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  • 30/01/2024
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir, soyez les bienvenus, merci ma chère Maureen Vidal, on va vous retrouver du côté de 23h évidemment,
00:00:07 soyez les bienvenus, je suis très heureux évidemment de vous retrouver pour Soir Info,
00:00:10 j'en profite pour saluer celui qui occupe ce fauteuil, normalement Julien Pasquet qui doit nous regarder,
00:00:15 que je salue, 1h30 d'informations non-stop bien sûr avec des témoignages et ce soir vous verrez beaucoup,
00:00:20 mais beaucoup de témoignages, des reportages évidemment, beaucoup de reportages et aussi des débats.
00:00:25 À la une ce soir, deux gros sujets, vous les devinez, évidemment, il ne faut pas être magicien,
00:00:30 certes nous allons revenir sur le discours politique de la politique générale de Gabriel Attal,
00:00:34 mais pas que, d'écliptage avec notre spécialiste politique Yann Hussein.
00:00:38 Et puis on parlera aussi ce soir beaucoup, beaucoup, beaucoup de la colère des agriculteurs avec nos envoyés spéciaux.
00:00:43 Nous serons à leur côté sur le terrain, on sera sur les principaux lieux de blocage, regardez notre grand dispositif ce soir,
00:00:50 Miquel Dos Santos et Thibaut Marcheteau sur l'autoroute A1 aux portes de Paris,
00:00:54 Augustin Donadieu et Fabrice Elsner sur l'A6, Audrey Bertheau et Charles Baget, voilà en gros pour le dispositif.
00:01:02 Nos agriculteurs ont-ils été convaincus par ce discours de Gabriel Attal cet après-midi ?
00:01:08 Pas certain, on en parle avec nos grands témoins que je vous présente tout de suite.
00:01:12 J'accueille avec beaucoup de plaisir la seule représentante féminine de ce plateau, Judith Lintrot, grand porteur au Figaro Magazine, soyez la bienvenue.
00:01:20 Merci.
00:01:21 Pierre Lelouch.
00:01:22 Bonsoir Thierry.
00:01:23 Bonsoir Pierre, ancien ministre spécialiste de la politique internationale, je n'ai pas l'habitude de vous retrouver à cette heure-là.
00:01:27 Philippe Guibert, ancien directeur du service d'information du gouvernement, soyez le bienvenu, je suis ravi de vous accueillir.
00:01:32 Bonsoir Thierry.
00:01:33 Yoann Ussaï, notre spécialiste politique, on aura des choses chargées pour vous, je vous préviens.
00:01:37 N'est-ce pas ?
00:01:38 Beaucoup d'axes, enfin deux principaux.
00:01:40 Ça fait longtemps que c'est chargé en politique.
00:01:41 Oui c'est vrai, mais encore un peu plus ce soir.
00:01:44 Julien Audou, le député RN de Lyon.
00:01:46 Bonsoir Thierry.
00:01:46 Je suis ravi de vous accueillir.
00:01:47 Et puis, si je puis me permettre mes amis, notre grand, grand témoin de cette émission consacrée à 90% aux agriculteurs, Sébastien Béraud, agriculteur en Haute-Loire, très précisément où ?
00:01:59 À côté du plain-en-vlay Saint-Paulien.
00:02:01 On entend bien votre accent, ça me fait plaisir.
00:02:03 Et vous, vous militez pour une nouvelle donne dans le domaine agricole, vous allez tout nous dire.
00:02:07 Et puis surtout, vous êtes très actif sur les réseaux sociaux.
00:02:10 Oui, depuis peu, mais ça marche bien.
00:02:11 Et combien dit-on de followers pour être moderne ?
00:02:15 13 000 en trois semaines.
00:02:17 Bon, et dans quel état d'esprit vous êtes ce soir après le discours de Gabriel Attal ?
00:02:20 On va y revenir très longuement.
00:02:21 J'attendais rien.
00:02:23 Deux mots pour résumer ?
00:02:24 Nul.
00:02:26 C'est un seul mot ça ?
00:02:28 Nul et mauvais.
00:02:29 Très bien.
00:02:30 Eh bien, voilà, le débat est lancé.
00:02:32 Nous sommes ensemble pour 1h30 de débat, de répartage et de témoignage.
00:02:37 Ce soir, je vais dire beaucoup de direct, évidemment.
00:02:42 Priorité au témoignage.
00:02:43 On va faire beaucoup d'aller-retour sur le terrain et on va retrouver tout de suite l'une de nos équipes sur le terrain,
00:02:48 du côté de l'Assiste, dans l'Essonne, avec Augustin Donadieu et Fabrice Elsner.
00:02:53 Bonsoir, Augustin.
00:02:55 Quel est l'état d'esprit sur le lieu où vous vous trouvez ?
00:02:59 Vous n'êtes pas seul et éléments nouveaux.
00:03:02 Il y a des blindés ce soir, juste à côté de vous.
00:03:04 Bonsoir, Augustin.
00:03:05 A tous ceux qui ont beau métier.
00:03:07 Oui, bonsoir.
00:03:08 Bonsoir à tous, effectivement, des blindés qui se retrouvent juste devant le tracteur à ma droite.
00:03:13 On est à l'avant de ce cortège au beau milieu de l'Assiste, à peu près 10 km de la capitale, 5 km du marché international d'Orangis.
00:03:21 Une quarantaine de tracteurs qui ont pris position il y a à peu près 1h30, 2h maintenant.
00:03:26 Et des agriculteurs plus que jamais déterminés.
00:03:29 Quelques heures après seulement, le discours de Gabriel Attal, son discours de politique général des agriculteurs,
00:03:34 qui selon leur dire, n'ont pas eu de réponse de la part du gouvernement.
00:03:38 C'est la raison pour laquelle ils sont là.
00:03:39 D'ailleurs, on va demander à Nicolas, Nicolas Ghibier, qui est céréalier.
00:03:44 Il est avec moi.
00:03:45 Bon, il est actuellement au téléphone, mais il est mobilisé comme tous ses collègues depuis maintenant plusieurs jours.
00:03:50 Nicolas, merci d'être avec nous en direct sur CNews.
00:03:52 Regardez, on va regarder cette pancarte qui se trouve à l'avant de ce tracteur.
00:03:56 Notre métier ne doit pas être bradé.
00:03:58 Notre faim sera votre faim.
00:04:00 Paysans ruinés, nourriture importée.
00:04:04 Quel est le message ? Donnez-moi un cas concret.
00:04:07 Mais le message, c'est simple.
00:04:09 C'est simple, c'est qu'aujourd'hui, on n'y arrive plus.
00:04:12 On n'y arrive plus.
00:04:13 Je vais vous dire une chose simple.
00:04:14 Moi, je suis céréalier.
00:04:15 Je vais parler de mes collègues éleveurs.
00:04:18 Aujourd'hui, ils vendent de la viande aux grandes surfaces.
00:04:20 Ils la vendent 5 euros du kilo.
00:04:22 Vous, vous l'achetez combien en boucherie ?
00:04:24 Beaucoup plus.
00:04:25 5 euros, je pense.
00:04:26 Et eux, ils touchent 5 euros.
00:04:28 C'est pas possible.
00:04:30 C'est pas possible.
00:04:31 Vous avez écouté très attentivement avec vos collègues
00:04:32 le discours de politique générale du Premier ministre
00:04:35 devant l'Assemblée nationale.
00:04:36 Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
00:04:37 Est-ce qu'il a répondu concrètement à vos interrogations ?
00:04:39 Il a répondu à rien.
00:04:43 Ce qu'on veut, c'est du concret.
00:04:45 Il n'y a eu rien de concret.
00:04:46 Il nous a promis de la simplification.
00:04:48 Il nous a promis que des promesses.
00:04:52 Mais on n'a rien.
00:04:53 Aujourd'hui, on veut vraiment du concret.
00:04:55 Tant qu'on n'aura pas du concret, on restera mobilisés.
00:05:00 Du concret, certains gouvernements passés
00:05:02 ont tenté de vous en apporter.
00:05:04 Vous me parliez tout à l'heure d'une mesure prise
00:05:05 par un ancien ministre de l'Agriculture,
00:05:07 un certain conseil stratégique,
00:05:09 expliqué en quelques mois à nos téléspectateurs.
00:05:11 En quoi cela consiste et en quoi ça vous pose problème ?
00:05:13 Depuis 3 ans, nous agriculteurs,
00:05:16 tous les 3 ans, il faut qu'on passe un conseil stratégique.
00:05:20 C'est un CSP, c'est appelé comme ça chez nous.
00:05:23 Tous les 3 ans, il faut qu'on paye pour passer un CSP
00:05:26 par des gens qui sont beaucoup moins formés que nous
00:05:30 et qui vont nous dire
00:05:31 « oui, vous pouvez continuer à exercer votre métier ».
00:05:33 Est-ce que chez vous, c'est comme ça ?
00:05:34 Est-ce que tous les 3 ans, on vous demande
00:05:38 d'aller passer une formation que vous allez payer vous-même
00:05:40 pour continuer votre métier ?
00:05:41 Non, personne.
00:05:43 On veut juste faire notre métier tranquille.
00:05:46 On sait le faire, on sait nourrir,
00:05:48 on sait faire de la qualité.
00:05:50 On veut juste du respect et qu'on nous laisse faire notre métier.
00:05:53 Merci Nicolas d'avoir été avec nous en direct sur l'antenne de CNews.
00:05:56 Nicolas, comme tous ses confrères,
00:05:57 va passer la nuit sur cette autoroute.
00:05:59 Ils vont dormir très concrètement dans leur cabine de tracteur.
00:06:03 Il fait à peu près 10 degrés ici sur cette autoroute A6.
00:06:06 Certains vont même dormir dans les bétailliers.
00:06:08 Demain sera une nouvelle journée.
00:06:09 En tout cas, ce soir, le convoi est bloqué.
00:06:12 70 autres tracteurs en provenance de Villabé doivent les rejoindre
00:06:15 mais eux aussi seront bloqués par les 2 blindés
00:06:17 et les compagnies de CRS en place sur l'autoroute A6.
00:06:20 Merci Augustin de Danieu.
00:06:21 Et je vous alerte, vous avez passé la soirée avec SoirInfo aussi.
00:06:25 Nous sommes ensemble quasiment jusqu'à minuit.
00:06:27 Donc je compte sur vous avec Fabrice Esner.
00:06:29 Johan, Johan Hussay, on attendait des choses.
00:06:34 Il y a eu un vrai teasing sur ce discours de politique générale de Gabriel Attal.
00:06:39 Et l'agriculture, ça a été abordé, mais très rapidement quand même.
00:06:44 Oui, c'est vrai que c'est assez décevant effectivement
00:06:46 pour les agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs jours maintenant.
00:06:49 Le Premier ministre a évoqué un renforcement des aides fiscales
00:06:55 sans donner trop de détails, sans aller vraiment dire ce qu'il en était réellement.
00:07:00 Il a simplement évoqué cela très rapidement.
00:07:02 Donc on ne sait pas en quoi est-ce que ça consiste précisément.
00:07:05 Quel montant est concerné par ces aides fiscales vis-à-vis des agriculteurs ?
00:07:10 C'est la seule chose un peu importante qu'il ait pu dire.
00:07:14 On attend éventuellement des annonces du président de la République
00:07:16 depuis le sommet européen à Bruxelles qui aura lieu jeudi.
00:07:19 Là, il y a des attentes des agriculteurs
00:07:21 concernant notamment la volaille qui arrive d'Ukraine
00:07:25 et concernant les accords du Mercosur.
00:07:28 Puisque là, ce sont des accords qui prévoient,
00:07:31 s'ils sont signés tels qu'ils sont prévus aujourd'hui,
00:07:34 l'arrivée chaque année au sein de l'Union européenne
00:07:37 de 100 000 tonnes de viande bovine, par exemple.
00:07:40 On sait qu'Emmanuel Macron est désormais opposé à ces accords-là.
00:07:43 Les Allemands, eux, ils sont très favorables
00:07:45 parce que ça leur permettrait notamment de vendre des voitures, etc.
00:07:48 parce qu'ils ont une industrie qui est beaucoup plus développée que la nôtre.
00:07:51 Donc, il y a des frictions au sein de l'Union européenne concernant ces accords.
00:07:54 La France est contre, évidemment, et on imagine mal,
00:07:57 compte tenu le contexte actuel,
00:08:00 le président de la République qui, effectivement, signait ces accords-là.
00:08:03 Alors, on sait que la politique se joue beaucoup à Bruxelles.
00:08:05 On en a un peu la conviction, maintenant.
00:08:07 Surtout la politique agricole.
00:08:09 J'entends, évidemment.
00:08:11 Je vous donne la parole dans quelques instants, évidemment, Sébastien,
00:08:13 mais j'aimerais qu'on fasse un petit tour de table rapide sur votre ressenti.
00:08:17 Je parle de la politique agricole, évidemment,
00:08:19 sur l'aspect de ces non-annonces, quand même.
00:08:22 On attendait davantage, Pierre.
00:08:24 - Il a donné deux choses qu'il pouvait donner rapidement.
00:08:29 Une sur le gazole, déjà.
00:08:30 - Oui, mais ça, il avait dit avant.
00:08:31 C'était avant, ça.
00:08:32 - Oui, non, mais c'est bien ce que je dis.
00:08:33 - C'est de l'enfumage.
00:08:34 - Le gazole, et aujourd'hui, il parle de donner de l'argent
00:08:37 qui appartient, d'ailleurs, aux agriculteurs
00:08:39 et qui est bloqué depuis plusieurs mois,
00:08:42 de les donner avant le 15 mars.
00:08:45 Il n'y a pas de quoi, évidemment, calmer un malaise protéiforme très profond,
00:08:51 différent d'une filière à l'autre, d'ailleurs,
00:08:54 parce que les problèmes des céréaliers ne sont pas les mêmes que ceux des éleveurs.
00:08:57 Il y a des problèmes d'eau, des problèmes de normes phytosanitaires
00:09:01 qui sont différentes d'un métier sur l'autre.
00:09:03 Et puis, il y a cette dimension européenne très, très importante,
00:09:07 avec beaucoup, encore une fois, beaucoup d'hypocrisie.
00:09:10 Il y a beaucoup de jeux de rôle là-dedans.
00:09:12 Ces accords, ils ne sont pas sortis comme ça du Saint-Esprit.
00:09:16 Moi, j'ai été aux affaires européennes, je sais comment ça se passe,
00:09:19 et même aux commerces extérieurs.
00:09:21 Ce qui se passe, c'est que les États signent un mandat à la Commission
00:09:25 pour que la Commission entame la négociation.
00:09:27 Et une fois que vous avez signé le mandat, c'est le négociateur européen
00:09:30 qui négocie au nom de l'intérêt de toute l'Europe.
00:09:33 Et donc, il n'est pas anormal que les Allemands veuillent vendre des voitures
00:09:36 et que nous, on veut protéger notre agriculture.
00:09:38 Le problème, c'est que cet accord, en fait, il est prêt depuis 2019.
00:09:45 Il a été plus ou moins congelé pour différentes raisons,
00:09:48 parce que Bolsonaro a été élu, puis il revient, etc.
00:09:52 Mais l'Europe, elle est divisée sur ce point.
00:09:55 Est-ce que le président Macron a le poids nécessaire
00:09:59 pour forcer la Commission à stopper complètement cette affaire ?
00:10:04 Dans mon esprit, ce n'est pas fait.
00:10:06 Après, il y a cette question ukrainienne où, avec tout le monde,
00:10:10 dans l'enthousiasme général de Madame von der Leyen, de Charles Michel,
00:10:16 tout le monde dit qu'il faut aider l'Ukraine.
00:10:17 On aide l'Ukraine. Et pour ça, on a levé les droits de douane
00:10:20 et on a vu arriver des centaines de milliers de tonnes de produits divers.
00:10:25 - Est-ce qu'on aide vraiment l'Ukraine en achetant de la volaille ?
00:10:27 Je ne suis pas certain.
00:10:27 - Non, mais de la volaille, surtout qui appartient à un oligarque.
00:10:29 - Absolument.
00:10:30 - Où les types sont payés 200 euros par mois.
00:10:35 - Je sors un papier demain.
00:10:36 - On va rentrer plus dans les détails.
00:10:38 - Donc voilà, à ce stade, je pense qu'il se passe deux choses.
00:10:43 Je termine.
