Dans "Marcello Mio", Christophe Honoré interroge la place de l’artiste - L'édito culture, C. Angot - Vidéo Dailymotion

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Christine Angot revient sur le nouveau film de Christophe Honoré.  Retrouvez les éditos culture sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts

Transcript

00:00 Christophe Honoré a sorti un film « Marcello Mio » dans lequel il y a Chiara, Mastroianni,

00:05 fille de Marcello, Catherine Deneuve, l'actrice et mère de Chiara, Melville Poupot, le grand

00:10 ami, Benjamin Biolet, le chanteur ex de Chiara, père de sa fille, Fabrice Louquigny, un acteur,

00:15 Nicole Garcia, une réalisatrice.

00:17 Certains spectateurs disaient, en sortant de la salle, c'est de l'entre-soi.

00:22 L'art et les artistes, pour Christophe Honoré, ce n'est pas de l'entre-soi.

00:26 C'est en soi.

00:28 C'est en lui, bien avant de connaître tout ce monde-là.

00:31 Il nous dit qu'ils ont une vie, que ce sont des personnes réelles, qu'ils existent,

00:37 mais qu'ils mènent cette vie, à l'intérieur de quelque chose qui les dépasse, que ce

00:42 n'est pas la politique qui change une époque, mais l'art.

00:46 La référence à la Dolce Vita, se baigner dans une fontaine au milieu des statues, ouvre

00:51 et ferme le film.

00:53 Christophe Honoré est écrivain, cinéaste, metteur en scène.

00:58 L'art, les artistes, l'amour, il ne parle que de ça.

01:02 Il filme l'art à travers la banalité, le quotidien, l'ordinaire, mais avec une

01:08 grâce infinie.

01:09 L'art qui est aussi une morale.

01:11 Sur un tournage comme dans la vie, Chiara refuse un baiser de sa mère sur la bouche,

01:16 même pour jouer.

01:18 Avec Marcelo Millo, Christophe Honoré fait ce qu'il a fait au théâtre avec le nouveau

01:23 roman, en mettant en scène Durasque, Embryer, Sarrault, etc. ou avec Proust dans le côté

01:28 de Guermante avec la comédie française.

01:30 Son regard n'est jamais extérieur ou journalistique, il est dedans.

01:35 Il est l'ami, il a choisi son camp.

01:38 Pour lui, l'art existe, compte, change la vie de ceux qui lisent ou vont au cinéma.

01:45 Il a le sourire admiratif de celui dont la vie a été changée par des écrivains, des

01:50 artistes, des acteurs.

01:51 Il parle de l'art qui n'est pas une situation sociale.

01:55 Il fait revivre les bandes et les groupes d'amis d'une époque, parce qu'ils ont

02:00 fait quelque chose, marqué leur temps et qu'ils les admirent.

02:04 A la fin du film, il y a une partie de volet sur la plage, de celle dont on se souvient

02:09 toute la vie, parce que le groupe était là, la famille, tous réunis.

02:14 Le rôle de Louquigny pourrait être rapproché de celui de Marcel dans le côté de Guermante

02:20 ou de Christophe Honoré lui-même dans la vie.

02:23 Aimer l'art, ça concerne beaucoup de gens, mais en général, ça reste à l'intérieur

02:29 de soi.

02:30 On en parle entre amis en sortant du cinéma, puis on passe à autre chose.

02:34 Lui, non.

02:38 Lui, la place de l'artiste.

02:40 Ils ont fait une œuvre, son œuvre.

02:44 Plus personne ne fait ça.

02:45 Alors on dit c'est de l'entre-soi.

02:48 On supporte mieux les pauses sur tapis rouge que les changements esthétiques profonds.

Dans "Marcello Mio", Christophe Honoré interroge la place de l’artiste - L'édito culture, C. Angot

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