- 25/02/2024
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE
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00:00:00 Bonsoir à tous. L'actualité de ce dimanche 25 février cette année n'est pas une année comme les autres.
00:00:09 Le Premier ministre Gabriel Attal s'est rendu ce soir auprès des agriculteurs à l'occasion du 60e anniversaire de l'événement.
00:00:16 Après un discours de remerciement et d'hommage aux organisateurs du salon,
00:00:20 le Premier ministre est revenu sur la crise agricole qui frappe le pays depuis plusieurs semaines. On l'écoute.
00:00:27 Moi, je suis venu aujourd'hui pour dire que tout le gouvernement est aux côtés de nos agriculteurs, qu'on agit,
00:00:33 que depuis trois semaines, partout en France, l'État se mobilise encore davantage et prend des engagements devant les agriculteurs.
00:00:40 Et autant vous dire que quand on prend un engagement devant un agriculteur, je le sais, on a plutôt intérêt à le tenir.
00:00:47 Alors c'est ce que nous faisons autour de trois piliers. Le constat, oui, nous traversons une crise agricole quasiment sans précédent,
00:00:53 fruit d'un malaise qui date de décennies avec des agriculteurs qui ont parfois eu l'impression de bosser toujours plus pour s'en sortir toujours moins bien.
00:01:01 Après la visite d'Emmanuel Macron au salon de l'agriculture autour de Jordan Bardella,
00:01:06 le président du Rassemblement national veut changer de logiciel pour l'agriculture française.
00:01:12 Il a milité pour la fin des accords de libre-échange et pour un patriotisme économique.
00:01:16 Selon lui, les agriculteurs français ne sont pas assez compétitifs à cause de concurrents qui ne respectent pas les normes.
00:01:23 Retour au calme au salon de l'agriculture aujourd'hui, après le passage du chef de l'État hier où, force de l'ordre,
00:01:29 et agriculteurs se sont affrontés alors qu'Emmanuel Macron était venu s'entretenir avec les syndicats agricoles.
00:01:35 L'ambiance était détendue aujourd'hui. Les exposants étaient satisfaits et soulagés pour leurs animaux. Écoutez.
00:01:42 Oui, c'est plus familial, plus détendu. On se sent mieux. Il n'y a pas les CRS qui font peur. On se sent chez nous, limite.
00:01:49 On est content d'avoir retrouvé le calme, de reprendre nos habitudes, de sortir les animaux.
00:01:55 C'est beaucoup plus, on va dire, dans le partage. Hier, les visiteurs ont mis longtemps à arriver.
00:02:02 Donc il y a beaucoup plus d'échanges et c'est beaucoup mieux pour nous.
00:02:07 Dans le reste de l'actualité, trois départements placés en vigilance orange pour crues demain par Météo France.
00:02:14 Il s'agit des Deux-Sèvres, du Pas-de-Calais et de la Gironde.
00:02:18 Une nouvelle journée pluvieuse s'annonce sur une grande partie du pays.
00:02:22 Une vigilance inquiétante pour les habitants du Pas-de-Calais, encore marquée par les épisodes de crues dévastateurs des mois précédents.
00:02:31 Actualité internationale.
00:02:32 À présent, les représentants d'Israël, des États-Unis, de l'Égypte et du Qatar ont trouvé un terrain d'entente sur un possible accord de trêve à Gaza contre la libération d'otages.
00:02:42 C'est une annonce de Jake Sullivan, le conseiller du président américain Joe Biden, après un entretien avec ses homologues à Paris.
00:02:50 Du sport enfin pour finir ce journal.
00:02:52 Contre-performance historique pour le 15 de France de rugby.
00:02:56 Pour la première fois dans le tournoi, des 6 nations, les Bleus ont fait match nul à Lille face à l'Italie 13-13,
00:03:01 réduit à 14 avant la pause.
00:03:03 Les tricolores maladroits auraient même pu s'incliner en toute fin de rencontre.
00:03:06 Les Bleus voient leur chance de remporter le tournoi sans voler.
00:03:10 Voilà pour les centaines de l'actualité.
00:03:14 Tout de suite, retrouvez Julien Pasquet dans Soir Info.
00:03:16 J'ai failli parler avant que vous ne finissiez.
00:03:18 Pardon, chère Maureen Vidal et merci beaucoup.
00:03:20 Bonsoir à tous les téléspectateurs qui nous rejoignent donc à 21h56 précise pour le coup d'envoi de ce Soir Info,
00:03:25 week-end du dimanche, un programme très chargé pour nous accompagner ce soir à Chez le Canne.
00:03:31 Bonsoir, essayiste, juriste à vos côtés, Bruno Cardo.
00:03:34 Bonsoir, cher Bruno Cardo, agriculteur, vice-président de France Agri, Twitos.
00:03:38 On en parlera évidemment, agriculture, avec vous dans quelques minutes.
00:03:41 De l'autre côté de la table, bonsoir à maître Rachel Flor-Pardo.
00:03:45 Merci d'être présente.
00:03:46 Vous êtes avocate, Eric Revelle, éditorialiste économique pour Valeurs Actuelles.
00:03:50 Bonsoir, chère Eric.
00:03:51 Et bonsoir à Nathan Devers, notre ami écrivain, présent également ce soir.
00:03:55 On va revenir, bien évidemment, tout au long de cette émission.
00:03:58 On vous accompagne jusqu'à minuit sur la visite très mouvementée du chef de l'État hier.
00:04:02 Un retour au calme, on l'a vu dans le journal de Morini un instant ce dimanche,
00:04:05 avec cette bataille politique qui perdure, tout de même avec la visite de Jordan Bardella,
00:04:09 dont on parlera.
00:04:10 Mais avant de débattre de cette très longue séquence agricole,
00:04:13 je voudrais qu'on revienne sur le débat que vous avez suivi il y a quelques instants
00:04:17 dans l'émission Enquête d'Esprit qui nous précédait,
00:04:20 le débat sur la constitutionnalisation,
00:04:24 j'y arrive, de l'IVG et le droit à l'IVG.
00:04:26 Vous l'avez pu le suivre, je le disais, autour d'Emeric Pourbet.
00:04:28 Dans un instant, on voulait prolonger ce débat, Rachel Kahn,
00:04:32 parce qu'il y a une actualité également très forte autour du débat,
00:04:35 puisqu'après l'Assemblée nationale, je le disais, qui a approuvé le projet,
00:04:38 le Sénat va examiner cette question dans quelques jours.
00:04:41 Ce sera mercredi.
00:04:42 Pourrait-il, d'ailleurs, ce serait la première question pour entrer de plein pied dans le sujet,
00:04:46 le Sénat pourrait-il, selon vous, s'opposer à l'entrée dans la constitution du droit à l'avortement ?
00:04:51 Oui, il pourrait s'opposer à l'entrée du droit à la constitution.
00:04:54 En tout cas, moi, je n'appelle pas de méveux.
00:04:56 Non.
00:04:56 C'est-à-dire que pour moi, ce droit, alors évidemment, je pense à Simone Veil,
00:05:02 évidemment, je pense à ce droit qui a été une véritable bataille pour toutes ces femmes
00:05:07 et dans lequel s'inscrit le féminisme.
00:05:09 Le féminisme, c'est aussi toute une histoire.
00:05:11 C'est notre patrimoine et je crois qu'il est temps, peut-être,
00:05:15 que la France, justement, le reconnaisse, reconnaisse ce statut constitutionnel à ce droit-là
00:05:21 pour pouvoir rayonner aussi à l'internationale.
00:05:23 En France, évidemment, par rapport à l'Europe, mais aussi au niveau de l'international.
00:05:29 Voilà.
00:05:29 Parce qu'aujourd'hui, on a quand même des nets reculs au niveau des États-Unis.
00:05:33 C'est ça.
00:05:33 La situation de l'Afrique, je ne vous en parle même pas,
00:05:36 avec certaines jurisprudences catastrophiques pour les femmes.
00:05:40 Ce sont les maris qui doivent décider, en fait, de garder ou non le fœtus.
00:05:44 Et pour moi, ça fait partie, finalement, de nos droits fondamentaux
00:05:49 et qui résonnent avec notre devise républicaine.
00:05:52 Rachel Fleur Pardo, on se dit que c'est vrai qu'il y a une forme de bon sens
00:05:55 d'aller jusqu'à entrer dans la Constitution pour ce droit à l'IVG.
00:05:59 Alors, peut-être que de l'extérieur, les gens qui nous regardent,
00:06:02 certains se disent "mais cette loi, le droit à l'IVG, dans notre pays n'est pas remis en cause".
00:06:06 Mais il faut écouter ce que disait Rachel il y a un instant
00:06:09 et les arguments en faveur de cette entrée dans la Constitution.
00:06:12 Il y a tellement de remises en cause à travers le monde
00:06:15 que c'est vrai que la France enverrait un signal symbolique,
00:06:19 un peu précurseur en matière de droit à l'IVG,
00:06:21 en faisant entrer ce droit à l'IVG dans la Constitution ?
00:06:25 Bien sûr, pour répondre sur ce que disait Rachel Khan à l'instant,
00:06:27 je crois que s'agissant de la liberté des femmes à disposer de leur corps,
00:06:31 chaque génération a ses batailles.
00:06:33 La génération précédente, celle de Simone Veil et Gisèle Halmy,
00:06:36 s'est battue pour dépénaliser l'interruption volontaire de grossesse.
00:06:39 Aujourd'hui, il est le devoir de notre génération de le constitutionnaliser.
00:06:43 Alors moi, je veux répondre à ceux qui nous disent que ce serait inutile.
00:06:46 C'est ça le débat, en fait ?
00:06:48 Bien sûr, c'est ça le débat.
00:06:49 Au prétexte que ce serait un droit qui ne serait pas menacé aujourd'hui en France.
00:06:54 Mais on ne peut pas ne pas regarder, ne pas prendre en compte
00:06:57 ce qui s'est passé dans d'autres pays.
00:06:58 Je pense évidemment aux Etats-Unis,
00:07:00 où personne ne pensait que ce droit serait remis en question.
00:07:03 Je regarde aussi ce qui se passe chez certains de nos voisins,
00:07:05 où ce qui s'est passé en Pologne notamment,
00:07:07 ou encore les difficultés d'accès en Italie.
00:07:09 Bref, partout où l'extrême droite est au pouvoir,
00:07:11 ce droit soit est remis en cause directement,
00:07:13 soit connaît des entraves.
00:07:15 Le constitutionnaliser, il faut le faire aujourd'hui,
00:07:17 tant qu'on peut encore le faire,
00:07:19 tant que les forces politiques du pays le permettent.
00:07:21 Attendre qu'il soit effectivement menacé pour le constitutionnaliser,
00:07:25 c'est attendre qu'il soit trop tard pour le faire.
00:07:27 Ensuite, je veux dire qu'il y a aussi ici en France des entraves
00:07:31 dans l'exercice de ce droit à l'IVG.
00:07:33 Parmi ces entraves, il y a un sentiment de honte
00:07:36 qui est alimenté par des mouvements conservateurs
00:07:39 qui répandent sur les réseaux sociaux des propagandes,
00:07:42 mais depuis les Etats-Unis même parfois.
00:07:43 Donc il y a vraiment cet enjeu-là de redire avec force
00:07:46 que c'est une liberté fondamentale
00:07:47 et que chaque femme est libre de choisir pour elle-même
00:07:50 d'être mère ou de ne pas l'être ou de l'être plus tard.
00:07:53 - Dans un monde, on fait un tour de plateau complet
00:07:56 autour de cette question,
00:07:57 dans un monde où le droit des femmes, c'est vrai,
00:07:58 est largement bafoué, encore une fois,
00:08:00 cette même question, Nathan Devers,
00:08:03 ce serait un symbole fort qui honorerait notre nation
00:08:05 d'une certaine façon ?
00:08:07 - Oui, ce serait une action et un symbole.
00:08:09 Une action, je dirais juridique,
00:08:10 parce que faire rentrer un droit dans la constitution,
00:08:12 c'est le rendre intouchable.
00:08:14 C'est faire en sorte que,
00:08:15 quelles que soient les contingences politiques
00:08:17 qui puissent arriver, les résultats électoraux,
00:08:19 les stratégies politiques,
00:08:22 rien ne puisse toucher à ce droit.
00:08:25 Et en effet, et vous l'avez dit,
00:08:26 et je suis parfaitement d'accord avec la manière
00:08:28 dont vous avez présenté les choses,
00:08:29 même si certains peuvent avoir l'impression
00:08:31 qu'en France, ce droit, en principe,
00:08:33 de facto c'est différent, mais en tout cas,
00:08:35 déjouerait en principe ce droit,
00:08:37 il n'y a personne qui le conteste,
00:08:38 il suffit de voir ce que font nos voisins
00:08:40 dans le monde occidental,
00:08:41 à commencer par les Etats-Unis,
00:08:43 pour bien voir que tout ça est parfaitement réversible.
00:08:45 Mais il y a un deuxième enjeu,
00:08:46 qui à mon avis est presque encore plus important,
00:08:49 qui est l'enjeu symbolique,
00:08:50 mais qui là, n'est pas juridique,
00:08:51 mais surtout politique.
00:08:52 Faire rentrer quelque chose dans la constitution,
00:08:54 c'est aussi estimer que dans la philosophie,
00:08:58 dans les avancées, même idéologiques, qui existent,
00:09:01 et dans les avancées législatives de l'histoire de France,
00:09:04 c'est un peu comme si on allait sturligner,
00:09:06 stabiloter certaines choses,
00:09:07 en disant "cela résume, contient, exprime
00:09:11 l'âme de la France".
00:09:12 Et en effet, de la même manière que quand on a enterré
00:09:14 Robert Banninter, on a rappelé que l'abolition
00:09:17 de la peine de mort avait été le fruit
00:09:19 d'un combat très difficile contre une opinion publique
00:09:22 qui était majoritairement favorable à la peine de mort,
00:09:24 ainsi, faut-il rappeler que s'agissant de Simone Veil
00:09:27 et de Giscard d'Estaing,
00:09:29 et avant des intellectuels qui ont mené un combat,
00:09:31 Simone de Beauvoir, entre autres,
00:09:33 qui ont mené un combat important pour pouvoir faire cela,
00:09:36 mais que cette légalisation ou cette dépénalisation
00:09:40 de l'IVG s'est faite contre des forces politiques
00:09:42 qui étaient très puissantes, qui étaient très organisées
00:09:44 et qui avaient un écho très important
00:09:46 dans l'opinion publique.
00:09:47 Donc, si vous voulez marquer cela,
00:09:49 c'est un peu comme une sorte...
00:09:50 C'est l'équivalent juridique de la panthéonisation.
00:09:53 - Ça aurait dû être fait plus tôt.
00:09:55 - En effet, ça dépend d'un contexte,
00:09:58 ça dépend d'une conjoncture.
00:09:59 On voit qu'il y a des régressions aux États-Unis,
00:10:00 on le fait par rapport à cela.
00:10:02 En tout cas, c'est fait aujourd'hui, ça va être fait.
00:10:04 Et c'est vraiment, j'insiste là-dessus,
00:10:05 c'est l'équivalent de la panthéonisation.
00:10:07 - De la même manière qu'on peut mettre des grands hommes
00:10:08 dans le panthéon, là on met des grandes idées,
00:10:11 oui, des grands humains au panthéon,
00:10:13 là on met des grandes idées dans le texte de la Constitution.
00:10:15 - Bravo Rachel, n'en loupez pas une et heureusement.
00:10:18 C'est vrai, je retiens ce que vient de dire Nathan,
00:10:21 cher Éric, cette idée de faire entrer l'IVG
00:10:25 dans la Constitution et pas l'IVG d'ailleurs,
00:10:27 je vais me reprendre, le droit à l'IVG,
00:10:28 parce que c'est bien différent,
00:10:30 faire entrer ce droit dans la Constitution,
00:10:31 c'est vrai qu'il y a eu un déclic en fait,
00:10:33 c'est ce moment où Outre-Atlantique,
00:10:36 ce droit a été menacé, c'était il y a quelques mois,
00:10:39 presque un an je crois,
00:10:41 on dit souvent que ce qui se passe aux Etats-Unis,
00:10:43 on entend ça depuis toujours,
00:10:45 ce qui se passe aux Etats-Unis arrive 5-10 ans après,
00:10:47 chez nous en France ou en Europe,
00:10:50 c'est ça qui nous menace franchement ?
00:10:51 - Écoutez, il y a en tout cas une accélération
00:10:54 de la volonté de protéger cette loi à l'IVG,
00:10:57 moi j'ai en mémoire, puisqu'on parlait de Simone Veil
00:11:00 en 1974 lorsqu'elle présente son texte
00:11:03 devant l'Assemblée nationale,
00:11:04 la façon dont elle est huée, sifflée,
00:11:07 je crois même qu'elle a les larmes aux yeux,
00:11:08 c'est extrêmement...
00:11:09 - C'était un combat vraiment.
00:11:10 - C'était un combat, voilà.
00:11:12 Donc c'est une loi aujourd'hui,
00:11:13 est-ce qu'elle est plus menacée aujourd'hui
00:11:15 qu'elle ne l'était hier ?
00:11:16 Bon, c'est un sujet.
00:11:17 Est-ce qu'il y a urgence à mettre cette loi
00:11:21 au droit à l'IVG dans la Constitution ?
00:11:23 Bon, certains comme le président du Sénat
00:11:26 s'interrogent, on peut s'interroger.
00:11:29 Maintenant je vais vous dire...
00:11:29 - Puisque vous l'évoquez, je me permets,
00:11:31 Éric, le président du Sénat Gérard Larcher,
00:11:33 qui il y a quelques semaines disait,
00:11:35 en parlant de l'inscription du droit à l'IVG
00:11:36 dans la Constitution,
00:11:38 si elle était menacée, croyez-moi,
00:11:39 je me battrais pour qu'elle soit maintenue,
00:11:40 mais je pense que la Constitution
00:11:41 n'est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux.
00:11:44 Il a tapé à côté le président du Sénat
00:11:47 en prononçant ces mots ?
00:11:49 - Le problème, j'entends ce que dit Nathan Le Verre,
00:11:51 il y a l'aspect juridique et il y a l'aspect symbolique.
00:11:55 Bon, j'entends cet argument,
00:11:57 mais au-delà de cette loi du droit à l'IVG,
00:12:02 peut-être, et je rejoindrai dans ces cas-là
00:12:04 la réflexion du président du Sénat Gérard Larcher,
00:12:07 peut-être que d'autres droits sociaux,
00:12:09 par la suite, seront poussés
00:12:11 pour rentrer également dans la Constitution.
00:12:14 Moi, ce qui m'interroge aujourd'hui,
00:12:15 c'est est-ce qu'il y a véritablement
00:12:16 une remise en cause du droit à l'IVG en France ?
00:12:20 C'est la question que je me pose.
00:12:21 Aux États-Unis, c'est très clair.
00:12:23 - La question n'est pas est-ce qu'il y a
00:12:24 aujourd'hui une remise en cause,
00:12:25 mais est-ce qu'il pourrait, dans le futur,
00:12:26 y avoir une remise en cause ?
00:12:28 Et dans ce cas-là, on est sanctuarisé
00:12:30 de ce droit parrain nécessaire, en effet.
00:12:32 - Très bien.
00:12:33 D'abord, je pense que l'IVG et les femmes,
00:12:36 c'est sans doute celles qui sont
00:12:38 les mieux placées pour parler d'IVG.
00:12:40 Je pense qu'un IVG, c'est toujours
00:12:43 une déchirure absolue, c'est toujours
00:12:45 une souffrance pour la femme qui décide,
00:12:49 en son âme et conscience, d'avoir recours à un IVG.
00:12:53 Mais quand une échographie vous montre
00:12:55 que votre enfant est lourdement handicapé,
00:12:57 si on supprémait le droit à l'IVG,
00:13:00 ce qui ne pourrait pas arriver parce que la loi,
00:13:01 elle existe, c'est la loi Veil,
00:13:03 mais qui pourrait admettre, si vous voulez,
00:13:06 de mettre au monde un enfant qui serait
00:13:07 lourdement handicapé lorsque vous le savez ?
00:13:09 Il faut avoir une dose de foi peut-être
00:13:13 très forte pour imaginer le faire.
00:13:15 Donc, ce droit-là, il me semble immuable.
00:13:20 Enfin, je veux dire, est-ce qu'il faut
00:13:22 le mettre dans la Constitution ?
00:13:24 Bon, certains s'interrogent.
00:13:25 - C'est le protéger.
00:13:26 - Effectivement, ce n'est pas la porte ouverte
00:13:27 à d'autres du monde.
00:13:28 - C'est le protéger, ça honorerait notre pays
00:13:30 d'une certaine façon.
00:13:31 - Bien sûr, je comprends l'argument.
00:13:33 Mais voilà, c'est la question qui me pose
00:13:36 parce qu'il y a aussi d'autres sujets
00:13:37 qui sont très importants et qui fracturent
00:13:39 la société française.
00:13:40 Parce que l'IVG est un sujet qui fracture
00:13:42 la société française, il y a d'autres sujets aussi,
00:13:44 peut-être, qui dans ces cas-là, mériteraient...
00:13:46 - Peut-être que ce sera une porte ouverte
00:13:48 à d'autres questions.
00:13:49 - Alors, je ne sais pas, peut-être que c'est
00:13:49 un peu négatif, mais en tout cas,
00:13:50 qui mériteraient qu'on s'interroge,
00:13:52 de savoir si on met ce droit social à notre,
00:13:55 dans la Constitution ou pas.
00:13:56 - Ce qu'on peut dire tout de même, Rachel Kahn,
00:13:59 c'est que c'est vrai que la valeur actuelle
00:14:01 du droit à l'IVG est quasiment constitutionnelle
00:14:03 parce que c'est extrêmement protégé.
