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  • 26/05/2023
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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News
Transcription
00:00:00 Bonsoir à tous, on décrypte l'actualité, on débat ce soir avec autour de ce plateau
00:00:07 Jonathan Cixous, journaliste couageur.
00:00:09 Bonsoir cher Jonathan.
00:00:10 Bonsoir Olivier.
00:00:11 A vos côtés, Léonore Carroix.
00:00:12 Bonsoir madame la députée, députée Renaissance des Français de l'étranger.
00:00:16 Bonsoir.
00:00:17 Bonsoir docteur, docteur Jean Dorido, psychanalyste.
00:00:21 Vous allez nous éclairer ce soir sur ces affaires douloureuses, notamment la petite
00:00:24 Eya qui a été retrouvée, oui, mais dans quel état ? Vous nous le direz.
00:00:28 Bonsoir Julie de Lintrobes.
00:00:30 Bonsoir Olivier.
00:00:31 Le reporter grand, reporter le Figaro bien évidemment.
00:00:34 A votre gauche, Jean Messia.
00:00:35 Bonsoir cher Jean, président de l'Institut Vivre Français.
00:00:38 Dans un instant, le sommaire de l'émission, mais tout de suite on retrouve Adrien Smiteris
00:00:43 et le rappel des titres.
00:00:44 La petite Eya retrouvée au Danemark, le père de la fillette et son complice ont été interpellés.
00:00:53 Une juge d'instruction avait délivré contre eux deux mandats d'arrêt européens.
00:00:58 Ils sont soupçonnés d'avoir enlevé violemment la fillette la veille en Isère.
00:01:02 Les autorités étaient convaincues qu'ils avaient réussi à gagner l'étranger avec
00:01:07 l'enfant.
00:01:08 La grippe aviaire continue de faire des ravages dans le sud-ouest.
00:01:11 Mais deux vaccins expérimentés en France s'avèrent très efficaces sur les canards.
00:01:16 Une bonne nouvelle pour les éleveurs qui ouvrent la voie à une vaccination nationale.
00:01:20 Durant l'année 2021-2022, plus de 20 millions de volailles ont été abattues.
00:01:26 Et puis coup dur pour les fans de Céline Dion.
00:01:29 La chanteuse canadienne annule ses concerts de 2023 et 2024 en cause des problèmes de
00:01:35 santé.
00:01:36 Depuis deux ans, elle souffre d'une pathologie neurologique rare.
00:01:39 Selon son entourage, Céline Dion poursuit toutefois son traitement.
00:01:43 Merci Adrien.
00:01:44 Prochain point sur l'actualité avec Adrien Spiteri.
00:01:47 Ce sera à 22h30, Soir Info Weekend.
00:01:50 Au sommaire ce soir, on l'entendait, la petite Eya retrouvée au Danemark.
00:01:54 Deux mandats d'arrêt européens avaient été délivrés dans la journée contre le
00:01:58 père de la fillette et son complice, soupçonné de l'avoir enlevée jeudi dans la commune
00:02:02 de Fontaine, c'est en Isère.
00:02:03 Un rebondissement après 36 heures d'angoisse pour la mère de la fillette, présente au
00:02:08 moment de son violent rapte jeudi matin.
00:02:10 On va y revenir dans cette émission avec nos invités.
00:02:13 Jean-Christophe Couvy, secrétaire national UNITÉ SGP Police sera également en liaison
00:02:17 avec nous.
00:02:18 Quatre mineurs et une personne majeure mis en examen après le suicide de l'INSEE, une
00:02:24 adolescente de 13 ans.
00:02:25 Une information judiciaire avait été ouverte pour harcèlement scolaire.
00:02:29 Les parents ont accepté de témoigner pour CNews.
00:02:32 Ils racontent que leur fille était rabaissée du matin au soir.
00:02:35 Un tel drame aurait-il pu être évité avec les multiples alertes des parents ?
00:02:39 On va en parler dans cette édition.
00:02:41 Et puis un mot dans l'actualité qui fait couler beaucoup d'encre ces dernières heures.
00:02:47 Celui prononcé par Emmanuel Macron mercredi en Conseil des ministres.
00:02:50 Le terme de « décivilisation ». Un mot utilisé dans le contexte de la mort cette
00:02:54 semaine d'une infirmière poignardée à Reims et de la mort de trois policiers à
00:02:57 Roubaix.
00:02:58 Alors ce mot est-il ajusté ? Nommé c'est une chose mais qu'en est-il des actes ?
00:03:02 On en débattra dès 23h sur notre antenne.
00:03:05 On va marquer une très courte pause.
00:03:08 Installez-vous confortablement.
00:03:10 Un programme riche ce soir.
00:03:11 Restez avec nous.
00:03:12 On revient dans un instant.
00:03:13 A tout de suite sur CNews.
00:03:14 Et de retour sur le plateau de Soir Info Week-end.
00:03:19 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:03:21 Autour de ce plateau pour décrypter l'actualité, Jonathan Cixous et Léonore Carroix.
00:03:26 Le docteur Jean Dorido, psychologue.
00:03:28 Je rectifie, je dis psychanalyste tout à l'heure.
00:03:31 Petit rectificatif.
00:03:32 Ce n'est pas tout à fait juste.
00:03:33 Judith Vintraub également et Jean Messia.
00:03:36 Je vous propose de démarrer avec ce soulagement.
00:03:39 Ce soulagement avec la petite Eya, enlevée par son père, Raled Sassia Fontaine, en Isère,
00:03:44 a été retrouvée au Danemark, dans la ville de Rotbierhavn, un peu plus tôt.
00:03:49 Alors que l'alerte enlèvement avait été levée, un juge d'instruction avait délivré
00:03:52 deux mandats d'arrêt européens contre le père d'Eya et son complice.
00:03:56 On voit les dernières infos avec Amaury Bucaud et on retrouvera Jean-Christophe Gouvy, secrétaire
00:04:00 nationale unité SGP police, qui sera en liaison avec nous.
00:04:04 Le procureur de la République de Grenoble a annoncé que la petite Eya, 10 ans, qui
00:04:10 avait été enlevée jeudi matin par son père et un complice, a été finalement retrouvée
00:04:14 au Danemark avec justement son père et le complice.
00:04:18 Un peu plus tôt dans la journée, le parquet avait également annoncé qu'une information
00:04:23 judiciaire avait été ouverte pour violences aggravées, mais aussi soustractions par
00:04:27 ascendant et complicité de soustraction.
00:04:29 Un mandat d'arrêt européen dans ce cadre avait été lancé, délivré, et les enquêteurs
00:04:36 se privilégiaient la piste d'un enlèvement vers un pays à l'étranger, un pays de tierce.
00:04:42 Je rappelle que le père de la petite fille est de nationalité à la fois tunisienne
00:04:45 et suédoise, et que ces deux pays figuraient parmi les pistes privilégiées par les enquêteurs,
00:04:50 et que le Danemark où a finalement été retrouvée la petite fille est justement un
00:04:54 pays frontalier de la Suède.
00:04:56 Et pour en parler, on va retrouver Jean-Christophe Couvy, secrétaire national Unité SGP, Poli.
00:05:03 Jean-Christophe Couvy, bonsoir, merci d'être en liaison avec nous.
00:05:08 Alors c'est vrai qu'aujourd'hui, avec l'alerte enlèvement, on aurait pu s'inquiéter,
00:05:13 ce qui veut dire que cette levée n'était pas forcément synonyme d'échec au vu du
00:05:17 résultat ce soir.
00:05:18 Bonsoir, non, non, effectivement, de toute façon, c'est les enquêteurs qui sont au
00:05:23 cœur du sujet, qui connaissent, j'allais dire, le dossier, qui ont des éléments qui
00:05:29 leur remontent, et à partir de ça, effectivement, ils peuvent lever, j'allais dire, l'alerte,
00:05:35 puisque de toute façon, ils ont tracé la personne, ils ont l'intime conviction et
00:05:38 les preuves que le père et son complice ne sont plus sur le sol français et se dirigent
00:05:44 vers un pays tiers.
00:05:45 Moi, ce que je remarque, cette semaine, elle est démente.
00:05:49 C'est-à-dire qu'on a une semaine où dimanche, on perd malheureusement trois camarades.
00:05:52 Hier, c'était des larmes de peine.
00:05:54 Il y avait une cérémonie en leur hommage.
00:05:57 Et dans la même journée, il y a une petite qui disparaît, qui se fait rapter par son
00:06:00 père et un complice.
00:06:01 Et on a nos collègues qui se ressaisissent, entre guillemets, et qui décident de prendre
00:06:07 cette affaire.
00:06:08 Et aujourd'hui, on a des larmes de joie.
00:06:11 C'est l'ascenseur émotionnel que vivent les policiers.
00:06:13 C'est-à-dire qu'on est capable, effectivement, des fois, d'être au fond du faitout et d'un
00:06:17 seul coup, de faire une super action et d'être super content parce qu'on va rendre cette
00:06:22 petite à sa maman.
00:06:24 Et c'est toute une communauté, une ville qui est soulagée.
00:06:26 Et c'est pour ça qu'on fait ce métier.
00:06:28 C'est pour cette adrénaline et cette joie d'avoir la mission remplie.
00:06:34 Et franchement, les gars de la PJ, la sûreté départementale, c'est des monstres.
00:06:41 Les gars, pendant 24 heures, ils ne lâchent rien.
00:06:44 C'est des chiens de talus.
00:06:45 Ils grattent tout ce qu'ils peuvent.
00:06:46 Et vraiment, moi, je leur tire mon chapeau parce que pour en côtoyer certains en PJ et
00:06:52 dans tous les services spécialisés et l'investigation, franchement, les gars, on est une très belle
00:06:57 police.
00:06:58 Effectivement, on rend hommage au travail des policiers ce soir puisque ça a été très
00:07:03 rapide.
00:07:04 On peut souligner également une bonne coopération entre les polices européennes.
00:07:07 En fait, c'est une histoire d'hommes.
00:07:10 Et comme on disait souvent, la police, vous savez, c'est ça, en fait.
00:07:14 C'est-à-dire qu'on a des contacts avec les polices étrangères.
00:07:17 On entretient ces contacts.
00:07:18 Il y a la police judiciaire, donc il y a des contacts aussi à l'étranger.
00:07:22 Et puis, la coopération internationale.
00:07:25 Et de temps en temps, ça bug.
00:07:27 Mais quand il y a des causes qui touchent tout le monde, c'est des causes universelles.
00:07:31 Sauver des enfants.
00:07:32 Franchement, encore une fois, je tire mon chapeau parce que les polices européennes
00:07:37 fonctionnent aussi.
00:07:38 Il faut aller dans ce sens et continuer cette coopération entre les polices.
00:07:41 Et vraiment, c'est une réussite.
00:07:43 Je suis content pour la maman qui doit être soulagée.
00:07:44 Et je vous dis encore, toute une ville et peut-être même le pays qui est content.
00:07:47 La mère de la petite Ayah d'ailleurs, qui a pu joindre sa fille.
00:07:51 Quel va être le travail des enquêteurs à présent ?
00:07:53 Maintenant, il va falloir effectivement regarder un petit peu toute la préparation qu'a eu
00:08:00 le père avec son complice.
00:08:02 S'il y a eu d'autres complices.
00:08:03 Comment ils ont procédé.
00:08:05 S'ils étaient très bien préparés.
00:08:06 Et puis après, encore une fois, ils vont être extradés.
00:08:10 Puis ils vont passer devant la justice.
00:08:11 Et nous, on va rassembler toutes les preuves.
00:08:14 Et puis après, c'est les magistrats qui décideront de la sentence à donner.
00:08:18 Maintenant, encore une fois, c'est un travail extraordinaire de fin limier.
00:08:23 Et qui montre une nouvelle fois que l'alerte enlèvement a été efficace.
00:08:28 Oui, comme je disais ce midi, depuis 2006, c'est créé.
00:08:33 On s'était inspiré d'une méthode canadienne.
00:08:37 C'est Rombert.
00:08:38 Et ça fait la 29ème signalement.
00:08:43 Et donc, à chaque fois, on a retrouvé des personnes à part un enfant, malheureusement,
00:08:49 qui avait perdu la vie.
00:08:50 Je veux dire, on était à 96 ou 97% de réussite.
00:08:54 Et on voit bien que c'est un système qui marche bien.
00:08:56 Parce que d'un seul coup, tout un pays trace et peut apporter des indices aux enquêteurs.
00:09:05 Vous avez 70 appels avec des indices.
00:09:09 Et vous savez, quand c'est comme ça, vous faites des petites cellules.
00:09:12 Et chaque indice, c'est un scénario.
00:09:16 Et ce scénario-là, il va jusqu'au bout.
00:09:18 On essaie de fermer les portes.
00:09:19 Savoir si c'est un tuyau percé, entre guillemets, ou si ça va déboucher sur une autre information
00:09:24 qui va nous guider.
00:09:25 Et on recroise les infos.
00:09:26 Et c'est comme ça qu'on réussit à retracer un petit peu le cheminement de la personne.
00:09:31 Et resserrer le filet, notamment entre la frontière danoise et suédoise.
00:09:35 Vous restez avec nous, Jean-Christophe Couville.
00:09:36 En tout cas, dans l'Isère, c'est le soulagement.
