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  • 08/05/2024

Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:00 - De 13h à 14h avec Céline Giraud, vous pouvez aussi réagir au 01-80-29-21 pour décrypter l'actualité avec nos deux chroniqueurs du jour.
00:10 Céline avec vous, le directeur adjoint de la rédaction du Figaro Yves Tréhard et l'écrivain essayiste Paul Mulin.
00:16 - Bonjour messieurs, bienvenue à bord. - Bonjour, bonjour à tous.
00:19 - Bonjour Yves, un petit nouveau dans l'équipe d'Europe 1-13h quand même.
00:23 - On est ravis, tout le monde le connaît. - Merci de votre accueil.
00:26 - J'ai un nouveau joueur dans mon équipe et je suis ravie. J'ai hâte de vous entendre évidemment sur les sujets qui font l'actualité aujourd'hui.
00:32 Alors on va commencer évidemment par cette interview accordée par Emmanuel Macron au magazine Elle.
00:37 D'un côté, il est ce matin effectivement aux cérémonies du 8 mai 45. Hier, il déjeunait au Tourmalet avec le président chinois.
00:47 Aujourd'hui, finalement sur un sujet de société, j'ai envie de dire Camoulox, Emmanuel Macron, c'est quoi le projet ? Il occupe le terrain, il est partout.
00:55 - Oui, c'est aussi une opération de réparation je crois. On se souvient de ses déclarations sur la 5ème chaîne à propos de Gérard Depardieu
01:06 qui n'était pas très bien passé finalement parce qu'on lui reprochait de prendre la défense de l'acteur sans avoir même une pensée pour les femmes.
01:14 - Il avait parlé de ça à Salom. - Et beaucoup de femmes qui évidemment sont victimes d'agressions sexuelles et pas uniquement d'ailleurs.
01:24 Et là, on voit qu'il essaye de réparer la chose. - Pour vous c'est ça ? C'est-à-dire qu'il s'adresse aux femmes en fait ?
01:30 Il a abordé beaucoup de sujets mais pour vous il répare un peu son... - Il répare. Bon d'abord Elle, c'est un magazine féminin.
01:36 Donc en s'adressant à Elle, et pourquoi il ne s'adresserait pas à Elle ? Après tout, vous allez me dire comme François Fillon,
01:44 est-ce qu'on aurait imaginé que le général de Gaulle donne une interview à Elle ? Non, on n'aurait pas imaginé d'ailleurs du tout.
01:50 Mais lui il le fait, on n'est plus du tout dans la même époque et je vois pas pourquoi il ne le ferait pas.
01:55 Après, qu'il essaye de remonter un peu le courant, bon ben ça peut arriver, pourquoi pas.
02:01 - Sur le sujet de la société quand même. - Il était allé très loin quand même avec Gérard Depardieu.
02:06 Autant prendre la défense de Gérard Depardieu au nom de la présomption d'innocence, moi je trouvais qu'il n'y avait rien à redire là-dessus,
02:13 mais il aurait dû commencer son propos à l'époque en disant "je pense surtout aux femmes qui sont..."
02:19 - Ce qu'il a fait dans cette interview, il dit qu'en parlant de chasse à l'homme, il assure l'avoir fait de manière non sexuée.
02:24 - Oui, oui, non mais je suis d'accord avec ce que dit, c'est-à-dire qu'il y a deux choses, il y a la présomption d'innocence,
02:28 et là je pense qu'on pouvait tous être d'accord avec le président de la République, et il y a, comment dirais-je, l'éloge,
02:33 le panégyrique qu'il a fait de Gérard Depardieu à un moment où c'était peut-être un peu mal habile.
02:37 Ensuite, sur le fond de l'interview, il y a quand même pas mal de choses qui sont assez intéressantes,
02:40 il revient sur les familles monoparentales et sur la difficulté des familles monoparentales là aussi,
02:44 je pense qu'il tape plutôt juste. Après, la question c'est que je crois qu'il a esquissé l'idée sur laquelle
02:49 on pourrait inciter, voire contraindre les pères à aller visiter les enfants, etc.
02:53 Je ne suis pas sûr que ce soit à l'état de faire ça, même si ça n'a pas un bon sentiment.
02:57 - Alors justement, c'est un peu le sens de ma question, est-ce qu'il est à sa place ? Est-ce que c'est à lui de faire ça ?
03:02 - Non, pas vraiment, à la différence d'Andrine Rousseau, je fais partie de ceux qui pensent que la vie privée,
03:07 on y touche avec une main qui tremble, et qu'ensuite le Président de la République, lui, il est là pour un certain nombre de choses.
03:13 En ce moment, il y a quand même le conflit israélo-palestinien, il y a le conflit russo-ukrainien,
03:17 il y a une crise économique, il y a l'inflation, il y a un pays à souder, une crise civilisationnelle.
03:22 Effectivement, ça me paraît, si vous voulez, être plutôt du ressort d'un ministre délégué,
03:27 ou d'un ministre qui a en charge dans son portefeuille les droits des femmes, l'égalité femmes-hommes, etc.,
03:33 plutôt qu'au Président de la République lui-même. Maintenant, je partage l'analyse de Yves,
03:37 c'est-à-dire qu'il arrive là aussi en éteignant l'incendie qu'il avait lui-même allumé quelques mois plus tôt.
