Inauguration du Pont des Arts : interviews de l'artiste Jean Denant et du maire de Sète François Commeinhes

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00:00 Alors Jean Dedan, vous êtes l'artiste-concepteur du pont des Arts à Sète.

00:03 Aujourd'hui c'est l'inauguration.

00:04 Est-ce que vous pouvez nous parler de l'ouvrage qui se trouve derrière vous ?

00:07 Alors l'ouvrage, c'est un pont qui relie,

00:11 qui redesserne la nouvelle entrée de la ville de Sète,

00:16 qui va permettre d'accéder au nouveau conservatoire

00:19 et de rentrer par la ville, par son côté nord.

00:22 En fait, il était très attendu justement pour un peu délester

00:25 et en fait il y a eu un choix politique

00:28 qui était de donner à un artiste la responsabilité de dessiner ce pont.

00:32 Ce qui est plutôt original parce que pour un ouvrage d'art,

00:35 d'habitude ce sont essentiellement des architectes

00:36 ou voire des spécialistes pour les ouvrages d'art.

00:41 En fait, c'est une décision de l'ABF, des Bâtiments de France,

00:44 qui après la réalisation du nouveau conservatoire,

00:49 Magnitas et Plata,

00:50 que je rappelle ne savait pas lire les notes

00:52 et pourtant on a appelé le conservatoire de son nom,

00:54 et bien là ils ont fait la même chose,

00:55 ils ont choisi un artiste qui n'avait pas d'études de génie

01:00 pour réaliser une œuvre qui a un signal fort

01:06 pour rentrer dans cette ville qui est amoureuse de ces artistes.

01:09 Alors on retrouve votre signature qui est le travail de la matière,

01:12 alors là on est sur de l'inox,

01:13 est-ce que vous pouvez nous parler plus ?

01:15 Alors en fait, les gens s'arrêtent sur l'habillage extérieur qu'il y a en inox,

01:21 mais en fait tout le travail a été aussi les bétons,

01:25 donc les sols sont travaillés à partir d'empreintes de filets de pêche

01:30 qui laissent une marque du coup qui est visible par la lumière,

01:34 et ensuite on a les parapets où on a laissé la façon de fabrication visible,

01:38 c'est-à-dire que les vis n'ont pas été rebouchées,

01:41 et donc du coup on peut voir la manière dont c'est construit.

01:44 Voilà, et bien sûr la double peau a un miroir

01:47 qui elle vient faire que le pont s'intègre complètement,

01:50 il vient être comme un réceptacle de la lumière.

01:53 Alors il y a dix ans vous inauguriez Traverser sur la Corniche,

01:56 là on va pouvoir traverser votre œuvre d'art,

01:59 qu'est-ce qu'on fait dans dix ans ?

02:01 Dans dix ans j'espère toujours être vivant,

02:04 et pas traverser de l'autre côté,

02:06 mais en tout cas le but c'est de continuer,

02:08 d'être dans des...

02:09 de rester à cette échelle du paysage en tout cas,

02:12 de continuer à œuvrer dans l'espace public

02:14 parce que j'ai l'impression que c'est le lieu le plus...

02:18 c'est là où ça appartient à tout le monde,

02:20 et c'est là où la rencontre de l'art peut se faire

02:23 de manière la plus généreuse politiquement.

02:27 Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour la suite

02:28 et où est-ce qu'on peut vous retrouver en ce moment ?

02:30 Alors pour la suite, alors il y a plusieurs projets,

02:33 pour une des nouvelles sculptures pour le Centre d'Art Contemporain,

02:36 le Château Vert, c'est une sculpture pérenne.

02:39 Je vais faire la prochaine foire d'Arco Lisbonne,

02:42 avec ma galerie,

02:43 et ensuite je serai présent pour 20 ans 20 œuvres,

02:46 le nouveau grand projet de l'agglomération

02:48 qui a sélectionné 20 projets pour continuer à dessiner le paysage

02:54 à travers des œuvres d'art.

02:56 Ce pont est quand même le point de départ

03:00 qui est consacré à l'aménagement de cette entrée S,

03:04 cette nouvelle entrée de la ville,

03:06 qui jusqu'à maintenant n'était pas particulièrement attractive.