00:09:40 Et même au-delà, dans toute la France.
00:09:41 Je vous le disais, la mère de la petite Keïa a pu joindre sa fille.
00:09:44 On va aller à Grenoble pour avoir les dernières précisions sur place de notre journaliste
00:09:49 Régine Delfour.
00:09:50 C'est vers 18h15 ce vendredi que Keïa a été retrouvée au Danemark.
00:09:55 Et nous avons pu l'apprendre, notamment à plusieurs enseignants de l'école, l'école
00:10:00 qu'elle fréquente.
00:10:01 Et on a vu l'émotion, la joie, presque les larmes.
00:10:04 Ils étaient soulagés.
00:10:05 On a pu aussi s'entretenir avec d'autres habitants qui ont tous dit qu'ils étaient
00:10:11 surpris.
00:10:12 Ils voulaient être sûrs de notre information.
00:10:13 Ils voulaient savoir aussi si elle était saine et sauve.
00:10:16 Ils étaient tous très heureux avec ce mot, cette délivrance.
00:10:20 On a croisé tout à l'heure une petite grand-mère aussi qui nous a dit "mais je suis tellement
00:10:25 contente pour la maman".
00:10:26 Puisque je rappelle aussi que l'enlèvement d'Eya a été assez violent.
00:10:32 Elle a été tirée par les cheveux par son père.
00:10:35 Ici, dans la ville de Fontaine, tout le monde était sous le choc.
00:10:39 Les habitants, les parents, mais aussi les enfants.
00:10:43 Et là, c'est plutôt la joie qu'on voit sur leur visage.
00:10:47 Alors docteur Jean Dorido, effectivement c'est le soulagement en Isère et au-delà pour
00:10:52 beaucoup.
00:10:54 Néanmoins, selon le procureur, la jeune fille va aussi bien que possible après de tels événements.
00:11:00 Donc oui, effectivement, une bonne nouvelle.
00:11:02 Néanmoins, quel impact pour cette petite fille de 10 ans ?
00:11:05 Alors quel impact ? Ce que la psychologie clinique nous apprend, c'est que, et là,
00:11:13 seul l'avenir le dira.
00:11:15 Évidemment, ce qu'a traversé cette jeune fille, c'est un traumatisme.
00:11:20 Ce n'est pas le seul, puisque précisément son père manifestement est violent.
00:11:25 Et par conséquent, elle a vécu des traumatismes successifs de l'enfance maltraitée.
00:11:33 Et on sait, hélas, qu'en France, il y a des enfants qui sont maltraités.
00:11:37 La protection de l'enfance, l'aide sociale à l'enfance fait le nécessaire.
00:11:41 Donc aujourd'hui, elle est en situation de traumatisme.
00:11:45 Et la question, ça va être la question de sa résilience.
00:11:49 Est-ce qu'elle va réussir avec l'aide de son entourage, l'aide de sa mère, de sa famille,
00:11:55 de ses amis, de tout cet écosystème qui existe déjà aujourd'hui autour d'elle et qui va
00:12:00 peut-être se renforcer ? Est-ce que les conditions de la résilience vont être réunies pour
00:12:06 permettre à la jeune Aya de traverser cette épreuve et d'en ressortir plus forte ?
00:12:13 Et là-dessus, sur la résilience, les données de la science aujourd'hui, c'est qu'il y
00:12:19 a des facteurs extérieurs qui favorisent la résilience, qui aident la résilience.
00:12:24 Et puis c'est un fait, les neuropsychologues, les neuroscientifiques, les neuropsychiatres
00:12:29 étudient aussi ces conditions intrinsèques à une personne.
00:12:33 Il semblerait que nous ne soyons pas tous égaux face au traumatisme.
00:12:38 On voit dans les cas d'attentats, par exemple, où vous avez beaucoup de monde touché par
00:12:45 une même tragédie.
00:12:46 Et les chercheurs, bien sûr, étudient ça de très près pour comprendre précisément
00:12:51 comment fonctionnent ces mécanismes.
00:12:53 Alors évidemment, on a une pensée compatissante émue pour Aya ce soir et on lui souhaite
00:13:00 précisément de réussir à traverser cette épreuve par le haut et de réussir à justement
00:13:07 devenir résiliente par rapport à ce traumatisme qu'elle a vécu.
00:13:11 Parce qu'il y a effectivement Aya, il y a aussi sa maman, pour qui ça a dû être
00:13:15 un choc terrible de voir sa fille raptée, enlevée devant ses yeux.
00:13:19 Il y a également ses petits camarades de classe.
00:13:23 Une cellule d'ailleurs a été mise en place.
00:13:26 Là encore, cette question, on voit que cette affaire aurait eu un impact sur toute une
00:13:32 sphère finalement de la petite fille.
00:13:34 Oui, vous faites bien de le souligner.
00:13:35 C'est un fait, ça aussi, la psychologie du traumatisme nous l'apprend.
00:13:39 Selon les sensibilités de chacune et de chacun, une personne peut, sans être partie
00:13:47 prenante directement d'un drame, elle peut se retrouver traumatisée avec des symptômes
00:13:53 très observables, très mesurables de stress post-traumatique, notamment cette hyper-vigilance.
00:13:58 Vous savez, ces personnes, si on a un spot qui claque ici, il y en a parmi nous, bon,
00:14:03 qui vont être étonnés et d'autres, que ça va basculer dans une profonde panique
00:14:09 parce que c'est l'hyper-vigilance, parce que la personne peut-être un jour a vécu
00:14:13 une attaque, un traumatisme et elle n'est pas guérie justement, elle porte encore les
00:14:19 stigmates de ce stress post-traumatique.
00:14:21 Et vous avez raison de parler des camarades, déjà.
00:14:25 Un enfant qui voit cette petite fille de 10 ans tirée par les cheveux par son père,
00:14:32 par sa mère, de ce que j'ai lu dans la presse, gazée à la lacrymo, comme ça, par deux
00:14:36 mains à la barre, c'est extrêmement impressionnant pour un enfant et c'est pour ça qu'on fait
00:14:41 des cellules psychologiques, c'est dans les premières heures, pour identifier, pour faire
00:14:46 le tri, pour justement détecter les enfants qui ont le plus besoin d'aide immédiatement
00:14:52 pour ne pas graver ce traumatisme dans leur esprit et puis ceux qui, ben voilà, parce
00:14:57 qu'ils sont différents, ils ont encaissé différemment et ça passe presque comme une
00:15:02 lettre à la poste pour d'autres.
00:15:03 En tout cas, Julie de Vintraud, ce qu'on peut retenir, on pointe souvent les défaillances
00:15:07 de la justice, de la police du système, ce soir on peut dire que tout a fonctionné et
00:15:12 bien fonctionné, notamment grâce à l'alerte en enlèvement, on en parlait avec Jean-Christophe
00:15:16 Cuvie.
00:15:17 Oui, c'est les chiffres de l'efficacité du système d'alerte qu'il a donné, 97%,
00:15:22 c'est extrêmement impressionnant, tant mieux.
00:15:25 Moi, mon interrogation c'était est-ce que dans ces cas-là, on ne risque pas d'être
00:15:32 submergé par des appels sans intérêt de gens qui même de bonne foi croient avoir
00:15:38 vu ou veulent aider ? Bon apparemment, la réponse est non, 70 appels nous disaient-ils,
00:15:44 bon ça fait…
00:15:45 Très bonne interrogation, on va peut-être pouvoir interpeller Jean-Christophe Cuvie
00:15:47 d'ailleurs sur cette question.
00:15:48 Pas sûrement plus âgé que moi à répondre à la question.
00:15:50 Jean-Christophe Cuvie, vous êtes toujours en liaison avec nous, effectivement cette
00:15:53 question soulevée par Judith Vintraud, intéressante, est-ce que l'alerte enlèvement n'est pas
00:15:58 polluée par des milliers, des centaines, des milliers d'appels ? Et est-ce que ça
00:16:01 ne fait pas retarder au fond le travail des enquêteurs ? Ça ne retarde pas le travail
00:16:06 des enquêteurs ?
00:16:07 Bien sûr qu'il peut y avoir des centaines et des milliers d'appels, mais je veux dire
00:16:11 que c'est encore une fois tout le discernement des policiers, le flair, on voit des fois
00:16:17 qui on a affaire au téléphone et puis essayer de poser des questions, des questions ouvertes
00:16:22 puis des questions fermées, de voir vraiment si la tenacité, la véracité de ces infos,
00:16:27 et puis après comme je vous dis, c'est regarder la piste, voir si tout de suite la
00:16:31 piste qu'on nous donne, si vraiment on a cru voir une personne dans tel endroit, tant
00:16:35 pis, il faut quand même qu'on regarde si ce n'est pas cette personne qui est là.
00:16:40 Donc oui, ça peut être une perte de temps, mais en même temps on ne peut pas se permettre
00:16:43 de ne pas vérifier.
00:16:44 Notamment quand il y a une charge émotionnelle, quand il y a la maman qui vous regarde dans
00:16:49 les yeux et qui vous dit « maintenant la vie de ma fille est dans vos mains », je
00:16:52 peux vous dire que vous travaillez et là ça peut être 24 heures sans dormir, 48 heures,
00:16:57 souvent les collègues même quand ils ne sont pas en service, ils reviennent au service
00:17:00 pour donner un coup de main.
00:17:01 Je ne sais pas si vous l'avez déjà vu ce film « La nuit du 12 », d'ailleurs
00:17:05 ça se passe à Grenoble et ça a été sur la PJ à Grenoble, donc vous voyez des fois
00:17:09 ça fait écho comme ça.
00:17:10 Et regardez parce qu'en fait on est vraiment dans l'humain et ces collègues-là, je
00:17:15 vous dis encore une fois, la police c'est pour ça qu'on fait ce métier, pour vraiment
00:17:19 rendre service aux gens, pour les aider et quelle joie, ça doit être ce soir dans le
00:17:22 service un soulagement et je pense qu'ils vont bien dormir ce week-end.
00:17:25 Merci beaucoup Jean-Christophe Couvy d'avoir été avec nous, merci pour vos éclairages
00:17:30 ce soir en direct sur CNews.
00:17:31 On a marqué une très courte pause avant Jean, vous vouliez réagir à ce que vous
00:17:34 venez d'envoier ?
00:17:35 Oui, oui, enfin bon évidemment, on peut être excité de cette issue, de cette reçue positive
00:17:40 et que cette petite fille a été retrouvée.
00:17:42 Moi je suis quand même toujours un peu sidéré de voir qu'on peut franchir comme ça les
00:17:46 frontières avec une fille mineure sans être inquiété.
00:17:49 Bon là, heureusement la coopération policière a fonctionné, on l'a retrouvée du côté
00:17:54 du Danemark, mais enfin je veux dire, ils auraient pu partir dans une autre direction
00:18:00 vers l'ouest ou vers le sud et là, bon, ça aurait été plus compliqué.
00:18:05 Donc moi si vous voulez, ça repose quand même d'une certaine façon la question des
00:18:08 contrôles des frontières.
00:18:09 Maintenant vous me direz, quand un terroriste peut quitter la France le soir même de l'attentat
00:18:17 que ses acolytes viennent de commettre, tout est possible.
00:18:20 Mais ça pose quand même la question de la frontière.
00:18:22 Là, on a heureusement eu de la chance que les choses aient bien fonctionné du début
00:18:27 à la fin, mais quand même.
00:18:29 Soulagement donc après l'affaire EIA, EIA scolarisé en CM2 qui a été retrouvée,
00:18:37 mais Jean Messia nous dit, ça pose la question des frontières.
00:18:39 Je vous pose la question Jonathan Cixous et Eleonore Carrois.
00:18:43 Dans un instant, on marque une très courte pause.
00:18:45 Restez avec nous sur CNews.
00:18:48 Et de retour sur le plateau de soir, Info Weekend.
00:18:52 Bienvenue, si vous nous rejoignez toujours avec Jonathan Cixous, avec Eleonore Carrois,
00:18:56 avec le docteur Jean Doriot, avec Judith Vintraub et Jean Messia.
00:19:00 On va revenir sur ce soulagement ce soir.
00:19:03 La petite EIA enlevée par son père a été retrouvée au Danemark.
00:19:07 On en parle tout de suite.
00:19:08 Il y a des interrogations qui ont été soulevées dans cette première partie il y a un instant.
00:19:12 Mais avant, on va retrouver Adrien Spiteri.
00:19:13 Adrien, le rappel des titres, c'est à vous.
00:19:16 Casino officialise son entrée dans une procédure de conciliation.
00:19:22 Une période de quatre mois afin de renégocier son endettement.
00:19:26 Il s'élève à 6,4 milliards d'euros.
00:19:29 Le groupe veut céder une centaine de magasins à Intermarché.
00:19:33 Le casino emploie plus de 50 000 personnes en France, 200 000 dans le monde.
00:19:38 2022 a été une année record pour les jeux d'argent.
00:19:42 Près de 13 milliards ont été joués au total en France, soit une hausse de 20% sur un an,
00:19:48 en cause notamment la réouverture totale des casinos après deux années difficiles
00:19:53 avec la pandémie de Covid-19.
00:19:55 Et puis scène surréaliste en Corée du Sud.
