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  • 19/04/2024
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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Transcription
00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver pour ce soir Info Week-end.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit pour vous livrer l'information, la décrypter,
00:00:07 l'analyser, débattre également avec nos invités.
00:00:10 Pour vous accompagner ce soir jusqu'à minuit autour de ce plateau, Judith Vintraube.
00:00:14 Bonsoir ma chère Judith.
00:00:16 À vos côtés Vincent Roy.
00:00:17 Bonsoir Vincent.
00:00:18 Arthur de Vatrigon est également avec nous.
00:00:20 Bonsoir mon cher Arthur.
00:00:21 Bonsoir Lucas Jakubowicz.
00:00:22 Bonsoir.
00:00:23 Le géopolitologue Denis Deschamps est également avec nous.
00:00:27 Bonsoir Denis.
00:00:28 Et Yoann Usahi, on ne vous présente plus.
00:00:30 Bonsoir Olivier.
00:00:31 Journaliste politique CNews.
00:00:32 Comment allez-vous ce soir ? Très bien, je vous remercie.
00:00:35 Très très bien.
00:00:36 Notre soutien.
00:00:37 C'est une question.
00:00:38 Eh bien nous allons en parler dans un instant.
00:00:39 Mais pour démarrer, cette information, cette information qui l'a fait la une de l'actualité,
00:00:45 vous avez pu la suivre en direct sur notre antenne tout au long de l'après-midi.
00:00:48 Un homme menaçant a pénétré dans le consulat d'Iran à Paris.
00:00:52 Alors la BRI, la Brigade de Recherche et d'Intervention, mobilisée sur place, a interpellé le suspect.
00:00:57 Il a été placé en garde à vue.
00:00:59 L'individu de 61 ans qui était muni de grenades Faktis.
00:01:02 Une enquête ouverte pour menace de mort matérialisée par le port d'un gilet Faktis représentant
00:01:07 des explosifs.
00:01:08 On revient sur les faits avec Dunia Tengour, Charles Baget et Raphaël Lasreg.
00:01:12 Et puis nous serons en liaison avec Mona Jaffarian, la présidente de l'association
00:01:17 de femmes franco-iraniennes Femme Azadi connaissait justement le suspect.
00:01:21 Elle nous dira qui il était.
00:01:23 Mais avant, retour sur les faits.
00:01:26 Il était aux alentours de 11h ce vendredi matin lorsqu'un homme franco-iranien d'une
00:01:31 soixantaine d'années, porteur d'un gilet avec des grenades Faktis, s'est introduit
00:01:35 dans le consulat d'Iran, situé rue Fresnel à Paris dans le 16e arrondissement, créant
00:01:40 l'inquiétude chez les riverains.
00:01:42 On fait toujours attention parce que c'est là-bas, c'est un vilain, on a toujours peur.
00:01:48 Très vite, une opération de police menée par la BRI a permis de le faire sortir pour
00:01:53 procéder à son interpellation.
00:01:55 L'homme n'avait aucune arme sur lui.
00:01:57 Pour l'heure, ses motivations restent à déterminer précisément.
00:02:01 Mais selon nos informations, il avait déjà été condamné l'année dernière pour avoir
00:02:05 mis le feu à des pneus devant la grille de l'ambassade iranienne, justifiant son acte
00:02:09 comme une protestation contre le régime.
00:02:11 Il devait très prochainement être jugé en appel.
00:02:14 Je vous le disais, dans un instant, Mona Jaffarian, présidente de l'association de femmes franco-iraniennes
00:02:21 de Famazadis, sera en liaison avec nous puisque le suspect, elle, le connaît.
00:02:25 Judith Vintraud, effectivement, une après-midi assez particulière avec ce suspect qui est
00:02:32 rentré dans le consulat iranien.
00:02:34 Alors, assez peu d'informations pour le moment.
00:02:36 On a échappé au pire.
00:02:37 Néanmoins, cela interroge ce soir.
00:02:40 Ce qui interroge beaucoup, c'est qu'il était déjà connu pour des faits antérieurs et
00:02:46 qu'une fois de plus, on retrouve dans la nature un individu qui manifeste une dangerosité
00:02:54 qui, à mon avis, est évidente.
00:02:57 Et on ne comprend pas comment il a pu être laissé libre de ses mouvements.
00:03:04 Puisque son procès en appel, effectivement, devait avoir lieu ce lundi, alors quand sera-t-il ?
00:03:09 Bien évidemment, il est toujours en garde à vue.
00:03:11 Donc, nous verrons la suite.
00:03:13 Néanmoins, tout s'est bien terminé.
00:03:16 Visiblement, un suspect instable, en tout cas d'après les premiers éléments.
00:03:21 Mais aussi, alors, visiblement, très opposé au Zayatollah du régime iranien de Nidéchan.
00:03:30 Alors, pas de lien direct avec la situation au Moyen-Orient.
00:03:34 Néanmoins, effectivement, dès le départ, on aurait pu faire un lien.
00:03:37 Bien qu'à cette heure, pas de lien.
00:03:41 Vous avez raison, en fait, en ce moment, c'est assez facile de s'asseoir sur la situation du Moyen-Orient
00:03:49 pour justifier tout un tas de choses, dans un sens comme dans l'autre d'ailleurs.
00:03:53 Effectivement, le sujet de l'Iran est en train de prendre de l'ampleur un petit peu partout dans le monde.
00:03:59 Et donc, là, c'est plus un cas personnel avec un sujet personnel.
00:04:03 Mais en attendant, je pense qu'il faut quand même saluer les forces de l'ordre.
00:04:06 Parce que, en fait, malheureusement, entre guillemets, sans être péjoratif,
00:04:10 c'est encore un nouvel entraînement pour les JO.
00:04:12 C'est-à-dire qu'ils interviennent, ils interviennent de manière extrêmement efficace.
00:04:16 On voit, ça fait démonstration aux Français, aux touristes qui vont venir,
00:04:20 que les unités d'élite française sont au point.
00:04:24 Mais en attendant, c'est quand même assez inquiétant parce qu'on l'a vu, dans certains cas,
00:04:29 ça peut aboutir à des choses beaucoup plus dramatiques qu'un dérangé qui essaie de revendiquer
00:04:34 une revendication personnelle sur un familial.
00:04:37 Alors, qui est ce suspect ? Alors, effectivement, vous avez raison,
00:04:39 on peut saluer les policiers de la BRI, puisque c'est grâce à la négociation
00:04:44 qu'ils ont réussi à faire sortir l'individu.
00:04:47 Nous sommes avec Mona Jafarian, présidente de l'association de femmes franco-iraniennes,
00:04:51 Femmes Azadi, qui est en liaison. Bonsoir, Mona Jafarian.
00:04:54 Merci d'avoir accepté notre invitation, puisque le suspect est une personne connue
00:05:00 dans la communauté franco-iranienne. Il est d'ailleurs habitué,
00:05:04 il sera habitué des manifestations pacifiques en faveur du droit des femmes
00:05:07 en Iran, et vous-même, vous l'avez croisé à plusieurs reprises. C'est bien cela ?
00:05:12 Oui, c'est exact. C'est quelqu'un qui participe. Il faut savoir que notre collectif, à nous,
00:05:16 organise toutes les manifestations. Et c'est vrai que c'est quelqu'un qui est présent
00:05:21 en permanence dans les manifestations et qu'on voit facilement, puisqu'il vient toujours
00:05:26 avec sa voiture, avec plein de drapeaux accrochés à sa voiture.
00:05:30 Donc, c'est quand même quelqu'un qu'on voit, effectivement.
00:05:33 Quelqu'un d'un peu au comportement assez particulier, diriez-vous, instable ?
00:05:39 Oui, c'est quelqu'un qu'on voit qui a des propos qui sont peu cohérents,
00:05:43 qui a une attitude qui n'est pas cohérente, même dans sa démarche.
00:05:46 On voit tout de suite qu'il est très fragile psychologiquement.
00:05:53 Il tient également des propos où on voit bien qu'il est aussi très fragile
00:05:59 dans sa manière de communiquer, dans sa manière de s'exprimer.
00:06:03 Je l'ai revu ce dimanche au Trocadéro, puisqu'il y avait une manifestation
00:06:07 qu'on a organisée au Trocadéro où il était présent.
00:06:10 D'autres personnes avec qui j'ai discuté m'ont dit qu'effectivement,
00:06:15 il avait eu une semaine où il était assez bouleversé.
00:06:18 Il faut savoir que dans le même temps, la répression en Iran est très forte.
00:06:22 Donc, c'est quelqu'un qui était très sensible à ce qui se passait en Iran
00:06:26 et qui répétait sans cesse et dans les manifestations et aux gens qui le connaissaient,
00:06:31 qu'il ne pouvait plus supporter cette barbarie, qu'il n'y arrivait plus.
00:06:34 C'est quelqu'un qui était très seul aussi, puisqu'à notre connaissance,
00:06:38 il n'avait pas de famille, pas d'amis.
00:06:42 Donc, c'était une personnalité vraiment fragile et instable.
00:06:49 Le suspect qui avait été arrêté à l'automne 2023 pour avoir mis le feu
00:06:55 devant la grille de l'ambassade, là encore, son intention était d'aller
00:07:00 dans ce sens finalement, dénoncer le régime iranien ?
00:07:05 Oui, en fait c'est ça.
00:07:06 Et malheureusement, c'est la deuxième fois qu'on voit ça,
00:07:08 puisque l'année dernière, on avait eu un homme du nom de Mohamad Mouradi
00:07:12 qui s'était carrément suicidé à Lyon, qui s'était jeté d'un pont
00:07:17 et qui avait mis fin à ses jours pour attirer l'attention des médias
00:07:20 et de la communauté internationale sur le sort des Iraniens à l'intérieur du pays.
00:07:25 Donc là, on assiste encore à quelqu'un qui essaye d'attirer l'attention
00:07:29 et de dénoncer le régime.
00:07:30 Alors, bien évidemment, je ne cautionne absolument pas ce genre de méthode,
00:07:34 mais c'est vrai que c'est des gens qui sont très fragiles et qui arrivent à un niveau…
00:07:41 Parce que c'est vrai qu'on est imprégné du matin au soir
00:07:43 de toutes ces images qui nous parviennent d'Iran
00:07:46 et qui a totalement basculé et perdu pied, je pense.
00:07:49 Merci beaucoup Mona Jaffarian pour votre témoignage ce soir.
00:07:53 Je vous rappelle, vous êtes présidente de l'association de femmes franco-iriennes,
00:07:56 Femme Azadi. Effectivement, Denis Deschamps, ce qu'il faut rappeler,
00:08:01 c'est qu'avec les tensions au Moyen-Orient à l'heure actuelle,
00:08:04 il y a une population iranienne qui s'oppose aussi.
00:08:07 Et c'est ce que nous disait Mona Jaffarian.
00:08:09 Visiblement, c'était le cas de ce suspect qui s'oppose fortement au régime des Mollahs.
00:08:13 Oui, tout à fait. Il y a des gros mouvements en Iran.
00:08:19 On a des jeunes. On a surtout, et c'est ça qui est médiatisé,
00:08:24 le régime médiatise un certain nombre de pressions sur les femmes,
00:08:28 notamment celles qui ne portent pas le foulard.
00:08:31 Même en conduisant, vous devez porter le foulard.
00:08:33 Donc maintenant, il y a même des carrefours qui sont bloqués où tout le monde,
00:08:37 tout le monde est vérifié. Et en réalité, le régime essaie de communiquer autour de ça
00:08:44 en montrant qu'il tient, qu'il est de plus en plus dur sur des règles
00:08:49 qu'il a imposées à la population.
00:08:51 Donc, en fait, il montre qu'il est prêt à réprimer toutes celles et ceux
00:08:57 qui ne tiennent pas compte de ces règles-là.
00:08:59 Et en même temps, il a aussi un certain discours sur le Moyen-Orient,
00:09:03 notamment sur ce qui s'est passé avec l'envoi des 300 missiles et drones,
00:09:07 en montrant la souveraineté de l'Iran, la force de l'Iran, l'unité de l'Iran.
00:09:12 Donc, il y a tout un discours qui est en train d'être distribué auprès de la population
00:09:17 comme ça, en essayant de se donner comme modèle.
00:09:19 Peut-être pour conclure sur cet homme qui est rentré aujourd'hui dans le consulat d'Iran,
00:09:25 ce qui est inquiétant, c'est qu'aujourd'hui, vous avez,
00:09:28 même si elles sont factices, un gilet Vincent Roy avec des explosifs factices.
00:09:35 Il a pu rentrer quand même dans le consulat iranien et c'est inquiétant.
00:09:40 Oui, alors il faut dire que les consulats ont pu y rentrer beaucoup plus facilement,
00:09:44 par exemple, que dans une ambassade.
00:09:45 Donc, ce n'est pas très étonnant.
00:09:48 Ce qui est plus étonnant, c'est qu'il me semble bien qu'il avait interdiction
00:09:53 de notamment de s'approcher à la fois du consulat et de l'ambassade
00:09:59 et qu'il a fait fi de ces interdictions.
00:10:03 Parce que quand là, il allait être jugé, vous le disiez, lundi.
00:10:07 Lundi, en appel.
00:10:08 Mais il avait à respecter un certain nombre de choses et notamment le fait de ne pas s'approcher
00:10:14 ni du consulat, ni de l'ambassade.
00:10:17 Et donc, le suivi du respect, finalement, ça pose ce problème-là.
00:10:22 Arthur de Vatrigan aussi, des condamnations.
