Vendredi 2 juin 2023, SMART BOURSE reçoit Alexandre Drabowicz (Directeur des investissements, Indosuez Wealth Management) , Léa Dunand-Chatellet (Directrice de l'investissement responsable, DNCA Investments) et Aymeric Diday (Directeur de la gestion, Pergam)
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00:00 *Musique*
00:10 Pour décrypter les mouvements de la planète marché, Léa Duland-Châtelet est avec nous ce soir, directrice de l'investissement responsable de DNCA.
00:16 Bonsoir Léa.
00:16 Bonsoir.
00:17 Merci beaucoup d'être avec nous, merci à Emeric Didet d'être ce soir en plateau également.
00:22 Bonsoir Emeric.
00:22 Bonsoir Grégoire.
00:23 Vous êtes directeur de la gestion de Pergam et à nos côtés enfin Alexandre Drabowicz,
00:27 directeur des investissements d'Indos US Wealth Management.
00:30 Bonsoir Alexandre.
00:31 Bonsoir Grégoire.
00:31 Ravi de vous accueillir pour cette première participation à Planète Marché.
00:35 Vous avez droit à la parole pour commencer ce tour de table Alexandre.
00:39 Je voulais qu'on dise un mot quand même de l'emploi américain, de toute la série de données macro qu'on a pu avoir d'ailleurs côté américain
00:45 à deux semaines de la prochaine réunion et décision de la réserve fédérale américaine.
00:50 C'est vrai que sur le front de l'emploi, tout le monde attend de voir un refroidissement.
00:54 Enfin non seulement il n'y a pas de refroidissement mais on a l'impression qu'on est toujours dans une forme de tension voire de surchauffe.
01:00 En tout cas en matière de création d'emploi dans ce rapport mensuel américain,
01:04 339 000 emplois créés, ça nous place quand même dans des chiffres qui restent relativement hors norme, il faut le dire Alexandre.
01:12 Oui tout à fait.
01:13 Alors le résultat est spectaculaire.
01:14 Il y a des révisions ensuite également sur les séries précédentes.
01:18 Mais finalement c'est l'un des rapports les plus bizarres qu'on ait connu de l'emploi ces derniers temps
01:21 parce qu'on parlait de ça, on a le taux de chômage qui a fortement progressé.
01:25 Alors il a progressé de 3,4 à 3,7 ce qui historiquement reste très très bas.
01:30 Malgré tout avec une telle croissance du nombre d'emplois, on peut se poser la question
01:35 comment peut-on avoir un taux de chômage qui augmente ?
01:38 Alors l'une des théories, mais là je pense qu'il y aura beaucoup d'économistes qui vont écrire dans les jours à venir
01:41 parce qu'en général on trouve toujours la raison.
01:44 A postériori.
01:45 Voilà exactement.
01:45 Toujours plus facile.
01:46 Mais voilà en discutant avec l'une de mes collègues américaines,
01:49 on me disait il y a peut-être aussi le fait que beaucoup d'américains recherchent un second emploi
01:53 avec une certaine détérioration finalement de leurs conditions de salariés
01:58 soit parce que l'inflation aujourd'hui veut dire que vous avez besoin de trouver un second job
02:03 pour augmenter votre pouvoir d'achat.
02:05 C'est l'une des thèses éventuellement retenues.
02:08 Mais moi ce que je retiens quand même dans ce chiffre
02:11 c'est qu'on a quand même une économie américaine extrêmement résiliente.
02:14 Le consommateur américain est très résilient.
02:17 Pourquoi ? Parce que l'adage aux Etats-Unis c'est "j'ai un job, je suis heureux".
02:21 Et aujourd'hui finalement ça se concrétise dans une économie qui va plutôt bien.
02:25 On a totalement oublié le stress financier du mois de mars.
02:28 L'économie repart, les marchés financiers évidemment se portent bien
02:31 mais ça soulève évidemment la question netto.
02:33 Oui, oui. Alors bien sûr.
02:34 Non mais sur le marché du travail c'est intéressant.
02:36 Je regardais aussi.
02:37 Alors on regarde souvent aussi la participation au marché du travail.
02:42 On considère effectivement qu'elle n'est jamais revenue sur les niveaux d'avant Covid etc.
02:46 On est à 62,6% pour la participation de la force de travail au marché de l'emploi américain.
02:52 Mais quand on regarde par segments de population,
02:53 pour la population prime age qui est vraiment le gros du marché du travail américain,
02:58 on est sur des taux de participation record qu'on n'a pas vu depuis 20 ans.
03:03 Quand on regarde aussi des données qualitatives
03:05 par rapport au taux de chômage chez les personnes latino
03:09 ou chez les personnes afro-américaines
03:11 qui sont mesurées très spécifiquement aux Etats-Unis,
03:13 le chômage des personnes afro-américaines aux Etats-Unis est au plus bas historique.
03:17 Il y a quand même une qualité, une inclusion on va dire
03:20 dans cette dynamique de l'emploi aux Etats-Unis
03:22 qu'on n'a pas observée depuis des décennies peut-être.
03:25 C'est vrai mais on l'observe également quand on regarde le nombre d'emplois
03:29 qui sont actuellement ouverts aux Etats-Unis.
03:32 On est encore à 10 millions.
03:33 Alors certes on est allé à 12 millions post-Covid
03:36 mais on est largement au-dessus de la moyenne entre 6 et 8 millions qui étaient pré-Covid.
03:40 Donc on voit bien que finalement le marché se porte bien.
03:43 Il y a énormément de création aujourd'hui d'emplois.
03:46 Les employeurs aujourd'hui ne veulent pas se délester de leur force de travail
03:50 parce qu'ils ont peur finalement de ne pas pouvoir la récupérer plus tard
03:53 et c'est là où le phénomène est différent
03:55 des récessions ou des ralentissements économiques presque.
03:58 Est-ce qu'il y a d'autres données statistiques en provenance des Etats-Unis
04:03 qui viennent contrebalancer un petit peu
04:06 le message que nous renvoie la photographie du marché du travail
04:10 ou est-ce que forcément la Fed va devoir rouvrir la question d'une nouvelle hausse de taux
04:17 peut-être dès le prochain meeting de juin
04:19 ou peut-être pour le meeting de juillet qui se tiendra les 25 et 26 juillet, Alexandre ?
04:23 Honnêtement, je pense que même la Fed ne le sait pas encore aujourd'hui.
04:26 Soyons très humbles là-dessus.
04:28 Je pense que là-dessus il y a deux raisons.
04:30 La première c'est qu'effectivement on a une économie qui est résiliente.
04:33 On a une économie qui est résiliente.
04:36 On a une économie qui est résiliente.
04:38 On a une économie qui est résiliente.
04:40 On a une économie qui est résiliente.
04:42 Et puis on a une économie qui est résiliente.
04:44 Et puis on a une économie qui est résiliente.
04:46 Et puis on a une économie qui est résiliente.
