Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 17/11/2023
Jeff Wittenberg reçoit Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale sur le plateau des 4 vérités. 

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00 En effet, bonjour Mathilde Panot.
00:03 Bonjour.
00:04 Merci d'être avec nous ce matin.
00:05 Merci à vous.
00:06 Vous n'en serez donc pas, puisque comme le Parti Socialiste et les Républicains, votre
00:09 parti, la France Insoumise, votre leader, ne se rendra pas, on le disait dans le journal,
00:13 aux deuxièmes rencontres de Saint-Denis organisées par Emmanuel Macron.
00:17 Pourquoi est-ce que vous boycottez ce format qui entre autres prévoit de discuter de l'élargissement
00:22 du champ du référendum, qui permettrait un référendum d'initiatives partagées, c'est
00:26 important, des un million de signatures au lieu de cinq millions aujourd'hui, l'élargissement
00:31 du référendum, ce n'est pas très loin de ce que vous proposez dans la 6e République.
00:33 Pourquoi vous boycottez ce rendez-vous ?
00:35 Parce que c'est un exercice monarchique par excellence et j'appelle solennellement Emmanuel
00:39 Macron à retrouver le goût de la démocratie.
00:41 La démocratie, ce n'est pas le roi en huis clos.
00:44 La dernière fois, ça a duré treize heures, il n'en est absolument rien ressorti.
00:48 La démocratie, c'est la représentation notamment du peuple par le Parlement qui a été piétinée
00:53 17 fois avec un 49.3 d'ores et déjà et c'est la souveraineté populaire qui a été bafouée
00:59 notamment sur la réforme des retraites.
01:01 Regardez cette image, on va peut-être la revoir, c'était le 30 août lors des premières
01:04 rencontres, il y avait une unanimité à gauche, on voit M.
01:07 Bonpart, votre leader, Olivier Faure, Marine Tondelier pour les écologistes, la gauche
01:13 y allait, il y a encore des partis qui y vont ce matin, le parti communiste, les écologistes,
01:17 est-ce que vous admettez qu'il y a quand même une division sur ce point ?
01:19 Alors, M.
01:20 Chiroussel, je mets ça de côté parce qu'il a annoncé peut-être cinq fois d'ores et
01:23 déjà qu'il quittait la NUPES, donc je mets ça de côté.
01:26 Quant à Marine Tondelier, il faudrait qu'elle, elle clarifie ce qu'elle en attend.
01:30 Je rappelle que la dernière fois, après treize heures de discussion, la seule chose
01:33 qui en est ressortie, c'est une conférence sur les bas salaires annoncée en grande pompe.
01:37 Et c'est négligeable, Madame Taddeuc ?
01:39 Non, que s'est-il passé ? Est-ce qu'on a augmenté les minimas des branches ? Absolument
01:42 pas.
01:43 Ça a créé une refonte de l'index salarial entre les femmes et les hommes.
01:47 Or, je rappelle que depuis le 6 novembre, 11h25, les femmes de France travaillent gratuitement
01:52 et que nous avons encore 25% d'inégalité salariale entre les femmes et les hommes en
01:57 moyenne en France.
01:58 Mais Mathilde Pannot, le fait de discuter entre avis différents…
02:02 Ça s'appelle le Parlement.
02:03 Et d'ailleurs, sur le référendum d'initiative partagée, dont le seuil est ramené à un
02:06 million, nous l'avons proposé dans notre précédente niche parlementaire.
02:10 C'était mon collègue Mathias Tavel qui le portait et les macronistes ont voté contre.
02:13 Donc ce que vous nous dites aujourd'hui, c'est que, quel que soit le format, vous
02:16 ne souhaitez pas discuter directement avec le président de la République, avec Emmanuel
02:20 Macron ?
02:21 On ne souhaite pas aller dans un format à lui-clos.
02:23 La démocratie, ça se fait en délibéré avec les Français et les Françaises qui
02:26 le voient.
02:27 Vous avez rappelé ce que disait Fabien Roussel à l'instant.
02:32 Il a dit, je le cite, que le Parti communiste a définitivement rompu les mots son forts
02:37 avec la France insoumise, avec votre parti.
02:39 Est-ce que vous confirmez ce propos ? Ça veut dire que la nuppes de fait est morte
02:43 aujourd'hui ?
02:44 C'est justement aux formations politiques de clarifier.
02:47 Vous avez d'un côté le Parti socialiste qui a déclaré un moratoire dont on ne sait
02:50 pas s'il prendra fin ou pas.
02:51 Vous avez ensuite M. Roussel qui a annoncé plusieurs fois qu'il quittait la nuppes.
02:55 Et je note quand même que son groupe parlementaire est en désaccord avec lui.
02:59 Il l'a mis en minorité sur cette question.
03:01 Et enfin, vous avez les écologistes qui ont annoncé les premiers qu'ils feraient une
03:05 liste séparée pour les élections européennes.
03:07 Donc pour répondre à ma question, il n'y a plus de nuppes aujourd'hui ?
03:09 Non, nous sommes toujours disponibles pour faire…
03:11 Disponibles ?