00:10:44 Un, il y a une négociation en coulisses avec la FNSEA en permanence.
00:10:49 - J'y vais, à Maitignon.
00:10:50 - D'ici jeudi, soit ils auront balayé les problèmes et ils auront trouvé des solutions,
00:10:53 soit pas.
00:10:55 Et deuxièmement, il y a la question,
00:10:56 est-ce que Macron est capable d'obtenir un deal à Bruxelles ou pas ?
00:10:59 Donc jeudi, à mon avis, on aura un peu plus d'éléments.
00:11:04 - Et vous voyez, je vous coupe mon cher Pierre,
00:11:07 ce sont des images en direct où la colère monte,
00:11:10 on voit les agriculteurs qui sont sur l'A10.
00:11:12 Il semblerait que le mouvement se durcisse,
00:11:14 c'est le moins qu'on puisse dire.
00:11:15 Allez, rapidement, tour de table et on engage le débat,
00:11:17 mais priorité aussi au direct.
00:11:19 Je pouvais vous entendre sur l'intervention, sur l'angle agricole, évidemment,
00:11:22 Judith, Philippe, Julien.
00:11:24 - Sur l'angle agricole et pour faire court,
00:11:27 l'exécutif continue d'avoir un train de retard.
00:11:30 - On savait, on savait dès le début du mouvement
00:11:35 que la refiscalisation du GNR, du gazne non routier,
00:11:39 ça ne serait pas tenable.
00:11:41 On avait connu ça avec le gilet jaune.
00:11:42 Pourquoi est-ce qu'ils ont tellement attendu pour annoncer qu'ils y renonçaient ?
00:11:46 Et là, c'est pareil.
00:11:48 On nous explique, et les agriculteurs nous expliquent
00:11:51 qu'un des principaux problèmes,
00:11:54 c'est l'idéologie décroissante à Bruxelles.
00:12:00 Par le Green Deal, dont la partie agricole s'appelle,
00:12:05 vous savez, de la ferme à la fourchette.
00:12:08 Il n'en a pas été question du tout dans les discours de Gabriel Attal.
00:12:12 Moi, ce qui m'a frappée, c'est la pauvreté des thèmes.
00:12:16 - Il y a tellement d'annonces, on s'est dit attention.
00:12:18 - Non, mais attendez, pas simplement ce qu'il a dit,
00:12:20 mais ce dont il a parlé qui allait être discuté, trois thèmes.
00:12:24 Les jachères, le mercre sûr et la volaille ukrainienne.
00:12:28 Et le Green New Deal et l'écologisme fou, pas un mot.
00:12:32 Or, c'est un des principaux problèmes.
00:12:34 - Allez, on poursuit le tour de table.
00:12:35 Philippe, très rapidement. Et Julien ?
00:12:37 - Je crois que le Premier ministre a fait des non-annonces
00:12:40 parce qu'il y avait un non-dit dans son discours,
00:12:42 il y en a même plusieurs.
00:12:43 Le premier, c'est que c'est le président de la République
00:12:45 qui a la main au niveau européen.
00:12:46 C'est lui qui a le poids.
00:12:47 - Réponse, Julie.
00:12:48 - C'est du domaine du président de la République.
00:12:50 Le deuxième non-dit, qui est plus général,
00:12:52 qui ne concerne pas que l'agriculture,
00:12:54 c'est que tout simplement, il n'a pas de majorité
00:12:56 et que depuis le traumatisme de la loi immigration
00:12:59 et la censure du Conseil constitutionnel,
00:13:01 il a encore moins de possibilités de faire un accord avec les LR.
00:13:04 Et donc, il ne peut pas promettre ou avancer un programme législatif
00:13:08 ou une grande loi agricole alors qu'il n'a pas de majorité.
00:13:11 Et donc, ces annonces étaient forcément du domaine réglementaire
00:13:14 et du domaine symbolique.
00:13:15 C'est vrai en général et c'est vrai dans le domaine agricole.
00:13:20 L'exercice de Gabriel Attal était limité cet après-midi.
00:13:23 Et il faut attendre le président de la République
00:13:25 jeudi au Conseil européen.
00:13:26 - Julien, je vous donne la parole dans quelques instants,
00:13:28 mais priorité au terrain, on va retrouver une autre de nos équipes,
00:13:32 Mickaël Dos Santos et Thibaut Marcheteau.
00:13:34 Vous êtes sur l'A1, aux portes de Paris.
00:13:37 Mickaël, il se passe des choses décidément
00:13:40 quand on regarde les images.
00:13:41 Mickaël, bonsoir.
00:13:42 - Ça va mal finir les amis, je vous le dis.
00:13:46 - Bonsoir, effectivement.
00:13:47 - Il n'y a pas du sang en force.
00:13:48 - C'est plutôt festive ici sur l'autoroute A1.
00:13:50 On est à environ 35 kilomètres de Paris,
00:13:54 environ 250 agriculteurs sont mobilisés ici
00:13:58 sur ce point de blocage.
00:13:59 Et tout le monde met la main à la pâte,
00:14:01 question organisation.
00:14:03 Des denrées alimentaires ont été amenées
00:14:05 par des producteurs locaux,
00:14:07 des supermarchés également se sont mobilisés
00:14:10 pour apporter de la nourriture et des boissons
00:14:12 pour que les agriculteurs puissent tenir jusqu'au bout de la nuit
00:14:15 et voire même pendant les prochains jours.
00:14:18 On s'apprête pour beaucoup d'entre eux à dormir ici sur place
00:14:21 avec des tracteurs que vous pouvez voir à l'image,
00:14:24 également dans des bétaillères qui sont censés transporter,
00:14:27 vous le savez, des animaux en temps normal.
00:14:29 On a ici mis des lits de fortune avec des bottes de paille
00:14:34 et quelques radiateurs pour tenir jusqu'au bout de la nuit.
00:14:37 On est avec Vincent Boucher que je vais rejoindre,
00:14:40 qui est l'un des organisateurs de ce point de blocage,
00:14:43 exploitant agricole dans la région.
00:14:45 Bonsoir Vincent, merci d'être avec nous en direct sur ces news.
00:14:48 Comment ça se déroule ?
00:14:49 Comment on s'organise pour tenir ici dans la durée ?
00:14:52 On a déjà une chance, c'est qu'on a la météo avec nous.
00:14:55 On est en hiver donc on a un petit peu moins de travail pour certains.
00:14:58 Pour les éleveurs c'est un peu plus compliqué.
00:15:00 Donc on a prévu beaucoup de relais,
00:15:02 c'est-à-dire que les tracteurs sont arrivés avec un chauffeur,
00:15:04 mais après on a une équipe par tracteur,
00:15:06 c'est-à-dire qu'il peut y avoir deux à trois personnes qui se relaient
00:15:09 et le relais pourra continuer après jeudi.
00:15:12 Donc on est là pour durer.
00:15:15 Ce qu'on voudrait montrer au gouvernement
00:15:17 et à tous ceux qui vont défendre notre cause à Bruxelles,
00:15:21 c'est qu'on ne partira pas d'ici,
00:15:24 et qu'on est calme, déterminé,
00:15:27 et qu'on n'est pas là pour aller affronter les CRS
00:15:29 comme on l'a fait en allant sur le périph',
00:15:31 en allant à différents endroits dans les dix dernières années.
00:15:34 Il faut le dire d'ailleurs, on a vu de très belles images
00:15:36 avec les forces de l'ordre, avec qui vous avez pu discuter,
00:15:39 qui vous saluent, tout se passe avec un esprit bon enfant.
00:15:42 On les respecte, parce que les forces de l'ordre,
00:15:44 ils sont là pour nous protéger.
00:15:46 Les gendarmes, là on est sur le secteur police,
00:15:51 sont là pour nous protéger,
00:15:53 parce qu'on préfère bloquer l'autoroute
00:15:57 comme on l'a fait sur le péage de Sanlis vendredi,
00:16:01 et depuis hier ici, mais de bloquer totalement,
00:16:05 parce que c'est le seul moyen pour éviter les accidents.
00:16:08 Vous évoquiez tout à l'heure le rendez-vous avec […]
00:16:13 — À Ructel, pour vous, c'est un élément déterminant,
00:16:15 est-ce que ça peut faire pencher la balance ?
00:16:18 — Oui. Parce que ce que l'on veut, nous, c'est, ça fait 20 ans,
00:16:20 qu'on nous donne des mesures, des mesurettes,
00:16:23 qui, une année on revient en arrière, une année on part en avant,
00:16:27 avec beaucoup d'écologie, mais sans tenir compte de la,
00:16:31 la, comment dirais-je, de notre côté économique d'une exploitation.
00:16:35 Et là, ce qu'on veut, c'est que M. Macron s'engage réellement
00:16:39 dans une relecture de la PAC agricole,
00:16:42 et nos exploitations, elles ont besoin d'avoir une vue à 10 ou 20 ans,
00:16:46 parce qu'un jeune qui s'installe, il démarre de zéro,
00:16:50 il est obligé de reprendre du matériel,
00:16:51 il est obligé de reprendre des bâtiments,
00:16:53 et pour financer tout ça, il lui faut 10 ans pour du matériel minimum,
00:16:56 20 ans pour du bâtiment, et si au bout de 2 ans,
00:16:59 on commence à lui remettre en cause ce qu'on a comme vue à long terme,
00:17:03 il pourra jamais s'en sortir.
00:17:05 — Voilà, Vincent Boucher qui était avec nous en direct sur CNews.
00:17:07 On le disait, ambiance festive, vous l'entendez avec la musique
00:17:09 qui est juste derrière moi.
00:17:11 Malgré tout, la mobilisation se poursuit,
00:17:13 puisque dans les prochaines heures,
00:17:14 de nouveaux tracteurs vont arriver,
00:17:16 notamment venus de la région du Nord et du Nord de la France.
00:17:21 — Merci beaucoup, Mickaël De Santos.
00:17:22 Je rappelle que vous êtes accompagné par Thibault Marcheteau.
00:17:25 Et vous intervenez quand vous le souhaitez.
00:17:27 Nous sommes ensemble jusqu'à quasiment minuit.
00:17:29 Je termine mon tour de table, et je vous rassure, Sébastien Béraud,
00:17:32 je vais vous donner la parole.
00:17:33 Ne soyez pas inquiets, évidemment,
00:17:35 vous êtes le grand, grand témoin de cette émission.
00:17:37 Julien, on va voir des images également,
00:17:39 parce que là, si c'est plutôt festif,
00:17:41 les esprits commencent à monter du côté de l'autoroute A10.
00:17:44 Je vous montrais les images il y a quelques instants.
00:17:46 Le climat est en train de changer.
00:17:47 Et ce n'est pas étonnant, les agriculteurs
00:17:49 attendaient des choses très concrètes.
00:17:52 La com' c'est bien, les actes c'est mieux.
00:17:53 Julien.
00:17:55 — Oui, Gabriel Attal a beaucoup parlé de réarmer la France.
00:17:58 Et en matière d'agriculture, la pauvreté des mesurettes
00:18:03 qui ont été avancées font penser que le Premier ministre
00:18:08 veut protéger l'agriculture française avec un pistolet à eau.
00:18:11 Donc c'est vrai qu'en matière de réarmement,
00:18:12 on attendait un peu plus et beaucoup mieux.
00:18:15 À part voler la formule de Jordan Bardella
00:18:18 sur l'exception agricole française,
00:18:19 c'est très bien de faire la photocopie et le perroquet.
00:18:23 Sauf que la réalité, c'est qu'au moment où il dit ça,
00:18:27 quelques jours se sont écoulés depuis le vote
00:18:30 par ses propres députés européens.
00:18:32 Les propres députés européens, Macroniste du groupe Renew,
00:18:36 ont voté le traité de libre-échange avec le Chili,
00:18:39 qui va impacter durablement nos agriculteurs.
00:18:42 Donc à un moment donné, il faut arrêter l'océan
00:18:45 entre les incantations, les slogans, les belles phrases,
00:18:48 et puis les votes, les actes.
00:18:50 Parce que ce qu'attendent nos agriculteurs sur le terrain,
00:18:52 ils en ont assez, ils ont tout entendu depuis des années.
00:18:55 Ça ne date pas d'il y a quelques semaines.
00:18:56 — Ils veulent des actes, ils veulent des réponses.
00:18:57 — Ils veulent des réponses et surtout de changer le modèle économique.
00:19:01 On a un modèle économique totalement fou
00:19:03 qui ne pénalise qu'une seule profession dans le monde,
00:19:05 c'est les agriculteurs français.
00:19:07 Tous les agriculteurs mondiaux profitent de la libre circulation totale,
00:19:11 de l'importation massive, de nos traités de libre-échange
00:19:14 qui sont signés aveuglement.
00:19:16 Je précise d'ailleurs que sur l'histoire du Mercosur,
00:19:18 M. Macron y est favorable.
00:19:20 Il a validé ce traité.
00:19:22 Pourquoi il l'a mis en jachère, si je puis dire ?
00:19:25 C'est parce qu'il y a eu l'élection de Bolsonaro.
00:19:27 Donc pour des raisons d'opposition politique
00:19:30 et pour embêter cordialement M. Bolsonaro,
00:19:33 il a mis ce traité en jachère et en suspension.
00:19:37 Mais il est favorable.
00:19:38 Donc il y a encore une fois un risque
00:19:40 pour que ce Mercosur, qui va avoir un impact dévastateur,
00:19:45 c'est la mort de l'élevage français.
00:19:46 Très clairement, le déversement de produits qui sont,
00:19:53 il faut bien le dire, produits dans des circonstances,
00:19:55 dans un contexte qui est hors de contrôle,
00:19:58 d'un point de vue sanitaire, environnemental, social.
00:20:01 Il faut voir dans quel environnement
00:20:04 sont élevés les bovins au Brésil.
00:20:06 Encore une fois, 10%, on n'accepterait pas 10%
00:20:09 de ce qui est fait en France.
00:20:11 Donc à un moment donné, il faut arrêter,
00:20:12 il faut de la cohérence.
00:20:13 Et nos agriculteurs veulent aujourd'hui
00:20:16 que l'État, le gouvernement, arrête de faire semblant,
00:20:19 arrête de jouer l'essoufflement aussi,
00:20:21 parce qu'on sent bien pourquoi ils ont tardé.
00:20:22 Parce qu'ils se sont dit que peut-être que ça laissait souffler,
00:20:25 que les responsables syndicaux allaient faire
00:20:28 rentrer tout le monde à la ferme
00:20:30 et que très clairement, on n'a pas le chemin.
00:20:33 Donc il y a besoin aujourd'hui de mesures urgentes
00:20:35 et d'actes et non pas de paroles.
00:20:36 - Johan et Romy, juste après je vous donne la parole.
00:20:38 Vous piafiez la patience, vous aurez la parole.
00:20:40 - Simplement une précision sur ce que vient de dire Julien Aoudoul.
00:20:43 Emmanuel Macron a longtemps été favorable
00:20:45 à ce traité du Mercosur, c'est vrai.
00:20:46 Il ne l'est plus aujourd'hui, il l'a clairement dit à Bruxelles.
00:20:49 Il a dit son opposition très ferme à ce traité désormais.
00:20:53 - De la même façon qu'il était contre le nucléaire
00:20:55 et maintenant il est pour le nucléaire.
00:20:56 - Certes, mais aujourd'hui la position de la France,
00:20:58 c'est d'être contre.
00:20:59 - Le en même temps.
00:21:00 - Sébastien Aberro, comment voyez-vous l'évolution de votre mouvement ?
00:21:04 Ça a l'air de se tendre un peu quand on voit les images du côté de l'Alice.
00:21:07 - C'est obligé que ça se tende, on est déjà mort.
00:21:10 On ne peut que renaître de nos cendres en allant au bout.
00:21:12 Le bout c'est quoi ?
00:21:13 C'est bloquer Rungis, bloquer l'alimentation des...
00:21:15 - Est-ce que c'est une bonne idée ?
00:21:17 Je posais la question sur mon plateau ce week-end,
00:21:18 au Minidews Week-end.
00:21:19 Est-ce que c'est une bonne idée de bloquer Rungis ?
00:21:20 - Oui, parce que nous on veut que demain les consommateurs français
00:21:24 puissent consommer nos produits.
00:21:25 Et pour consommer nos produits...
00:21:26 - Vous avez pénésé également les commerçants de Rungis.
00:21:29 - Pourquoi ne pas bloquer les plateformes de distribution
00:21:31 qui ne sont pas à Rungis, de certaines grandes marques ?
