Bien réussir sa COP : les 3 conseils de Laurent Fabius, « grand-père » de l’accord de Paris - Vidéo Dailymotion

Laurent Fabius a présidé la Cop21 en 2015, qui a abouti à l’accord de Paris. Voici ses conseils pour bien réussir sa Cop.

Transcript

00:00 Je reconnais qu'il y a eu la COP de Paris,

00:03 un grand succès mondial, ce n'est pas du Flaubert,

00:05 quand vous lisez le texte, ça c'est sûr.

00:08 Mais ce n'est pas fait pour ça.

00:09 Ce qui était très important, c'est que la présidence

00:29 gagne la confiance de tout le monde

00:32 et qu'il ne se passe pas ce qui s'est passé sans doute

00:35 dans d'autres COP, c'est-à-dire que les États ont le sentiment

00:39 que le président a dans sa poche le texte final

00:43 et que ce qui se passe pendant 15 jours,

00:45 c'est pour amuser la galerie, mais qu'en réalité, bon...

00:48 À l'entrée de la COP, je dirais que la plupart des pays

00:58 qui ont été émetteurs de gaz à effet de serre,

01:02 ont été contre la présidence de l'Etat.

01:04 Et donc, on parlait de deux degrés, et il s'agissait,

01:08 comme souvent dans les conférences internationales,

01:10 de trouver une rédaction qui permette une certaine ambiguité,

01:17 pour que des gens d'opinions diverses puissent s'y retrouver.

01:21 Je reconnais qu'il y a eu la COP de Paris, un grand succès mondial,

01:25 ce n'est pas du Flaubert, quand vous lisez le texte, bon, ça c'est sûr.

01:29 Mais ce n'est pas fait pour ça, parce que c'était ça,

01:31 un point absolument central de la COP21,

01:35 qui parfois n'est pas toujours compris.

01:36 Il ne fallait pas simplement un accord,

01:39 il fallait un accord qui évite qu'on rediscute des principes

01:45 tous les deux ans ou tous les trois ans.

01:52 J'ai le souvenir d'un garçon qui est aujourd'hui décédé,

01:56 qui était le représentant des îles Marshall,

01:59 qui a fait une intervention absolument bouleversante, courte,

02:04 en expliquant que pour les îles qu'il représentait, et pour d'autres,

02:09 la question du 1,5, puisque c'était soit 1,5 soit 2 degrés,

02:13 ce n'était pas une question de qualité de la vie,

02:16 c'était une condition de vie.

02:18 Et il a dit d'une manière extrêmement simple,

02:21 et il a dit d'une manière si forte,

02:24 que ça devenait très très difficile pour les États fut-il surpuissants,

02:29 de dire non, ça, ça n'existe pas, parce que c'était la vie ou la mort.

02:32 Merci.

02:34 Sous-titrage ST' 501

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