migrent et de la même façon
02:21ces embarcations qui se cassent
02:23au milieu de la mer et qui
02:25provoquent des noyades inconséquentes
02:27là en l'occurrence, peut-être
02:29que ces chasseurs ont voulu dire
02:31allô, venez la police parce qu'il y a
02:3360 personnes qui sont en danger en prenant
02:35la mer. Bien sûr mais
02:37après attention, malheureusement ce n'est pas
02:39une première
02:41des rixes, des règlements de compte
02:43des bagarres notamment au milieu
02:45de la capitale entre
02:47différentes ethnies ou différents
02:49clandestins, groupes de
02:51clandestins, il y en a déjà eu plusieurs
02:53et également avec des armes.
02:55Moi ce que je regrette dans cette situation c'est surtout
02:57le rôle des pouvoirs publics et
02:59l'absence totale d'une autorité de l'Etat
03:01parce que quand on laisse aller comme ça
03:03une politique d'immigration finalement où vous perdez totalement le contrôle
03:05vous n'identifiez pas le nombre de clandestins
03:07que vous avez sur votre sol, vous n'identifiez pas
03:09où ils sont, où est-ce qu'ils se trouvent
03:11et où est-ce qu'ils veulent aller et surtout vous ne mettez pas des moyens
03:13en face avec des forces de sécurité
03:15qui sont armées et bien ce sont
03:17les français et la vie des français que vous mettez directement
03:19en danger. Et vous le savez d'autant plus
03:21au Rassemblement National que vous avez
03:23maintenant parmi vous l'ancien patron
03:25de Frontex qui connait bien la situation.
03:27Joseph Macescaron. Je veux dire que
03:29le hasard veut que j'ai des amis
03:31qui m'aient alerté il y a
03:33la semaine dernière en me disant
03:35nous habitons la Côte d'Opale, j'ai beaucoup d'amis qui habitent
03:37la Côte d'Opale parce que je serai souvent tout quai, bergue
03:39etc. que j'aime beaucoup, c'est une région
03:41que j'aime beaucoup, avec
03:43raison, je ne suis pas de la région et j'adore cette région
03:45mais ce qu'il me dit
03:47c'est qu'ils ne peuvent plus aujourd'hui
03:49se promener dans les dunes.
03:51Ce n'est plus possible en raison
03:53des migrants. Qui attaquent ?
03:55Parce que
03:57ils estiment que
03:59ils ont des attitudes
04:01qui sont des attitudes pas toujours
04:03amicales
04:05donc ils renoncent
04:07à se promener
04:09à se promener avec leurs enfants, d'autres renoncent
04:11à se promener avec leurs chiens.
04:13Vous avez ajouté à ça le bruit
04:15permanent des hélicoptères pour surveiller
04:17cette Côte d'Opale. Très franchement
04:19la Côte d'Opale, ce n'est peut-être pas une
04:21grande importance pour les gens qui nous écoutent, enfin je suis désolé
04:23ça concerne quand même toute une partie de la France
04:25cette Côte d'Opale
04:27puisque
04:29le maire du tout quai
04:31Daniel Fasquel a alerté
04:33un nombre de fois incroyable en disant attention
04:35vous n'avez rien fait
04:37véritablement à Calais, vous avez artificiellement
04:39vidé
04:41un certain nombre de lieux
04:43mais les personnes continuent à se répandre
04:45et à vouloir passer. J'ai une question directe
04:47avec ce propos
04:49Gaétan Dussosset
04:51est-ce que comme le gouvernement Barnier est sous
04:53surveillance, est-ce qu'il y a un message
04:55à Michel Barnier pour régler ce genre de
04:57situation ? Ecoutez, Michel Barnier
04:59lorsqu'il était candidat à la primaire
05:01des Républicains en 2021
05:03avait lui-même
05:05repris un certain nombre de propositions
05:07qui étaient directement issues
05:09du programme du Rassemblement National
05:11peut-être que cette actualité
05:13est un signal
05:15pour dire qu'il ne faut pas oublier aussi ce qu'ont exprimé
05:17les 11 millions d'électeurs du Rassemblement National
05:19à l'occasion des élections législatives de 2024
05:21à savoir qu'on demande
05:23et d'ailleurs pas seulement les électeurs du Rassemblement National
05:25mais que les Français demandent massivement
05:27à ce qu'il y ait une reprise en main de notre politique
05:29migratoire et à ce qu'on puisse avoir la possibilité
05:31de contrôler qui entre et sort sur notre
05:33territoire. Comme vous avez aujourd'hui
05:35ne serait-ce que sur l'immigration légale. Donc il a ça sur son bureau ?
05:37Bien sûr, c'est une des exigences
05:39que nous avons au Rassemblement National
05:41et donc nous lui disons
05:43que dans le discours de politique générale
05:45qui sera le sien au début du mois d'octobre
05:47nous attendons des mesures fermes
05:49en matière d'immigration
05:51il y a beaucoup de choses à faire. Lui-même
05:53avait remis en cause notamment
05:55l'ingérence supranationale
05:57des institutions de l'Union Européenne
05:59qui empêchait les États souverains d'intervenir
06:01sur leur politique migratoire. Nous attendons
06:03que ce soit suffisamment important.
06:05Il faut lui rappeler tous ces sujets.