00:21:35 - Beaucoup passent par Rungis quand même.
00:21:36 - Ah non, pas tellement.
00:21:37 - Est-ce que c'est la bonne idée ça ?
00:21:38 - Les produits importés passent par Rungis.
00:21:39 - Est-ce que c'est la bonne idée Sébastien Aberro ?
00:21:42 On se posait la question.
00:21:43 - Mais qu'est-ce qu'il faut qu'on fasse ?
00:21:44 - Parce que pour le moment le mouvement est très populaire.
00:21:46 On l'a vu, vous êtes soutenu largement par l'ensemble des Français.
00:21:49 Mais est-ce que ça n'risque pas de se retourner contre vous ?
00:21:52 - Non, il faut que ça aille très vite.
00:21:55 - La grande distribution, elle ne va pas à Rungis.
00:21:57 - Non, pas du tout.
00:21:58 - Ah oui ?
00:21:59 - Est-ce que c'est la bonne idée d'aller à Rungis ?
00:22:01 - Ce sont les petits commerçants.
00:22:02 - C'est les petits commerçants, vous avez pénésé les petits restaurateurs, etc.
00:22:05 - Il faut que vous sachiez aussi que beaucoup des produits
00:22:06 qui transitent par Rungis repartent ensuite en province
00:22:10 et sont distribués dans le reste de la France.
00:22:11 - Oui, mais beaucoup restent sur Paris aussi quand même.
00:22:13 - Oui.
00:22:14 - Il y a 25 000 tonnes qui restent sur Paris chaque jour.
00:22:16 - Oui, mais pas dans la grande distribution.
00:22:17 - Dans la mesure où vous avez un problème de prix avec la grande distribution,
00:22:21 je vous dis simplement que la grande distribution ne s'approvisionne pas à Rungis.
00:22:24 - Oui, mais quand même, ils ont mis des blindés devant Rungis,
00:22:26 ça les dérangerait vraiment qu'on bloque Rungis.
00:22:28 - Ah, qu'on ne mange pas, ça peut nous dire quoi.
00:22:30 - Je voudrais rebondir sur les accords du Mercosur que vous nous dites.
00:22:33 OK, mais il n'y a pas que ça.
00:22:35 Il y a eu les accords de Nouvelle-Zélande qui vont faire importer du lait
00:22:38 alors qu'on ne sait pas quoi faire de notre lait.
00:22:39 - Et des moutons.
00:22:40 - Il y a trois jours, c'était les accords avec le Chili.
00:22:44 Tous les jours, on dirait qu'ils nous provoquent,
00:22:46 mais ils veulent vraiment le chaos.
00:22:49 C'est normal que les agriculteurs aient fait une mi-tour sur l'autoroute.
00:22:51 Leurs chefs, les cols blancs de la FNSEA,
00:22:53 leur ont dit rentrez à la niche, rongez vos trosses.
00:22:55 Ils ne veulent pas, il n'y a pas d'os à ronger.
00:22:56 - Au départ, il y avait une certaine harmonie entre les instances syndicales.
00:23:00 J'ai le sentiment, en vous écoutant, que c'est moins le cas quand même.
00:23:04 Et du côté de la FNSEA, c'est moins vos amis.
00:23:06 - Non, mais ils se réveillent.
00:23:07 Parce que moi, je les ai réveillés en faisant mes TikTok.
00:23:08 Il faut quand même savoir que le GNR, il a été augmenté.
00:23:12 C'est Xavier Bollin, excusez-moi, il est mort, il a son âme.
00:23:15 C'est M. Rousseau qui a décidé au mois de juin, avec Bercy,
00:23:19 d'augmenter le GNR.
00:23:20 En contrepartie, il faut mettre plus en plus de biocarburants.
00:23:22 Pourquoi ?
00:23:23 Parce que M. Rousseau, il est à la tête du groupe Avril,
00:23:25 à la tête du biocarburant.
00:23:26 Il faut dire ce qu'il en est.
00:23:27 C'est qu'on a affaire à la mafia dans la mafia.
00:23:30 Et les pauvres gars qui se viennent avec les...
00:23:31 - Faites attention aux propos quand même.
00:23:32 - Non, non, il faut dire ça.
00:23:33 Il y a deux morts par jour, 50 exploitations qui disparaissent tous les jours.
00:23:36 On ne peut plus, Monsieur.
00:23:37 On est à 300 euros, les députés, ils ont pris 300 euros d'augmentation,
00:23:40 les sénateurs, 700.
00:23:41 On se fout de notre gueule, ils nous poussent à bout.
00:23:43 On est raisonnable, on est des entrepreneurs,
00:23:47 on veut vivre notre métier, mais c'est interminable.
00:23:49 Tous les jours, il y a des accords de libre-échange.
00:23:51 Donc la seule solution, moi, je n'en vois pas d'autre,
00:23:53 des mesurettes, ils n'arriveront jamais à calmer la détresse des agriculteurs.
00:23:58 Ils n'y arriveront pas.
00:23:59 La seule solution, en plus, c'est nous, les éleveurs,
00:24:01 qu'on est tributaires de cette folie de Wenderleyen,
00:24:04 cette hyène, elle est complètement folle, cette femme,
00:24:06 signer des accords de libre-échange toutes les semaines,
00:24:09 pour faire rentrer quoi ?
00:24:11 De la viande, alors qu'on ne sait pas quoi en faire, de la viande en France.
00:24:14 Nous, la nôtre, elle part en Chine et on fait rentrer de la viande aux hormones.
00:24:17 Nous, on fait du label limousine, charolais, au brak.
00:24:20 On fait rentrer de la viande aux hormones,
00:24:22 défiant toute concurrence d'Argentine.
00:24:24 On fait rentrer, moi, chez moi, en Haute-Loire,
00:24:25 on fait des lentilles vertes du Velay,
00:24:27 on fait rentrer des lentilles rondobles du Canada,
00:24:29 on fait rentrer du soja au GM du Brésil,
00:24:32 on fait rentrer du maïs avec la trazine.
00:24:36 Alors que chez nous, c'est tout interdit.
00:24:37 Et encore, même de la viande, ça fait 20 ans que c'est interdit.
00:24:41 Donc, qu'est-ce qu'ils veulent faire ?
00:24:42 Je vais vous dire ce qu'ils veulent faire.
00:24:43 Ils veulent faire disparaître l'élevage,
00:24:45 parce que, soi-disant,
00:24:46 et il y en a qui financent L214 pour dénigrer,
00:24:49 qu'on fait du mal à nos vaches, alors que nous, nos vaches,
00:24:51 elles sont aussi bien que les pauvres SDF qui se gèlent la nuit.
00:24:54 Moi, mes vaches, elles sont dans un bâtiment tempéré,
00:24:56 elles se couchent dans la paille, elles se lèvent, elles vont boire de l'eau,
00:24:58 elles vont manger de l'herbe, du foin, elles sont très bien.
00:25:01 Et après, comme ça n'a pas pris, qu'on était des mauvais éleveurs,
00:25:04 maintenant, on nous dit que les vaches, elles pètent, elles rôtent,
00:25:06 elles émettent 20% des effets de gaz.
00:25:08 Mais c'est de la foutaise, ça !
00:25:10 Ils nous font venir de la viande de l'autre bout du monde,
00:25:11 vous croyez que ça abîme pas mieux l'atmosphère que nos vaches ?
00:25:15 Ce qu'ils veulent, ils veulent faire disparaître l'élevage
00:25:17 pour nous mettre leur farine d'insectes,
00:25:19 leur steak cellulaire avec l'intelligence artificielle,
00:25:21 ils vont multiplier des cellules souches
00:25:23 dans des entrepôts où il y aura un bilan carbone,
00:25:26 soi-disant, très bon, parce qu'ils auront un impact au sol très faible.
00:25:28 Donc c'est ça qu'ils veulent vous faire.
00:25:29 Ils veulent vous faire manger des choses que vous n'avez pas envie.
00:25:32 Parce qu'ils veulent vous nourrir à pas cher,
00:25:33 parce que demain, le consommateur français n'aura plus un rond
00:25:36 pour pouvoir se nourrir, parce qu'il voudra toujours
00:25:38 avoir cette façon de vivre,
00:25:40 de pouvoir avoir le dernier iPhone, de pouvoir partir, le bien-être.
00:25:44 – Allez Sébastien, je vous laisse reprendre un peu votre souffle.
00:25:47 – Non, non, je suis tranquille.
00:25:48 – Priorité, je vous donne la parole dans quelques instants,
00:25:50 Filippe, priorité, parce qu'il y a une personne qui nous attend,
00:25:53 on dirait que priorité au terrain,
00:25:54 et je vous donne la parole juste après, c'est promis, je m'y engage,
00:25:57 mais priorité au terrain ce soir.
00:25:58 Nous sommes avec Frédéric Ferrand, agriculteur dans la Haute-Saône,
00:26:02 vous êtes dans le Val-de-Marne, pas très loin de Rungis.
00:26:06 Bonsoir Frédéric Ferrand, merci d'être avec nous en direct.
00:26:09 Vous prenez la direction de Rungis, racontez-nous précisément ce que vous faites.
00:26:12 – Oh ben c'est un périple, on essaye de se rapprocher tranquillement
00:26:15 avec des forces de l'ordre qui sont tout à fait sympathiques,
00:26:17 mais qui essayent de nous retenir.
00:26:19 Nous, on est là pour délivrer un message,
00:26:23 pour répéter ce que vous venez d'entendre à l'instant,
00:26:26 essayer d'avoir des prix rémunérateurs qui couvrent au moins nos frais de production.
00:26:31 On voudrait avoir une aide de trésorerie et puis une année de lanche
00:26:35 avec des intérêts qui sont pris en charge.
00:26:37 – J'en ai encore un.
00:26:40 – Et puis l'application de la loi IGOLIM,
00:26:43 qui n'a jamais été mis en… qui n'a jamais été appliquée.
00:26:48 L'arrêt de la surtransposition des normes européennes et françaises,
00:26:53 ça c'est une absurdité.
00:26:56 Un décret en France de l'exception agriculturelle,
00:27:00 ce qui serait bienvenu parce qu'on a quand même une agriculture
00:27:03 qui mérite d'être conservée autant que la culture,
00:27:06 les deux vont de pair.
00:27:08 Et puis l'arrêt de projet du Mercosur.
00:27:10 En ce qui me concerne, j'étais en agriculture biologique depuis 5 ans,
00:27:15 avec l'idée de faire mieux, beaucoup mieux.
00:27:17 J'avais quitté l'agriculture de conservation
00:27:21 et je voulais faire disparaître la chimie de mon exploitation.
00:27:25 Résultat des cours, j'ai dépensé 400 000 euros avec 75 000 euros d'aide.
00:27:30 Et puis aujourd'hui, je m'arrête parce que 300 000 euros mis à la poubelle,
00:27:38 c'est ce qui vient de m'arriver en 5 ans
00:27:40 et je m'arrête parce que je peux encore faire marche arrière.
00:27:43 – Deux questions rapides,
00:27:45 vous avez suivi le discours de politique générale de Gabriel Attal,
00:27:48 vous attendiez sincèrement à quelque chose cet après-midi ou pas ?
00:27:52 – Oui, je ne m'attendais à rien parce que jusqu'à maintenant,
00:27:56 je suis persuadé qu'ils n'ont pas l'intention de nous accompagner,
00:27:59 de nous aider, c'est juste de la communication, c'est tout.
00:28:03 – La question qu'on se posait, vous prenez la direction de Rungis,
00:28:06 est-ce que c'est la vraie bonne idée sincèrement Frédéric ?
00:28:10 – La bonne décision, elle est difficile à prendre
00:28:12 quand on est poussé dans des retranchements
00:28:15 et moi qui suis céréalier, je suis dans une situation moins problématique
00:28:21 que mes collègues éleveurs que je soutiens et que j'accompagne.
00:28:25 Et je ne sais pas si c'est la bonne solution, l'avenir nous le dira,
00:28:30 mais au moins on essaye de faire quelque chose et de se faire entendre.
00:28:34 – Frédéric, il y a deux rendez-vous importants,
00:28:37 Marc Fesneau, votre ministre, sera à Bruxelles demain,
00:28:40 jeudi c'est Emmanuel Macron,
00:28:42 est-ce qu'on peut penser effectivement
00:28:43 que le mouvement va se poursuivre au moins jusqu'à jeudi si ce n'est plus ?
00:28:46 C'est une question que je vous pose.
00:28:48 – Oui, je le pense, sincèrement je le pense,
00:28:50 parce que quand je retends tout ce que mes collègues ont,
00:28:57 je ne sais pas comment le qualifier,
00:28:59 mais de toute façon ils n'ont plus rien à perdre, c'est ça que je retiens.
00:29:03 – Donc là vous reprenez la route direction Rungis,
00:29:05 enfin vous tentez de prendre la direction de Rungis ?
00:29:08 – Oui, on va dire qu'on essaye de trouver des solutions pour Rungis par exemple,
00:29:12 mais je pense que plus qu'une solution efficace,
00:29:17 c'est une démarche de communication,
00:29:21 puisque nous aussi on peut communiquer pour dire
00:29:23 quelle est la détresse de notre métier.
00:29:25 Vous savez, quand on a quelque chose d'important à dire,
00:29:29 je pense qu'on peut se permettre d'être un peu maladroit,
00:29:31 surtout quand la profession a passé à traverser tant d'années de souffrance,
00:29:36 aujourd'hui la coupe est pleine.
00:29:38 Et puis, peut-être que les centrales d'achat auraient été plus judicieuses.
00:29:45 – C'est ce qu'on évoquait avec Julie de La Troupe et Pierre Lelouch.
00:29:51 – Moi j'ai rencontré un directeur de supermarché de 7000 m²
00:29:57 qui nous a accueillis avec bienveillance et qui a laissé place à la discussion.
00:30:02 J'ai bien vu qu'il faisait son travail dans son supermarché avec du personnel.
00:30:06 J'ai constaté que sa structure était découpée de façon très technique
00:30:11 et que derrière lui, dans la propriété des bâtiments, il y avait des financiers.
00:30:15 Je me suis interrogé sur qui détient les capitaux
00:30:18 et où va cet argent avec des loyers qui sont faramineux.
00:30:22 Et ça m'a même inquiété.
00:30:25 – Merci beaucoup Frédéric Ferrand, agriculteur de la Hautsonne,
00:30:28 membre de la coordination rurale.
00:30:30 On vous souhaite bon courage en tous les cas et vous le voyez,
00:30:33 on parle des agriculteurs depuis le départ sur l'antenne de CNews.
00:30:37 On va faire un point sur l'information avec Maureen Vidal
00:30:41 et je vous donne la parole juste après évidemment.
00:30:43 Pierre, Philippe, le débat est ouvert, nous sommes ensemble jusqu'à quasiment minuit.
00:30:48 Et rassurez-vous Sébastien Béraud, vous aurez votre temps de parole évidemment.
00:30:51 Tout de suite un point sur l'information avec Maureen Vidal.
00:30:54 [Musique]
00:30:59 Durant son discours de politique générale,
00:31:02 le Premier ministre a annoncé vouloir désmicardiser la France
00:31:06 devant l'Assemblée nationale.
00:31:08 Gabriel Attal a annoncé un plan pour réarmer la France
00:31:10 avec une réforme du système de finances
00:31:13 ou encore un allègement des charges qui pèsent sur les classes moyennes.
00:31:17 L'Assemblée nationale a adopté à une large majorité
00:31:20 l'inscription dans la Constitution de la liberté garantie
00:31:24 pour les femmes d'avoir recours à l'IVG.
00:31:26 La formulation proposée par le gouvernement a été validée
00:31:29 sous les applaudissements nourris par les députés.
00:31:31 Prochaine étape, le Sénat.
00:31:33 Enfin, en déplacement en Suède, Emmanuel Macron défend l'Europe
00:31:37 face aux difficultés des agriculteurs français.
00:31:39 Le président soutient la politique agricole commune
00:31:41 sans laquelle nos agriculteurs n'auraient pas de revenus
00:31:44 et ne pourraient pas vivre pour beaucoup d'entre eux, selon ses mots.
00:31:48 Merci beaucoup ma chère Maureen, on se retrouve à 23h30, c'est bien ça ?
00:31:52 - Tout à fait. - 23h30.
00:31:53 Et je vous représente l'équipe de grands témoins qui m'entourent.