00:14:06 Au-delà du symbole, est-ce que vraiment
00:14:08 le faire entrer dans la Constitution
00:14:09 en ferait une protection absolue pour autant ?
00:14:14 - C'est-à-dire que c'est quand même une protection...
00:14:16 Alors après, si on veut détricoter,
00:14:18 sans mauvais jeu de mots, ce droit-là,
00:14:21 entrer dans la Constitution, il faudrait
00:14:24 convoquer le Congrès, etc. pour modifier la Constitution.
00:14:27 Voilà, ce serait assez lourd.
00:14:28 Après, moi, je voudrais rebondir sur ce qui a été dit.
00:14:32 Ce droit-là résonne parfaitement avec
00:14:36 l'humanisme et l'universalisme qui ressort
00:14:38 dans notre Constitution et notre devise républicaine,
00:14:42 qui est la non-essentialisation et le non-déterminisme.
00:14:45 Et le fait que les femmes aient ce choix.
00:14:48 La représentation des femmes comme finalement,
00:14:51 comme en droit international, des souveraines,
00:14:54 où il y a un droit de non-ingérence, finalement,
00:14:58 où elles ont un droit à disposer d'elles-mêmes.
00:15:02 Et c'est ça qu'il faut marteler.
00:15:04 Et il n'y a pas qu'au niveau international,
00:15:06 il y a aussi au niveau européen.
00:15:08 Le fait qu'on ait cité tout à l'heure la Pologne,
00:15:10 mais aussi Malte, et qu'on retravaille bien...
00:15:13 - Le Vatican. - Voilà, le Vatican.
00:15:15 Cette hiérarchie des normes sur le fait que le féminisme,
00:15:18 c'est pas tout et n'importe quoi, le barbecue,
00:15:20 ou je ne sais pas quoi,
00:15:21 mais que là, on est un principe fondamental
00:15:24 pour la liberté et les droits des femmes
00:15:27 de pouvoir disposer de leur corps.
00:15:30 - Il y a ce sondage que, Maître Pardo,
00:15:32 je voulais vous soumettre également.
00:15:34 Les Français sont assez unanimes
00:15:35 sur cette entrée du droit à l'IVG dans la Constitution.
00:15:38 Plus de 81% des Français y sont favorables.
00:15:42 On n'est pas vraiment divisé sur cette question.
00:15:44 En fait, il y a une forme d'unanimité.
00:15:46 Alors bon, 19%, si on regarde le sondage à l'envers,
00:15:49 on peut se dire que oui, c'est non négligeable,
00:15:51 mais il y a quand même une très grande majorité
00:15:53 de la population favorable à cette entrée à la Constitution.
00:15:56 - Oui, la majorité de la population est favorable
00:15:57 à l'entrée de la liberté de recourir à l'IVG
00:16:00 dans la Constitution.
00:16:01 Et donc, j'espère que les parlementaires,
00:16:03 notamment les parlementaires de droite,
00:16:04 seront au rendez-vous de cette attente des Français.
00:16:07 - Qu'est-ce qu'on oppose, pardon Madame,
00:16:08 mais qu'est-ce qu'on oppose comme argument
00:16:09 à ceux justement qui s'y opposent ?
00:16:12 Parce que oui, force est de le constater,
00:16:14 19% de la population, ce n'est pas si négligeable non plus,
00:16:16 même si on a bien compris,
00:16:18 on a tous fait nos premiers cours de mathématiques,
00:16:20 81%, c'est très important.
00:16:21 Qu'est-ce qu'on répond ?
00:16:22 Quels arguments on oppose à cette partie,
00:16:25 ces 19% de la population ?
00:16:27 - On leur dit que d'abord, en inscrivant ce droit,
00:16:29 c'est une façon de le protéger davantage.
00:16:31 On en parlait à l'instant,
00:16:31 mais on ne change pas la Constitution
00:16:33 comme on change la loi.
00:16:34 C'est quand même une garantie supplémentaire.
00:16:36 Et ensuite, c'est aussi un signal,
00:16:38 ce serait une avancée historique pour la France,
00:16:40 mais ce serait aussi un symbole très puissant
00:16:42 envoyé aux femmes de l'Union européenne
00:16:44 et aux femmes du monde entier.
00:16:46 Et la France, d'ailleurs, pourrait aller plus loin.
00:16:47 C'est-à-dire que si le président de la République réussit,
00:16:49 si son projet de loi constitutionnelle aboutit
00:16:52 et qu'on réussit à inscrire en France
00:16:54 la liberté de recourir à l'IVG dans la Constitution,
00:16:56 je crois qu'il faudra demain se battre
00:16:58 pour que ce soit inscrit dans la Charte des droits fondamentaux
00:17:00 de l'Union européenne
00:17:01 et qu'ainsi, ça vienne protéger toutes les femmes de l'Union.
00:17:04 La France serait dans son rôle.
00:17:06 - Ce serait le combat suivant ?
00:17:07 - Ce serait le combat suivant, évidemment.
00:17:09 Ça viendrait assez naturellement, je crois.
00:17:11 La France serait dans son rôle de phare, de boussole
00:17:13 dans la protection des droits des femmes
00:17:15 à disposer de leur corps.
00:17:16 Et ce serait absolument...
00:17:17 - Il pourrait y avoir une anonymité dans les 27
00:17:18 sur une question comme celle-ci ?
00:17:19 - Aujourd'hui, c'est compliqué.
00:17:21 Demain, peut-être.
00:17:22 Et ce serait un combat que pourrait porter la France.
00:17:23 C'est-à-dire que si on réussit,
00:17:25 si on l'inscrit ici dans la Constitution,
00:17:28 eh bien, on aurait cette légitimité,
00:17:29 cette force, cet élan qui pourrait permettre demain
00:17:32 de le porter pour toutes les femmes de l'Union européenne.
00:17:34 - Et puis si la Constitution est modifiée,
00:17:36 je rappelle que ce serait une première en 14 ans,
00:17:38 Éric Reval.
00:17:39 - Absolument.
00:17:39 - Rien d'anodin dans ce projet.
00:17:41 - Je voudrais juste dire un mot sur le taux de 80 %.
00:17:44 Si 81 %, c'est une majorité écrasante,
00:17:47 des Français considèrent qu'il faut
00:17:49 constitutionnaliser le droit à l'IVG,
00:17:51 ça veut dire que pour 81 % des Français,
00:17:53 il y a un risque.
00:17:55 Il y a un risque que cette loi soit remise en cause
00:17:58 à un moment donné ou un autre.
00:17:59 Parce que, oui, c'est comme ça que je lis le sondage.
00:18:01 Parce que sinon, vous auriez une majorité moins claire.
00:18:04 Là, c'est une majorité écrasante.
00:18:06 Ça veut dire qu'à tort ou à raison,
00:18:08 81 % des Français considèrent
00:18:10 que si on ne constitutionnalise pas le droit à l'IVG,
00:18:13 alors il y a un risque...
00:18:13 - Ce qui s'est passé aux Etats-Unis marque un clair tournant
00:18:16 dans la perception que nous avons de cette question.
00:18:18 - Je voulais aussi vous dire une chose,
00:18:18 puisqu'on parlait de Robert Banninter tout à l'heure.
00:18:21 Il faut quand même savoir que quand Robert Banninter
00:18:23 met la loi sur l'abolition de la peine de mort en France
00:18:27 en 1980 en discussion à l'Assemblée nationale,
00:18:29 une majorité des Français est contre.
00:18:31 Et que quand vous avez une volonté politique,
00:18:33 qu'on soit encore une fois,
00:18:34 moi, je fais un constat, c'est factuel,
00:18:36 eh bien, si vous avez une volonté politique
00:18:38 et que vous croyez à cette volonté politique,
00:18:40 alors vous faites fi quand même des sondages,
00:18:42 puisque si, pour le coup, Robert Banninter
00:18:44 ou la majorité sociolo-communiste du moment en 1981
00:18:48 avait écouté les sondages,
00:18:50 il n'y aurait pas eu d'abolition de la peine de mort,
00:18:52 puisque les Français y étaient opposés.
00:18:54 - Pour revenir sur cette question,
00:18:55 c'est vrai qu'on a lu les propos de Gérard Larcher
00:18:58 il y a quelques instants.
00:18:59 Maître Pardot, vous rappelez qu'une partie de la droite
00:19:01 est un petit peu réticente à faire entrer
00:19:04 ce projet de loi dans la Constitution,
00:19:06 estimant qu'il est suffisamment protégé.
00:19:08 Peut-être qu'on se trompe de discussion,
00:19:10 qu'il y a un symbole très fort, important,
00:19:13 à mettre le droit à l'IVG dans la Constitution,
00:19:15 mais qu'en effet, à l'heure où l'on se parle,
00:19:17 sans insulter l'avenir, bien sûr,
00:19:19 il n'est pour l'instant pas remis en question.
00:19:21 En revanche, il y a beaucoup de travail à faire,
00:19:24 notamment sur son accès dans notre pays.
00:19:27 J'ai l'impression qu'en 2024,
00:19:29 en attendant un hypothétique futur
00:19:31 où il pourrait être menacé,
00:19:33 il y a vraiment des questions d'accès des femmes,
00:19:35 des jeunes femmes qui se retrouvent.
00:19:38 Et on entend des exemples dans nos entourages,
00:19:40 les uns, les autres, peut-être...
00:19:42 J'allais dire régulièrement, ce serait exagéré,
00:19:44 mais on en a peut-être tous entendu parfois,
00:19:46 qu'on se retrouve même dans des grandes villes,
00:19:48 je ne parle pas forcément de zones rurales
00:19:50 ou de déserts médicaux,
00:19:51 où c'est vrai qu'il y a des médecins qui refusent,
00:19:53 il y a une accessibilité qui n'est pas évidente,
00:19:56 un parcours médical qui n'est pas forcément défini,
00:19:59 qui ne met pas à l'aise ces femmes pour pratiquer l'IVG.
00:20:03 Et en 2024, le babelès sur ce sujet,
00:20:06 précisément au-delà du droit,
00:20:07 c'est une impression, je vous la soumets.
00:20:09 Oui, et je crois aussi que dans ces 81% de personnes
00:20:12 qui, vous le disiez à l'instant,
00:20:13 ont peur que ce droit soit remis en cause,
00:20:14 il faut quand même prendre en considération
00:20:16 la montée du Rassemblement national dans les sondages.
00:20:18 Je crois qu'on ne peut pas contester...
00:20:20 Je ne crois pas que Marine Le Pen soit opposée
00:20:22 à la constitutionnalisation du...
00:20:23 Elle s'était opposée il n'y a pas si longtemps
00:20:24 à l'allongement du délai légal pour pratiquer l'IVG,
00:20:28 et vous en parliez à l'instant,
00:20:29 il y a des sujets d'entrave pratique
00:20:31 à l'exercice de ce droit,
00:20:33 et l'allongement du délai de 12 à 14 semaines,
00:20:35 il a été fait pour quoi ?
00:20:36 Il a été fait pour faire en sorte que ces 5000 femmes
00:20:39 qui allaient avorter à l'étranger
00:20:40 puissent avorter dans notre pays.
00:20:41 Marine Le Pen aussi, il n'y a pas si longtemps,
00:20:43 elle avait demandé à ce que ce soit déremboursé l'IVG,
00:20:47 en parlant notamment des avortements de confort.
00:20:49 Donc en fait, il y a une certaine ambiguïté
00:20:51 dans les propos du Rassemblement national,
00:20:52 dont une bonne partie des députés ont d'ailleurs voté contre
00:20:54 la constitutionnalisation de l'IVG.
00:20:56 Donc je crois que la crainte dans notre pays,
00:20:58 quand on voit ce qui s'est passé
00:20:59 dans d'autres pays pas si loin,
00:21:00 je pense évidemment à la Pologne, aux États-Unis,
00:21:02 je pense aussi aux difficultés d'accès en Italie,
00:21:04 eh bien elle est légitime,
00:21:05 elle est légitime notamment parce qu'en effet,
00:21:07 il y a cette crainte de voir le Rassemblement national
00:21:09 accéder au pouvoir.
00:21:10 Oui, je suis tout à fait d'accord avec vous
00:21:12 et avec le point qu'a souligné Eric,
00:21:13 qui à mon avis est très important.
00:21:14 Il faut faire une hypothèse de pensée
00:21:17 qui correspond à ce qui s'est passé aux États-Unis.
00:21:19 C'est imaginer qu'il y a une partie importante,
00:21:21 voire majoritaire du peuple,
00:21:22 qui se prononce pour la suppression d'un droit.
00:21:24 Donc là, en l'occurrence, le droit à l'IVG.
00:21:27 Quelle est la position démocrate ?
00:21:29 Est-ce que c'est d'estimer que la majorité
00:21:32 a raison ou tort, peu importe,
00:21:33 mais en tout cas qu'il faut lui donner raison
00:21:35 et qu'il faut l'écouter ?
00:21:36 Ou est-ce que c'est estimer que quand la majorité populaire
00:21:39 est pour la diminution ou la suppression d'un droit,
00:21:42 la position démocrate, c'est paradoxalement
00:21:44 d'aller contre le peuple,
00:21:46 c'est-à-dire de protéger les droits ?
00:21:49 Et c'est à mon avis ce grand clivage,
00:21:51 au-delà de la question seule de l'IVG,
00:21:55 qui aujourd'hui définit la crise
00:21:57 des démocraties représentatives en Occident.
00:22:00 Et on le voit bien sur toutes les questions aux États-Unis,
00:22:03 la crise en gros entre les défenseurs de l'État de droit
00:22:05 et les défenseurs du populisme et de la volonté générale,
00:22:09 qui serait, si vous voulez, dérégulée et sans limite.
00:22:11 Et là-dessus, je pense qu'il y a un vrai danger.
00:22:16 Peut-être que sur l'IVG, les choses ne changeront pas
00:22:19 et que les Français resteront à majorité
00:22:21 favorables à ce qu'on conserve ce droit,
00:22:23 mais enfin, on voit aujourd'hui qu'on a une opinion publique
00:22:26 qui, sur beaucoup de questions de liberté publique,
00:22:28 de droits individuels, etc.,
00:22:30 est massivement, très majoritairement,
00:22:33 pour leur diminution, pour leur suppression,
00:22:36 pour attaquer l'État de droit, etc.
00:22:38 Et donc, si vous voulez, à partir de là, se dire...
00:22:41 - On extrapole peut-être un peu, mais...
00:22:42 - Non, mais parce que c'est dans un contexte.
00:22:44 D'ailleurs, Donald Trump ne s'est pas attaqué seulement à l'IVG,
00:22:46 il s'est attaqué à toute une série de choses
00:22:48 qui incarnaient l'État de droit.
00:22:50 De même, vous parliez du Rassemblement national,
00:22:51 mais Éric Zemmour, ses premiers écrits politiques,
00:22:53 c'est des écrits contre le féminisme.
00:22:55 Et après, il en a fait tout un combat contre l'État de droit.
00:22:57 Si vous voulez, c'est que tout ça doit aussi être lu
00:22:59 dans un rapport de force qui est très large
00:23:02 et qui correspond à une réalité, y compris en France.
00:23:05 - Rachel Kahn, encore un mot.
00:23:07 Je voulais vraiment insister sur ce décalage, je trouve,
00:23:09 ce décalage très important entre la façon
00:23:12 dont on met en avant ce droit, de façon extrêmement légitime,
00:23:15 il n'y a évidemment aucune question là-dessus,
00:23:17 mais sur ces avortements non sécurisés
00:23:20 qui ne sont pas une règle, mais qui arrivent trop souvent
00:23:23 et qui sont un fléau dans notre pays.
00:23:25 Trop grand décalage entre l'importance qu'on donne à ce texte
00:23:28 et les faits réels dans la vie quotidienne.
00:23:30 - Exactement, et la possibilité de mettre en œuvre.
00:23:32 Effectivement, il y a le poids aussi symbolique, social, idéologique,
00:23:38 et puis aussi des associations, certaines associations,
00:23:43 et puis aussi la situation de l'hôpital.
00:23:45 On arrive très vite dans le concret,
00:23:47 avec des rendez-vous qui ne se prennent pas à temps
00:23:49 ou très difficilement.
00:23:51 Donc, beaucoup de barrières pour accéder finalement à ce droit
00:23:55 qui, pour moi, est un droit fondamental.
00:23:57 Mais comme finalement,
00:24:00 beaucoup de nos principes fondamentaux, en fait,
00:24:03 sur les questions de service public,
00:24:05 tout ce qui touche en fait aux droits humains,
00:24:08 aux droits à la personne,
00:24:10 liberté, égalité, fraternité,
00:24:11 on aimerait éviter laïcité,
00:24:13 on adorerait que ce soit des principes
00:24:15 qui soient beaucoup plus facilement mis en œuvre.
00:24:18 - La droite qui veut amender le texte
00:24:19 pour faire figurer la clause de conscience des médecins ?
00:24:22 - Alors voilà, ça, alors peut-être que...
00:24:24 - C'est quelque chose qui vous choque ?
00:24:26 - Si on amende le texte,
00:24:27 il va falloir que ce soit revoté derrière.
00:24:29 Ça bloque tout le processus
00:24:31 pour aller vers une constitutionnalisation.
00:24:32 Donc, il faut se rendre compte, je crois qu'aujourd'hui,
00:24:34 personne ne remet en cause la clause de conscience.
00:24:37 Donc, à mon sens, c'est une modification
00:24:38 qui n'a pas lieu d'être en l'État.
00:24:41 - Il aurait pu oser un référendum, le chef de l'État aussi, peut-être ?
00:24:44 - Je crois que si on peut réussir à le faire voter
00:24:47 par les 3/5e du Congrès, ce serait quand même la façon la plus efficace.
00:24:49 - Et le symbole du référendum n'y a pas été encore plus fort,
00:24:53 encore plus honorable ?
00:24:54 - Écoutez, moi, je crois qu'il y a une certaine violence
00:24:56 dans les débats parfois, quand on touche à ces choses de l'intime.
00:24:59 Et je crois, en tout cas, moi, je suis assez rassurée
00:25:02 que ce débat ait lieu, pour l'instant en tout cas,
00:25:04 au sein du Parlement,
00:25:06 puis du Parlement réuni en Congrès très bientôt.
00:25:09 Parce qu'on le disait, vous en parliez à l'instant,
00:25:11 mais il y a beaucoup d'entraves.
00:25:12 Il y a une propagande très forte qui aurait pu venir.
00:25:14 On en parle de plus en plus, mais des enjeux de désinformation,
00:25:17 notamment de tentatives de déstabilisation
00:25:20 venues des pays étrangers sur les informations
00:25:22 qu'on considère comme réelles ou non.
00:25:24 Et encore aujourd'hui, sur la première page de recherche Google,
00:25:27 quand vous cherchez à avorter, vous tombez sur un site
00:25:29 qui diffuse des témoignages culpabilisateurs
00:25:31 en vue de dissuader d'avorter.
00:25:33 Donc, vous voyez, moi, je suis assez rassurée
00:25:35 qu'en fait, ce soit des parlementaires
00:25:36 qui aient pour l'instant à se prononcer sur le texte,
00:25:38 parce qu'en effet, il y aurait pu y avoir de grandes campagnes
00:25:40 qui sont très financées par les États-Unis, d'ailleurs,
00:25:42 par les mouvements anti-choix,
00:25:44 pour venir nous dissuader d'aller constitutionnaliser
00:25:47 ce droit à l'IVG.
00:25:48 Donc, pour moi, je trouve que c'est plutôt une bonne chose
00:25:50 et une bonne décision du président de la République.
00:25:52 - Éric, un dernier mot, on va marquer le poste.
00:25:54 - J'ai dit avec force, j'espère que ça a été compris comme ça,
00:25:56 l'idée qu'une femme doit disposer de son corps,
00:26:00 il n'y a pas de sujet, et que la loi de 1974 de Simone Veil
00:26:03 est une loi fondamentale pour la République française.
00:26:06 Mais on peut quand même s'interroger,
00:26:09 en tout cas, ça m'interpelle sur l'allongement
00:26:11 du moment où vous pouvez avorter.
00:26:15 C'est quand même un sujet sur lequel on doit
00:26:17 et on peut s'interroger.
00:26:19 Parce que de 12 à 14 semaines,
00:26:21 si un jour ce délai est rallongé,
00:26:24 ça pose quand même la question de l'enfant
00:26:28 par rapport au foetus.
00:26:29 Donc, c'est un sujet qu'on ne peut pas balayer
00:26:31 d'un revers de main si facilement, me semble-t-il.
00:26:33 Et encore une fois, quand je dis ça,
00:26:35 je ne remets pas en cause ce droit.
00:26:37 Mais je dis, c'est un vrai sujet.
00:26:41 - L'allongement de la durée.
00:26:42 - Pour nombre d'entre nous.
00:26:44 Parce que là, on est dans le cas,
00:26:46 à 3 mois, 14 semaines, ça fait un peu plus de 3 mois.
00:26:51 On est quand même en face d'un être humain.
00:26:55 C'est la question qui m'interpelle.
00:26:56 - Malheureusement, on manque de temps
00:26:57 pour aller un peu plus loin dans ce débat.
00:26:59 Mais le Sénat examinera ce projet,
00:27:01 je le rappelle, mercredi et qu'on continuera
00:27:03 d'évoquer cette question, d'en parler.
00:27:05 Peut-être qu'on peut conclure avec cette évidence.
00:27:07 Ça reste un drame.
00:27:08 Au-delà d'un droit absolu,
00:27:10 c'est évidemment pas moi qui le disais,
00:27:11 c'est Simone Veil quand elle défendait elle-même
00:27:14 il y a plusieurs dizaines d'années ce projet de loi.
