EXCLU - La veuve de Bernard Tapie condamnée à payer 15 millions d'euros: "Ca ne rime à rien, je suis ruinée" - Elle évoque également le jour où elle a pensé au suicide - VIDEO
00:00 – Je voulais commencer cette émission en vous montrant des extraits d'une interview exclusive
00:03 qui ne sera diffusée que dans quelques jours sur C8,
00:07 elle a été enregistrée hier et on a des extraits exclusifs à vous montrer ce matin,
00:10 il s'agit d'une interview de la veuve de Bernard Tapie.
00:14 Et pourquoi je vous en parle ?
00:15 C'est parce qu'on a appris il y a 48 heures que la veuve de Bernard Tapie,
00:21 qui est ruinée, doit régler 15 millions au fisc, on l'a appris il y a 48 heures.
00:26 Il s'agit d'arriéré d'impôt sur le revenu mis à la charge de son époux de 1989 à 1993.
00:34 Dominique Tapie avait fait un pourvoi en Conseil d'État mais il a été rejeté.
00:37 Elle doit donc payer 15 422 000 euros.
00:42 L'administration fiscale cherchait depuis 30 ans à obtenir des époux Tapie,
00:46 le recouvrement de ses arriérés d'impôt.
00:49 Je vous propose d'écouter sa réaction puisqu'elle a appris la nouvelle il y a tout juste 48 heures
00:53 et donc dans l'interview enregistrée hier, elle réagissait pour la première fois.
00:57 Vous allez le voir, elle est totalement sidérée.
00:59 On dit que vous devez une somme aujourd'hui de 15 millions d'euros.
01:03 Je ne sais rien, ça c'est les impôts, ça vient de sortir.
01:06 Et le reste c'est les intérêts, c'est 649.
01:12 Je vais vous dire, il y a un moment, à mon âge, comment voulez-vous, je ne compte plus.
01:18 Vous ne comptez plus ? Vous avez appris ça...
01:21 J'ai appris ça hier soir.
01:23 Quelle a été votre réaction ?
01:25 Je suis tombée des nues parce qu'en plus, je ne connaissais rien à toutes les affaires, les procès.
01:33 Bon alors voilà, il y a un procès sur...
01:35 Donc moi j'ai un liquidateur, je pense que le liquidateur va faire son travail.
01:41 Ça vous effraie ?
01:43 Mais ça reste tellement incroyable.
01:50 C'est fou la somme.
01:52 Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
01:54 Vous me parlez de 1200 euros de retraite là, et là je vous parle de 15 millions d'euros à donner.
01:58 Bon, est-ce qu'on va en prison pour ça ?
02:01 Je ne sais pas.
02:03 Quand on doit des dettes ?
02:05 Je ne sais rien, ce n'est pas moi qui dois les dettes.
02:07 C'était mon mari.
02:09 Pourquoi est-ce que la femme est responsable des dettes de son mari ?
02:11 Ça ce n'est pas normal.
02:13 On est encore régi par le code Napoléon.
02:15 Alors Joséphine, elle a fait des bêtises, mais on paye encore nous.
02:19 Voilà l'extrait exclusif de cette interview.
02:21 Vous allez en entendre d'autres dans un instant.
02:23 Kérama Khatim, c'est intéressant parce que vous réagissiez juste en regardant l'extrait.
02:25 Et vous disiez "mais en fait ce n'est pas elle qui doit l'argent, en réalité c'est son mari".
02:29 Et elle est solidaire parce que c'est la loi qui le vincit.
02:31 Moi je trouve ça ultra triste de devoir payer les bêtises de son mari.
02:37 Elle m'a l'air d'être sincère.
02:39 Et 15 millions d'euros, je ne pense pas qu'elle ait de quoi les payer étant donné...
02:45 Elle dit qu'elle a 1500 euros de retraite aujourd'hui.
02:47 Et que donc elle n'a plus rien.
02:49 C'est une réelle question de devoir payer les arriérés d'un défunt mari.
02:55 C'est le régime du mariage qui veut ça.
02:57 C'est ça, c'est solidaire.
02:59 On va réécouter un autre extrait.
03:01 Elle dit "en fait, au final, ça ne me fait même pas peur parce que je ne suis pas solvable aujourd'hui, j'ai plus rien, j'ai 1500 euros de retraite et on ne va pas me mettre en prison pour ça".
03:11 Mais ça ne peut même pas me faire peur puisque je ne suis pas solvable.
03:15 Il reste encore des tas de biens à vendre.