00:10:24 Ce qu'elle dit, Judith, très bien, c'est que là, on a un exemple de plus du laxisme,
00:10:30 des manquements et même de l'inconscience de notre système judiciaire.
00:10:34 Et pour répondre à Daniel Deschamps, on voit, ça peut être rassurant pour les gens
00:10:37 sur l'efficacité de la police.
00:10:39 Par contre, le nombre de dingues en croissance au kilomètre carré sur notre sol,
00:10:42 il est un peu moins.
00:10:43 Nous allons y revenir sur la situation au Moyen-Orient en deuxième partie.
00:10:48 Mais avant, je vous propose de revenir sur Rima Hassan, la candidate de la France insoumise
00:10:55 aux élections européennes, qui a été convoquée par la police.
00:10:58 Nous l'avons appris ce soir pour des faits d'apologie publique du terrorisme.
00:11:02 Les faits incriminés ont été commis entre le 5 novembre et le 1er décembre dernier.
00:11:07 Alors, leur nature reste non précisée sur le document pour le moment.
00:11:11 Rissa Rima Hassan, je vous le rappelle, place en 7e position sur la liste insoumise aux européennes.
00:11:17 Eh bien, elle a immédiatement réagi sur les réseaux sociaux.
00:11:19 "J'apprends avec stupéfaction cette convocation.
00:11:22 Je ne me laisserai pas intimider par des manœuvres purement politiciennes
00:11:26 visant à compromettre ma liberté d'expression sur la Palestine."
00:11:29 Voilà sa réaction.
00:11:31 La militante qui a dénoncé des manœuvres politiciennes, nous le voyons sur ce tweet.
00:11:36 Et dans un communiqué, la France Insoumise estime qu'il s'agit d'une décision inacceptable
00:11:41 qui confirme une tentative d'intimider et de criminaliser toutes les voix
00:11:45 qui se lèvent face au massacre en cours à Gaza.
00:11:48 Avant d'ajouter, contrairement aux propos qui lui sont imputés,
00:11:50 Rima Hassan n'a jamais dit que les actions du 7 octobre étaient légitimes.
00:11:56 Nous pouvons tout de même le rappeler, les alertes étaient nombreuses,
00:12:00 très nombreuses, concernant les prises de parole de Rima Hassan.
00:12:04 À noter par exemple cette interview au Média Le Crayon où elle estimait,
00:12:06 après le 7 octobre, qu'il était vrai que le mouvement islamiste palestinien,
00:12:10 le terroriste islamiste palestinien, menait une action légitime.
00:12:14 Yoann Uzayi, on le sait, Rima Hassan aujourd'hui dépose plainte,
00:12:19 ou a annoncé déposer plainte par le biais de son avocat, contre vous.
00:12:24 Je vous apporte bien évidemment mon soutien ce soir,
00:12:26 parce que c'est toujours une épreuve, c'est jamais plaisant,
00:12:29 mais vous avez suivi de près, c'est votre métier,
00:12:32 vous êtes journaliste politique, de près les prises de position de Rima Hassan.
00:12:37 Et factuellement, ces prises de position, elles sont plus qu'en biais.
00:12:41 Oui, il est logique, me semble-t-il, que la justice ou que les enquêteurs
00:12:46 s'intéressent aux déclarations passées de Mme Hassan,
00:12:50 qui pour le moins, pour le moins, interroge grandement.
00:12:54 Vous avez cité effectivement ce moment de l'interview accordée au Crayon
00:12:58 où elle légitime en réalité le pogrom du 7 octobre dernier.
00:13:02 Elle trouve une justification à ce pogrom.
00:13:05 Si là, on n'est pas dans l'antisémitisme, alors où sommes-nous ?
00:13:08 C'est une question qu'on peut légitimement se poser.
00:13:11 Quand on lui demande si l'État d'Israël a le droit de se défendre,
00:13:13 elle répond non. Elle dit non, c'est faux.
00:13:15 Israël n'a pas le droit de se défendre.
00:13:18 Des exemples, il y en a beaucoup.
00:13:19 On peut prendre l'exemple de cette affiche, d'ailleurs,
00:13:21 qui a été placardée à de nombreux endroits,
00:13:24 annonçant la conférence qui a finalement été annulée à Lille.
00:13:26 Sur cette affiche, il y a la photo de Mme Hassan, son nom naturellement.
00:13:29 Et puis à côté, il y a ce logo de Free Palestine
00:13:32 où l'État d'Israël est rayé de la carte, où l'État hébreu a disparu.
00:13:38 Et par définition, par extension, on peut dire que le peuple juif,
00:13:42 lui aussi, est rayé de la carte.
00:13:44 Est-ce qu'on n'est pas là dans l'antisémitisme ?
00:13:46 Des exemples, il y en a beaucoup.
00:13:47 On pourrait y passer l'émission.
00:13:48 Donc que la justice s'intéresse à cela.
00:13:51 Écoutez, je crois que c'est plutôt rassurant dans un sens.
00:13:54 On verra bien les conclusions de la justice,
00:13:57 parce qu'une convocation ne vaut pas mise en examen
00:13:59 et vaut encore moins condamnation, naturellement.
00:14:01 Mais que la justice s'intéresse à cela, sincèrement,
00:14:04 contrairement aux communiqués de la France insoumise,
00:14:06 je trouve cela logique.
00:14:07 Un dernier mot, si vous le permettez, sur ce communiqué de la France insoumise.
00:14:10 Parce que jusqu'à présent, on savait que pour la France insoumise,
00:14:13 c'est la police qui tuait, la police tue.
00:14:15 C'est un slogan désormais de la France insoumise.
00:14:18 Désormais, c'est la justice qui intimide.
00:14:20 Donc on voit bien une nouvelle fois que la France insoumise s'est placée,
00:14:24 me semble-t-il, de manière définitive, hors du champ républicain,
00:14:28 en reniant désormais la plupart de nos institutions
00:14:33 et en mettant en cause l'ensemble de ces institutions.
00:14:39 Donc je crois que nous vivons un moment politique assez grave,
00:14:42 puisque l'extrême gauche, me semble-t-il,
00:14:44 représente quelque part un danger de plus en plus grand pour notre pays.
00:14:48 Et on notera la violence avec laquelle Rima Hassan s'est adressée à vous.
00:14:52 C'était absolument d'une violence terrible dans ses propos.
00:14:57 Écoutez, elle a dit, nous nous retrouverons au tribunal,
00:15:01 j'espère que vous serez prêts, je ne vous épargnerai pas.
00:15:04 Alors on peut y voir une forme d'intimidation, c'est certain.
00:15:07 Je préfère dire les choses très clairement, ça ne m'intimide pas naturellement.
00:15:11 Moi, je suis journaliste, je me base sur des faits.
00:15:13 Quand j'ai affirmé que Rima Hassan avait la haine des Juifs chevillé au corps,
00:15:18 je l'ai fait parce que je pense en avoir la preuve.
00:15:20 Je viens de vous détailler certaines de ces preuves.
00:15:23 Je suis journaliste, je ne suis pas un opposant politique,
00:15:25 mais j'analyse des faits et il me semble que ce que j'ai dit est factuel.
00:15:29 Voilà les prises de position que vous avez observées de très près de Rima Hassan.
00:15:33 Elles sont très claires, Julie de Vintraud.
00:15:35 Mais d'ailleurs, la députée de Paris Renaissance, Caroline Yadon,
00:15:38 avait porté une proposition de loi pour renforcer les sanctions pénales
00:15:42 contre les actes antisémites et racistes.
00:15:44 Et pour elle, avec Rima Hassan sur la liste LFI pour les Européennes,
00:15:50 les frères musulmans et les organisations islamistes ont trouvé leur cheval de troie
00:15:54 dans la Mélenchonnie.
00:15:55 Est-ce que vous partagez effectivement ce constat de la députée de Paris, Caroline Yadon ?
00:16:01 Non, parce qu'il me semble que même avant Rima Hassan,
00:16:05 il y avait une escouade de chevaux d'eau de trois chez la France Insoumise
00:16:14 et que Jean-Luc Mélenchon lui-même a tellement flirté avec cette ligne rouge
00:16:20 qu'il n'a pas besoin d'un agent infiltré de l'extérieur pour changer la donne.
00:16:25 C'est la stratégie de Jean-Luc Mélenchon de jouer sur l'antisionisme.
00:16:32 On a parlé du meeting de Lille, vous en avez parlé à propos de cette affiche
00:16:37 de Free Palestine, l'association organisatrice qui règle Israël de la carte purement et simplement.
00:16:46 Beaucoup d'entre nous ont vu la diatribe de Jean-Luc Mélenchon,
00:16:49 ensuite comparant le président de l'université de Lille qui a annulé sa conférence
00:16:56 et le préfet à Eichmann, le fondateur de la solution, le théoricien de la solution finale,
00:17:05 parlant de la rafle du Veldiv, de la lâcheté, et parlant à propos de ce président de l'université,
00:17:11 de la lâcheté qui a permis la rafle du Veldiv, et exploits supplémentaires,
00:17:16 s'est débrouillé pour faire tout ça, parler de la rafle du Veldiv,
00:17:20 parler d'Eichmann et de la solution finale, sans prononcer une seule fois le mot "juif".
00:17:26 C'est extraordinaire, c'est une performance qu'il faut saluer.
00:17:29 Pourquoi ? Parce que Jean-Luc Mélenchon ne parle que des juifs,
00:17:34 des juifs que pour les accabler, il ne présente jamais les juifs en victime.
00:17:39 Donc dans ces deux situations, que ce soit avec Eichmann ou la rafle du Veldiv,
00:17:44 évidemment c'est difficile d'en imputer la responsabilité aux juifs, donc il les zappe.
00:17:49 – Donc du coup, Vincent Roy, la présence de Rima Hassan dans la France insoumise,
00:17:54 ce n'est pas le cheval de Troie à des frères musulmans dans la Mélenchonnie,
00:17:59 mais plus un révélateur des options de la France insoumise de manière générale,
00:18:05 qui reprend une certaine rhétorique islamiste finalement.
00:18:07 – À tout le moins, oui, c'est cohérent, on n'est pas autrement étonné
00:18:11 de la voir sur cette liste, quand bien même en septième position.
00:18:14 Mais je voudrais revenir juste une seconde sur ce qu'ont dit à la fois Johan et Judith,
00:18:20 à propos de cette affiche du meeting de Mélenchon et de Free Palestine,
00:18:27 puisque c'est l'association organisatrice.
00:18:29 Cette affiche, elle est terrible, elle nie l'existence même de l'État d'Israël.
00:18:36 Comment peut-on laisser une affiche comme celle-ci ?
00:18:40 L'État n'intervient pas là-dessus, on ne peut pas attaquer,
00:18:45 parce que quand même, c'est du grand n'importe quoi cette affiche,
00:18:48 elle est absolument terrible et aucune action n'est menée.
00:18:52 On va peut-être demain, s'Free Palestine réorganise,
00:18:56 je ne sais pas, une manifestation ou quelque chose,
00:18:59 on va retrouver la même affiche avec cette négation pure et simple de l'État d'Israël.
00:19:05 Enfin, comment laisser vivre, si j'ose dire, une telle affiche dans notre pays,
00:19:10 à l'heure où nous parlons ? Ça me paraît quand même très étonnant.
00:19:12 - Lucas Jakubowicz.
00:19:14 - Pour revenir à tout ce qu'on disait sur El-Affi,
00:19:16 en fait, il y a un phénomène de science sociale qui justifie ou qui explique leur comportement,
00:19:20 ce qu'on appelle le "dog whistle".
00:19:22 Dog whistle, ça consiste à faire des gros clins d'œil à un électorat particulier
00:19:26 avec des codes que cet électorat comprend, mais attention, sans tomber sous le coup de la loi.
00:19:31 Et en la matière, El-Affi est vraiment un maître.
00:19:34 C'est-à-dire qu'il flatte depuis des années l'électorat antisémite
00:19:38 sans jamais se faire pincer pour antisémitisme.
00:19:41 Et à chaque fois, ils ont toujours des arguments de grande mauvaise foi pour justifier leurs actes.
00:19:45 Alors que quand on regarde bien leur sémantique,
00:19:47 c'est vraiment de l'antisémitisme, mais vieux, des années 30.
00:19:50 Quand, par exemple, vous avez Jean-Luc Mélenchon,
00:19:52 il dit que Mme Braun-Pivet va camper à Tel-Aviv.
00:19:56 Alors, en fait, elle réactive vraiment l'idée du juif qui est apatride,
00:20:00 qui est troisième colonne, etc.
00:20:02 Les gens se fusquent, à jusque titre, et eux, qu'est-ce qu'ils répondent ?
00:20:05 Ils disent "Ah, ben on n'a plus le droit de dire camper, alors ?
00:20:08 Ça veut dire que si je dis "Je vais camper ce week-end, je suis antisémite."
00:20:11 Donc voilà, tout est prêt, tout est préparé pour faire un clin d'œil à cet électorat.
00:20:16 Et des éléctions comme ça, il y en a plein.
00:20:18 Voilà, alors Jean-Luc Mélenchon est en quelque sorte le maître Jedi en la matière.
00:20:22 Et après, il a plein de padawans qui sont plus ou moins habiles.
00:20:25 Vous avez des gens comme, par exemple, Thomas Porte ou Herzlilla Soudé
00:20:29 qui n'ont pas son niveau intellectuel, mais qui marchent dans ses pas.
00:20:33 Vous avez des personnes comme, par exemple, David Guiraut
00:20:36 qui utilise le terme "dragon céleste",
00:20:38 qui, en fait, dans la complosphère, est très, très connu des gens.