03:11 Là je crois qu'en venant permettre l'accès au conservatoire

03:15 et au rayonnement intercommunal de cette agglomération militaire,

03:18 Manitas de Plata,

03:20 et à l'aménagement de la ZAC entrée S

03:23 avec des activités économiques et surtout de l'habitat,

03:27 c'est un point de départ particulièrement attendu

03:32 par l'ensemble des C3.

03:33 Alors vous le disiez, c'est un lien,

03:34 mais c'est surtout une signature aussi en entrée

03:36 et un peu une promesse du renouveau de ce quartier.

03:39 Bien sûr, parce que ce quartier, c'était le quartier des Chais,

03:42 des Chais que l'on voit derrière nous,

03:45 les Chais du Bonnet,

03:47 qui ont été transformés pour partie en conservatoire

03:50 et en rayonnement intercommunal.

03:52 Pour l'autre partie, les trois bâtiments que vous voyez derrière nous,

03:55 ça va être transformé en nouveau Grand Miam,

04:00 en structure d'accueil et de festival de musique et d'art

04:06 sur l'ensemble des restes des bâtiments.

04:10 Et le reste de l'aménagement de l'entrée S

04:13 va permettre de continuer à développer les industries culturelles créatives

04:20 comme le cinéma, comme les médias,

04:23 comme l'informatique, comme l'art, bien évidemment.

04:28 Je crois que ça va donner une dynamique

04:31 et une empreinte culturelle encore supplémentaire

04:33 à l'ensemble du développement de la ville de Sète.

04:35 Alors justement, vous faites un petit peu le pont pour moi à ce sujet.

04:38 C'est un pont qui a connu quelques intrigues,

04:41 qui a connu quelques rebondissements.

04:42 Il y a eu quelques retards, quelques problèmes.

04:45 Quel a été le plus grand obstacle sur cette construction?

04:47 Le plus grand obstacle, ça a été la découverte sur les fondations de pipelines.

04:55 Pas pour du pétrole, on n'a pas trouvé de pétrole,

04:56 mais c'était des pipelines qui apportaient le vin des pinardiers

05:00 qui débarquaient dans le port de Sète pour être amenés sur l'échée d'agrocanée

05:06 qui était derrière nous.

05:07 Donc là, il a fallu quand même d'abord dégazer ces tuyaux

05:13 parce que sur quatre pipelines,

05:15 il y en avait un où il y avait la porte de mazout pour les bateaux

05:20 et les autres, c'était uniquement du vin.

05:22 Donc, il a fallu faire le dégazage de ces tuyaux en plein été.

05:26 C'était un peu compliqué.

05:27 Ça fait perdre au moins trois, quatre mois.

05:30 Vous n'êtes pas parti très loin pour le choix de l'artiste.

05:32 Est-ce que vous pouvez nous parler du choix de Jean Denan?

05:35 Jean Denan, c'est un garçon que je connais depuis au moins 45 ans à peu près

05:41 puisqu'il était à l'école maternelle avec ma fille.

05:45 Donc, je l'ai connu tout petit.

05:47 Puis, je l'ai retrouvé à l'âge de 18 ans lorsqu'il terminait ses études,

05:52 lorsqu'il s'est inscrit à l'école des beaux-arts.

05:54 J'avais à cette époque là une adjointe à la culture

05:57 qui aussi avait remarqué qu'il y avait du talent chez ce jeune garçon

06:02 et on l'a accompagné en lui offrant un atelier d'artiste

06:07 dans les anciens locaux de Victor Hugo.

06:12 Et puis, il a pris son envol.

06:13 Puis ensuite, il y a eu la traversée, tout un tas d'oeuvres,

06:17 de sculptures sur bois, sur acier ou sur béton et j'en passe.

06:21 Mais c'est un artiste particulièrement attachant et plein de talent.

06:26 Alors, il a apporté cette première signature.

06:28 Qu'est-ce qu'on peut attendre dans ce quartier en prochaine étape?

06:31 En prochaine étape, il faut s'attendre à tout.

06:33 À cette, vous savez, il y a un tel foisonnement d'artistes

06:36 qu'il faut être prêt à toutes les audaces.

06:39 Je ne peux pas en dire plus parce qu'il y a quelques surprises

06:41 qui vont être dévoilées très prochainement.

06:43 [musique]

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