00:31:56 Pierre Leloup, Chif Guibert, Julien Audoul, Judith Vintraub,
00:31:59 Yoann Ulssay et Sébastien Béraud.
00:32:02 Priorité, priorité au terrain encore.
00:32:05 Je vous promets, je vous donne la parole.
00:32:07 On va retrouver Augustin Donadieu et Fabrice Elsner depuis l'Assis.
00:32:11 Oui, ce soir, priorité au terrain, au témoignage.
00:32:13 Augustin, racontez-nous ce qui se passe,
00:32:15 quel est l'état d'esprit ce soir du côté de l'Assis ?
00:32:18 - Eh bien avant toute chose,
00:32:22 pardon, avant toute chose, regardez, on va vous montrer,
00:32:24 on est en plein milieu de l'autoroute Assis,
00:32:26 à 10 km de la capitale.
00:32:27 Vous avez les voitures qui roulent à pleine vitesse
00:32:30 juste de l'autre côté de la voie.
00:32:32 Et là où nous sommes avec Fabrice Elsner,
00:32:34 là où nous entendons tous les klaxons de ces automobilistes,
00:32:39 eh bien nous sommes ici avec les agriculteurs.
00:32:41 Une partie du second convoi vient d'arriver,
00:32:44 un convoi qui a fait route depuis le sud de Paris.
00:32:49 Et tous ces agriculteurs qui, depuis quelques minutes,
00:32:51 vous le voyez sur ces images,
00:32:52 sont en train d'installer leur campement de base pour la nuit.
00:32:56 Donc c'est des barnum évidemment,
00:32:57 des toilettes pour évidemment tous ces agriculteurs.
00:33:01 Et tout cela est très bien organisé,
00:33:02 millimétré presque j'ai envie de dire,
00:33:04 avec des tracteurs de tête équipés de remorques,
00:33:07 remorques remplies de matériel.
00:33:08 Regardez à gauche sur cette image de Fabrice Elsner,
00:33:11 vous avez des sièges dans cette benne,
00:33:14 avec les toilettes juste devant,
00:33:16 un réservoir d'eau, une tonne à eau,
00:33:18 ça s'appelle comme cela,
00:33:19 de l'eau potable, de l'eau pour la toilette
00:33:21 de tous ces agriculteurs qui sont mobilisés depuis une semaine.
00:33:24 Des agriculteurs surdéterminés,
00:33:27 et ce malgré le discours de la politique générale de Gabriel Attal.
00:33:32 Ils l'ont suivi très attentivement cet après-midi.
00:33:34 Ils ne sont pas convaincus par les réponses du gouvernement.
00:33:38 Ils souhaitaient des solutions concrètes à leurs problématiques.
00:33:42 Cela n'a pas été le cas selon eux.
00:33:43 Alors ce soir, ils comptaient se rendre à Paris en passant par Rungis.
00:33:47 Rungis qui se trouve à 5 kilomètres d'ici.
00:33:49 Mais la préfecture les en a empêchés,
00:33:51 en disposant au milieu de cette autoroute A6,
00:33:54 deux blindés de la gendarmerie.
00:33:56 Également une compagnie de CRS qui est là pour leur entraver le passage.
00:34:00 Résultat, ces agriculteurs qui vont passer la nuit ici,
00:34:03 au milieu de l'autoroute A6.
00:34:04 Certains vont dormir dans les camions,
00:34:06 d'autres dans les bétaillères, dans la paille ou à même le foin.
00:34:09 Et enfin, un barnum qui va être monté puisque ces agriculteurs,
00:34:12 pour l'anecdote, n'ont toujours pas mangé.
00:34:13 Alors le feu est en train d'être allumé
00:34:16 pour préparer le barbecue au rituel.
00:34:18 Et c'est comme ça depuis maintenant plus d'une semaine.
00:34:21 - Merci beaucoup Augustin Deladio.
00:34:22 Je rappelle que vous êtes accompagné par Fabrice Elsner
00:34:23 et on vous retrouve tout au long de Soir Info.
00:34:26 Allez, chose promis, Philippe Guibert et Pierre Philippe,
00:34:29 vous souhaitiez réagir.
00:34:30 - Monsieur, je souhaitais vous poser une question
00:34:32 parce que je n'ai pas bien compris.
00:34:35 Pour arrêter le mouvement,
00:34:37 quelle est la mesure ou quelles sont les mesures
00:34:39 ou engagements concrets que vous attendez ?
00:34:42 Je vous entendais pendant les reportages dire
00:34:45 de toute façon, ils n'ont pas de solution en parlant de l'exécutif.
00:34:48 Mais alors s'ils n'ont pas de solution,
00:34:50 quelle est l'issue du mouvement ?
00:34:52 - Je vais vous donner la solution.
00:34:53 Je vais vous donner.
00:34:54 C'est comme ça que ça va se terminer.
00:34:55 Démission du gouvernement Macron et sortie de l'Europe.
00:34:58 Il n'y a pas d'autre solution.
00:34:59 - Ah oui, je peux concevoir.
00:35:01 - Ah mais vous verrez, ça va se terminer comme ça.
00:35:02 - Ça va être compliqué.
00:35:04 - Ah mais vous verrez, le peuple français nous suit,
00:35:07 ils vont monter sur Paris.
00:35:08 Laissez rentrer les tracteurs dans Paris, je vous garantis.
00:35:11 Il n'y a pas de Jeux Olympiques,
00:35:12 il n'y a pas de Salon d'agriculture dans un mois.
00:35:14 - Est-ce que vous avez plus de réalistes comme solution ?
00:35:16 - Non.
00:35:16 - Plus concret ?
00:35:17 - On est à un mois du Salon d'agriculture,
00:35:20 on est à six mois des élections européennes,
00:35:23 à sept mois des Jeux Olympiques
00:35:25 et surtout à un an des futures élections
00:35:28 Chambre d'agriculture qui mettent en place le pouvoir à la FNSOA.
00:35:32 Donc qu'est-ce qui se passe là ?
00:35:33 Là, en ce moment, la FNSOA, elle est en train de perdre sa base.
00:35:34 Sa base va venir rejoindre des gars comme moi.
00:35:36 Donc ils ont peur de perdre les prochaines élections.
00:35:39 Donc qu'est-ce qu'ils font ?
00:35:40 Ils essayent, parce que normalement,
00:35:43 le mouvement aurait dû s'arrêter la semaine dernière
00:35:44 quand Jérôme Bell l'a arrêté.
00:35:45 Sauf que la base a dit non, non, non.
00:35:47 Moi, j'en ai plein des responsables syndicaux
00:35:49 qui me disent "T'as raison, t'as raison, il faut qu'on te suive".
00:35:50 - D'accord.
00:35:51 - Ils veulent tous sortir de l'Europe.
00:35:53 On est trahi tous les jours par l'Europe.
00:35:54 - Ça va être un peu compliqué quand même.
00:35:55 - Non, ça ne sera pas compliqué,
00:35:56 parce que le peuple, il peut bien avoir raison.
00:35:57 - Attendez, la parole, je souhaite que tout le monde s'exprime.
00:36:00 - La FNSOA ne veut pas sortir,
00:36:01 parce qu'ils sont à la tête du COPAC-OGK.
00:36:03 C'est la FNSOA et le COPAC-OGK qui signent les accords de libre-échange.
00:36:06 Et ça, la base l'a compris.
00:36:07 On est trahi par notre propre camp.
00:36:10 Donc, on est obligé de sortir de l'Europe.
00:36:11 - Il n'y a plus d'harmonie syndicale ce soir,
00:36:13 quand on vous écoute.
00:36:14 - On est à deux morts par jour,
00:36:15 et 50 exploitations qui disparaissent.
00:36:16 - On sait, on en parle souvent pendant la quarantaine.
00:36:18 - Dans cinq ans, il ne reste plus un paysan en France.
00:36:19 On sera juste là pour faire du biocarburant
00:36:21 et faire de la méthanisation.
00:36:22 Il n'y aura rien plus en France.
00:36:24 Attendez, laissez-moi parler.
00:36:25 - Oui, mais je vous laisse parler justement.
00:36:26 J'ai aussi d'autres invités.
00:36:28 - Il y a deux ans, quand il a été élu Macron,
00:36:30 il a rebaptisé le ministère de l'Agriculture
00:36:32 au ministère de la Souveraineté agricole.
00:36:33 Mais ils nous crachent dessus.
00:36:35 Ils vont signer tous les jours des accords de libre-échange,
00:36:36 toutes les semaines.
00:36:37 Elle est où la souveraineté agricole ?
00:36:39 - Vous croyez que...
00:36:39 - Les derniers agriculteurs,
00:36:40 ils seront juste là pour fabriquer des biocarburants
00:36:43 et fabriquer de l'électricité.
00:36:44 C'est ça.
00:36:45 - Sébastien.
00:36:45 - J'ai raison sur toute la liste.
00:36:46 - Yoann et Pierre.
00:36:49 - Moi, j'entends votre détresse.
00:36:51 - Mais on la comprend.
00:36:52 - Qui est indisputable.
00:36:52 - On la partage.
00:36:53 - Il n'en reste que 350 000.
00:36:55 - Sébastien, il faut que tout le monde s'exprime.
00:36:58 - Votre colère, votre détresse,
00:37:00 elle est tout à fait compréhensible.
00:37:02 Je la partage très largement.
00:37:04 - Et bon nombre de Français la partagent.
00:37:05 - La partage.
00:37:06 - C'est bien ça le problème.
00:37:07 C'est que les Français vont monter à Paris.
00:37:08 - Sébastien.
00:37:08 - Simplement, en ayant un discours
00:37:10 comme celui que vous venez de tenir,
00:37:12 je crois que c'est tout à fait contre-productif.
00:37:13 - Mais oui.
00:37:13 - C'est un discours qui, pardonnez-moi,
00:37:15 monsieur, n'est pas réaliste.
00:37:17 Parce que d'abord, le gouvernement ne démissionnera pas.
00:37:20 - Si, démissionne.
00:37:21 - Et ensuite, si vous demandez aux Français
00:37:24 s'ils souhaitent sortir de l'Union européenne,
00:37:26 à l'évidence, ils ne le souhaitent pas.
00:37:27 C'est d'ailleurs pour cela que le Rassemblement national
00:37:29 a changé de position sur le sujet.
00:37:31 - Mais justement, le Rassemblement national,
00:37:32 c'est ce que j'ai dit à Julien,
00:37:33 qui se fait une grave erreur.
00:37:34 Il va regarder les élections
00:37:35 parce que le PASSE va prendre le pouvoir.
00:37:36 - Sébastien, on peut s'exprimer.
00:37:39 - Les Français ne souhaitent évidemment pas sortir
00:37:42 de l'Union européenne.
00:37:43 Donc, je crois que le discours
00:37:44 que vous tenez aujourd'hui est tout à fait contre-productif.
00:37:47 Et précisément, si vous vous entêtez
00:37:49 à tenir ce discours-là,
00:37:50 vous n'aboutirez évidemment à rien.
00:37:51 - Eh bien si, on fait un référendum.
00:37:53 - Sébastien, on poursuit le débat, s'il vous plaît.
00:37:55 Pierre.
00:37:56 - Bon, dans cette passion, je vais essayer de...
00:37:58 - Oui, oui, on comprend, le débat est passionné, évidemment.
00:38:00 - Ah, mais c'est sûr qu'il est passionné,
00:38:01 on peut y passer la nuit.
00:38:02 - Oui.
00:38:04 - Ce que dit monsieur a une grande part de vérité.
00:38:07 Parce qu'il y a beaucoup de...
00:38:08 Comment dire ?
00:38:09 Il y a énormément d'hypocrisie dans la posture qui est adoptée.
00:38:14 J'entends...
00:38:14 Attendez, attendez, attendez.
00:38:15 Je viens d'entendre...
00:38:16 - Sébastien.
00:38:17 - Je viens d'entendre le président...
00:38:18 - C'est important, un débat, vous êtes dans un débat.
00:38:20 Tout le monde puisse exprimer sa part, s'il vous plaît.
00:38:21 - Désolé, ils auront l'occasion de revenir.
00:38:23 - Non, non, mais...
00:38:23 Oui, oui, j'entends, mais je peux pas faire une chose qu'unique
00:38:25 au cas où vous, Sébastien.
00:38:26 - Oui, oui, je peux rentrer chez moi, puis je vous laisse le...
00:38:27 - Sébastien.
00:38:28 - Bon, allez-y.
00:38:28 - C'est la base de cette soirée.
00:38:30 Et j'entends que...
00:38:30 - Tranquille, hein.
00:38:31 - La règle du jeu soit respectée.
00:38:33 - J'essaye de vous dire ceci.
00:38:35 J'ai entendu le président de la République dire, en Suède,
00:38:39 que la PAC protégeait les agriculteurs français.
00:38:42 C'est toute la difficulté des choses, parce que la PAC,
00:38:46 c'est la moitié de ce que nous donnons comme contribution
00:38:48 chaque année à l'Union européenne,
00:38:50 mais la PAC, elle a cette caractéristique,
00:38:53 comme le commerce extérieur de l'Union, d'être fédéralisée.
00:38:58 C'est-à-dire que le ministre de l'Agriculture français,
00:39:00 il contrôle rien.
00:39:01 La politique agricole de la France est décidée à Bruxelles.
00:39:04 - C'est pour ça qu'il faut sortir de l'Europe.
00:39:06 - Bon.
00:39:07 À partir de là, on est dans une situation aujourd'hui où,
00:39:12 avec l'accord d'ailleurs des gouvernements français,
00:39:14 parce que je dis et je répète que la Commission ne fait rien
00:39:18 s'il n'y a pas un mandat signé par les États.
00:39:21 Donc l'État français a dit, vous pouvez négocier avec le Chili,
00:39:24 vous pouvez négocier avec la Nouvelle-Zélande.
00:39:26 Et dans la négociation, encore une fois,
00:39:28 chacun vend les uns des bagnoles, l'autre des avions.
00:39:31 Et puis...
00:39:32 - Ils ont du lithium, on en a besoin.
00:39:34 - Ils ont des agriculteurs,
00:39:35 on ne faudra plus de gouvernements.
00:39:38 - Monsieur le gouvernement, merci.
00:39:39 - Sébastien, j'aimerais que les propos soient mesurés.
00:39:44 On comprend votre colère, on comprend votre révolte.
00:39:47 On en parle sur CNews, mais je voudrais que le langage
00:39:51 soit un peu plus modéré, s'il vous plaît.
00:39:53 - Si vous voulez, c'est là qu'est cette tension,
00:39:55 parce que dans ce genre de négociation,
00:39:57 l'agriculture sert de variable d'agissement
00:40:00 à des choix politiques.
00:40:01 Le plus spectaculaire, c'est l'Ukraine.
00:40:04 Mais en même temps, les 9 milliards que nous recevons,
00:40:09 et qui en fait sont notre argent, font vivre l'agriculture,
00:40:13 comme vous savez mieux que moi,
00:40:14 que c'est en fonction de la surface, etc.
00:40:17 Et que sans cet argent, les exploitations, elles ne tiennent pas.
00:40:20 Et les céréaliers qui gagnent très bien leur vie,
00:40:22 gagnent leur vie parce qu'il y a énormément d'argent
00:40:24 de la PAC qui revient.
00:40:26 Donc, pour en venir au concret,
00:40:28 sans parler de dissolution, d'émission,
00:40:31 de choses comme vous l'avez dit,
00:40:33 qui sont un peu, on va dire, apocalyptiques
00:40:36 et peu probables d'un court terme,
00:40:38 la vraie question politique qui se pose aujourd'hui,
00:40:40 la vraie et la seule,
00:40:42 est-ce que le président de la République a décidé ou pas
00:40:46 de faire une épreuve de force avec Bruxelles
00:40:49 pour débloquer un certain nombre de points ?
00:40:51 Essentiel, je vais les lister.
00:40:54 Je vais les lister.
00:40:54 - Il est où aujourd'hui ?
00:40:55 - Laissez-moi finir.
00:40:56 Non mais sinon, je vais m'énerver à mon tour.
00:40:59 Je sais aussi m'énerver.
00:41:01 Alors, parmi les choses à débloquer,
00:41:05 la question principale, c'est l'arrêt des accords de libre-échange.
00:41:09 Et ça, c'est une crise avec l'Allemagne.
00:41:11 Oui, ou la renégociation, mais c'est une crise.