03:41 - Il y a une chose qu'il faut ajouter. - On va l'écouter, Yves, juste avant, on va écouter le Président, justement.
03:45 - Je veux qu'on puisse ouvrir ce débat, qui est au fond à la fois un débat sur la parentalité,
03:50 et un débat sur l'égalité entre les femmes et les hommes, qui est celui d'instaurer un devoir de visite,
03:56 un devoir d'accompagnement jusqu'à l'âge adulte des enfants.
04:00 Quand il y a un père, il faut qu'il exerce tous ses devoirs, et que la maman, quand elle est dans cette situation-là,
04:07 puisse exiger des visites régulières. Elle doit pouvoir s'assurer que le père aussi,
04:13 il est auprès de l'éducation nationale, dans les réunions parents-prof quand il faut,
04:17 et qu'il est partie prenante de l'éducation de l'enfant. C'est un devoir d'être parent,
04:21 et c'est un devoir qui ne s'arrête pas au moment du divorce ou de la séparation.
04:25 - Un extrait d'interview d'Emmanuel Macron donné à elle, donc interview enregistré également.
04:29 - Oui, mais vous savez, ce n'est pas propre au président de la République actuelle,
04:33 c'est une dérive, je dirais, de l'époque. C'est-à-dire que les gouvernements,
04:39 et pas uniquement le gouvernement français, mais notamment le gouvernement français,
04:43 n'ont plus d'argent à distribuer, n'ont plus de pouvoir sur beaucoup de choses,
04:48 et donc ils distribuent des droits. Et ça, c'est exactement ce qu'ils sont en train de faire, si vous voulez.
04:54 Ils distribuent des droits, donc pour distribuer des droits, ils rentrent dans notre lit privé,
04:59 et moi je suis d'accord avec Paul, ils n'ont rien à faire là.
05:02 Que ça soit d'ailleurs un président de la République ou un secrétaire d'État à la famille,
05:07 ils n'ont pas à s'occuper de notre lit.
05:09 - Donc le droit de l'aide à mourir, vous mettez ça aussi sur un sujet de société ?
05:13 - Évidemment, parce que c'est ça le mal du... j'allais dire presque le mal du siècle.
05:19 C'est tous ces présidents qui veulent accrocher leur nom à une réforme dite avec ce mot horrible,
05:23 sociétale, donc une réforme de société.
05:27 On le voit, on l'a vu avec Hollande, on l'a vu avec Sarkozy, on l'a vu avec Chirac,
05:33 c'est un mal du siècle, je dirais, de faire ça.
05:37 On le voit maintenant avec Macron, alors qu'il y a beaucoup d'autres choses à régler, si vous voulez.
05:45 Plutôt que de s'occuper du droit de visite des pères ou de les obliger à quoi que ce soit,
05:51 il faudrait mieux veiller à ce qu'il y ait peut-être un fonds d'aide
05:55 pour que les pensions soient versées, vous voyez, des choses comme ça.
06:02 C'est ça qui serait intéressant.
06:04 - Concret, Yves Tréhard, Paul Melun, on reste ensemble bien sûr,
06:06 on se retrouve dans quelques instants pour la suite de cette Europe 1/13h.
06:09 On a Bernadette, il y a une auditrice qui nous écoute à Toulouse,
06:11 qui veut réagir sur ce sujet, sur cette interview accordée au magazine Elle.
06:15 On se retrouve dans une poignée de secondes, à tout de suite sur Europe 1.
06:18 De 13h à 14h, Céline Giraud vous informe sur Europe 1.
06:21 La flamme olympique a fait son entrée dans la rade de Marseille, à bord du Bélème.
06:32 Elle est escortée par près d'un millier de bateaux,
06:35 elle doit arriver dans le Vieux-Port en fin de journée.
06:38 L'hommage du président de la République aux morts pour la France
06:41 lors de la cérémonie pour le 79e anniversaire de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie.
06:46 Emmanuel Macron a déposé une gerbe de fleurs devant la statue du général de Gaulle,
06:51 avant de se recueillir sur la tombe du soldat inconnu.
06:54 Le chef de l'État qui accorde une interview au magazine Elle,
06:58 aujourd'hui Emmanuel Macron annonce vouloir améliorer l'accès à la PMA
07:02 et les détails de son plan contre l'infertilité,
07:05 qui commence par un bilan complet pour tous autour de 20 ans.
07:09 Des croix agamées et des inscriptions homophobes la nuit dernière
07:12 sur les monuments aux morts de la commune d'Escopont près de Valenciennes.
07:15 La mairie a annoncé qu'elle va déposer plainte.
07:18 L'armée israélienne poursuit son offensive sur Rafa,
07:21 tandis que des négociations se déroulent au Caire en Égypte,
07:24 en présence de représentants israéliens et du Hamas.