00:19:58 Aujourd'hui, un passager d'un avion a ouvert une issue de secours en plein atterrissage.
00:20:03 L'appareil approchait de la piste de l'aéroport international de Daegu.
00:20:07 L'incident n'a pas fait de victime, mais a provoqué des difficultés respiratoires chez certains passagers.
00:20:12 L'auteur des faits a été transporté au poste de police.
00:20:15 Et dans l'actualité également, bien évidemment, ce soulagement ce soir.
00:20:21 La petite Eya, enlevée par son père à l'aide de sa fille à Fontaine en Isère, a donc été retrouvée au Danemark.
00:20:27 Je vous propose d'écouter Franck Loyer, qui est le maire de Fontaine justement.
00:20:31 Comment il réagissait en fin d'après-midi ?
00:20:33 Ce matin, je me suis rendu à l'école d'Eya.
00:20:38 Effectivement, l'ensemble des parents, des enfants, l'équipe enseignante étaient extrêmement choqués.
00:20:43 Ils étaient bien évidemment dans l'attente de réponses.
00:20:47 Donc c'est toute une ville finalement qui était dans l'angoisse de savoir aujourd'hui cette bonne nouvelle.
00:20:54 Alors ça me rassure bien sûr à titre personnel, mais je sais aussi que l'ensemble des enfants de l'école,
00:20:58 l'ensemble des parents d'élèves sont aussi rassurés.
00:21:02 Et c'est également aussi important puisqu'ils vont pouvoir passer un bon week-end et retrouver Eya dans quelques jours sûrement.
00:21:09 Donc voilà, c'est un soulagement immense pour toute la communauté et la ville de Fontaine.
00:21:13 Donc on a hâte maintenant de retrouver la maman et la fille ensemble et de les voir à nouveau dans notre école.
00:21:20 Le soulagement donc pour l'Isère et au-delà, on en parlait.
00:21:23 Et puis des questions aussi qui ont été soulevées, notamment par vous, Jean Messiaen.
00:21:27 Madame la députée, je vous laisse lui répondre.
00:21:29 Effectivement, cette interrogation, comment se fait-il que ce père de famille avec son complice ait pu rouler jusqu'au Danemark,
00:21:36 donc traverser plusieurs frontières, ce qui posait problème à Jean Messiaen ?
00:21:40 Est-ce que effectivement, ça révèle, et pas qu'à vous,
00:21:43 est-ce que effectivement, ça révèle une problématique qu'il faut souligner ce soir ?
00:21:47 Moi, je pense que justement, la problématique, c'est qu'aujourd'hui, on a en Europe un système qui marche très bien.
00:21:52 C'est-à-dire que l'alerte qui a été lancée au niveau européen,
00:21:55 elle a été d'une efficacité que nous célébrons aujourd'hui.
00:21:58 Et d'ailleurs, je me joins à l'hommage qui a été fait aux policiers français,
00:22:02 mais aussi aux forces de l'ordre européenne qui ont collaboré et ont permis le dénouement heureux que nous vivons ce soir.
00:22:09 Après, moi, la question que je me pose, c'est la question de la parole des femmes, de la crainte qu'elles pouvaient avoir.
00:22:14 Parce que ce que j'ai lu, en revanche, c'est que la mère d'Eya avait cette crainte de son conjoint, de son ex-conjoint,
00:22:20 était dans sa voiture, a gêté sa fillette.
00:22:23 Donc c'est quelque chose qui, quelque part, était peut-être prévisible, aurait pu être évité
00:22:28 si on accordait une importance plus forte, plus grande à la parole des femmes qui sont dans cette situation de détresse.
00:22:34 Donc moi, c'est plutôt ça qui m'interroge.
00:22:35 Et en tant que députée des Français de l'étranger, donc de la zone Amérique latine et Caraïbe,
00:22:40 les enlèvements d'enfants par des conjoints sont malheureusement quelque chose,
00:22:43 je ne vais pas dire de fréquent, mais quelque chose qui arrive avec une certaine régularité.
00:22:48 Alors c'est régi par un certain nombre de conventions internationales, la convention de l'AE, la convention de l'ONU, etc.
00:22:52 Il y a des règles de droit assez strictes qui s'appliquent.
00:22:55 Dans le cadre européen, heureusement que nous avons l'Europe et heureusement que ces systèmes-là marchent,
00:23:00 mais ce n'est pas le cas partout dans le monde.
00:23:03 Et c'est vrai que la question de, déjà, la parole des femmes, l'attention qu'on leur prête,
00:23:08 et ensuite ces questions de conflits familiaux transfrontaliers
00:23:12 sont des questions extrêmement délicates et qui nécessitent qu'on y réponde de manière...
00:23:16 - Effectivement, selon le parquet, le père était suspecté d'avoir été violent avec cette mère de famille,
00:23:22 dans le passé, Jonathan Sixsou, qu'est-ce que vous retenez ce soir ?
00:23:25 Effectivement, ce problème des frontières, ce problème de faille, peut-être,
00:23:29 dans l'accompagnement de cette mère de famille qui avait été, selon le parquet, violentée dans le passé.
00:23:33 - Oui, cette affaire touche effectivement plusieurs des points que vous citez, celui que vous pointez en éteint.
00:23:41 Là où, ce que dit Jean, concernant les frontières,
00:23:44 même si c'était des frontières extra-européennes, il y aurait eu quand même un problème,
00:23:47 et on le voit avec d'autres cas parce que ça arrive,
00:23:50 on parle là quand même du père de la fillette qui pourrait être en possession de ces papiers d'identité,
00:23:55 carte d'identité, passeport, et donc, en tant que...
00:23:58 - Ah bah non, si vous faites une alerte enlèvement et que vous prévenez tous les postes frontières qu'il y a quelqu'un qui a...
00:24:03 - Si, l'alerte est faite. - Voilà.
00:24:05 L'alerte enlèvement n'est pas simplement faite parce qu'il y a l'Europe, hein.
00:24:08 - Il y a l'esprit Schengen, ça se passe dans Schengen, la liberté de circulation des biens et des personnes.
00:24:14 Ça laisse aussi bien circuler des eurotouristes que des terroristes, que des pères qui kidnappent leur propre enfant.
00:24:21 - C'est un désastre, on est d'accord.
00:24:23 - Sur ce point, Schengen, je suis critique à bien des égards de l'Union européenne
00:24:28 et cette construction politique qui devient un peu folle,
00:24:31 mais en ce qui concerne Schengen, on peut voir qu'il y a quand même énormément d'avantages aussi.
00:24:35 En revanche, là où la question se pose, c'est effectivement, cette politique,
00:24:40 ça n'est pas tant une politique familiale qu'une écoute, je ne sais pas quel terme précis pouvoir donner à cette situation,
00:24:47 des femmes qui sont dans des situations particulièrement délicates, des maris, des ex-maris violents.
00:24:54 Heureusement, tous ne vont pas jusqu'à enlever, kidnapper,
00:24:58 avec une telle démonstration de violence physique, leurs propres enfants.
00:25:03 Mais si vous voulez, il y a aussi, pardon de le dire comme ça,
00:25:07 c'est du moins à titre personnel, de cette façon là que je le vis,
00:25:11 sur ce type d'affaires précis, une certaine dose de fatalité.
00:25:14 J'entends par fatalité que vous ne pourrez pas, sauf s'il y a une condamnation de justice
00:25:19 et qu'un mari violent est en prison ou est écarté avec un bracelet, etc., de son ex-conjointe,
00:25:26 vous ne pouvez pas empêcher des êtres humains d'être méchants.
00:25:29 Vous ne pouvez pas empêcher un père d'être violent vis-à-vis de son enfant, malheureusement.
00:25:34 Vous ne pouvez pas empêcher un conjoint, malheureusement, de frapper son conjoint, sa conjointe.
00:25:40 Quand je dis "vous ne pouvez pas", vous ne pouvez pas...
00:25:42 - On peut le parler la nuit déjà.
00:25:44 - Pardon, je suis libre, pour être très clair.
00:25:46 Vous ne pouvez pas, c'est que vous pouvez le faire légalement, juridiquement, le droit vous permet.
00:25:52 Et heureusement, comme nous en avons la possibilité d'empêcher cela,
00:25:56 mais là, je parle de la nature humaine.
00:25:58 C'est en ça que je parle de fatalité.
00:26:00 C'est la nature humaine et le droit est là pour l'empêcher.
00:26:02 - Pas à 100%, mais vous pouvez améliorer...
00:26:04 - Bien sûr, mais c'est bien pour ça que le droit existe et permet d'encadrer une nature humaine faillible.
00:26:10 - Docteur, justement, votre regard sur cette fatalité évoquée par Jonathan Siksou,
00:26:16 la nature humaine a une part d'ombre, une part mauvaise, et on ne peut rien y faire.
00:26:20 - Alors, que la violence soit présente à l'intérieur de chacune et de chacun, oui, c'est un fait.
00:26:28 Le bon sauvage, c'est un mythe philosophique.
00:26:30 Pour autant, il n'y a pas de fatalité précisément.
00:26:34 On a en France, certes, un législateur qui écrit la loi,
00:26:40 et puis nous avons précisément l'action du législateur,
00:26:44 notamment à travers les services sociaux, puisqu'il y a des travailleurs sociaux dans les écoles,
00:26:50 il y a des travailleurs sociaux dans les municipalités, il y en a partout,
00:26:53 qui sont là, des psychologues dans les écoles...
00:26:55 - Peut-être pas assez, peut-être pas suffisamment efficace, on le sait bien.
00:26:58 - C'est toujours la question éternelle du verre à moitié plat, à moitié vide.
00:27:02 Il y a une aide sociale à l'enfance en France qui protège des enfants tous les jours
00:27:08 par des mesures soit de placement, soit de déchéance de l'autorité parentale,
00:27:14 quand justement un des parents ou les deux parents sont indignes de ce rôle,
00:27:21 et quand même, cela fonctionne.
00:27:24 On a justement des enfants résilients, ce n'est pas marqué dessus,
00:27:28 vous croisez tous les jours des personnes qui sont passées par des maisons d'enfants à caractère social,
00:27:35 des MECS, qui sont passées par des foyers, par des familles d'accueil,
00:27:39 qui ont fait des études, qui se retrouvent avec des bonnes situations,
00:27:43 qui deviennent des parents aimants et bienveillants.
00:27:46 Donc oui, il y a de la violence, certes, hélas, et en même temps, non, il n'y a pas de fatalité.
00:27:54 Et oui, c'est un fait que collectivement, c'est le travail justement de notre collectivité,
00:27:59 c'est de faire en sorte qu'il n'y ait aucun enfant maltraité
00:28:03 et que les personnes les plus faibles soient protégées des brutes.
00:28:07 - Jean Messia, vous voulez réagir ?
00:28:09 - Je veux réagir et faire justice un petit peu de ce que j'ai entendu tout à l'heure.
00:28:13 La coopération policière, on n'a pas attendu ni l'Union européenne, ni encore moins Schengen pour qu'elle existe.
00:28:19 Vous savez, Interpol existe depuis 1923, donc bien avant l'Union européenne,
00:28:23 il y avait déjà une coopération policière.
00:28:25 Par contre, avant l'Union européenne et avant Schengen,
00:28:27 il n'était pas possible de franchir la frontière lorsque vous aviez un mandat d'arrêt national
00:28:31 ou en tout cas un enlèvement national, vous ne pouviez pas franchir la frontière.
00:28:34 Donc c'est plutôt ça qui change.
00:28:36 La deuxième chose, c'est que ce dénouement heureux ne doit pas non plus masquer les plusieurs cas,
00:28:42 si vous voulez, d'enlèvement d'enfants à l'étranger,
00:28:45 où là c'est beaucoup plus compliqué de ramener les enfants.
00:28:48 Je parle notamment des enfants qui sont enlevés de l'autre côté de la Méditerranée,
00:28:51 voire dans des pays étrangers, en Amérique latine, dans les pays de l'Est au-delà de l'Union européenne.
00:28:57 C'est très compliqué, une fois qu'ils sont dans des pays comme ça, de les ramener.
00:29:01 Et très souvent d'ailleurs, il y a aussi un aspect culturel.
00:29:04 Ça concerne surtout les petites filles, suivez mon regard.
00:29:07 Donc au-delà de ce cas dont il faut évidemment se réjouir,
00:29:10 parce qu'à chaque fois qu'un enfant est rendu à sa mère, tout le monde ne peut qu'applaudir,
00:29:15 il ne faut pas simplement que ce soit l'arbre qui cache la forêt.
00:29:17 Il y a encore d'autres drames à régler.
00:29:20 Et je pense que la protection d'une nation, c'est aussi savoir se protéger contre ce type de délit.
00:29:25 Je vous propose de profiter de la présence du Dr Jean Dorido pour aborder un autre sujet,
00:29:32 là aussi douloureux, celui du harcèlement scolaire, avec ce terrible drame,
00:29:36 puisque quatre mineurs ont été mis en examen pour harcèlement scolaire et ont conduit au suicide,
00:29:41 après le décès de Linsa, la collégienne de 13 ans s'est donnée la mort le 12 mai dernier,
00:29:46 dans la commune de Vendin-le-Vieille.
00:29:48 C'est ce qu'a annoncé le procureur de Bétune dans un communiqué.