04:48 Et puis on a une économie qui est résiliente.
04:50 Et puis on a une économie qui est résiliente.
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07:30 Et puis on a une économie qui est résiliente.
07:32 Et puis on a une économie qui est résiliente.
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07:38 Et puis on a une économie qui est résiliente.
07:40 Et puis on a une économie qui est résiliente.
07:42 Et puis on a une économie qui est résiliente.
07:44 Et puis on a une économie qui est résiliente.
07:46 Et puis on a une économie qui est résiliente.
07:48 Mais en tout cas, pour le moment, l'économie va bien.
07:50 Mais en tout cas, pour le moment, l'économie va bien.
07:52 Et finalement, on va s'en sortir.
07:54 Et ça veut dire qu'il y a un moment donné,
07:56 on va commencer à parler le gros mot qui est aujourd'hui "baisse de taux".
07:58 Moi je pense pas que ce sera
08:00 contre conférence que beaucoup disent.
08:02 - Non, c'est un pricing de baisse de taux
08:04 qui s'est quand même un peu épuisé, un peu évaporé
08:06 au fur et à mesure des données qu'on peut avoir
08:08 depuis quelques jours, quelques semaines.
08:10 - Mais il y a un moment où on va plus du tout parler de hausse de taux.
08:12 On parlera plus que "quand est-ce qu'on va baisser les taux".
08:14 Et ça, je pense pas que ce soit forcément pour cette année.
08:16 Mais à mon avis, on risque d'avoir quelques surprises.
08:18 Et ça c'est super bon.
08:20 Et c'est un autre super soutien au marché financier.
08:22 Et ça c'est super bon.
08:24 - C'est compliqué, parce que c'est vrai que le voyage continue.
08:26 En même temps, on sait que les moments de rupture peuvent arriver.
08:28 En même temps, on sait que les moments de rupture peuvent arriver.
08:30 Que tout n'est pas toujours linéaire dans la macroéconomie.
08:32 Que tout n'est pas toujours linéaire dans la macroéconomie.
08:34 Mais c'est compliqué quand on réfléchit à différents scénarios
08:36 Mais c'est compliqué quand on réfléchit à différents scénarios
08:38 d'écarter une probabilité importante
08:40 d'écarter une probabilité importante
08:42 de la fin de la ligne.
08:44 - Je suis d'accord. Je partage ce qui vient d'être dit.
08:46 Je suis d'accord. Je partage ce qui vient d'être dit.
08:48 Force est de constater, je pense, malgré les chiffres
08:50 Force est de constater, je pense, malgré les chiffres
08:52 qu'on arrive quand même sur la fin de cette hausse d'étoiles.
08:54 Je suis tout à fait d'accord sur le fait que les Etats-Unis,
08:56 Poel va être extrêmement prudent.
08:58 Je pense qu'en fait, tout ça est une bascule extrêmement fine à prouver.
09:00 Je pense qu'en fait, tout ça est une bascule extrêmement fine à prouver.
09:02 - Oui, d'ailleurs le marché intègre un possible
09:04 Nouvel ajustement de 25 points de base.
09:06 Estimant que ce sera le dernier.
09:08 - Le marché ne se dit pas en repart pour un cycle d'ose-auto
09:10 ou encore un chemin long devant nous.
09:12 - Et nous parlons de 25 points de base.
09:14 - Oui.
09:16 - Rappelons-nous de quoi on parlait l'année dernière.
09:18 Finalement, c'est vraiment l'épaisseur du trait.
09:20 Et c'est précisément parce que je pense que les chiffres sont bons.
09:22 Finalement, c'est une bonne nouvelle.
09:24 Ne touchons pas trop à cet équilibre.
09:26 Ça a l'air de fonctionner.
09:28 - Laissons le temps faire les choses.
09:30 - Bien sûr. Par contre, effectivement,
09:32 cette récession-là, je suis d'accord,
09:34 elle s'éloigne. Elle s'éloigne aux Etats-Unis.
09:36 Alors qu'il y a trois mois, c'était là où on la pensait la plus près.
09:38 - Q2, Q3, peut-être maintenant Q4.
09:40 - Finalement, on la retrouve un peu en Europe, en Allemagne.
09:42 Ça ne fait pas plus de bruit que ça.
09:44 Le UK s'en sort un peu mieux.
09:46 Donc c'est vrai que cette peur-là,
09:48 elle s'estompe.
09:50 Elle s'estompe fortement, malgré,
09:52 et là, c'est mon rôle forcément de gérant qui ressort,
09:54 malgré un discours toujours très prudent
09:56 des entreprises quand même.
09:58 Parce que cette croissance forte,
10:00 cette consommation des ménages
10:02 qui reste positive, en tout cas dans les chiffres,
10:04 ne se reflète pas,
10:06 et de moins en moins, en tout cas,
10:08 dans les carnets de commande.
10:10 Il y a eu beaucoup de warnings,
10:12 notamment aux Etats-Unis, sur les volumes.
10:14 Dans beaucoup, beaucoup de secteurs.
10:16 - Oui, mais très largement compensés
10:18 par les prix à ce stade.
10:20 - Bien sûr, mais pour moi, ça va être ça le point.
10:22 C'est-à-dire qu'on a tous attendu
10:24 une faiblesse du marché de l'emploi qui n'arrive pas
10:26 pour se dire "ça sera probablement
10:28 la pierre angulaire pour faire tomber le marché
10:30 à action, au moins temporairement".
10:32 Ça ne viendra pas, c'est très clair.
10:34 Par contre, ce qui va probablement se passer,
10:36 c'est qu'à un moment, les entreprises vont finir
10:38 par expliquer que ce soutien-là,
10:40 de la consommation qu'elles ont eue,
10:42 et cette capacité à passer les hausses de prix, ne sera plus là.
10:44 Je ne peux pas imaginer qu'à la fin de l'année,
10:46 on aura encore, et ça se voit d'ailleurs
10:48 dans les prévisions d'IPS,
10:50 qui sont franchement de l'ordre
10:52 de l'épaisseur du trait pour cette année,
10:54 qu'on aura des résultats excellents.
10:56 - Vous dites "soft lending" pour l'économie américaine.
10:58 Pourquoi pas "soft lending" pour les marges des entreprises ?
11:00 - C'est ce qu'on a encore à prouver.
11:02 Il y a quand même l'idée,
11:04 et ça commence à pointer dans le discours
11:06 de certaines entreprises, de dire
11:08 "le pic de notre pricing power est peut-être atteint,
11:10 et maintenant,
11:12 on va regarder un peu plus les volumes,
11:14 en ajustant un peu les prix qu'on a fortement
11:16 augmentés,
11:18 on espère aussi retrouver des volumes".
11:20 Les hausses de salaire, elles vont se faire sentir
11:22 aussi à partir de maintenant,
11:24 d'une certaine manière.