06:07Oui, je me souviens aussi que
06:09l'une des dernières déclarations de
06:11Gérald Darmanin en tant que ministre de l'Intérieur
06:13était de dire qu'il fallait
06:15que le prochain ministre de l'Intérieur
06:17devait renégocier les accords
06:19entre la France et la Grande-Bretagne
06:21qui concernent tout particulièrement
06:23le Pas-de-Calais. Et donc je pense
06:25que ce qui est tristement
06:27arrivé et que vous relatiez
06:29en est une illustration de plus.
06:31Je crois que des incidents
06:33pas de même nature, peut-être pas aussi grave
06:35ont déjà eu lieu
06:37entre des chasseurs, parce que c'est une région
06:39de chasse très forte,
06:41des chasseurs et des migrants. Et donc là,
06:43on est face à une situation intenable.
06:45Reste à renégocier tout ça
06:47avec la Grande-Bretagne, le Royaume-Uni
06:49qui lui-même est dans une démarche
06:51de containment
06:53des migrants et qui
06:55cherche à tout prix à se débarrasser du problème
06:57ce qui n'est pas évident pour la France.
06:59Je ne sais pas comment vous voyez ça au Rassemblement
07:01national ce problème spécifique.
07:03En fait, si vous voulez que
07:05des pays souverainement
07:07décident de protéger leurs frontières,
07:09décident d'avoir des politiques d'immigration
07:11qui soient plus strictes et que donc
07:13la France finalement en subisse les conséquences
07:15parce qu'elle, ses dirigeants,
07:17je parle toujours du gouvernement français
07:19et donc aussi d'Emmanuel Macron,
07:21parce qu'elle est sur un laissez-faire total
07:23et donc en subissent les conséquences, c'est une évidence.
07:25D'ailleurs, j'aimerais quand même signaler
07:27qu'il y a quand même en Europe aujourd'hui
07:29un véritable retour de la frontière
07:31comme principe essentiel.
07:33C'est vrai avec le cas allemand et la décision
07:35d'Olaf Scholz
07:37de rétablir un contrôle partiel
07:39sur les frontières allemandes, c'est vrai avec le Pays-Bas
07:41qui propose de mettre en place
07:43la politique la plus stricte en matière
07:45de politique d'asile,
07:47c'est vrai aussi avec la Pologne, c'est vrai avec la Hongrie,
07:49c'est vrai avec le Danemark
07:51qui est pourtant un gouvernement socialiste
07:53et un gouvernement de gauche mais qui, l'on sait,
07:55a pris un certain nombre de mesures de fermeté
07:57en matière d'immigration.
07:59Si on continue comme cela,
08:01et bien finalement,
08:03tous les pays d'Europe
08:05auront retrouvé une politique ferme
08:07en matière d'immigration, à l'exception de la France.
08:09Est-ce que vous êtes prêts
08:11à soutenir une mesure impopulaire
08:13et si oui, laquelle ?
08:15Alors, une mesure impopulaire
08:17en matière d'immigration ou sur d'autres sujets ?
08:19Philippe Guybert, quelle mesure impopulaire le RN
08:21pourrait-il soutenir dans un gouvernement Barnier ?
08:23En matière budgétaire notamment, parce que
08:25je crois comprendre
08:27que la Commission européenne nous demande 20 milliards d'économies.
08:2920 milliards d'économies,
08:31on ne les trouve pas comme ça, il n'y a pas de
08:33formule magique. Et donc,
08:35à un moment donné, ça veut dire qu'on va
08:37soit geler le salaire des fonctionnaires,
08:39réduire le nombre de fonctionnaires...
08:41Réponse en 30 secondes, parce que le temps nous rentre.
08:43...toucher à la réforme des retraites
08:45qui a été... Voilà. Par exemple.
08:47Il faut impérativement
08:49la broger, nous le proposerons à l'occasion
08:51de notre niche parlementaire le 21 octobre.
08:53Et si la Commission européenne
08:55vous demande la broger pour nous ?
08:57Pour mettre de la capitalisation
08:59à la base, j'imagine. Non, non, pas du tout. C'est surtout pour permettre
09:01à l'intégralité des Français, y compris à ceux
09:03qui ont des carrières longues, de pouvoir partir
09:05deux années plus tôt à la retraite
09:07que ce n'est le cas aujourd'hui.
09:09Joseph rêve d'une retraite par
09:11capitalisation. Non, mais je pensais...
09:13Je pensais que vous étiez
09:15convaincu par les vertus
09:17du libéralisme. Non, non, absolument pas.
09:19Ce n'est pas forcément ma thèse de thé, mais pour répondre quand même à la question
09:21qui m'a été posée, sur les 20 milliards
09:23d'euros, juste pour vous répondre, sur les 20 milliards
09:25d'euros que nous demande la Commission
09:27européenne, je pense qu'on a déjà au moins la moitié
09:29qu'on peut trouver sur la contribution nette
09:31de l'État français au budget de l'Union
09:33européenne. Chaque année, on donne plus d'argent qu'on n'en reçoit.
09:35C'est en moyenne 10 milliards d'euros qui ne reviennent
09:37pas dans la poche des Français. Merci Gaétan
09:39Dussosser d'avoir répondu aux questions d'Europe 1.

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