00:27:16 Et c'est aussi ça qu'il faut rappeler.
00:27:19 Il n'y a rien d'anodin dans une pratique d'IVG.
00:27:22 C'est un drame pour toute femme qui y a recours.
00:27:25 Merci à tous les cinq.
00:27:26 On va marquer une courte pause.
00:27:27 Vous restez en place.
00:27:28 On a Nicolas Canteloup qui est avec nous également ce soir.
00:27:31 - Allez, sers-nous de la fraise.
00:27:32 - Donc on va le garder, bien sûr.
00:27:33 Je vous taquine Bruno Cardo, agriculteur,
00:27:36 président de France Agri-Tuitos.
00:27:38 On revient sur cette crise agricole
00:27:39 et ces 48 premières heures de salon de l'agriculture
00:27:43 et des passes d'armes, en effet, entre Emmanuel Macron
00:27:45 et le Rassemblement national,
00:27:46 comme vous le voyez en bas de l'écran.
00:27:46 À tout de suite.
00:27:48 - La suite de Soir Info, sans aucune interruption,
00:27:50 jusqu'à minuit.
00:27:51 C'était évidemment en direct sur CNews.
00:27:53 On poursuit les débats et on parle du salon de l'agriculture
00:27:56 avec mes invités.
00:27:56 Mais d'abord, quasi 22h30 moins 10 secondes.
00:27:59 Maureen Vidal pour l'essentiel de l'actual.
00:28:01 Bonsoir, Maureen.
00:28:02 - Johanne Davie, le père de la petite Lola,
00:28:10 assassinée en 2022 et décédée à l'âge de 49 ans.
00:28:14 Sa mort serait naturelle.
00:28:16 Il se trouvait à Foucreuil, dans le Pas-de-Calais,
00:28:18 au moment des faits.
00:28:19 Il sera enterré dans la commune voisine,
00:28:20 là où sa fille avait été inhumée.
00:28:22 Ce père de famille avait avoué être retombé dans l'alcoolisme
00:28:25 après la perte tragique de sa fille de 12 ans.
00:28:29 Nouvelle audience dans l'affaire de l'imam Hassan Iqyussène.
00:28:32 Demain, la justice administrative va analyser
00:28:34 sur le fonds d'arrêter l'arrêté d'expulsion en 2022
00:28:38 après avoir fui en Belgique.
00:28:40 Il avait été interpellé, puis expulsé vers le Maroc.
00:28:43 Gérald Darmanin lui reprochait une vision
00:28:45 de l'islam anti-républicaine.
00:28:47 Il avait notamment déclaré qu'un homme
00:28:49 ne devait pas laisser sa femme sortir seule.
00:28:52 Des centaines de personnes fuient le nord
00:28:54 de la bande de Gaza affamée.
00:28:56 Ils tentent de rejoindre les villes du sud
00:28:58 comme Ranyounès et Rafa.
00:29:00 1,4 million de Palestiniens se trouvent déjà sur place
00:29:03 pour se protéger, mais aussi pour profiter de l'aide humanitaire
00:29:06 qui arrive au Kongout via la frontière égyptienne.
00:29:10 - Merci Maureen.
00:29:11 Rendez-vous dans 30 minutes pour plus d'actu.
00:29:13 Rachel Fleur Pardo est toujours parmi nous, avocate.
00:29:15 Merci d'être là. Eric Reuvel, éditorialiste économique
00:29:18 Valences Actuelles, Nathan Devers.
00:29:20 Écrivain, bien sûr.
00:29:21 Je vais tellement vider que la caméra a du mal à suivre.
00:29:23 Bruno Cardo est avec nous également, agriculteur,
00:29:26 vice-président de France Agri, Twitos,
00:29:28 et bien sûr, HLKN, essayiste.
00:29:30 Qu'est-ce que c'est d'ailleurs, M. Cardo ?
00:29:32 France Agri, Twitos, en quelques mots.
00:29:33 - C'est une association qui est née sur Twitter
00:29:35 et qui est très conviviale et qui fait de la pédagogie,
00:29:38 de la vulgarisation, parce qu'on a un métier très technique
00:29:40 et c'est important de l'expliquer en direct de notre bureau,
00:29:43 donc des champs et des étables.
00:29:45 - Eh bien, j'irai voir vos petites vidéos
00:29:46 juste après l'émission pour en savoir plus.
00:29:47 - Et on a un tweet apéro mercredi au salon.
00:29:48 - Vous êtes, pardon ?
00:29:49 - On a un tweet apéro mercredi au salon.
00:29:50 - Un tweet apéro ?
00:29:51 - Oui, c'est ça.
00:29:52 - Ah, vous me réservez une place alors.
00:29:53 - L'asso est né d'un apéro, donc...
00:29:55 - D'accord. Eh bien, très bonne nouvelle.
00:29:56 Et le rendez-vous est pris pour mercredi.
00:29:57 Donc, évoquons, avant mercredi,
00:29:59 d'aller prendre l'apéro avec M. Cardo,
00:30:01 évoquons la visite de Jordan Bardella
00:30:03 beaucoup plus sérieusement aujourd'hui,
00:30:05 24 heures après la visite chaotique,
00:30:08 on va l'appeler comme ça, du chef de l'État.
00:30:10 Mais petite surprise ce soir,
00:30:12 avant de parler de Jordan Bardella,
00:30:13 puisque, alors qu'il est attendu mardi
00:30:16 pour déambuler au salon,
00:30:17 Gabriel Attal a fait lui aussi une apparition
00:30:19 aux portes de Versailles ce soir.
00:30:20 C'était l'occasion du dîner des 60 ans du salon,
00:30:23 l'occasion aussi, surtout, d'envoyer quelques pics
00:30:26 aux opposants politiques.
00:30:28 - À l'occasion de ces 60 ans,
00:30:31 et puisque le salon de l'agriculture
00:30:32 est une fête nationale,
00:30:34 je sais combien vous tous,
00:30:35 amis et partenaires du salon,
00:30:37 vous êtes attachés à un principe simple,
00:30:39 et beaucoup d'entre vous me l'ont dit,
00:30:41 nous ne sommes pas ici au cirque.
00:30:43 Le salon n'est pas un cirque médiatique,
00:30:45 ni un cirque politique,
00:30:46 ni un cirque militant.
00:30:48 Au fond, les agriculteurs, nos bêtes,
00:30:50 nos filières, ne sont pas un décor de campagne.
00:30:53 J'ai parlé d'exception agricole française,
00:30:54 c'est justement cela pour moi,
00:30:56 être capable de fixer des limites,
00:30:58 d'imposer des règles,
00:30:59 de briser des tabous fermés depuis des décennies
00:31:01 pour faire avancer notre agriculture
00:31:04 et faire mieux vivre nos agriculteurs.
00:31:06 C'est aussi ce qu'a annoncé le président de la République,
00:31:08 le chantier qu'il a ouvert des prix planchers.
00:31:11 Oui, il faut des règles,
00:31:12 avec un objectif clair, protégé.
00:31:15 L'agriculture française,
00:31:17 ça ne doit être ni l'URSS,
00:31:18 ni le Far West.
00:31:20 - Avant de dire un mot avec Bruno Cardo,
00:31:22 une petite analyse sur la forme
00:31:24 chez Eric Reuvel,
00:31:25 ça s'est beaucoup mieux passé
00:31:26 que pour Emmanuel Macron.
00:31:27 - Bah il est venu parler dans le salon,
00:31:29 il est venu parler depuis 20 heures.
00:31:31 - Il est venu parler après la fermeture,
00:31:32 donc il n'y avait absolument personne
00:31:34 à part la direction du...
00:31:35 - Il prend des moindres risques, le président de la République.
00:31:36 - Voilà, il en prendra plus mardi,
00:31:38 soyons honnêtes et objectifs,
00:31:39 il ira déambuler mardi.
00:31:41 Il n'est pas dupe, dit-il.
00:31:42 On peut remettre le thème juste avant,
00:31:44 il dit que le salon ne doit pas être
00:31:45 un cirque politique.
00:31:47 Mais attendez, de quoi il parle ?
00:31:48 Il parle de ce que nous a donné à voir
00:31:49 Emmanuel Macron hier,
00:31:51 et dans ce cas-là, il va avoir des problèmes
00:31:52 avec son supérieur,
00:31:53 ou il en met une couche sur les liens supposés
00:31:55 entre les syndicats et le Rassemblement national.
00:31:57 - Oui, oui, alors je pense qu'il fait allusion
00:31:59 à la visite chaotique du président de la République.
00:32:01 C'est quand même un fiasco,
00:32:03 la visite d'Emmanuel Macron.
00:32:05 On pourra discuter des mesures,
00:32:06 mais pardonnez-moi quand le Premier ministre
00:32:08 dit en lisant son texte que le salon d'agriculture
00:32:11 n'est pas un cirque,
00:32:12 j'ai envie de lui dire, mais qui a planté le chapiteau ?
00:32:14 Qui a planté le chapiteau ?
00:32:16 Ben oui, quand vous avez le pataquès au début
00:32:18 sur l'invitation au pas de cette ONG
00:32:21 qui se permet de saccager des champs
00:32:23 et d'être violent envers les agriculteurs,
00:32:26 qui a planté le chapiteau du cirque ?
00:32:27 Si cirque, il y a eu,
00:32:29 ben la responsabilité est quand même
00:32:31 au président de la République
00:32:33 qui, d'une certaine manière,
00:32:35 on n'a pas très bien compris
00:32:36 s'il avait dit la vérité, s'il avait menti.
00:32:38 On va y revenir.
00:32:39 Voilà, donc si vous aimez ma formule,
00:32:40 je vous la laisse.
00:32:41 Le Premier ministre dit
00:32:43 le salon d'agriculture n'est pas un cirque
00:32:45 et moi je réponds, qui a planté le chapiteau ?
00:32:47 Le salon du surseau national,
00:32:49 t'as pu entendre également de la part de Gabriel Attal,
00:32:51 Bruno Cardo, des mots ?
00:32:54 Toujours des mots ? Encore des mots ?
00:32:56 Ce que je suis sûr, c'est que...
00:32:57 Est-ce que vous avez le sentiment de vous faire balader,
00:32:58 clairement, depuis plus d'un mois maintenant ?
00:33:00 Cette image de cirque, ça ne me fait pas trop rire.
00:33:02 Non. On n'est pas des clowns.
00:33:04 On n'est pas des clowns, on est des gens plus que sérieux.
00:33:06 Je ne suis pas sûr qu'il s'adresse aux agriculteurs
00:33:07 quand il dit ça.
00:33:08 Il s'adresse aux manèges politiques.
00:33:10 Non, mais je le prends quand même parce que...
00:33:12 Enfin, oui, tout ça, c'est un cirque.
00:33:15 Le président Macron, il est venu faire son messe-mère,
00:33:18 son prestidigitateur.
00:33:20 Hypnotiseur, même.
00:33:20 Hypnotiseur, oui, c'est ça.
00:33:23 Il nous a sorti le grand jeu,
00:33:24 la cape, le masque et puis tous les outils.
00:33:26 Mais vous l'avez dit, il faut vraiment...
00:33:28 De où ça part, tout ça ?
00:33:30 Ça part de cette histoire la veille avec cette invitation.
00:33:32 Alors, on parle beaucoup des solviveurs de la terre,
00:33:33 mais il faut parler des autres aussi.
00:33:35 On n'a pas du tout parlé des autres.
00:33:36 Les jeteurs de soupe sur les renards,
00:33:38 qu'est-ce qu'ils foutent là, quoi ?
00:33:40 Le Salon de l'Agriculture...
00:33:40 - C'est qui les jeteurs de soupe sur les renards ?
00:33:42 - Bah, les...
00:33:42 - Les sauveres-renards.
00:33:43 - Ah, les sauveres-renards.
00:33:45 Pardonnez-moi, monsieur, j'ai compris "renard",
00:33:47 mais c'est parce que j'ai une oreillette
00:33:48 qui me bouche un peu l'oreille.
00:33:49 Je suis désolé.
00:33:50 - Le Salon, c'est quoi ?
00:33:51 C'est tous les ans, c'est une belle fête.
00:33:54 C'est ce qu'on a vu aujourd'hui, d'ailleurs,
00:33:55 et ça va continuer toute la semaine.
00:33:56 C'est un rendez-vous entre nous,
00:33:58 Premier Maillon, agriculteurs,
00:34:00 et ceux qui sont derrière l'assiette,
00:34:01 le grand public, etc.
00:34:03 La tradition veut que le premier jour,
00:34:04 le président inaugure, on coupe le cordon
00:34:06 et il fait son petit tour, voilà.
00:34:08 Et ça a toujours été comme ça.
00:34:09 Il n'y a pas de débat, normalement, comme ça.
00:34:11 Il n'y a pas tout ce truc initialement prévu.
00:34:13 - Il n'y a pas une telle crise aussi, d'habitude.
00:34:14 - Il n'y a pas une telle crise.
00:34:15 Alors, est-ce qu'il fallait faire le débat là ?
00:34:16 Est-ce qu'il ne fallait pas reporter ?
00:34:18 Moi, il y a un truc que je suis sûr,
00:34:19 c'est que ce salon s'occupe du bien-être animal.
00:34:21 Le bien-être animal, il en a pris un coup.
00:34:24 Ce salon s'occupe du bien-être des agriculteurs,
00:34:25 il en a pris un coup.
00:34:26 Le bien-être des visiteurs qui ont glandé à l'entrée,
00:34:29 moi, je pense à eux aussi.
00:34:30 Le président Macron, à chaque fois qu'il était dans un hall,
00:34:32 surtout le premier, le plus grand avec les animaux,
00:34:34 il était fermé.
00:34:35 - Bien sûr.
00:34:36 - Donc, tout le monde l'avait mauvaise.
00:34:38 À chaque fois qu'il changeait de hall, il fallait fermer.
00:34:40 Après, je peux le comprendre, la sécurité a fait son boulot.
00:34:42 - Ils ont fait un peu Village Potemkini.
00:34:44 - Ils ont bien fait leur boulot.
00:34:45 Mais tout ça, le président, avant de rentrer, il le savait.
00:34:48 Il lui a dit que ça allait être risqué.
00:34:50 Il fait fi de tout ça, il y va quand même.
00:34:51 - On va revenir dans un instant sur cette visite, en effet,
00:34:54 mouvementée.
00:34:54 Il y a beaucoup de choses à dire sur ces longues heures
00:34:56 passées par Emmanuel Macron au Salon de l'Agriculture hier.
00:34:59 Mais le bal des politiques s'est poursuivi aujourd'hui.
00:35:03 Donc, on a vu Gabriel Attal qui est venu dire un mot ce soir,
00:35:05 qui reviendra mardi.
00:35:07 Aujourd'hui, c'est le président du RN, Jordan Bardella,
00:35:09 qui a effectué une longue visite.
00:35:10 Jordan Bardella, extrêmement bien reçu,
00:35:12 contrairement à Emmanuel Macron.
00:35:14 Thomas Bonnel a suivi pour CNews.
00:35:15 - Cette heure de visite est la volonté pour Jordan Bardella
00:35:20 d'insister sur le contraste entre sa déambulation
00:35:24 et celle du président de la République la veille.
00:35:26 Il faut dire que le président du RN a eu un accueil très chaleureux
00:35:31 au Salon de l'Agriculture, avec des visiteurs
00:35:33 qui sont venus à sa rencontre.
00:35:35 Il a aussi voulu montrer une forme de proximité
00:35:37 avec les agriculteurs, comme lorsqu'il console
00:35:40 cette jeune agricultrice en pleurs.
00:35:43 Afficher une proximité et montrer aussi
00:35:46 que le RN a des propositions à faire au monde de l'agriculture.
00:35:50 Écoutez ce qu'en pensent les principaux intéressés
00:35:53 au micro de Laurence Selleri.
00:35:54 - Je pense qu'aujourd'hui, il est inconcevable
00:35:56 de ne pas recevoir le RN.
00:35:59 Honnêtement, j'étais fier de parler avec Jordan Bardella,
00:36:02 de pouvoir discuter.
00:36:03 Chaque parti est constructif.
00:36:05 Comme je dis, celui qui défendra le plus l'agriculture
00:36:08 sera le plus écouté par les agriculteurs.
00:36:09 On n'est pas forcément basé que sur le parti
00:36:13 du RN.
00:36:14 Le cas de Jordan Bardella, c'est quelqu'un qui est jeune.
00:36:17 Quand on se retrouve avec des gens qui sont
00:36:19 au plus près des paysans et des jeunes,
00:36:22 ça nous motive peut-être à aller consulter son programme.
00:36:24 - Comme je dis, il y a du bon partout,
00:36:26 il y a du mal partout, mais si on pouvait s'occuper
00:36:28 des Français et des travailleurs français d'abord,
00:36:30 ce serait super.
00:36:31 - Une visite éminemment politique à quelques semaines
00:36:34 des élections européennes.
00:36:35 D'ailleurs, Jordan Bardella l'a dit ce dimanche matin.
00:36:37 Son adversaire pour cette élection, c'est Emmanuel Macron.
00:36:41 Il s'en est pris à plusieurs reprises au chef de l'Etat,
00:36:43 le même président de la République qui la veille
00:36:45 avait ouvert les hostilités en estimant que le Rassemblement
00:36:48 national était derrière les mouvements de contestation
00:36:51 qui avaient perturbé sa visite.
00:36:54 Réponse de Jordan Bardella, le président de la République,
00:36:57 dit-il, a sombré dans la paranoïa, voire le complotisme.
00:37:00 - Et c'est un ping-pong interminable entre Jordan Bardella
00:37:04 et Emmanuel Macron, puisque ce soir,
00:37:06 Emmanuel Macron répond à nos confrères du Figaro
00:37:09 pour cibler une nouvelle fois le Rassemblement national
00:37:12 et ses soutiens.
00:37:13 Malgré les discussions et les avancées,
00:37:15 un syndicat a fait le choix de ne pas appeler au calme.
00:37:17 C'est la coordination rurale.
00:37:19 Des décideurs locaux de la coordination rurale
00:37:20 sont engagés de manière très officielle
00:37:23 au Rassemblement national.
00:37:25 Je ne suis dupe de rien.
00:37:26 Le salon a toujours brassé politiquement.
00:37:28 Ce n'est pas nouveau.
00:37:29 Mais quand vous avez des centaines de gens
00:37:31 avec des drapeaux réclamant le Frexit,
00:37:33 ce ne sont pas des mouvements agricoles.
00:37:35 C'est factuel.
00:37:36 Encore deux parties à vous faire découvrir.
00:37:39 Il y a une offre politique pour réformer l'Europe,
00:37:42 la rendre plus souveraine, plus unie aux côtés de l'Ukraine
00:37:45 et défendre notre Pâques.
00:37:46 Enfin, et de l'autre côté, il y a des gens
00:37:49 qui avant assumaient d'être pour le Frexit
00:37:51 et qui maintenant veulent juste sortir de la zone euro.
00:37:54 On ne sait plus au fond ce qu'ils proposent,
00:37:56 rétorque Emmanuel Macron,
00:37:57 alors que Jordan Bardella, lui, le qualifiait de schizophrène.
00:38:00 Donc un petit peu plus tôt, écoutez,
00:38:02 comme ça, vous avez tous les éléments de compréhension.
00:38:04 Partout où Emmanuel Macron se déplace,
00:38:09 il suscite de la tension, il suscite du rejet,
00:38:13 il suscite du désordre.
00:38:14 Et on a un peu le sentiment que c'est un homme seul.
00:38:17 Le président de la République est dans une dérive schizophrénique
00:38:21 assez inquiétante et dangereuse au regard de sa fonction.
00:38:23 C'est-à-dire ?
00:38:24 Et que probablement, il tombe dans une forme de complotisme,
00:38:26 de paranoïa qui est le propre de tout extrême.
00:38:30 Bonocardo, qu'est-ce que vous vous dites
00:38:32 quand vous voyez qu'il y a une guerre politique
00:38:34 en vue, évidemment, de ces élections européennes
00:38:36 qui est en train d'être menée sur votre dos,
00:38:38 sur celui des agriculteurs ?
00:38:39 Encore une fois, je ne vais pas être content
00:38:41 parce que franchement, c'est un ping-pong politique.
00:38:43 Récup, parécup, enfin moi tout ça,
00:38:45 tout ce que je sais, c'est qu'il y a une vraie crise de fond.
00:38:48 On doit débattre des sujets de fond, de solutions.
00:38:52 C'est de ça qu'on doit parler.
00:38:53 On ne doit pas faire de ping-pong comme ça sur notre dos.
00:38:55 Aujourd'hui, on parle d'un agriculteur français en colère.
00:38:59 Maintenant, c'est bien pire que ça, c'est du désespoir.
00:39:02 Moi, je suis beaucoup sur les réseaux sociaux
00:39:03 et j'ai beaucoup de témoignages.
00:39:04 Malheureusement, je n'arrive même pas à tout lire.
00:39:07 Dans la Drôme, une collègue agricultrice cette semaine
00:39:09 qui dit voilà, je n'ai que 40 truies, j'ai quelques hectares,
00:39:11 je n'ai ni le temps ni les moyens de venir.
00:39:13 Dis ça pour moi, bats-toi pour moi.
00:39:15 Un autre collègue avec les cerises,
00:39:17 parce qu'il est en train d'arracher ses cerisiers.
00:39:19 C'était un SMS sur ce messenger, mais il était en pleurs.
00:39:23 Il y avait de l'émotion dans son messenger.
00:39:25 Moi, je n'en peux plus de ça.
00:39:26 Il faut qu'on règle ça.
00:39:27 Donc, il y a la détresse.