11:26 Il y a quand même une partie de la demande,
11:28 de l'achat, de la demande finale, qui va se retrouver
11:30 resolvabilisée en partie avec ces phénomènes
11:32 un peu temporels.
11:34 - Je ne crois pas du tout au rétro-pédalage
11:36 des entreprises sur les prix.
11:38 On ne l'a jamais vu, et ça sera très compliqué.
11:40 On ne le verra pas.
11:42 C'est d'où le fait du volume. Par contre,
11:44 ce que ça dit, à demi-mot,
11:46 c'est que finalement, cette baisse des taux, elle ne va pas arriver
11:48 tout de suite, parce qu'en réalité,
11:50 cette inflation, même si elle montre
11:52 des signes de ralentissement,
11:54 elle va rester relativement haute structurellement
11:56 un petit moment. Donc on va avoir un plateau,
11:58 c'est certain. - Alexandre ?
12:00 - Sur les marges des entreprises, effectivement,
12:02 qui restent à des niveaux, enfin en IPS,
12:04 on reste quand même
12:06 à des niveaux très très élevés.
12:08 On peut avoir un soft landing
12:10 des marges aussi des entreprises,
12:12 ou c'est plus risqué
12:14 d'imaginer ce phénomène ? - Pour être un peu provocateur,
12:16 c'est un peu ce fameux mirage qu'on avait
12:18 tous sur la récession économique,
12:20 la récession des profits, l'effondrement des marges
12:22 des entreprises.
12:24 Rien de tout ça n'est pas arrivé.
12:26 Il y a deux grandes leçons, selon moi,
12:28 sur la saison des résultats de manière générale,
12:30 c'est qu'à l'inverse du
12:32 moment des taux, où on raisonne en réel,
12:34 sur les actions, on raisonne plutôt en nominal.
12:36 - Bien sûr. - Et effectivement,
12:38 il peut y avoir de la controverse sur la façon
12:40 dont les entreprises ont mené
12:42 l'inflation et l'augmentation de leurs prix.
12:44 Donc effectivement, on a une croissance
12:46 du chiffre d'affaires, on n'a pas
12:48 un effondrement d'ailleurs des marges,
12:50 donc finalement, on a des profits qui sont en train
12:52 de croître, plus ou moins à la vitesse de l'inflation.
12:54 Quand on se retrouve finalement à des actions,
12:56 on le disait dans les livres
12:58 académiques, que
13:00 dans des régimes d'inflation plus ou moins
13:02 stables, les entreprises
13:04 investissent dans les sociétés
13:06 en coté et en bout, c'est une façon
13:08 de se prévenir contre l'inflation.
13:10 Effectivement, la question va être, est-ce qu'on va préserver
13:12 ces marges ? En tout cas, quand on écoute les entreprises,
13:14 il y en a certaines qui font des avertissements
13:16 sur les résultats, globalement,
13:18 elles restent confiantes. Pour rebondir
13:20 sur l'un des sujets que vous voulez aborder plus tard,
13:22 mais je regardais tout à l'heure des chiffres incroyables,
13:24 on regardait la baisse
13:26 des entreprises qui font référence
13:28 à la récession ou à l'inflation dans leur
13:30 transcript des résultats.
13:32 Ça a été divisé par deux
13:34 sur cette scène de résultats. Alors,
13:36 en miroir, évidemment, celui qui a exposé,
13:38 l'intelligence... - L'IA, bien sûr, oui, oui !
13:40 Une fois par minute ! - Mais ce qui a fait devoir,
13:42 finalement, avant que tout le monde se focalise
13:44 en disant, à chaque fois
13:46 on prononce le mot "récession", alors, qui est toujours
13:48 présent quand on regarde le résultat des bancaires
13:50 ou du secteur immobilier, eux,
13:52 évidemment, la préoccupation, c'est la récession,
13:54 mais le reste des secteurs, aujourd'hui,
13:56 ils n'en parlent plus. - Oui, intéressant !
13:58 Bon,
14:00 est-ce qu'il y a un mot à dire aussi ?
14:02 Alors, peut-être, c'était un des faits macro de la semaine,
14:04 la marche à la baisse qu'on a pu observer
14:06 sur l'inflation. Zone euro, cette fois,
14:08 Emric,
14:10 bon, c'était le cadeau d'anniversaire pour les
14:12 25 ans de la BCE !
14:14 Est-ce que ça peut se reproduire ?
14:16 Est-ce qu'on est sur la bonne voie ? Est-ce que ça soulage
14:18 un peu tout le monde de voir, enfin,
14:20 ce cycle de désinflation,
14:22 peut-être vraiment commencer aujourd'hui en Europe ?
14:24 - Il s'est enclenché un peu partout dans le monde,
14:26 il n'y avait pas de raison qu'en Europe, il ne soit pas également
14:28 présent. Plusieurs phénomènes,
14:30 évidemment, il y a les matières premières qui sont beaucoup plus
14:32 faibles, déjà, et puis,
14:34 c'est les premiers effets, quand même,
14:36 même si elle a eu, évidemment, beaucoup de retard, Madame Lagarde,
14:38 pour le coup,
14:40 on commence à avoir aussi les effets des hausses de taux,
14:42 donc ça se traduit sur l'inflation,
14:44 tant mieux, et c'est surtout
14:46 partout dans la zone euro,
14:48 donc pour le coup, c'est une très bonne nouvelle.
14:50 Donc là aussi, on a
14:52 des économies en Europe qui tiennent aussi très très bien.
14:54 Rappelez-vous, avant tout ça,
14:56 avant la guerre en Ukraine,
14:58 il y a plus d'un an,
15:00 l'économie européenne nous surprenait par sa vigueur,
15:02 et justement par son marché de l'emploi,
15:04 sa croissance, on était
15:06 plutôt très sereins. On retrouve un peu
15:08 ce côté résilience
15:10 que peut avoir l'Europe, qui a très bien subi
15:12 cette période-là, qui a bien encaissé,
15:14 et finalement,
15:16 aujourd'hui, on voit, le chiffre d'inflation
15:18 est parfaitement dans la tendance,
15:20 donc baisse de l'inflation,
15:22 donc là aussi, on va dans le bon sens. On ne pense pas
15:24 là aussi que la Banque Centrale Européenne
15:26 va devoir peut-être quand même encore faire un petit effort,
15:28 parce que, évidemment,
15:30 le retard qu'elle a,
15:32 elle va devoir qu'elle l'assume.
15:34 Donc il va falloir quand même continuer
15:36 cet effort qui doit être fait
15:38 en Europe, mais il sera productif
15:40 des mêmes effets, c'est-à-dire qu'on
15:42 va avoir une poursuite de la baisse de l'inflation
15:44 et du coup, une économie
15:46 qui va s'en sortir relativement bien aussi en Europe.
15:48 Et ça, c'est une bonne nouvelle.
15:50 Donc ça veut dire que, grosso modo,
15:52 l'emploi va être bon, et que la
15:54 croissance, on va peut-être aussi éviter
15:56 en tout cas la hard recession.