00:29:52 Une personne majeure a été mise en examen pour menace de mort,
00:29:55 a-t-il ajouté précisément que les cinq personnes avaient été placées sous contrôle judiciaire,
00:30:00 conformément aux réquisitions du parquet.
00:30:02 On va écouter les témoignages poignants de la mère et du beau-père de Linsa,
00:30:07 des témoignages recueillis par Jeanne Cancard et Jean-Laurent Constantini.
00:30:11 Le récit est signé Vincent Ferrandège.
00:30:13 Sur les grilles du collège, des messages par dizaines et des photos pour rendre hommage à Linsa.
00:30:19 Cette adolescente de 13 ans a mis fin à ses jours le 12 mai dernier,
00:30:23 après avoir alerté sur le harcèlement dont elle était victime.
00:30:26 Moqueries, menaces et même agressions qu'elle a subies pendant des mois,
00:30:31 que racontent aujourd'hui sa mère et son beau-père.
00:30:33 Il a rabaissé constamment, du lundi matin jusqu'au dimanche soir.
00:30:38 C'est un engrenage, constamment, jour et nuit.
00:30:41 Mais pour elle c'était une habitude.
00:30:44 Moi c'est pas grave, j'ai l'habitude.
00:30:46 Des faits récurrents qui ont poussé ses parents à porter plainte à deux reprises.
00:30:50 L'établissement et le rectorat étaient également au courant de la situation de la jeune fille,
00:30:55 pas assez prise en compte selon eux, et à laquelle ils ont assisté impuissants.
00:31:00 Est-ce qu'un jour vous vous étiez imaginé que l'INSEE pouvait en arriver là ?
00:31:03 Jamais parce que, par son caractère, elle ne nous laissait pas trop paraître.
00:31:07 Peut-être pas pour nous inquiéter, nous contrarier.
00:31:10 L'INSEE nous en parlait et j'ai fait mon possible, j'étais tout le temps derrière elle
00:31:14 et il a fallu vraiment un petit temps pour que ça arrive en fait.
00:31:17 Nous elle nous a montré le sourire le jour-là et on s'est pas rendu compte.
00:31:21 Depuis le 12 mai dernier, la vie de cette famille s'est arrêtée.
00:31:24 On cherche partout après elle, on ne sait plus.
00:31:27 On est complètement perdus.
00:31:28 C'est pas l'INSEE qui s'est suicidée, on a tué ma fille.
00:31:31 Ils ont tué ma fille.
00:31:32 C'est des assassins.
00:31:33 Je l'aime de tout mon cœur et que j'aurais fait mon maximum.
00:31:37 Et qu'elle nous manque énormément.
00:31:39 Et qu'on se battra pour elle.
00:31:41 Que justice soit faite pour ma fille.
00:31:44 En parallèle de leur combat judiciaire à venir,
00:31:47 la mère et le beau-père de l'INSEE souhaitent déménager au plus vite
00:31:51 avec les deux petits frères de la jeune fille.
00:31:54 Alors c'est un témoignage très difficile, très triste.
00:31:58 On est sidérés.
00:31:59 Et également, docteur, il y a aussi un mélange de colère
00:32:02 puisqu'il y avait eu des alertes de la part des parents.
00:32:05 Ce qu'on peut retenir, c'est qu'à la moindre alerte,
00:32:08 aujourd'hui il faut alerter la moindre alerte d'un enfant.
00:32:11 Il faut agir et c'est peut-être là où il y a eu des failles.
00:32:14 C'est-à-dire que oui, vous avez raison, il faut agir à la moindre alerte.
00:32:18 Le truc, c'est que ça ne marche pas.
00:32:20 Personne n'agit.
00:32:21 Le problème psychologique majeur du harcèlement scolaire,
00:32:26 c'est ce que les anglo-saxons appellent le "victim bashing".
00:32:30 C'est-à-dire qu'en fait, c'est la victime qui est accusée en réalité.
00:32:36 C'est quelque chose de mécanique.
00:32:40 Un enfant est harcelé.
00:32:41 Par définition, il est seul.
00:32:43 Tout le monde est contre lui.
00:32:44 Évidemment, nous sommes des méméphères sociaux organisés,
00:32:47 la famille des grands singes, donc les plus faibles,
00:32:49 se rallient aux côtés des harceleurs pour ne pas être harcelés à leur tour.
00:32:55 Donc par définition, mécaniquement, quand vous avez un pauvre gamin,
00:32:59 une pauvre gamine qui se trouve harcelée, cette personne est seule.
00:33:03 Et donc, vous savez, ce qui se passe, c'est que quand les parents vont voir le CPE,
00:33:08 le conseiller principal d'éducation, le proviseur du collège,
00:33:13 rapidement, le message qu'il aurait signifié, c'est qu'ils sont quand même compliqués avec leur histoire.
00:33:23 Et ce qu'il aurait proposé, c'est peut-être que vous pourriez changer l'enfant d'établissement.
00:33:28 Circuler, ça n'a rien à voir.
00:33:29 Nous sommes aujourd'hui, en ce qui concerne le harcèlement scolaire en France,
00:33:34 dans la même situation que ce qui était le cas des viols avant MeToo.
00:33:42 Les moins jeunes d'entre nous se souviennent, il n'y a pas si longtemps que ça,
00:33:46 une jeune femme était violée, c'était quand même un peu de sa faute.
00:33:51 Elle aurait pu quand même s'habiller de façon un peu plus chaste.
00:33:55 Elle aurait pu quand même éviter d'aguicher.
00:33:58 Et elle était...
00:33:59 - Ça c'est il y a...
00:34:00 - Non, non, non, non, c'était très, très récent.
00:34:03 Vous avez encore aujourd'hui, j'en ai dans mon cabinet tous les jours,
00:34:06 des personnes qui vous expliquent qu'elles sont allées au commissariat pour porter plainte,
00:34:09 elles sont parties.
00:34:10 - Donc vous avez un ménage dans ce cas.
00:34:12 - Tellement elles se sont senties accusées, tellement elles ont ressenti la honte,
00:34:16 elles n'ont pas pu libérer cette parole et faire en sorte que la honte, précisément,
00:34:21 change de camp et soit justement sur les épaules des agresseurs.
00:34:26 Et sur le harcèlement scolaire, c'est précisément ce qui se passe.
00:34:29 Vous avez une personne qui est seule, donc c'est elle le problème.
00:34:34 Victime bashing et donc rien n'est fait.
00:34:37 Le parquet, le jeune Lucas, au mois de janvier, s'est suicidé.
00:34:44 Un jeune homme de 13 ans, un garçonnet de 13 ans s'est suicidé
00:34:49 pour cause de harcèlement scolaire sur fond d'homophobie.
00:34:53 - Mais le parquet...
00:34:54 - Le harcèlement et le parquet a dit non, non, non, ça n'est pas du harcèlement.
00:34:58 Nous sommes de façon vraiment systémique et là vraiment,
00:35:02 je m'adresse à madame le député ici présente, il y a vraiment...
00:35:05 Alors le législateur fait une part du chemin puisque précisément
00:35:08 le harcèlement scolaire est devenu un cas de correctionnalisation, si vous voulez.
00:35:15 C'est devenu un délit.
00:35:17 Pour autant, alors la justice est indépendante.
00:35:20 C'est très bien, c'est le privilège de notre démocratie.
00:35:23 Pour autant, comment faire pour que là, typiquement,
00:35:26 c'est une décision du parquet, ça ne se discute pas.
00:35:28 Le parquet dit non, non, ça n'a rien à voir avec le harcèlement.
00:35:31 On a un enfant de 13 ans qui s'est suicidé.
00:35:34 - Papandia avait d'ailleurs annoncé des mesures pour lutter contre le harcèlement,
00:35:37 notamment cette possibilité que l'élève harcèlère soit scolarisé
00:35:40 dans une autre école en dernier cours.
00:35:42 Il y a eu aussi la mise en place de lignes d'écoute.
00:35:44 Est-ce que ça suffit au regard du dernier témoignage terrible qu'on vient d'entendre ?
00:35:49 - Moi, je veux revendiquer sur ce qui vient d'être dit parce que c'est tout à fait vrai.
00:35:53 Je pense qu'aujourd'hui, on a un problème très grave dans notre pays
00:35:57 mais au niveau mondial de harcèlement.
00:35:59 Alors évidemment, c'est amplifié par les réseaux sociaux,
00:36:01 c'est amplifié par toute une série de phénomènes qui dépassent très largement le cadre français.
00:36:05 Mais aujourd'hui, on le constate, on a près d'un million d'enfants qui sont harcelés en France.
00:36:10 En tout cas, c'est les chiffres que j'avais retrouvés.
00:36:12 Donc c'est vraiment beaucoup d'enfants qui sont victimes de ce fléau.
00:36:15 Et j'en parlais avec des mamans pas plus tard qu'il y a deux jours.
00:36:18 Lorsque votre enfant est harcelé, c'est quelque chose qui vous empêche de dormir.
00:36:22 C'est quelque chose qui vous prend au corps et au cœur et qui en fait affecte toute une famille.
00:36:27 On parlait tout à l'heure des répercussions qu'un événement traumatique pouvait avoir.
00:36:31 Le harcèlement d'un enfant, c'est quelque chose de vraiment terrible.
00:36:34 Alors oui, on a fait la loi du 2 mars 2022 qui pénalise, qui fait du harcèlement scolaire un délit.
00:36:41 Donc effectivement, avec des peines qui peuvent être des peines de prison.
00:36:44 Il y a une campagne massive non au harcèlement.
00:36:47 Je visite énormément d'écoles et d'établissements scolaires dans le cadre de mon mandat.
00:36:52 Et je vois ces affiches, je vois ces protocoles qui sont mis en place,
00:36:55 ces personnels qui sont formés.
00:36:57 Mais on se rend compte, malheureusement, et le drame d'aujourd'hui,
00:37:01 la tragédie d'aujourd'hui est un exemple, que ce n'est pas suffisant.
00:37:04 Et je pense, juste pour conclure en une minute, que c'est notre responsabilité à tous.
00:37:08 Alors nous, on joue notre part en tant que parlementaires.
00:37:10 On pourrait faire plus d'ailleurs.
00:37:11 Il y a des groupes d'études et des groupes de réflexion qui sont menés.
00:37:14 Le gouvernement peut faire plus également.
00:37:17 Mais je pense qu'il y a aussi une responsabilité collective dans notre société.
00:37:20 C'est vrai qu'on peut s'interroger sur l'efficacité, madame la députée, d'un groupe d'études.
00:37:25 Par exemple, ces groupes de réflexion, est-ce que ça fait avancer les choses ?
00:37:28 Moi, je voudrais surtout qu'on s'interroge sur l'institution scolaire.
00:37:31 Parce que ce que vous dites sur le fait que la victime à tort, en gros,
00:37:36 pour l'institution scolaire, est valable non seulement pour les enfants,
00:37:40 mais pour les profs qui se plaignent.
00:37:42 Le cas de Samuel Paty étant l'exemple extrême d'un prof non seulement abandonné,
00:37:48 mais accusé par certains de ses collègues professeurs d'avoir provoqué les menaces dont il a été l'objet.
00:37:58 En règle générale, ce qui régit le fonctionnement de l'institution, c'est toujours le pas de vague.
00:38:06 Et l'emmerdeur, c'est celui qui dit "attention, l'institution ne fonctionne pas,
00:38:11 elle ne protège pas l'enfant, ou elle ne protège pas le prof, ou elle ne protège pas les parents."
00:38:18 Moi, je trouve ça inouï qu'il ait fallu attendre le mois d'avril pour qu'un ministre de l'éducation,
00:38:23 en l'occurrence Papandyaï, dise que c'est au harceleur de changer d'état de lissement,
00:38:28 et pas au harcelé. C'est inouï, ça devrait s'imposer d'office.
00:38:33 Et pourquoi ça ne s'impose pas ? Parce qu'en général, les parents du harceleur sont aussi des emmerdeurs.
00:38:38 Et que face à eux, l'institution démissionne par la jetée.
00:38:43 Pardon messieurs.
00:38:44 Non mais ce suicide qui est vraiment très choquant, et une véritable tragédie pour les parents de Lincey,
00:38:52 n'intervient pas dans un contexte qui est neutre.
00:38:56 Moi, je me souviens le 18 janvier dernier au Sénat, alors qu'il était interpellé par la sénatrice Mélanie Vaugelle,
00:39:03 Papandyaï prend la parole pour réagir au suicide de Lucas, qui lui aussi avait été harcelé.
00:39:11 La voix chevrotante et la larme à l'œil.
00:39:14 Donc Papandyaï est au courant de ce qui se passe.
00:39:17 Il a été sensibilisé à cela, il en a même été touché.
00:39:20 Or là, dans le cas de Lincey, ses parents en ont avisé le chef d'établissement.
00:39:27 Ils ont envoyé un courrier au ministre, ils ont même envoyé un courrier au président de la République,
00:39:33 sans qu'il n'obtienne aucune réponse, alors même qu'il y a un contexte, un terreau à cela.
