Tunisie : l'immigration subsaharienne victime du pouvoir
  • l’année dernière
Evoquant l’arrivée de « hordes de migrants clandestins », le président tunisien a soutenu que cette immigration relevait d’une « entreprise criminelle » destinée à changer la composition démographique de la Tunisie afin d’en estomper le caractère « arabo-musulman ». Après cette charge du président Saïed, plusieurs ONG et des témoins ont fait état d’une recrudescence des agressions contre des migrants africains, qui se sentent « livrés à la vindicte populaire », d’après des représentants de cette communauté.

La plupart de ces migrants arrivent en Tunisie pour tenter ensuite de passer clandestinement en Europe par la mer, certaines portions de littoral tunisien se trouvant à moins de 150 kilomètres de l’île italienne de Lampedusa.

Le discours de M. Saïed, qui concentre tous les pouvoirs après avoir suspendu en juillet 2021 le Parlement et limogé le gouvernement, survient alors que le pays traverse une grave crise économique marquée par des pénuries récurrentes de produits de base, sur fond de tensions politiques.