00:20:42 Alors, il va dire "Mais je fais référence à un manga."
00:20:44 Mais non, vous ne faites pas référence à un manga,
00:20:45 vous faites un clin d'œil aux antisémites.
00:20:47 Alors, on peut parler, en fait, de sémantique, on peut traiter de sémantique,
00:20:51 mais moi, j'aimerais quand même insister sur un point.
00:20:54 C'est la conséquence concrète que ces paroles ont sur les gens.
00:20:58 - On va y venir. - Un exemple très simple.
00:21:00 En un mois, un mois, je vous dis, un mois,
00:21:02 du 4 octobre ou du 7 octobre au 5 novembre,
00:21:05 en France, il y a eu plus de 1 000 actes antisémites.
00:21:08 37 par jour, 1,5 par heure.
00:21:10 Des actes déclarés.
00:21:12 Et forcément, ce type de discours attise le feu.
00:21:15 Et il y a des conséquences très concrètes pour les personnes qui en sont victimes.
00:21:18 Les faits divers en parlent souvent,
00:21:20 à tel point que ce n'est même plus des faits divers, c'est des faits de société.
00:21:23 Des jeunes qui sont déscolarisés à cause de leur simple nom de famille,
00:21:26 qui sont essentialisés, qui sont ramenés à leurs racines.
00:21:28 Et tout ça, en fait, effectivement, la France insoumise,
00:21:31 même si elle s'en défend, a une immense part de responsabilité.
00:21:34 Et juste peut être une dernière chose, c'est que, et ça me réjouit aussi,
00:21:37 c'est qu'il y a beaucoup de personnes à gauche qui commencent vraiment
00:21:41 à alerter, à prendre position.
00:21:42 Vous avez, par exemple, le collectif Golem.
00:21:44 Vous avez aussi des personnes comme Jonas Pardo qui avertissent leur camp,
00:21:48 qui font fausse route.
00:21:49 Pour l'instant, j'ai l'impression qu'ils prêchent un peu dans le vide.
00:21:52 Mais qui sait ?
00:21:52 - Jérôme Gage a été le premier d'ailleurs à alerter sur la fiche,
00:21:56 on s'en souvient, avant que la polémique n'enfle.
00:22:00 Mais Arthur de Vatrigan, finalement, effectivement,
00:22:03 Lucas Jakubowicz nous expliquait toute cette sémantique assez fine,
00:22:07 finalement, ce clin d'œil à l'électorat.
00:22:09 Clin d'œil que Rima Hassan n'a pas fait,
00:22:12 puisque elle, finalement, est très claire dans ses propos.
00:22:15 - C'est en fait, la France insoumise croit au grand remplacement
00:22:20 et mise sur le grand remplacement islamique en France.
00:22:22 C'est ça leur stratégie.
00:22:23 Ils ont compris et appliqué la note de Terra Nova de 2012,
00:22:26 on change de peuple.
00:22:27 Ils ont compris qui était le nouveau peuple,
00:22:29 c'est le peuple immigré.
00:22:30 Et le peuple qui immigre en France
00:22:31 est majoritairement d'origine africaine ou du Maghreb
00:22:34 et majoritairement de culture islamique.
00:22:36 Donc ça, ils l'ont compris.
00:22:37 Et donc, ils flattent cet électorat-là,
00:22:39 parce que l'électorat ne supporterait pas
00:22:41 qu'ils ne prennent pas de position sur des sujets importants.
00:22:44 Et des sujets importants, ils sont obligés de donner des gages à leur électorat.
00:22:47 Donc, ils préfèrent sacrifier leur honneur plutôt que des voix.
00:22:50 Ils le font très bien.
00:22:51 Ensuite, ils assument clairement, non plus de trimballer des casseroles,
00:22:55 mais clairement toute la batterie de cuisine,
00:22:56 de la compromission et de l'antisémitisme depuis des années.
00:22:59 On peut parler 2019, quand Jean-Luc Mélenchon
00:23:02 fait la danse des canards avec les islamistes,
00:23:04 quand il soutient Médine,
00:23:05 quand il est contre l'interdiction de la baïa,
00:23:07 ça ne cesse d'augmenter.
00:23:07 Et donc, qu'il se retrouve avec Rima Hassan dans sa liste,
00:23:10 ce n'est pas étonnant.
00:23:11 C'est un gage de plus à son électorat.
00:23:13 - Mais quand est-ce que Jean-Luc Mélenchon, finalement,
00:23:17 j'allais dire, vrille ?
00:23:18 - Alors, il ne vrille pas, je pense, malheureusement.
00:23:21 - Lucas Jakubowicz, parce que, par exemple,
00:23:22 sur le port du voile de la baïa à l'école,
00:23:25 il n'a pas toujours eu la posture qu'il a aujourd'hui.
00:23:27 - Alors, il a changé d'électorat.
00:23:30 - Lucas Jakubowicz.
00:23:31 - Pour expliquer peut-être le vrillage,
00:23:33 alors moi, en tant que journaliste politique,
00:23:34 je suis assez connu pour dénoncer ce qui se passe à Lafie.
00:23:37 Il faut savoir qu'à Lafie, c'est un mouvement gazeux,
00:23:39 mais il y a aussi beaucoup de personnes
00:23:40 qui sont en désaccord avec la ligne
00:23:43 et qui, parfois, parlent aux journalistes
00:23:44 et nous racontent un peu ce qui se passe.
00:23:46 Alors moi, de ce qui m'a été remonté par plusieurs sources,
00:23:49 le vrillage, entre guillemets, a commencé avec La République, c'est moi.
00:23:52 La République, c'est moi a durablement abîmé
00:23:54 l'image de Jean-Luc Mélenchon auprès des classes moyennes,
00:23:57 auprès des personnes âgées,
00:23:59 auprès des personnes qui sont viscéralement modérées.
00:24:01 À partir de là, il y a eu besoin d'avoir un remplacement,
00:24:04 un nouvel électorat et, effectivement,
00:24:06 il y a eu l'idée de faire un "all-in" sur l'électorat des quartiers.
00:24:11 Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'originalement,
00:24:14 l'appareil de Lafie, c'est des personnes
00:24:17 qui ne connaissent pas forcément ce qui se passe dans les quartiers.
00:24:20 Et du reste, la plupart des députés à Lafie
00:24:22 qui ont été élus récemment,
00:24:24 notamment dans les zones urbaines sensibles
00:24:26 ou dans les quartiers avec beaucoup d'immigrés,
00:24:28 ce sont des personnes qui ne viennent pas de ces quartiers.
00:24:30 C'est des appareils de chic de 30 ans,
00:24:31 confessions spo, mais qui ne sont pas implantés dans ces zones-là,
00:24:35 qui sont ce qu'on appelle parachutés.
00:24:37 Antoine Léaument, il vient de Châteauroux,
00:24:38 il a été parachuté à Grigny.
00:24:41 Je ne sais pas, David Guiraud, c'est le fils de notable d'Élila,
00:24:45 il a été parachuté à Roubaix.
00:24:46 Vous en avez qui ont été parachutés dans l'Essonne,
00:24:48 dans le Val-de-Marne, etc.
00:24:50 Donc vraiment, oui, effectivement, une sorte de tourisme électoral.
00:24:53 Là, je peux rejoindre ce que dit M. De Vatrigan.
00:24:55 Ce qu'il faut aussi quand même dire,
00:24:56 c'est que ce tourisme électoral, il concerne tous les partis.
00:24:59 Par exemple, le Rassemblement national
00:25:01 envoyait beaucoup d'appareils de chic
00:25:02 qui ne connaissaient rien au Nord-Pas-de-Calais,
00:25:04 dans le Nord-Pas-de-Calais.
00:25:05 Par exemple, l'ancienne assistante,
00:25:07 je crois, des Relations presse de Marine Le Pen.
00:25:11 - Julie de Vintraud, vous vouliez apporter une nuance, visiblement.
00:25:14 - Je ne suis pas tout à fait d'accord,
00:25:15 parce qu'en fait, cette stratégie d'aller chercher des voies
00:25:19 dans les quartiers, elle a été théorisée par Éric Coquerel
00:25:24 dès le lendemain de la défaite de 2017.
00:25:28 Donc là, on peut vraiment dater de là le déploiement
00:25:33 de cette stratégie qui consiste...
00:25:36 Le calcul était simple, il nous a manqué 600 000 voies.
00:25:38 Les 600 000 voies, on va les trouver dans les quartiers
00:25:42 à majorité musulmane, voilà.
00:25:46 Aussi bête que ça.
00:25:47 - Qui n'allait pas spécialement voter avant.
00:25:48 - Qui ne vont pas vraiment beaucoup plus voter.
00:25:53 Mais le problème, c'est que le peu qui va voter,
00:25:55 vote pour Mélenchon, complètement.
00:25:58 12 sièges de députés sur 12 en Seine-Saint-Denis.
00:26:01 Donc de ce point de vue-là, sa stratégie est gagnante.
00:26:05 Ceux qui vont voter, votent pour lui.
00:26:07 La majorité s'abstient, mais ceux qui vont voter, votent pour lui.
00:26:10 - Je vous propose, vous concluez, puis on va justement
00:26:13 s'intéresser aux conséquences directes de l'exportation
00:26:16 des confits, notamment, et la hausse de l'antisémitisme.
00:26:18 - Effectivement, Eric Coquerel et quelques autres
00:26:20 ont théorisé cette idée des 600 000 voies manquantes
00:26:23 après 2017, mais ce qu'il faut quand même souligner,
00:26:26 c'est qu'en interne, pendant un ou deux ans,
00:26:28 il y a quand même eu des résistances.
00:26:30 - Oui, et du coup, il y a eu des départs.
00:26:32 - Et il y a eu des départs, justement.
00:26:33 - Je pense à la juge Kuzmanovic, par exemple,
00:26:34 qui était partie parce que c'était insupportable.
00:26:37 - Et le vriage part vraiment à ce moment-là,
00:26:38 à partir du moment où des gens comme Kuzmanovic
00:26:41 ou Charlotte Girard, qui peuvent faire contrepoids
00:26:43 en interne, sont partis.
00:26:45 Alors, effectivement, ça correspond à peu près
00:26:46 à La République, c'est moi.
00:26:47 Mais effectivement, il y a tout un...
00:26:49 Et puis voilà, ce qu'il faut dire aussi,
00:26:50 c'est que ces personnes qui sont parties
00:26:51 ont été remplacées par des profils plus jeunes,
00:26:54 plus intersectionnels, plus indigénistes,
00:26:56 qui sont beaucoup plus poreux aux idées communautaristes,
00:27:00 on va dire.
00:27:01 - Il y a quand même plus de gens au sein de la France insoumise
00:27:03 qui se sont couchés que de gens qui sont partis.
00:27:05 - Ça, c'est sûr.
00:27:05 - Il faut quand même le repréciser,
00:27:06 parce que les gens qui sont partis
00:27:08 sont les plus jeunes.
00:27:08 - Vous voulez compter sur les mains,
00:27:09 il y a encore les mains dans les preux,
00:27:11 ils sont deux ou trois.
00:27:12 - Et en tout cas, Lucas Jakubowicz,
00:27:14 vous disiez, vous soulignez les conséquences
00:27:17 des paroles des députés de la France insoumise
00:27:21 et des paroles en parallèle avec l'exportation du conflit
00:27:24 entre les terroristes du Hamas et Israël.
00:27:27 En France, bien sûr, c'est bien de cela
00:27:29 dont il s'agit concernant l'agression d'un sexagénaire.
00:27:31 Souvenez-vous, c'était le 1er mars dernier,
00:27:33 il s'appelait Marco.
00:27:34 Marco rouait de coups parce qu'il portait une kippa
00:27:37 et l'homme soupçonné de l'avoir agressé
00:27:38 comparaissait justement aujourd'hui,
00:27:40 ici devant le tribunal correctionnel de Paris.
00:27:42 Célia Barraud assiste à l'audience.
00:27:44 - Près d'un mois et demi après son agression,
00:27:52 Marco, 62 ans, va se retrouver à nouveau face à son agresseur.
00:27:56 Pour rappel, il sortait d'une synagogue
00:27:58 lorsque un homme l'a violemment attaqué.
00:28:00 Il lui a donné des coups de poing et des coups de pied.
00:28:02 Il avait reçu à l'époque six jours d'ITT.
00:28:05 Le parquet et la défense avaient demandé le renvoi de ce procès
00:28:08 pour lever les doutes concernant la santé mentale du prévenu.
00:28:11 Les différentes expertises médicales menées depuis son interpellation
00:28:15 ont conduit à des résultats divergents.
00:28:17 L'abolition du discernement n'avait pas pu être déterminée.
00:28:21 En attente de cette audience, l'homme,
00:28:22 trentenaire et connu des services de police et de la justice,
00:28:25 avait été placé en détention provisoire.
00:28:28 Lors de ses auditions, le prévenu avait reconnu
00:28:30 les coups portés à l'encontre de Marco
00:28:32 et avait indiqué avoir agi en état de légitime défense.
00:28:36 S'il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés,
00:28:39 il encourt jusqu'à cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende.
00:28:43 Il a été reconnu coupable.
00:28:45 Trois ans avec mandat de dépôt, indemnisation des préjudices
00:28:49 et frais d'avocat.
00:28:50 C'est Elia Barod qui l'a intervenu juste avant le procès qui a eu lieu.
00:28:56 Trois ans avec mandat de dépôt.
00:28:58 Donc voilà, c'était effectivement une peine...