00:39:39 Et je termine en disant que, plutôt que Papandyaï,
00:39:43 alors Papandyaï est très bon pour organiser des ateliers maquillage avec des drag queens,
00:39:50 des hommes déguisés en femmes qui se dandinent à quatre pattes enduites de monoide devant les enfants
00:39:56 pour les sensibiliser à la transphobie.
00:39:58 Évidemment, c'est très choquant, mais surtout, il ferait mieux de s'occuper de ces choses,
00:40:04 de ce qui se passe dans les écoles et qui peuvent aboutir à des drames,
00:40:07 qui peuvent aboutir à des morts d'enfants.
00:40:09 La sensibilisation, l'effort majeur doit être porté sur les choses qui ont de telles conséquences tragiques,
00:40:15 pas sur des bêtises.
00:40:16 Alors Mme la députée, vous pouvez répondre effectivement à ces failles.
00:40:20 On les constate, c'est vrai, ces failles qui existent au fond dans l'éducation nationale.
00:40:24 Là, on s'interroge dans cette affaire, pourquoi l'information n'est pas remontée suffisamment ?
00:40:29 Est-ce qu'il y a quelque chose à travailler dans ce sens-là ?
00:40:31 Alors moi, je ne vais pas répondre aux propos caricaturaux qui viennent d'être tenus.
00:40:34 En revanche, comme je le disais, il y a un effort...
00:40:37 Les ateliers drag queens, c'est caricatural ?
00:40:38 Ce que vous dites, de manière générale, on pourra avoir un autre débat, mais je ne répondrai pas à ce...
00:40:43 À un moment, madame, il faut choisir ses causes.
00:40:45 Attendez, attendez, je ne vais pas vous coller pas, je vais juste répondre à la question.
00:40:49 Ce que je dis, c'est qu'il y a un problème de harcèlement scolaire,
00:40:51 que ce problème est en train d'être traité par la voie législative,
00:40:54 qu'il est en train d'être traité aussi par la formation des enseignants.
00:40:57 Vous êtes en train de parler comme si d'un claquement de doigts,
00:41:00 on pouvait régler un problème qui est endémique, qui est vraiment structurel,
00:41:03 et vous l'avez dit à très juste titre, madame,
00:41:05 qui a quelque chose à voir avec aussi l'institution scolaire aujourd'hui.
00:41:08 Je pense que la conscience aujourd'hui de ce problème est là,
00:41:11 et on l'a vu et on le voit parce que justement, ces ateliers, comme vous les appelez,
00:41:15 ou ces actions sont là et elles ont une certaine efficacité,
00:41:19 mais clairement, il faut aller plus loin, il faut aller plus fort,
00:41:22 et je pense que la pénalisation de ces actes est quand même un signal extrêmement fort.
00:41:26 En faisant des groupes de travail.
00:41:27 C'est extrêmement fort, et c'est de la loi.
00:41:29 On n'a pas entendu sur ce thème, effectivement.
00:41:31 Est-ce que vous soulignez peut-être des failles,
00:41:33 ou effectivement, il va falloir du temps,
00:41:35 beaucoup de prise de conscience de la part des professeurs, de la part des élèves,
00:41:38 et ça va durer des années ?
00:41:40 Ça fait déjà beaucoup trop de temps que nous attendons.
00:41:42 Julie, tu as parfaitement raison de rappeler ce temps long
00:41:45 et tous ces événements tragiques.
00:41:48 Il y a beaucoup trop d'enfants qui se suicident.
00:41:50 On se rend compte de ce que l'on commande, tout de même, un suicide d'un enfant,
00:41:54 parce que 13 ans, c'est un petit garçon.
00:41:57 13 ans, c'est une petite fille, en l'occurrence, c'était Lucas, qui avait le même âge.
00:42:03 On a affaire à des petits enfants.
00:42:06 C'est dramatique.
00:42:07 Donc, ce type d'affaires, si vous voulez, est un drame humain,
00:42:10 et révèle quoi ?
00:42:11 C'est l'autre côté de la médaille.
00:42:13 C'est un drame pour un enfant, et c'est l'échec des adultes,
00:42:18 parce que les enfants ne vivent pas seuls, livrés à eux-mêmes,
00:42:22 dans des villes ou dans des écoles autogérées.
00:42:25 Ils sont encadrés par des adultes, du matin au soir, à la maison et à l'école.
00:42:29 On voit que c'est au-delà des failles, finalement, le malheur qui frappe cette famille,
00:42:34 puisqu'elle a alerté beaucoup de monde, et qu'on ne lui a opposé que des fins de non recevoir.
00:42:39 Je vois cet échec des adultes, qui même au sein même de la classe,
00:42:43 n'ont pas été en mesure d'empêcher des enfants harceleurs d'harceler cette pauvre petite fille.
00:42:50 Ensuite, c'est vrai que vous le soulignez, les ravages des réseaux sociaux en la matière,
00:42:55 qui font que vous pouvez être harcelé jusque sous votre couette, dans votre chambre,
00:42:59 en regardant votre téléphone à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.
00:43:02 Je me demande dans quelle mesure la sensibilité propre aux enfants,
00:43:07 et ces enfants hypersensibles qui mettent fin à leur jour,
00:43:11 ne sont pas des révélateurs d'une société franchement malade.
00:43:15 Docteur, avant de vous libérer, je vous donne la parole, mais avant je vous propose d'écouter ce témoignage.
00:43:20 Ce témoignage de Jordan Deluxe, animateur télévision, qui lui aussi a été harcelé.
00:43:25 Il a témoigné aujourd'hui sur notre antenne, on l'écoute.
00:43:28 Ça m'émeut parce que la télé m'a vraiment changé ma vie là-dessus.
00:43:32 À partir de ce moment où je me suis posé la question de dire à quoi je sers,
00:43:35 je me suis dit "mais là c'est grave parce que ça va mal finir et c'est dommage".
00:43:39 Parce qu'évidemment qu'on pense au suicide, il ne faut pas avoir peur de le dire ce mot.
00:43:43 Bien sûr que les enfants, quand je vois les enfants qui se font harceler, qui font des conneries,
00:43:46 j'ai encore vu il n'y a pas très longtemps, il y a un enfant qui s'est pendu,
00:43:49 mais il ne faut pas les juger ces enfants, c'est très compliqué.
00:43:52 On ne peut plus faire, parce qu'on est bloqué, on ne veut pas en parler aux parents,
00:43:55 les enseignants ne comprennent pas, il y a un effet de meute.
00:43:57 Et en même temps les autres élèves, ceux qui sont sympas avec vous,
00:44:00 quand ils sont sympas avec vous, s'il y en a deux ou trois qui viennent vers vous,
00:44:02 après ils se font défoncer aussi. Et ce moment-là où je me suis dit
00:44:06 soit j'en finis avec la vie, soit je continue, j'ai commencé à regarder la télé.
00:44:10 Et je regardais des trucs comme l'émission de Jean-Marc Morandini, je me rappelle, le soir.
00:44:14 Je rentrais pour voir l'émission de Jean-Marc, parce qu'il y avait des petits plateaux,
00:44:17 il y avait des personnalités qui venaient. L'émission de Mireille Dumas, "Vive privée, vive publique".
00:44:20 L'émission de Marco Levi Fogel, parce que j'aimais bien, ils racontaient leur vie.
00:44:24 Et c'est là que je me suis dit "ah ben ces gens connus, ils ont l'air d'avoir une belle vie,
00:44:28 j'aimerais bien être comme eux finalement".
00:44:31 Et donc du coup je me suis mis là-dedans si vous voulez.
00:44:33 Vous voyez Mickaël, j'ai réfléchi à ça, je me suis dit "ah ben je vais regarder la télé,
00:44:36 je vais apprendre la vie de Fabrice Luchini".
00:44:39 Et je me suis réfugié là-dedans, il n'y avait plus que ça dans ma tête.
00:44:42 Je pensais qu'à ça tous les jours.
00:44:43 - Finalement intéressant ce témoignage parce qu'à la fois il décrit très bien
00:44:46 l'emprise du harcèlement scolaire, ce que c'est, les conséquences,
00:44:50 et puis la façon aussi éventuellement de s'en sortir.
00:44:52 On parlait des réseaux sociaux tout à l'heure, est-ce que ça a changé la donne
00:44:55 sur cette question du harcèlement scolaire ?
00:44:56 - Alors oui évidemment ça change la donne.
00:44:58 Peut-être un petit mot sur ce témoignage très touchant de Jordane Deluxe.
00:45:01 On est sur un plateau de télévision ici, on parlait de résilience tout à l'heure.
00:45:05 Ça fait du bien de constater que ça peut aider à la résilience la télé.
00:45:10 Un enfant qui est tout seul, qui est harcelé, qui n'a personne pour l'aider,
00:45:14 qui regarde la télé, qui rêve et qui devient manifestement résilient
00:45:17 et qui s'en sort, c'est quand même une note d'optimisme.
00:45:19 Et oui les réseaux sociaux, encore une fois par rapport aux législateurs,
00:45:24 les réseaux sociaux appartiennent aux GAFAM, Google, Apple, Facebook, Amazon.
00:45:29 Et si vous voulez, ce sont des individus comme vous et moi qui ont tout pouvoir.
00:45:34 On a vu un président des États-Unis qui avait je crois 80 millions de followers
00:45:40 en un claquement de doigts terminé, banni de Twitter.
00:45:45 Et il est complètement invraisemblable qu'aujourd'hui un conseiller principal d'éducation,
00:45:50 un proviseur ne puisse pas appuyer sur un bouton et dire voilà,
00:45:54 les élèves, un tel, un tel, un tel, un tel, terminé.
00:45:58 Plus d'Instagram, plus de Twitter, plus de WhatsApp.
00:46:02 Et ça on aimerait quand même que les législateurs français,
00:46:05 nous sommes dans un État souverain, certes ce sont des sociétés de droit privé,
00:46:11 on aimerait que les Chinois quand même y arrivent.
00:46:14 En Chine, vous n'avez pas Amazon, vous avez Alibaba.
00:46:18 Est-ce qu'on peut copier la Chine ?
00:46:21 Un grand État de droit comme chacun sait.
00:46:23 Ces élèves sont bannis, ils n'ont plus le droit d'être sur ces réseaux sociaux.
00:46:27 La Chine interdit les réseaux sociaux aux mineurs de 22h à 8h du matin.
00:46:32 Sur ce point Madame la députée, avant de libérer le docteur Jean-Denis.
00:46:35 Je pense que c'est des pistes qui sont extrêmement importantes et d'ailleurs il va y avoir de la législation.
00:46:40 On attend le décollage avec les pistes.
00:46:42 C'est en cours et il y a la loi contre les influenceurs.
00:46:46 Il y a la loi aussi contre le harcèlement sur Internet.
00:46:48 Ce sont des choses sur lesquelles nous sommes en train de travailler.
00:46:51 Des régulations qui vont exister.
00:46:53 Il y a de plus en plus de régulations, notamment en Europe.
00:46:55 Il y a eu des pistes de réflexion aussi aux États-Unis avec l'interdiction de TikTok dans certains États.
00:47:00 Est-ce qu'on est pour ? Est-ce qu'on est contre ? Jusqu'où on va ?
00:47:03 Il faut vivre avec ce monde des réseaux sociaux aujourd'hui.
00:47:05 On est tous dessus, on est tous dépendants de ces systèmes.
00:47:09 Comment est-ce qu'on les régule ? Ce sont des questions passionnantes qui se posent en ce moment même au Parlement.
00:47:13 On va vous remercier Docteur Jean Dorido pour votre éclairage sur ces affaires douloureuses.
00:47:18 À la fois l'enlèvement, mais Dieu merci, elle a été retrouvée de cette petite fillette Eya.
00:47:23 Et puis sur cette question du harcèlement scolaire, effectivement question douloureuse là aussi à traiter.
00:47:30 Merci à vous Docteur Jean Dorido.
00:47:32 Je vous le rappelle, vous êtes psychologue.
00:47:34 On vous propose de poursuivre maintenant sur cette proposition du maire écologiste de Grenoble.
00:47:40 Proposition qui provoque beaucoup de réactions.
00:47:42 Alors on peut le comprendre, puisque dans le contexte de la polémique sur le taux d'absentéisme recensé,
00:47:47 souvenez-vous dans les écoles, c'était lors de la fête de l'Aïd pour la fin du Ramadan.
00:47:50 Eh bien Éric Peol veut tout simplement supprimer les fêtes religieuses de notre calendrier et créer des jours fériés laïcs.
00:47:57 Alors sa proposition, il l'a faite sur les réseaux sociaux avec ces mots.
00:48:01 Regardez, supprimons les références aux fêtes religieuses dans notre calendrier républicain.
00:48:06 Déclarons fériés les fêtes laïques qui marquent notre attachement commun à la République, aux révolutions, à la commune,
00:48:12 à l'abolition de l'esclavage, aux droits des femmes ou des personnes LGBT.
00:48:17 Un petit rappel, peut-être, la France compte 11 jours fériés par an, dont 6 issus de fêtes religieuses chrétiennes.
00:48:23 Pâques, l'Ascension, la Pentecôte, l'Assomption, la Toussaint, ou encore vous le voyez à l'antenne, Noël.
00:48:30 Alors, qu'est-ce qu'en pensent les grenoblois, les administrés d'Éric Peol ? On leur a posé la question, on en débat ensuite.