00:39:28 On va parler de la détresse et on va arrêter cette récup politique.
00:39:31 Même si c'est une réalité, le Rassemblement national
00:39:34 est de moins en moins boudé par les agriculteurs,
00:39:37 les exploitants agricoles.
00:39:38 Rachel, un commentaire sur cette...
00:39:40 Non, mais déjà, je ressens votre émotion, monsieur.
00:39:42 Et c'est bouleversant.
00:39:45 Après, c'est facile pour le Rassemblement national...
00:39:48 Qui capitalise d'une certaine façon.
00:39:50 Et le problème de l'agriculture suite à la PAC.
00:39:55 Et ça fait, ça fait, voilà, ça monte depuis 30 ans, 20 ans,
00:39:58 10 ans, de plus en plus.
00:40:00 Et de toute façon, pour les chefs d'État,
00:40:02 il est de plus en plus compliqué d'aller dans ce salon d'agriculture.
00:40:05 Le dernier qui était véritablement bien accueilli, c'était Jacques Chirac.
00:40:08 On ne va pas se mentir.
00:40:09 Et voilà.
00:40:11 Donc, ce jeu politique, les billards à trois bandes,
00:40:14 comme le disait le Premier ministre, le cirque, je pense qu'il...
00:40:18 Pardon, mais Jean-Marie Le Pen était beaucoup moins bien accueilli
00:40:20 que Jordan Bardella.
00:40:21 Certes, mais parce que là, la crise est profonde, là, aujourd'hui.
00:40:27 Et par ailleurs, la crise s'est exprimée jusque dans la rue.
00:40:31 Donc là, en plus, les temps ne sont pas les mêmes.
00:40:36 L'impact aussi, comme vous le disiez, des réseaux sociaux,
00:40:38 le fait que la colère a envie de s'exprimer de manière très concrète
00:40:42 jusque dans ce salon, c'est significatif.
00:40:46 Après, c'est qu'est-ce qui va se passer aujourd'hui pour nos agriculteurs ?
00:40:50 On a un salon de l'agriculture qui a débuté.
00:40:52 Ce n'est pas simplement un salon de l'agriculture.
00:40:54 D'ailleurs, le titre, c'est le Salon international de l'agriculture,
00:40:58 la plus grande ferme du monde.
00:40:59 Et voilà l'image qu'on en a.
00:41:01 On a une terre française qui est éperdument riche.
00:41:04 C'est un trésor.
00:41:06 Et voilà comment on la maltraite en ne considérant pas nos agriculteurs.
00:41:09 Je trouve ça éperdument triste.
00:41:11 Nathan, je vois réagir.
00:41:12 Oui, plusieurs remarques.
00:41:13 La première, c'est que Gabriel Attal parlait de cirque politique.
00:41:17 Vous disiez que...
00:41:18 Et vous aviez raison, que vous ne vouliez pas qu'il y ait un ping-pong politique
00:41:21 qui ait lieu sur le dos de la souffrance des agriculteurs.
00:41:23 Il faut juste rappeler que c'est une très, très vieille histoire
00:41:26 que je dirais que la genèse remonte au moins à François Mitterrand.
00:41:31 François Mitterrand, il y a un moment, son premier mandat,
00:41:34 où il découvre qu'il est en train de baisser drastiquement
00:41:37 dans la popularité chez les agriculteurs.
00:41:39 Et ces deux communicants, qui étaient des génies de la communication,
00:41:42 qui étaient pilants et collés,
00:41:44 décident de faire un plan télévisuel
00:41:46 où il va manger quelques bouts de fromage
00:41:49 et boire un verre de vin dans une ferme.
00:41:51 Et il est remonté à ce moment-là.
00:41:52 Donc il y a déjà, si vous voulez, à ce moment,
00:41:54 cette idée que si on transforme l'agriculture en spectacle,
00:41:58 avec une représentation très folklorique du mode de vie des agriculteurs,
00:42:02 la bouteille de vin, le fromage, la charcuterie,
00:42:04 eh bien, on va défendre leur cause.
00:42:06 Ensuite, vous avez parlé de Jacques Chirac, évidemment...
00:42:08 Mais Mitterrand n'a jamais été au Salon de l'agriculture.
00:42:11 Non, bien sûr, bien sûr, mais justement,
00:42:13 à partir de Jacques Chirac, vous avez cette cérémonie,
00:42:16 cette presque mythologie du Salon de l'agriculture
00:42:19 et du président au Salon de l'agriculture.
00:42:20 Et il ne faut pas seulement accuser le monde politique.
00:42:23 Le monde médiatique participe de cette situation
00:42:25 où, couvrant le Salon de l'agriculture,
00:42:27 il parle moins des agriculteurs que des politiques.
00:42:29 Moi, je me souviens en 2016-2017,
00:42:32 de gens qui demandaient à Emmanuel Macron
00:42:34 de réciter du Molière ou du Baudelaire, je ne sais plus,
00:42:37 dans le Salon de l'agriculture pour montrer
00:42:39 combien il était intelligent, cultivé, etc.
00:42:42 Face à cela, moi, j'aimerais quand même juste dire une chose,
00:42:44 c'est que je trouve que, évidemment,
00:42:46 la politique d'Emmanuel Macron et sa vision de la société,
00:42:49 elle est contestable, qu'elle soit l'objet d'un débat critique,
00:42:52 c'est absolument salutaire.
00:42:53 – On ne peut pas contester une vision qu'on ne connaît pas.
00:42:56 – Non, mais bon, ces mesures, enfin, ou son bilan,
00:42:58 mais je trouve qu'il y a un niveau à respecter.
00:43:01 Et là, si vous voulez, quand même,
00:43:02 dans les images qui ont été celles qu'on a vues,
00:43:05 dans les méthodes qui sont celles qu'on a vues,
00:43:06 ça veut dire de reprocher à quelqu'un,
00:43:08 d'aller comme le font tout le monde.
00:43:10 Emmanuel Macron n'est pas plus dans la communication
00:43:12 que Jordan Bardella, peut-être l'est-il d'ailleurs un peu moins.
00:43:14 Je veux dire, c'est complètement artificiel
00:43:17 d'opposer deux personnes qui font exactement, strictement,
00:43:19 la même chose, en l'occurrence déambuler,
00:43:21 en disant que l'un serait dans la communication,
00:43:22 alors que l'autre ne l'est pas, sachant qu'il passe sa vie
00:43:24 à faire sa communication sur TikTok, enfin bon…
00:43:27 – Il y en a un qui est au pouvoir et l'autre qui est en campagne.
00:43:29 Et il y en a un dont on se dit, bon, c'est un peu normal
00:43:31 qu'il communique parce qu'il est en campagne.
00:43:33 Et l'autre, il devrait plutôt se soucier du pratico-pratique,
00:43:38 d'être dans le pragmatique plutôt, que de se mettre en scène
00:43:41 et d'organiser un mini-débat, un moyen débat, un grand débat,
00:43:44 et puis, à l'arrivée, de ne rien donner aux autres.
00:43:46 – Leur avis sur la question européenne appartient à un parti
00:43:49 qui, il y a 7 ans, disait exactement le contraire
00:43:51 de ce qu'il dit aujourd'hui.
00:43:52 Donc, si vous voulez, dans les deux cas,
00:43:53 vous êtes aussi dans la communication.
00:43:54 – C'est vrai qu'Habib Macron n'a jamais dit le contraire d'une chose.
00:43:56 – Non mais bien sûr, mais les deux…
00:43:57 Mais juste une chose, il y a une souffrance d'agriculteur.
00:44:00 Elle est énorme, on l'entend. – Ça c'est tout l'évidence.
00:44:02 – Croire qu'à cette souffrance, il y aurait une seule solution
00:44:05 qui serait automatique, ça me semble être un piège poli.
00:44:07 – Alors, puisque vous évoquez la vie présidentielle…
00:44:09 – Non mais, je voudrais qu'on revienne…
00:44:10 – Alors, on va revenir 24 heures en arrière.
00:44:12 Donc, cette journée d'inauguration, chacun l'a vu ou entendu.
00:44:15 Le président a été accueilli par des U.A.
00:44:17 Journée d'une très grande tension.
00:44:19 Inauguration avec 4 heures de retard.
00:44:21 La présence du président qui a irrité une grande partie des agriculteurs.
00:44:24 Retour en images sur ce qui s'est passé.
00:44:26 On relance la discussion autour d'Emmanuel Macron.
00:44:29 Regardez.
00:44:29 [Bruits de manifestation]
00:44:31 – C'est sous les U.A., des manifestants
00:44:33 que le président de la République fait son entrée.
00:44:36 – On se recule, on se recule.
00:44:37 – Et avec quelques heures de retard, Emmanuel Macron inaugure le 60ème
00:44:42 Salon de l'agriculture.
00:44:44 Le chef de l'État déambule ensuite dans les allées.
00:44:47 – Comme on dit chez moi, dans les Pyrénées, les montagnards sont là.
00:44:49 – À la rencontre des agriculteurs.
00:44:52 – Hein ? Il faut sauver le salon.
00:44:54 – Mais comment ?
00:44:55 – Non, mais d'abord, je veux vous dire la solution.
00:44:56 Vous savez la solution, c'est quoi ?
00:44:58 – C'est que vous partiez d'ici.
00:44:59 – Non, mais…
00:44:59 – Et que vous reveniez pour vous offrir des choses.
00:45:01 – Le président rend visite à Auréliette.
00:45:04 – Elle a du mérite, parce qu'elle subit un beau bordel ce matin.
00:45:09 – Les géries du salon.
00:45:10 – Les animaux sont plus calmes que les hommes, vous êtes un émissaire.
00:45:14 – Quelques heures avant, Emmanuel Macron échangeait
00:45:17 avec des agriculteurs et des syndicats.
00:45:19 – Moi, je ne lâcherai rien, je suis au combat à vos côtés.
00:45:22 Vous pouvez m'engueuler, je suis là pour ça.
00:45:23 – Vous ne me lâcherez pas.
00:45:24 – Mais vous ne me lâcherez pas, je le sais.
00:45:26 – Durant les deux heures de débat, le ton monte plusieurs fois.
00:45:30 – Si le discours ambiant, c'est de dire l'agriculture est foutue
00:45:33 et il faut que des aides de trésor, je vais vous…
00:45:35 Il n'y a pas la peine de faire une loi d'orientation,
00:45:37 il n'y a pas la peine de s'emmerder, on ferme tout de suite le magasin.
00:45:40 – Après un déjeuner avec les filières,
00:45:42 Emmanuel Macron poursuit sa visite avant une dernière prise de parole,
00:45:46 peu avant 20h.
00:45:47 – On est au boulot, moi je l'ai dit, dès lundi,
00:45:50 on a la réunion d'urgence sur la trésorerie, on continue le travail,
00:45:54 il y a les 62 mesures du gouvernement, j'ai lancé de nouveaux chantiers.
00:45:57 – Le président a quitté le salon vers 21h15
00:46:01 après un déplacement mouvementé qui aura duré plus de 13h.
00:46:06 – Et juste pour illustrer les tensions,
00:46:07 si vous avez manqué quelques images hier à l'ouverture du salon,
00:46:11 des agriculteurs mécontents, des forces de l'ordre se sont opposées,
00:46:14 regardez cette séquence qui est allée jusqu'à l'effondrement
00:46:17 de l'enclos d'une exploitante.
00:46:20 [Cris de la foule]
00:46:50 – Bruno Cardo, qu'est-ce que vous retenez de cette première journée,
00:46:53 de cette visite présidentielle ?
00:46:54 – Ça fait trois fois que je revois l'image, mais pensez aux chèvres,
00:46:58 non, non, mais là je pense au bien-être animal, les chèvres, les bovins,
00:47:01 moi j'ai été éleveur 20 ans, je sais ce que c'est une réaction de bovin stressé,
00:47:04 on a même déménagé des bovins pour que les CRS puissent passer
00:47:07 et que le président puisse passer,
00:47:08 enfin il n'a pas pensé du tout au bien-être animal, alors je sais…
00:47:12 – On est allé voir l'exploitante aujourd'hui, sachez juste,
00:47:15 on n'a pas le temps de vous diffuser l'extrême,
00:47:16 on est allé voir l'exploitante, l'enclos a été remis en place,
00:47:18 les chèvres ont été bichonnés et a priori tout va bien pour les petites bêtes,
00:47:23 mais c'est vrai qu'on n'a pas du tout imaginé
00:47:27 qu'il pouvait y avoir des animaux qui pouvaient être également gênés,
00:47:29 il y a eu du gazage qui a été fait dans le salon,
00:47:31 et des animaux ont pris des vapeurs de…
00:47:33 – Il fallait qu'ils s'arrêtent avant, quand ça se passe mal,
00:47:36 il faut s'arrêter à un moment donné, et là, ça aurait été tout à son honneur,
00:47:40 de dire "bon, attendez, les conditions de sécurité ne sont pas réunies",
00:47:42 je vous l'ai dit tout à l'heure, si Satan, on lui avait déjà dit avant,
00:47:44 il a dit "j'y vais quand même", ok, il y va,
00:47:45 mais à un moment donné, il fallait juste faire la pause, s'arrêter,
00:47:48 soit reporter, soit voilà, il fallait arrêter cette débâcle,
00:47:53 moi ça me choque.
00:47:54 – Il y a eu 6 interpellations, 8 policiers quand même qui ont été blessés,
00:47:59 Éric, ce gouvernement ne voit pas venir les crises,
00:48:02 c'est quand même assez hallucinant,
00:48:04 combien d'épisodes avons-nous commentés, évoqués,
00:48:08 en se disant "quel manque d'anticipation" ?
00:48:12 – Oui, alors la crise quand même des agriculteurs,
00:48:15 je pense que le gouvernement l'a senti venir,
00:48:18 est-ce qu'il en a pris la mesure, ça c'est un peu différent.
00:48:21 – Il a fallu attendre les blocages sur les autoroutes.
00:48:23 – J'aimerais avoir une grille de lecture supplémentaire,
00:48:25 parce que ce qui s'est passé il y a un mois était très intéressant,
00:48:28 vous vous souvenez des barrages sur les autoroutes, des tracteurs,
00:48:32 et en fait le syndicat qui a été le plus visible,
00:48:36 c'est la coordination rurale.
00:48:37 – Celui qu'Emmanuel Macron accuse d'appointance avec le Rassemblement national.
00:48:41 – C'est un régiment qu'il accuse d'être lié au Rassemblement national,
00:48:44 alors que la FNSEA était un peu distancée,
00:48:47 traditionnellement la FNSEA qui est le syndicat leader en France,
00:48:52 est plutôt du côté du manche et pas de la cognée,
00:48:55 si je me permets une métaphore agricole.
00:48:57 Pourquoi je dis ça ?
00:48:58 Parce que vous avez eu aussi des présidents de la FNSEA,
00:49:01 pour vous montrer parfois les liens qu'il y a entre les dirigeants
00:49:04 de ce syndicat agricole et le monde politique,
00:49:06 vous avez eu, et je pense à…
00:49:07 – D'ailleurs la coordination rurale et la FNSEA
00:49:10 ne sont pas les meilleurs amis du monde.
00:49:11 – Voilà, mais il y a un président de la FNSEA, François Guillaume,
00:49:15 qui est devenu ministre de l'agriculture.
00:49:16 Donc vous avez un syndicat qui est en place, qui est le premier syndicat,
00:49:20 et vous avez la coordination rurale qui est le deuxième syndicat
00:49:23 aux dernières élections des chambres d'agriculture,
00:49:25 je rappelle quand même qu'on est sur une année, l'année prochaine,
00:49:28 où il y aura de nouvelles élections, et précisément on peut peut-être,
00:49:32 alors je ne dis pas que la FNSEA ne sera plus le premier syndicat agricole en France,
00:49:35 mais en tout cas la coordination rurale est en train de grignoter.
00:49:39 Donc en fait, Emmanuel Macron fait aussi de la triangulation politique-syndicale,
00:49:44 parce qu'il a compris que la coordination rurale était très en pointe il y a un mois…
00:49:48 – Que de calcul, que de calcul quand on a des dizaines de milliers d'agriculteurs
00:49:52 qui vivent juste une souffrance du quotidien.
00:49:54 – Et de la même manière, parce qu'on pourrait parler de la grande mesure
00:49:57 qu'il a annoncée, qui est les prix planchers pour toutes les filières,
00:50:00 – On va en parler, il a trésoré.
00:50:01 – Mais de la même manière, il donne un manger à qui ?
00:50:03 En proposant aussi des prix planchers, il peut y croire,
00:50:06 mais il donne un manger à la Confédération Paysanne,
00:50:08 qui est un syndicat de gauche, qui est le troisième syndicat,
00:50:10 en donnant finalement dans le débat, on verra si ça se fait,
00:50:14 une mesure que prône la Confédération Paysanne.
00:50:17 Donc vous avez la FNSEA qui est challengée,
00:50:20 avec un monsieur Rousseau qui a mal pris à mon avis au début de la contestation,
00:50:24 il l'a pris un peu en route et il a pris surtout dans le dos la coordination rurale.
00:50:29 Et donc Emmanuel Macron qui sait qu'il y a des élections importantes
00:50:31 l'année prochaine dans les syndicats agricoles,
00:50:33 essaie de dire "attention la coordination rurale, si elle débordait
00:50:37 et si elle faisait un score plus fort que les 20% qu'ils ont fait,
00:50:42 je crois, aux dernières élections, ce serait un sujet…
00:50:45 – Est-ce qu'il n'est pas en train de se tromper de combat, le chef de l'État ?
00:50:48 – Peut-être, mais ce que je veux dire c'est que derrière la souffrance des agriculteurs,
00:50:50 derrière les mesures qu'il a annoncées, prix plancher,
00:50:53 loi Egalim européenne et soulagement des trésoreries,
00:50:56 ces trois mesures dont on peut discuter,
00:50:58 il y a aussi je pense cette vision politique syndicale
00:51:01 qui n'est pas absente de la réflexion du chef de l'État.
00:51:05 – Mais le problème c'est que ce qu'on retient de la visite d'hier,
00:51:07 alors oui on va parler des prix plancher,
00:51:09 on va parler de cette promesse sur la trésorerie qui a été faite,
00:51:12 un rendez-vous pris dans trois semaines environ pour tenter d'examiner tout ça.
00:51:16 – À la maison, c'est vrai.
00:51:17 – Il a dit ça en parlant du Palais de l'Elysée,
00:51:19 on a surtout vu hier un président de la République incapable à certains moments
00:51:23 de tenir ses nerfs, regarder la façon dont il s'exprime face à cette jeune agricultrice
00:51:28 qui lui fait part donc de sa souffrance et de sa colère.
00:51:32 – Alors vous savez quoi ? – C'est courageux.
00:51:34 – Vous allez voir là-bas, vous leur dites qu'on va passer moins sur les cofitos,
00:51:37 vous revenez me voir avec des propositions.
00:51:39 – Les propositions elles sont faites par la Confédération Paysanne et la Médecine Fédérale.
00:51:41 – J'en ai comme ça là en stéréo entre les uns qui gueulent
00:51:44 parce que ça ne va pas assez vite et les autres trop vite.
00:51:46 On est un même pays, une même nation, on s'en sortira,
00:51:48 on a des solutions qu'on a déjà avant.
00:51:50 Et qu'est-ce qu'on est en train de faire ?
00:51:51 Je vais vous dire, depuis 2018 pour la première fois dans notre histoire
00:51:54 on a baissé les VAT, on a baissé les CMR1 qui sont les plus dangereux de combien ?
00:51:58 91%, on a baissé du faux 30%, vous dites n'importe quoi.
00:52:02 – Non, non, non. – Pardon, vous dites n'importe quoi.
00:52:04 – Évidemment.
00:52:04 – Monsieur Cardo, il a du mal à tenir ses nerfs,
00:52:06 pour le coup il fait une erreur de com' là parce qu'il est méprisant avec cette jeune femme.
00:52:10 On met quoi sur le coup de la fatigue ?
00:52:12 Ou vous serez plus dur dans votre commentaire ?
00:52:14 – Non mais j'en sais rien, alors je pense qu'au départ il veut bien faire,
00:52:17 il veut prendre les choses à cœur, mais là regardez, il lui tient la main,
00:52:20 voilà il le regarde dans les yeux et il lui dit, ben vas-y…
00:52:22 – Elle ne s'est pas impressionnée d'ailleurs, elle n'est pas…
00:52:24 – Non mais elle est très bien, elle est courageuse.
00:52:26 Vas-y, règle-le le problème, t'as qu'à en donner des idées.
00:52:28 Ben non, c'est à lui de donner des idées, c'est son taf.
00:52:31 Nous je crois que la demoiselle, elle en a assez du taf,
00:52:34 elle en fait 70 heures par semaine, donc non, chacun à sa place
00:52:37 et puis c'est des réponses qu'on va avoir, on a eu des débuts de réponses, mais bon…
00:52:41 – Est-ce que vous êtes capable de me dire qu'il y a un élément,
00:52:45 on a parlé de ces prix planchers, donc la trésorerie, la revoyure d'ici trois semaines,
00:52:50 est-ce que vous êtes capable de me dire, bon, ça a été un peu le fiasco,
00:52:54 enfin ça a été le fiasco, ça a été extrêmement tendu,
00:52:56 il n'aurait peut-être pas dû venir, mais à l'arrivée, ce qu'on obtient là,
00:52:59 c'est promesses, c'est positif et ça peut peut-être dans trois semaines
00:53:01 nous permettre d'aller un peu plus loin.
00:53:03 – Ça va toujours dans le bon sens, moi je l'ai dit sur tous les plateaux,
00:53:06 la Ferme France c'est une voiture avec une boîte de vitesse mécanique,
00:53:09 on a passé la quatrième ou la cinquième là.