00:41:14 Arrêt ? Non, non.
00:41:15 Suspension, arrêt.
00:41:16 - N'importe quel économiste vous dira qu'on ne peut pas,
00:41:18 on n'a pas accès.
00:41:19 - Monsieur, est-ce que je peux terminer ?
00:41:21 - Oui, mais allez-y, vous nous endormez là.
00:41:24 - Non, alors parlez tout seul.
00:41:25 - Mais non, allez-y.
00:41:26 - C'est un débat, c'est important.
00:41:28 Non mais, Bamil et Sébastien, on donne la parole.
00:41:30 - Parmi les choses...
00:41:31 - Depuis le départ de ce mouvement,
00:41:33 CNews parle de ce mouvement d'agriculteurs.
00:41:35 - Parmi les choses que le président de la République
00:41:37 doit raconter, c'est quelque chose sur les accords de libre-échange
00:41:42 et plus important encore peut-être,
00:41:44 une redéfinition de ce qu'est la transition énergétique
00:41:48 par rapport aux besoins de l'agriculture française.
00:41:50 Et ça, c'est deux dossiers absolument majeurs
00:41:52 où il va se trouver confronté avec et contre la Commission
00:41:56 et contre beaucoup des partenaires de France,
00:41:58 à commencer par l'Allemagne.
00:41:59 Donc c'est ça ma question, la question que je me pose
00:42:02 pour avoir fait quand même un certain nombre de décennies en politique.
00:42:05 On est maintenant à une crise.
00:42:06 Est-ce que le président va prendre le risque de se coltiner
00:42:10 une crise comme Général De Gaulle, je l'ai dit,
00:42:13 ça avait fait des crises ou pas ?
00:42:15 - Judith, Julien, et ensuite on retourne sur le terrain
00:42:18 avec Miquel De Santos.
00:42:19 Judith.
00:42:19 - Je crois qu'on est tous d'accord sur ce plateau
00:42:21 pour dire qu'il faut une épreuve de force.
00:42:24 Mais, je peux finir ma phrase ?
00:42:26 Merci monsieur.
00:42:27 Mais, partir de l'Europe, pratiquer la politique de la chaise vide,
00:42:35 décider que la France doit s'isoler par cette fameuse exception agriculturelle
00:42:42 que nous ne pourrons pas négocier parce qu'elle n'est pas négociable
00:42:45 avec les autres pays, parce qu'on en est dans un monde d'échange.
00:42:49 - Qu'est-ce qu'ils ont fait les Anglais ?
00:42:50 C'est les seuls qui manifestent.
00:42:51 - Laissez finir.
00:42:52 - Ça ne me paraît pas être une solution efficace.
00:42:57 L'isolement de la France n'est pas une solution efficace.
00:43:00 Nous sommes dans un monde d'échange, nous avons été faibles,
00:43:03 comme Pierre Lelouch l'a expliqué,
00:43:05 nous avons délégué notre pouvoir de négociation
00:43:10 à des gens qui avaient d'autres intérêts, donc qui ont été trahis.
00:43:13 - Il ne faut pas être surpris, si à l'arrivée on n'est pas bien.
00:43:15 - Mais donc, on n'a plus de paysans dans les cinq ans,
00:43:17 il n'y a plus de paysans.
00:43:18 - On n'est pas surpris, mais dire "j'ai perdu, je m'en vais"
00:43:21 n'est pas ce que l'on veut.
00:43:22 - En 22 milliards, on récupère 9, donc déjà là on y perd, on perd 11 milliards.
00:43:25 J'ai pas fait des grandes écoles, on a vite perdu.
00:43:27 Excusez-moi monsieur l'ancien ministre, l'Angleterre est sortie de l'Europe,
00:43:31 c'est les seuls qui ne manifestent pas aujourd'hui.
00:43:33 Les paysans espagnols, français, belges, allemands, polonais,
00:43:36 tout le monde manifeste, sauf les Anglais.
00:43:38 Posez-vous la question.
00:43:39 Excusez-moi.
00:43:40 - Il pose la question aussi pourquoi il n'y a qu'un Anglais sur cinq
00:43:43 qui est satisfait du Brexit.
00:43:45 Regardez les sondages, un Anglais sur cinq, simplement,
00:43:48 est satisfait du Brexit.
00:43:50 - Posez-vous aussi cette question.
00:43:51 - Aujourd'hui on n'a plus d'agriculture, on n'a plus d'industrie,
00:43:53 on n'a plus d'hôpital, on n'a rien plus.
00:43:55 Macron en sept ans il aura tout tué.
00:43:57 Il a mis un ministre qui ne savait même pas combien il allait mettre carré dans un hectare.
00:44:00 Il est ministre de l'économie, ça fait sept ans.
00:44:01 - Est-ce que je peux donner la parole à Julien Audoule ?
00:44:04 Est-ce que vous m'autorisez à donner la parole à Julien Audoule s'il vous plaît ?
00:44:06 Julien. Et ensuite on va sur le terrain.
00:44:09 - Déjà c'est très difficile parce qu'en fait,
00:44:12 moi je comprends la colère et le ras-le-bol de Sébastien et des agriculteurs
00:44:17 qui après des années de mépris et d'abandon en sont à un stade où finalement...
00:44:25 - Ça fait 30 ans l'exaspération, on la comprend.
00:44:27 - 30 ans, on nous a dit de ne produire, on a tout fait, tout fait.
00:44:30 - Après pour sortir de cette crise,
00:44:33 et attention à ne pas tomber en fait dans des erreurs
00:44:36 qui vont nourrir le gouvernement et qui vont alimenter une réaction du gouvernement
00:44:43 et peut-être demain...
00:44:44 - Il est nul ce gouvernement.
00:44:45 - On a affaire à des jeunes...
00:44:47 - Ils ont jamais travaillé, ils ne savent pas ce que c'est le métier.
00:44:49 - Sébastien, vous avez la possibilité de vous exprimer.
00:44:52 - Désolé, désolé.
00:44:53 - Il faut écouter également les personnes qui participent à la traite.
00:44:55 - Je suis tellement persuadé de ce que je...
00:44:57 - Oui, j'entends, j'entends, mais chacun doit pouvoir s'exprimer.
00:45:00 Julien, Sébastien, on comprend votre colère,
00:45:03 on comprend votre révolte, mais l'important c'est d'écouter aussi.
00:45:05 Et Julien.
00:45:06 - Et j'ai envie comme vous de sauver l'agriculture française
00:45:09 et de vous permettre de vivre dignement de votre métier.
00:45:12 Cette crise, elle se réglera par de la politique
00:45:15 et uniquement par de la politique.
00:45:18 Et si je dis de la politique, c'est-à-dire changer
00:45:20 les responsables politiques qui ont conduit l'agriculture française
00:45:24 dans le mur et dans un état de désespérance.
00:45:28 Vous permettez, je vais... J'ai juste terminé.
00:45:30 Ce que je veux dire, c'est que nous avons des échéances majeures.
00:45:34 Donc l'une qui est capitale,
00:45:36 qui est l'élection européenne du 9 juin 2024,
00:45:40 où vont se jouer l'orientation de l'Europe
00:45:43 et donc l'avenir de l'agriculture française,
00:45:45 puisque comme ça a été rappelé par Pierre Lelouch,
00:45:47 l'agriculture française, aujourd'hui, elle est décidée à Bruxelles.
00:45:52 Donc il faut que les Français se saisissent de ce moyen-là
00:45:56 et notamment tous ceux qui croient en la ruralité,
00:45:58 en l'agriculture, en la souveraineté française,
00:46:01 se saisissent de ce moyen-là démocratique
00:46:03 pour envoyer un message très clair, un message de protection
00:46:07 et pour qu'on ait un maximum de députés
00:46:09 qui garantissent la protection de l'agriculture française.
00:46:12 Voilà, ça ne va pas se régler autrement.
00:46:14 L'épreuve de force, elle est nécessaire.
00:46:18 Je pense qu'elle est nécessaire, ça fait longtemps qu'elle couvait.
00:46:20 - Elle va y être, je vous garantis.
00:46:22 - Il y a eu le GNR qui a été la goutte d'eau
00:46:24 qui a fait déborder le vase et la cuve de la colère.
00:46:27 - L'enfumage.
00:46:28 - Il faut aujourd'hui, urgentement,
00:46:30 urgentement que le gouvernement entende ce qui est en train de se passer
00:46:34 et arrête de faire semblant.
00:46:36 Mais je le dis structurellement,
00:46:38 par rapport à l'idéologie qui est la nôtre depuis 40 ans,
00:46:41 par rapport à la fédéralisation de l'Europe qui s'installe depuis 92,
00:46:45 il faut en sortir par de la politique.
00:46:47 Et avec Jordan Bardella, le Rassemblement national,
00:46:50 on apporte une autre solution et une protection pour l'agriculture.
00:46:53 - Si votre position, c'est d'être devant un représentant du gouvernement
00:46:58 et lui dire "partez, car je n'attends rien de vous",
00:47:01 ne vous étonnez pas que ce soit la FNSEA qui soit en train de négocier.
00:47:05 - Et la FNSEA, ils représentent 25% des paysans,
00:47:08 moi j'en représente autant, moi tout seul.
00:47:09 - Et bien oui, sauf que...
00:47:10 - Mais la FNSEA, c'est eux qui ont mis l'augmentation du GNR,
00:47:13 c'est eux qui signent les accords de libre-échange, excusez-moi !
00:47:15 - J'ai bien compris.
00:47:16 - Qu'est-ce qu'ils... Ils l'ont compris, la base, c'est bon !
00:47:17 - J'ai bien compris.
00:47:18 - Tout à l'heure, à 5h, on leur a dit de faire demi-tour.
00:47:20 - J'ai bien compris.
00:47:21 - Ils sont partis, ils ont fait demi-tour.
00:47:23 Dès qu'ils ont vu mes vidéos, ils ont fait demi-tour.
00:47:24 - J'en ai parlé aussi, mais...
00:47:25 - On contrôle rien, la FNSEA.
00:47:26 - Mais comprenez de votre côté...
00:47:28 - Le gouvernement, on ne s'y contrôle rien.
00:47:29 - Sébastien, écoutez...
00:47:30 - Dans une négociation, si vous dites à la personne que vous avez en face
00:47:34 "Vous n'êtes pas légitime, partez !"
00:47:37 - Mais il n'y a rien à négocier !
00:47:38 - Non mais ça va être compliqué.
00:47:39 - On est déjà morts, on peut crener de nos cendres.
00:47:40 - Bah alors, il n'y a pas de solution.
00:47:41 - On est de la chair à terre, dans le monde des paysans.
00:47:43 Mais oui, il n'y a pas de solution, parce que l'élevage, il est mort.
00:47:45 Van der Leyen, elle veut supprimer l'élevage,
00:47:47 parce qu'elle pète, elle rote, elle pollue trop, et on va faire un trait 100 000 fois...
00:47:52 - On va calmer un peu les esprits, on va aller sur le terrain, si vous voulez bien.
00:47:55 Priorité au terrain, s'il vous plaît.
00:47:57 - Les accords de Chili et les accords de Nouvelle-Zélande nous ont tués.
00:47:59 On n'a même pas besoin de parler du futur.
00:48:01 - Sébastien, priorité au terrain, parce que vos collègues sont sur le terrain.
00:48:04 - Mes collègues, demandez-leur.
00:48:06 Demandez-leur si ils veulent sortir de l'Europe, alors on leur demande.
00:48:08 - Oui, mais alors, posez la question.
00:48:10 On va trouver Mickaël De Santos et Thibaut Marche-Tho qui sont sur l'autoroute,
00:48:14 à une, du côté du Val d'Oise, Mickaël.
00:48:17 Que se passe-t-il très précisément au moment où on se parle ?
00:48:19 - Calme, Chili.
00:48:21 - J'ai raison, on peut dire ce qu'on veut.
00:48:23 - Je vous le disais tout à l'heure, l'ambiance est plutôt festive ici,
00:48:27 sur ce point de blocage.
00:48:28 Au niveau de l'autoroute A1, on est à une trentaine de kilomètres de Paris,
00:48:32 et je suis avec Charles, Charles qui est donc céréalier à Crippi en Valois.
00:48:37 C'est dans l'Oise. Bonsoir Charles, merci beaucoup d'être avec nous.
00:48:40 On en parlait tout à l'heure, tous les deux,
00:48:42 vous avez pas mal de difficultés au quotidien.
00:48:46 Vous d'ailleurs, vous multipliez les heures de travail,
00:48:48 vous nous disiez plus de 2500 heures de travail par an.
00:48:52 Qu'est-ce que vous attendez aujourd'hui du gouvernement ?
00:48:54 - Beaucoup plus de reconnaissance, moins de...
00:49:00 Comment dire, de réglementation...
00:49:06 Tout simplement, quoi.
00:49:07 - Et vous attendez beaucoup aussi du rendez-vous,
00:49:10 j'imagine, de jeudi à Bruxelles, entre Emmanuel Macron
00:49:13 et la présidente de la Commission européenne ?
00:49:15 - Ouais, on attend beaucoup de jeudi,
00:49:17 mais après, est-ce qu'il fallait vraiment attendre jeudi pour bouger ?
00:49:20 Je pense qu'il déplace un peu le problème.
00:49:22 - Alors aujourd'hui, vous allez dormir ici, sur place, dans votre tracteur,
00:49:26 et vous n'êtes pas venu seul, et je voulais vraiment montrer cette...
00:49:29 Vous montrer aussi, et montrer aux téléspectateurs
00:49:31 que l'ambiance est bonne, enfin, ici, sur place,
00:49:33 vous êtes venu avec votre corps de chasse.
00:49:35 Tout à l'heure, on a vu trompe de chasse,
00:49:36 on a vu une très belle image tout à l'heure.
00:49:38 Vous étiez face aux forces de l'ordre,
00:49:40 et vous avez entonné la marseillaise.
00:49:42 Alors, pour les téléspectateurs de CNews,
00:49:43 et pour détendre un peu l'atmosphère,
00:49:45 et notamment les débats en plateau qui sont enflammés,
00:49:47 est-ce que vous pouvez nous jouer un petit peu de marseillaise,
00:49:50 et on terminera là-dessus ?
00:49:52 - C'est bon.
00:49:53 - Et voilà, et on va remercier, bien évidemment,
00:50:15 Charles qui est avec nous en direct,
00:50:16 on va le laisser respirer, parce qu'il faut quand même beaucoup de souffle
00:50:19 pour souffler, effectivement, dans cet instrument.
00:50:21 Et puis, vous le voyez, l'esprit est festif,
00:50:23 même si, on l'évoquait à l'instant,
00:50:26 il y a énormément de revendications de la part des agriculteurs,
00:50:28 ici, sur place, une mobilisation qui devrait se poursuivre
00:50:31 dans les prochaines heures et dans les prochains jours.
00:50:33 - Merci beaucoup, mon cher Mickaël Dosanto.
00:50:35 Je rappelle que vous êtes accompagné par Thibault Marcheteau.
00:50:37 N'hésitez pas à intervenir pour nous faire vivre
00:50:40 cette soirée aux côtés des agriculteurs.
00:50:42 L'esprit est un petit peu plus calme, je vois,
00:50:43 sur ce blocage que sur ce plateau.
00:50:46 Philippe, vous souhaitiez intervenir ?
00:50:48 Pierre, pardon.
00:50:49 - Non, je voulais dire que,
00:50:52 encore une fois, moi, non seulement je comprends la souffrance,
00:50:56 mais je la connais.
00:50:57 Et ce que j'essaye de dire,
00:51:01 c'est les moyens d'en sortir.
00:51:05 Et la difficulté du gouvernement, aujourd'hui,
00:51:07 c'est qu'ils ont raconté des choses, pendant des mois et des années,
00:51:13 qui ont conduit à cette situation d'épuisement et de colère.
00:51:17 Aujourd'hui, ils sont au pied du mur.
00:51:19 Et donc, la vraie question, c'est,
00:51:21 est-ce qu'ils sont capables de faire vivre ce qu'ils appellent,
00:51:24 j'ai entendu le Premier ministre dire,
00:51:26 "exception agricole française".
00:51:29 Il faut savoir ce que c'est que l'exception culturelle française.
00:51:31 C'est une sortie.
00:51:33 On a sorti la culture de la machinerie européenne.
00:51:36 Ça s'appelle une exemption.
