Conférence de presse inquiétude pour les terres de Sablassou

HERAULT TRIBUNE

25/07/2024

Conférence de presse avec Vincent Nourigat, Fédération Régionale des CIVAM ; Francine Puyau, Porte-parole Collectif Ceinture Verte ; Vincent Petit, hydrogéologue ; Florence Thiolet-Varray, membre de Sablassou association, propriétaire menacée d'expropriation ; Richard Corvaisier, Conseiller municipal d'opposition à Castelnau

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00:00Oui, donc on vous accueille aujourd'hui ici pour une conférence de presse par

00:05rapport à l'enquête publique qui est en cours pour la déclaration d'utilité

00:09publique d'une réserve foncière à sable à sous. Près de 10 hectares de

00:12terre de sable à sous sont menacés d'urbanisation et on a une enquête

00:16publique qui se déroule depuis le 11 juillet jusqu'au 2 août et on appelle en

00:20fait tous les Castelnauviens et les habitants de la métropole à contribuer

00:24à cette enquête publique et c'est pour ça qu'on a différents intervenants qui

00:28vont venir exposer les éléments forts de ce sujet là. On a Vincent Nurega du

00:33Réseau Impact, on a Francine Puyot qui est porte-parole du collectif Ceinture

00:38Verte, Vincent Petit, hydrogéologue, membre de l'association Sable à Sous et

00:44Florence Thulé-Varay, également membre de l'association et qui est directement

00:48concernée en tant que propriétaire sur le secteur de sable à sous.

00:51Vincent je t'en prie. Ok, donc moi je vais, mon intervention, moi en tant que

00:57représentant d'organisation agricole c'est plutôt sur les terres

01:02agricoles. Sur l'ensemble de la DUP, les terres vraiment agricoles c'est très

01:08petit, c'est aux alentours de trois hectares donc c'est pas, c'est pas

01:13vraiment le sujet à défendre mais c'est quand même dire que c'est les meilleures

01:19terres de la métropole et qu'à cet endroit là, si on commence à urbaniser

01:24ici, l'urbanisation risque de s'étendre comme une tâche d'huile et on a toute la

01:30plaine est de Montpellier qui est de même niveau de fertilité que les

01:36terres qui sont à Sable à Sous, qui risque d'être impactée par le

01:41développement futur de l'urbanisme. Parce qu'il ne faut pas s'imaginer sur cette

01:46sur cette petite zone qui est, on a le périmètre exact, c'est aux alentours de

01:5513 hectares, 13 hectares pour installer la clinique du parc, la clinique du parc

02:00quand on regarde la surface que ça fait, ça fait, en étant généraux on va dire

02:04que ça fait un hectare, on n'a pas besoin de cette surface pour implanter une

02:08clinique. Si on veut, si on met une DUP sur une telle surface c'est parce qu'on

02:14a d'autres objectifs derrière, voilà. Et le deuxième problème qu'il y a au

02:19niveau agricole, c'est le problème de la nappe phréatique qui est dessous, qui est

02:25déjà largement impactée par toutes les constructions qu'on a là le long de la

02:28voie ferrée, qui pompe en permanence de l'eau qui est rejetée à la mer par le

02:35biais du tout à l'égout, parce que cette eau on ne sait pas quoi en faire, alors

02:39que ça serait plus intelligent de la récupérer pour faire pousser des légumes

02:43de l'autre côté de la voie de chemin de fer par exemple, au lieu de faire pousser

02:45du béton. L'association collectif ceinture verte regroupe maintenant 17

02:50associations de la métropole et hors métropole et nous œuvrons à la

02:54protection, à la sauvegarde des terres agricoles et des espaces naturels et

02:58forestiers autour de Montpellier. Donc à ce titre nous sommes très inquiets de

03:04voir effectivement ce projet d'enquête publique, cette enquête publique qui est

03:09lancée pendant l'été étonnamment, qui est en plus étayée par un dossier

03:15extrêmement léger et flou, qui comporte des anomalies, qui est incohérent et qui

03:22ne fait pas apparaître le réel objet de cette enquête publique.

