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  • 16/05/2025
Abdelkrim Grini, procureur de la République d'Alès était l'invité de France Bleu Hérault, ce vendredi 16 mai 2025.

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Transcription
00:00Il est 7h43, ce matin, Julia Beaufis, notre invité est le plus montpellierin des gardois.
00:08Oui, c'est un enfant de la paillade, il est aujourd'hui procureur de la République d'Alès.
00:13Abdelkrim Grigny a été au cœur de l'actu ces dernières semaines.
00:15Il a notamment dirigé les trois premiers jours d'enquête après le meurtre de la mosquée de la Grande Combe.
00:21Le procureur est aujourd'hui à France Travail, à Saint-Jean-de-Védas,
00:24pour parler de son parcours professionnel et de diversité.
00:28Bonjour, monsieur le procureur.
00:29Alors ce matin, nous ne parlerons pas de cette enquête pour meurtre à la Grande Combe,
00:35à la mosquée de la Grande Combe, secret de l'instruction oblige.
00:38Mais on se souvient quand même de ce poste sur les réseaux sociaux de Christan Chevalier,
00:42député Rassemblement National.
00:45Abdelkrim Grigny a tué au couteau un autre fidèle en pleine mosquée, de procureur à suspect.
00:50J'imagine que la confusion vous met en colère ?
00:53Non seulement elle m'a beaucoup mise en colère, mais elle m'a surtout particulièrement blessée.
00:57Puis elle a aussi et surtout blessé tous les membres de ma famille.
01:01Mes enfants ont vu ce tweet.
01:04Mes frères et sœurs ont vu ce tweet.
01:06Ma mère a également été informée par mes frères et sœurs de ce tweet.
01:10Mes amis ont vu ce tweet.
01:12Donc effectivement, ça m'a mis beaucoup en colère et ça m'a particulièrement blessé.
01:15Les discriminations, les inégalités, c'est ce qui marque le début de votre parcours
01:21et votre volonté de faire des études de droit notamment ?
01:24Oui, parce que lorsque j'étais gamin, lorsque j'habitais le quartier d'Apaillade,
01:27on subissait un petit peu les discriminations, le racisme, les conditions économiques étant très difficiles.
01:32Ce n'était pas évident tous les jours.
01:34Donc très vite, l'envie de militer va venir.
01:37Et puis, petite association de quartier.
01:40Et puis là, néanmoins, l'envie de faire des études de droit
01:43pour essayer justement de bien connaître la loi et essayer de s'affirmer.
01:46Alors vous vous engagez donc très tôt contre le racisme.
01:50Vous avez même fait partie d'associations très jeunes.
01:53Oui, très très jeunes.
01:54Moi, j'ai commencé à militer.
01:55J'avais, c'était en 84, j'avais 13 ans.
01:57Ah oui ?
01:58Oui, oui.
01:58Alors notamment, un édito de Patrick Cohen sur France Inter parle de vous.
02:02Enfant de l'Apaillade devenu procureur.
02:04J'imagine une fierté.
02:06Mais justement, l'Apaillade, vous en gardez quoi comme souvenir ?
02:10Vous avez même été au Collège des Garigues.
02:12J'ai été au Collège des Garigues.
02:13J'étais à l'école des Troubadours.
02:15Donc l'école primaire des Troubadours à l'Apaillade Nord.
02:17Moi, j'en garde sincèrement d'excellents souvenirs.
02:19Moi, j'ai beaucoup ri.
02:21Je me suis beaucoup amusé quand j'étais gamin.
02:23J'ai des amis extraordinaires dont certains sont toujours en contact avec moi aujourd'hui.
02:28C'est des amis fidèles de 40-45 ans.
02:30Et puis, des anecdotes, des moments de rigolade.
02:34Notamment sur la mausson.
02:35Alors effectivement, moi, j'aimais beaucoup le foot quand j'étais jeune, quand j'étais gamin.
02:39Et puis, on allait voir les matchs à l'époque de Montpellier-Paillade Sport.
02:47Avec les débuts de Nicolas.
02:49C'était fin des années 70, début des années 80.
02:51J'avais 10-12 ans.
02:53On ne pouvait pas se payer des billets d'entrée.
02:54Donc, à l'époque, il n'y avait pas les gradins.
02:56Alors, vous vous permettez de ne pas répéter ce que je suis en train de dire.
02:58Ça reste entre nous.
03:00Et puis, comme il y avait des arbres qui étaient plantés juste en bordure du stade.
03:03Eh bien, il y avait des gamins.
03:04Il y avait mes potes.
03:05On grimpa aux arbres.
03:05Ça nous permettait de regarder les matchs.
03:07Voilà.
03:08Donc, vous avez vu ce quartier changer.