03:19 Moi, je vais vous dire, j'avais un petit appartement dont j'avais hérité à 25 ans de ma grand-mère.
03:25 Bernard n'avait rien à voir, nous n'étions pas mariés.
03:27 Dans cet appartement, j'y ai logé ma grand-mère maternelle.
03:31 On me l'a vendue là, il y a 6 mois.
03:35 Ça n'avait rien à voir.
03:37 - Ah, on vous l'a vendue et vous n'avez rien demandé.
03:39 - Rien. Et tout, tout va partir comme ça.
03:43 - Vous vous hallucinez en fait.
03:47 - Oui.
03:49 - Si vous pouviez dire quelque chose à l'État qui vous demande cet argent-là, vous leur diriez quoi, Dominique Tapie ?
03:55 - Qu'il ferait bien de regarder un peu le début de l'affaire, le crédit lyonnais, où mon mari a été spolié, volé.
04:05 Et qu'on me demande maintenant des intérêts, de payer des intérêts.
04:09 Pas la somme, parce que la somme qu'il avait touchée lors de l'arbitrage a été remboursée.
04:15 Avec 3 actifs qui ont comblé plus que la somme qu'il a touchée.
04:19 Donc ça, il faut... C'est pas normal.
04:23 Et là, les 10 millions... 15 ? Non, c'est 15.
04:27 Vous vous rendez compte que c'est sur des impôts de 89, 90...
04:33 Non mais ça fait 35 ou 40 ans, on vient me réclamer un mois.
04:37 Moi, j'ai jamais rempli une fille. Mon mari avait un comptable.
04:43 Enfin, je veux dire, je m'en suis jamais occupée. Jamais.
04:46 - Voilà. En fait, c'est des impôts pour être très précis.
04:48 C'est le fils qui réclame les impôts de 1989 à 1993.
04:51 Puis sur 2016, et c'est 15,422,000 euros.
04:56 Rachida Koud, vous la connaissez, vous, en plus, Dominique Tapie.
04:58 - Oui, oui, oui. C'est une famille pour qui j'ai eu la chance de travailler.
05:02 Je tiens à leur rendre hommage et puis bien sûr de dire à Dominique Tapie
05:07 que c'est vraiment une honte de lui réclamer cet argent aujourd'hui.
05:12 Je pense que tout le monde sait que c'est une famille qui a toujours...
05:16 Alors, Tapie, c'est soit on aime, soit on n'aime pas.
05:18 En revanche, ce qu'on ne peut pas leur reprocher,
05:22 et ce qu'on ne peut pas reprocher à Bernard Tapie,
05:24 c'est d'aimer la France, en fait, cheville au corps.
05:27 Ça, il faut le dire. C'est quelqu'un qui a donné une véritable impulsion.
05:30 C'est un exemple. Et en même temps, il a fait rayonner la France aussi
05:34 quand il était engagé dans le football.
05:37 Moi, je pense qu'aujourd'hui, c'est une honte ce qui se passe,
05:39 et j'apporte toute ma solidarité à Dominique Tapie.
05:42 C'est une famille vraiment qui m'a énormément appris.
05:45 Elle m'a donné cet amour pour la France, pour la réussite,
05:49 et puis surtout pour qu'on continue justement à faire rayonner
05:53 nos belles valeurs de réussite et puis républicaine.
05:56 - Je peux vous demander ce que vous faisiez pour eux ?
05:58 - Oui, moi, j'étais directrice du développement.
06:00 J'ai créé, monté avec Laurent Tapie, le site bernardtapie.com,
06:05 et je travaillais aussi dans des activités parallèles,
06:08 dans le trading notamment.
06:10 On a quand même donné beaucoup d'espoir à toute cette jeunesse.
06:13 On a recruté beaucoup de jeunes qui venaient de différents milieux.
06:16 On a changé aussi des destins. On a donné une nouvelle trajectoire.
06:19 Et honnêtement, quand j'entends ça, je me dis oui, il y a la loi, bien sûr.
06:23 Aujourd'hui, on lui réclame, mais ce que vous avez dit, ce n'est pas faux.
06:26 Peut-être que dans des cas comme celui-ci, on peut revoir les choses,
06:30 parce que déjà, c'est une femme qui est terrassée,
06:32 et en même temps, aujourd'hui, elle est par terre.
06:35 Donc, est-ce qu'on a le droit de la mettre encore plus bas que terre ?
06:39 - Capitaine Moros, je vais vous voir réagir.