00:48:38 Je trouve que chacun a sa religion et qu'on doit avoir des jours pour ça. Je ne suis pas d'accord du tout.
00:48:43 Mais il y a plein de choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord, Éric Peol.
00:48:45 C'est du clientélisme, uniquement. C'est du clientélisme.
00:48:49 Si les fêtes républicaines existent, les fêtes religieuses aussi, l'ensemble des fêtes peuvent réunir toutes les communautés.
00:48:57 Moi, je pense que ça fait partie de la culture générale du pays. Ce n'est pas forcément lié à la religion.
00:49:03 Je ne suis pas sûre que ça va changer grand-chose, mais je serais plutôt pour qu'on fasse des vraies journées pour parler de ces sujets-là
00:49:07 et qu'on n'essaie pas de remplacer l'un par l'autre et de mettre en opposition les gens. Je pense que c'est un peu clivant.
00:49:11 Ça ne me dérange pas. Pas que d'accord, c'est quelque chose qui est traditionnel dans notre société,
00:49:18 mais pour les gens qui sont croyants. Pour ceux qui ne sont pas croyants de cette religion, c'est un jour comme un autre.
00:49:25 Alors, tous les quatre autour de ce plateau, ça vous fait bondir. En tout cas, vous, Julie Dutro, ça vous fait rien dire.
00:49:31 Oui, ça me fait bondir parce que je ne devrais pas. Éric Piolle n'a de cesse que d'effacer la France.
00:49:38 Éric Piolle est quelqu'un qui pense philosophiquement que les frontières n'ont pas lieu d'être.
00:49:43 Il a montré à plusieurs reprises qu'il était hostile à toute tentative de maîtrise de l'immigration
00:49:53 en allant au col de l'échelle, en faisant Cédric Ayrou, le passeur de migrants citoyens de nord de Grenoble.
00:50:03 Il ne croit pas à la nation. Il ne croit pas à l'identité culturelle des Français.
00:50:10 Rappelez-vous la polémique sur les burkinis, une offensive menée par une association proche des frères musulmans
00:50:20 pour qu'on puisse se baigner en burkini dans les piscines municipales. Il a toujours été du même côté.
00:50:28 À la limite, je serais même surprise qu'il n'ait pas proposé plutôt d'instaurer des jours de congé pour les fêtes musulmanes.
00:50:34 C'était plus l'étape d'après, selon vous, Jean-Métiard.
00:50:38 En fait, l'anticléricalisme affiché d'Éric Piolle, il est à sens unique.
00:50:45 Il n'est là que pour lutter contre les racines chrétiennes et le catholicisme de manière générale.
00:50:52 C'est le catholicisme qui est visé ?
00:50:55 On peut généraliser ce raisonnement à toute la gauche.
00:51:00 Pour la gauche, le concept de la laïcité n'est qu'un bélier qui vise à abattre les derniers vestiges des racines chrétiennes de la France.
00:51:11 En revanche, cette même gauche n'oppose jamais la laïcité comme un bouclier à toutes les offensives et à tous les irrédentismes alter-identitaires,
00:51:21 notamment islamiques, qui veulent s'exprimer dans l'espace public.
00:51:24 Éric Piolle veut enlever les fêtes chrétiennes du calendrier, mais il autorise effectivement un vêtement religieux dans ses propres piscines municipales.
00:51:35 C'est là où c'est vraiment quelque chose d'assez choquant.
00:51:39 Il veut en réalité abattre la France.
00:51:42 Je ne sais pas si on va passer son tweet, mais dans le tweet qu'il a écrit, quand on voit ce qu'il veut supprimer,
00:51:48 ce qu'il veut mettre à l'honneur, il veut supprimer les fêtes religieuses.
00:51:53 Il veut mettre les fêtes laïques qui marquent notre attachement commun à la République, aux révolutions, à la commune,
00:51:58 à l'abolition de l'esclavage, aux droits des femmes ou des personnes LGBT.
00:52:01 Il veut supprimer la référence aux fêtes religieuses.
00:52:05 Ça tombe bien, les fêtes religieuses en France, qui sont fériées en tout cas, ne sont que chrétiennes.
00:52:08 Ça tombe bien, c'est parfait. Il n'a même pas besoin de le prononcer.
00:52:11 Ensuite, ce qu'il veut mettre à l'honneur, c'est quoi finalement ?
00:52:13 C'est uniquement la République.
00:52:15 Mais la République, c'est un concept fumeux s'il ne s'enracine pas, s'il ne s'en chasse pas dans une nation.
00:52:23 En France, si la République n'est pas française, elle n'est rien.
00:52:27 Parce que la Chine, c'est une république.
00:52:29 Est-ce que c'est une république comme en France ? Non.
00:52:33 Donc en fait, la République a été faite par un peuple, a été accouchée par un peuple,
00:52:38 qui est le peuple français, dont Éric Piolle veut et milite pour le remplacement.
00:52:43 C'est en cela qu'il veut ouvrir grandes les vannes de l'immigration,
00:52:46 pour effectivement opérer et faire de la place à de nouvelles identités.
00:52:52 Sauf que le jour où ces nouvelles identités seront majoritaires,
00:52:55 ce ne sont pas des fêtes religieuses chrétiennes qu'il va vouloir supprimer.
00:53:00 Il va vouloir supprimer des fêtes religieuses musulmanes.
00:53:02 Et je doute qu'à ce moment-là, les musulmans majoritaires en France accepteront une telle idée.
00:53:08 Alors on va voir tout cela avec Eleonore Carbone.
00:53:10 On va vous poser la question dans un instant également, Jonathan Sixou.
00:53:13 Je vous interroge dans un instant.
00:53:15 Il est 23h passé de une minute.
00:53:17 On a un petit peu de retard pour trouver Adrien Spiteri.
00:53:20 Le rappel des titres.
00:53:22 La petite EIA retrouvée au Danemark.
00:53:27 Le père de la fillette et son complice ont été interpellés.
00:53:31 Un juge d'instruction avait délivré contre deux mandats d'arrêt européens.
00:53:35 Ils sont soupçonnés d'avoir enlevé violemment la fillette la veille en Isère.
00:53:39 Les autorités étaient convaincues qu'ils avaient réussi à gagner l'étranger avec l'enfant.
00:53:45 Le nombre de chômeurs a augmenté très légèrement en avril.
00:53:48 Plus 0,3% par rapport au mois précédent.
00:53:52 Cela représente 9200 demandeurs d'emploi en plus.
00:53:56 Selon les chiffres du ministère du travail publiés aujourd'hui,
00:53:59 au total le mois dernier, il y avait 3 millions 12 300 personnes inscrites à Pôle emploi en catégorie A.
00:54:06 Et puis des résidus de pesticides présents dans les sols en France.
00:54:10 C'est le résultat d'une étude menée par l'INRA et l'université de Bordeaux.
00:54:14 98% des sites étudiés présentent au moins une substance.
00:54:19 Au total, 67 molécules différentes ont été retrouvées, principalement des fongicides et des herbicides.
00:54:26 Merci mon cher Adrien Spiteric.
00:54:29 On retrouvera à 23h30.
00:54:31 On continue donc de parler de cette proposition du maire écologiste de Grenoble.
00:54:35 Cette proposition qui provoque beaucoup de réactions, notamment sur ce plateau.
00:54:39 On va peut-être revoir ce tweet d'Eric Piolle.
00:54:41 Voilà ce qu'il dit. "Supprimons les références aux fêtes religieuses dans notre calendrier républicain.
00:54:46 Déclarons fériés les fêtes laïques qui marquent notre attachement commun à la République,
00:54:49 aux révolutions, à la commune, à l'abolition de l'esclavage, aux droits des femmes ou des personnes LGBT."
00:54:54 Madame la députée, est-ce qu'on n'est pas un peu dans une idéologie woke,
00:54:57 qu'on voit de plus en plus présente dans notre société, et au fond, qu'incarnerait Eric Piolle ?
00:55:04 Moi ce que je vois c'est qu'on est tous en train de commenter un tweet.
00:55:07 Et on parlait des réseaux sociaux et du fait qu'on leur donne beaucoup trop d'importance.
00:55:11 Et je trouve que là, en l'occurrence, on est en train de passer beaucoup trop de temps sur un sujet qui, à mon sens, n'en est pas un.
00:55:17 C'est une proposition de la maire de la plus grande ville écolo.
00:55:22 Ce n'est pas une proposition, c'est un tweet. Remettons les choses là où elles devraient être.
00:55:27 En tout cas, ça révèle néanmoins sa pensée. Il y a des maires aujourd'hui en France qui pensent cela.
00:55:33 Peut-être, mais qu'ils le fassent sous cette forme là, et qu'on passe autant de temps à commenter ce qu'ils voulaient à dessein,
00:55:39 être un buzz, moi je trouve ça un peu déplorable.
00:55:42 Si Marine Le Pen avait fait un tweet qui vous avait déplu, je peux vous dire qu'on en parlerait pendant deux jours.
00:55:48 Dans tous les cas, le fait d'être là à commenter, à chroniquer sur les tweets, je trouve ça,
00:55:53 et je rejoins le sujet qu'on était en train d'évoquer avant sur cette importance croissante des réseaux sociaux,
00:55:57 je trouve que c'est déplorable.
00:55:59 C'est dommage que cette question là soit finalement un buzz, où lui a envie d'afficher quelque chose,
00:56:06 une volonté de supprimer les fêtes religieuses, que vous l'attrapiez au vol en disant "finalement il va aller plus loin,
00:56:12 donc on est dans le grand remplacement".
00:56:14 Mon avis personnel, vu que vous m'avez posé la question, c'est qu'on est dans un pays avec des racines judéo-chrétiennes,
00:56:21 effectivement notre calendrier de ferier reflète cela.
00:56:24 Après, une société ce n'est pas quelque chose de figé, une société ça évolue, les évolutions se font de manière progressive,
00:56:31 en prenant compte les différentes...
00:56:32 - Ça veut dire que ça ne vous choquerait pas de...
00:56:34 - D'ouvrir un débat, pourquoi pas, qu'à un moment donné on repense,
00:56:38 pourquoi on fait aujourd'hui le 1er mai, pourquoi on fait le 8 mai, c'est important pour moi, effectivement ça l'est.
00:56:45 En l'occurrence, je ne souhaite pas répondre à vos questions, je répondrai aux questions...
00:56:49 - Non, non, mais c'est parce que c'est très important...
00:56:50 - Non, non, mais ce n'est pas comme ça qu'on construit le débat.
00:56:52 Moi je peux vous poser beaucoup de questions aussi...
00:56:54 - Non, non, mais parce que je m'interroge...
00:56:55 - Je pense que ça n'aurait pas beaucoup d'intérêt...
00:56:56 - En fait, vous dites qu'une société doit évoluer et qu'en conséquence il faut adapter, d'après ce que j'ai compris...
00:57:01 - Non, mais arrêtez d'interpréter mon propos...
00:57:03 - Un certain nombre d'institutions, mais en même temps vous dites qu'il n'y a pas de grand remplacement,
00:57:07 donc la société elle évolue par rapport à quoi en fait ?
00:57:08 - Vous avez votre théorie sur le grand remplacement...
00:57:10 - Mais elle évolue par rapport à quoi ?
00:57:11 - On ne peut pas la commenter, ni commenter...
00:57:13 - Elle évolue par rapport à quoi ?
00:57:14 - Jean-Mécia, laissez répondre Madame la députée, allez-y.
00:57:19 - Non, mais moi j'en ai fini, tout ce que je voulais dire c'est qu'aujourd'hui on commente un tweet qui à mon sens n'a pas beaucoup de valeur,
00:57:25 et que pourquoi pas discuter de cette question de la pertinence de notre calendrier des fériés de manière générale,
00:57:31 pas sur les fériés religieux, mais en général, pourquoi est-ce qu'on ne travaille pas tel jour et on travaille tel autre jour,
00:57:35 la pentecôte, etc. Pourquoi pas ?
00:57:37 Mais vraiment, aujourd'hui je trouve que c'est un débat qui n'en est pas un et c'est un commentaire de tweet.
00:57:41 - Jonathan Sixou, on ne vous a pas entendu sur ce sujet. Est-ce que déjà ce tweet n'est qu'un tweet d'Éric Piolle et on n'attache trop d'importance,
00:57:49 ou au contraire, ça révèle un fait qu'on a besoin de souligner ce soir ?
00:57:54 - Sur la forme d'abord, le tweet, qu'on le veuille ou non, le président de la République communique avec des tweets également,
00:58:00 les ministres communiquent avec des tweets, je suis le premier à le regretter,
00:58:03 mais le Twitter est devenu un canal de communication au plus haut niveau de l'État,
00:58:07 et ce, quel que soit l'État, la France n'est pas en soi une exception.
00:58:10 Donc oui, c'est un tweet ce soir que nous commentons, ça aurait pu être un communiqué de presse,
00:58:15 c'est le support et la nature même du support qui diffère, si vous voulez,
00:58:20 mais ça n'est pas malheureusement le fait que ce soit sur Twitter.
00:58:23 - Mais Éric Piolle, vous n'avez pas changé la loi ?
00:58:25 - Si vous voulez, ensuite Éric Piolle, comme tant de monde de sa mouvance, ne vit que sur le coup de pub, le coup de buzz,
00:58:33 et n'a pas d'existence.