03:10Quel regard vous portez sur ce quartier aujourd'hui, sur la paillade ?
03:14J'ai un regard mitigé parce que moi, j'ai connu la paillade dans les années 80, qui
03:18était un quartier sincèrement super, où on vivait en totale harmonie avec des gens
03:24de tout horizon.
03:26Aujourd'hui, mélange, voilà, une mixité sociale qui était...
03:29Parce qu'il y a des quartiers avec de très belles maisons, de très jolies villas dans
03:33les quartiers nord de la paillade.
03:35Aujourd'hui, j'ai l'impression que ça s'est pas mal dégradé, que ça s'est pas mal
03:38fermé, le quartier de la paillade.
03:41Ça se mélange moins ? C'est moins mélangé aujourd'hui ?
03:42J'ai l'impression qu'aujourd'hui, c'est un petit peu moins mélangé et je le regrette
03:45sincèrement parce que, sincèrement, c'est un quartier où il fait bon vivre.
03:48Moi, je suis amateur de course à pied, donc j'adore courir tout le long de la Mausson,
03:53d'aller traverser, d'aller jusqu'à Grabelle, faire le tour par Juvenia, que revenir.
03:57Donc, effectivement, c'est un quartier qui est sincèrement super sympa.
04:01Mais malgré tout, il y a quand même une augmentation de la violence l'an dernier.
04:05Quatre fusillades en dix jours quand même.
04:07Oui, mais ça, c'est lié au trafic de drogue, le narcotrafic, malheureusement, qui est
04:10une gangraine de notre société.
04:11Je le disais hier sur France Inter, c'est un sujet contre lequel il faut sincèrement
04:16lutter parce que sinon, les conséquences seront désastreuses.
04:23Et vous le faites notamment auprès des jeunes, c'est des messages que vous souhaitez porter ?
04:27Oui, moi, je porte des messages parce qu'il y a d'un côté la répression qui est nécessaire,
04:32qui est primordiale.
04:33Il faut être répressif contre les narcotrafiquants, contre les trafiquants de drogue.
04:37Contre les consommateurs aussi ?
04:38Les consommateurs, dans un certain cadre, bien évidemment aussi.
04:42Mais il faut aussi et surtout faire de la prévention, surtout à destination des jeunes.
04:46Moi, j'essaye à mon petit niveau de le faire pour essayer de les dissuader, de rentrer
04:49non seulement dans la consommation de drogue, mais surtout dans le trafic de drogue.
04:52Et qu'est-ce qu'il faut vous souhaiter pour la suite ?
04:55Parce que maintenant, procureur d'Alesse, un jour procureur à Montpellier.
04:57Écoutez, moi, ce qu'il faut me souhaiter tout d'abord, c'est de rester en bonne santé,
05:02en forme, de rester épanoui, heureux parce que je le suis sincèrement.
05:06Et puis, c'est vrai que procureur de la République de Montpellier, boucler la boucle,
05:09ce serait pour moi le Saint Graal et j'en serais sincèrement honoré et fier.
05:14On vous a accueilli en disant que vous étiez le plus montpellierain des gardois.
05:18Vous en parlez encore comme de votre quotidien.
05:20Vous habitez encore Montpellier.
05:21J'habite l'Hérault, même lorsque j'étais procureur de la République à Rouen,
05:24même lorsque j'étais substitut à Bobigny,
05:27je suis resté constamment à Montpellier, notamment à Juvignac.
05:33Ma mère habite encore à La Payade et je suis tous les week-ends à La Payade.
05:37Je vais chez ma mère, je vais faire mes courses au hall de La Payade
05:40où ça me permet de rencontrer des amis d'enfance,
05:43de partager un petit café, de faire mes petites emplettes.
05:46Donc, je suis effectivement le plus montpellierain, je pense.
05:49des gardois et même de beaucoup de Montpellierains.
05:55Et encore au contact du terrain, pour le coup.
05:56On reproche souvent aux gens de se déconnecter une fois qu'ils sont...
05:59Moi, je peux dire que je suis un magistrat de terrain,
06:01un procureur qui est sur le terrain, je peux le dire, oui.
06:02Merci beaucoup, Abdel Grigny, d'avoir été notre invité ce matin.
06:06Je le rappelle, aujourd'hui, vous êtes à France Travail, à Saint-Jean-de-Vedas,
06:10pour parler de votre parcours professionnel, mais aussi de diversité.
06:14Effectivement. Et demain, si vous permettez,
06:15je suis demain après-midi à la Maison des Avocats de Montpellier
06:18pour justement parler de narcotrafic.
06:20Merci encore de vous être déplacé en studio, aujourd'hui.
06:24Tous ceux qui font l'actu locale de votre département,
06:26vous les entendez sur votre radio, ici, Hérault.

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