Le fondateur du comité de soutien de Boualem Sansal Arnaud Benedetti était l’invité de Midi News Été ce jeudi 17 juillet sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet de l'emprisonnement de l'auteur franco-algérien : «Nous allons intensifier notre action» pour libérer Boualem Sansal
00:00Oui, nous sommes à un tournant, parce que nous devons prendre acte aujourd'hui, clairement, de manière explicite, d'une stratégie qui n'a pas fonctionné,
00:07qui était la stratégie diplomatique, ou en tout cas la stratégie plutôt de retenue diplomatique, parce que la diplomatie n'excrit pas forcément la fermeté.
00:15Force est de constater qu'aujourd'hui, Boilem Sansal a été condamné pour la deuxième fois par la Cour d'appel d'Alger à cinq ans de prison ferme,
00:24qui n'a pas bénéficié de la grâce que l'on nous promettait, que sa condamnation du fait qu'il ne se saisisse pas d'une procédure devant la Cour suprême algérienne est devenue définitive.
00:36Donc il n'y a plus qu'une solution politique qui puisse permettre à Boilem Sansal de sortir du cachot dans lequel l'ont jeté les autorités algériennes.
00:44Aujourd'hui, si nous sommes réunis, son comité de soutien à la Médie de l'Amérique latine, c'est pour finalement dire que nous allons non seulement intensifier notre action,
00:51et que nous allons intensifier notre action à trois niveaux, au niveau européen en effet, parce que nous avons saisi la haute représentante de l'Union Européenne
00:59et nous considérons qu'aujourd'hui, elle fait preuve d'une inaction qui est coupable et qui ne permet pas véritablement d'introduire un rapport de force avec les autorités algériennes,
01:08notamment en ce qui concerne la renégociation de l'accord entre l'UE et l'Algérie.
01:13Nous demandons la suspension pour l'instant, si ce n'est de l'accord, mais en tout cas à ce stade, de la renégociation de cet accord.
01:19Nous avons aussi dit qu'il fallait maintenant internationaliser encore plus, que nous l'avons fait,
01:24et Jean-Michel Banquer s'est largement exprimé là-dessus, le soutien à Bolem Sansal,
01:29avec une initiative vraisemblablement auprès du président brésilien, M. Lula,
01:34car on sait que le Brésil a des relations plutôt bonnes avec l'Algérie, ce qui est plutôt rare aujourd'hui,
01:40parce que l'Algérie est un pays, du fait de son régime in fine assez isolé.
01:45Et troisième élément, bien évidemment, ne rien céder de ce que le levier français,
01:51dans sa relation avec l'Algérie, permet éventuellement d'opérer et de faire.
01:56Nous avons un certain nombre de moyens de pression qui existent.
01:59Ils n'ont pas été utilisés jusqu'à maintenant, parce qu'on a encore une fois privilégié une stratégie
02:03qui est une stratégie de retenue.
02:06Il est temps vraisemblablement d'agir.
02:08En tout cas, ce qui est important, c'est de continuer à parler de Bolem Sansal,
02:10parce que c'est essentiel, les autorités algériennes, en l'arrêtant, ont voulu lancer un signal
02:14au-delà de Bolem Sansal, à tous ceux qui critiquent le régime algérien,
02:18en leur disant, voyez, un grand écrivain, y compris un grand écrivain
02:21qui dispose d'une telle visibilité internationale, n'est pas à l'abri de notre répression.