00:58:36 - On voit cela avec Sandrine Rousseau.
00:58:37 - Oui, et d'autres, je pense à Sandrine Rousseau évidemment, et à quelques autres à la LFI qui ne vivent que de ça,
00:58:42 parce qu'ils n'ont aucune matière, ils ne sont composés d'aucun matériau politique suffisamment,
00:58:46 donc une substance politique suffisamment solide et valable pour pouvoir exister raisonnablement au sens propre du terme.
00:58:54 Après, quand on a dit ça, on ne peut évidemment que être quand même salarmé,
00:59:01 c'est un responsable politique qui a à ce titre une voix qui doit être écoutée et donc légitimement commentée,
00:59:10 et c'est un système qui est effrayant, ce système défendu par les écolos,
00:59:15 d'autant que quand on regarde un peu de plus près dans ces villes, que ce soit Grenoble, que ce soit Strasbourg, que ce soit Lyon, que ce soit Bordeaux,
00:59:22 la vie y est devenue horrible.
00:59:24 Ces villes, la gestion de ces villes est plus que calamiteuse.
00:59:29 On est au-delà de l'idéologie doctrinaire, on est sur des gens qui vivent...
00:59:34 C'est pour ça que leurs parents ont de l'importance, parce qu'ils sont les plus solennaires.
00:59:37 Exactement, ils n'ont que ça à nous vendre.
00:59:40 Je voudrais juste terminer sur un point, Olivier, si je peux juste finir sur un point.
00:59:45 On veut nous dire qu'il n'y a plus de culture occidentale, qu'il n'y a plus de culture chrétienne,
00:59:50 que la France est une sorte de machin hors sol, etc.
00:59:53 Je note qu'on y est quand même, même sans Éric Piolle, on est déjà sur cette voie-là.
00:59:57 Quand vous voyez une grande partie de la jeunesse, et même pas que des jeunes,
01:00:00 qui ignorent pourquoi le 8 mai est férié, pourquoi le 11 novembre est férié,
01:00:06 le 14 juillet, ça correspond vraiment à quoi, on ne sait pas.
01:00:09 Et la majorité, heureusement encore, je veux le croire, mais beaucoup de jeunes et de moins jeunes
01:00:15 ont une capacité d'ignorance qui est plus que déroutante, et c'est ça qui est inquiétant.
01:00:19 Et on veut leur faire en plus oublier des choses qu'ils n'ont même pas apprises, finalement.
01:00:23 Mais ça, ça révèle de l'éducation nationale.
01:00:25 Non, ça révèle de l'éducation tout court.
01:00:27 Ce qui est dingue, c'est qu'avec ces déclarations, Éric Piolle participe et même accélère
01:00:33 le processus de décivilisation dont on parlera peut-être tout à l'heure.
01:00:36 D'ailleurs, Emmanuel Macron, comment voulez-vous, si vous voulez, qu'avec de tels responsables politiques,
01:00:43 avec un tel maire qui a de telles déclarations, comment voulez-vous qu'on se batte
01:00:48 contre les véritables offensives identitaires qui sont faites à la France ?
01:00:52 Parce que là, en fait, en l'occurrence, aucune communauté religieuse n'a demandé quoi que ce soit à Éric Piolle.
01:00:57 Et lui, il se permet d'ouvrir les vannes alors que personne ne lui a demandé,
01:01:01 ni aucune confrérie musulmane, même pas les plus radicales ne demandent cela.
01:01:05 Donc, en fait, Éric Piolle devance en quelque sorte des demandes qui ne lui ont même pas été faites, si vous voulez.
01:01:10 C'est ça qui est extraordinaire.
01:01:13 Je pense que son tweet vient de la polémique sur la demande faite par le gouvernement de signaler...
01:01:21 de signaler l'absentéisme, le jour de la vie...
01:01:24 Mais justement, parlons-en, mais juste pour terminer.
01:01:26 Comment se fait-il qu'on se pose ce type de questions sur les fêtes religieuses en France,
01:01:30 aujourd'hui, et qu'on ne se l'était pas posé il y a 50 ans ou 40 ans ou 30 ans ?
01:01:34 Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi cette question arrive aujourd'hui ?
01:01:38 Parce qu'aujourd'hui, effectivement, lorsque Madame la députée qui représente ici la majorité
01:01:44 nous dit que la société doit évoluer, excusez-moi, mais en filigrane, vous êtes en train de dire que...
01:01:50 Arrêtez de dire en filigrane ce que je dis, ce que je ne dis pas.
01:01:53 Non mais si vous me plaignez, ça suffit, c'est vraiment très pénible.
01:01:56 Ça ne sert à rien de blésimarder, vous n'arriverez pas à me couper la parole.
01:01:59 Non mais voilà, en filigrane, ce que je dis, moi je sais ce que je dis, si vous voulez, vous le demandez.
01:02:03 Ce que je veux dire, c'est que quand vous dites une société évolutive, c'est le même mot...
01:02:06 Non, moi je vous dis, la société doit évoluer.
01:02:08 C'est le synonyme de ce que...
01:02:09 Si vous n'avez pas compris, je vous explique, mais pour pas me vous arrêter de les interpréter.
01:02:12 Non mais doit évoluer par rapport à quoi ? C'est l'évolution...
01:02:14 Si vous avez des visions, vous pouvez m'arrêter.
01:02:15 Non mais ne me coupez pas, c'est la même chose que la créolisation dont parle Mélenchon
01:02:20 et que le grand remplacement dont nous parlons nous, tout ça est exactement la même chose.
01:02:24 Aujourd'hui, on veut faire évoluer les institutions parmi lesquelles les jours fériés,
01:02:29 sous le poids de certaines immigrations qui ont d'autres codes culturels, comme dirait l'autre,
01:02:34 qui ont d'autres fêtes religieuses, et pour lesquelles ces fêtes,
01:02:37 les fêtes à nous qui font notre histoire, ne définissent pas toute la population actuelle.
01:02:43 C'est une réalité.
01:02:45 Je vous propose d'avancer. On aura Franck Louvrier, le maire de La Baule,
01:02:48 qui va nous rejoindre, qui sera en liaison avec nous à 23h30.
01:02:50 Il a reçu des menaces de mort, il a reçu des photos d'attentats,
01:02:54 avec des photos de Samuel Paty et des photos des attentats du Bataclan avec la mention "ça pourrait être à La Baule".
01:03:01 Il va témoigner, il sera avec nous dans une vingtaine de minutes.
01:03:04 On parlait de ce mot dans l'actualité qui a fait couler beaucoup d'ancre, celui prononcé,
01:03:09 c'était par Emmanuel Macron, mercredi, en Conseil des ministres, le terme de "décivilisation".
01:03:14 Un mot utilisé, vous le savez, dans le contexte de la mort, cette semaine, d'une infirmière,
01:03:18 Ponyardia Arrins, et de la mort de trois policiers à Roubaix,
01:03:21 et un terme pour qualifier les violences en général.
01:03:24 Sur Europe 1, ce matin, Olivier Véran a précisé.
01:03:27 Les semaines ont été émaillées par des drames.
01:03:32 L'assassinat d'une infirmière, la mort accidentelle de policier,
01:03:38 la démission d'un maire, des agressions contre des représentants de l'État.
01:03:43 Si je devais résumer, je dirais qu'au démarrage, il y a eu des incivilités,
01:03:47 quand les gens ont commencé à moins bien se parler, dans certains contextes,
01:03:50 puis à s'insulter, puis à se menacer.
01:03:53 Il y a toujours eu une forme de respect pour les dépositaires de l'autorité de l'État,
01:03:57 pour ceux aussi qui étaient là pour prendre soin de nous, assurer notre sécurité,
01:04:00 les enseignants, les policiers, les pompiers, les médecins, etc.
01:04:03 Et aujourd'hui, ces barrières-là ont cédé,
01:04:05 et les incivilités se transforment progressivement en violence.
01:04:09 En tout cas, beaucoup de réactions cette semaine,
01:04:11 après ce mot "décivilisation" assumé par l'Élysée, prononcé par Emmanuel Macron.
01:04:16 Beaucoup de réactions, notamment du côté de la gauche, par des figures de gauche,
01:04:19 comme celle du directeur de Mediapart, Edoui Plenel.
01:04:23 Je vais y arriver.
01:04:25 Il commence à être un peu tard.
01:04:28 Voyez son tweet au Conseil des ministres.
01:04:32 Macron parle de "décivilisation" pour évoquer les violences.
01:04:35 C'est un concept fumeux inventé par l'écrivain d'extrême droite Renaud Camus,
01:04:38 déjà inventeur de l'idéologie raciste du grand remplacement.
01:04:41 Cette précision, la décivilisation d'autres,
01:04:43 parle d'un concept développé par le sociologue Norbert Elias,
01:04:46 avant la Seconde Guerre mondiale.
01:04:48 L'auteur britannico-allemand qui analyse alors l'évolution des mœurs et de la culture,
01:04:52 ainsi que la montée du national-socialisme en Allemagne,
01:04:56 en 2011.
01:04:57 Un terme effectivement repris par Renaud Camus pour titrer l'un de ses ouvrages.
01:05:01 Plus récemment, sous votre contrôle, Jonathan Cixous,
01:05:04 c'est bien le Bruno Retailleau qui ré-emploie ce terme.
01:05:09 Et reprise donc le 24 mai par Emmanuel Macron en Conseil des ministres.
01:05:14 Recontextualisation un peu générale,
01:05:17 est-ce que c'est le bon terme, Jonathan Cixous, selon vous,
01:05:20 pour définir la période que nous traversons,
01:05:23 avec notamment ces attaques de fonctionnaires ces derniers jours,
01:05:26 décivilisation ?
01:05:28 D'abord, pour pouvoir vous répondre,
01:05:30 j'aimerais bien savoir de quel président nous parlons
01:05:33 et de quelle civilisation nous parlons.
01:05:35 Parce qu'Emmanuel Macron est quelqu'un qui peut nous dire exactement le contraire le lendemain.
01:05:41 C'est tout de même Emmanuel Macron en campagne qui nous dit qu'il n'y a pas de culture française,
01:05:45 mais qu'il y a des cultures en France.
01:05:47 Ensuite, Emmanuel Macron n'est évidemment pas le responsable
01:05:50 de la dégringolade qui est fulgurante,
01:05:55 dont tous les gens qui ont les yeux en face des trous sont les témoins au quotidien.
01:05:59 Le constat que fait Olivier Véran est juste,
01:06:03 et ce n'est pas parce que c'est Olivier Véran qu'on doit le contredire.
01:06:06 C'est vrai qu'il y a des incivilités qui se multiplient,
01:06:09 il n'y a plus de barrières, plus de filtres.
01:06:11 La violence verbale précède la violence physique.
01:06:15 La violence a toujours été, pour le coup, dans toutes les civilisations,
01:06:20 si on fait un peu d'histoire, il y a toujours eu des guerres.
01:06:22 Ce que nous vivons est particulièrement hors historique.
01:06:24 80 ans de paix pour le territoire de l'Europe occidentale,
01:06:28 ça n'existe pas dans l'histoire.
01:06:31 Si on s'intéresse à notre civilisation,
01:06:33 et c'est tout ce que nous commentons depuis un bon moment,
01:06:35 depuis le début de cette émission,
01:06:37 là où il y a des responsables des civilisations,
01:06:40 s'il doit y en avoir à trouver,
01:06:42 il faut peut-être aussi regarder du côté des politiques.
01:06:44 Ces politiques qui font que l'éducation nationale
01:06:47 n'instruit plus nos enfants depuis plusieurs générations.
01:06:50 Ces politiques qui, mon regard se tourne vers l'extrême gauche
01:06:53 de l'hémicycle à l'Assemblée, ont officié leur volonté
01:06:57 de vouloir zadiser l'Assemblée nationale.
01:07:01 Selon les termes de je ne sais plus quel député...
01:07:04 Marine Tendelier d'ailleurs.
01:07:06 Marine Tendelier.
01:07:08 Là, il y a des responsabilités qui infusent.
01:07:14 Et ça ne se fait pas en six mois, ça prend des années.
01:07:17 Mais ça fait voilà plusieurs années maintenant
01:07:19 que nous sommes sous la coupe de ces personnes
01:07:22 qui ont une vraie responsabilité.
01:07:24 J'ajoute autre chose qui n'est pas de la responsabilité
01:07:27 de Madame Tendelier, mais on n'aurait même pas
01:07:29 les moyens intellectuels pour cela,
01:07:31 c'est la propagation des nouvelles technologies
01:07:35 qui font que vous regardez, vous levez les yeux dans la rue,
01:07:38 vous marchez dans la rue, tout le monde a le nez
01:07:40 sur un téléphone portable.
01:07:41 L'individu n'existe plus, autrui n'existe plus.
01:07:43 Vous êtes dans votre bulle, vous avez le nez sur votre écran,
01:07:46 vous avez les oreilles avec des écouteurs,
01:07:48 vous êtes enfermé hors du monde.
01:07:52 Dès lors qu'il y a un échange avec un de vos semblables,
01:07:57 des personnes peuvent être étonnées,
01:07:59 d'où la perte de patience.
01:08:02 On le voit également avec les agressions dans les hôpitaux.
