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La tradwife, une invention marketing ?
France Culture
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02/05/2024
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News
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La tradwife est-elle une invention marketing ?
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La traditional wife, c'est cette tendance sur les réseaux sociaux avec des influenceuses
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qui prônent le dévouement des femmes à leur foyer et à leur mari
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en leur mitonnant des bons petits plats.
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"This is so good."
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Exactement comme ces trois cuisinières qui ont vendu des millions de livres à des époques différentes
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et qui ont façonné chacune à leur manière l'image de la ménagère idéale.
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Mais ces trois femmes ont un point commun.
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Elles n'ont jamais existé et sont de pures inventions industrielles.
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Vous ne la connaissez sans doute pas mais Betty Crocker était l'une des femmes les plus populaires
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aux Etats-Unis dans les années 40.
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En 1921, Washburn Crosby, une entreprise qui vend de la farine,
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publie de la réclame dans un journal local.
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L'entreprise reçoit rapidement de nombreux courriers de lecteurs
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qui demandent des conseils sur la cuisson de leur pain ou de leur gâteau.
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Le directeur de l'entreprise a alors une idée de génie.
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Il pense que les réponses seraient plus crédibles si elles étaient écrites par une femme.
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Il imagine un nom, Betty Crocker.
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Crocker du nom d'un cadre de l'entreprise et Betty parce que c'est un prénom rassurant.
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Mais rapidement, Betty ne répond plus seulement aux questions des lecteurs.
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Elle se met à proposer des recettes.
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Sa popularité est telle qu'elle nécessite l'emploi de 21 personnes
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chargées d'élaborer ses fameuses recettes.
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En 1924, elle a droit à sa propre émission de radio
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qui est sans doute la première émission culinaire de l'histoire.
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Aujourd'hui, je vais vous donner un menu
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pour la sorte de repas de famille que chaque femme devrait connaître pour son mari.
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Plus que des recettes, ces émissions sont un véritable manuel
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pour ce qu'on appelle alors la "housewife" ou mère au foyer.
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Un rôle très genré, cantonné à la cuisine et au service du mari.
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Dans l'entre-deux-guerres, il y a de grandes entreprises sidérurgiques ou minières
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qui s'intéressent aussi pour que les hommes soient efficaces.
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Le type de nourriture, les gènes des vies au foyer.
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Et donc, les femmes avaient un rôle en tant que pouze.
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Elles devaient en fait assurer au four l'efficacité de la force de travail.
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C'est à cette époque que les femmes deviennent une cible pour les publicitaires
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car ce sont elles qui gèrent les économies du foyer.
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C'est elles qui font les achats, qui sont au centre de la consommation,
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qui assurent aussi le bien-être physique de la famille.
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À partir des années 30, Betty a un visage officiel, dessiné par un artiste.
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Il sera modernisé régulièrement mais toujours avec son gilet rouge,
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son allure impeccable et son air légèrement sévère.
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Betty doit rester ce visage vaguement familier auquel tout le monde peut s'identifier.
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Betty Crocker participe à l'effort de guerre dans les années 40.
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Le gouvernement demande à l'entreprise de faire des émissions spéciales
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sur comment cuisiner en période de rationnement.
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Même après 20 ans d'existence,
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beaucoup d'auditeurs restent persuadés que leur cuisinière préférée est bien réelle.
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On dira même que Betty est la deuxième femme la plus populaire des Etats-Unis
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après Eleanor Roosevelt, la première dame.
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Après la radio, la cuisinière a droit à son show à la télé
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avec une actrice au début des années 60.
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Mais la supercherie est comprise par les Américains au fil du temps.
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L'image de Betty est progressivement remplacée par une cuillère rouge.
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La marque existe encore aujourd'hui,
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et elle a même servi de modèle à une autre Betty en Europe.
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Les Suisses aussi ont eu leur influenceuse cuisine dans les années 50,
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véritable tradwife avant l'heure.
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Comme sa grande sœur américaine Betty Crocker,
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Betty Bossy était une star nationale
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qui a vendu des millions de livres de cuisine,
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mais qui n'a jamais existé.
