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  • 28/11/2023
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, était invité dans Face à l'info, ce mardi 28 novembre, sur CNEWS. Il s'est exprimé sur la situation géopolitique internationale : «Depuis la guerre en Ukraine, il y a une juxtaposition de menaces qui s'additionnent entre elles».

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Transcription
00:00 Je pense que pour le coup, moi je suis tranquille comme Baptiste parce que je suis ministre des armées
00:04 qui aura, sous l'autorité d'Emmanuel Macron, augmenté le plus les crédits militaires de notre pays depuis de nombreuses années.
00:09 - 93 milliards d'euros. - En fait, il faut bien comprendre qu'on aura surtout fait x2.
00:12 Enfin, il faut voir de quoi on parle. Entre 2017 et la fin du quinquennat du président de la République,
00:17 on aura doublé le budget des armées. Si on fait vite sans être trop long, au fond on a plusieurs grandes périodes.
00:22 Le début de la guerre froide avec les gardes des colonisations et l'avènement du gaullisme militaire
00:28 avec les grandes décisions absolument géniales et prodigieuses du général de Gaulle et de son ministre des armées Pierre Mesmer,
00:33 c'est évidemment la professionnalisation de l'armée de terre, c'est évidemment la dissuasion qui protège nos intérêts vitaux
00:39 et beaucoup d'autres décisions, notamment en matière d'industrie de défense, en disant
00:43 "il n'y a pas d'autonomie stratégique française, il n'y a pas de souveraineté française, si même avec une armée puissante,
00:48 on est obligé d'acheter ses armes à Moscou, à Washington ou à Pékin".
00:51 C'est un modèle qui a prospéré, quelles que soient les alternances politiques,
00:55 jusqu'au début des années 90 pour faire très vite, et c'est la fin du pacte de Varsovie, la chute du mur de Berlin,
01:02 qui a donné ces années 90 dans lesquelles on s'est dit deux choses, une bonne chose et une mauvaise chose.
01:07 La bonne chose c'est de dire désormais qu'il faut professionnaliser notre armée, les conflits vont changer,
01:11 il faut donc une armée de métier plus dure, plus entraînée, ça c'est évidemment clé.
01:15 La reprise des essais nucléaires qui n'a pas été populaire, que le président Chirac avait décidée,
01:19 mais qui nous a permis de parachever notre modèle de dissuasion.
01:22 Et puis malheureusement, c'est allé trop loin, une autre décision qui a été prise fin des années 90, début des années 2000,
01:28 en disant "vous voyez bien, il n'y a plus de guerre froide, on peut toucher ces fameux dividendes de la paix",
01:32 et là malheureusement certains gouvernements sont allés trop loin dans la diminution des crédits militaires.
01:37 Et dans les années 2000, on découvre plutôt des missions liées à la lutte contre le terrorisme,
01:43 je pense que Barkhane et Serval au Sahel sont les missions les plus connues,
01:47 enfin il y en a eu d'autres évidemment, et puis depuis la guerre en Ukraine, qu'on le veuille ou non,
01:51 on a désormais une juxtaposition de menaces qui s'additionnent entre elles.
01:55 On a toujours la compétition entre les grandes puissances, y compris d'ailleurs sous voûte nucléaire,
01:59 ce qui quand même consacre l'utilité de notre dissuasion nucléaire sur laquelle il faut continuer d'investir.
02:04 Vous avez toujours le risque terroriste projeté ou domestique, mais en tout cas il est toujours là,
02:10 et en plus vous avez des nouveaux espaces de conflictualité,
02:12 c'est-à-dire que nous sommes la génération de journalistes ou de responsables politiques
02:16 qui allons connaître des défis militaires dans le cyber, dans le spatial,
02:21 nous connaîtrons des satellites qui seront en situation de détruire d'autres satellites potentiellement français dans l'espace.
02:27 Et au fond c'est ce qui explique pourquoi on a ce mouvement de réarmement très important,
02:31 413 milliards d'euros pour la période 2024-2030,
02:34 parce que non seulement il faut consolider ce qui existe déjà, ne pas l'abîmer,
02:38 parfois dans le passé ça a été fait, c'est votre question reconstitution des stocks,
02:42 et pour le coup l'aide à l'Ukraine, pardon, mais a été aussi une leçon pour notre industrie de défense,
02:46 parce que notre modèle c'est pas que de faire du stock,
02:49 non, notre modèle c'est aussi d'être en capacité de produire.
02:52 Si vous êtes en guerre et que vous avez une industrie de défense qui n'est pas capable de répondre à la commande,
02:56 c'est que globalement vous avez une armée qui très vite devient inefficace,
02:59 et d'ailleurs même la Russie a rencontré ce défi.
03:02 Donc l'aide à l'Ukraine nous a permis de prendre conscience, comme le Covid d'ailleurs, d'un certain nombre de choses.
03:06 Ce qui est devant nous maintenant, c'est d'arriver à continuer à réparer ce qui a été abîmé,
03:11 et en même temps mettre des crédits sur les nouveaux enjeux de conflictualité.
03:14 Alors monsieur Lemis, qu'est-ce qui est devant nous ?
03:15 Et de le faire de manière souveraine, parce que nous avons notre autonomie stratégique par ailleurs,
03:18 à protéger et à sauvegarder coûte que coûte.
03:20 [Musique]
03:24 [SILENCE]

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