00:53:11 – Ah mais c'est pas mal. – C'est pas mal.
00:53:12 Mais on n'a pas encore passé la sixième, mes collègues…
00:53:15 – Les voitures n'ont pas six vitesses.
00:53:16 – Oui mais mes voisins allemands ont une voiture à boîte automatique
00:53:20 et mes concurrents brésiliens ils ont un hélicoptère.
00:53:22 – Vous m'avez perdu dans la métaphore là.
00:53:23 – Non, non, mais ils ont un hélicoptère, vous voyez un peu ?
00:53:25 Non, non, il y a encore beaucoup, beaucoup de chemin
00:53:27 et surtout encore plus d'auteurs à prendre que ce que je vois là depuis tout à l'heure,
00:53:30 il va falloir prendre ça un peu plus au sérieux.
00:53:32 Il a commencé à donner un cap au niveau français
00:53:35 mais il va falloir qu'on applique ce cap au niveau européen, voilà ça va être…
00:53:38 – Je vais faire une minute de politique fiction,
00:53:40 vous êtes nommé demain ministre de l'agriculture,
00:53:43 quelles sont vos trois priorités, quelles sont vos trois premières annonces ?
00:53:45 – Alors on va parler forcément revenus, et le revenu il se compose,
00:53:49 on va en parler avec les prix planchers et les galimes,
00:53:50 il se compose de prix, de volume et de protection, protection il en a parlé.
00:53:57 Donc il va vraiment falloir, l'urgence c'est les trésoreries,
00:54:00 ça on va en parler juste après.
00:54:02 Ensuite pour avoir des revenus il faut, oui c'est vrai qu'il faut protéger,
00:54:06 il faut qu'on ait une harmonisation déjà au niveau européen.
00:54:10 Je vais parler de mes betteraves, le sucre aujourd'hui,
00:54:13 un planteur ukrainien qui aujourd'hui nous envoie beaucoup de sucre,
00:54:16 il a 29 outils chimiques en plus que moi planteur français.
00:54:20 Voilà, c'est des marchés mondiaux et dans les outils
00:54:23 il y a les fameux néonicotinoïdes, d'ailleurs qu'on se refuse,
00:54:26 il y a eu un conseil dans le Trilogue cette semaine,
00:54:28 ils avaient l'occasion la France, ils avaient l'occasion de passer en fait,
00:54:32 d'aménager sur les produits, le sucre qui vient, oeufs, volailles,
00:54:38 de mettre un peu les points sur les i,
00:54:40 la commission a été plus ouverte et le parlement aussi,
00:54:42 ils ne l'ont pas fait, c'est-à-dire que pendant que sur le salon
00:54:44 on nous dit "on s'occupe de vous, on vous protège au niveau européen",
00:54:47 dans les faits, le Trilogue, ils ne nous ont pas fait cette affaire.
00:54:50 En fait, c'est technique, pardon, mais en fait,
00:54:52 on demandait à prendre une référence dans cette protection-là via l'Ukraine,
00:54:55 une référence 2021-2022, ils ont pris 22-23.
00:54:58 Pourquoi ils prennent ça ? Parce que ça va être 700 000 tonnes.
00:55:00 C'est pile-poil ce qui est en train de nous arriver du sud d'Ukraine.
00:55:03 L'équilibre du marché européen, c'est un million de tonnes.
00:55:05 Donc on l'a dans l'os et le prix de la betterave, le prix du sucre,
00:55:07 donc de ma betterave, c'est mort, on va se le prendre cette année.
00:55:11 C'est juste un petit exemple, mais des surtranspositions
00:55:13 et des harmonisations ratées, il y en a plein.
00:55:15 Le président parle de la PAC ce soir dans cette interview au Figaro,
00:55:18 je voudrais qu'on affiche cette déclaration.
00:55:21 "On doit sceller la fin de cette crise, mais je dirais aussi
00:55:23 quel est le plan pour la nation et ce que nous allons défendre au niveau européen.
00:55:26 On a sauvé notre PAC, mais elle a été pensée de manière encore trop décroissante."
00:55:31 Pompier pyromane, qui a mis Pascal Canfah ?
00:55:33 Ah pardon, il y a une deuxième partie, pardonnez-moi.
00:55:35 "On ne met pas assez d'argent pour soutenir nos paysans,
00:55:36 c'est un nouveau pacte avec les agriculteurs qu'il faut sceller."
00:55:39 Qui a mis Pascal Canfah ? Président de la Commission Environnement,
00:55:42 c'est le président Macron.
00:55:43 La réponse à ma question.
00:55:43 Pascal Canfah fait partie de nos faux soyeurs.
00:55:46 Jusqu'à la dernière minute, jusqu'à la fin de son mandat,
00:55:49 il a voulu passer la loi SURE, là la loi IED, il a assisté.
00:55:52 Il a été jusqu'au bout des choses.
00:55:53 Pascal Canfah, c'est un petit peu le monsieur qui est un peu derrière
00:55:55 toutes les histoires qu'on a vues cette semaine.
00:55:57 N'est-ce pas ?
00:55:57 Ça, je ne polémique pas, mais on pourrait poser la question aussi
00:56:00 par rapport à ces histoires des conseillers.
00:56:02 Donc non, non, non, c'est pas...
00:56:04 Ça ne matche pas, là.
00:56:05 Maître Pardo, qu'on n'a pas entendu depuis le début de cette discussion,
00:56:09 quel regard vous portez sur cette crise agricole et surtout
00:56:12 de la gestion de l'exécutif ces dernières semaines,
00:56:15 ces derniers jours, ces dernières heures, j'ai envie de dire, plutôt ?
00:56:18 Moi, je crois qu'il y a une priorité aujourd'hui,
00:56:20 on le voit très bien, on voit votre émotion, monsieur,
00:56:23 c'est de répondre à la détresse et au désespoir des agriculteurs.
00:56:25 Et moi, je crois que quand le président de la République
00:56:28 va au Salon de l'Agriculture, quand le Premier ministre y va
00:56:30 et quand les différents responsables politiques y vont,
00:56:32 eh bien, ils sont dans leur rôle.
00:56:34 Ils sont dans leur rôle pour aller au contact,
00:56:35 pour aller sur le terrain.
00:56:36 Je crois que c'est assez courageux de leur part.
00:56:38 On a vu que ce n'était pas toujours simple
00:56:39 et que pourtant, ils ont tenu le débat.
00:56:41 Et je crois qu'ils essayent de faire des propositions...
00:56:42 Vous étiez courageux ou téméraires, hier, Emmanuel Macron ?
00:56:44 Peut-être un peu des deux, mais en tout cas, c'est sûr,
00:56:46 courageux, oui, d'y aller, alors que c'était difficile.
00:56:48 Et je ne crois pas qu'on puisse imputer les violences
00:56:49 qu'il y a eues au Salon de l'Agriculture
00:56:52 au président de la République.
00:56:52 Je crois que les violences, elles sont commises par ceux
00:56:54 qui sont auteurs de ces violences.
00:56:56 Je ne suis pas certain que M. Cardo soit de votre avis.
00:56:58 Moi, c'est ma vision des choses.
00:56:59 Non, mais j'ai posé la question.
00:56:59 Alors déjà, je vais me permettre une précision, une remarque.
00:57:03 Il n'y a pas eu de violences commises par les agriculteurs
00:57:05 envers les Francs-de-Lorde.
00:57:07 L'enclos qui est tombé, qu'on a vu tout à l'heure, par exemple.
00:57:08 Je pensais à cette séquence-là.
00:57:10 C'est ceux qui poussent, c'est ceux qui poussent
00:57:12 qui font tomber l'enclos.
00:57:13 Donc, c'est ce qui se passe à ce moment-là.
00:57:15 Je ne crois pas qu'on puisse l'imputer directement
00:57:17 au président de la République.
00:57:18 Maintenant, je crois que vous disiez que ça va dans le bon sens.
00:57:20 J'espère que ça ira encore dans le bon sens.
00:57:22 Malheureusement, il donne le sentiment de découvrir tous les trucs.
00:57:24 En février 2023, on était déjà aux Invalides
00:57:27 avec plein de tracteurs sur la souveraineté alimentaire.
00:57:29 Pourquoi ça n'a pas bougé en février 2023 ?
00:57:32 Mais ça fait des mois, des mois.
00:57:33 Il y a des députés, des sénateurs qui alertent toute l'année.
00:57:35 Vous le savez parce qu'ils n'attendaient pas ce mur.
00:57:37 On a l'impression qu'ils découvrent le truc là,
00:57:38 parce qu'on a fait les barrages, on a bloqué Paris.
00:57:40 Parce que ce que vous demandez au chef de l'État
00:57:41 est à mille lieues de son logiciel politique
00:57:43 et que ça implique de sa part de se renier politiquement,
00:57:47 quasiment, en tout cas ce qu'il va au bras de faire avec l'Europe,
00:57:49 sur les différentes questions qui sont gérées par Bruxelles.
00:57:53 C'est peut-être ça la lecture qu'il faut avoir.
00:57:55 C'est qu'il va se décider à bouger,
00:57:57 mais quand la pression sera au maximum, et elle l'est aujourd'hui.
00:58:00 C'est peut-être ça la lecture qu'on peut en faire.
00:58:02 Il va falloir du courage politique.
00:58:04 On va entendre une autre séquence dans une seconde.
00:58:07 On en a vu quelques secondes pendant le sujet.
00:58:09 Je vous ai vu beaucoup réagir.
00:58:10 La façon dont il s'est adressé aussi au syndicat hier.
00:58:13 Et puis on va revenir également pour finir sur cette séquence absurde,
00:58:17 grotesque autour des soulèvements de la terre.
00:58:19 C'est une invitation qui n'en a pas été une,
00:58:21 mais qui finalement est en étude,
00:58:22 mais dont on ne sait pas qui est vraiment à l'origine.
00:58:25 Vous n'avez rien compris, nous non plus.
00:58:26 Maureen Vidal, et on se retrouve tout de suite.
00:58:29 Le gouvernement a présenté son plan sur l'élevage
00:58:39 destiné à enrayer la baisse du cheptel français,
00:58:42 comprenant aussi bien des mesures pour alléger la fiscalité des éleveurs
00:58:46 que pour améliorer l'image de la viande.
00:58:48 Parmi les mesures principales,
00:58:50 des avantages fiscaux et sociaux à hauteur de 150 millions d'euros
00:58:54 pour les éleveurs bovins,
00:58:55 ou encore un plan visant à fournir 400 millions d'euros de prêts garantis
00:58:59 au secteur de l'élevage, dès juillet.
00:59:01 Portée plainte, envisio-conférence,
00:59:03 une possibilité généralisée dès demain,
00:59:06 notamment en cas de violence, de vol ou d'escroquerie.
00:59:09 Déjà expérimenté dans la Sarthe et plusieurs villes des Yvelines,
00:59:11 les victimes peuvent choisir un créneau de rendez-vous
00:59:13 et faire leur déposition depuis leur domicile.
00:59:17 La personne s'identifie de façon sécurisée par un téléservice défini
00:59:20 et le procès verbal est ensuite adressé par voie électronique
00:59:23 pour vérifier que la retranscription est fidèle.
00:59:26 Enfin, Israël promet de lancer une offensive sur la ville de Rafah
00:59:30 alors que des négociations sont en cours pour une nouvelle trêve à Gaza.
00:59:34 Avec une opération sur cette ville du sud d'Israël,
00:59:37 ce rat à quelques semaines d'une victoire totale sur le Hamas
00:59:39 a estimé Peña Min Netanyahou.
00:59:41 Le roi Abdallah II de Jordanie a mis en garde
00:59:43 contre une guerre régionale plus large
00:59:45 si Israël poursuit sa campagne militaire pendant le ramadan.
00:59:49 Merci Maureen.
00:59:50 On est ensemble encore juste pendant presque une heure sans interruption.
00:59:54 Ce coup de colère particulièrement remarqué du chef de l'État hier
00:59:56 face aux agriculteurs lors de ce mini débat improvisé.
01:00:00 Je suis d'accord, je ne suis pas en train de dire que vous faites de la gratte.
01:00:04 C'est la France qui bosse.
01:00:06 Mais on va aussi arrêter tous collectivement
01:00:09 de dire que l'agriculture est foutue.
01:00:10 Parce que sinon, ce n'est pas la peine d'aller chercher des jeunes.
01:00:12 Si le discours ambiant, c'est de dire que l'agriculture est foutue
01:00:15 et il ne faut que des aides de trésor,
01:00:16 il n'y a pas la peine de faire une loi d'orientation.
01:00:19 Il n'y a pas la peine de s'emmerder.
01:00:20 On ferme tout de suite le magasin.
01:00:22 Donc ça, ce n'est pas vrai.
01:00:24 Il y a des gens qui font beaucoup d'argent.
01:00:25 La réalité, c'est que l'agriculture française, elle se tient.
01:00:29 Comment il leur parle ?
01:00:32 Je pense au collège, au lycée.
01:00:35 Après, sur le fond, bien sûr qu'il faut être optimiste
01:00:37 et bien sûr qu'il faut y aller de l'avant.
01:00:38 On est tous là pour...
01:00:39 Enfin, moi, je bosse pour mes gamins.
01:00:41 Je suis même là pour mes enfants aussi parce que j'y crois au métier.
01:00:43 Donc oui, là-dessus, oui.
01:00:44 Mais sur la forme, là, il y va fort quand même.
01:00:47 La confiance, elle est rompue selon vous ?
01:00:49 Ah oui, ah oui. Alors ça, on n'a pas parlé en amont.
01:00:51 Mais oui, oui.
01:00:52 Moi, je n'ai plus trop confiance presque à tous les politiques, d'ailleurs.
01:00:56 Vous savez, ça fait des années qu'on nous passe de la pommade.
01:00:59 Moi, j'ai la peau saturée.
01:01:01 Il faut arrêter.
01:01:01 Voilà.
01:01:02 Par la crème solaire d'été, parce que mon bureau est ouvert.
01:01:05 Mais les autres pommades, il faut arrêter.
01:01:06 Voilà. Donc oui, il y a une vraie perte de confiance.
01:01:09 Mais ce n'est pas foutu.
01:01:10 Voilà. Et vu qu'on est des gens pragmatiques,
01:01:13 on est des gens de terrain et c'est des actes.
01:01:15 Et ce qu'on veut, on a l'habitude de dire,
01:01:17 on veut des actes concrets dans les fermes.
01:01:18 Sinon, ce rendez-vous à la maison,
01:01:20 pour reprendre les mots du chef de l'État, n'est pas concluant.
01:01:23 Vous comptez maintenir la pression ?
01:01:25 Jusqu'où ? Comment ?
01:01:27 Bien sûr qu'il faudra continuer.
01:01:28 De toute façon, il n'y a pas le choix.
01:01:30 Moi, ma situation personnelle, ça tient.
01:01:33 Aujourd'hui, ça tient.
01:01:34 Mais encore une fois, je suis là pour tous les collègues.
01:01:36 Qu'est-ce que vous produisez ? Rappelez-le-nous.
01:01:37 Bétrave, pomme de terre.
01:01:39 On a planté des vignes avec Alice aussi,
01:01:41 il y a trois ans, dans les Hauts-de-France.
01:01:42 Mais moi, je suis là pour mon collègue viticulteur,
01:01:45 mon pote viticulteur du Sud-Ouest.
01:01:47 On lui a donné une enveloppe pour arracher.
01:01:48 Ceux qui restent, ceux qui ont gardé les vignes,
01:01:51 ils font quoi ? Ils ont quelle vision ?
01:01:53 En maraîchage, c'est pareil.
01:01:54 En arboriculture, c'est pareil.
01:01:56 Voilà. Dans les collègues, les plus touchés, c'est là.
01:01:59 Aujourd'hui, c'est où ?
01:01:59 Ça ressemble vraiment à des vignes de sourd.
01:02:01 Et dans la foulée, c'est les éleveurs, les uns après les autres.
01:02:03 Et les céréaliers dans la foulée.
01:02:05 Céréalier, c'est surtout, on a des problèmes de trésorerie.
01:02:07 Voilà. C'est un ensemble.
01:02:08 Et c'est en fait, on a tous des problèmes différents.
01:02:11 Et c'est là aussi où on voit que c'est difficile à gérer,
01:02:13 pour tout le monde d'ailleurs,
01:02:14 que ce soit côté syndicat ou gouvernement.
01:02:15 Parce qu'on a une France plurielle,
01:02:17 on a des agricultures variées.
01:02:18 Et c'est une chance.
01:02:19 C'est ce que répond souvent l'exécutif.
01:02:20 Il y a autant de revendications que d'agriculteurs, quasiment.
01:02:22 C'est une chance. On produit absolument tout.
01:02:24 Dans votre assiette, on peut tout faire.
01:02:25 Il y a le thé, le cacao, peut-être, mais on peut tout faire.
01:02:27 Et ça, c'est génial.
01:02:28 Il y a plein de pays qui nous envient.
01:02:29 Il y a plein de pays qui envient notre climat, nos terres.
01:02:31 Ça, il faut le rappeler.
01:02:33 10% de la planète qui est écultivable.
01:02:34 On est dans les neuf pays qui peuvent exporter,
01:02:37 nourrir les autres au niveau du blé.
01:02:38 C'est une chance. Il faut le crier.
01:02:40 Donc maintenant, on ne va pas casser notre jouet,
01:02:42 comme on a failli faire avec le nucléaire.
01:02:43 Tiens d'ailleurs, madame Pannier-Runacher a sauvé le nucléaire.
01:02:46 Je lui dis là tout de suite,
01:02:48 sauvez l'agriculture comme vous l'avez fait.
01:02:49 Le message est passé.
01:02:50 Je voudrais juste qu'on termine cette séquence Salon de l'agriculture
01:02:53 avec cette invitation qui n'en était pas une,
01:02:55 qui en est devenue une, qui en sera peut-être une prochaine.
01:02:57 Je vais m'arrêter là. Sur les soulèvements de la terre.
01:03:00 Emmanuel Macron qui était furibond, furax hier,
01:03:03 lorsqu'on lui a rappelé que c'était une faute politique,
01:03:06 que les agriculteurs n'avaient pas envie de débattre
01:03:08 avec les soulèvements de la terre.
01:03:09 Que nenni, jamais je ne les ai invités.
01:03:11 Écoutez le président.
01:03:13 Alors je vais vous dire, je dément totalement cette information.
01:03:17 Totalement. Je n'ai jamais songé, initié une telle invitation.
01:03:22 Et vous parlez au président de la République qui a assumé
01:03:25 de faire passer en Conseil des ministres
01:03:27 la dissolution de soulèvements de la terre.
01:03:29 Donc toute cette histoire m'a mis en colère
01:03:31 à un point que vous ne pouvez pas imaginer.
01:03:33 Je suis le président de la République qui a proposé de les dissoudre.
01:03:35 Le Conseil d'État, et je respecte les décisions de justice,
01:03:38 a ensuite cassé cette mesure.
01:03:40 Mais j'ai proposé de les dissoudre.
01:03:42 J'ai toujours condamné la violence.
01:03:43 J'ai toujours condamné les associations, les groupements
01:03:46 qui rentraient dans les fermes, qui attaquaient.
01:03:49 On a mis en place une cellule démétaire pour protéger les agriculteurs.
01:03:52 Donc là, ça c'est n'importe quoi.
01:03:54 Ça n'a jamais été le cas.
01:03:55 Moi je suis du côté du calme, du civisme et du respect.
01:03:59 Sauf que ces dernières heures, l'une des porte-parole
01:04:01 des soulèvements de la terre a tweeté ceci.
01:04:03 On le découvre, on le redécouvre ensemble.
01:04:06 "Faudra nous expliquer pourquoi l'exécutif a demandé
01:04:08 mon numéro de téléphone à plusieurs élus et responsables politiques
01:04:10 jeudi soir. Alors, faire porter la faute aux écolos,
01:04:13 la formule magique du gouvernement pour faire diversion
01:04:15 et ne pas parler de vrais problèmes du monde paysan."
01:04:18 Il y a un conseiller qui est caché sous son lit depuis trois jours,
01:04:22 là, Éric Rebel.
01:04:24 Il y a quelqu'un qui n'assume pas, qui ne dit pas la vérité
01:04:26 et tout le monde se renvoie à la patate chaude,
01:04:27 comme on dit dans le métier.
01:04:28 – Je vais être d'accord sur un point avec le président de la République,
01:04:31 c'est que quand il dit "c'est n'importe quoi",
01:04:32 il a raison, c'est absolument n'importe quoi.
01:04:34 C'est-à-dire que deux choses l'une, ou bien,
01:04:36 vous avez des conseillers à l'Élysée qui ont décidé,
01:04:39 et visiblement il y en a deux, d'inviter cette ONG
01:04:44 ou d'autres cabinets, mais ça veut dire, dans ces cas-là,
01:04:46 que l'Élysée n'est pas tenue.
01:04:48 Parce qu'on dit que tout passe par le président de la République
01:04:50 et tout passe par le vice-président, M. Keller.
01:04:53 Donc, ou bien il n'était pas au courant, mais alors là…
01:04:55 – Le vice-président, vous avez dit M. Keller ?
01:04:57 – On l'appelle comme ça.
01:04:58 – Secrétaire général de l'Élysée, je rappelle.
01:04:59 – On l'appelle le vice-président, bon voilà.
01:05:01 – Oui, oui, oui, le président Keller.
01:05:03 – Ou bien il y a un gros mensonge à la clé,
01:05:05 mais enfin quand ces gens disent "on a bien été invités",
01:05:07 et puis je rappelle une chose, parce qu'il y a un monsieur
01:05:09 qu'on a beaucoup vu, qui a fait les 13 heures de déambulation
01:05:13 derrière le chef de l'État, qui s'appelle le ministre de l'Agriculture,
01:05:15 M. Marc Fesneau.