00:29:01 Dont un de sursis.
00:29:02 Dont un avec sursis.
00:29:05 Il y a eu le tribunal correctionnel de Lille
00:29:06 qui a condamné, je dis, un responsable CGT,
00:29:08 Jean-Paul Delescoe, à un an de prison avec sursis,
00:29:11 lui pour apologie du terrorisme.
00:29:13 Il y a des propos tenus dans un tract de soutien aux Palestiniens.
00:29:16 Il fait appel d'ailleurs, je dis, d'un trouble de cette condamnation.
00:29:18 Mais tout cela est quand même le signe.
00:29:20 Et rajoutons la terrible hausse des actes antisémites,
00:29:23 ce que vous disiez tout à l'heure, Lucas Joukhebiovitch,
00:29:25 qu'aujourd'hui, le conflit sera à l'élo palestinien,
00:29:28 et bien sur notre sol, et que des députés,
00:29:30 notamment de la France Insoumise,
00:29:31 et bien finalement agitent aussi...
00:29:34 Oui, mais ces exemples que vous venez de citer
00:29:37 montrent que certains d'entre eux sont quand même parfois
00:29:40 rattrapés par la patrouille.
00:29:42 La justice passe, et passe fort.
00:29:46 En l'occurrence, trois ans de prison,
00:29:49 même avec un en sursis probatoire,
00:29:51 ce n'est pas une peine légère.
00:29:54 Ça me paraît tout à fait satisfaisant.
00:29:58 C'est quand même un signe de...
00:30:00 C'est vrai, on pointe souvent le laxisme de la justice.
00:30:05 Dans ce cas précis concernant Marco,
00:30:08 la justice a fait preuve finalement de fermeté.
00:30:11 Il faut saluer la fermeté de la justice,
00:30:13 et il faut aussi, j'en profite pour le dire,
00:30:15 saluer la fermeté des entreprises.
00:30:16 Parce qu'effectivement, il y a beaucoup de personnes
00:30:18 qui, sur les réseaux sociaux, souvent sous couvert d'anonymat,
00:30:22 envoient des messages, postent des vidéos
00:30:23 qui sont clairement antisémites,
00:30:25 et qui parfois visent des personnes.
00:30:28 Souvent, ces gens-là sont identifiés.
00:30:30 Et systématiquement, les entreprises les licencient,
00:30:33 pour fautes graves.
00:30:34 Il n'y a pas longtemps, il y a une personne
00:30:35 qui travaillait dans une mutuelle,
00:30:36 je crois, qui avait harcelé l'animateur Arthur.
00:30:38 - Arthur, exactement. - Qui a été licencié.
00:30:40 Plus récemment, il y a aussi une personne
00:30:41 qui travaillait pour une filiale de la SNCF,
00:30:44 qui postait des vidéos à la gloire du Hamas,
00:30:46 qui a aussi été licencié.
00:30:48 Donc, une célérité de la justice,
00:30:49 il y a une célérité aussi des entreprises.
00:30:51 Le petit point mort, le petit sangle mort peut-être,
00:30:53 c'est dans la fonction publique, les universités,
00:30:57 les lycées, les collèges,
00:30:58 où là, il y a une sorte de chape de plomb.
00:31:00 Effectivement, il y a beaucoup d'actes antisémites
00:31:03 qui, visiblement, sont impunis et cachés.
00:31:05 - On le voit souvent à Science Po, d'ailleurs.
00:31:07 Il est 23h, tout juste.
00:31:09 Bienvenue, si vous nous rejoignez sur CNews.
00:31:11 Soir Info Week-end, ça se poursuit.
00:31:13 Mais avant, un point complet sur les toutes dernières informations.
00:31:15 Mathieu Devese nous a rejoint.
00:31:17 Mon cher Mathieu, bonsoir.
00:31:19 - Bonsoir, Olivier. Bonsoir à tous.
00:31:24 La candidate LFI, Rima Hassan,
00:31:26 convoquée par la police pour apologie du terrorisme.
00:31:29 Dans un communiqué, son avocat dénonce, je cite,
00:31:32 "des manœuvres purement politiciennes".
00:31:33 La militante franco-palestinienne
00:31:35 est en 7e position de la liste insoumise aux élections européennes.
00:31:39 À partir du 1er juillet,
00:31:41 les supermarchés devront installer des affichettes
00:31:44 dans leurs rayons pour indiquer clairement les produits
00:31:46 dont la quantité a été réduite récemment.
00:31:48 Ce phénomène, la "shrinkflation",
00:31:50 est devenu courant ces deux dernières années avec l'inflation.
00:31:53 Elle a dépassé 20% sur deux ans dans l'alimentaire.
00:31:56 Alors concrètement, les industriels diminuent la quantité d'un produit
00:32:00 dans son emballage, mais pas son prix.
00:32:02 Au procès de Donald Trump, la sélection des 12 jurés est terminée.
00:32:06 On parle bien sûr de l'affaire des pots de vin
00:32:07 versée à l'ancienne star du X, Stormy Daniels.
00:32:10 Ce sont 12 jurés titulaires et 6 suppléants
00:32:13 qui ont donc été choisis par le tribunal de Manhattan
00:32:15 pour le procès pénal de l'ancien président républicain.
00:32:18 Une première dans l'histoire des Etats-Unis.
00:32:21 Merci beaucoup Mathieu, nous vous retrouvons à 23h30.
00:32:25 Bienvenue, si vous nous rejoignez sur CNews,
00:32:27 pour vous accompagner ce soir.
00:32:29 Judith Vintraub, Vincent Roy, Arthur de Vatrigan,
00:32:33 Lucas Jakubowicz, Denis Deschamps et Yoann Huzaï.
00:32:37 Deux mineurs de 15 et 14 ans mis en examen à des chefs d'assassinat.
00:32:42 Une annonce du procureur de la République de Dunkerque
00:32:45 cet après-midi après la mort de Philippe.
00:32:47 Philippe, vous le savez, ce jeune homme de 22 ans,
00:32:50 retrouvé inconscient dans la nuit de lundi à mardi
00:32:52 sur la commune de Grande-Synthe, dans le nord,
00:32:55 transporté à l'hôpital, il est mort des suites de ses blessures.
00:32:58 Alors que sait-on à présent précisément de cette affaire ?
00:33:02 Les dernières informations de Célia Gruyère.
00:33:04 Nous en parlons ensuite.
00:33:06 Effectivement, beaucoup de questions à soulever ce soir.
00:33:10 Deux mineurs mis en examen pour assassinat
00:33:13 dans l'enquête sur l'agression de Philippe Koopman.
00:33:15 Selon la procureure de Dunkerque,
00:33:17 il existe des raisons de penser qu'il s'agit d'un meurtre
00:33:20 aggravé par la circonstance de guet-apens.
00:33:22 Les deux individus de 14 et 15 ans ont affirmé en garde à vue
00:33:26 avoir fixé rendez-vous à la victime
00:33:28 via l'application de rencontre coquelande
00:33:30 en se faisant passer pour une jeune fille mineure.
00:33:33 Le mineur de 14 ans reconnaît sa participation.
00:33:37 Il admet qu'il a porté des coups de pied,
00:33:41 mais il affirme qu'il n'avait pas l'intention de tuer la victime.
00:33:46 Le mineur de 15 ans, pour sa part,
00:33:48 reconnaît qu'il était présent pendant les faits,
00:33:51 mais il réfute avoir porté des coups.
00:33:53 Les deux mineurs ont été placés en détention provisoire
00:33:56 et sont connus des services de police pour plusieurs faits.
00:33:59 Le mineur de 14 ans a été déclaré coupable
00:34:04 pour des faits de violence commis en juillet 2023,
00:34:07 août 2023 et décembre 2023.
00:34:11 Le mineur de 15 ans, pour sa part,
00:34:13 a été condamné pour des dégradations commises en mars 2022.
00:34:17 Il a par ailleurs été déclaré coupable de faits de vol en Réunion,
00:34:20 commis en août 2023.
00:34:22 Une autre enquête est en cours pour des agressions commises
00:34:25 dans des circonstances similaires
00:34:27 après des rendez-vous fixés sur le site de rencontre.
00:34:30 Les deux suspects âgés de 14 et 15 ans
00:34:34 qui ont été placés en garde à vue
00:34:35 avaient expliqué avoir créé le profil d'une jeune fille
00:34:38 sur un site de rencontre,
00:34:39 site du rencontre d'ailleurs qui interroge, on va en parler,
00:34:42 et qui ont donné rendez-vous à ce jeune homme pour le punir.
00:34:46 Ce qui choque dans un premier temps, bien évidemment,
00:34:47 c'est l'âge, l'âge des suspects, Vincent Roy,
00:34:50 14 et 15 ans et des suspects connus des services de police.
00:34:54 Oui, c'est problématique.
00:34:56 Là, c'est problématique.
00:34:57 On va voir leur PY qui va s'afficher à l'antenne dans un instant.
00:35:01 Le guet-apens qui a été retenu, en tout cas,
00:35:03 on l'entendait dans la voix de la procureure de la République.
00:35:06 Alors, on va voir quel est le profil des deux mineurs mis en examen.
00:35:09 Le mineur de 14 ans déclaré coupable
00:35:11 pour des faits de violence en août 2023.
00:35:15 Le mineur de 15 ans condamné pour des faits de dégradation
00:35:18 et pour vol en réunion.
00:35:20 Et ce qui pose problème, c'est-à-dire qu'à partir du moment
00:35:24 où finalement ils ont été reconnus coupables,
00:35:26 il y a ce fameux délai avant la sanction immédiate.
00:35:31 Et nous en avons beaucoup parlé,
00:35:33 mais c'est déjà le premier problème soulevé par cette affaire.
00:35:36 La preuve, la preuve,
00:35:37 sans quoi effectivement il n'y aurait pas eu précisément ce délai,
00:35:41 cette césure, et bien on ne se serait pas retrouvé dans ces conditions-là.
00:35:44 Mais cette affaire, elle est bien bizarre parce que...
00:35:48 Alors, soit ce sont des...
00:35:50 Ce qu'on a du mal à imaginer, mais des pères la morale,
00:35:54 soit des chantres de la vertu.
00:35:58 Mais quel est le but de l'opération-là ?
00:36:00 Ils se font passer pour une jeune fille mineure
00:36:04 pour aller piéger un homme de 22 ans
00:36:08 qui voudrait entretenir une relation avec...
00:36:11 Mais quel est le but de l'affaire ?
00:36:13 C'est déclaratif, c'est leur déclaration.
00:36:15 Donc l'enquête effectivement qui se poursuit va devoir éclaircir tout cela.
00:36:21 Mais néanmoins, Denis Deschamps, 14 et 15 ans,
00:36:24 il est 2 heures du matin, ils sont dehors.
00:36:27 On parle beaucoup de l'autorité parentale.
00:36:29 Là aussi, la question est soulevée ce soir.
00:36:31 C'est un vrai problème.
00:36:33 C'est un vrai problème.
00:36:34 Alors, effectivement, comme disait Vincent,
00:36:36 ils ne sont pas leurs premières affaires.
00:36:38 À 2 heures du matin, qu'est-ce qu'ils font dans les rues ?
00:36:41 Je pense quand même qu'à cet âge-là, on a autre chose à faire.
00:36:44 Et je pense que les parents doivent encore avoir à exercer
00:36:49 une certaine autorité sur eux.
00:36:51 Ce qui est assez impressionnant, c'est que ces gens se permettent...
00:36:56 Alors, ils sont adultes sur certains volets et probablement des gamins sur d'autres.
00:37:00 Mais ils se permettent quand même de monter un guet-apens
00:37:02 puisque c'était relevé contre...
00:37:04 C'est retenu, exactement.
00:37:06 Donc ça va aggraver encore plus leur action.
00:37:09 Donc, en fait, ils ont pensé leur guet-apens,
00:37:12 peut-être ou pas, l'enquête nous le dira, de vouloir donner la mort,
00:37:16 mais en tout cas de donner une correction très sévère quand même à ce jeune homme.
00:37:19 Ça a de toute façon entraîné la mort.
00:37:21 Et là, effectivement, ça soulève plusieurs problèmes.
00:37:23 Qu'est-ce qu'ils font dans les rues ?
00:37:25 Qu'est-ce qui a amené à construire un guet-apens de cette manière-là en pleine nuit ?
00:37:30 Donc le pourquoi, le fameux pourquoi, on n'en sait absolument rien aujourd'hui.
00:37:34 Troisième élément, ça soulève encore une fois le sujet que vous aviez évoqué.
00:37:38 C'est où est la responsabilité des parents ?
00:37:41 Est-ce qu'elle va être exercée ou pas ?
00:37:42 Et je pense qu'à force d'en parler, il serait temps qu'elle soit exercée justement devant la justice.
00:37:46 Mais en attendant, encore une fois, on a possiblement, l'enquête nous le dira,
00:37:50 possiblement des parents des missionnaires derrière
00:37:53 pour avoir de délinquants qui entraînent la mort à 14 et 15 ans.
00:37:57 C'est extrêmement grave.
00:37:58 On va revenir dans un instant sur les mesures, puisque Gabriel Attal s'est exprimé hier.
00:38:02 David Lyssenaar, d'ailleurs, qui propose des mesures très concrètes,
00:38:05 justement pour faire face à cette ultra-violence juvénile.
00:38:09 Mais avant, Yoann Usaï, vous vouliez réagir ?
00:38:11 Oui, parce que sur l'autorité parentale, c'est vrai qu'on en parle beaucoup en ce moment,
00:38:14 puisque beaucoup de parents sont défaillants, manifestement.