15:58 On peut, pour le moment, en tout cas,
16:00 mettre ce scénario de côté, et tant mieux. Encore une fois,
16:02 tant mieux, regardons devant, et devant,
16:04 c'est plutôt,
16:06 pas forcément un horizon extrêmement
16:08 clair, parce qu'évidemment,
16:10 il va y avoir des surprises.
16:12 Mais, en tout cas,
16:14 c'est plutôt beaucoup mieux qu'il y a trois mois.
16:16 - Alexandre,
16:18 le playbook américain est
16:20 une bonne référence pour l'Europe
16:22 en matière de désinflation.
16:24 Je vois quand même pas mal de gens qui, de plus en plus,
16:26 soutiennent l'idée que le processus
16:28 de désinflation en Europe,
16:30 et je parle de l'inflation endogène, bien sûr,
16:32 sera plus long, prendra
16:34 plus de temps que ce qu'on
16:36 observe, ou ce qu'on aura pu observer,
16:38 côté américain.
16:40 C'est une idée que vous partagez ?
16:42 - Oui et non.
16:44 - C'est bien. - Double réponse, mais...
16:46 En fait, dans un sens, c'est qu'effectivement,
16:48 on a un double choc aux Etats-Unis,
16:50 offre et demande, alors qu'en Europe,
16:52 c'est différent. Donc on a, effectivement,
16:54 cette désinflation, on va dire un peu
16:56 de fin de cycle qui est en train d'arriver.
16:58 Là, on est en retard, en fait, en Europe,
17:00 ce qui est différent, en fait, des Etats-Unis.
17:02 Les Etats-Unis ont un marché du travail
17:04 extrêmement flexible qui s'ajuste très, très vite
17:06 au niveau des salaires, qui s'est ajusté il y a bien longtemps.
17:08 En Europe, les négociations salariales,
17:10 elles sont beaucoup plus longues,
17:12 elles sont des fois douloureuses
17:14 également, mais, et c'est ce que la Banque
17:16 centrale nous a dit, européenne, mal à garde,
17:18 elle est quand même très précautionneuse par rapport
17:20 un petit peu à ces résultats de négociations,
17:22 pour voir réellement l'amplitude d'ajustement
17:24 des salaires, et l'impact que ça va
17:26 avoir, en fait, sur l'inflation.
17:28 Là, effectivement, on peut se féliciter
17:30 de ces chiffres d'inflation qui sont bienvenus,
17:32 c'est une bonne nouvelle, puisqu'il y a trois, six
17:34 mois de ça, on s'imaginait qu'on allait durablement
17:36 rester sur des niveaux beaucoup plus élevés,
17:38 donc on doit être relativement contents de ce qui se passe.
17:40 Maintenant, je pense qu'il va falloir attendre
17:42 encore un petit peu, et notamment
17:44 parce qu'il y a un effet, en fait, retard, avant
17:46 que tout ça ne se transmette, en fait,
17:48 sur les chiffres officiels. Donc, il est fort possible
17:50 que la baisse se fasse potentiellement un peu plus.
17:52 Néanmoins, bon, alors, c'est vrai
17:54 que l'économie a été résiliente,
17:56 on a quand même beaucoup, la plupart des pays,
17:58 à part l'Allemagne, évité
18:00 cette fameuse récession, il y a un an en arrière,
18:02 rappelez-vous, on s'imaginait... - Ah bon ? Et même si, oui !
18:04 - Un mois avant, on ne s'inquiétait pas que ça, - Oui, six, neuf mois !
18:06 - devant la maison, et se chauffer à la bougie
18:08 - C'était le black-out ! - Voilà, ce n'est pas arrivé.
18:10 - Non. - Néanmoins, on est quand même sur
18:12 des chiffres de croissance qui sont... - Oui ! Médiocre !
18:14 - Remonter les taux à
18:16 3,75, 4 pour 4%
18:18 en Europe, ça va commencer à
18:20 devenir quand même assez pénalisant.
18:22 - Ce qui est intéressant sur les salaires, c'est que
18:24 effectivement, on voit, ben, c'est le
18:26 fonctionnement du marché américain,
18:28 le pouvoir de négociation
18:30 est beaucoup plus isolé, salarié par
18:32 salarié, en Europe, c'est souvent encore...
18:34 En Allemagne, notamment, aux Pays-Bas,
18:36 des pays importants, c'est des grandes...
18:38 des grands rounds de négociations,
18:40 enfin, on s'engage non seulement sur les salaires
18:42 2023, mais sur 2024,
18:44 et parfois même en Allemagne, sur le début
18:46 de 2025 ! - Absolument, absolument.
18:48 - Donc ça crée une rigidité quand même,
18:50 et je ne parle pas des négociations entre l'industriel de la voie alimentaire
18:52 et les distributeurs, non mais enfin, c'est...
18:54 Il y a ce principe de rigidité
18:56 qui va se ressentir, sans doute, chez nous,
18:58 plus qu'aux Etats-Unis. - Absolument, à l'exception
19:00 de l'Angleterre, où là,
19:02 ils ont été flexibles... - Oui, je les mets plutôt
19:04 côté anglo-saxon, oui. - Absolument, mais
19:06 ce qui est important aussi, c'est qu'il ne faut pas
19:08 oublier que la flexibilité du marché du travail
19:10 aux Etats-Unis et en Angleterre
19:12 va dans les deux sens. C'est-à-dire qu'ils seront
19:14 capables de se réadapter dans l'autre sens,
19:16 ce que nous ne serons pas capables de faire, et c'est là
19:18 où je suis d'accord, l'inflation
19:20 en Europe a des
19:22 sources différentes de celles qu'on a
19:24 aux Etats-Unis. Les salaires en partie,
19:26 parce que ça va être structurel,
19:28 on ne rebaissera pas, IG Metall
19:30 ne va pas aller discuter avec Volkswagen
19:32 dans trois ans pour baisser
19:34 de 5% les salaires.
19:36 Ça n'arrivera pas. Et il y a l'énergie.
19:38 Il y a l'énergie qui est quand même encore un sujet.
19:40 Et donc, ça, ça plaide quand même pour
19:42 un asserrissage beaucoup plus long, je suis tout à fait
19:44 d'accord, en Europe qu'aux Etats-Unis.
19:46 - Bon, venons-en à l'autre
19:48 obsession du moment,
19:50 donc il y a l'inflation, toujours,
19:52 et puis l'IA générative.
19:54 Donc, avec le moment,
19:56 alors c'est un analyse de Forrester qui décrivait
19:58 ça l'automne dernier, donc ça remonte déjà
20:00 l'émergence de ChatGPT
20:02 dans nos vies, qui était
20:04 perçue comme le moment iPhone de l'intelligence
20:06 artificielle. Je trouve que la comparaison est très
20:08 pertinente, très parlante.
