• il y a 9 mois
Dans son édito du 15/03/2024, Gauthier Le Bret revient sur les déclarations d'Emmanuel Macron sur la guerre en Ukraine.

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Transcription
00:00 Cette interview s'est ouverte de manière très étonnante.
00:02 Emmanuel Macron a pris à partie Gilles Boulow et Anne-Sophie Lapix
00:05 et a tenté un parallèle qui s'est retourné contre lui.
00:08 Écoutez.
00:09 - Vous êtes assis devant moi.
00:11 Est-ce que vous êtes debout ?
00:14 Non.
00:16 Est-ce que vous excluez de vous lever à la fin de cette interview ?
00:18 Au cas où sûr, vous n'allez pas l'exclure.
00:21 - On est même sûr de le faire.
00:22 - Voilà.
00:24 Alors, nous, on n'est pas sûr de le faire,
00:25 mais en tout cas, on n'est pas dans cette situation-là aujourd'hui.
00:28 - Mais être assis devant vous, c'est pas une question de vie ou de mort.
00:30 - Voilà, ça démarrait mal.
00:32 C'était même un peu gênant.
00:33 - Il démontre le contraire de ce qu'il voulait démontrer.
00:35 - Exactement.
00:36 Cet exemple se retourne contre lui
00:37 puisque les journalistes étaient certains de se lever,
00:39 sauf si c'est toujours pas le cas, il faut aller les sauver de l'Elysée,
00:41 tandis qu'Emmanuel Macron voulait dire
00:43 qu'il n'était pas certain d'envoyer des troupes en Ukraine.
00:45 Cet exemple qui se retourne contre lui,
00:47 c'est presque son inconscient.
00:48 Ça fait sens, en fait.
00:49 Ça fait sens quand on regarde la suite de l'interview.
00:52 Car plus on l'écoute, plus on a vraiment l'impression
00:55 qu'il prépare les esprits à l'envoi de combattants français en Ukraine
00:58 et donc à la guerre.
01:00 Et puis, il y a une phrase rapportée par Le Monde,
01:02 on va évidemment y revenir, mais qui va dans le même sens,
01:04 où il aurait dit, après la panthéonisation des Manoukians à l'Elysée,
01:07 un verre de whisky à la main.
01:09 De toute façon, dans l'année qui vient,
01:10 je vais devoir envoyer des mecs à Odessa.
01:12 Donc tout ça va dans le même sens, si vous voulez.
01:14 Et ça a de quoi être inquiétant, même si l'Elysée dément un peu,
01:17 mais pas totalement, parce qu'ils sont agacés
01:19 qu'une phrase prononcée en privé se retrouve dans un journal.
01:22 - Vous avez relevé deux contradictions flagrantes.
01:24 - Oui. Alors, première contradiction, son ministre des Armées,
01:27 il y a une semaine tout pile, a dit qu'il ne fallait pas envoyer
01:30 des combattants en Ukraine, que c'était totalement exclu.
01:32 Emmanuel Macron, hier, a redit que rien n'était exclu.
01:36 Et qui plus est, il a ajouté dans une vidéo sur les réseaux sociaux
01:40 qu'il y allait dans le même sens, que rien n'était exclu.
01:42 Alors, deuxième contradiction, Emmanuel Macron dit que la France
01:45 sera prête, je cite, à répondre face à Moscou,
01:48 tout en avouant, quelques secondes plus tard,
01:50 que nous n'avons pas une industrie adaptée à une guerre de haute intensité.
01:54 Donc, on sera prêt, mais pas vraiment, le en même temps.
01:57 - Dans la classe politique, certains accusent le président
02:00 de se servir de l'Ukraine à des fins de politique intérieure,
02:04 en clair, de préparer les Européennes.
02:05 - C'est la théorie de certains, Jordane Bardella notamment,
02:09 Éric Ciotti aussi.
02:10 Emmanuel Macron, selon eux, souhaiterait plus faire peur
02:13 aux Français qu'à Vladimir Poutine.
02:15 C'est ce que disait aussi Éric Zemmour dans les colonnes
02:17 du journal du dimanche, le week-end dernier.
02:19 Alors, le président veut se servir, c'est certain, du conflit
02:23 à des fins de politique intérieure.
02:25 On l'a bien vu encore cette semaine avec le vote au Parlement,
02:28 qui n'avait, donc, l'accord avec les Ukrainiens d'aide militaire
02:32 à hauteur de 3 milliards pour cette année,
02:34 qui n'avait qu'une valeur consultative,
02:36 qui n'était absolument pas contraignant pour l'Élysée.
02:38 Le but, c'était que tout le monde prenne position
02:41 et de pouvoir ranger les oppositions dans la catégorie
02:44 pro-Poutine ou pro-Zelensky.
02:46 Alors, il en a quand même remis une petite couche hier,
02:47 Emmanuel Macron, mais sans citer jamais le RN
02:50 qui a fait le choix de s'abstenir et les Insoumis
02:52 qui ont voté contre, il ne les cite pas, mais il dit
02:54 ils ont fait le choix de la défaite.
02:56 Ça ne semblait pas être son but principal, à Emmanuel Macron.
02:59 Le but principal de cette interview hier,
03:02 c'était de préparer les Français au pire.
03:05 Et on a le droit d'être inquiet.
03:07 Voilà.
03:08 [Musique]
03:10 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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