00:38:17 Et là, il semble quand même que d'après ce qu'a dit la procureure,
00:38:20 ces deux mineurs vivaient dans un contexte familial très, très compliqué.
00:38:25 Donc ça peut signifier quand même que les parents ou n'avaient plus du tout d'autorité,
00:38:30 ou étaient même quasiment absents et complètement indifférents vis-à-vis de l'éducation de leur enfant.
00:38:35 Donc, manifestement, ces deux adolescentes de 14 et 15 ans étaient en réalité livrés à eux-mêmes.
00:38:40 C'est ça, livrés à eux-mêmes.
00:38:41 Ils se présentent, Judith Vintraud, comme deux frères sur le réseau social TikTok.
00:38:46 Ils, connus de la justice, on le disait, biberonnaient au ras, visiblement, des œuvrées.
00:38:52 Voilà, une sociologie assez complexe.
00:38:56 Oui, alors permets-toi de me voir de revenir quand même rapidement sur la césure.
00:39:00 Oui.
00:39:01 Parce que c'est quand même quelque chose d'invraisemblable.
00:39:05 La césure est une réforme conçue par Nicole Belloubet, ministre de la Justice.
00:39:12 L'idée étant qu'en laissant passer un délai entre six et neuf mois,
00:39:18 entre le prononcé coupable, le jugé coupable et l'énoncé de la sanction,
00:39:23 on donne aux mineurs le temps de s'amender, de se remettre dans le droit chemin.
00:39:31 Normalement, c'est assorti de mesures éducatives qui, dans notre pays,
00:39:36 sont à peu près rien du tout parce qu'on manque de gens pour les faire
00:39:41 et puis parce que tout le monde s'en fiche, en gros, pour faire court.
00:39:46 Et c'est gravissime parce que ces deux jeunes auraient eu tout de suite la peine
00:39:55 qu'ils vont avoir maintenant cumulée avec leurs nouveaux exploits, dramatique.
00:40:01 Ce jeune homme de 22 ans ne serait pas mort.
00:40:03 C'est absolument dramatique.
00:40:05 Et quand Gabriel Attal nous dit "c'est fini, on ne laisse plus rien passer"
00:40:10 et qu'il ne revient pas sur cette mesure,
00:40:13 qu'il parle d'abuser, de suspendre l'excuse de minorité à partir de 16 ans, par exemple,
00:40:22 ou d'instaurer une sorte de comparution immédiate pour les mineurs à partir de 16 ans.
00:40:29 Très bien, mais déjà, n'empilons pas ces spécialités françaises.
00:40:34 On a une mauvaise mesure, au lieu de l'abroger, de revenir dessus,
00:40:38 de dire "on s'est trompé, on a eu tort".
00:40:40 Eh oui, on ne meurt pas quand on dit "on s'est trompé",
00:40:43 d'autres meurent parce qu'on se trompe.
00:40:45 On empile les trucs, on fait une usine à gaz,
00:40:50 d'autres, on a aujourd'hui du mal à savoir ce qu'il résultera,
00:40:56 à quelle mesure, primera sur l'autre.
00:40:59 Il y a une chose que tout le monde sait, que tout le monde reconnaît,
00:41:04 s'agissant de la justice, et spécifiquement la justice des mineurs,
00:41:08 la peine n'a pas besoin d'être ultra sévère,
00:41:11 elle a besoin d'être certaine et rapide.
00:41:15 Immédiate, exactement.
00:41:16 Rapprocher des faits.
00:41:17 On va en reparler justement et notamment des annonces de Gabriel Attal,
00:41:21 mais dans ce cocktail de ces derniers drames,
00:41:24 des derniers drames des derniers jours, Arthur de Vatrigan,
00:41:27 c'est toujours la même chose.
00:41:28 Il y a aussi les réseaux sociaux.
00:41:30 Là, en l'occurrence, c'est ce fameux site de rencontre, Coco,
00:41:34 via lequel ce jeune homme a été victime du guet-apens.
00:41:38 Alors, il est considéré comme un repère de prédateur
00:41:40 par plusieurs associations de défense de l'enfance
00:41:42 et de lutte contre l'homophobie.
00:41:44 Pour entrer sur ce site Coco, il faut un site,
00:41:50 on appelle ça un site de tchat sans inscription.
00:41:52 Il suffit de donner son genre, son âge, son code postal
00:41:54 et se créer un pseudo sans aucun contrôle.
00:41:58 Là aussi, il y a un vrai sujet, une nouvelle fois, avec ces réseaux sociaux.
00:42:02 Je pense que c'est deux sujets différents.
00:42:04 Il ne faut pas rentrer dans l'exercice de communication du gouvernement,
00:42:07 qui essaie de voir les réseaux sociaux comme des barres problématiques.
00:42:11 Non, parce que dans les deux derniers grands faits,
00:42:12 qu'on a eu de violences de mineurs,
00:42:14 il n'y avait pas d'histoire de réseaux sociaux.
00:42:16 Donc, ça ne marche pas à tous les coups.
00:42:18 Je ne dis pas qu'il y a un problème avec l'image,
00:42:20 un problème avec la pornographie, un problème avec les réseaux sociaux.
00:42:22 Évidemment, si vous mettez un smartphone dans les mains de votre gamin
00:42:27 à l'âge de 6 ans, ce n'est pas loin d'être criminel.
00:42:29 Ça, je le pense à 100%.
00:42:31 Mais ce n'est pas à cause de ça que...
00:42:33 - Quand le Garde des Sceaux dit les réseaux sociaux,
00:42:36 en fait, il y a ces nouveautés comme les réseaux sociaux.
00:42:38 Et c'est pour cela qu'aujourd'hui,
00:42:39 nous nous faisons face à une ultra-violence juvénile.
00:42:43 - Non, ce n'est pas vrai.
00:42:44 Ça ne tient pas, ça peut tenir sur le harcèlement,
00:42:46 par exemple dans le harcèlement scolaire,
00:42:47 parce que le harcèlement a toujours existé,
00:42:49 sauf qu'avant les réseaux sociaux, avant les téléphones,
00:42:52 le harcèlement s'arrêtait quand on passait la porte de l'établissement.
00:42:55 Aujourd'hui, avec le téléphone et les réseaux sociaux,
00:42:56 ça continue en permanence, 24 heures sur 24.
00:42:59 Et malheureusement, il y a des gamins qui se suicident.
00:43:01 Donc, on peut voir un impact des réseaux sociaux,
00:43:02 du téléphone, du smartphone, évidemment.
00:43:04 Mais de croire que c'est à cause de ça qu'il y a de la surviolence,
00:43:07 pas du tout. Il y a une surviolence, déjà parce qu'on ne la combat pas.
00:43:10 La violence, elle se combat par la force,
00:43:12 par une force qui est légitime, qui tient la légitimité de la loi.
00:43:15 Aujourd'hui, il n'y a aucune force.
00:43:17 La force, elle est du côté des délinquants,
00:43:18 elle n'est pas du côté de ceux qui détiennent l'autorité.
00:43:21 On leur fait des petites remontrances,
00:43:22 on leur met un petit bracelet,
00:43:23 on leur dit de reprendre une façade et c'est terminé.
00:43:25 Donc ça, ça ne marche pas.
00:43:27 Ensuite, il y a un impensé, c'est les parents.
00:43:30 Alors ça revient de temps en temps, on va supprimer les allocs et tout,
00:43:32 on fait des petits trucs, très bien,
00:43:34 sauf qu'il y a déjà l'article 217-17 du Code pénal qui existe,
00:43:38 c'est qu'on peut condamner des parents
00:43:40 s'ils se soustraient à leur obligation légale.
00:43:43 - Donc il suffit juste de l'appliquer.
00:43:44 - Sauf que ça n'a jamais été appliqué en 40 ans, jamais.
00:43:48 Pourquoi voulez-vous rajouter ? Ça existe.
00:43:51 Après, il y a quand même aussi un problème,
00:43:53 moi je m'interroge toujours sur comment on appréhende l'adolescence
00:43:57 et l'enfance en France.
00:43:58 Je ne comprends rien à ce que vous nous racontez.
00:44:00 On nous dit d'un point de vue pénal, 13 ans, problème de discernement,
00:44:03 16 ans, excuse de majorité.
00:44:05 18 ans, on n'est pas assez responsable et pas assez mature
00:44:08 pour pouvoir voter ou pour pouvoir conduire, avant 18 ans.
00:44:10 Par contre, à 6 ans, vous pouvez changer de sexe à l'école
00:44:13 et vous pouvez prendre des bloqueurs d'hormones.
00:44:15 Comment on pense l'enfance et l'adolescence en France aujourd'hui depuis des années ?
00:44:19 Moi, je ne comprends rien.
00:44:20 On va dire à un gamin de 16 ans qui tue quelqu'un,
00:44:23 il a une excuse de minorité, il n'est pas assez responsable.
00:44:25 Par contre, une gamine qui dit "je me sens un peu femme et pas mec",
00:44:28 je veux qu'à l'école, grâce à la circulaire blanquière,
00:44:30 je veux qu'on m'appelle Kevin et pas Kévina, ça marche.
00:44:33 Elle est où la logique ?
00:44:34 Effectivement, vous soulevez une réelle problématique.
00:44:38 Toujours est-il que face à cette ultra-violence juvénile,
00:44:42 certains tentent d'apporter des réponses.
00:44:44 C'est en tout cas le souhait d'Alexandre Martin, député,
00:44:47 et d'Avis Lissnard, maire de Cannes.
00:44:49 Il propose un plan de mesure contre la délinquance des mineurs.
00:44:52 Alors, entre autres, on va voir à l'antenne quelques-unes de ses propositions.
00:44:56 - Rendre la majorité pénale à 16 ans,
00:44:59 ramener l'excuse de minorité à 20% de la peine encourue,
00:45:04 ou encore intégrer une amende allant jusqu'à 12 000 euros.
00:45:09 Denis Deschamps voit qu'il y a des solutions, mais on a le sentiment,
00:45:12 et je vous vois tous autour de ce plateau,
00:45:14 hauchés en disant... - Il faut s'occuper de la césure,
00:45:16 et il faut construire des établissements pénitentiaires dédiés
00:45:21 en rétablissant la possibilité de faire des peines de prison courte,
00:45:24 voire très courte.
00:45:25 Or, je ne vois pas ça dans les propositions de David Lissnard, malheureusement.
00:45:29 - Moi, je note deux choses qui ont été soulevées par Arthur juste avant.
00:45:34 La première chose, c'est que s'il y a violence,
00:45:37 elle ne peut être combattue que par un même mode de traitement.
00:45:41 Ça ne peut pas être par des remontrances ou par "Oh, attention, c'est pas bien".
00:45:44 "Ça, c'est bon, maintenant, depuis 30 ans, on sait que ça ne marche pas".
00:45:47 Bon, c'est même pas la peine d'insister, ça ne marche pas.
00:45:50 L'autre point, c'est que Arthur a fait la démonstration d'une maladie française,
00:45:54 c'est que par rapport à un problème, on a légiféré l'article du code pénal
00:45:58 que vous avez soulevé, mais il n'est jamais appliqué.
00:46:01 Donc, on est exactement dans une jurisprudence qui s'est imposée sur la France.
00:46:05 C'est qu'on est un très grand législateur.
00:46:07 Chaque fois qu'il y a un problème, on crée une loi, mais elle n'est jamais appliquée.
00:46:12 Et surtout pour des cas comme ça, ça, c'est gravissime.
00:46:15 Dernier point sur les réseaux sociaux.
00:46:17 Les réseaux sociaux, on le sait qu'ils ont d'immenses avantages,
00:46:20 mais d'immenses inconvénients également.
00:46:22 On le sait qu'il y a une violence qui est déferlée là-dessus sans aucun contrôle.
00:46:26 Vous parliez des sites de rencontres, mais plus généralement, il n'y a pas de contrôle.
00:46:30 Il y a des jeux vidéo extrêmement violents.
00:46:33 Ça banalise la violence qui fait que, ah bah tiens, allez, on va aller taper un jeune,
00:46:37 manque de pot, il meurt, quoi.
00:46:39 Donc, en fait, on est, vous voyez, par rapport aux films, aux séries et aux jeux vidéo,
00:46:43 maintenant, on pense que ça va se faire comme ça.
00:46:45 On s'est défoulé, le gamin va se relever. Non, il est mort.
00:46:48 Les gens ne savent pas faire la différence entre le virtuel et le réel.
00:46:53 Mais c'est toujours pareil, c'est la question aussi de l'éducation et le rôle des parents.
00:46:58 Mais sur les peines, écoutez, sur les peines, vous avez bien vu que tout ça n'existe pas.
00:47:02 Regardez, vous avez une vieille dame qui a été frappée par un jeune,
00:47:07 par deux jeunes qui ont même filmé.
00:47:09 C'était à Cannes.
00:47:11 Celui qui a frappé cette vieille dame a pris un an de sursis probatoire.
00:47:17 Quelle leçon !
00:47:19 Quelle leçon ! Vous voyez bien que ça ne fonctionne pas.
00:47:21 Là, on a Rodéo Urbain, un jeune de 17 ans,
00:47:26 envoie plein pot sa moto alors qu'un policier municipal veut l'arrêter.
00:47:32 Il fonce dans le policier.
00:47:34 Il fonce littéralement, on a vu les images.
00:47:36 Il fonce dans le policier et voici que ce jeune,
00:47:40 à l'heure où nous parlons, est actuellement en liberté.