20:10 On n'a pas inventé l'IA avec
20:12 ChatGPT, en revanche,
20:14 on a ouvert les yeux du monde
20:16 sur les usages et les applications potentielles
20:18 que ce genre d'outils va pouvoir
20:20 nous apporter.
20:22 Comment vous regardez ce phénomène, le battage
20:24 médiatique, l'envolée de
20:26 quelques stocks spécifiques, essentiellement,
20:28 sur le marché américain aujourd'hui ?
20:30 Est-ce que c'est déjà un moment bullesque ?
20:32 Est-ce que c'est l'ouverture
20:34 d'un thème qui va nous accompagner pendant des
20:36 années, et qui sera beaucoup plus large
20:38 que simplement le thème "Tech NVIDIA"
20:40 que tout le monde a en tête aujourd'hui ?
20:42 - Tout à fait. Alors aujourd'hui, c'est un
20:44 phénomène, c'est à regarder de très très
20:46 près, parce que ça distorde
20:48 totalement les indices.
20:50 Aujourd'hui, il faut bien regarder que sans
20:52 l'intelligence artificielle, sans NVIDIA et compagnie,
20:54 si on enlève les cinq valeurs
20:56 liées à ça dans le S&P 500, notre S&P
20:58 500, il fait péniblement une performance
21:00 légèrement positive depuis le début de l'année.
21:02 Donc déjà, il faut... C'est pour ça, rien que
21:04 pour ça déjà, on est obligé de
21:06 regarder ce phénomène-là.
21:08 Deux, est-ce qu'il y a un phénomène de bulles
21:10 ou pas ? Qui est concerné ? Ça, c'est vraiment
21:12 le deuxième sujet. On parlait
21:14 de la première bulle Internet,
21:16 là maintenant, on va peut-être parler de la deuxième bulle
21:18 aujourd'hui, technologique,
21:20 dans le sens où on risque d'avoir...
21:22 On a tous les phénomènes aujourd'hui qui se sont passés
21:24 en 2000. On mettait Pointcom en 2000,
21:26 on était dans le
21:28 bon côté de la cote.
21:30 Et derrière, on finançait
21:32 des entreprises qui n'étaient pas rentables, des industries qui
21:34 n'étaient pas rentables, qui n'avaient pas encore prouvé
21:36 leur efficacité. Aujourd'hui, on est un peu
21:38 dans la même histoire avec l'intelligence
21:40 artificielle.
21:42 Pas mal de professeurs de science
21:44 et autres nous disent
21:46 que c'est un phénomène qui va
21:48 potentiellement
21:50 modifier l'environnement
21:52 économique, notre façon de travailler,
21:54 la création de valeurs va être modifiée.
21:56 Ça va prendre du temps. C'est vraiment
21:58 quelque chose d'important. Il va y avoir des gagnants.
22:00 C'est ce que nous a appris le passé,
22:02 c'est que de temps en temps, il faut investir sur les gagnants.
22:04 Les leaders,
22:06 ça peut marcher. Je vous passe Apple,
22:08 Google et compagnie dans les années 2000.
22:10 Finalement, c'est les grands leaders d'aujourd'hui.
22:12 C'est marrant, mais on retrouve les mêmes aujourd'hui.
22:14 On retrouve Google, on retrouve Microsoft,
22:16 on va retrouver ces géants.
22:18 Aujourd'hui, notre but, ça va être de dire
22:20 qu'il se passe un phénomène qui est extrêmement
22:22 important. Il ne faut pas le négliger,
22:24 il ne faut pas le mettre de côté.
22:26 Il faut chercher les gagnants de demain.
22:28 Aujourd'hui, évidemment, on a vu Nvidia.
22:30 Aujourd'hui, la liste des valeurs qui sont
22:32 touchées par l'intelligence artificielle, on commence à avoir
22:34 une liste avec Palantir,
22:36 avec Microsoft, Google,
22:38 Nvidia, Apple, Amazon.
22:40 On commence à faire la liste.
22:42 En Europe, on aura peut-être les fabricants de
22:44 semi-conducteurs. Et puis, on regarde
22:46 quelles sont les valeurs
22:48 qui vont être concernées.
22:50 On voit par exemple, dans le secteur de la santé,
22:52 l'imagerie médicale nous dit tout de suite
22:54 "On va être extrêmement
22:56 impacté par l'intelligence artificielle, ça va nous aider énormément".
22:58 Donc, très bien, on va aller
23:00 chercher ces valeurs-là, parce qu'on sait
23:02 que les marchés financiers sont capables,
23:04 certains disent
23:06 le terme "overshooté",
23:08 sur... - Ah, l'enthousiasme
23:10 boursier, oui, il est parfois
23:12 un peu... - Si on ne
23:14 ne participe pas
23:16 à ces phénomènes-là, on en revient à ce que je disais
23:18 il y a une minute,
23:20 les indices ne font pas de performance.
23:22 Il faut être sûr de ces valeurs-là.
23:24 Si on fait de la gestion active,
23:26 on doit participer aujourd'hui
23:28 à cet envolée
23:30 de titres. - Mais c'est un vrai thème.
23:32 C'est-à-dire que ce n'est pas... Alors, je sens
23:34 remonter au dot-com,
23:36 mais le
23:38 "blockchain", "crypto",
23:40 "metavers", moi, encore une fois,
23:42 je l'ai raconté tout au long de la semaine, je me souviens
23:44 d'une séance il y a quelques années où Carrefour publiait
23:46 un communiqué au moment "blockchain",
23:48 pour dire "nous, dans la logistique aussi,
23:50 on utilise la blockchain".
23:52 Bon, très bien, c'est un outil
23:54 parmi d'autres, ça n'a pas changé le modèle
23:56 économique de Carrefour, ça n'a pas changé le statut
23:58 boursier de Carrefour. Là, j'ai l'impression
24:00 que c'est un thème qui est un peu plus puissant
24:02 quand même qu'une simple mode de marché.
24:04 - Oui, c'est un peu plus puissant,
24:06 c'est fait par des acteurs aussi qui sont
24:08 plus organisés aujourd'hui
24:10 et donc par des grands leaders internationaux.
24:12 Donc là aussi, on n'est pas
24:14 dans quelque chose
24:16 non plus qu'on ne connaît pas et qui n'existait pas il y a 5 ou 10 ans.
24:18 L'intelligence artificielle,
24:20 elle existait déjà... Regardez ce que faisait Google
24:22 au départ. - Bien sûr ! - Au départ, le moteur
24:24 de recherche, quelque part, c'est de l'intelligence
24:26 artificielle qui va aller chercher les sites
24:28 et qui va nous permettre de trouver des sites
24:30 de façon la plus intelligente, quelque part,
24:32 possible et la plus rapide.
24:34 Donc déjà, c'était des prémices
24:36 de ce qui existe. Le module
24:38 Siri chez Apple,
24:40 il existe déjà depuis des années
24:42 et il nous répond.