00:51:37 Les Danois, par exemple, ont négocié et obtenu des "opting out",
00:51:42 ça s'appelle en anglais, des clauses de sortie.
00:51:45 Est-ce que, étant les premiers bénéficiaires de la PAC en Europe,
00:51:48 vous le savez, nous sommes les premiers bénéficiaires.
00:51:51 - Les premiers contributeurs.
00:51:52 - Les premiers contributeurs.
00:51:53 Mais non, on n'est pas les premiers contributeurs à l'Europe.
00:51:56 L'Allemagne et d'autres pays contribuent autant ou plus que la France.
00:52:00 On est les premiers bénéficiaires de la PAC
00:52:02 et beaucoup de pays européens n'ont rien à faire de la PAC.
00:52:06 Les pays du Nord, il y a plein de pays qui n'ont pas d'agriculture
00:52:09 et qui disent et répètent,
00:52:10 "on ferait mieux d'utiliser cet argent pour faire de l'intelligence artificielle,
00:52:13 des fusées, des voitures électriques, etc."
00:52:16 Donc la France, elle est en fait assez isolée sur ces sujets.
00:52:20 Donc quand j'entends le Premier ministre de la France dire,
00:52:23 "on va faire une exception agricole française",
00:52:26 ça veut dire qu'on va reprendre le contrôle de la PAC.
00:52:29 Ça, c'est quelque chose qu'ils ne peuvent pas dire parce que ce n'est pas la vérité.
00:52:32 On va très, très rapidement être fixé le jeudi.
00:52:35 Je serais très, très surpris que le président de la République
00:52:38 obtienne quoi que ce soit de tangible sur tous ces sujets,
00:52:40 sauf peut-être le gel temporaire des accords de libre-échange.
00:52:44 Pas de changement du Green Deal, aucun changement de Green Deal,
00:52:48 pas de changement de la PAC parce qu'il ne peut pas l'obtenir.
00:52:51 - Qu'est-ce qu'on fait ?
00:52:52 - Alors après, c'est pour ça que je dis une épreuve de force,
00:52:55 une façon de goal, c'est-à-dire qu'on dit, "nous, on ne joue plus,
00:52:58 on arrête, il y a une crise politique et on s'explique avec les Allemands et les autres,
00:53:03 pas pour faire du Brexit, mais pour créer un moment de rupture à l'intérieur de l'Europe
00:53:07 où on rétablit, on change les règles du truc."
00:53:10 Mais on en est là, si vous voulez.
00:53:12 Et c'est que ce qui me désespère, et là, je peux comprendre votre peur,
00:53:15 c'est cette impression d'enfumage.
00:53:16 On utilise des formules sympathiques du style "exception agricole",
00:53:21 qui est utilisé d'ailleurs par un des syndicats,
00:53:24 je crois que c'est la Confédération...
00:53:25 - Par plein de gens depuis longtemps.
00:53:28 - Cette expression est utilisée, sauf qu'elle est l'exact inverse
00:53:32 de ce que la France a fait depuis 40 ans en matière agricole.
00:53:35 C'est-à-dire qu'on a donné tous les pouvoirs à Bruxelles
00:53:38 qui gèrent pour la totalité des pays la politique agricole.
00:53:41 C'est ça qu'on a fait.
00:53:42 - Philippe Guibert, très rapidement.
00:53:43 - Maintenant, il faut reprendre le contrôle.
00:53:44 - Et ensuite, on prend la direction de Nantes,
00:53:45 puisqu'il y a des actions qui se passent un peu partout en France.
00:53:48 Et on ira à Nantes, une ville que vous connaissez bien, mon cher Philippe.
00:53:51 - Non, mais j'ai été très surpris par le discours de Julien Oudol.
00:53:54 J'ai entendu le Rassemblement national...
00:53:57 Non, pas la première fois.
00:53:58 J'ai entendu le Rassemblement national dire "votez pour nous et après, on fera de la politique".
00:54:03 Mais enfin, cher Julien, ce n'est pas une proposition, ça concrète.
00:54:08 Ce n'est pas ça qu'attendent les agriculteurs.
00:54:09 Ils ont besoin de solutions.
00:54:11 Qu'est-ce que vous proposez concrètement ?
00:54:13 Moi, je trouve que le Rassemblement national,
00:54:15 vous êtes très bon dans l'indignation,
00:54:16 mais sur les propositions, c'est le grand vide.
00:54:18 Excusez-moi.
00:54:19 Faire de la politique, ça veut dire quoi ?
00:54:21 Ça veut dire ce que vient d'expliquer Pierre Lelouch,
00:54:23 de négocier au niveau européen.
00:54:25 Pourquoi ? Et en quoi vous allez le faire mieux qu'Emmanuel Macron ?
00:54:28 C'est ça qu'il faudrait que vous nous expliquiez.
00:54:30 Parce que sinon, excusez-moi, c'est un peu...
00:54:33 Vous étiez dans une grotte...
00:54:35 Réponse très rapide de Julien Audoul.
00:54:38 Soit vous étiez dans une grotte,
00:54:39 soit en pèlerinage en Cézou pendant des années.
00:54:43 Mais si vous avez suivi, un temps soit peu,
00:54:45 la campagne présidentielle de 2022,
00:54:47 le travail de nos députés...
00:54:49 Sur les agriculteurs ?
00:54:50 Non mais attendez, ça fait des années.
00:54:52 On n'a pas attendu ces quelques semaines et la crise actuelle
00:54:57 pour proposer des solutions.
00:54:58 Ça fait des années qu'on a un programme.
00:55:01 Je vous le dis.
00:55:02 Déjà, nous voulons sortir,
00:55:03 et nous le disons depuis des années,
00:55:04 on n'a pas attendu M. Attal avec sa petite formule,
00:55:07 nous voulons sortir l'agriculture des traités de libre-échange.
00:55:11 Ça fait à peu près 10 à 15 ans.
00:55:14 Et dans ce cas-là ?
00:55:15 Ça fait 10 à 15 ans.
00:55:17 Dans ce cas-là, il faut péter les règles de l'Union européenne.
00:55:19 Nous voulons...
00:55:20 Dans ce cas-là, vous allez...
00:55:21 Mais bien évidemment, il faut qu'il y ait un rapport de force.
00:55:24 Vous allez... Alors dites-le,
00:55:26 nous sommes pour une crise ouverte avec l'Union,
00:55:29 dans laquelle on redéfinit
00:55:30 les lois du commerce extérieur de l'Union.
00:55:32 Il y a aussi, M. Odule,
00:55:34 le commerce extérieur de l'Union.
00:55:36 Moi, je sais, j'ai souffert avec le gars
00:55:37 qui était en charge de ça à Bruxelles.
00:55:39 C'est lui qui avait le pouvoir.
00:55:40 Moi, j'avais pas le pouvoir.
00:55:42 Parce que dans les accords qui étaient négociés par Bruxelles,
00:55:44 c'est lui qui faisait les mix
00:55:45 entre les bagnoles, les fusées, l'agriculture.
00:55:47 Moi, je pouvais pas.
00:55:48 Moi, je pouvais faire remonter le fait que
00:55:50 M. est malheureux parce qu'on est maltraité sur l'agriculture.
00:55:53 Mais s'il avait pas envie de m'écouter,
00:55:55 il m'écoutait pas.
00:55:56 Et à un moment, croyez-moi,
00:55:57 ça a fini presque à coup de chaise dans son bureau à Bruxelles.
00:56:00 Tellement la France n'était pas respectée.
00:56:02 Elle ne l'est pas parce que nous avons accepté ce système.
00:56:05 Maintenant, moi, je suis à l'écoute d'un parti politique
00:56:08 qui dit, ou du président, qui dit,
00:56:10 "Demain, moi, j'arrête ça. Je change les règles."
00:56:12 -Ouais, moi, ça me...
00:56:13 -Julien, est-ce que vous permettez ?
00:56:15 Vous répondez...
00:56:16 Parce qu'en fait, on est...
00:56:17 -Je veux juste répondre à... -Très rapidement.
00:56:18 Parce que... Vous répondez après,
00:56:19 parce que, priorité au terrain.
00:56:22 Et vous répondez juste après,
00:56:23 vous aurez un petit peu plus de temps.
00:56:24 Vous pouvez priorité au terrain.
00:56:25 On va prendre la direction de Nantes.
00:56:26 -Oui, priorité au terrain, c'est important,
00:56:28 parce qu'il se passe des choses
00:56:29 aux quatre coins de France.
00:56:31 Une action est organisée ce soir
00:56:32 sur un lieu que vous connaissez,
00:56:34 le pont de Cheviré,
00:56:36 qui est réelu le sud de Nantes, au nord de Nantes,
00:56:38 mon cher Philippe Guybert.
00:56:40 On va retrouver tout de suite Michael Trichet,
00:56:42 qui est le président de la FDSEA de Loire-Atlantique,
00:56:44 qui doit être à bord de son tracteur.
00:56:46 Bonsoir, Michael Trichet.
00:56:48 Merci d'être en direct avec nous.
00:56:51 La colère ne s'estompe pas du côté de Nantes,
00:56:54 mon cher Michael.
00:56:56 -Non, effectivement, la colère ne s'estompe pas.
00:57:00 On a immobilisé le subterrain, justement,
00:57:03 pour défendre la souveraineté alimentaire,
00:57:08 qui a différents piliers.
00:57:10 Et je pense que ça fait 30 ans
00:57:11 qu'on est en train de détricoter
00:57:13 le modèle agricole français.
00:57:15 Et je pense que c'est grand temps d'arrêter.
00:57:17 Cette souveraineté, on importe aujourd'hui
00:57:18 30 % de denrées alimentaires
00:57:20 pour nos concitoyens,
00:57:22 qui ne sont pas conformes
00:57:23 aux labels qu'on nous demande.
00:57:24 Donc, il y a un souci.
00:57:27 -Là, vous avez décidé de bloquer,
00:57:29 c'est un endroit stratégique à Nantes,
00:57:30 c'est une île que je connais bien,
00:57:31 que Gilbert connaît bien, le pont de Cheviré.
00:57:35 -Ecoutez, effectivement, on a décidé
00:57:40 de bloquer le pont de Cheviré
00:57:41 parce qu'on considère qu'aujourd'hui,
00:57:43 que les gens qu'on veut intervenir,
00:57:46 interpeller, sont les hommes politiques.
00:57:49 C'est l'État, donc c'est pour ça
00:57:50 qu'on est sur les routes,
00:57:51 et justement, à montrer la détresse
00:57:53 des agriculteurs, le ras-le-bol des agriculteurs.
00:57:55 La souveraineté alimentaire
00:57:57 se fait par plusieurs piliers,
00:57:58 dont le revenu avec la loi Yalim,
00:58:00 qu'il va falloir renforcer,
00:58:02 et puis le normatif.
00:58:03 Le normatif, enfin, c'est inacceptable
00:58:05 qu'on importe des denrées alimentaires
00:58:07 qui utilisent des produits phyto-pharmaceutiques
00:58:09 qu'on ne peut plus utiliser en France.
00:58:11 Ce sont les injonctions.
00:58:13 C'est pour ça qu'on marche sur la tête
00:58:14 dans ce pays.
00:58:16 Au niveau agricole, il est grand temps
00:58:17 de remettre les choses à l'endroit.
00:58:20 -On ne va pas se mentir,
00:58:22 mais on entame le débat
00:58:23 depuis le début de cette émission.
00:58:25 Vous êtes déçu de l'intervention
00:58:27 aujourd'hui de Gabriel Attal,
00:58:28 mais il semble-t-il que vous n'attendiez
00:58:29 pas grand-chose.
00:58:31 Il semblerait que les choses se jouent
00:58:33 déjà demain.
00:58:35 Marc Fesneau, votre ministre,
00:58:36 sera à Bruxelles,
00:58:37 et puis le grand rendez-vous de jeudi.
00:58:40 Vous attendez très concrètement
00:58:41 quelque chose de ce rendez-vous
00:58:43 à Bruxelles avec Emmanuel Macron
00:58:45 et l'Europe ?
00:58:47 -Écoutez, si on est dans l'action,
00:58:49 c'est pour du concret.
00:58:50 La FNSO et les jeunes agriculteurs
00:58:52 sont en train de prendre 120 points,
00:58:54 point par point.
00:58:55 Alors c'est vrai que la semaine dernière,
00:58:57 on avait obtenu des mesures fiscales
00:59:00 sur le GNR qui sont essentielles
00:59:02 à la constitution de notre revenu.
00:59:04 Mais il ne faut pas en arrêter là.
00:59:05 On a aujourd'hui du normatif
00:59:06 qui est à différentes échelles.
00:59:08 On a l'échelle européenne
00:59:09 avec l'exemple de l'IED.
00:59:11 L'IED, ça va concerner les granivores.
00:59:13 Et là, clairement, on n'en veut pas.
00:59:15 On ne peut pas, disons,
00:59:18 considérer l'agriculture
00:59:19 comme le modèle industriel classique.
00:59:23 Donc c'est pour ça qu'il faut absolument,
00:59:26 disons, travailler pour que
00:59:28 cette souveraineté alimentaire
00:59:29 soit assumée et défendue
00:59:34 par nos politiques,
00:59:36 que ce soit à l'échelle européenne
00:59:38 et que ce soit au niveau français,
00:59:39 parce qu'on a aussi nos administrations
00:59:41 qui, des fois, surenchérissent
00:59:44 de règles qui ne sont plus comprises
00:59:46 et qui sont inacceptables.
00:59:49 Dernière question, vous bloquez le Pont-de-Chevieré
00:59:50 toute la nuit, demain, après-demain,
00:59:53 ou c'est juste un blocage montantanais ?
00:59:56 Ah non, non, on y est ce soir
00:59:58 et puis on va constituer un petit campement.
01:00:02 Et puis après, écoutez,
01:00:04 tant que le Premier ministre
01:00:07 n'aura pas répondu à nos deux présidents,
01:00:10 eh bien, on verra ce qu'on fait.
01:00:11 Merci beaucoup et merci d'avoir accepté
01:00:13 d'être notre invité, Michael Trichet.
01:00:15 Je rappelle que vous êtes président
01:00:16 de la FDSA de Loire-Atlantique.
01:00:17 Préliminaires encore au terrain,
01:00:19 on va retrouver tout de suite
01:00:20 Augustin Donadieu et Fabrice Elsner
01:00:22 depuis l'autoroute A6.
01:00:24 Augustin Donadieu, vous n'êtes pas seul,
01:00:26 me semble-t-il ?
01:00:27 Non, pas seul, et c'est moins qu'on puisse dire.
01:00:31 Les taux se resserrent sur la capitale.
01:00:33 70 nouveaux tracteurs viennent d'arriver ici
01:00:35 sur l'A6 à moins de 10 km de Paris,
01:00:37 5 km de Rungis, vous le voyez.
01:00:40 Tout est en train de s'organiser.
01:00:42 Les agriculteurs se retrouvent,
01:00:43 échangent sur les dizaines de kilomètres
01:00:46 qu'ils ont pu parcourir aujourd'hui.
01:00:47 Le Barnum vient d'être monté,
01:00:49 le barbecue est en cours d'allumage
01:00:51 et je suis avec François Marais.
01:00:53 François, merci d'être avec nous
01:00:54 en direct sur CNews.
01:00:55 Vous êtes agriculteur en polyculture,
01:00:57 éleveur également de volailles.
01:00:59 Qu'est-ce que ça vous fait de voir
01:01:00 toute cette mobilisation ?
01:01:01 Vous êtes très nombreux
01:01:02 et seulement à 10 km de Paris.
01:01:04 Oui, donc ce soir, on exprime
01:01:06 un grand ras-le-bol,
01:01:07 parce qu'aujourd'hui, moi,
01:01:08 je suis éleveur de volailles
01:01:10 et on autoconsomme les céréales
01:01:12 qu'on produit sur l'exploitation.
01:01:14 Donc on fait manger aux volailles
01:01:16 les productions qu'on produit
01:01:17 sur l'exploitation,
01:01:18 donc des produits français.
01:01:21 Et aujourd'hui, on va nous importer
01:01:22 du poulet ukrainien,
01:01:25 donc qui ne sont pas produits
01:01:27 avec les mêmes normes que nous.
01:01:29 Et aujourd'hui, c'est tout un marché
01:01:31 qui est contraint.
01:01:33 Aujourd'hui, on a beaucoup
01:01:35 de débouchés sur l'exploitation,
01:01:37 parce qu'on est proche de Paris,
01:01:38 mais ce n'est pas le cas pour tout le monde.