00:47:43 Il va attendre quelques mois pour...
00:47:45 Non, écoutez...
00:47:47 - Sagement, à Cannes, ça se lance.
00:47:49 - Lucas Bale et Jacques Léovitch, je suis à Amnisaï.
00:47:52 Au fond, c'est un manque de volonté ou un manque de moyens ?
00:47:55 Puisque visiblement, a priori, pour faire exécuter immédiatement une peine pour un mineur,
00:48:05 ça semble être plutôt une question de volonté.
00:48:07 - Je crois qu'il y a les deux.
00:48:09 D'abord, ce qui me fait dire qu'il n'y aura pas de choc d'autorité concernant les mineurs dans ce pays,
00:48:13 c'est que le gouvernement part en disant qu'on va lancer une concertation.
00:48:16 Quand ça commence comme ça, en général,
00:48:18 c'est que les mesures qui s'annoncent, à priori, ne seront pas à la hauteur de la situation.
00:48:22 Parce que le constat, il est partagé par tous depuis de nombreuses années.
00:48:25 C'est-à-dire que la violence des mineurs, on ne découvre pas aujourd'hui qu'elle a notamment augmenté,
00:48:30 mais qu'elle s'est en plus aggravée en termes de violence.
00:48:33 Donc, le constat, on le connaît.
00:48:35 Les réponses, elles sont connues.
00:48:36 Les responsables politiques, ils ont des rapports,
00:48:39 des tas de rapports qui dorment dans des placards
00:48:41 et qui préconisent des solutions qui n'ont jamais été testées jusqu'à présent.
00:48:44 Si le gouvernement avait réellement la volonté d'imposer un choc d'autorité,
00:48:48 il n'aurait pas fait de concertation.
00:48:49 Il aurait demandé au Parlement de voter ces mesures-là.
00:48:53 Alors, vous l'expliquez comment ?
00:48:54 La deuxième chose, c'est qu'il y a aussi un problème quand même d'idéologie.
00:48:57 Parce que vous pourrez augmenter les peines, dire pour tel délit,
00:49:02 vous ne risquerez plus trois ans de prison, mais cinq ans.
00:49:04 Mais si les magistrats qui ne condamnent de toute façon déjà jamais à trois ans de prison,
00:49:08 ils ne condamneront pas plus à cinq ans, si vous voulez.
00:49:11 Donc, si les magistrats font preuve de laxisme aujourd'hui,
00:49:13 vous pourrez augmenter les peines en votant une nouvelle loi.
00:49:16 Les magistrats qui sont laxistes aujourd'hui seront laxistes demain.
00:49:18 Donc, ce problème d'idéologie, il ne se réglera pas par une loi de toute façon.
00:49:22 Il y a d'ailleurs le syndicat de la magistrature,
00:49:25 notamment le fameux, qui a vivement réagi aux propos de Gabriel Attal.
00:49:28 Voilà.
00:49:29 Lucas Jacubowicz.
00:49:30 Alors, en plus d'une concertation, je préconise de faire un numéro vert et un Grenade.
00:49:35 - Bien entendu. - On devrait trouver une solution.
00:49:37 Non, plus sérieusement, moi, ce qui m'intéresse dans ces actes d'extrême violence des jeunes,
00:49:42 c'est de regarder un peu ce qu'ils postent sur TikTok,
00:49:45 sur les réseaux sociaux, les musiques qu'ils écoutent.
00:49:48 Et je fais ça depuis un ou deux ans,
00:49:49 parce qu'il y a beaucoup de fêtes d'hiver à tel point que ça devient un enjeu de société.
00:49:52 Et ce qui me frappe le plus, c'est l'absence de vocabulaire de ces personnes.
00:49:58 L'absence de vocabulaire, l'absence de réflexion, l'absence de capacité à débattre.
00:50:03 Et j'ai l'impression vraiment que cette ultra-violence, elle est aussi corrélée.
00:50:06 On parle beaucoup de l'éducation des parents, mais aussi à l'éducation nationale.
00:50:10 J'ai l'impression que plus on s'enfonce dans les classements des thèses PISA, etc.,
00:50:14 plus on a une génération qui est incapable de parler, d'apporter de la nuance,
00:50:18 qui parle une sorte de novlangue, pour citer 1984,
00:50:21 plus on a des personnes qui automatiquement sont violentes.
00:50:25 Alors, peut-être aussi une des solutions pour essayer de remédier à la chose,
00:50:31 quelque part, c'est aussi, finalement,
00:50:34 de relancer une bonne fois pour toutes le service public de l'éducation nationale,
00:50:38 pour avoir à terme des gens qui soient capables de parler,
00:50:41 de mettre des mots sur leurs émotions, de dialoguer,
00:50:44 de savoir comment on vit dans une société.
00:50:46 Et ça, à mes yeux, c'est vraiment un angle mort extrême.
00:50:49 Alors, le gouvernement va dire non, ce n'est pas un angle mort,
00:50:52 on va doubler les heures d'éducation civique, mais c'est rien.
00:50:56 – Avant de parler de la situation au Moyen-Orient,
00:50:59 notons qu'aujourd'hui, il y a eu une marche blanche à Grande-Synthe,
00:51:03 ce matin, pour Philippe, une autre marche blanche,
00:51:07 ce soir, à 18h30, pour Zacharia, à Romand-sur-Isère.
00:51:11 Vous vous souvenez, cette adolescente de 15 ans, tuée d'un coup de couteau,
00:51:14 parmi les quatre suspects mis en examen, l'un à 16 ans, là encore.
00:51:19 Nous pouvons, bien évidemment, comprendre l'importance de ces marches blanches
00:51:23 pour les victimes, pour les proches des victimes,
00:51:25 pour les familles, pour leur apporter un soutien.
00:51:27 Mais deux marches blanches, Judith Vintroub, en une journée,
00:51:30 c'est-à-dire que ça devrait provoquer un sursaut.
00:51:34 – C'est un symbole épouvantable de l'impuissance des autorités,
00:51:41 et des autorités légitimes du pouvoir public.
00:51:45 On est le pays des marches blanches, des fleurs, des couronnes, des bougies.
00:51:52 – Et des bougies, voilà, les chaînes d'information qui relaient les larmes,
00:51:57 ces marches blanches.
00:51:59 – Et des discours larmoyants.
00:52:02 Je veux quand même souligner qu'avant la marche blanche,
00:52:05 le maire de la ville a pris la parole et a dit que surtout…
00:52:12 – Il a pointé l'extrême droite.
00:52:13 – Voilà, il ne fallait pas que ça soit récupéré par l'extrême droite.
00:52:18 C'est plus que maladroit, cette sortie du maire,
00:52:23 c'est plus que maladroit, vraiment.
00:52:25 On ne voit pas ce que ça vient faire ici.
00:52:27 Ça n'était pas le lieu pour faire de la politique, me semble-t-il.
00:52:32 – Il se trouve que le principe d'un politique, a priori,
00:52:34 c'est de faire de la récupération, sinon il ne sert à rien, c'est la base.
00:52:37 Il y a des faits, on fait de la récupération et on traduit politiquement.
00:52:40 – Denis Deschamps.
00:52:41 – Et moi ce qui m'ennuie, c'est le sujet de fond qu'a soulevé Judith,
00:52:46 c'est qu'en réalité, on est en train de constater
00:52:49 que l'État qui est le dépositaire de l'autorité légitime,
00:52:51 puisque tous ensemble, on accepte de ne pas se faire justice soi-même
00:52:56 et on délègue l'exercice de la violence et de la vengeance à l'État,
00:53:01 l'État en fait fait la démonstration de la déliquescence
00:53:05 de son exercice de l'autorité, du pouvoir et de la violence.
00:53:10 – Allez, je vous propose de revenir à présent sur la situation au Moyen-Orient
00:53:14 puisque tout au long de la journée, les appels à la désescalade
00:53:16 se sont multipliés après la riposte israélienne en Iran.
00:53:20 Israël a en effet lancé une riposte contre l'Iran,
00:53:23 représailles aux frappes iraniennes contre son territoire,
00:53:26 c'était le week-end dernier.
00:53:28 C'est ce qu'ont indiqué en tout cas plusieurs médias aux États-Unis
00:53:31 citant des responsables américains
00:53:33 puisque cette frappe n'a pas été revendiquée par Israël.
00:53:36 Nous allons y revenir, mais avant, nous voyons ce sujet
00:53:41 pour revenir sur ces frappes et on en parle ensuite.
00:53:43 – Téhéran a fait état de trois explosions survenues à Lob,
00:53:48 près d'une base militaire dans la province d'Ispahan,
00:53:51 située au centre du pays.
00:53:53 – Dans ce cas précis, c'est une base qui a déjà été attaquée en janvier 2023,
00:53:58 donc ce n'est pas la première fois qu'Israël est supposé avoir attaqué l'Iran.
00:54:04 Cette base qui est située à Gajah Vorstan
00:54:06 est une base très importante de l'armée de l'air,
00:54:08 d'un centre de production de missiles.
00:54:11 – Dans la foulée, l'Iran a activé sa défense aérienne dans plusieurs provinces.
00:54:15 Selon les autorités iraniennes, des drones ont été abattus,
00:54:19 mais aucun dégât n'est à déplorer.
00:54:21 Ville stratégique, Ispahan abrite plusieurs sites nucléaires.
00:54:24 – Les installations importantes, en particulier les installations nucléaires,
00:54:28 sont totalement sûres et aucun accident n'y a été signalé.
00:54:31 – Une opération qui intervient en représailles des frappes iraniennes
00:54:34 survenues le week-end dernier.
00:54:36 Sahal, qui ne souhaite pour le moment ne donner aucun commentaire,
00:54:40 a prévenu Washington de cette attaque.
00:54:42 Une riposte que n'approuvent pas les États-Unis.
00:54:45 L'ambassade américaine en Israël a ordonné à ses employés et à leurs familles
00:54:48 de limiter leurs déplacements à l'intérieur du pays.
00:54:52 De son côté, l'Australie exhorte ses ressortissants
00:54:55 à quitter Israël et les territoires palestiniens.
00:54:58 – Denis Lechamp, pourrait-on parler d'une frappe de principe,
00:55:01 finalement, côté israélien ?
00:55:03 – Vous avez tout à fait raison, c'est exactement ça.
00:55:05 En fait, toute la communauté internationale appelait Netanyahou
00:55:09 à ne pas intervenir, pour ne pas justement donner de l'énergie
00:55:13 à cet engrenage infernal, et les États-Unis en tête.
00:55:18 Netanyahou, on sentait qu'il bouillait dans son coin.
00:55:22 Ils ont eu réunion sur réunion dans leur conseil de sécurité.
00:55:26 Donc en fait, ils voulaient intervenir pour le principe.
00:55:29 Beaucoup de pays ont continué à mettre la pression sur Netanyahou,
00:55:33 la France également, l'Europe, le G7 qui était en réunion.
00:55:36 Et d'un autre côté, l'Iran a beaucoup communiqué de manière officielle
00:55:41 et officieuse auprès des Américains pour dire "maintenant c'est bon",
00:55:45 entre guillemets, excusez-moi du terme, "on est quitte,
00:55:47 et maintenant on s'arrête là, on ne veut surtout pas d'escalade au Moyen-Orient".
00:55:51 Et ce qui est assez intéressant ce matin, c'est que l'Iran n'a pas,
00:55:55 enfin a dit qu'il y avait des explosions, mais ils n'ont pas du tout dit,
00:55:58 d'ailleurs ils ont même précisé que ça ne vient pas d'un État étranger.
00:56:02 – Oui, ça vient de l'intérieur.
00:56:04 – Ça vient de l'intérieur, c'est ça.
00:56:05 Et en même temps, et on va l'écouter, et vous continuerez ensuite,
00:56:08 le ministre des Affaires étrangères iranien qui a réagi également ce matin, regardez.
00:56:14 – En cas d'utilisation de la force par le régime israélien
00:56:21 et de violation de notre souveraineté,
00:56:24 la République islamique d'Iran n'hésitera pas une seconde à affirmer ses droits,
00:56:34 à répondre de façon décisive et adéquate à faire regretter ses actions au régime.
00:56:38 – En mêlée à ce régime, la zéitardie n'a pas été faite.
00:56:43 – Alors c'est vrai que ce qui est étonnant de dire les choses,
00:56:45 c'est que vous le disiez d'un côté, l'Iran à travers son agence de presse
00:56:47 fait savoir qu'il n'y avait aucune information
00:56:50 faisant état d'une attaque venant de l'étranger,
00:56:53 et dans le même temps, on vient de l'entendre,
00:56:54 eh bien l'Iran qui bombe le torse en disant si jamais on se fait attaquer,
00:56:58 attention à la réplique, c'est ce qu'il faut comprendre derrière.
00:57:00 Et en plus le président Raisi ce matin faisait un meeting dans la matinée
00:57:05 et il n'a pas du tout évoqué l'attaque du matin,
00:57:08 alors que Netanyahou a également vers 3h du matin, 2h55,
00:57:12 bombardé le sud de la Syrie je crois, certaines bases militaires du sud de la Syrie.
00:57:18 Alors Israël n'a pas revendiqué,
00:57:19 mais ils ont prévenu quand même les Américains qu'ils allaient agir,
00:57:23 et ce qui est assez intéressant en filigrane,
00:57:25 c'est qu'on a bien vu la montée en puissance dans la volonté de Netanyahou de réagir
00:57:32 et d'essayer de saisir le moment du 13 avril en disant
00:57:36 "moi je veux absolument bombarder l'Iran, notamment les sites nucléaires".