03:12 Nous sommes toujours disponibles pour faire une liste unique aux européennes qui pourrait
03:15 battre la liste d'Emmanuel Macron et la liste de Marine Le Pen.
03:18 Et je le dis à tous ceux et toutes celles qui nous écoutent que nous continuons à
03:22 la fois à être fidèles au programme sur lequel nous avons toutes et tous été élus
03:27 les 151 députés de la nuppes et à être l'alternative au monde de malheur d'Emmanuel
03:32 Macron et de son enressurance.
03:33 Oui, Mme Le Pen.
03:34 En toute franchise, vous êtes disponible mais vous y croyez encore cette union de la
03:37 gauche qui s'était mise en place pour des raisons électorales.
03:39 D'abord aussi, en juin 2022, aujourd'hui, de fait, elle n'existe plus.
03:44 Vous l'admettez ?
03:45 Si nous n'avons pas de liste unique notamment aux européennes, il va y avoir un problème
03:49 de matérialité de l'existence de la nuppes.
03:52 Mais non, rien n'est fini, nous nous continuons.
03:56 Et notre stratégie c'est l'union populaire, c'est celle de fédérer le peuple et de
03:59 dire que nous pouvons gagner contre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
04:03 Mathilde Panot, qu'en est-il dans votre propre parti ? Votre collègue député Raquel
04:07 Garrido, qui n'a plus le droit d'être votre porte-parole, de s'exprimer au nom
04:11 de votre parti pendant les quatre prochains mois, en son nom propre, pour elle seule,
04:16 elle en appelle à un sursaut éthique à la direction de la France Insoumise et elle
04:19 pointe votre leader Jean-Luc Mélenchon.
04:21 Est-ce qu'il n'y a pas un problème d'ailleurs autour de votre leader qui aujourd'hui
04:24 est en forte baisse, notamment dans les sondages ? Vous l'avez noté ?
04:26 Alors, je pense que sur Raquel Garrido, tout a été dit et je ne suis pas là pour dénigrer
04:30 des membres de mon groupe et je n'aime pas qu'on utilise notre temps de parole pour
04:35 dénigrer des membres de mon groupe, donc je laisse ça de côté.
04:38 C'est uniquement sur les questions gouvernement et sur les discussions générales.
04:43 Donc elle pourra continuer à faire son travail de parlementaire, de défense d'amendements
04:46 dans mon groupe parlementaire.
04:47 Sans s'exprimer en votre nom.
04:49 Deuxième chose, si, dans le groupe parlementaire, elle est membre du groupe parlementaire.
04:53 Deuxième chose sur Jean-Luc Mélenchon.
04:54 Jean-Luc Mélenchon a été trois fois notre candidat à la présidentielle.
04:58 C'est non seulement celui qui nous a redonné le goût de la victoire et qui continue de
05:02 le faire, mais aussi celui qui a permis à toute une génération d'émerger.
05:06 Et je rappelle que si nous étions 17 parlementaires insoumis, aujourd'hui nous sommes 75 parlementaires
05:11 insoumis et 151 députés de la NUPES.
05:13 Circuler, il n'y a rien à voir sur les critiques, y compris dans votre propre camp, sur son
05:18 leadership.
05:19 Je suis fière que Jean-Luc Mélenchon soit à la France Insoumise, oui.
05:21 Vous, vous êtes fière, mais vous entendez aussi des critiques.
05:24 Alors, on parlait de Mme Garrido, mais il y a Alexis Corbière, il y a François Ruffin.
05:27 Lorsqu'on se revendique de la démocratie, on respecte la démocratie.
05:30 La sanction contre Mme Garrido a été prise par un bureau qui a été élu par le groupe
05:35 et qui a voté sur une sanction.
05:36 On ferme le banc là-dessus.
05:38 Alors, ce qui vous, quand même, non pas vous oppose, mais vous fait discuter, au moins
05:41 vous admettrez ce terme, au sein de la France Insoumise, c'est le regard, et au sein de
05:45 la gauche bien sûr, c'est le regard sur le conflit israélo-palestinien.
05:49 Demain, Mathilde Panot, vous, vous participerez à une nouvelle marche pour demander un cessez-le-feu
05:53 à Gaza et vous dites, je vous cite, que la France soutient de façon inconditionnelle
05:58 le gouvernement d'extrême droite israélien, ce sont les mots qui sont employés, et pourtant
06:02 Emmanuel Macron condamne les bombardements d'infrastructures civiles, le Qadr s'est
06:06 dit que la population palestinienne n'a pas à payer les crimes du Hamas, vous n'entendez
06:10 pas ce discours ?
06:11 Alors, moi je suis heureuse que, enfin, la semaine dernière, Emmanuel Macron ait enfin
06:15 appelé au cessez-le-feu, parce que la France doit porter une voix forte sur le cessez-le-feu.
06:20 Donc la France ne soutient pas de façon inconditionnelle.
06:21 Eh bien, vous avez une évolution de la voix de la France et donc je suis heureuse.
06:24 Il se trouve que le lendemain, il a redit son soutien sans équivaut au gouvernement
06:32 israélien d'extrême droite de M. Netanyahou.