01:01:40 Et aujourd'hui, on va nous imposer
01:01:41 4% de jachères,
01:01:42 ça va nous faire de la surface
01:01:44 un mois sur l'exploitation,
01:01:45 pour produire des céréales
01:01:46 pour nourrir nos volailles.
01:01:48 Donc au bout d'un moment,
01:01:49 c'est où on produit,
01:01:52 où on importe.
01:01:54 Mais si on importe,
01:01:55 on prend les mêmes règles
01:01:56 que prend tout le monde.
01:01:57 Dans son discours de politique générale
01:01:59 cet après-midi,
01:02:00 le Premier ministre a dit
01:02:01 qu'il allait se pencher sur cette question
01:02:03 des volailles, notamment ukrainiennes,
01:02:05 affirmant que le président
01:02:06 allait se saisir de ce dossier.
01:02:08 Vous y croyez ou vous attendez
01:02:09 véritablement des actes concrets ?
01:02:10 Nous, aujourd'hui, les paroles,
01:02:11 on n'y croit plus.
01:02:12 Ce qu'on veut aujourd'hui,
01:02:13 c'est tout le ras-le-bol général
01:02:16 du monde agricole
01:02:17 qui est présent dans la France
01:02:19 et dans les autres pays,
01:02:21 c'est pour des actes.
01:02:22 On n'est pas là pour des paroles.
01:02:23 Aujourd'hui, les paroles,
01:02:25 malheureusement, c'est trop tard.
01:02:26 On ne vit plus, on est en survie.
01:02:29 Donc merci à nos clients
01:02:30 qui nous sont fidèles.
01:02:34 Vous auriez aimé atteindre Rungis ?
01:02:35 Je rappelle que deux blindés
01:02:36 sont devant vous.
01:02:37 Vous auriez aimé, en quelques mots,
01:02:38 atteindre Rungis ?
01:02:40 Rungis, pour nous,
01:02:43 je ne pense pas que ce soit
01:02:45 le point le plus précis qui soit visé.
01:02:47 Pour nous, aujourd'hui,
01:02:48 c'était le tour de la capitale.
01:02:50 Et le tour de la capitale,
01:02:52 c'est pour tout ce qui est parti du ministère.
01:02:56 Très bien, merci beaucoup François
01:02:57 d'avoir été avec nous.
01:02:58 Et regardez ce qu'on voulait vous montrer.
01:03:00 Thierry, regardez sur ce pont
01:03:01 qui surplombe l'autoroute A6,
01:03:03 ces habitants qui, à 23h30,
01:03:05 sont sortis de chez eux
01:03:06 pour accueillir et applaudir
01:03:08 tous ces agriculteurs
01:03:09 qui se mettent en place
01:03:10 et qui se préparent à passer la nuit
01:03:12 ici au beau milieu de l'autoroute
01:03:13 avec ce camion juste à ma gauche
01:03:14 qui est en train, à l'instant
01:03:15 où je suis en train de vous parler,
01:03:16 qui est en train, pardon,
01:03:17 de descendre les toilettes,
01:03:20 de descendre les vivres
01:03:21 qui vont pouvoir permettre
01:03:22 à ces agriculteurs de maintenir
01:03:24 leur siège ici sur l'autoroute A6
01:03:26 avec, je vous le rappelle,
01:03:27 deux blindés et des compagnies de CRS
01:03:30 qui empêchent les agriculteurs
01:03:31 de progresser jusqu'à la capitale.
01:03:33 Merci beaucoup Augustin Delallieu.
01:03:35 Je rappelle que vous êtes accompagné
01:03:36 par Fabrice Elsner depuis l'A6.
01:03:38 On voit que la mobilisation
01:03:40 se poursuit.
01:03:40 On fait un tour de l'information
01:03:42 avec Maureen Vidal
01:03:42 et on reprend le débat
01:03:44 avec nos invités évidemment.
01:03:45 Maureen.
01:03:46 La FNSEA a de nouveau été reçue
01:03:54 à Matignon ce soir.
01:03:55 Il s'agit du troisième entretien
01:03:57 entre le syndicat et le Premier ministre
01:03:59 en moins de deux semaines.
01:04:00 Les tensions sont fortes
01:04:01 du côté des agriculteurs déçus
01:04:03 par le discours du Premier ministre
01:04:05 à l'Assemblée aujourd'hui.
01:04:06 Il prévoit de prolonger plusieurs jours
01:04:08 leur mobilisation et leur blocage routier
01:04:10 et demande des réponses rapides
01:04:12 et claires au gouvernement.
01:04:14 C'est le néant le plus complet du blabla,
01:04:17 notamment au niveau de l'agriculture.
01:04:19 La déclaration de politique générale
01:04:21 de Gabriel Attal n'a pas fait sensation
01:04:23 auprès des agriculteurs déçus.
01:04:25 Le discours du Premier ministre
01:04:26 ne répond pas à leurs attentes,
01:04:28 même s'il promet aux producteurs
01:04:29 d'être au rendez-vous, promettant
01:04:31 le versement des aides européennes
01:04:32 de la politique agricole commune
01:04:34 d'ici le 15 mars.
01:04:36 Enfin, l'Assemblée nationale a adopté
01:04:38 à une large majorité l'inscription
01:04:40 dans la Constitution de la liberté
01:04:42 garantie pour les femmes
01:04:43 d'avoir recours à l'IVG.
01:04:44 La formulation proposée par le gouvernement
01:04:46 a été validée sous les applaudissements
01:04:48 nourris par les députés.
01:04:50 Prochaine étape, le Sénat.
01:04:52 - Coucou ma chère Maureen, avec moi
01:04:54 jusqu'à quasiment minuit, Pierre Lelouch,
01:04:56 Yves Guibert, Julien Audoule,
01:04:58 Judith Vintraud, Bayonne, El-Sayed
01:04:59 et Sébastien Béraud.
01:05:01 Chose promise, je tiens toujours
01:05:02 à mes engagements.
01:05:03 Julien Audoule, souhaité répondre.
01:05:05 - Évidemment, j'essaie en tous les cas
01:05:07 de tenir mes engagements.
01:05:09 Julien, vous souhaitez répondre,
01:05:11 évidemment à Pierre Lelouch.
01:05:12 - Sur le rapport de force
01:05:14 que devrait avoir et entretenir
01:05:16 le gouvernement français
01:05:17 avec la technocratie européenne,
01:05:20 puisqu'il faut rappeler,
01:05:21 ce n'est pas un État supranational,
01:05:22 c'est une technocratie.
01:05:25 Ce qui n'a jamais existé,
01:05:26 puisque le gouvernement
01:05:28 auquel vous avez appartenu,
01:05:30 comme le gouvernement actuel,
01:05:32 n'ont aucune intention
01:05:33 de défendre nos intérêts.
01:05:34 Et j'en veux pour preuve
01:05:35 que malheureusement...
01:05:37 - Vous parlez à quelqu'un
01:05:37 qui a introduit...
01:05:38 - Oui, non mais attendez,
01:05:39 laissez-moi aller au bout.
01:05:40 - Non, mais vous dites quelque chose
01:05:41 qui est quand même
01:05:41 un tout petit peu vexant.
01:05:42 - Excusez-moi, je vais aller au bout
01:05:43 de mon propos.
01:05:43 - Pour quelqu'un qui a introduit
01:05:44 la notion de réciprocité
01:05:46 dans les marchés.
01:05:47 - Oui, et quelqu'un qui a appartenu
01:05:48 à un gouvernement et à un président
01:05:49 de la République, notamment,
01:05:50 qui par le traité de Lisbonne
01:05:52 en 2008, a jeté à la corbeille
01:05:55 le vote du peuple français.
01:05:57 Donc, ce qui montre bien
01:05:58 l'idéologie qui était celle
01:05:59 de votre gouvernement
01:06:00 et de ce gouvernement actuel.
01:06:02 Alors ensuite, sur les mesures,
01:06:04 je vais détailler un petit peu
01:06:05 les mesures au-delà
01:06:07 de la sortie de l'agriculture,
01:06:08 des traités de libre-échange.
01:06:09 Il y a aussi la priorité
01:06:10 de nos productions agricoles
01:06:12 dans la commande publique en France.
01:06:13 Parce qu'on parle beaucoup
01:06:14 de l'Europe et du monde,
01:06:15 mais il y a aussi un problème
01:06:17 franco-français.
01:06:19 Je suis d'une région
01:06:21 extrêmement agricole,
01:06:22 peut-être l'une des régions
01:06:22 les plus agricoles de France,
01:06:23 qui est la Bourgogne-Franche-Comté,
01:06:24 qui a des filières reconnues,
01:06:27 des filières d'excellence.
01:06:28 La région Bourgogne-Franche-Comté,
01:06:30 dans les cantines des lycées,
01:06:32 n'utilise pas 50% de produits locaux.
01:06:35 - Et pourquoi ?
01:06:36 - Parce qu'ils sont plus chers
01:06:37 que les autres.
01:06:38 - Dans ma ville de sens...
01:06:39 - Il ne faut pas faire la démographie
01:06:40 et du populisme aussi.
01:06:41 - Dans ma ville de sens,
01:06:43 j'ai le plus grand lycée de la région,
01:06:45 ce n'est même pas 25% de produits.
01:06:48 - Vous avez eu la réponse.
01:06:49 - Je vais répondre après.
01:06:51 - Parce qu'il y a un problème,
01:06:53 il y a des problèmes structurels,
01:06:54 il y a aussi des normes.
01:06:55 - Des appels d'offres.
01:06:56 - Nous souhaitons...
01:06:56 - Oui, mais il faut mettre
01:06:57 la témoin social.
01:06:58 - C'est pour ça.
01:06:59 - 0 TVA en France,
01:07:00 mais produits agricoles.
01:07:01 - Je vais aller au bout.
01:07:02 - Sébastien, ne parlez pas en même temps,
01:07:04 c'est inaudible.
01:07:04 - Pour la commande publique,
01:07:05 ce doit être nos producteurs locaux
01:07:07 qui doivent être privilégiés,
01:07:08 plutôt que de faire appel
01:07:10 à de la viande d'Allemagne
01:07:12 ou à des légumes des pays de l'Est.
01:07:13 - Et donc, on crée encore des déficits
01:07:15 puisqu'on force à acheter plus cher,
01:07:17 au lieu d'essayer de rendre
01:07:19 l'agriculture française plus compétitive
01:07:22 en la débarrassant des contraintes
01:07:24 supplémentaires qui pèsent sur elle
01:07:26 par rapport à ses conturents.
01:07:27 Vous vous proposez juste
01:07:29 de nous extraire de ça
01:07:30 et de gréver encore plus
01:07:33 les finances publiques,
01:07:33 puisque les collectivités,
01:07:36 les écoles achètent avec l'argent
01:07:38 des contribuables de quoi
01:07:40 fournir aux enfants dans les cantines.
01:07:43 Donc, ce que vous proposez,
01:07:44 c'est de creuser encore le déficit.
01:07:45 - Pas du tout.
01:07:46 - Ce n'est pas la solution.
01:07:47 - Non, ce n'est pas creuser le déficit,
01:07:50 c'est un plan global.
01:07:51 Tout se tient au niveau national,
01:07:54 au niveau européen.
01:07:56 Et j'ajoute que sur les normes
01:07:57 aujourd'hui qui sont imposées
01:07:59 aux agriculteurs,
01:08:00 moi, j'ai le témoignage d'un éleveur
01:08:02 dans ma circonscription
01:08:04 qui ne peut pas aujourd'hui,
01:08:05 à l'heure où on se parle,
01:08:06 vendre son bétail parce qu'on lui impose
01:08:10 une prise de sang, prise de sang pour ses têtes.
01:08:11 - On est tout à fait d'accord sur les normes.
01:08:12 - Sauf qu'il y a un seul problème,
01:08:14 c'est que dans Lyon,
01:08:15 il n'y a plus de vétérinaires.
01:08:16 Donc, comme il y a une pénurie
01:08:18 de vétérinaires et comme les normes
01:08:19 sont totalement absurdes,
01:08:20 vous avez un éleveur qui est aujourd'hui pénalisé.
01:08:25 - Pierre, très rapidement.
01:08:26 - Non, je voulais simplement...
01:08:27 Moi, je ne suis pas là pour faire
01:08:28 de la politique politicienne
01:08:30 avec le Rassemblement national.
01:08:33 J'ai noté, comme Philippe,
01:08:35 qu'il n'y a pas de réponse à la question
01:08:36 "c'est quoi vos propositions ?".
01:08:38 Il y a un problème.
01:08:39 C'est quoi vos propositions ?
01:08:40 Moi, je peux vous dire qu'en tant que
01:08:42 ministre de l'Europe, j'ai fait adopter,
01:08:44 ça a pris 11 ans quand même,
01:08:46 j'étais parti depuis longtemps,
01:08:48 la notion de réciprocité
01:08:50 dans les marchés publics.
01:08:51 Parce que figurez-vous que quand je suis
01:08:53 arrivé aux manettes,
01:08:55 on achetait des trains, par exemple, canadiens,
01:08:59 on ne pouvait pas vendre de train au Canada.
01:09:01 J'ai changé ça.
01:09:02 La Commission et les États ont mis 11 ans
01:09:05 pour changer la règle.
01:09:06 Alors, là où ce poste est instruit
01:09:08 par l'expérience, c'est pour ça que je dis,
01:09:11 rien que pour changer les marchés publics
01:09:13 dans vos écoles,
01:09:14 vous devez avoir une épreuve de force
01:09:17 avec le système des marchés publics
01:09:18 dans l'Union européenne.
01:09:20 Donc, j'attends que vous me disiez
01:09:21 comment vous allez faire.
01:09:23 Ce n'est pas la peine de me dire,
01:09:24 votre gouvernant, moi j'ai fait,
01:09:25 c'est très difficile à faire.
01:09:27 C'est pour ça que je suis très inquiet
01:09:28 de la situation.
01:09:29 Le gouvernement parle d'exceptions agricoles,
01:09:32 de choses et d'autres,
01:09:33 mais je ne vois pas les solutions.
01:09:35 Donc, j'étais assez curieux
01:09:36 d'entendre les vôtres, je ne les vois pas.
01:09:38 Moi, je sais, comme gaulliste,
01:09:39 je sais ce que je ferai aujourd'hui en Europe.
01:09:41 Je ferai une politique de...
01:09:44 Non mais attendez, je...
01:09:45 - Je vous donne la parole, mais d'abord,
01:09:46 priorité au terrain.
01:09:48 Je vous donne la parole après.
01:09:49 - Et je reprends le contrôle de mes frontières
01:09:51 pendant une période temporaire
01:09:53 qui va permettre aux États
01:09:54 de se mettre d'accord sur une nouvelle répartition
01:09:57 des rôles à l'intérieur de la PAC.
01:09:59 C'est ça que je ferai.
01:10:00 Mais moi, aujourd'hui, je suis sorti de la politique.
01:10:02 C'est pour ça que je ne suis pas là
01:10:03 pour polémiquer avec vous.
01:10:05 Mais j'attends toujours.
01:10:06 Et je suis très intéressé de savoir
01:10:08 qui a les solutions.
01:10:09 Je ne les entends pas de la part du gouvernement.
01:10:11 Je ne les ai pas entendues non plus
01:10:12 de la part des oppositions aujourd'hui.
01:10:14 - Allez, priorité au terrain.
01:10:15 Vous le savez, les équipes de CNews
01:10:17 suivent depuis le début
01:10:18 les agriculteurs du Lot-et-Garonne
01:10:20 qui tentent de monter à la capitale.
01:10:22 Là, elles se sont arrêtées du côté de Pierre Fitt
01:10:25 sur le sceau de l'Eau-Recher.
01:10:27 On va retrouver sur place
01:10:28 Éric Chassagne, qui est président
01:10:29 de la coordination rurale de Dordogne.
01:10:32 Bonsoir Éric.
01:10:34 Vous êtes bloqué.
01:10:35 Racontez-nous ce qui se passe très concrètement.
01:10:37 - C'est une connerie.
01:10:38 - Oui, nous sommes à Pierre Fitt
01:10:42 sur Sonne dans le Cher, effectivement.
01:10:45 Et avec quelques grosses difficultés
01:10:48 pour s'acheminer vers Paris
01:10:50 comme nous l'avions prévu.
01:10:52 Notre objectif est des registres.