00:57:39 Cependant, Israël n'a pas les moyens de bombarder l'Iran à grande échelle
00:57:45 et encore moins des sites nucléaires.
00:57:46 Par conséquent, ils ont besoin de l'appui logistique, matériel et financier américain
00:57:53 pour lancer une vraie offensive sur l'Iran.
00:57:55 Et c'est là où les Américains sont intervenus en disant,
00:57:57 nous, et d'ailleurs Blinken l'a redit aujourd'hui au G7,
00:58:01 il est hors de question qu'on soit associé à une quelconque vengeance sur l'Iran,
00:58:05 déjà on n'était pas pour qu'ils réagissent.
00:58:07 Donc c'est assez intéressant, c'est que Netanyahou se retrouve seul dans sa volonté de vengeance,
00:58:12 alors il répondait à deux choses,
00:58:14 en agissant ainsi, il répondait 1) à son opinion publique pour dire
00:58:18 "moi je suis là pour défendre l'état d'Israël, vous avez vu j'ai réagi",
00:58:21 2) n'oublions jamais, dans sa coalition,
00:58:24 il est en train d'essayer de satisfaire son aile droite, droite, droite, droite,
00:58:29 et il a besoin de ces mouvements-là pour rester au pouvoir,
00:58:33 parce qu'on sait qu'il a des rendez-vous judiciaires très importants,
00:58:36 donc il reste et il entretient la guerre pour ne pas se retrouver trop vite devant le judicial.
00:58:42 – Julie de Vintraud, vous vouliez réagir au propos de Denis Deschamps.
00:58:44 – Oui, parce qu'en l'occurrence il ne l'a pas satisfait, son aile des prêtres droite.
00:58:48 – Il a essayé.
00:58:49 – Il y a même un ministre d'extrême droite,
00:58:52 vous l'avez dit, la consigne était de ne pas réagir en Israël,
00:58:55 puisqu'Israël n'est pas censé avoir attaqué l'Iran,
00:58:58 mais il y a quand même un ministre d'extrême droite qui s'est permis de réagir
00:59:02 en déplorant la faiblesse de la réponse israélienne.
00:59:06 Donc en fait sur ce coup-là, Netanyahou a parfaitement calibré,
00:59:11 Netanyahou et son cabinet de guerre ont parfaitement calibré cette réponse.
00:59:17 – Mais son envie était plus importante que ça.
00:59:19 – Oui, oui, mais l'envie des Iraniens de ne pas considérer ça
00:59:24 comme une attaque valant à son tour riposte est très nette aussi.
00:59:28 – Est-ce que, Vincent Romand, on peut craindre des impacts de la riposte israélienne
00:59:32 sur la stabilité du Moyen-Orient ?
00:59:34 – Non mais en fait, ce qu'il faut comprendre c'est que tout est imbriqué,
00:59:38 vous ne pouvez pas, notamment dans la volonté qu'avait Israël
00:59:44 de frapper le nucléaire iranien, ce qui n'est pas possible sans l'aide américaine,
00:59:50 mais il faut comprendre la défection américaine sur cette question,
00:59:54 car tout est imbriqué, vous ne pouvez pas ôter ce conflit avec l'Iran de l'Ukraine,
01:00:00 ni même par exemple de la Chine.
01:00:03 Les États-Unis ne peuvent pas ouvrir plusieurs fronts,
01:00:07 et ils sont effectivement, on l'a vu en Ukraine, bien qu'ils se désimpliquent,
01:00:11 et là ils aident Israël, attaquer l'Iran avec Israël serait ouvrir un troisième front,
01:00:19 alors même que peut-être le président Xi Jinping pourrait se dire
01:00:24 "ah tiens, j'en profite pour attaquer Taïwan",
01:00:26 et là les États-Unis seraient pris sur différents fronts
01:00:29 et ne pourraient peut-être pas faire face, d'où les réticences américaines.
01:00:33 En fait, ce qu'il faut bien comprendre c'est que tous ces conflits
01:00:36 dont je viens de parler sont liés, et on ne peut pas en extraire un,
01:00:40 les réactions ne s'expliquent que par des réactions en chaîne, si j'ose dire,
01:00:44 parce que précisément tout est lié.
01:00:45 Et pour conclure, nous pouvons ajouter qu'Emmanuel Macron a assuré ce soir
01:00:48 au Premier ministre libanais qu'il fera tout pour prévenir la montée
01:00:52 des violences entre le Liban et Israël,
01:00:55 à suivre de près également l'offensive sur Rafa, qui était imminente.
01:01:00 Et si je peux me permettre, l'attitude de la France qui vient quand même d'approuver
01:01:04 ce qui a été très mal perçu, à l'ONU, au Conseil de sécurité,
01:01:08 c'est la résolution algérienne visant à faire de la Palestine
01:01:12 un membre de plein exercice à l'ONU.
01:01:17 Heureusement, les États-Unis ont opposé leur veto,
01:01:21 ça ne s'est pas fait à cette proposition algérienne,
01:01:25 mais penser que notre pays ait pu accepter ça après cet octobre,
01:01:31 et alors que tant en Cisjordanie où Abbas ne fait rien pour la paix,
01:01:38 au contraire, et à Gaza piloté par le Hamas,
01:01:45 ce n'est vraiment pas le moment de commencer un début de reconnaissance,
01:01:51 d'offrir un début de reconnaissance aux territoires palestiniens
01:01:55 tels qu'ils sont actuellement.
01:01:57 - Il est 23h30, dans un instant je vous propose de parler liberté d'expression,
01:02:04 mais avant, nous allons retrouver Mathieu Devesse pour un point complet
01:02:07 sur les toutes dernières informations.
01:02:09 C'est à vous, mon cher Mathieu.
01:02:10 [Musique]
01:02:13 - Un homme a été interpellé et placé en garde à vue
01:02:16 après s'être introduit dans le consulat d'Iran à Paris.
01:02:19 Il s'agit d'un ressortissant iranien.
01:02:21 Il portait un gilet avec des grenades factices.
01:02:23 La BRI a dû intervenir.
01:02:26 Le responsable de la CGT dans le Nord, condamné pour apologie du terrorisme,
01:02:30 un an de prison avec sursis et 5 000 euros au titre du préjudice moral au parti civil,
01:02:35 une condamnation après un tract de soutien aux Palestiniens
01:02:38 diffusé six jours après les attaques du Hamas.
01:02:41 L'Ukraine ne peut plus attendre.
01:02:43 Volodymyr Zelensky demande à l'OTAN de fournir des armes.
01:02:46 Il s'exprimait en visioconférence devant l'OTAN
01:02:48 à la veille d'un vote-clé du Congrès américain sur une aide de 61 milliards de dollars.
01:02:53 Et après de nouveaux bombardements russes, le président ukrainien
01:02:56 déclare que Vladimir Poutine doit être ramené sur Terre.
01:03:01 Merci mon cher Mathieu.
01:03:02 Prochain point sur l'actualité, ce sera à minuit l'édition de la nuit avec Simon Guillain.
01:03:07 Très bonne soirée à vous mon cher Mathieu.
01:03:09 On vous retrouve demain sur les antennes de CNews.
01:03:12 Je vous propose à présent que nous parlions liberté d'expression
01:03:16 ou plus précisément liberté d'expression à géométrie variable de la part de la France insoumise.
01:03:22 Et de Jean-Luc Mélenchon.
01:03:23 Alors le contexte, vous le connaissez, nous l'avons évoqué tout à l'heure, depuis 48 heures.
01:03:27 Jean-Luc Mélenchon qui dénonce donc une censure après l'annulation de sa conférence
01:03:31 avec Rima Hassan à l'université de Lille.
01:03:34 Puis son interdiction par le préfet.
01:03:37 Hier, lors d'une prise de parole, Jean-Luc Mélenchon qui s'est attaqué
01:03:40 à notre chaîne la qualifiant, je cite, de "chaîne infâme". Écoutez-le.
01:03:45 Elisabeth Boyer qui déroulait pendant des heures et des heures
01:03:49 sur cette chaîne infâme qui s'appelle CNews.
01:03:53 [Huées]
01:03:57 À qui l'organisme qui attribue des fréquences, j'espère, aura le sursaut de dignité
01:04:06 de la refuser la prochaine fois puisqu'elle est en cours de renouvellement.
01:04:10 Yohann Usahi. Tout à fait paradoxal de crier à la censure parce qu'on ne peut pas tenir une conférence.
01:04:15 Et ensuite, on l'entendait lors d'un rassemblement contre cette censure,
01:04:19 réclamer la censure d'une chaîne de télévision, la nôtre en l'occurrence en la qualifiant d'infâme.
01:04:25 Non mais évidemment, c'est toutes les ambiguïtés, le paradoxe de l'extrême gauche
01:04:30 qui dénonce quelque chose quand ça s'applique à eux,
01:04:33 mais qui sont les premiers à vouloir l'appliquer aux autres.
01:04:36 Si vous voulez, effectivement, ils regrettent le fait d'être censurés,
01:04:38 même s'il ne s'agit pas de censure.
01:04:40 Attention, c'est une décision qui a été prise et qui est tout à fait légitime.
01:04:44 Ils dénoncent cette censure et ils veulent en même temps faire fermer la première chaîne d'info de France, si vous voulez.
01:04:50 Ça donne une idée de ce que serait notre pays si l'extrême gauche était au pouvoir.
01:04:54 C'est un peu effrayant quand même.
01:04:56 Et je voudrais quand même dire que, me sentant un peu visé, vous le comprenez bien, vous aussi, j'imagine,
01:05:02 honnêtement, je crois qu'on n'a pas de leçon à donner ni à recevoir de la part de quelqu'un qui est à la tête de la France insoumise.
01:05:09 Quand on voit ce qui est devenu Spartie, quand on voit les propos qu'a tenus Spartie depuis le 7 octobre, mais bien avant,
01:05:16 quand on voit les conséquences de ses propos, notamment sur nos compatriotes juifs,
01:05:20 qui depuis le 7 octobre ont quand même vécu pour la plupart d'entre eux un calvaire.
01:05:25 Je n'ai pas de leçon à recevoir de Jean-Luc Mélenchon.
01:05:27 Je n'accepte pas ses leçons de morale.
01:05:29 Je n'accepte pas ses leçons tout court.
01:05:30 Alors, ce qui est intéressant, et puisqu'on vous entendra les uns et les autres après,
01:05:35 c'est que la veille, Éric Zemmour a aussi été empêché de participer à un colloque, mais c'était en Belgique.
01:05:42 Le président de Reconquête, qui a soutenu finalement Jean-Luc Mélenchon en déclarant, nous allons voir son tweet,
01:05:49 « Mélenchon a le droit de s'exprimer. On ne m'a jamais vu, on ne me verra jamais me réjouir qu'un adversaire soit censuré,
01:05:54 même si on s'en doute, il ne me rendra jamais la pareille.
01:05:57 Ce n'est pas parce qu'il est un ennemi islamo-gauchiste que l'on doit se mettre à approuver les méthodes qui sont justement celles des islamo-gauchistes.
01:06:04 La censure, l'interdiction, le baillonnement. Qu'est-ce que vous en pensez ? »
01:06:09 - Ah non, moi je suis tout à fait d'accord. De toute façon, je suis absolument contre toutes les censures.
01:06:15 Et je suis pour que M. Mélenchon puisse, dans le cadre de la loi, évidemment, s'exprimer autant qu'il voudra.
01:06:21 Ça permettra à chacun, en conscience, au moment de voter, de savoir pour qui il vote et quelles sont les idées qu'il défend.
01:06:28 Donc moi, alors là que M. Mélenchon dise des âneries à longueur de journée, ça ne me pose aucun problème.
01:06:34 Mais je voulais revenir tout à l'heure, à ce qu'on disait tout à l'heure à propos de M. Mélenchon et du moment où il avait vrillé.
01:06:42 Mais en fait, dans le fond, il n'a pas vrillé. M. Mélenchon était un lambertiste.
01:06:46 Le voici redevenu le lambertiste qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être.
01:06:50 Il a fait un stage par le Parti socialiste.
01:06:52 Il était devenu, vous savez, le bon sénateur socialiste.
01:06:59 Il a menti à peu près toute sa vie sur les intentions qui étaient les siennes.
01:07:03 Voici que maintenant, il se met à dire sa vérité, qui est une vérité lambertiste.
01:07:10 Il est revenu. Vous savez, c'est le principe de la Révolution.
01:07:13 On revient au point de départ. Par contre, il ne faut jamais que M. Mélenchon oublie qu'en général, tous les révolutionnaires finissent à l'échafaud.
01:07:19 Emmanuel Macron, qui s'est exprimé également après l'interdiction de ce colloque d'Emmanuel Macron à l'Université de Lille.
01:07:26 Je vous propose de l'écouter.
01:07:29 - Je pense que c'est très important dans les moments que nous vivons que l'ensemble des voix puissent s'exprimer de manière libre
01:07:38 et qu'après, chacun puisse combattre les arguments qui sont exprimés librement.
01:07:42 Je ne partage pas la vision des choses ni sur le conflit au Proche-Orient, ni sur beaucoup de choses de Jean-Luc Mélenchon.
01:07:49 Mais je pense que c'est important qu'il puisse exprimer sa voix. Et c'est la même chose pour M. Zemmour.
01:07:56 Et je pense que ça a toujours été la force de la République. C'est de nous battre pour que toutes les voix puissent s'exprimer,
01:08:04 toujours dans un cadre respectueux, mais qu'elles puissent s'exprimer, quand bien même nous combattons leurs idées, mais on le fait d'argument à argument.