24:44 Donc quelque part, on a déjà
24:46 une technologie
24:48 qui a des effets
24:50 et qui est quelque part...
24:52 - Qui est appliquée, applicable. - Avec des applicatifs
24:54 qui sont déjà en place. Donc c'est pour ça
24:56 qu'aujourd'hui, on peut être
24:58 plus serein dans le fait
25:00 d'accompagner ce mouvement-là.
25:02 Alors, est-ce que c'est cher, c'est valorisé ?
25:04 Est-ce qu'on va pas... Peut-être, sûrement.
25:06 Les marchés financiers savent très bien faire ça.
25:08 On le sait.
25:10 - Mais oui, mais on ne peut rien contre l'enthousiasme de la Bourse.
25:12 - Celui qui était noir en 99 ou 2000, il n'a pas fait
25:14 de performance et il n'a pas fait les 50% de hausse du marché.
25:16 Alors, il n'a peut-être pas fait la baisse derrière.
25:18 Mais c'est ça qui nous donne encore de l'intérêt à ce métier
25:20 et à la gestion active. - Bon.
25:22 Le thème de l'IA, est-ce que c'est un vrai
25:24 thème de marché ? Avec, encore une fois,
25:26 l'univers, la profondeur d'investissement,
25:28 peut-être pas aujourd'hui, mais
25:30 demain, qu'on pourra avoir.
25:32 Et thème aussi dans le sens,
25:34 ça ne concerne pas juste un secteur,
25:36 aujourd'hui, celui des semi-conducteurs,
25:38 qui est le trade
25:40 le plus évident pour le marché.
25:42 Et c'est tout à fait légitime. Il y a une certitude
25:44 qu'un fabricant de composants comme Nvidia
25:46 est déjà un gagnant de cet essor
25:48 du GPT et de l'IA générative.
25:50 Pour le reste, quand on se
25:52 projette sur des horizons moyen-long terme,
25:54 j'ai l'impression que le marché
25:56 est beaucoup plus dubitatif, ou en tout cas
25:58 beaucoup moins consensuel.
26:00 Il y aura forcément des gagnants, mais est-ce que avant de gagner,
26:02 je ne vais pas perdre ?
26:04 Et si je perds, est-ce que je ne vais pas
26:06 rester pénalisé longtemps avant de trouver
26:08 une manière de profiter, moi aussi, de l'IA ?
26:10 Et bien au-delà des secteurs technologiques.
26:12 C'est un thème qui va au-delà de la tech
26:14 aujourd'hui. - Est-ce que j'ai le droit de dire
26:16 en introduction que j'ai du mal à utiliser
26:18 mon téléphone et l'intégralité de
26:20 toutes les applications que j'ai ?
26:22 - Tout ça est très nébuleux pour moi.
26:24 C'est juste pour placer le contexte et justement prendre un tout petit peu
26:26 d'auteur. D'abord, dans la philosophie, on est
26:28 dans une logique totalement disruptive.
26:30 C'est Schumpeterien, cette approche. Se dire
26:32 "Est-ce que si ça marche, est-ce que si
26:34 ce qu'on nous vend, c'est-à-dire l'intelligence artificielle,
26:36 en quoi c'est différent de la blockchain,
26:38 par exemple, c'est tout simplement parce qu'on
26:40 est en train de dire qu'il y aura des cerveaux qui pourront
26:42 fonctionner à la place des cerveaux humains demain
26:44 pour faire les choses mieux, plus vite,
26:46 avec moins d'erreurs. C'est ça, la promesse.
26:48 À laquelle on n'est pas encore arrivés.
26:50 Mais le chemin, c'est celui-là.
26:52 Donc effectivement, si ça fonctionne, c'est révolutionnaire.
26:54 C'est ça le concept.
26:56 C'est révolutionnaire partout.
26:58 Ça, c'est aussi une grande nouveauté. C'est-à-dire que
27:00 la médecine, effectivement, mais
27:02 parlons avec Dassault Systèmes, de ce qu'ils font
27:04 avec leur acquisition Medidata,
27:06 qui date déjà il y a 4 ou 5 ans maintenant,
27:08 c'est exactement ça. Donc c'est pas
27:10 nouveau. Et il y en a partout. Il y en a effectivement
27:12 beaucoup dans la médecine. On parlait du Big Data.
27:14 C'est un peu les prémices, le Big Data,
27:16 de toute cette intelligence artificielle.
27:18 On a réuni la donnée, on a fait des
27:20 clouds, et maintenant on va l'analyser
27:22 et on va réfléchir.
27:24 Google, avec sa voiture
27:26 autonome, c'est ça aussi.
27:28 Mais elle n'est toujours pas sortie, vraiment, la voiture
27:30 autonome. Et ça fait, allez,
27:32 presque 10 ans. Donc,
27:34 ça va être un temps très très long.
27:36 Pour revenir sur le sujet boursier pur,
27:38 c'est comme la biotech.
27:40 Moi, j'aurais énormément de
27:42 difficultés à m'engager, à dire
27:44 "c'est cette technologie, c'est cet acteur
27:46 qui va gagner demain". Il faut être
27:48 extrêmement fin connaisseur.
27:50 Et il faut être capable de savoir
27:52 quelle sera la technologie gagnante demain. Donc ça,
27:54 ça va être encore, à mon avis, d'un point de vue boursier,
27:56 très dangereux. En revanche,
27:58 il est forcé de constater que tous les grands
28:00 acteurs ont été embarqués dans cette hausse.
28:02 En Europe, nos trois leaders, on va commencer
28:04 par ASML, Dassault Systèmes, STM,
28:06 ils sont tous partis avec la hausse. C'est super.
28:08 Ça veut dire qu'on peut jouer la thématique en
28:10 allant sur des grands acteurs solides
28:12 qui sont exposés aux médias. - Oui, c'est ça.
28:14 Là, c'est pas de la Bull.com, quoi.
28:16 C'est des boîtes établies, c'est des business models qu'on connaît.
28:18 - Exactement. Ils ont des armées
28:20 d'ingénieurs, ils vont développer dans leurs coins,
28:22 ils trouveront quelque chose. S'ils ne trouvent pas, ils cherchent.
28:24 Donc, moi, c'est plutôt ça qui va m'intéresser.
28:26 Donc, ça veut dire quoi ? C'est le
28:28 renouveau de la tech.
28:30 - De la hard tech. - De la hard tech,
28:32 exactement, qu'on a délaissé l'année dernière et
28:34 personne n'avait vu revenir
28:36 et qui est revenu très très fort. Donc, ça va être dur de suivre.
28:38 Je pense, après,
28:40 que le thème qui va être
28:42 important à suivre, c'est quel va être
28:44 le business model qui sera construit autour de ça.
28:46 ChatGPT a été
28:48 montré comme un outil extrêmement puissant
28:50 qui est encore à parfaire.