03:28Alors on nous parle, on nous met en avant un projet de gare TER pour justifier

03:32l'utilité publique. Cette gare TER ça fait très longtemps

03:36qu'on en parle et on ne sait pas très bien comment elle pourrait se faire étant

03:40donné les dénivelés qu'il y a à ce niveau là pour accéder aux voies de

03:43chemin de fer, ça aurait un coût certainement phénoménal.

03:46Donc on demande à voir, on n'a aucun élément en fait, on nous dit que des

03:51études sont en cours dans le dossier mais elles ne sont pas encore terminées mais

03:55ça fait rien. On demande quand même à ce que ces terres soient bloquées, à ce

03:58qu'on exproprie des propriétaires, qu'ils soient donc privés de leur logement, de

04:03leur outil de travail, de leur jardin. Les jardins qui sont aussi des zones qui

04:08accueillent beaucoup de biodiversité. C'est ce qui a été fait déjà tout le

04:12long de la voie de tramway, les jardins ont disparu. On sait qu'aujourd'hui quand

04:15il y a des épisodes sévenoles où désormais des rivières atmosphériques

04:19qui s'écoulent sur un espace comme Castelnau, l'eau ruisselle, elle dévale

04:26la colline depuis l'eau rouge et elle vient se concentrer dans ce secteur là

04:30en inondant la voie ferrée, on l'a déjà vu, et la chaussée. Donc on est en

04:35train de nous dire qu'on va encore venir implanter un bloc de béton dans des

04:40terres agricoles avec un impact sur le sous-sol et

04:44effectivement en tirant l'eau de la nappe alors que cette zone devrait être

04:48préservée puisqu'elle forme un tout avec le Cres où le projet d'urbanisation a

04:53été abandonné et avec Saint-Augnès, Saint-Augnès où il y a les coteaux de la

04:58Meugenelle par exemple qui sont une appellation protégée. Et donc ce tout

05:01pourrait constituer un espace à préserver dans le cadre du code de

05:06l'urbanisme pour créer par exemple un PAEN, c'est ce que nous appelons de nos

05:10voeux, il y a à peu près 800 hectares, ça va même jusqu'à Gramont, voilà. Donc on ne

05:15comprend pas pourquoi on vient perturber cette zone de façon irrémédiable,

05:20voilà. Nous n'y sommes pas favorables. Je peux compléter ce qu'a dit Vincent sur

05:26les terres agricoles au niveau de l'aquifère. C'est un aquifère extrêmement

05:31intéressant parce qu'il permet d'irriguer des cultures de maraîchage,

05:35c'est prouvé par des études historiques, c'est prévu par des études

05:42concernant la qualité des sols et là l'agriculture en pays

05:46méditerranéen ne peut pas s'imaginer sans irrigation.

05:50Donc là on a des terres excellentes, on a de l'eau à partir d'un aquifère et

05:55également le réseau BRL qui peut contribuer à irriguer ces zones.

06:01Cet aquifère est déjà impacté par l'urbanisation très mal pensée de l'avenue

06:10de l'Europe depuis 2006 où les habitants de Sables-à-Sous déplorent une baisse du

06:17niveau d'eau dans leur puits de 2 mètres environ.

06:23Donc il faut préserver le moindre mètre carré des terres agricoles de Sables-à-Sous

06:30pour cette raison. L'aquifère rend aussi d'autres services.

06:35Cette zone de Sables-à-Sous, donc les inondations dont a parlé Florence à

06:40l'instant, il y a aussi également les inondations en aval.

06:45Cette zone-là est drainée par la Lironde et sur la Lironde il y a de

06:51nombreux ouvrages de rétention d'eau pour limiter les inondations dans des

06:58zones très denses au niveau des habitations.

07:01Donc la priorité c'est d'éviter un ruissellement supplémentaire sur cette zone-là.

07:06L'aquifère rend aussi d'autres services.

07:11Il maintient des étiages suffisants dans le lèse en été, il refroidit la

07:17température du lèse, donc ça diminue le risque de cyanobactéries.