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Tout commence en 1956 avec une publicité distribuée dans les grands magasins d'alimentation.
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La feuille s'intitule "Que vais-je cuisiner aujourd'hui ?"
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et elle est signée Betty Bossy.
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Derrière ce personnage, cette fois, il y a une femme.
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Amy Creolamag, rédactrice publicitaire de la marque Astra,
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qui vend des huiles et des graisses pour la cuisine.
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Et bien sûr, Betty Bossy n'oubliera pas de vanter les produits Astra dans ses recettes.
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Plutôt malin.
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D'ailleurs, Betty a tellement le sens des affaires
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qu'elle se décline aussi en produits électroménagers.
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Les ingénieurs s'attellent aussi à étudier
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comment faire en sorte que les logis soient gérés de manière
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tout à fait semblable à l'usine, avec les mêmes normes de rationalité.
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Se met en place aussi cette idée que dans la maison,
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il doit y avoir certains électroménagers
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qui permettent aussi justement une efficacité
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dans l'exécution de certaines tâches.
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Elle aime ses apparences, mais elle va cuisiner ?
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Comment les fonctionnements l'aident ?
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En 1973, un livre de Betty sur les pâtisseries
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est vendu à 1,3 million d'exemplaires.
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Betty Bossy recevra même plusieurs demandes en mariage.
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En France, une autre cuisinière fictive
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va connaître une énorme popularité à la même époque.
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[Musique]
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Vous êtes peut-être déjà tombé sur un livre
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de cette mystérieuse cuisinière, Françoise Bernard.
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Un nom culte qui sent les trentes glorieuses
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et les tables de cuisine informiques
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dont les influenceuses tradwives pourraient bien s'inspirer aujourd'hui.
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Au début des années 50, les communicants de la marque Astra,
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qui vend notamment de la margarine,
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proposent aux consommateurs des recettes
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et décident de les signer avec ce nom,
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composé des deux prénoms les plus populaires de l'époque,
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Françoise et Bernard.
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L'entreprise veut aller plus loin dans l'incarnation
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et embauche une secrétaire, Andrée Joncquoi,
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pour vendre ses recettes.
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Le grand problème de la ménagère moderne,
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c'est que je suis très pressée pour faire la cuisine.
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Je n'ai pas de temps, je n'ai pas beaucoup de moyens
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et je n'ai pas toujours beaucoup de connaissances.
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Faisant farcie aux noix, croute aux oeufs pochés,
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il faut quand même aimer les plats en sauce
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et les repas riches en calories.
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En plus des recettes,
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Françoise prodigue des conseils pour bien tenir son foyer,
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comment dresser une table
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et bien accueillir ses invités,
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avec toujours le souci de présenter une image
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idéalisée de la ménagère.
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Françoise Bernard insiste aussi sur une dimension
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de transmission de la cuisine,
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entre mère et fille évidemment.
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Pour les cadres de l'entreprise,
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la cuisine doit rester une affaire de femme.
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Avant 1965, elle n'a pas le droit de travailler
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sans l'autorisation de son mari,
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ni d'avoir un compte en banque,
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quand elle est mariée.
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Elle est également seconde,
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légalement, dans le foyer,
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puisque la notion de chef de famille
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ne sera supprimée qu'en 1970.
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Mais l'influenceuse transforme l'image de la ménagère
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et la fait rentrer dans la modernité des Trente Glorieuses.
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Elle a intégré le micro-ondes dans ses recettes
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et ne s'adresse plus seulement aux femmes au foyer,
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mais aussi aux femmes qui sont dans la vie active
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et qui ont moins de temps à consacrer à la cuisine.
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Ironie de l'histoire,
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André ou Françoise avouera qu'elle n'y connaissait
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pas grand chose en cuisine
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et que ça ne l'intéressait pas beaucoup.
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André rachète à l'entreprise le nom de son alter-ego
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et continue à vendre des millions de livres
06:00
jusqu'aux années 2010.
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Elle meurt en 2021, à l'âge de 100 ans.
06:05
Si vous souhaitez en savoir plus sur l'histoire
06:06
des femmes au foyer,
06:07
vous pouvez écouter cette émission.
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