28:52 Mais il y a un élément qui n'a pas été
28:54 du tout abordé pour l'instant, c'est quelle est l'utilisation
28:56 de la donnée qui est faite, comment cette donnée
28:58 est sourcée, quelle autorisation on a pour aller
29:00 la chercher, comment on la paye, à qui on la vend.
29:02 Mais personne ne s'est posé
29:04 cette question. Par contre, tout le monde a dit, les grands
29:06 acteurs qui utilisent de la donnée, je parlais
29:08 de Rydel Seavir, qui est un acteur
29:10 anglais qui consolide énormément
29:12 de bases de données, notamment sur le juridique
29:14 mais aussi le médical, à destination des
29:16 professionnels, ils ont besoin de choses
29:18 fiables. Donc,
29:20 pour être fiable, il faut payer parce qu'il faut
29:22 contrôler. Donc, c'est super
29:24 ChatGPT, il faut que ça progresse
29:26 et il faut construire un modèle d'affaires.
29:28 Qu'est-ce que ça
29:30 vous inspire comme réflexion,
29:32 Alexandre ? Est-ce que c'est déjà
29:34 un thème de marché qui va nous accompagner
29:36 pendant plusieurs années ? Est-ce qu'on en a déjà la conviction ?
29:38 Est-ce que c'est aussi un thème
29:40 macro ? Ce n'est pas encore tellement
29:42 abordé sous cet angle-là, mais
29:44 tout le monde a l'intuition quand même
29:46 qu'il y a un progrès ou
29:48 une marche technologique
29:50 qui va quand même modifier pas mal
29:52 l'organisation des entreprises,
29:54 les workflows,
29:56 le travail. Et donc,
29:58 il y a quand même une question macro qu'on sent
30:00 venir. Évidemment, je dirais
30:02 même, au début, parce qu'on se concentre
30:04 beaucoup sur les gagnants,
30:06 les "cinq fantastiques", comment on les appelle comme ça ?
30:08 Ils ont pris 50% en moyenne cette année,
30:10 formidable. Donc Microsoft,
30:12 Google, Amazon,
30:14 Nvidia, bien sûr, et puis
30:16 il y a eu Salesforce aussi, je crois qu'il y en a bien profité,
30:18 etc. Les GAFAM,
30:20 les FANGS, ça chante d'acronyme et ça tourne
30:22 toujours autour d'eux-mêmes. C'est un peu le problème d'ailleurs.
30:24 C'est que finalement, pour jouer la thématique aujourd'hui,
30:26 je le vois, nous, chez nous, c'est la même chose.
30:28 Pour la jouer positivement. Positivement,
30:30 c'est toujours les mêmes acteurs.
30:32 À l'inverse, ce qu'on observe aussi de maintenant,
30:34 c'est que le marché est à la recherche
30:36 des maillons faibles. C'est qui va être perdant ?
30:38 Il y a quelques semaines de ça, il y a quand même un éditeur
30:40 de logiciel américain dans l'éducation
30:42 qui a perdu 50% pour Sarah Milton.
30:44 Complètement. Pour nous dire
30:46 "Chat GPT va nous détruire notre business model".
30:48 Il y a
30:50 même 10 jours de ça, pour ne pas la nommer,
30:52 une banque américaine, c'est-à-dire qu'on est très
30:54 innovante dans la finance, a créé des paniers
30:56 de valeur. Elle a créé un pain de valeur
30:58 exposé à l'AI.
31:00 En fait, ça a été perçu par le marché
31:02 en mettant les valeurs les plus à risque. Bien sûr.
31:04 Et ce sont elles qui, finalement, se sont effondrées
31:06 alors que l'effet original était plutôt de dire
31:08 "Vous voulez vous exposer à la thématique ?
31:10 Achetez ça."
31:12 Et en fait, les gens se sont dit "Bah non, c'est ça qu'il ne faut pas avoir."
31:14 Ça, il faut shorter, ça. Voilà.
31:16 Donc il y a ce danger-là. Après, pour venir à la situation...
31:18 Non mais c'est intéressant parce que ça
31:20 fait aussi un thème. C'est-à-dire, voir en contrepoint
31:22 que le marché
31:24 identifie peut-être
31:26 plus facilement d'ailleurs les perdants
31:28 immédiats que les grands gagnants
31:30 de demain.
31:32 Ça nous dit bien que c'est un vrai thème
31:34 transsectoriel. Oui.
31:36 C'est plus facile de trouver
31:38 les gagnants immédiats.
31:40 Maintenant, c'est joué. Nvidia, elle a pris
31:42 160%. C'est ça.
31:44 Ces 5 plus gros stocks, aujourd'hui, traite à 32 valos
31:46 alors que le S&P est à 15.
31:48 Donc bon, est-ce qu'on est en situation de bulles ?
31:50 C'est en général. On ne le sait jamais une fois
31:52 qu'elle a pété. Mais clairement,
31:54 on est... Oui.
31:56 Tout le thème ne peut pas reposer sur seulement Nvidia.
31:58 Ça, c'est sûr. Bien sûr que non.
32:00 Après, d'un point de vue macro,
32:02 je pense que l'une des vraies questions, si on
32:04 en revient aussi à l'inflation,
32:06 est-ce que
32:08 l'IA est déflationniste
32:10 ou inflationniste ? Là, il y a
32:12 des écoles. Moi, je suis plutôt
32:14 dans le camp et l'école à dire que ça
32:16 sera plutôt inflationniste.
32:18 Pourquoi ? Parce que, vous le mentionnez
32:20 tout à l'heure, Nvidia, elle a une capacité
32:22 de fixation de prix et elle va vendre
32:24 sa puce à des prix stratosphériques
32:26 parce qu'entre Elon Musk
32:28 qui en commande des milliers et toute
32:30 la planète en veut, il va y avoir au départ
32:32 un effet évidemment inflationniste parce que tout le monde
32:34 va devoir investir et dépenser.
32:36 Sans parler des problèmes, évidemment,
32:38 d'approvisionnement parce que le silicone,
32:40 il faut aller le chercher plutôt en Asie.
32:42 Et deuxième chose, c'est qu'il va falloir trouver
32:44 des gens compétents pour développer
32:46 ensuite toute l'intelligence
32:48 artificielle. Et ça,
32:50 ça va être inflationniste au niveau salaire. Vous imaginez
32:52 bien que tout d'un coup, tout le monde va vouloir avoir
32:54 à l'époque, c'était le spécialiste EG,
32:56 maintenant, ça va être le spécialiste
32:58 d'intelligence artificielle.
33:00 - Ça peut être dans un deuxième temps
33:02 déflationniste ? Enfin, la question
33:04 de la productivité en tout cas va se poser
33:06 à un moment
33:08 et je réfléchis au niveau macro
33:10 parce qu'on va tous trouver des exemples, des anecdotes
33:12 effectivement "Ah, j'ai gagné un temps de dingue",
33:14 "J'ai gagné de la productivité", etc.