06:41 - Oui, je vais réagir, parce que par rapport au propos de Rachida,
06:44 il ne faut pas oublier le homme Jacky dont ont été victimes les époux Tapie,
06:48 qui ont été extrêmement graves, coués blessures extrêmement sérieuses.
06:52 Tapie, je vous rappelle ces mots qu'il a eus à l'endroit de ses agresseurs.
06:55 J'ai beaucoup fait pour vous, personne de nationalité étrangère,
06:58 qui lui avait objecté ce temps-là, et d'aide, si je me souviens bien,
07:01 de ce qu'il lui avait retorqué.
07:03 J'ai beaucoup fait pour votre venue sur le territoire français.
07:05 J'ai beaucoup fait pour que vous puissiez y demeurer,
07:08 et voilà comment vous me récompensez.
07:10 Ça a été les mots de Tapie, et ça a aggravé son cancer, et il en est mort.
07:13 Et je serais tenté de vous dire qu'à la fin de sa vie,
07:15 il s'est rendu compte de la portée de ses actes, de ses décisions,
07:18 et de l'influence qu'il a pu avoir.
07:20 - Mais alors, juste pour jouer un peu l'avocat du dia,
07:22 puisque vous êtes à peu près tous d'accord, et au fond,
07:24 - Moi aussi, je veux apporter mon soutien, et je suis fatiguée.
07:26 - Au fond de moi, je suis aussi d'accord avec vous,
07:28 mais voilà, mon rôle, c'est aussi d'amener un peu la contradiction.
07:30 Mais qu'est-ce que vous répondez, par exemple, Sarah Salman,
07:32 c'est qu'est-ce qu'on peut répondre aux gens qui disent, en même temps,
07:34 il s'est, entre guillemets, "goinfré" pendant des années,
07:36 il a eu beaucoup d'argent, il a très bien vécu,
07:39 aujourd'hui, il y a une justice, et la justice a décidé ça.
07:42 - De ce que j'ai compris, ils ont remboursé, ce sont les intérêts.
07:45 Mais ils ont remboursé la dette.
07:47 - Là, c'est le fisc, c'est autre chose.
07:49 - Vous voyez, quand on a des gens qui contractent des prêts à la consommation,
07:52 et parfois, tout est effacé.
07:54 - On pourrait effacer la dette.
07:56 - 15 millions, elle ne peut pas les rembourser. Donc à quoi ça sert ?
07:58 Elle se trompe même, elle dit même 10 ou 15, elle ne sait plus.
08:01 Ça ne sert à rien, ça n'a aucune pertinence en termes de pédagogie, c'est zéro.
08:04 - Ça lui pourrit la vie, en fait.
08:06 - Ça lui pourrit la vie, elle ne peut pas rembourser. Ça n'a pas d'intérêt.
08:08 - Et une dernière chose, Jean-Marc, la Grasse, l'agence de l'État
08:11 qui recouvre les biens mal acquis, des malfrats, issus de la drogue,
08:14 qui a tant de mal à recouvrer les voitures, les Mercedes, les Aston Martin,
08:18 voilà l'important. Qu'on s'en prenne à une phase qui est devenue...
08:21 - Ce sont des choses différentes.
08:23 - C'est ce que je dis, Sarah, mais que l'État se concentre sur le nécessaire.
08:26 - Oui, parce que tout est déclaré.
08:29 Elle le dit, elle a 20 petits studios, on vient de le récupérer,
08:33 parce que tout est déclaré, tout est légal.
08:35 - Et si je peux rebondir, Jean-Marc, sur ce que vous avez dit,
08:38 non, il ne s'est pas goinfré, en fait. C'est quelqu'un qui travaillait énormément.
08:42 - Non, mais il avait de l'argent.
08:45 - Oui, bien sûr, mais l'argent, en fait, il l'a fait en travaillant.
08:48 Donc on ne comptait pas, je parle de ma petite expérience avec eux,
08:51 je peux vous dire qu'on ne comptait pas nos heures.
08:53 On finissait parfois à des 2h, 3h du matin.
08:55 - Certains de vos objectifs, c'est vrai,
08:57 qu'il a été plus que souvent borderline aussi, mais on l'aimait ou on le détestait.
09:00 - L'important, c'est toujours de rester du côté de la bonne bordure.
09:03 - Et jusque Karima Khatib, si je peux me permettre,
09:07 parce que vous êtes de la France Insoumise,
09:09 et je suis agréablement surpris par votre réaction.
09:11 Depuis tout à l'heure, parce que je pensais que vous alliez nous dire "salaud de riche" pour simplifier.
09:15 - Non, je n'ai rien contre les riches.