06:34 Donc j'espère que la voix de la France va se refaire entendre sur le cessez-le-feu.
06:38 Écoutez, à Gaza, nous parlons face à un cimetière qui fout droit toutes et tous notre
06:42 humanité.
06:43 Donc demain, dans la lignée de toutes les marches pour la paix que nous avons faites,
06:47 nous irons marcher à 14h30 à République pour Paris et partout dans le pays pour exiger
06:52 un cessez-le-feu pour que cesse les crimes de guerre qui sont commis actuellement et
06:56 qui font qu'il y a aujourd'hui plus d'enfants palestiniens qui ont été tués en 40 jours
07:02 que l'ensemble des enfants tués dans tous les conflits du monde par an depuis 2019.
07:06 Mais vous estimez, on parle d'une marche qui en suit une autre, que la manifestation
07:12 contre l'antisémitisme, la marche qui a eu lieu dimanche dernier à Paris, était
07:16 pour reprendre un petit peu votre thématique de soutien inconditionnel à Israël.
07:20 Est-ce que vous estimez que cette marche-là était également le témoignage d'un soutien
07:25 inconditionnel à la politique de Benjamin Netanyahou que vous dénoncez par ailleurs ?
07:29 Je considère qu'il y a eu une faute politique très grave de Mme Yael Brown-Pivet et de
07:33 M.
07:34 Gérard Larcher d'avoir refusé d'exclure l'extrême droite de ces manifestations.
07:39 Nous, nous sommes des antiracistes conséquents.
07:42 Nous n'allons pas défiler contre l'antisémitisme avec des gens qui propagent des idées antisémites.
07:46 Dans vos manifestations, parfait, il y a des gens que vous ne désirez pas aussi.
07:49 C'est arrivé lorsqu'il y a des exactions dans vos manifestations.
07:51 Il y a des gens que vous ne désirez pas mais dans l'appel, ce qui s'est fait dans d'autres
07:54 appels d'ailleurs dans le pays, vous pouvez dire que l'extrême droite n'est pas bienvenue.
07:58 Quand vous avez M.
07:59 Zemmour qui se pavane à cette manifestation en expliquant que le problème de l'antisémitisme
08:04 dans ce pays, ce serait nos concitoyens de confession musulmane, eh bien c'est très
08:09 dangereux.
08:10 Mais M.
08:11 Zemmour n'est pas le gouvernement.
08:12 Oui mais, et alors ? M.
08:13 Zemmour était là.
08:14 Donc il aurait fallu exclure physiquement des personnes de cette manifestation.
08:18 Il ne combat pas un racisme en propageant un autre racisme.
08:21 Voilà ce que nous disons toutes et tous à la France Insoumise.
08:24 Mais cet autre racisme anti-musulman que vous dénoncez, vous le voyez aussi dans les propos
08:30 officiels de Gérald Darmanin, d'Emmanuel Macron qui au contraire a mis plutôt en garde
08:34 contre ce racisme.
08:35 Eh bien je salue la parole qu'a eue Emmanuel Macron récemment en disant "on ne lutte pas
08:38 contre l'antisémitisme" en mettant au pilori nos concitoyens de confession musulmane.
08:42 Ça c'est une parole de raison et je ne dis pas souvent ça sur Emmanuel Macron, vous
08:46 le noterez.
08:47 Ce qui compte pour moi c'est l'unité du peuple français.
08:50 C'est de faire en sorte que la voix parle d'une voix forte pour dire "cessez le feu"
08:55 et relance une solution politique, ce qui est celle des résolutions de l'ONU avec
08:59 la solution à deux États.
09:00 Allez on va parler d'un tout autre sujet, le glyphosate va continuer d'être utilisé
09:04 dans les cultures en Europe.
09:05 Vous avez exprimé votre colère hier, la Commission européenne donne une autorisation
09:09 supplémentaire de 10 ans et vous dénoncez le fait que la France se soit abstenue.
09:13 Mais comment pouvait-elle faire autrement ? Est-ce que la France a les moyens de bloquer
09:16 une telle décision ?
09:17 L'Europe c'est collégiale.
09:18 Alors elle n'aurait pas changé la décision mais elle aurait envoyé un signal politique
09:22 fort.
09:23 C'est un scandale d'abord démocratique puisque Emmanuel Macron avait dit que d'ici
09:26 2021 maximum, le glyphosate serait interdit.
09:29 Un scandale écologique car le glyphosate atteint la fertilité des sols, la ressource
09:34 en eau et un scandale sanitaire et social parce que les agriculteurs sont les premières
09:38 victimes du glyphosate et que l'ensemble de la population est contaminée.
09:41 Et ils n'ont pas de solution alternative les agriculteurs, c'est ce qu'ils disent
09:43 dans leur majorité.
09:44 D'ailleurs beaucoup de ceux qui travaillent sur la question de l'agriculture ont montré
09:50 d'autres méthodes qui permettent de ne pas utiliser ce poison et je vous le dis au pouvoir
09:55 nous interdirons le glyphosate.
09:57 Merci beaucoup Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale.

Recommandations