33:16 Si ça reste localisé
33:18 sur quelques métiers, quelques personnes,
33:20 quelques groupes d'individus,
33:22 très bien, mais
33:24 je veux voir les choses aussi au niveau
33:26 macro de ce point de vue-là. - C'est vrai, la tendance
33:28 long terme, effectivement, ça serait plutôt
33:30 déflationniste. Ça, on le verra
33:32 dans le temps, je commence à dire, mais
33:34 c'est un peu la thèse, en fait, je dirais
33:36 qui est relativement simple. Mais il est certain
33:38 que beaucoup d'acteurs
33:40 vont pouvoir capitaliser
33:42 sur l'intelligence artificielle.
33:44 Raisonnons simplement, par exemple, dans le secteur
33:46 bancaire, vous imaginez bien
33:48 aujourd'hui les gains de productivité qu'on
33:50 pourrait faire dans le traitement des opérations,
33:52 dans le reporting des clients,
33:54 qui pourrait d'ailleurs être fait encore mieux grâce
33:56 à l'intelligence artificielle, ce qui veut dire
33:58 qu'il va y avoir ce phénomène de création
34:00 de valeur destructrice, et ça
34:02 va certainement, les cartes
34:04 vont beaucoup changer.
34:06 - Emric,
34:08 il y a la question de comment est-ce que le sujet
34:10 va être régulé.
34:12 On a vu des régulateurs
34:14 par rapport à Internet
34:16 laisser les choses quand même se faire
34:18 jusqu'à voir des groupes atteindre des tailles
34:20 stratosphériques, et on voit bien qu'aujourd'hui réguler
34:22 des boîtes qui font le PIP
34:24 de la France, c'est un peu compliqué en fait.
34:26 Est-ce que là, la fonction de réaction
34:28 des régulateurs dans les pays clés,
34:30 il faut imaginer qu'elle soit un peu plus
34:32 rapide ? - Elle va être rapide,
34:34 elle va être obligatoire, et ça va peut-être même
34:36 venir des entreprises elles-mêmes. On se souvient
34:38 de Mark Zuckerberg qui avait
34:40 participé aux négociations
34:42 justement sur les données personnelles,
34:44 sur la négociation autour de toute la régulation
34:46 sur les données personnelles auprès du
34:48 congrès américain, parce que c'est
34:50 une nécessité, c'est obligatoire.
34:52 On touche à la data,
34:54 aux datas de nombre, de masse,
34:56 donc on va être obligé de réguler.
34:58 Donc ça, là-dessus,
35:00 il n'y a pas de sujet.
35:02 - Et même les acteurs du secteur
35:04 vont le comprendre ? - Ils vont le comprendre et
35:06 l'intègrent déjà, parce qu'aujourd'hui,
35:08 et c'est là où, aujourd'hui,
35:10 on va aller chercher
35:12 ceux qui maîtrisent la data, et qui la
35:14 maîtrisent aussi au niveau juridique.
35:16 Parce que la data, d'en trouver en
35:18 version ouverte, c'est bien,
35:20 c'est simple, parce qu'on a l'exemple
35:22 américain très libéral,
35:24 où on a énormément de data disponibles.
35:26 C'est pour ça qu'on a plutôt tendance à penser
35:28 que ce sont les Américains qui vont être les
35:30 gagnants et qui seront les leaders là-dessus.
35:32 Là où l'Europe a de la data, mais souvent
35:34 maîtrise le côté beaucoup plus
35:36 fermé de sa data, et essaie de
35:38 la maintenir fermée. Et là où l'Asie
35:40 a, pour le coup, extrêmement
35:42 peu de data, et donc risque d'être
35:44 le perdant si on doit aller dans
35:46 l'intelligence artificielle fournie
35:48 à partir de data. Donc c'est là où
35:50 on risque d'avoir des gagnants et des perdants.
35:52 Mais encore une fois, la régulation,
35:54 elle est obligatoire, elle va aller
35:56 très vite, elle sera mise très vite
35:58 sur le devant de
36:00 la scène. Parce que, regardez ce qui s'est passé
36:02 sur les crypto-monnaies. Ça a été pareil. Tout de suite
36:04 on a les récepteurs qui sont arrivés, "Attention,
36:06 on va mettre le haut là."
36:08 Les banques centrales en ont très vite acheté pour comprendre
36:10 comment ça marchait, parce qu'elles ont vu qu'il y avait des risques
36:12 derrière. On aura la même chose pour
36:14 l'intelligence artificielle et la data.
36:16 - Bon, ça va créer à minima des nouveaux
36:18 risques de controverses, de réputations
36:20 pour les entreprises. Elles vont accepter,
36:22 c'est une régulation peut-être
36:24 immédiate, dès le départ, pour essayer d'encadrer
36:26 l'essor
36:28 de cette technologie. - En fait, je pense qu'on
36:30 bénéficie de la courbe d'expérience de tous
36:32 les essors technologiques qu'il y a eu par le passé
36:34 où effectivement ça a été fait de manière très
36:36 libérale, et il a fallu rétro-pédaler
36:38 pour se dire comment on encadre quand même
36:40 tous ces abus, tous ces usages
36:42 qu'on ne maîtrise pas très bien. Donc ça,
36:44 je pense que c'est intégré dès le départ. Et je pense
36:46 aussi surtout qu'on est dans un monde régulé.
36:48 Oublions l'idée que le régulateur
36:50 ne s'insère dans aucun secteur. Et
36:52 on l'a vécu là pendant 3 ans,
36:54 mais maintenant c'est partout.
36:56 Je ne suis pas sûre qu'en termes de flexibilité
36:58 et d'innovation, ce soit
37:00 une bonne chose. Je pense
37:02 que les entreprises ont besoin de flexibilité
37:04 pour pouvoir évoluer
37:06 et innover. Et ça va peut-être
37:08 être ça le problème de l'intelligence
37:10 artificielle. C'est-à-dire que si on pose des
37:12 cadres extrêmement
37:14 restrictifs, où on donne la direction
37:16 aux entreprises de là où il faut aller
37:18 comme on est en train de le faire pour l'automobile en leur disant
37:20 "c'est cette technologie-là qu'il faut utiliser et pas l'autre",
37:22 la rentabilité
37:24 ne sera pas la même,
37:26 c'est certain. Donc les niveaux de valorisation
37:28 seront peut-être revus. Enfin,
37:30 pour moi, le régulateur est là, c'est certain,
37:32 et ça va forcément contraindre
37:34 ces entreprises-là. - On s'arrêtera là pour ce soir.
37:36 Merci à vous trois d'avoir été les invités
37:38 de Planète Marché. Léa Dunanchette, la
37:40 directrice de l'investissement responsable de DNCA,
37:42 Alexandre Drabovic, directeur des investissements
37:44 d'Indos US Wealth Management
37:46 et Emmerick Didet, directeur de la gestion
37:48 de Pergam, qui étaient les invités de Planète Marché
37:50 ce soir.