01:10:54 Et pour le moment,
01:10:56 les autorités mettent tout en œuvre
01:10:58 pour nous compliquer la tâche
01:10:59 et nous empêcher d'y arriver vraisemblablement.
01:11:02 - Donc très concrètement,
01:11:03 là, vous êtes bloqué de chez Bloqué.
01:11:06 - Alors Bloqué, non,
01:11:07 puisqu'on arrive à circuler
01:11:08 et à force de négociations,
01:11:09 on progresse, mais très lentement.
01:11:11 Et je crois que c'est l'objectif
01:11:12 qui doit être assigné
01:11:14 aux CRS qui nous bloquent le chemin
01:11:18 ou aux gendarmeries qui nous détournent
01:11:21 et qui nous compliquent la tâche à souhait.
01:11:24 - Vous allez tenter quand même
01:11:25 de rejoindre la capitale ?
01:11:27 - Tout à fait, bien sûr.
01:11:28 Oui, nous avons progressé.
01:11:30 Dès ce matin, 5 heures au départ de Limoges,
01:11:33 nous avons eu un blocage à 30 km de Limoges
01:11:35 qui est totalement inacceptable
01:11:37 pour des syndicalistes
01:11:39 qui viennent tout à fait sereinement
01:11:41 porter leurs revendications
01:11:43 sans aucune mauvaise intention
01:11:45 et sans intention ni de dégradation.
01:11:48 Cette provocation met tout en œuvre
01:11:53 pour nous maintenir sur notre motivation.
01:11:56 - Merci beaucoup Éric Chassagne.
01:11:59 Bon courage pour rejoindre,
01:12:00 évidemment, la capitale.
01:12:02 Vous nous tenez au courant
01:12:03 de l'évolution de votre parcours.
01:12:06 Un mot très rapide,
01:12:07 mon cher Sébastien Béraud.
01:12:09 - Oui, donc je voudrais rebondir
01:12:10 aux propos que je viens d'entendre
01:12:11 au sujet des repas qui sont...
01:12:13 On n'est pas compétitif, c'est sûr,
01:12:15 quand il faut fabriquer et faire des repas
01:12:16 pour 3 euros dans les maisons de retraite
01:12:18 ou dans les écoles,
01:12:19 on n'est pas compétitif,
01:12:20 on ne peut pas fournir de la marchandise.
01:12:22 Donc moi, je propose,
01:12:23 voilà, si vous ne voulez pas sortir de l'Europe,
01:12:24 je vais vous faire des propositions,
01:12:26 qu'on mette la TVA sociale,
01:12:27 c'est-à-dire que sur les produits
01:12:28 qui sont fabriqués en France
01:12:29 pendant le peu de reste de paysans
01:12:31 qui nous reste,
01:12:32 eh bien qu'on ne mette pas de TVA
01:12:34 et qu'on mette une grosse TVA
01:12:35 sur les produits importés.
01:12:36 - Compris de l'Europe,
01:12:37 - Voilà, oui.
01:12:38 - et d'Espagne, etc.
01:12:39 - Oui, parce que je ne vois pas pourquoi...
01:12:40 - Parce qu'il faut sortir de l'Europe.
01:12:41 - Voilà, voilà.
01:12:42 - Ce n'est pas normal que les fruits
01:12:44 et les légumes qui viennent d'Espagne...
01:12:45 - Moi, j'essaie de décoder
01:12:46 par rapport à ceux qui nous ont pris.
01:12:48 - Oui, mais attendez, laissez-moi finir.
01:12:49 Je n'ai pas le temps de parler.
01:12:50 Excusez-moi.
01:12:50 - Si, si, vous avez eu le temps de parole quand même.
01:12:51 - Mais je n'ai rien dit.
01:12:52 - Si, vous avez eu le temps de parole,
01:12:53 vous ne pouvez pas me dire ça.
01:12:54 - Ah, là, j'étais en train de parler.
01:12:55 - Oui, mais rapidement, très rapidement,
01:12:56 parce qu'on arrive quasiment au terme de l'émission.
01:12:58 Allez, je vous en prie.
01:12:58 - Laissez-moi finir.
01:12:59 Après, est-ce qu'on ne pourrait pas sortir
01:13:01 l'agriculture de la bourse ?
01:13:02 Parce que là, on voit bien qu'on est payé
01:13:03 en fonction des cours mondiaux de la bourse.
01:13:06 Il y a des gens qui jouent avec la bourse,
01:13:07 qui mettent leur argent à la bourse sur du blé,
01:13:09 qui ne connaissent pas ce que c'est un grain de blé,
01:13:10 d'un grain de riz, que du lait ou du fromage.
01:13:12 Il faut le sortir, ça.
01:13:14 Il faut que nos produits soient vendus
01:13:17 au prix, au coût de production.
01:13:18 Nous, ce qui nous énerve, les Français,
01:13:20 c'est qu'on produit du lait, du bon lait,
01:13:22 avec des normes explosives.
01:13:25 On a un coût de production en 60 centimes,
01:13:26 on vend notre lait à 45 centimes.
01:13:28 La viande, c'est pareil.
01:13:29 On la vend en 5 euros, alors qu'elle nous coûte 7 euros.
01:13:32 Donc, pourquoi elle nous coûte plus cher ?
01:13:34 Parce qu'on a des normes environnementales
01:13:36 qui sont plus élevées, des normes sociales.
01:13:37 En France, on est à 10-15 euros de l'heure,
01:13:39 alors qu'en Allemagne, ils sont moins chers
01:13:41 parce qu'ils font travailler la main-d'oeuvre polonaise.
01:13:42 Après, en Espagne, ils arrivent à produire du maïs
01:13:45 avec de l'atrazine, alors que c'est strictement interdit
01:13:46 en France depuis 20 ans.
01:13:48 Alors qu'en France, on a une usine d'atrazine
01:13:49 qui vend de l'atrazine dans le monde entier,
01:13:51 sauf en France.
01:13:52 Nos petits veaux, quand on ne les assomme pas,
01:13:54 parce qu'ils ne valent rien, on les fait partir en Espagne.
01:13:56 Ils vont être engraissés avec des hormones.
01:13:58 En Italie, ils reviennent sur les étales françaises
01:14:01 parce que nous, on ne peut pas les élever
01:14:03 parce que ça nous coûte trop cher avec du lait naturel.
01:14:05 C'est toute cette distorsion.
01:14:07 Est-ce qu'on ne peut pas, une bonne fois pour toutes,
01:14:08 mettre tout ça sur une table et dire "c'est fini,
01:14:11 on n'en veut plus de ce système,
01:14:12 ça se retourne à chaque fois contre nous, pourquoi ?"
01:14:14 Parce qu'on veut que les Allemands
01:14:16 aient continué de vendre leur BMW, leur Audi, leur Golf.
01:14:18 - Et ça, vous l'avez dit déjà.
01:14:19 - Oui, mais c'est ça le nerf de la guerre.
01:14:21 - J'entends.
01:14:22 - On arrive quasiment au terme de cette émission.
01:14:25 Je pense que vous avez eu un temps de parole
01:14:26 assez conséquent, évidemment, avec vos collègues.
01:14:29 On est allés par quatre coins de France.
01:14:31 - Ils auront l'occasion de revenir.
01:14:31 - On va parler. Mais oui, mais vous reviendrez.
01:14:34 Vous reviendrez, vous êtes d'accord ?
01:14:35 Je vous réinvite.
01:14:37 J'en prends l'engagement devant nos téléspectateurs.
01:14:39 - Merci, merci. En tout cas, je vous remercie.
01:14:41 - On va parler de politique avec ce discours
01:14:43 de politique générale qui s'est tenu par Gabriel Attal.
01:14:47 Que faut-il retenir, mon cher Yoann Ussaï,
01:14:49 notre spécialiste politique ?
01:14:50 - Il n'a pas été question que de l'agriculture.
01:14:52 - Mais non, on n'a pas parlé que d'agriculture.
01:14:53 - Dans un monde où tout s'accélère et se transforme,
01:14:55 je refuse que notre identité puisse se diluer ou se dissoudre.
01:14:59 Pour le Premier ministre, la France est un pays à part.
01:15:02 La France qui rime avec puissance, selon Gabriel Attal,
01:15:05 qui va jusqu'à parler de fierté française.
01:15:07 On l'écoute. C'était donc cet après-midi à l'Assemblée nationale.
01:15:10 - Nous avons une fierté française à maintenir,
01:15:13 une fierté européenne à consolider,
01:15:16 affrontée pour avancer.
01:15:18 Les difficultés économiques, les bouleversements climatiques,
01:15:21 démographiques, géopolitiques ne nous figeront jamais,
01:15:24 ne nous conduiront jamais à nous perdre.
01:15:28 Il ne signifie pas la fin de tout, mais le passage d'un monde à l'autre.
01:15:32 Un passage difficile, un passage douloureux,
01:15:35 inquiétant à bien des égards, mais un passage que nous réussirons,
01:15:38 j'en suis intimement convaincu.
01:15:41 À ceux qui veulent y voir notre disparition,
01:15:44 j'y vois notre renaissance, parce que nous avons une identité et des valeurs.
01:15:49 - La France qui rime avec puissance,
01:15:51 Gabriel Attal a voulu donner de l'espoir,
01:15:53 envoyer un message aux Français, leur dire que tout est encore possible,
01:15:57 quitte à donner l'impression d'être coupé de la réalité
01:16:00 vécue par bon nombre de nos concitoyens.
01:16:02 Donner de l'espoir, car Gabriel Attal a prévenu,
01:16:05 nous allons connaître un passage difficile,
01:16:08 que nous réussirons, a promis le Premier ministre.
01:16:11 Alors la France, est-elle encore une grande puissance ?
01:16:13 Nous aurons l'occasion de le vérifier jeudi,
01:16:15 lors du Conseil européen à Bruxelles.
01:16:17 Emmanuel Macron arrivera-t-il à imposer la vision de la France
01:16:20 concernant l'agriculture ?
01:16:22 Le gouvernement très attendu sur l'agriculture,
01:16:24 donc attendu également sur le pouvoir d'achat.
01:16:27 Gabriel Attal qui confirme la baisse de l'impôt sur le revenu,
01:16:31 promise par le président de la République.
01:16:33 - Alors oui, j'assume de le dire, il faut désmicardiser la France.
01:16:37 Dès le prochain projet de loi de finances,
01:16:41 en nous appuyant sur les propositions de parlementaires,
01:16:43 de partenaires sociaux et sur un certain nombre de travaux d'experts
01:16:45 qui se sont actuellement conduits,
01:16:47 nous commencerons à réformer ce système.
01:16:50 Dans le même temps, nous devons continuer à baisser les charges
01:16:52 qui pèsent sur la classe moyenne.
01:16:54 Après la suppression de la taxe d'habitation,
01:16:56 de la redevance télée, la baisse de 5 milliards d'euros
01:16:59 des premières tranches de l'impôt sur le revenu,
01:17:00 nous tiendrons l'engagement du président de la République
01:17:02 d'une nouvelle baisse d'impôt de 2 milliards d'euros.
01:17:05 Cette baisse d'impôt sera financée
01:17:07 et la solidarité nationale devra s'exercer pour nos classes moyennes.
01:17:12 - Enfin, faire respecter l'autorité dès le plus jeune âge,
01:17:14 voilà une autre ambition du Premier ministre
01:17:16 qui a fait de la sécurité et du respect des règles et des lois
01:17:19 une priorité de son action.
01:17:21 Gabriel Attal qui souhaite des sanctions adaptées
01:17:24 pour les moins de 16 ans.
01:17:26 - Nous devons faire respecter l'autorité partout,
01:17:28 dans les classes, dans les familles, dans les rues.
01:17:30 Ce respect ça prend à l'école, je le disais,
01:17:32 mais ce respect passe aussi par les familles.
01:17:34 Les violences de juillet dernier ont profondément marqué notre pays.
01:17:38 Parmi les émeutiers, des très jeunes,
01:17:40 très jeunes parfois, qui semblaient avoir
01:17:42 déjà coupé les ponts avec notre société,
01:17:44 qui ne respectent plus leurs parents,
01:17:45 pour qui la violence semble un moyen comme un autre
01:17:48 de tromper l'ennui.
01:17:50 Je ne me résoudrai pas à ce qu'on a préféré attendre
01:17:52 avant de donner une lourde peine,
01:17:54 alors que bien souvent, c'est très tôt qu'il aurait fallu agir.
01:17:57 Nous devons disposer de sanctions adaptées
01:17:59 pour les mineurs de moins de 16 ans.
01:18:00 Pour eux, on ne peut pas aujourd'hui
01:18:02 prononcer de peine de travaux d'intérêt général.
01:18:05 Je vous annonce que nous créerons des travaux d'intérêt éducatif
01:18:07 qui seront leurs équivalents
01:18:09 et seront donnés plus facilement
01:18:10 que des peines d'intérêt général.
01:18:12 Merci beaucoup mon cher Yoann pour cette synthèse
01:18:17 de ce discours qui était attendu,
01:18:19 notamment par nos amis agriculteurs.
01:18:21 Puisque je parle des agriculteurs,
01:18:22 vous voyez où il était encore une dernière fois au terrain,
01:18:25 on va retrouver Augustin Donatelliu et Fabrice Elsner
01:18:27 depuis la CISSS.
01:18:28 Que se passe-t-il ?
01:18:29 Je vois un grand feu juste derrière vous mon cher Augustin.
01:18:32 Oui, des agriculteurs plus que jamais déterminés.
01:18:38 On est ici sur l'autoroute A6,
01:18:40 à moins de 10 km de la capitale,
01:18:42 5 km du marché international de Rungis.
01:18:46 Des centaines de tracteurs, à peu près 130 tracteurs,
01:18:49 qui ont tenté d'atteindre la capitale
01:18:51 mais qui ont vu leur parcours interrompu
01:18:54 par deux blindés de la gendarmerie
01:18:55 disposés sur l'autoroute A6 avec des compagnies de CRS
01:18:58 qui leur ont entravé le passage.
01:19:00 Résultat, ces agriculteurs vont passer toute la nuit
01:19:04 ici sur l'autoroute A6 avant de voir demain
01:19:06 ce qu'ils vont faire.
01:19:07 En tous les cas, ces agriculteurs sont très mécontents
01:19:10 du Premier ministre.
01:19:10 Ils ont écouté son discours de politique générale
01:19:13 devant l'Assemblée nationale et selon eux,
01:19:15 le Premier ministre Gabriel Attal
01:19:17 n'a pas du tout répondu à leur revendication.
01:19:20 Résultat, demain, cette nuit, la mobilisation continue.
01:19:25 Le campement est installé ici sur l'autoroute A6.
01:19:28 Cette autoroute totalement bloquée dans le sens province-Paris
01:19:32 pour encore plusieurs jours, plusieurs heures.
01:19:35 Ils attendent des réponses du gouvernement
01:19:37 et sans ces réponses, ils ne bougeront pas.
01:19:39 Ils resteront là ou alors ils se rendront dans la capitale
01:19:41 s'ils le peuvent.
01:19:42 - Augustin Donadieu avec Fabrice Lesnère depuis l'A6.
01:19:45 Ainsi se termine ce soir Info.
01:19:47 Merci pour votre grande fidélité.
01:19:50 Évidemment, merci à nos grands témoins.
01:19:52 Les débats ont été animés,
01:19:54 c'est le moins que l'on puisse dire.
01:19:55 Merci Sébastien Béraud d'avoir été notre grand témoin.
01:19:58 Revenez quand vous voulez, évidemment.
01:20:00 Merci à l'équipe qui m'a entouré ce soir.
01:20:01 Merci à Maxime Ferr, à David Pougeol,
01:20:03 David Bounet, Jules Vitté, Yael Benhamou.
01:20:05 Merci à la promotion.
01:20:06 Nicolas Nissi, Magdalena Dervish, Alice Sommerer
01:20:09 et Louis Lallement.
01:20:09 Merci aux équipes en régie.
01:20:11 Réalisation Nicolas Bayet, à l'image David Tonelier.
01:20:15 Vous pouvez évidemment revivre cette émission
01:20:17 sur notre site cnews.fr.
01:20:19 Tout de suite, c'est le journal de la nuit
01:20:20 avec Barbara Durand, me semble-t-il.
01:20:23 Je vous dis bye bye, à très bientôt.
01:20:24 Belle soirée sur CNews, évidemment.
01:20:27 ...

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