09:17 - C'est bien. - On est tous surpris.
09:19 - C'est pour ça que je vous dis que je suis agréablement surpris.
09:21 Je voudrais juste vous faire écouter un dernier extrait.
09:23 Alors je vous rappelle que cette émission,
09:25 elle va diffuser dans les prochains jours.
09:27 On n'a pas encore la date de diffusion, mais elle a été enregistrée hier.
09:29 Et comme on avait appris 48h avant cette condamnation à payer les 15 millions d'euros,
09:33 c'est pour ça que je trouvais intéressant.
09:35 Et merci à Jordan Deluxe de nous avoir donné en exclusivité ces extraits.
09:38 Elle parle du suicide.
09:39 Elle explique qu'à un moment donné,
09:41 dans ces années noires qu'elle a vécues,
09:43 elle a pensé au suicide, elle a pensé à la mort,
09:46 parce qu'elle en avait marre et elle ne voyait pas comment s'en sortir.
09:48 - Quand je me suis retrouvée justement au Saint-Père
09:54 et qu'on était en train de tout prendre,
09:57 tout sous-peser,
09:59 combien ça va coûter, combien on va vendre.
10:01 Bon, le matériel, on fiche.
10:04 Mais c'est surtout que je ne savais pas où aller.
10:08 C'est là où Jean-Louis a été extraordinaire.
10:10 - Dans du bordelon.
10:12 - Et j'en avais marre.
10:14 J'en avais marre du matin au soir.
10:16 J'avais des commissaires priseurs qui épluchaient tout.
10:21 J'avais mes chiens.
10:23 Je n'avais pas quoi faire.
10:25 J'avais trois chiens.
10:26 Il y en avait un que je ne pouvais pas garder.
10:28 - Là, vous avez eu votre idée noire.
10:30 - Oui, j'étais tellement fatiguée.
10:32 Je n'arrivais pas à dormir parce que tout ça...
10:35 - Bien sûr.
10:36 - Et là, j'en voulais à Bernard.
10:38 Je lui en voulais de me retrouver dans cette situation.
10:42 Et bon, j'ai tenu.
10:45 - Mais ce n'est pas passé loin quand même.
10:48 - J'avais envie de dormir, de ne plus penser.
10:50 - Voilà, j'avais envie de dormir, j'avais envie de ne plus penser.
10:53 Sarah Salmane, en regardant, vous disiez que ça vous fait beaucoup de peine.
10:55 - Oui, ça me fait beaucoup de peine parce qu'elle est seule avec ses trois chiens,
10:57 enfin là, ses enfants aussi.
10:58 Et je pense qu'elle débarque complètement.
11:00 Elle ne savait pas tout ce qui se passait.
11:01 Elle ne s'y attendait pas.
11:02 Elle doit terrasser entre la culpabilité
11:04 et pourquoi mon mari m'avait protégée.
11:06 Moi, c'est ça que je pense.
11:07 - Rachida Kaout, qu'est-ce que vous avez envie de dire à Dominique Tapie ?
11:11 - Moi, je veux dire que quand vous êtes dans l'œil du cyclone,
11:15 c'est une machine qui vous broie.
11:17 Et je trouve que Dominique Tapie est une femme digne.
11:22 Et ça me fait plaisir de la voir comme ça,
11:25 dire vraiment à cœur ouvert,
11:28 quand je connais la personne avec tout ce qu'elle représente,
11:32 et honnêtement, je la vois là maintenant tenir ces propos-là,
11:35 je dis respect.
11:37 Pour moi, c'est une femme...
11:38 - Elle a une classe, elle a une dignité.
11:40 - Très grande classe, très grande dignité.
11:42 - Et il lui reste l'humour.
11:43 - Voilà.
11:44 - Et je veux lui rendre hommage aujourd'hui.
11:45 - Elle essaye.
11:46 Merci, en tout cas.
11:47 Voilà, je voulais vous montrer ces extraits en exclusivité pour Morandini Live.
11:50 Et je crois que c'était important aussi, dans l'actualité qui va très vite,
11:53 tous les jours, de se poser un peu et de voir les conséquences,
11:56 parfois, que peuvent avoir les décisions judiciaires,
11:58 que peuvent avoir les actes.
11:59 Et puis, elle est veuve aujourd'hui, il ne faut pas oublier ça.
12:01 Donc, elle se retrouve toute seule à gérer tout ça.
12:03 Et je trouvais ça important.
12:04 Merci donc à Jordan pour ces extraits exclusifs.
12:07 Dans un instant, on va voir ce qui se passe à Cachan.