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Gilles-William Goldnadel : «La Justice n’est pas paralysée, elle est en situation de trombose», à propos de l’appel au secours d’un magistrat à Aix-en-Provence, dans L'Heure des pros 2, lundi 30 juin.

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Transcription
00:00Moi, ça fait déjà depuis au moins deux ans, je vous dis que la justice n'est plus paralysée, elle est en état de thrombose.
00:06Pour des tas de raisons mulées, vous avez une hypertrophie des affaires, vous avez des magistrats qui travaillent énormément,
00:14mais d'autres qui ne font pas grand chose, ils n'ont pas de compte non plus à rendre.
00:19Vous avez quelquefois des débouches de procédures, on ne sait pas pourquoi, vous les voyez arriver,
00:24et puis ensuite, il ne se passe rien pendant six ans.
00:28Donc, je suis désolé de le dire qu'au-delà même de l'état lamentable de la justice française,
00:36je suis désolé, ils sont capables de favoriser certaines affaires qu'ils ont à cœur et de ne pas en faire d'autres.
00:42Si vous me mettez au défi, je pourrais vous donner des exemples.
00:48Par exemple, on en parlait tout à l'heure, toutes les affaires d'apologie,
00:52toutes les affaires d'apologie contre la France insoumise, qu'on a diligentées depuis à peu près deux ans maintenant,
00:58je n'en ai pas vu une à arriver, ils ont été capables d'aller chercher une association palestinienne extrémiste
01:04et d'accepter une plainte en matière de génocide qui ne tient pas debout.
01:10Donc, pardon de vous le dire, je n'ai pas l'impression d'être dans un système judiciaire équilibré.
01:15Je n'aurai pas assez de toute la soirée pour vous dire malheureusement comment je suis un avocat malheureux.
01:21Et effectivement, j'en suis maintenant.
01:23Quand des gens viennent me voir, quand on est en défense, on est bien obligé de se défendre,
01:28mais quand des gens viennent me voir pour porter plainte,
01:31je les avertis quand même que ce n'est pas demain qu'ils vont avoir satisfaction.
01:36Et des fois, leurs plaintes, elles sont totalement indispensables et nécessaires.
01:40Comment voulez-vous que je sois un avocat heureux ?
01:42Voilà.
01:45D'abord, cette sinistrose globale n'arrive pas d'absurde.
01:51Ensuite, c'est à partir de votre approche particulière.
01:54Il dit n'importe quoi, votre collègue de déclare.
01:56Non !
01:57Il dit n'importe quoi.
01:58Je terminez, vous parlez beaucoup.
02:00Laissez-moi dire un mot.
02:03Il a tout à fait raison.
02:04Mais la justice criminelle n'est pas la pire, malheureusement.
02:08Deuxième élément, il y a des...
02:10Mais je ne crois pas que ce soit par des dénonciations de ce type,
02:15qu'on parviendra à résoudre les problèmes judiciaires.
02:19Mais alors comment...
02:20En fait, il ne faut rien dire.
02:21Si, si, si.
02:23Non, mais Philippe...
02:23Vous voulez que je vous dise ce qu'on peut faire ?
02:27Ben dites.
02:27C'est d'abord, culture du résultat, je suis absolument de votre avis, contrôle professionnel, responsabilité accrue des juges et des avocats.
02:39Et dernier élément...
02:41Les avocats.
02:42Ben bien sûr, les avocats, ils sont en grande partie responsables de la catastrophe judiciaire.
02:48Là où il a raison.
02:50Là où il a raison, tout le temps, on fait un point d'accord.
02:53Ça a commencé à aller mal lorsque le système de notation des magistrats a été plus ou moins abandonné.
02:59Avant un magistrat, il était obligé de faire attention aux résultats qu'il allait obtenir.
03:03Sinon, il ne montait pas.
03:04S'il ne monte pas, le salaire, il ne monte pas.
03:06Maintenant, je peux vous dire quelque chose.
03:08Le système de notation, c'est n'importe quoi.
03:10Ils sont des électrons libres.
03:12Et ça explique beaucoup aussi le déclin de la justice française.

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