01:05:17 Alors M. Marc Fesneau, c'est celui qui en parle le mieux
01:05:19 des deux sujets qu'il nous interroge, les prix planchers et l'invitation.
01:05:23 Pourquoi ?
01:05:24 – Je le laisse sur l'invitation, on peut l'écouter ?
01:05:25 – Alors, écoutez-le sur l'invitation,
01:05:26 puis je vous dirai un truc après sur les prix planchers.
01:05:27 – Lancement d'Éric Revelle, c'est effectué.
01:05:31 – Il peut arriver que certains évoquent des sujets
01:05:33 et que ça n'ait pas été validé en termes d'invitation.
01:05:35 Ce que je peux vous dire, c'est que le président du salon
01:05:37 et son organisation n'ont pas été mandatés pour inviter les soulèvements de la terre.
01:05:41 Deux, que le président de la République a redit ces choses-là hier.
01:05:44 Troisièmement, compliqué de donner crédit totalement à une association
01:05:48 ou à une espèce de groupement dont la seule œuvre,
01:05:51 c'est de lancer du cactus et du molotov.
01:05:53 Que ce qui avait été dit dans la brief presse et puis suscité les mois.
01:05:56 La vérité, c'est qu'ils n'ont pas été invités.
01:05:59 – Eric.
01:05:59 – Alors, il y a cette déclaration-là.
01:06:01 – C'est savoureux quand même.
01:06:01 – Il y a une déclaration avant de Marc Fesneau où il dit
01:06:04 "c'est une erreur de les avoir invités".
01:06:06 Donc il y a quand même un sujet.
01:06:07 Mais alors, ce qui est complètement n'importe quoi,
01:06:09 le chef de l'État a raison, mais là je vais le prendre dans l'autre sens,
01:06:11 c'est que je vous rappelle quand même que Gérald Darmanin,
01:06:13 quand il demande la dissolution de cet ONG,
01:06:16 il dit "ce sont des éco-terroristes".
01:06:18 – Retoqué, je rappelle, au téléspectateur, ensuite par le Conseil d'État.
01:06:21 – Mais imaginez que quelqu'un à l'Élysée ou ailleurs ait eu,
01:06:25 ou alors ce sont des militants, l'idée d'inviter des gens
01:06:29 dont l'exécutif voulait la dissolution, il y a un sujet incroyable.
01:06:32 Et puis les prix planchers dont on parlait tout à l'heure,
01:06:34 je ne vais pas rentrer dans le détail mais ça paraît très compliqué à mettre en place,
01:06:38 les prix planchers, celui qui en parle le mieux aussi,
01:06:39 c'est le ministre de l'Agriculture.
01:06:41 Il y a un mois de ça, il expliquait sur une radio, si mes mémoires sont bonnes,
01:06:45 pourquoi les prix planchers, il ne fallait pas les mettre en place.
01:06:49 Et quand vous avez Marc Fesneau qui est juste derrière le chef de l'État,
01:06:52 le chef de l'État est en train d'expliquer que la mesure
01:06:54 qui va redonner du revenu aux paysans, ce sont les prix planchers,
01:06:58 je me mets à la place de Marc Fesneau.
01:06:59 - Tous les jours, regardez les propos de Gabriel Attal sur l'arc républicain,
01:07:04 Emmanuel Macron deux jours plus tard, c'est tout le temps,
01:07:06 l'histoire se répète invariablement sur tous les sujets.
01:07:09 Un commentaire là-dessus, Nathan ?
01:07:12 - Oui, je voulais faire un commentaire sur les soulèvements de la terre,
01:07:14 je pense qu'on va savoir vite.
01:07:16 - Je ne suis pas sûr.
01:07:17 - Ou pas, mais en tout cas, c'est parole contre parole,
01:07:20 c'est très difficile de savoir ce qui est vrai et ce qui est faux.
01:07:23 - Je peux vous dire qu'on était là jeudi soir,
01:07:25 c'est Thomas Bonnet qui faisait du service politique le brief de l'Élysée,
01:07:28 on en a parlé ensemble juste après ce brief,
01:07:31 il y a des journalistes en conférence qui parlent avec le cabinet
01:07:33 pour avoir un petit peu le brief de ce qui se passe au salon,
01:07:35 ils l'ont fait répéter à l'interlocuteur de l'Élysée,
01:07:38 ils l'ont fait répéter trois ou quatre fois,
01:07:39 on a bien entendu les soulèvements de la terre,
01:07:41 oui, oui, les soulèvements de la terre,
01:07:43 donc ne nous prenez pas pour des imbéciles.
01:07:45 - Il travaille sur ces news, qui a rappelé l'Élysée,
01:07:48 et l'Élysée lui a dit oui, on les a invités
01:07:50 parce que le chef de l'État n'a peur de personne.
01:07:52 - Nathan, pardon de vous avoir coupé.
01:07:53 Mais plus généralement, la colère qu'on a vue chez Emmanuel Macron
01:07:58 et la manière dont il parle aux agriculteurs.
01:08:00 Alors c'est vrai que quand on voit ces images,
01:08:02 notamment la première que vous avez montrée à une jeune femme,
01:08:06 on se dit qu'il y a une violence dans ces images,
01:08:08 on sait que la profession, ça tout le monde le sait,
01:08:10 je veux dire même avant les blocages et les barrages,
01:08:13 tout le monde sait que les agriculteurs en France,
01:08:16 c'est un à deux suicides par jour en moyenne,
01:08:18 que les revenus sont d'environ…
01:08:20 - C'est 30% de suicides en plus que la population française en général.
01:08:23 - Exactement.
01:08:24 Donc si vous voulez dire que c'est une colère qui ne sert à rien
01:08:29 et qu'ils ne sont pas à leur place d'exprimer une souffrance,
01:08:33 c'est quelque chose de fondamentalement déplacé.
01:08:35 Ensuite, je pense qu'il faut voir ce que disent ces images
01:08:38 et ça dit quelque chose de très profond sur la France.
01:08:40 Parce que d'autre part, moi je comprends qu'Emmanuel Macron
01:08:42 puisse se mettre en colère dans le sens où manifestement,
01:08:45 il y a eu des manipulations politiques
01:08:47 autour de cette question des agriculteurs.
01:08:49 On sait très bien comment ça marche la politique,
01:08:50 c'est des choses aussi très concrètes.
01:08:52 - Mais ce n'est pas aux agriculteurs qu'il faut parler de cette façon.
01:08:55 - Non, bien sûr.
01:08:56 Mais ce que je veux dire, c'est que ces images-là,
01:08:58 là où je trouve qu'elles sont très significatives,
01:09:00 c'est qu'elles incarnent vraiment deux Frances qui s'affrontent.
01:09:03 Une France de plus en plus populiste
01:09:05 et une France de plus en plus élitiste et condescendante.
01:09:08 Et si vous voulez, cet avert et ce revers de la médaille
01:09:11 est peu reluisant et assez inquiétant
01:09:13 parce que ce sont deux phénomènes qui s'entretiennent.
01:09:15 Vous parliez tout à l'heure des États-Unis,
01:09:17 mais finalement ce qui s'est passé aux États-Unis en 2016, c'était…
01:09:20 - Donc là vous revenez sur le sujet de l'avortement.
01:09:22 - Non, mais c'est lié.
01:09:23 Je reviens sur un climat politique.
01:09:26 C'était l'élitisme condescendant de Hillary Clinton
01:09:28 versus le populisme dégénéré de Donald Trump.
01:09:32 Alors là, heureusement, on n'en est quand même pas là.
01:09:33 Mais quand on voit comment, derrière un sujet de vie et de mort,
01:09:37 parce que pour les agriculteurs, c'est une question de vie et de mort,
01:09:39 ils ne sont pas en train de rigoler,
01:09:40 ils ne sont pas en train de faire de la petite politique politicienne à deux balles.
01:09:43 Ils jouent leur vie.
01:09:44 Mais comment sur cette question-là qui est extrêmement sérieuse,
01:09:47 se crée ce climat-là très malsain et malsain vraiment des deux côtés ?
01:09:51 - Rachel, et le dernier mot pour Bruno Cardo ?
01:09:54 - Je suis assez d'accord.
01:09:55 J'ai le sentiment, au vu de ces images,
01:09:58 et d'ailleurs on peut comprendre puisque c'est le président de la République,
01:10:02 mais dans le même mouvement, c'est un humain.
01:10:07 Et en fait, vous parliez tout à l'heure du dialogue…
01:10:08 - C'est un humain, je ne sais rien moi.
01:10:10 Je ne sais pas aller vérifier, mais…
01:10:11 - Non, mais là on peut comprendre dans ce climat de tension
01:10:14 au regard des manœuvres politiques.
01:10:16 En plus, on a très bien compris que maintenant,
01:10:19 on a les votes en plein dans la campagne des Européennes,
01:10:22 c'est compris, les manipulations.
01:10:24 Il y a cette histoire des soulèvements de la terre d'un côté,
01:10:26 mais il y a aussi cette histoire de fake news sur des propos repris par le président
01:10:30 qui ont été mis en titre de la marseillaise.
01:10:34 - Dont il se défend, les smicards dépensent plus d'argent.
01:10:37 Je ne l'ai pas mot pour mot, mais en gros,
01:10:38 les smicards dépensent plus d'argent pour les abonnements VOD
01:10:41 que pour leur alimentation.
01:10:42 - Exactement.
01:10:43 Et en fait, le sujet aujourd'hui, c'est comment nous arrivons,
01:10:47 un, à protéger et à permettre aux agriculteurs de vivre,
01:10:52 mais surtout à réparer notre société,
01:10:54 une France en fait, des Frances qui ne parlent plus le même langage.
01:10:58 - C'est exactement ça.
01:11:00 C'est votre analyse également, Bruno Cardo ?
01:11:02 - Je voudrais rebondir parce qu'il y a quelque part un problème de capitaine.
01:11:05 Vous pouvez avoir le meilleur général avec le meilleur plan de guerre,
01:11:09 si vous n'avez pas les bons officiers et sous-officiers, ça ne va pas.
01:11:11 Pourquoi je vous dis ça ?
01:11:13 - C'est lui qui les choisit, les officiers.
01:11:14 - Je vais vous parler d'une association qui s'appelle LIE2RE,
01:11:18 l'Association de Hauts-Fonctionnaires Officiellement Ecologistes,
01:11:21 qui ont des ramifications, il faut aller voir ce que c'est,
01:11:23 c'est un truc de dingue.
01:11:24 Aujourd'hui, ces gens-là, aujourd'hui, ils sont affichés
01:11:27 et ces gens-là, en fait, c'est eux qui mettent en place les super décrets.
01:11:31 On aurait les meilleurs décrets de mes rêves.
01:11:33 Après, il faut les appliquer et aussi les interpréter.
01:11:37 Et c'est ce qui s'est passé plus ou moins sur une histoire de fossé dans le Pas-de-Calais.
01:11:40 Ça a commencé à curer d'un seul coup.
01:11:42 Il y a quelqu'un de l'administration qui a dit
01:11:45 "Ah oui, mais par rapport à la superposition de telle carte et telle carte à cet endroit-là,
01:11:48 on arrête de curer le fossé".
01:11:50 Le fameux millefeuille de superposition qu'on aura beaucoup de mal à régler celui-là,
01:11:53 je vous le dis.
01:11:54 Donc, ça veut dire que vous avez même un bon général et des bons officiers,
01:11:58 vous avez sorti le super décret,
01:12:00 et bien derrière, il va falloir l'appliquer.
01:12:02 Ça, on va en reparler encore pendant des mois,
01:12:04 donc oui, ça va durer encore longtemps.
01:12:06 Oui, mais oui, mais c'est là qu'il faut insister.
01:12:08 - C'est là le cœur du problème aussi.
01:12:10 - Mais oui, c'est là, mais pas que pour nous.
01:12:11 - Parce que même les mesures qu'on vous a annoncées il y a un mois,
01:12:13 qui sont applicables, ça prend des semaines et des semaines,
01:12:17 et ce sont des lenteurs administratives qui sont presque, j'ai envie de dire,
01:12:21 pour exagérer, mais presque des freins démocratiques parfois.
01:12:24 - C'est pour ça aussi qu'on s'est battus pour que l'agriculture soit de l'intérêt général majeur.
01:12:27 Ça, c'était très important.
01:12:28 Pas le truc qu'on nous a donné avant sur la nation.
01:12:32 Ça, c'était très important juridiquement.
01:12:33 - Je peux vous donner un affiche.
01:12:34 - On va évoquer d'autres actuellités.
01:12:38 Quand le président de la République dit "l'agriculture française se porte bien",
01:12:42 j'aurais quand même rappelé que l'excédent commercial agricole,
01:12:46 la balance commerciale agricole en France,
01:12:49 est passé de 5 milliards à 1 milliard en 2023.
01:12:51 Ça s'est effondré.
01:12:52 Et si vous retirez les vins et les spiritueux,
01:12:56 c'est un peu l'arbre qui cache le désastre.
01:12:58 En fait, l'agriculture française n'est pas du tout en bon état,
01:13:02 notamment à l'exportation.
01:13:03 On importe des fruits, on importe du poisson, on importe beaucoup de choses.
01:13:06 On n'est pas au bout de cette crise et on continuera évidemment
01:13:10 d'inviter les agriculteurs et d'évoquer ces sujets
01:13:14 tant que la souffrance sera aussi grande que deux agriculteurs...
01:13:18 Pardon, j'ai un problème de chiffre.
01:13:20 - Un agriculteur tous les deux jours.
01:13:21 - Un agriculteur tous les deux jours se suicidera
01:13:24 et que ceux qui nous nourrissent ne seront toujours pas capables
01:13:26 de vivre de leur travail.
01:13:30 Merci beaucoup, mais vous restez avec nous parce que vous êtes un citoyen
01:13:32 comme nous tous et vous avez certainement votre avis sur les différents thèmes
01:13:36 qu'on va évoquer ensemble.
01:13:37 Je voudrais être particulièrement grave pour rappeler que ce monsieur
01:13:42 reposera désormais aux côtés de sa fille.
01:13:44 J'évoque Johanne Davier, le père de la jeune Lola qui a été tuée,
01:13:48 elle, vous le savez, en octobre 2022.
01:13:50 Eh bien, lui est mort brutalement hier à l'âge de 49 ans.
01:13:52 Johanne Davier, je cite les mots, le communiqué de son avocate.
01:13:57 "Johanne Davier avait la tête et le cœur trop près de l'enfer
01:14:01 depuis les faits commis sur sa fille.
01:14:02 Il dégringolait. Sa crise cardiaque est l'épilogue de cette descente aux enfers."
01:14:08 Communiqué donc de Clotilde Lepetit, son avocate, l'avocate de la famille de Lola.
01:14:13 Il n'y a pas de débat, évidemment, à avoir.
01:14:14 On n'est pas là pour donner des opinions.
01:14:17 Juste, Rachel, peut-être pour commencer, rappeler à quel point c'est déchirant,
01:14:22 à quel point cette famille a totalement volé en éclats après ce drame déchirant.
01:14:26 On dit parfois de façon un peu triviale "mourir de chagrin"
01:14:30 et j'ai l'impression que c'est ce qui est arrivé à ce monsieur.
01:14:32 Oui, de toute façon, perdre un enfant, c'est l'inacceptable.
01:14:39 Sa fille de 12 ans, c'est l'intolérable, c'est l'insoutenable.
01:14:41 Et puis, perdre un enfant, c'est le fait que le reste de votre vie
01:14:47 se passe dans l'obscurité, en réalité, et que le temps,
01:14:50 et d'ailleurs, il le dit lorsque, enfin, ça a été dit lorsque 24 heures représentent 48 heures.
01:14:57 Alors, si vous permettez, je vais remettre cette citation.
01:14:59 C'était à nos confrères de TF1 en octobre 2023.
01:15:02 Il répondait au magazine 7 à 8 de mémoire et voilà ce qu'il disait.
01:15:06 Je vous rends tout de suite la parole, Rachel.
01:15:08 "Tout a volé en éclats. De toute façon, une journée, c'est 24 heures.
01:15:12 Pour moi, c'est 48 heures. J'y pense toujours et c'est normal.
01:15:15 J'y penserai toujours. Elle nous manquera, que ce soit à moi ou à ma femme.
01:15:19 Elle nous manquera toute la vie."
01:15:21 Je crois qu'il y avait une deuxième partie à lire.
01:15:25 En tout cas, il rappelait, voilà, "En vérité, la présumée coupable n'a pas enlevé que la vie de Lola.
01:15:29 Elle a enlevé une famille. Avec ma femme, on est en instance de divorce.
01:15:32 Je le vis très mal. Je suis en partie responsable parce que je suis triste
01:15:35 et je suis retombé dans ma douleur."
01:15:38 Monsieur Davier qui était retombé dans ses démons et qui était notamment la boisson.
01:15:44 Oui, c'est-à-dire qu'en fait, le jour de la mort de son enfant, il est mort aussi.
01:15:49 C'est-à-dire qu'il avait été, voilà, son cœur battait physiologiquement, organiquement,
01:15:55 mais qu'en réalité, il n'était plus là.
01:15:58 Et plonger dans cette souffrance-là, c'est difficile d'en parler.
01:16:03 Mais cette injustice, en fait, et puis le fait que la coupable ne reconnaisse absolument pas les faits,
01:16:11 et soit comme une forme d'impunité ou en tout cas morale de sa part.
01:16:20 Lola avait 12 ans, violée, torturée avant que son corps ne soit caché dans une malle.
01:16:24 Une femme d'Abiabé est la principale suspecte de cette affaire,
01:16:27 connue des services de police pour ses problèmes psychiatriques, sous OQTF.
01:16:31 Au moment des faits, elle est mise en examen pour meurtre, viol, acte de torture, actuellement incarcérée.
01:16:36 On ne vit plus, c'est vrai, maître Pardo, quand on a vécu un événement comme celui-ci.
01:16:41 Ce qui a touché cette famille, c'est un drame absolument terrible,
01:16:44 un drame qui se poursuit encore aujourd'hui avec ce nouveau décès.
01:16:49 J'avais vu, je crois, qu'il y a deux semaines, courant février, il y avait eu la reconstitution.
01:16:54 Oui, il y a quelques jours.
01:16:55 Une reconstitution dans une information judiciaire, c'est quelque chose qui peut être assez violent
01:17:00 pour les proches de la victime de revivre, d'aller voir précisément ce qu'il s'est passé.
01:17:05 En fait, il faut voir comment ça se déroule.
01:17:07 On essaye de reconstituer aussi précisément possible.
01:17:10 La famille est présente à cette reconstitution ?
01:17:12 Elle peut être présente, ou en tout cas, à mon avis, l'avocat était au moins là.
01:17:15 Mais rien que savoir, rien qu'on vous raconte, c'est déjà quelque chose qui est très, très lourd à porter.
01:17:21 Et pour moi, ce drame pose la question quand même de l'accompagnement qu'on offre aux familles de victimes,
01:17:26 de la considération qu'on offre aux victimes dans les procédures pénales.
01:17:30 Est-ce qu'on en fait suffisamment ? Est-ce qu'on leur accorde suffisamment de place ?
01:17:33 Je crois que c'est des questions qui peuvent se poser.
01:17:35 Et c'est aussi une affaire qui avait fait l'objet d'énormément de récupérations politiques à l'époque.
01:17:39 C'est vrai que quand il y a énormément d'attention médiatique, ça ajoute encore une autre dimension,
01:17:44 une autre forme parfois, un peu de violence psychologique à un dossier.
01:17:47 La France aurait dû être plus au côté encore de cette famille.
01:17:52 Je pose la question, il faut s'interroger.
01:17:53 Je crois que d'une façon générale, beaucoup de familles de victimes,
01:17:56 moi j'ai accompagné il n'y a pas si longtemps les parents de quelqu'un qui a été porté disparu,
01:18:00 ils avaient le sentiment de ne pas avoir assez d'accompagnement, de la justice, de ne pas être assez considérée.
01:18:05 Une justice plus humaine, c'est quelque chose qui doit tous nous mobiliser.
01:18:09 Je crois que c'est important parce que pour faire confiance à cette justice,
01:18:12 il faut que les citoyens se sentent considérés par elles.
01:18:15 De votre expérience, vous diriez que notre justice, dans des cas comme celui-là,
01:18:18 des cas similaires ou ceux qu'elle a, manque d'humanité ?
01:18:21 On le sait, pendant des années, la justice a manqué de moyens.
01:18:24 Alors aujourd'hui, on essaye de lui en donner davantage.
01:18:27 On n'a jamais eu une aussi grande promotion d'auditeurs de justice à l'ENM et de magistrats à l'ENM.
01:18:32 Donc tout ça va aller vers du mieux.
01:18:34 Demain, j'espère qu'on pourra encore davantage accorder de temps,
01:18:37 accorder de l'espace à ces personnes qui sont en souffrance et qui se tournent vers la justice.
01:18:41 Et moi, je trouve ça très important parce qu'en fait, si demain vous êtes victime de quelque chose
01:18:46 et que vous vous dites "ah non, ça ne va servir à rien, je ne vais pas aller voir la justice",
01:18:48 à ce moment-là, c'est tous les principes fondamentaux de l'État de droit et de la démocratie qui tombent.
01:18:53 C'est absolument central qu'on facilite, qu'on aide davantage les personnes qui vont se tourner vers la justice.
01:19:00 Pour moi, c'est absolument essentiel et je crois que ce drame met peut-être aussi le doigt là-dessus.
01:19:04 Éric Revelle, et puis un sentiment d'injustice, un drame accentué peut-être aussi par le fait
01:19:10 qu'il n'aurait jamais dû avoir lieu dans le sens où la présumée coupable était sous obligation de quitter le territoire français.