01:08:15 - Lucas Jakubowicz, il a raison, le chef de l'État, on ne peut pas continuer à interdire sans cesse des conférences.
01:08:20 Mais la France insoumise, on peut le dire, elle arrosera arrosé tout de même, puisqu'on ne les a pas entendues,
01:08:24 lorsque d'autres conférences, et nombreuses, avaient été annulées auparavant.
01:08:28 On se souvient de Silvia Nagaszynski, on se souvient de Florence Bergeau-Blaquer notamment.
01:08:32 - Oui, c'est la liberté d'expression, on va dire, à géométrie variable et quand ça arrange les gens.
01:08:37 Je voulais juste rebondir sur deux choses.
01:08:39 Un point qu'on a évoqué en tout début de séquence, quand Jean-Luc Mélenchon traite Cynius de chêne,
01:08:45 enfin, après tout, on va lui trouver une circonstance atténuante, il vous considère comme un ennemi idéologique, il vous attaque.
01:08:52 Mais ce qui est plus drôle ou tragique pour Jean-Luc Mélenchon, c'est qu'il exerce les mêmes propos, la même haine envers ses alliés potentiels.
01:09:01 Par exemple, Fabien Roussel, allié assimilé à Dorio.
01:09:06 Les socialistes traînaient plus bas que terre, les écolos tensaient quand ils se demandaient est-ce que c'est une bonne chose ou pas d'inviter Médine.
01:09:13 Et d'ailleurs, ça fait un point commun avec Éric Zemmour.
01:09:15 En réalité, Mélenchon et Zemmour ont de nombreux points en commun.
01:09:18 Et un des points en commun, c'est de vraiment maltraiter les alliés potentiels.
01:09:22 Un autre point aussi, pour rebondir sur ce que disait Vincent sur le lambertisme ou les cellules d'extrême gauche,
01:09:29 il y a aussi quelque chose de très fréquent dans ces cellules, c'est en fait se méfier vraiment des rivaux potentiels.
01:09:35 Ce qui se fait assez souvent, c'est de prendre sous son aile des gens plus jeunes, de les modeler, de les former, ce que fait très bien Mélenchon.
01:09:43 Mais dès qu'une tête dépasse ou dès qu'une personne est un peu trop capée, on l'exécute.
01:09:48 Et d'ailleurs, quand on parlait des purges à la France insoumise, à chaque fois, les personnes qui sont purgées,
01:09:53 c'est quand même des personnes avec une certaine envergure, une certaine culture, une certaine culture intellectuelle.
01:09:59 Ce ne sont pas des petits jeunes.
01:10:00 Ce n'est pas des petits jeunes.
01:10:01 Il faut faire court.
01:10:02 Par contre, c'est des petits jeunes qui prennent la place.
01:10:03 - Julie Matreau, peut-être sur les propos d'Emmanuel Macron, justement, concernant la liberté d'expression et déplorant finalement
01:10:13 que les uns et les autres ne puissent pas s'exprimer librement.
01:10:16 On peut le rejoindre finalement dans ce constat.
01:10:18 - L'Emmanuel Macron du jour est parfait.
01:10:21 Il est beaucoup mieux que l'Emmanuel Macron qui exclut le Rassemblement national ou reconquête l'arc républicain.
01:10:30 Sous-entendant par là que finalement, la liberté d'expression n'est pas tout à fait pour eux.
01:10:35 C'est toujours les jours pairs et les jours impairs avec Emmanuel Macron.
01:10:41 Aujourd'hui, nous sommes en accord avec lui.
01:10:45 Et bien que travaillant pour cette chaîne infâme, nous défendons le droit de Jean-Luc Mélenchon à tenir un meeting.
01:10:52 Moi, je ne trouvais pas dans la fac parce que la fac n'est pas le lieu de campagne.
01:10:58 En plus, c'est un meeting et pas un call-up.
01:11:01 - Voilà, c'est ça.
01:11:02 - C'est un meeting.
01:11:03 Mais en revanche, dans la ville, évidemment, il devait pouvoir le faire.
01:11:08 Quant à l'injonction à l'ARCOM, l'autorité de l'audiovisuel, de retirer sa fréquence à CNU,
01:11:16 je pense qu'elle va se dépêcher d'obéir et de faire en sorte que tout le monde dise
01:11:22 "L'ARCOM obéit à la France insoumise".
01:11:26 - Arthur de Vatrigan et Denis Deschamps, vous vouliez également réagir aux propos d'Emmanuel Macron.
01:11:30 - Oui, alors d'abord sur Mélenchon, c'est toujours assez marrant d'entendre un picaro sans colmao
01:11:35 parler de liberté d'expression, c'est toujours un peu baroque.
01:11:37 Sur Emmanuel Macron qui dit que la République s'entend de toutes les voix,
01:11:40 je le rappellerai juste qu'au départ, la République a tronçonné toutes les voix qui n'étaient pas d'accord.
01:11:43 Et ça, Jean-Luc Mélenchon s'en rappelle très bien, puisque toutes ses sbires se baladaient avec la tête de Robespierre en pendentif
01:11:49 et s'en réclament tout le temps.
01:11:50 Enfin, le mot "liberté d'expression", pour moi, c'est un peu colmarque républicain.
01:11:53 C'est quand même un concept assez fumeux et c'est toujours les mêmes qui décident,
01:11:56 même encore aujourd'hui, qui appartient à l'arc républicain et ce que c'est que la liberté d'expression.
01:12:01 Alors, Jean-Luc Mélenchon, hier, était dans l'arc, aujourd'hui, il n'en est plus.
01:12:05 Avant, c'était d'autres.
01:12:06 Moi, ce qui me dérange, c'est ceux qui se sont octroyés ce faux, ce concept fumeux
01:12:11 et qui décident encore aujourd'hui de qui a le droit de parler et qui n'a pas le droit de parler.
01:12:14 - Vous parleriez d'un concept fumeux, vous aussi, Denis Deschamps, ce concept de la liberté d'expression ?
01:12:20 - C'est un petit peu comme en relation internationale, on dit toujours que ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire.
01:12:26 C'est un peu le même principe, en réalité.
01:12:28 Vous voyez, c'est ceux qui sont au pouvoir qui décident qui sont les alliés, pas les alliés, en dehors et dedans.
01:12:34 Moi, je voulais aussi rebondir sur la chaîne CNews.
01:12:39 Je trouve même que c'est une bonne nouvelle.
01:12:40 Excusez-moi, c'est une très bonne nouvelle,
01:12:42 puisque en réalité, toujours dans les relations internationales,
01:12:47 on cherche toujours, histoire de faire parler de soi et d'entrer dans un combat, en tout cas homérique,
01:12:54 on cherche toujours un allié beaucoup plus grand que soi pour essayer de faire croire qu'on est l'égal de cet allié-là.
01:13:00 Regardez, par exemple, la Corée du Nord, qui voulait absolument rentrer en contact avec les États-Unis,
01:13:06 qui ont toujours boudé la Corée du Nord jusqu'à ce que Trump arrive, qui a mis un pied d'ailleurs en Corée du Nord.
01:13:12 Regardez l'Iran. En fait, on cherche à être l'égal du plus puissant.
01:13:17 Eh bien, en fait, ça montre, un, la puissance de la chaîne CNews qui est regardée,
01:13:22 parce qu'elle est très décriée par ce genre de battleurs.
01:13:25 Première chaîne d'info, Yoann Zahy leur appelait.
01:13:27 Elle est très écoutée, très regardée.
01:13:29 Donc ça, c'est plutôt bien, parce qu'en fait, nos débats intéressent les gens.
01:13:33 Ça, c'est très intéressant.
01:13:35 On n'est souvent pas d'accord, mais peu importe.
01:13:37 En tout cas, ça intéresse les gens, on apporte quelque chose et en même temps, ça le dérange.
01:13:41 Donc c'est une très bonne nouvelle.
01:13:42 Il y a quelque chose chez Mélenchon qu'il ne faut pas oublier.
01:13:44 D'abord, vous l'avez vu, il faut écouter ses discours.
01:13:48 C'est un orateur de tout premier plan.
01:13:51 C'est un type qui a une vraie culture politique.
01:13:54 C'est pas, contrairement à ce qu'on croit, c'est pas n'importe quoi.
01:13:56 Évidemment qu'il sait très bien qu'il n'arrivera pas au pouvoir.
01:14:00 Il est même la première personne à en être persuadé.
01:14:03 En revanche, il a un égo absolument surdimensionné et il veut rester, il veut s'inscrire dans l'histoire.
01:14:10 Et c'est ça qu'il veut. Il veut être une personne...
01:14:13 Vous savez, Jean-Luc vote Mélenchon et Mélenchon vote Jean-Luc.
01:14:16 La seule chose qui l'intéresse, c'est lui, lui, lui et lui.
01:14:20 Et il fait du théâtre. Tout ça pour continuer d'exister.
01:14:23 C'est tout. Il faut pas non plus ôter...
01:14:26 - Vous diriez qu'on en parle trop, peut-être ?
01:14:27 - Cette dimension narcissique chez Mélenchon, elle est première.
01:14:32 Elle est essentielle.
01:14:34 Sans avoir cela en tête, on peut difficilement le comprendre puisqu'il change d'idée comme de chemise.
01:14:41 - Lucas Jakubowicz, pour conclure, il nous reste un peu plus de deux minutes.
01:14:44 On va dire un mot de sport pour clore cette émission, quelque chose d'un peu plus léger.
01:14:48 - Non, juste aussi pour dire que Jean-Luc Mélenchon n'est ni de gauche ni de droite.
01:14:51 Ideologiquement, c'est surtout un populiste.
01:14:53 Ce qui caractérise le populisme, c'est l'attaque contre les élites.
01:14:57 Et les médias symbolisent l'élite.
01:14:59 Et d'ailleurs, vous observerez que Jean-Luc Mélenchon attaque souvent CNews.
01:15:02 Mais il attaque aussi Le Monde, Libération, France Inter.
01:15:05 Vous n'êtes pas les seuls à être attaqués.
01:15:07 Et ça, c'est une stratégie politique qui n'a plus rien à voir avec la gauche ou la social-démocratie,
01:15:12 qui est l'ennemi absolu des insoumis.
01:15:14 Mais ça a à voir avec le populisme.
01:15:16 C'est une théorie qui est inspirée notamment d'une philosophe qui s'appelle Chantal Mouffe
01:15:20 et qui est une des maîtres à penser de Jean-Luc Mélenchon.
01:15:26 - Je souhaitais, puisqu'il nous reste un peu plus d'une minute,
01:15:29 qu'une table d'union avec un mot de sport.
01:15:33 Petit fourré, un mot de sport.
01:15:34 Alors de quoi va-t-on parler à quelques jours des Jeux Olympiques ?
01:15:38 Eh bien d'une victoire, puisque à cette table, nous avons une vice-championne.
01:15:41 Une vice-championne de Paris, de Pétanque, Judy de Vintraud.
01:15:48 Alors on va voir l'image et voilà, félicitations.
01:15:50 - En doublette avec Marcella.
01:15:53 - On a la page.
01:15:55 - Et les gagnants qui sont de notre côté.
01:15:58 - Formidable. Alors voilà, on découvre votre passion pour la Pétanque.
01:16:03 - Normalement, c'est ma vie secrète.
01:16:05 - Je me suis permis que c'est fini.
01:16:09 - Mais j'en profite pour dire que c'est un sport merveilleux
01:16:13 qui permet de rencontrer des gens vraiment venus de tous horizons.
01:16:17 Ça coûte très peu cher.
01:16:19 Tout le monde peut le pratiquer et on se bat tous pour que Paris reste aussi accueillant
01:16:28 qu'il l'est pour la Pétanque, ce qui n'a pas l'air d'être dans les projets de madame Hidalgo,
01:16:34 malheureusement, parce qu'il ne voudrait supprimer ce club de Pétanque.
01:16:37 - Ce n'est pas des terrains rentables.
01:16:38 - Alors nous demandons à madame...
01:16:43 - C'est une rubrique que vous y mettez pas là.
01:16:45 - La semaine prochaine, on va suivre les performances de Judy.
01:16:51 - La semaine prochaine, c'est Dolinéchant et Kierling.
01:16:53 - Pourquoi pas ?
01:16:55 - Je suis très bon à la Pétanque.
01:16:57 - Vice-champion de l'heure et cher, je vous aime.
01:16:59 - Quand vous voulez.
01:17:00 - Avec plaisir.
01:17:01 - Alors voilà, on suivra peut-être, pourquoi pas, les prochains exploits de Judy de Vintraud
01:17:05 à la Pétanque.
01:17:06 - On pourra avoir quelque chose de régulier.
01:17:09 - Une mini-série.
01:17:10 - La chronique l'est.
01:17:11 - Nous arrivons au terme de cette édition.
01:17:13 Ça fait du bien de rire de temps à autre avec cette actualité lourde que vous avez,
01:17:18 comme à chaque fois, parfaitement décryptée.
01:17:20 Un grand merci à tous les six.
01:17:22 L'actualité qui continue.
01:17:23 Simon Guilain, à minuit avec l'édition de la nuit.
01:17:25 Un grand merci à toutes les équipes techniques et à la rédaction en chef de m'avoir aidé
01:17:29 à préparer cette émission.
01:17:30 Nous nous retrouvons demain à 17h.
01:17:32 Punchline Weekend.
01:17:33 Excellente soirée sur notre antenne.
01:17:36 [Rires]

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