Par un raccourci saisissant, la bombe à retardement du « grand remplacement » est sur le point d'exploser politiquement en Tunisie. Et ce, sous la houlette d'un président arabe, africain et musulman ayant repris la théorie à son compte. Depuis que Kaïs Saïed a déclaré le 21 février dernier que son pays vivait sous la menace d'un « complot », « une entreprise criminelle ourdie au début de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie » afin de la transformer en « pays africain seulement » et l'arracher « aux nations arabo-musulmanes », la chasse aux Subsahariens, migrants irréguliers ou étudiants, a pris de l'ampleur.