01:19:18 Je vous entends, Maître, mais pardonnez-moi, la récupération politique, ce n'est pas ce qui a tué ce père
01:19:23 et ce qui expliquera l'assassinat de cette jeune fille.
01:19:30 Le mot de son avocat est à la fois terrifiant et magnifique, son cœur était près de l'enfer.
01:19:35 Et je rajouterais, quand on assassine un enfant, on assassine aussi sa famille.
01:19:41 Et s'il n'y a pas débat sur la souffrance du père qui a visiblement rebasculé dans l'alcoolisme,
01:19:45 en revanche, pour moi, il y a un débat parce que combien de médias ont expliqué depuis hier
01:19:51 que le père de Lola était décédé de chagrin ? Très peu de médias l'ont dit.
01:19:57 Je n'y suis pas venu pour être honnête.
01:20:00 À part sur les réseaux sociaux, je n'ai vu aucun média mainstream, comme on dit, évoquer ce drame.
01:20:05 Si certains, et vous en faites indirectement partie, Maître, parlent de récupération politique,
01:20:10 cette récupération médiatique qui consiste à ne plus parler de Lola...
01:20:15 La fabrique du mensonge, titrée à un grand documentaire à l'époque sur l'affaire.
01:20:19 ...et à ne pas parler du fait que son père, qui avait repongé dans l'alcoolisme,
01:20:22 ait mort d'une crise cardiaque et est mort de chagrin,
01:20:24 cette récupération médiatique, d'une certaine manière, me sort par les oreilles.
01:20:30 Je pense qu'il y a deux sujets. D'abord, là, parler de la mort du père, en effet, vous l'avez dit...
01:20:35 Mais il s'imbrique les uns les autres, Nathan.
01:20:37 Ce que ce monsieur a vécu est absolument au-delà de l'imaginable.
01:20:42 Et en effet, quelque part, quelque chose de lui était mort dès la mort de sa fille,
01:20:48 dans des conditions particulièrement monstrueuses dont tout le monde se souvient.
01:20:51 La question de la récupération politique, c'est autre chose.
01:20:54 Et d'ailleurs, si ma mémoire est bonne, les proches de la famille de Lola,
01:20:57 il faudrait vérifier si le père lui-même avait demandé cela,
01:21:00 mais avait demandé à ce qu'il n'y ait pas de récupération.
01:21:03 Donc ça a été fait contre le gré de la famille de la victime.
01:21:07 Vous parliez du fait qu'il y a souvent une solitude...
01:21:09 Mais qu'est-ce qu'on appelle récupération politique ?
01:21:12 - Pardon, mais je... - Récupération politique ?
01:21:13 De prendre la parole en tant que com' ou femme politique
01:21:17 pour dire le dégoût qu'on a devant une affaire aussi sordide et injuste,
01:21:22 où est-ce qu'elle commence, la récupération ?
01:21:25 J'ai du mal à définir.
01:21:27 On disait tout à l'heure sur les agriculteurs que la politique, elle était sale,
01:21:30 qu'il y a aussi toute cette face cachée qui a été montrée par Baron Noir,
01:21:34 la petite politique vraiment mesquine, médiocre,
01:21:36 être prêt à tout pour attirer l'attention.
01:21:39 Il y a des gens aujourd'hui, de tous les côtés d'ailleurs,
01:21:42 qui se font les charognards des faits tragiques,
01:21:45 qui fonctionnent comme ça.
01:21:46 Quand ils voient un fait tragique qui va, entre guillemets, dans leur sens,
01:21:49 qui n'en ont rien à faire de la souffrance des familles de victimes,
01:21:51 quand les parents de la petite fille qui est morte disent
01:21:54 "Lâchez-nous, arrêtez avec ça, on veut du silence",
01:21:56 qui rajoutent du bruit sur du bruit,
01:21:58 je ne dis pas que c'est eux qui ont tué le père de Lola,
01:22:01 mais je dis juste que c'est profondément indigne.
01:22:03 Je ne pense pas que ce soit le jour pour dire ça,
01:22:04 parce que là on parle du père de Lola.
01:22:05 – C'est ce que j'étais en train de me dire aussi.
01:22:06 – Vous étiez en train de parler tout à l'heure,
01:22:08 c'est pour ça que je rebondis sur ce que vous disiez.
01:22:09 Moi, je n'en aurais pas parlé spontanément.
01:22:11 Mais justement, cette histoire de récupération politique,
01:22:13 vraiment, ça doit nous interroger.
01:22:15 Moi, je pense, mon école éthique personnelle,
01:22:17 c'est d'estimer que quand il y a quelque chose de dramatique,
01:22:19 de terrible, ça doit appeler le silence.
01:22:21 Et s'il y a une parole, c'est une parole vraiment,
01:22:23 mais qui doit se faire en remuant sa langue
01:22:26 dix fois, vingt fois, trente fois dans sa bouche avant de parler.
01:22:28 Et pas les hurlements.
01:22:28 – Restons peut-être pour ce soir sur la mémoire de cette petite fille,
01:22:32 celle de son père, Bruno Cardo.
01:22:36 Je le disais, vous êtes évidemment invité à donner votre avis,
01:22:40 à exprimer ce que vous ressentez.
01:22:42 – On est des hommes, des gens de valeur,
01:22:44 et je crois qu'on a perdu le respect.
01:22:46 Dans notre société française, on ne respecte plus rien.
01:22:48 C'est ce que vous dites là.
01:22:49 C'est le point qui me vient là tout de suite.
01:22:52 Manque de respect.
01:22:52 – L'avocate Clotilde Lepetit, l'avocate de la famille de Lola,
01:22:55 précise d'ailleurs dans son communiqué
01:22:57 que les proches de l'adolescente ne feront pas de commentaire
01:23:00 et elle demande aux médias de respecter le deuil.
01:23:02 Donc voilà, moi, je voulais qu'on évoque ce sujet
01:23:06 pour rappeler le drame qui est vécu par cette famille,
01:23:10 intolérable pour quiconque le vivrait.
01:23:14 Souhaiter que ce monsieur repose en paix aux côtés de sa fille,
01:23:16 qu'il la retrouve pour mettre fin à ses tourments
01:23:19 et espérons que des drames comme celui-ci ne se reproduisent pas,
01:23:23 même si ça semble être un vœu pieux quand je le dis.
01:23:26 Autre sujet sans transition, comme on dit dans ces cas-là,
01:23:29 Majoub Majoubi, c'est un nom que l'on commence à connaître
01:23:32 les uns et les autres, expulsé du territoire français vers la Tunisie
01:23:34 moins de 12 heures après son interpellation jeudi dernier.
01:23:37 L'imam de Bagnole-sur-Seize dans le Gard
01:23:38 est accusé de propos contraires aux valeurs de la République.
01:23:41 Il dit vouloir retourner en France,
01:23:42 vouloir tout faire pour retourner en France par voie légale, juridique.
01:23:47 Il assure qu'il va donc saisir la justice, pense dans ce temps.
01:23:49 L'imam expulsé peut, comme beaucoup d'autres d'ailleurs dans ce cas-là,
01:23:54 parce que c'est un thème un peu plus général
01:23:55 que je voudrais évoquer avec vous, compter sur de nombreux soutiens.
01:23:58 Je parle du CCIE, anciennement CCIF, la Ligue des droits de l'homme,
01:24:02 le MRAP, les associations, les militants antiracistes,
01:24:05 certains politiques qui multiplient les procédures devant les tribunaux
01:24:09 contre les fameux lanceurs d'alerte de l'islamisme radical.
01:24:12 Explication, Cylia Gruyère, puis on discute tous ensemble.
01:24:15 Florence Bergeau-Blacler, Bernard Rougier, Pascal Bruckner,
01:24:21 tous sont un point commun.
01:24:22 Ils ont été attaqués en justice pour avoir dénoncé l'islamisme.
01:24:26 Derrière ces plaintes, des associations,
01:24:28 des militants antiracistes comme Roqueille Diallo
01:24:31 ou simplement des personnes citées dans les études.
01:24:33 Dans le cas du client que je défends,
01:24:36 ce sont des gens qui sont un peu, pas forcément des gens connus,
01:24:40 mais c'est des gens cités dans des travaux de recherche
01:24:44 et comme représentants d'une certaine forme d'islamisme,
01:24:48 en l'occurrence le frérisme.
01:24:49 Cette avocate défend Bernard Rougier,
01:24:52 auteur de "Territoires conquis de l'islamisme".
01:24:54 Après la parution du livre, il a été visé par cinq plaintes.
01:24:58 Une déposée par le collectif "Urgence la police assassine"
01:25:02 proche du parti des indigènes de la République.
01:25:04 Une autre par l'union islamique des Yvelines
01:25:07 en charge de la grande mosquée de Mantes-la-Jolie
01:25:09 qui avait été pointée du doigt dans le livre.
01:25:11 Ou encore une déposée par l'un des acteurs
01:25:14 de la campagne municipale à Saint-Denis.
01:25:16 Une multiplication des plaintes que certains appellent "Jihad judiciaire".
01:25:20 Une mise en cause qui fait l'objet de multiples procédures
01:25:23 et que sa caractéristique c'est qu'à chaque fois,
01:25:26 c'est qu'ils se misent en cause en fait,
01:25:28 cherchent à dévoiler, à être lanceurs d'alerte
01:25:33 sur la manière dont l'islamisme progresse en France.
01:25:36 Oui, on peut, lui, il a la sensation de faire l'objet d'une jihad.
01:25:40 Et ces associations qui soutiennent les plaignants
01:25:43 sont souvent subventionnées, comme la Ligue des droits de l'homme
01:25:46 ou encore le mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples.
01:25:50 - Rachane Khan, un commentaire sur ce sujet.
01:25:53 Il faut s'inquiéter du rapport de force qui grandit dans notre société.
01:25:56 - Ah oui, il faut s'en inquiéter, ça c'est certain.
01:25:59 Après, il y a quelque chose qui me révolte absolument,
01:26:01 c'est le fait que ce monsieur, qui est un ennemi de la République,
01:26:05 se déclare militant anti-racisme.
01:26:09 Et comment le militantisme anti-racisme...
01:26:13 - Inversion des valeurs.
01:26:14 - Non, est devenu le cheval de Troie en fait,
01:26:16 pour lutter au fond contre l'humanisme, l'universalisme,
01:26:22 la laïcité, nos principes fondamentaux.
01:26:24 Et ça, il faut vraiment le mettre à jour.
01:26:26 C'est-à-dire, c'est pas parce qu'on se décrit comme militant anti-racisme
01:26:30 que la République ne va pas être unie et debout contre ce genre de personnes.
01:26:34 - Peut-être est-il bon de rappeler que l'islamophobie dans ce pays
01:26:36 tue surtout d'abord ceux qui en sont accusés.
01:26:38 - Ça c'est certain.
01:26:39 - Juste une chose, si ce monsieur n'aime pas le nationalisme,
01:26:43 n'aime pas les drapeaux, n'aime pas le racisme...
01:26:45 - N'aime pas les femmes ?
01:26:47 - Oui, mais en l'occurrence, il pourrait critiquer le président tunisien.
01:26:50 Ce serait intéressant de voir, parce que s'il n'aime pas ça,
01:26:54 il est servi là-bas.
01:26:55 Il y a un président qui est un fou furieux.
01:26:57 - Je ne suis pas sûr qu'il soit juste exclu.
01:26:59 - Oui, ce serait intéressant de voir ce qui se passe.
01:27:00 Un président qui vous dit quand il y a un orage que c'est l'orage Daniel,
01:27:04 l'ouragan Daniel qui est envoyé par les sionistes fabriqués par Israël,
01:27:08 qui a créé toutes les conditions constitutionnelles
01:27:12 pour pouvoir prendre le pouvoir de manière quasiment définitive,
01:27:15 qui réduit la liberté d'expression, qui impose un nationalisme violent,
01:27:19 qui est raciste...
01:27:20 - Après, il n'a pas envie de rester en Tunisie, Mahdi Mahmoud.
01:27:22 Il veut tout faire pour rentrer en France.
01:27:24 - Bien sûr, mais c'est intéressant.
01:27:25 Qui est raciste envers les migrants africains,
01:27:27 qui est subsaharien et qui a détruit la Tunisie.
01:27:31 Moi, j'aimerais bien avoir l'avis de ce monsieur
01:27:32 sur le drapeau de la Tunisie,
01:27:34 en tel qu'il est porté aujourd'hui par le président actuel.
01:27:36 Juste une chose, moi, je n'étais pas forcément pour l'expulsion
01:27:39 parce qu'en plus, comme ce monsieur est sur les réseaux sociaux,
01:27:41 ça ne change rien au fait.
01:27:42 - Il y a des symboles.
01:27:43 Il y a un moment, il faut peut-être savoir se faire respecter en tant qu'État aussi.
01:27:46 - Oui, mais en tout cas, je pense que ce n'est pas les bonnes armes.
01:27:49 Mais ce qui me choque, c'est que ce monsieur-là,
01:27:51 il devrait dire "je vais tout faire pour me faire pardonner" à la limite.
01:27:53 S'il était sincère.
01:27:54 - Oui, mais sinon, il nie les faits.
01:27:56 Donc, s'il dit qu'il se fait pardonner,
01:27:58 ça veut dire qu'il avoue sa faute.
01:27:59 - À la limite, s'il veut nier pour enlever le malentendu,
01:28:02 pour prouver que je suis de bonne volonté,
01:28:04 c'est particulièrement significatif.
01:28:05 Mais encore une fois, je l'attends sur l'autoritarisme en Tunisie.
01:28:07 Ce sera intéressant.
01:28:08 - J'entends quelques questions sur ce sujet.
01:28:09 23h30, on fait d'abord un rappel de l'actualité avec Maureen Vidal.
01:28:12 - À l'occasion des 60 ans du Salon de l'agriculture,
01:28:19 Gabriel Attal s'est rendu sur place ce soir pour un dîner.
01:28:23 Lors d'une prise de parole, le Premier ministre est revenu
01:28:25 sur la crise agricole qui frappe le pays depuis plusieurs semaines.
01:28:29 Il a mis en garde contre le cirque médiatique, politique et militant
01:28:32 au lendemain d'une inauguration chaotique par Emmanuel Macron
01:28:36 et de la visite aujourd'hui du leader du Rassemblement national,
01:28:39 Jordan Bardella.
01:28:40 "La victoire de l'Ukraine dépend de l'Occident",
01:28:43 Volodymyr Zelensky s'est exprimé lors d'une conférence de presse à Kiev.
01:28:47 Le président ukrainien attend des armes et munitions
01:28:50 de ses alliés occidentaux.
01:28:51 Il a déclaré être sûr que le Congrès américain finirait
01:28:55 par approuver une aide tant attendue.
01:28:58 Enfin, au Burkina Faso, au moins 15 personnes ont été tuées
01:29:01 dans une attaque en pleine messe dans une église catholique.
01:29:04 Le président a dit souhaiter la paix et la sécurité au Burkina,
01:29:08 fustigeant ceux qui continuent de semer la mort et la désolation.
01:29:12 Depuis 2015, le pays est confronté à des violences djihadistes
01:29:14 attribuées à des mouvements affiliés à Al-Qaïda
01:29:17 et au groupe État islamique qui ont fait près de 20 000 morts
01:29:19 et plus de 2 millions de déplacés.
01:29:23 Merci Maureen.
01:29:23 Manon Aubry, qui était sur notre antenne vendredi,
01:29:26 tête de liste LFI aux prochaines élections européennes,
01:29:29 estime que le contradictoire n'a pas été respecté
01:29:32 dans la procédure d'expulsion de l'imam Mahjoub.
01:29:35 Écoutez-la.
01:29:36 On a un petit souci ?
01:29:40 Est-ce qu'elle est là, Mme Aubry ?
01:29:42 Mme Aubry ?
01:29:44 Mme Aubry ?
01:29:45 Je n'ai jamais défendu les intégristes religieux.
01:29:48 Ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer,
01:29:50 quelle que soit la religion.
01:29:51 Maintenant, il y a un État de droit à respecter dans notre pays.
01:29:56 Vous savez, Gérard Darmanin est assez coutumier
01:30:00 des coups de communication où il annonce des choses
01:30:03 et après, ça ne tient pas en procédure administrative.
01:30:06 On se souvient qu'il avait annoncé de manière tonitruante
01:30:09 la dissolution des soulèvements de la terre
01:30:11 et qu'ensuite, ça avait été cassé en justice
01:30:13 parce que, précisément, ça n'avait pas respecté
01:30:15 les règles de l'État de droit.
01:30:17 Eric Reval, ces associations, ces politiques
01:30:19 qui font des procès en islamophobie à tout bout de champ,
01:30:22 qu'est-ce qu'elles cherchent ?
01:30:23 Elles cherchent à faire travailler des avocats
01:30:25 qui empochent les honoraires, par exemple.
01:30:28 C'est une possibilité.
01:30:29 C'est un peu assassinique.
01:30:30 Oui, il faut l'être un peu
01:30:32 parce que les politiques le sont quand même
01:30:34 à longueur de semaines et de journées.
01:30:35 Mais quand j'entends Mme Aubry qui dit
01:30:37 qu'il faut quand même respecter l'État de droit,
01:30:39 pardonnez-moi, mais s'il y a bien un pays
01:30:40 dans lequel on respecte l'État de droit
01:30:43 jusque, c'est y compris parfois en crevé,
01:30:47 c'est bien quand même notre cher et vieux
01:30:50 et beau pays qu'est la France.
01:30:52 Bon, et puis j'écoutais avec beaucoup d'attention Nathan,
01:30:55 mais Nathan, pardonnez-moi,
01:30:57 mais vous êtes quand même d'une naïveté confondante.
01:31:00 Vous demandez si ce monsieur s'était excusé,
01:31:03 on aurait pu lui pardonner.
01:31:04 Mais vous voyez bien que...
01:31:05 Il faut t'avouer.
01:31:06 Mais non, mais attendez,
01:31:08 on parle d'un phénomène,
01:31:10 on parle d'un phénomène qui ne tient pas
01:31:13 que sur un seul individu, mon cher Nathan,
01:31:15 vous le savez bien.
01:31:15 C'est ça, c'est vers là que je voulais aller.
01:31:17 Avec une vraie quand même lame de fond dans ce pays,
01:31:20 on va se dire les choses.
01:31:21 Donc imaginez qu'il suffirait que ce monsieur dise
01:31:24 "C'est pas exactement ce que j'ai voulu dire"
01:31:26 ou "Il y a un petit quiproquo dans ce que j'ai dit,
01:31:28 est-ce que je peux rentrer dans un pays
01:31:31 que je montre du doigt,
01:31:33 que je condamne dans mes prêches ?"
01:31:34 Mais attendez, mais là, c'est plus tendre la joue gauche
01:31:37 après avoir été baffé sur la joue droite.
01:31:40 Non mais c'est pas ce que je dis.
01:31:41 Mais le problème, je disais que c'était symptomatique
01:31:43 que sa seule réaction était de dire
01:31:44 qu'il voulait tout faire pour revenir
01:31:46 et pas tout faire pour devenir président.
01:31:47 Mais parce qu'il est mieux en France qu'il est en Tunisie
01:31:49 pour les raisons que vous avez notées.
01:31:50 Bien sûr, mais je le disais sans naïveté.
01:31:51 Je vois bien.
01:31:53 Le problème à travers ça, Rachel Khan,
01:31:54 c'est que là, pour faire une mauvaise métaphore,
01:31:56 on a coupé un arbre,
01:31:57 mais ça ne change absolument rien à la topographie de la forêt.
01:32:01 Et le problème, c'est que ce pays, la France,
01:32:03 le modèle occidental en général,
01:32:06 n'évoque petit à petit plus rien
01:32:08 à une partie grandissante de la population
01:32:10 avec les conséquences que l'on connaît.
01:32:12 Oui, mais Nathan soulevé la question des réseaux sociaux
01:32:16 et ce n'est pas négligeable.
01:32:17 Bien sûr.
01:32:18 Et notamment aussi des ingérences étrangères via les réseaux sociaux.
01:32:22 C'est tout un microcosme.
01:32:23 Exactement.
01:32:23 Mais moi, j'en veux énormément à nos représentants
01:32:27 élus de la République chez LFI et Manon Aubry,
01:32:31 en fait, qui joue un jeu extrêmement dangereux,
01:32:35 qui nous parle de l'état de droit.
01:32:37 Alors même que ce monsieur qui faisait un prêt,
01:32:40 j'étais en train de cracher sur le drapeau français.
01:32:43 C'est intolérable et c'est irresponsable.
01:32:46 Vous avez peur pour la France ?
01:32:48 Non, parce qu'on est là.
01:32:50 Mais il faut qu'on soit là et surtout qu'on ne se laisse pas
01:32:55 instrumentaliser par des intimidations.
01:32:57 Et ce n'est pas parce qu'on nous sort islamophobie,
01:32:59 islamophobie à tout bout de champ
01:33:00 qu'on ne va pas défendre les valeurs de la République
01:33:02 et les principes républicains
01:33:04 et ce qui fait l'humanisme, l'universalisme,
01:33:06 la lutte contre l'antisémitisme, le droit des femmes, etc.
01:33:09 Mais attendez, j'aimerais quand même reciter la phrase exacte
01:33:11 de monsieur Majoubi, parce que là, s'il y a l'ombre d'un quiproquo,
01:33:13 il faut m'expliquer ce que c'est qu'un quiproquo.
01:33:15 Il a qualifié le drapeau français de satanique,
01:33:18 sans valeur auprès de l'Allah.
01:33:19 Sans valeur, alors oui, on est tous à temps.