07:27 Israël a annoncé ce matin la réouverture du passage de Kerem Shalom entre l'Égypte et la Palestine.
07:33 Enfin la suite des demi-finales retour de la Ligue des champions.
07:36 Le Real Madrid reçoit le Bayern Munich à 21h.
07:40 Hier, la douche froide pour le Paris Saint-Germain,
07:42 éliminée par le Borussia Dortmund 1 à 0.
07:46 Merci de nous rejoindre sur Europe 1 13h 14h.
07:48 Salim Zirou est avec vous et vous informe avec aujourd'hui Yves Treyard,
07:51 directeur adjoint de la rédaction du Figaro et l'écrivain essayiste Paul Melun.
07:55 Et on continue à parler de cette interview d'Emmanuel Macron accordée au magazine Elle.
07:59 Le président qui souhaite générer une natalité dynamique, c'est ce qu'il dit.
08:04 Bernadette est avec nous. Bonjour Bernadette.
08:07 Oui, bonjour Madame, bonjour Messieurs.
08:09 Merci d'être avec nous en direct Europe 1 13h. On vous donne la parole, vous nous écoutez à Toulouse.
08:13 Alors que pensez-vous de cette interview ?
08:15 Alors, premièrement, je n'ai pas lu l'interview dans le journal Elle.
08:22 J'ai réagi surtout à l'émission qui est passée avant vous.
08:26 Oui, Pascal Prouet vous.
08:28 Voilà, et ce que je souhaitais dire,
08:32 c'est que ce qui me semble important dans ce que dit M. Macron,
08:36 c'est la notion de responsabilité.
08:42 Quand il parle de devoirs, de visites,
08:45 je pense que c'est une façon très synthétique,
08:48 parce que c'est une interview, donc il ne va pas se mettre à développer les choses,
08:53 mais une façon très synthétique de faire appel à la responsabilité des pairs.
08:59 Et c'est vrai que moi je suis assez sidérée depuis des années.
09:03 En tant qu'ancienne enseignante, je me suis toujours posé la question,
09:06 on parle toujours des mères, des mères, des mères,
09:08 mais les paires qui fichent le camp du jour au lendemain,
09:12 on ne les rattrape pas,
09:15 ils n'ont aucune obligation de verser des pensions alimentaires, etc.
09:19 Les condamnations ne sont pas suivies, souvent des faits.
09:22 Donc effectivement, cette responsabilité des paires,
09:25 et maintenant je dirais aussi, vu les couples homoparentaux,
09:30 la responsabilité des parents, c'est à mettre vraiment en avant.
09:35 On ne fait pas un enfant comme ça, plif-plouf.
09:39 Ce n'est pas un joujou un enfant.
09:43 Donc effectivement, le fait de redonner à un père des droits et des devoirs, c'est ça.
09:54 Voilà, des devoirs parentaux, c'est important.
09:58 Merci beaucoup.
10:00 Merci Bernadette pour votre témoignage.
10:02 Effectivement, un débat sur le rôle des pères est lancé.
10:05 Paul Melun, c'est un sujet à suivre.
10:08 Oui, moi sur le fond, je suis plutôt d'accord avec ce que dit Bernadette.
10:11 Effectivement, il faut responsabiliser les parents.
10:13 Les familles monoparentales, c'est souvent des mères de famille,
10:16 mères de famille qui sont parfois, pour beaucoup d'entre elles en tout cas,
10:19 en situation de précarité, dans des conditions sociales modestes,
10:22 avec plein de difficultés qui vont avec, avec aussi des problématiques éducatives,
10:25 on voit après sur les sujets d'insécurité, etc.
10:27 Donc, qu'on en débatte et qu'on aille vers la responsabilisation des pères,
10:30 je trouve ça très bien.
10:31 Pour moi, le deuxième sujet qui est plus compliqué,
10:33 et ça c'est ce qu'évoquait Yves tout à l'heure, c'est de se dire
10:35 où est le rôle de l'État là-dedans ?
10:37 Et là, on peut faire de la prévention, de la communication,
10:40 avoir un débat intellectuel et culturel sur les vertus d'une éducation
10:43 avec un père et une mère, ou avec deux pères et deux mères,
10:46 mais en tout cas, là en l'occurrence, je vois pas très bien comment,
10:48 si vous voulez, à part que ce soit un vœu pieux,
10:50 comment l'État peut aller s'immiscer dans la vie des parents en disant
10:53 par contre, vendredi à midi, tous les pères viendront déjeuner avec leur enfant.
10:56 C'est pas possible.
10:57 Donc, je vois pas très bien.
10:58 Le président de la République fait ça souvent, il lance un sujet,
11:01 et après, une fois qu'il a lancé son ballon d'essai, pourrait-on dire,
11:03 il voit l'effet. Je suis un peu sceptique.
11:05 - Allez, je vais juste finir en disant qu'il s'est dit aussi dans cette interview
11:08 qu'il n'était toujours pas favorable à la gestation pour autrui.
11:11 Elle n'est pas compatible, dit-il, avec la dignité des femmes.
11:14 C'est une forme de marchandisation de leur corps.

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