Michèle Cotta : L'Heure des Livres (Émission du 11/10/2023)

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Anne Fulda reçoit Michèle Cotta pour son livre «Ma cinquième» dans #HDLivres

Transcript

00:00 - Bienvenue à l'heure des livres, Michel Cotta. - Bonjour.

00:03 - Alors tout le monde vous connaît, vous avez travaillé dans beaucoup de grands médias,

00:07 vous avez commencé à L'Express, vous avez travaillé au Point, vous travaillez toujours,

00:11 vous avez travaillé à RTL, vous avez présidé Radio France, vous travaillez encore à Europa.

00:16 - Non, je n'y étais plus. - Voilà, aux grandes voix.

00:18 Et là, vous venez de publier Ma cinquième, un livre paru chez Bouquin,

00:22 qui se déclinera en quatre tomes.

00:24 Là, c'est le premier où vous parlez des débuts de La cinquième,

00:28 vous allez jusqu'à 1981, l'élection de François Mitterrand.

00:32 Alors c'est le livre d'une amoureuse de la politique, passionnée de la politique,

00:37 que vous êtes née dedans, ce que vous racontez.

00:39 Vous racontez même que vous avez vécu en direct, un peu par hasard,

00:43 vous aviez 20 ans, les débuts de La cinquième République en 1958.

00:46 - Avouez que c'est une chance, j'avais 20 ans,

00:50 et je tânais un de mes professeurs de l'Institut de presse

00:56 pour pouvoir entrer au Parlement une fois.

01:00 J'arrivais de ma ville natale, j'arrivais de Nice,

01:02 pour que je voulais entrer au Parlement.

01:04 Paf, j'y entre, le 13 mai.

01:07 Voilà, donc ça c'est le 13 mai 1958, c'est-à-dire j'y entre,

01:12 innocemment en quelque sorte, et puis au fond, une fois que je suis rentrée,

01:16 j'étais très bien accueillie par les journalistes de l'époque,

01:19 il y avait très peu de femmes,

01:22 mais les journalistes étaient très gentils avec moi,

01:25 donc ils m'ont fait participer à tout,

01:27 et en gros, j'ai pas couché à l'Assemblée nationale,

01:30 vous savez, il n'y avait pas de grand dortoir,

01:35 mais enfin, on y était au moins de 8h du matin à 1h du soir,

01:41 et dans une atmosphère incroyable, que je n'ai d'ailleurs plus revécue.

01:47 - Le début d'une république et la chute d'une autre.

01:51 - Le début de Gaulle en civil, que vous racontez,

01:54 il y a eu deux Gaulles en civil.

01:55 - Deux Gaulles, une rébellion quelque part,

01:57 une rébellion dont on ne savait pas comment elle allait tourner,

01:59 des gens qui disaient, qui arrivaient, qui disaient

02:03 "les tanks, les tanks, les tanks sont là, les tanks sont à Toulouse",

02:06 enfin bon, on entendait absolument n'importe quoi,

02:09 et déjà, se faire une idée dans ce n'importe quoi général,

02:12 c'était difficile, mais finalement, c'est une chance extraordinaire pour une journaliste.

02:18 - Alors ce qui est intéressant, c'est que pour beaucoup de gens,

02:22 1958, c'est évidemment la cinquième de Gaulle,

02:24 mais vous dites, vous remarquez que c'est également finalement

02:28 la confirmation d'un homme politique qui était un homme de la quatrième,

02:32 François Mitterrand, et qui pose les jalons déjà

02:35 de ce qu'il sera dans les années à venir.

02:39 - Oui, il apparaît assez vite, au fond, il a été plusieurs fois Mitterrand,

02:45 vraiment plusieurs fois ministre de la quatrième république,

02:48 il a même été ministre de l'Intérieur,

02:50 donc c'est pas un débutant, c'est pas un perdreau de l'année,

02:53 et tout de suite, ceci étant, il détestait de Gaulle depuis très longtemps,

02:58 il n'aimait pas de Gaulle depuis très longtemps,

02:59 mais là, quand de Gaulle est arrivé,

03:01 sur fond quand même, est-ce que c'est un coup d'État,

03:05 est-ce que c'est pas un coup d'État, qui le préparait,

03:08 est-ce qu'il est le symbole des factieux, nommé par les factieux,

03:12 tout ça apparaît un peu ridicule après coup,

03:15 mais sur le moment, en tout cas, les gens se disaient ça,

03:17 et bien effectivement, Mitterrand a vu que, en disant non,

03:23 il avait peut-être plus de chance, un jour et à terme, de prendre le pouvoir,

03:27 et ils ont été deux à dire non essentiellement,

03:30 Pierre Mendès-France et François Mitterrand,

03:33 et les deux ont continué après leur parcours,

03:37 mais Mitterrand l'a emporté.

03:40 - Oui, parce que Pierre Mendès-France restera cet homme

03:42 qui aura gouverné sept mois, sept jours,

03:45 et qui finalement, sera passé à côté de son destin.

03:49 - Mais je pense que lui préférait de loin,

03:51 il y avait un attachement à de Gaulle,

03:54 qui était né dans les années 45-50,

03:58 où je crois que de Gaulle l'écoutait, à ses mains, Mitterrand, sur l'économie,

04:04 donc il a été au fond dans son discours, tout en disant non,

04:07 il a été beaucoup moins belliqueux que l'a été François Mitterrand,

04:14 et ça l'a classé tout de suite au premier rang des opposants.

04:17 - Alors évidemment, vous ne parlez pas que de 58,

04:19 vous évoquez les figures de Pompidou, son profil atypique,

04:22 de Giscard, de Chirac, de Mitterrand...

04:25 - J'ai presque découvert Pompidou, je dois dire.

04:27 - Juste une question, parce qu'il ne vous reste pas de temps,

04:29 finalement, dans ces grandes figures,

04:31 quel est celui qui vous a le plus marqué,

04:33 qui avait le profil le plus romanesque et le plus intéressant à vos yeux ?

04:37 - Le plus romanesque, évidemment, c'est Mitterrand,

04:39 mais on l'a dit, le plus présent, le plus dense,

04:45 je pense que c'était Pompidou, et le plus élégant,

04:50 mais léger et qui finalement a un moins marqué,

04:55 c'est Valéry Giscard d'Estaing, en dépit de son intelligence,

04:58 que chacun sait être très grande.

05:00 Mais l'intelligence en politique, ce n'est pas tout.

05:01 - Oui, ce n'est pas tout.

05:02 - Et Chirac, enfin, dont on a dit longtemps,

05:04 mais vous voyez, finalement, c'est difficile de choisir,

05:06 parce que Chirac, enfin, dont on a dit longtemps,

05:08 qui savait lire des romans policiers et qui détestait la musique,

05:12 et dont on s'est aperçu, après coup,

05:14 qu'il était un expert extraordinaire dans tout ce qui est art premier,

05:18 et qu'il n'aimait que ça,

05:19 et qu'il lisait aussi beaucoup de livres non policiers.

05:23 - Alors, en tout cas, c'est à lire, c'est vraiment passionnant.

05:25 D'ailleurs, que vous nomniez ou pas la politique,

05:26 parce que c'est de l'histoire, ça s'appelle "Ma cinquième",

05:30 c'est le premier tome de "Quatre avenirs", c'est paru chez Bougain.

05:33 Merci beaucoup, Michel Cotard.

05:34 - Merci, Ophélie Morin.

05:36 (Générique)

05:39 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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