01:33:23 Mais personne ne cherche à réhabiliter
01:33:26 monsieur Majoubi ce soir, j'ai l'impression.
01:33:28 Il n'a pas besoin de faire d'excuses.
01:33:30 Il l'a dit, il l'a dit.
01:33:31 C'est bon.
01:33:32 Il nous reste une dizaine de minutes.
01:33:33 Je voudrais évoquer un petit sujet encore,
01:33:36 enfin un ou deux petits sujets d'ailleurs ensemble.
01:33:39 La fonction de maire d'Elu, encore dégradée,
01:33:40 cette fois-ci dans le nord de la France.
01:33:42 Ça s'est passé dans la commune d'Antey,
01:33:44 où le maire a été menacé de mort,
01:33:47 insulté semble-t-il par des squatters.
01:33:50 Aujourd'hui, il y avait une mobilisation de la population
01:33:52 autour de lui, autour de l'Elu,
01:33:53 parce qu'il envisage de démissionner
01:33:56 du conseil municipal de sa ville.
01:33:57 Yael Benhamou était sur place pour ces news.
01:34:01 Nous sommes à Antey, dans un village dans le nord de la France,
01:34:04 devant la mairie.
01:34:05 Ici, 1300 habitants.
01:34:08 À la fin de la matinée, une centaine d'entre eux
01:34:10 et une dizaine d'élus de communes aux alentours
01:34:12 se sont réunis autour du maire du village.
01:34:15 Il y a une semaine, il a été agressé verbalement par un habitant.
01:34:19 Le maire raconte avoir été menacé de mort,
01:34:21 ainsi que sa famille, des menaces de viol,
01:34:23 aussi contre son épouse,
01:34:25 des faits contestés par l'habitant en question.
01:34:27 Mais cette altercation a marqué tous les esprits ici à Antey.
01:34:32 Ça va de pire en pire, au niveau des incivilités, etc.
01:34:38 Et là, ça s'adresse en plus au maire, c'est encore plus grave.
01:34:41 Menacer de mort une personne, en particulier un élu,
01:34:46 mais une personne de façon générale,
01:34:48 on passe vraiment un cap.
01:34:49 Et on a vu vraiment une évolution depuis ces derniers mois,
01:34:53 ces dernières années, et ça ne va pas forcément dans le bon sens.
01:34:56 Donc c'était très important de soutenir aujourd'hui notre maire.
01:34:59 On voulait venir soutenir le maire et la commune
01:35:03 par rapport à ces écarts, ces problématiques.
01:35:08 De se dire que nous, on est tous ensemble
01:35:12 pour vivre le plus paisiblement possible.
01:35:15 Pour les habitants d'Antey, un cap a été franchi
01:35:18 et ils ne veulent pas que ce genre d'acte reste impuni chez eux.
01:35:21 J'aimerais que vous lisiez avec moi ce que disait le maire
01:35:23 ces dernières heures également pour rappeler sa situation.
01:35:25 Si ça ne bouge pas maintenant, je démissionnerai.
01:35:28 Je n'ai pas signé pour me faire insulter et agresser.
01:35:30 Moi, je veux que mon village reste un village où on se sent bien.
01:35:34 C'est tout ce que je veux.
01:35:35 C'est ce qu'on appelle un cri du cœur.
01:35:37 Éric ou Maître, oui ?
01:35:39 Oui, on le voit.
01:35:41 D'abord, je voudrais lui apporter vraiment tout mon soutien, évidemment.
01:35:44 Et on voit, les violences contre les élus augmentent.
01:35:47 Elles ont augmenté de 33 % en 2022.
01:35:50 Et je crois que c'est essentiel absolument d'y apporter une réponse.
01:35:54 Alors, il y a ces violences, ces menaces physiques ou verbales.
01:35:58 Et là, en l'occurrence, il a été menacé de mort et son épouse,
01:36:00 je crois, menacée de viol, il me semble.
01:36:02 Ce n'est pas rien.
01:36:03 Elle dit qu'elle a peur maintenant, quand elle sort promener son chien, etc.
01:36:06 Et je crois qu'aussi, il faut s'attaquer aux violences en ligne,
01:36:09 aux phénomènes de cyber harcèlement qui visent beaucoup les personnalités politiques.
01:36:13 Récemment, la maire de Romain-sur-Isère, qui a témoigné longuement
01:36:16 sur des menaces de décapitation insupportables qu'elle recevait.
01:36:19 De nombreuses élus LFI en avaient parlé.
01:36:21 Yael Brown-Pivet en a beaucoup parlé.
01:36:23 Et en fait, c'est un sujet...
01:36:25 Qu'est-ce que ça dit de notre démocratie ?
01:36:26 Moi, je trouve ça très inquiétant,
01:36:28 puisqu'en fait, ça va dissuader des personnes de s'engager aux politiques.
01:36:30 Ça vient aussi brider la liberté d'expression.
01:36:33 Souvent, on oppose, on dit il ne faut pas réguler pour préserver la liberté d'expression.
01:36:37 Mais moi, je crois que si on ne régule pas mieux les réseaux sociaux
01:36:39 et l'espace numérique au sens large, c'est la liberté d'expression...
01:36:42 Comment est-ce que vous voulez réguler des milliards de messages échangés
01:36:45 sur la planète dans des fractions de secondes ?
01:36:47 Non, mais il y a des solutions, il y a des choses qui se passent.
01:36:49 Là, il y a quand même une régulation...
01:36:51 On voit que le chef de l'État en a parlé récemment.
01:36:53 C'est une priorité de contrôler les écrans.
01:36:55 C'est un poison pour notre jeunesse.
01:36:57 Les jeunes passent en moyenne deux heures par jour sur TikTok.
01:37:00 40 % de la population s'informe uniquement sur les réseaux sociaux.
01:37:03 C'est un combat difficile.
01:37:04 C'est une urgence.
01:37:05 Mais c'est une urgence démocratique majeure
01:37:07 pour permettre à chacun de s'exprimer vraiment librement
01:37:10 et que ce ne soit pas la loi du plus fort qui y règne.
01:37:12 Et moi, je veux quand même le dire, en l'occurrence, là, c'est un homme, le maire,
01:37:15 mais souvent, ces violences sur les réseaux sociaux,
01:37:16 elles visent beaucoup les femmes, beaucoup les femmes politiques.
01:37:19 Et je crois que c'est important que des femmes politiques continuent de s'engager.
01:37:23 Et pour autant, il y aurait beaucoup de raisons de ne pas vouloir le faire,
01:37:26 parce que quand on voit ce qui se passe, c'est quand même d'une certaine violence.
01:37:28 En plus, en général, elles sont visées non pas sur leurs idées,
01:37:32 mais sur leur physique, leur sexualité et j'en passe.
01:37:35 Nathan et Rachel.
01:37:36 Oui, je pense que c'est une expérience qu'on a peut-être tous et toutes pu faire,
01:37:40 notamment à la télévision.
01:37:41 C'est intéressant.
01:37:41 Moi, j'ai souvent remarqué qu'en débattant avec un invité politique,
01:37:45 on le voyait en temps réel recevoir...
01:37:48 Mais là, qui plus est, il y a cette figure d'autorité.
01:37:50 Le maire, c'était sacré.
01:37:51 Bien sûr, mais en tout cas, moi, c'est des choses qui m'ont marqué.
01:37:54 C'est vrai de voir en temps réel la personne recevoir des milliers d'insultes,
01:37:57 pas lire, changer de visage, changer même peut-être de débit de voix, etc.
01:38:02 au cours de l'émission.
01:38:03 Alors ça, c'est à l'échelle nationale.
01:38:04 C'est vrai.
01:38:05 Ensuite, pour les élus de plus petites communes,
01:38:07 c'est peut-être des échelles moins importantes.
01:38:09 Mais c'est un phénomène qui est marquant.
01:38:10 Là où je mettrais peut-être...
01:38:11 Et oui, les réseaux sociaux, globalement, c'est extrêmement inquiétant.
01:38:14 Et puis, il y a un phénomène de polarisation.
01:38:16 Ça, on est tous d'accord.
01:38:17 Là où je mettrais peut-être une nuance, c'est quand même...
01:38:19 Il faut voir que dans l'histoire de France,
01:38:22 ce phénomène-là n'a pas attendu les écrans.
01:38:24 Que ça existait du temps du papier, que ça existait du temps de la chirurgie...
01:38:27 Oui, mais il y a une instantanéité et un phénomène de masse qui n'existait pas.
01:38:30 Oui, mais quand même, la tradition, par exemple, des mazarinades,
01:38:33 c'était pas rien.
01:38:34 Et c'était des textes humiliants qu'on écrivait sur Mazarin.
01:38:37 C'était pas un phénomène qui était vraiment marginal.
01:38:40 Donc, je pense qu'il faut aussi voir qu'il y a une haine anti-élu,
01:38:43 qu'il faut la condamner, qu'il faut la réguler, etc.
01:38:45 Mais qu'il faut ensuite se demander...
01:38:46 De l'autorité en général.
01:38:47 De quelle passion est-elle la pathologie ?
01:38:50 Et peut-être, est-ce qu'il y a trop de verticalité aussi ?
01:38:53 Est-ce que peut-être aussi les élus...
01:38:54 Où il n'y en a pas assez ?
01:38:55 N'écoutent pas la feur...
01:38:56 Est-ce qu'il n'y en a pas assez ?
01:38:57 Et que les petits élus se prennent tout du coup en plein dans la figure
01:39:00 parce qu'ils sont l'incarnation de l'État à échelle humaine ?
01:39:02 Je pense qu'il faut se poser toutes ces questions.
01:39:04 Et juste une petite anecdote, vous savez qu'à Rome, le Triunfus,
01:39:07 donc c'était le moment où le général des armées était célébré comme un dieu.
01:39:11 Oui, je me souviens.
01:39:12 Eh bien, on mettait des slogans où on se foutait de sa gueule.
01:39:16 Par exemple, Jules César, on écrivait "l'homme de toutes les femmes,
01:39:20 femme de toutes les hommes".
01:39:21 Et on mettait ça au moment de son Triunfus.
01:39:23 Si vous voulez montrer qu'on humiliait la personne au moment où on la célébrait
01:39:27 et ça permettait d'empêcher, de conjurer un peu le phénomène de Haine,
01:39:30 ce qui n'a pas empêché César de se faire assassiner.
01:39:32 Vous êtes abonné au compte Twitter de César ?
01:39:34 Non, mais ce serait une bonne idée.
01:39:36 Quelque part, vous êtes le César de cette émission.
01:39:38 Oui, merci.
01:39:39 Et vous, vous êtes un canon, César, dans cette émission.
01:39:42 Pardon, ça va dans n'importe quel sens.
01:39:45 Rachel Kahn, remettez un petit peu de sérieux dans ce débat.
01:39:48 Qui voudra encore porter une écharpe de mer ?
01:39:50 Et voilà, c'est ça la question.
01:39:52 Effectivement, crise de l'autorité.
01:39:55 Mais moi, ce qui me frappe réellement, c'est qu'on parle souvent de la nécessité
01:40:00 du maillage territorial dans les services publics, pour les transports,
01:40:04 pour les écoles, pour les hôpitaux, pour l'intérêt général,
01:40:08 pour faire en sorte que notre pays aille bien.
01:40:10 Aujourd'hui, c'est comme s'il y avait un maillage territorial de la violence.
01:40:14 Vous vous rendez compte ?
01:40:14 Ce maire d'une petite ville du Nord qui a peur.
01:40:18 Et alors, on revient finalement à notre sujet...
01:40:21 De squatters.
01:40:22 Enfin, des squatters, mais surtout notre sujet introductif
01:40:25 sur la question des droits des femmes.
01:40:27 On attaque ce maire et on se sent obligé, dans cette violence-là,
01:40:30 d'appeler au viol de sa femme.
01:40:33 Mais dans quel monde décivilisé vivons-nous ?
01:40:37 Les gens n'acceptent plus qu'on leur impose quelques règles.
01:40:42 Quelques règles, l'autorité, la hiérarchie, l'ordre.
01:40:47 Et puis pour revenir...
01:40:48 Nathan a dit qu'il faudrait moins de verticalité.
01:40:49 J'ai répondu un peu à l'état qu'il en faudrait peut-être plus.
01:40:51 Moi, je pense qu'il en faudrait un peu plus et surtout de remettre en place
01:40:56 ce qui est sacré.
01:40:57 Un élu, c'est sacré.
01:40:59 Les agriculteurs, c'est sacré.
01:41:00 Les policiers, c'est sacré.
01:41:03 Ensuite, les professeurs, c'est sacré pour le fonctionnement de notre société.
01:41:09 Et après, sur la question des réseaux sociaux,
01:41:12 on parlait souvent des territoires perdus de la République.
01:41:15 Je pense que nous sommes dans des territoires perdus du numérique
01:41:20 à travers ces réseaux sociaux, moi aussi.
01:41:24 Et en fait, il faut que l'État ait du courage.
01:41:26 Il a peur d'être pointé du doigt en tant que censeur.
01:41:29 Je pense que pour nous-mêmes et que pour nos plus jeunes,
01:41:31 il va falloir réguler très fortement le numérique.
01:41:34 Si ça continue comme ça, ça va finir par ressembler à l'inassistance
01:41:36 à personne en danger parce que notre jeunesse,
01:41:39 en partie en tout cas, est en train de se perdre.
01:41:41 Les réseaux sociaux, c'est des accélérateurs pour tout.
01:41:45 Donc oui, je suis au conseil municipal, je vois très bien de quel sujet on parle.
01:41:48 Il n'y a pas plus un gras que la place du maire,
01:41:50 alors que c'est le premier maillon de la République.
01:41:51 Il est en première ligne.
01:41:53 D'ailleurs, nous, on le voit beaucoup sur tous nos sujets de problèmes de riverain,
01:41:55 tout ça, on les règle à travers le maire.
01:41:57 C'est très ingrat. En fait, ça ne va jamais.
01:41:59 Ça ne va jamais.
01:42:00 - Et quand même, il y a les élections européennes qui arrivent
01:42:03 et je crois que c'est un enjeu, cette régulation numérique,
01:42:06 la souveraineté numérique européenne dont il va falloir parler,
01:42:09 qu'il va falloir mettre dans le débat parce que c'est à cette échelle-là
01:42:12 qu'on peut peser face à ces grandes plateformes numériques étrangères.
01:42:16 Et donc, il faudra être ambitieux, comme on l'a été avec cette régulation numérique
01:42:20 qui s'appelle le Digital Services Act,
01:42:22 pour devenir les leaders de la régulation et imposer nos règles, nos lois.
01:42:26 - Et puis, on disait, Emmanuel Macron s'est saisi du sujet.
01:42:28 Il faut joindre la parole aux actes absolument.
01:42:31 - Il s'est saisi du sujet et c'est le seul, par exemple,
01:42:33 pendant la dernière campagne présidentielle,
01:42:34 c'était le seul à parler de cyberharcèlement.
01:42:36 - Oui, il a fait des choses.
01:42:38 C'est bien d'alerter la population.
01:42:40 Maintenant, il faut vraiment légiférer.
01:42:41 - Il y a un projet de loi qui va bientôt être adopté.
01:42:44 Normalement, le projet de loi, c'est qu'il faut réguler l'espace numérique.
01:42:47 On avance. Il y a des choses qui sont faites.
01:42:48 Maintenant, il faut que ce soit en effet mis en œuvre et que ça aille encore plus loin.
01:42:50 Évidemment, on est encore loin du compte.
01:42:52 - Et puis, on souhaite aussi que cette mobilisation aujourd'hui à Anterre
01:42:55 donne un petit peu de baume au cœur à ce maire et qu'il va revenir sur sa décision
01:42:59 et continuer d'officier pour ce qui est le plus beau mandat parmi les mandats,
01:43:04 celui de maire.
01:43:06 Il nous reste deux minutes.
01:43:07 Je ne souhaitais absolument pas vous quitter.
01:43:10 Regardez la tête que vous faites.
01:43:12 - Il a une tête.
01:43:14 - Justement, je veux vous en donner le sourire.
01:43:15 Il me regarde.
01:43:17 Il a une tête d'enterrement, Éric Rommel.
01:43:18 - Juste un truc avant qu'on parle du sujet.
01:43:20 Vous savez que quand Brutus assassine César sur les marches du Sénat,
01:43:24 César dit "tu ququemifili", toi aussi mon fils.
01:43:27 Tu ququemifili.
01:43:30 Tu ququemifili.
01:43:31 Oui, oui.
01:43:32 - Je parle sous le contrôle du Sénat.
01:43:34 - Oui, Nathan.
01:43:35 Est-ce qu'on ne finirait pas l'émission en latin ?
01:43:36 - Non, tantôt, c'est les tiens.
01:43:39 - Oui.
01:43:40 Allez, à Jacques Thaës.
01:43:41 Bon, est-ce que je peux enchaîner ?
01:43:43 - Oui.
01:43:44 - Je vais vous redonner le sourire.
01:43:46 Enfin, Éric, il l'a déjà, mais à tout le monde.
01:43:48 Je voudrais vous montrer deux nouvelles plaques de rue
01:43:51 qui ont été récemment installées pour signaler l'avenue Pierre Curie.
01:43:54 Pour l'instant, aucun problème.
01:43:56 Sauf que si vous levez les yeux, ça pique.
01:43:58 Oui, c'est du Curie.
01:44:00 Contacté hier avant 16h, le cabinet de la mairie de Carcassonne
01:44:05 indiquait se renseigner.
01:44:06 Vers 16h30, ce même jour, les deux panneaux étaient enlevés
01:44:09 par les services techniques de la commune.
01:44:11 La mairie indique en fin d'après-midi que ceux-ci seront changés dès lundi.
01:44:14 Ça pique les yeux, mais en même temps, pour du Curie, c'est assez logique.
01:44:18 Donc chacun aura évidemment compris que Pierre Curie s'écrit Q-U-E.
01:44:22 Il est tard, pardon.
01:44:25 C-U-R-I-E, vous voyez, je tombe moi-même dans le piège.
01:44:29 Bon, on ne va pas taper sur la commune de Carcassonne,
01:44:33 on va plaider l'erreur de...
01:44:36 Le lapsus.
01:44:36 Le lapsus, oui, ça fera...
01:44:38 Le quiproquo.
01:44:39 Remettez-moi ça, c'est quand même exceptionnel.
01:44:42 Rue Pierre Curie, Q-E.
01:44:43 Oh, mais c'est pas fou !
01:44:45 C-U-R-I-E.
01:44:47 Nathan, quand dit l'écrivain que vous êtes ?
01:44:49 Non, c'est drôle, ça me fait penser, vous savez...
01:44:51 Il l'aurait fait exprès, il aurait voulu le faire exprès, il ne l'aurait pas fait.
01:44:54 Je ne sais pas, c'est comme parfois il y a des magasins sur la devanture desquels
01:44:57 le nom du magasin est écrit avec une faute d'orthographe.
01:45:00 Oui.
01:45:00 Alors est-ce que les gens l'ont fait exprès, est-ce qu'ils le savent ou pas, je ne sais pas.
01:45:03 C'est à faire l'attention.
01:45:05 Non, en vrai, sans blague, ça en dit peut-être...
01:45:08 Sur le niveau ?
01:45:09 Ça dit peut-être quelque chose d'une baisse de la culture historique.
01:45:13 Oui, ça, incontestablement.
01:45:14 C'est ce que je me suis dit au premier abord.
01:45:18 Un mot pour conclure ?
01:45:19 Non, mais voilà.
01:45:19 Pierre Curie, ça vaut...
01:45:21 Avec un peu de poulet, c'est délicieux.
01:45:23 Non, mais on peut en parler comme ça pour nos plus jeunes, c'est bien.
01:45:26 Voilà.
01:45:27 Donc Pierre et Marie Curie n'étaient pas des épices, mais bien des grands physiciens.
01:45:31 Voilà.
01:45:32 On le rappelle et ce sera changé dès lundi à Carcassonne.
01:45:35 Je n'ai pas le temps, Éric, je suis désolé, mais on va juste rappeler que le 15 de France,
01:45:38 parce que vous vouliez qu'on montre l'image, mais on est en retard.
01:45:40 Donc 13-13, bon pour le tournoi, cette année, c'est mort.
01:45:43 Ah, merci Coralie.
01:45:45 Je pense qu'on est en retard, donc comment ?
01:45:47 Surtout que c'est historique, jamais, je crois, depuis 97, on avait fait un truc comme ça contre l'Italie.
01:45:51 Et on a gagné d'extrême justesse contre l'Écosse.
01:45:54 Et là, il faut savoir que, voilà, voyez le buteur italien, là,
01:45:58 il tape pour la gagne et en fait, son ballon touche le poteau.
01:46:01 S'il met...
01:46:02 Je vais vous dire, je préfère perdre le Six Nations et faire une bonne Coupe du Monde la prochaine fois.
01:46:07 Peut-être gagner les Jeux Olympiques en Liguie 13.
01:46:10 Bon, bref, merci à tous les cinq d'avoir été mes invités.
01:46:13 Bruno Cardo, c'était un plaisir de vous avoir.
01:46:15 J'espère qu'on se reverra sur ce plateau.
01:46:16 Coralie de Leplace a préparé cette émission, je l'en remercie.
01:46:19 Merci à toutes les équipes de CNews.
01:46:21 L'édition de la nuit, c'est Michael De Santos, nous sommes d'accord ?
01:46:24 Oui, c'est Michael De Santos.
01:46:25 Eh bien, bienvenue à Michael pour l'édition de la nuit.
01:46:27 Et je vous souhaite une bonne fin de soirée.
01:46:29 À demain lundi pour Soir Info.
01:46:30 Bonne nuit.
01:46:31 Merci, bonne nuit.
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