07:22C'est un aquifère qui a faible profondeur donc les arbres peuvent pousser sur cette

07:27zone-là. Ils iront chercher l'eau en profondeur, ils feront de l'eau en surface

07:32et permettront de développer des programmes d'agrofrottiserie très

07:37performants. Voilà, je crois que j'ai dit l'essentiel sur les services annexes que

07:43l'on ne peut pas porter l'aquifère sur cette zone-là.

07:46J'habite au quartier de Sablassoux, je suis directement impactée par cette

07:51réserve foncière et je suis là pour dire qu'il faut à tout prix s'exprimer et

07:59donner son avis pour défendre ce poumon vert de Castelnau où les gens qui sont

08:06dans le béton sur l'avenue de l'Europe viennent courir, promener avec leurs

08:15enfants, faire du vélo et pendant le Covid, ça a été la roue de secours pour

08:25tous ces gens qui étaient enfermés dans des appartements. C'était les Champs-Élysées

08:30au chemin des thermes à Sablassoux. Voilà, ne détruisons pas ce poumon vert,

08:37ne détruisons pas ces terres à haut potentiel, la nappe phréatique et pensons

08:45aussi aux gens qui sont installés là, qui ne souhaitent pas en partir, aux

08:52activités qui sont déjà présentes et qui sont aussi d'utilité publique tout

08:56autant que le médical. Il y a une entreprise qui a été créée par un

09:01castelnauvien qui a aujourd'hui 86 ans et qui habite sur place.

09:05Voilà, c'est une entreprise spécialisée dans le recyclage qui a commencé par le

09:12détartrage des cuves dans les caves coopératives puis petit à petit le

09:17recyclage du fer puis les écrans obsolètes de nos ordinateurs avec des

09:25contrats avec IBM pour le démantèlement des câbles etc. Et tout ça

09:29dans les normes ISO et de protection de l'environnement.

09:32Voilà, ils étaient précurseurs. Le recyclage on en parle aujourd'hui mais on

09:38n'a rien inventé. Il y a quelqu'un qui a pensé bien avant. Il faut le protéger.

09:41Il y a plus de 50 employés du personnel handicapé qui travaillent là. Il faut

09:47protéger cette activité, elle est tout aussi importante.

09:50Il y a également des artisans qui sont là. Il y a des agriculteurs qui pour

09:55l'instant ne sont pas directement impactés parce qu'ils sont sur un

09:59terrain de l'autre côté du chemin mais qui à terme s'il y a du béton, son

10:03activité agricole biologique sera mise en péril.

10:07Il y a également une entreprise qui fait de l'allocation de matériel, de matériaux

10:12de construction. Mais tous ces gens travaillent, ont leurs outils de travail

10:17là. Pourquoi le leur enlever au titre de déplacer une clinique qui existe déjà ?

10:23Voilà, l'offre médicale elle est déjà là. On nous présente des arguments. On nous

10:30a parlé du pôle multimodal, de la gare ETR. Ça fait 30 ans, 20 ans qu'on nous

10:36en parle. Si elle n'est toujours pas là, il y a des raisons et ça coûterait un

10:41argent fou. Et l'entreprise qui a été aujourd'hui rachetée par Veolia, il faut

10:48que les contribuables se rendent compte, soient conscients que ça va coûter un

10:54argent fou de déplacer une entreprise avec d'énormes iso et qu'il va

11:02payer le contribuable. Est-ce que c'est justifié ? Est-ce que l'utile

11:06public est vraiment là ? C'est la question qu'on se pose. C'est pour ça

11:11qu'il faut que tout le monde s'exprime. Et on va faire confiance au commissaire

11:18enquêteur sur sa perspicacité, sur son analyse pour vraiment qu'il prenne

11:24conscience des réels enjeux de cette enquête publique et qu'il y a en fait un

11:32vrai projet derrière, même s'il n'est pas écrit dans le dossier. Et on espère

11:36qu'il saura entendre et faire l'analyse adéquate sur le sujet.

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