01:08:04 Toutes ne sont pas aussi tragiques que ce qui s'est passé récemment.
01:08:09 Mais il y a quotidiennement des incivilités.
01:08:11 C'est un mot bien poli pour parler d'agression physique
01:08:15 vis-à-vis des soignants, parce que les gens n'en peuvent plus d'attendre.
01:08:18 Cette société devient totalement cinglée.
01:08:21 Je me mets une grande responsabilité sur la part de ces petits téléphones.
01:08:26 Madame la députée, le politique pointé du doigt par le président Sixsou.
01:08:31 On en parle beaucoup de ce qu'a dit Emmanuel Macron.
01:08:35 On ne sait plus vraiment quel est le cap.
01:08:37 D'un côté la culture française n'existe pas,
01:08:39 de l'autre on est face à une décivilisation.
01:08:42 Parfois on s'y perd un peu.
01:08:44 On est en train d'interpréter le sens de ce mot décivilisation.
01:08:47 Je pense que vous avez raison.
01:08:49 Il y a la question de la civilité, l'incivilité croissante.
01:08:52 On la subit tous au quotidien.
01:08:54 C'était très intéressant ce que vous disiez sur le téléphone portable.
01:08:57 Le fait qu'on est tous dans une bulle.
01:08:59 Quand on regarde la gênasse de ce terme,
01:09:01 Norbert Elias qui l'a développé dans "La civilisation des mœurs".
01:09:04 On voit qu'il parlait de la République de Weimar
01:09:06 qui avait perdu justement le monopole de cette contrainte légitime.
01:09:12 Et finalement cette déliquescence de l'État
01:09:15 qui a conduit ensuite à ce phénomène de massification et au nazisme.
01:09:18 Si on revient sur l'histoire, les mots ont un sens.
01:09:21 Ils peuvent avoir ce sens-là.
01:09:23 On ne l'espère pas.
01:09:25 On espère qu'on ne va pas en arriver là.
01:09:27 On ne va pas arriver à une montée d'extrême.
01:09:29 C'est un formidable contrôle déjà des foules.
01:09:32 Pourquoi ce mot ?
01:09:34 On peut réfléchir.
01:09:36 On peut se demander si c'est un mot d'extrême droite.
01:09:39 L'importance à mon sens c'est
01:09:41 qu'est-ce qu'on est en train de vivre aujourd'hui
01:09:43 et pourquoi c'est préoccupant.
01:09:45 Dans ce que disait Olivier Véran,
01:09:47 la partie la plus intéressante de son propos,
01:09:49 c'est lorsqu'il parle de l'absence de barrières.
01:09:51 Aujourd'hui on va s'attaquer aux soignants,
01:09:53 aux policiers, aux gens qui vous protègent,
01:09:56 aux serviteurs de l'État.
01:09:59 Et on s'attaque aussi beaucoup aux élus.
01:10:01 Cette violence, qu'elle soit verbale, physique,
01:10:03 quelle que soit la forme qu'elle prenne,
01:10:05 elle est absolument inadmissible.
01:10:07 On a été nombreux à la condamner dans l'hémicycle.
01:10:10 Je pense qu'on ne peut avoir aucune tolérance envers cette violence.
01:10:14 Et d'ailleurs, Franck Louvrier sera avec nous à 23h30.
01:10:17 Judith Vintraud, vous, vous pointez une forme de violence
01:10:19 cette semaine dans le Figaro Magazine.
01:10:21 Absolument.
01:10:22 Issue de cette extrême gauche.
01:10:24 On va voir la une, ultra-gauche, la violence en marche.
01:10:28 Est-ce que cette ultra-gauche,
01:10:30 elle participe aussi à cette décivilisation nommée par Emmanuel Macron ?
01:10:33 Elle y participe d'autant plus qu'on le montre dans l'enquête.
01:10:38 En fait, elle est devenue intersectionnelle.
01:10:40 Elle s'est élargie.
01:10:42 Elle l'a recrutée chez des jeunes,
01:10:45 voire chez des très très jeunes qui sont sensibles à des causes climatiques,
01:10:50 contre le patriarcat.
01:10:53 Vraiment, elle est devenue multicausale,
01:10:58 ce qu'on appelle intersectionnelle, indigéniste, décolonialiste, anti-islamophobe.
01:11:05 Et ce changement de nature de gens qui n'étaient pas du tout
01:11:12 comme l'extrême-gauche classique, plutôt viriliste.
01:11:16 C'était des mecs qui allaient casser.
01:11:19 Puis si des filles étaient là, c'était plutôt pour penser les blessures.
01:11:22 Là, ce n'est plus du tout la même chose.
01:11:24 Mais qu'est-ce que tous ces gens-là ont en commun à travers toutes ces causes ?
01:11:30 C'est la conviction que la violence est non seulement le seul moyen
01:11:33 de faire avancer leur combat, mais en plus un moyen légitime.
01:11:37 Et tout ça dans une société où plusieurs sondages nous ont montré
01:11:41 que vous avez un gros tiers des Français, toutes tendances confondues,
01:11:46 qui considèrent que dans certains cas, ça peut être justifiable
01:11:50 d'utiliser la violence pour faire avancer ses idées.
01:11:53 Alors, 35%, gros tiers, toutes sensibilités politiques confondues,
01:11:58 c'est extrêmement effrayant.
01:12:00 Mais quand vous ventilez par sensibilité politique,
01:12:04 dans l'électorat de la France insoumise, ça monte au-delà de 60%.
01:12:08 Raison pour laquelle la France insoumise légitime la violence
01:12:13 tout en ayant l'air de la condamner, l'encourage et fraye avec les gourous
01:12:18 de cette ultra-gauche, comme je le montre dans l'enquête.
01:12:22 On va revenir sur un autre sujet dans un instant,
01:12:25 sur la délocalisation des 100 domiciles fixes de Paris
01:12:27 vers la province sudgène, intéressant qu'on va aborder.
01:12:31 Vous vouliez, pour clore, on en reparlera avec le maire de Labeau
01:12:35 à 23h30, sur la décivilisation.
01:12:38 C'est ironique, parce que j'ai trouvé que tout ce qui avait été dit
01:12:41 sur ce concept de décivilisation sur ce plateau est un peu réducteur,
01:12:44 parce qu'on n'a pas défini ce qu'est la civilisation.
01:12:47 Qu'est-ce qu'une civilisation ?
01:12:49 Déjà, une civilisation, c'est comme la République.
01:12:51 Si on ne la qualifie pas, elle n'est pas.
01:12:53 Il n'y a pas de civilisation comme ça dans l'absolu, mondiale,
01:12:56 au contour qu'on aurait du mal à définir.
01:12:58 Une civilisation, c'est deux choses.
01:13:00 Il y a une vision macroscopique, c'est-à-dire les traits de caractère
01:13:03 d'un groupe humain, sa langue, ses mœurs, sa façon d'être
01:13:07 et de se comporter collectivement, qui font que ce groupe
01:13:10 est reconnaissable d'un témoin extérieur au groupe.
01:13:14 On parle par exemple de la civilisation française,
01:13:17 parce qu'elle est française, elle n'est pas chinoise,
01:13:19 elle n'est pas indienne.
01:13:21 Ensuite, il y a une vision microscopique, c'est-à-dire l'individu,
01:13:24 sa capacité d'autocontrainte, d'autodiscipline
01:13:27 et de reflux de ses pulsions violentes.
01:13:30 C'est en ce sens qu'on appelle ça la civilité.
01:13:32 Le problème, c'est que ces deux concepts,
01:13:34 le premier macroscopique a été théorisé par le professeur
01:13:37 Lucien Lefebvre, professeur au Collège de France,
01:13:39 qui justement disait que les deux étaient liés.
01:13:41 C'est-à-dire qu'il y a un lien entre les comportements individuels
01:13:44 et les comportements généraux.
01:13:45 Il y a l'identité nationale d'un pays,
01:13:47 or celle-ci, elle est battue en Brèche depuis 40 ans
01:13:50 par un système idéologique qui nous explique
01:13:52 que la France n'existe pas.
01:13:54 Et il y a aussi l'individu, le comportement individuel
01:13:57 qui fait qu'on a aussi une idéologie qui nous explique
01:14:00 que c'est l'individualisme exacerbé,
01:14:03 qu'en fait, on est tous des petits Robinson-Crosoé
01:14:05 sur son île et on fait ce qu'on veut, quand on veut
01:14:07 et comme on veut.
01:14:08 Donc les deux liés, si vous voulez, font qu'il y a
01:14:11 effectivement un processus de décivilisation par le haut,
01:14:14 c'est-à-dire par l'idéologie, et par le bas,
01:14:17 non pas de décivilisation cette fois, mais de recivilisation
01:14:21 parce qu'en fait, sur le territoire national,
01:14:23 les endroits où la France n'est plus là,
01:14:25 il y a d'autres civilisations qui s'installent.
01:14:27 Vous pouvez parcourir aujourd'hui des territoires en France
01:14:29 où vous vous dites "mais est-ce que je suis en France ?"
01:14:31 Pourquoi ? Parce que la population ayant changé,
01:14:35 c'est d'autres mœurs, d'autres cultures,
01:14:37 d'autres façons de s'habiller, d'autres façons de parler
01:14:40 et là, on est véritablement dans une autre civilisation.
01:14:43 - Et on aura l'occasion, dans le débat sur cette question,
01:14:45 on va parler régulièrement sur ce plateau.
01:14:47 Avant de retrouver Franck Léouvrier, maire de La Baule,
01:14:50 je vous propose de revenir sur cette délocalisation
01:14:52 des centres d'homicide fixe de Paris pour les envoyer en province.
01:14:56 On l'a vu cette semaine, notamment dans la commune de Brue.
01:14:59 La commune de Brue, c'est en Bretagne.
01:15:01 Une décision dénoncée par le maire.
01:15:03 Il met en avant des infrastructures d'accueil
01:15:05 qui ne sont pas dignes.
01:15:07 Voyez ce reportage, on en parle ensuite.
01:15:09 - Dans le projet de la préfecture,
01:15:11 50 sans-abri en provenance de Paris
01:15:13 arriveraient toutes les 3 semaines à la gare de Brue,
01:15:15 avant d'être dispatchés sur les départements bretons.
01:15:18 En attendant, ils seraient logés dans des modulaires
01:15:21 installés sur un terrain appartenant à la CNCF.
01:15:24 Une parcelle qui, selon Philippe Salmon,
01:15:26 le maire dit "vergauche de la commune",
01:15:28 ne garantit pas un accueil dans de bonnes conditions.
01:15:30 - Il y a une pollution aux hydrocarbures
01:15:32 et surtout aux métaux lourds, sur tout le site.
01:15:35 Le terrain pollué, les conditions d'accueil,
01:15:37 pour nous, ils ne sont pas.
01:15:38 On est prêt à accueillir, mais pas dans n'importe quelles conditions.
01:15:41 - En début de semaine, le conseil municipal
01:15:43 a émis un avis défavorable pour ce projet.
01:15:46 A la gare de Brue, commune de la banlieue Rennais,
01:15:48 de 20 000 habitants, la population est partagée.
01:15:51 - Madame Hidalgo est en train de se débarrasser
01:15:53 de ses migrants pour les Jeux olympiques.
01:15:55 - Je trouve ça dramatique pour ces personnes,
01:15:57 pour ces gens qui sont sans-abri
01:16:00 et qui se retrouvent en plus rejetés.
01:16:04 - Des réactions qui inquiètent le maire de Brue.
01:16:07 - Par rapport à ce qui s'est passé à Saint-Brévin,
01:16:09 on peut craindre quand même certaines exactions,
01:16:13 certains débordements d'une certaine frange de la population
01:16:17 qui estime qu'ils n'ont plus qu'à...
01:16:19 Il vaut mieux qu'ils rentrent chez eux.
01:16:21 Et donc on peut subir des pressions de ces gens-là.
01:16:24 - Les premières arrivées sont prévues début septembre dans la commune.
01:16:28 - Madame la députée, on entendait effectivement
01:16:31 que cette délocalisation des sans-domicile fixe
01:16:33 intervient dans la perspective de ces grands événements sportifs,
01:16:36 la Coupe du monde de rugby, également les Jeux olympiques.
01:16:39 Est-ce que c'est l'enjeu aujourd'hui de déplacer ces populations-là
01:16:44 qui ne seraient pas agréables à l'oeil des touristes
01:16:47 ou il y a un autre enjeu derrière ?
01:16:49 - Je trouve déjà que ce n'est pas forcément une politique
01:16:53 qui soit très efficace.
01:16:54 C'est très difficile de déplacer des sans-domicile fixe.
01:16:57 J'ai fait plusieurs maraudes.
01:16:58 Les personnes qui sont dans la rue
01:17:00 ne vont pas facilement changer de territoire.
01:17:02 Il faudrait s'attaquer au problème essentiel,
01:17:04 qui est celui de pourquoi ces personnes se retrouvent dans la rue,
01:17:07 comment on fait pour rendre le logement plus accessible
01:17:10 et comment on travaille sur des politiques de long terme.
01:17:13 Combien de personnes cela représente ?
01:17:16 Pourquoi c'est fait ?
01:17:17 Il y a toute une série d'éléments qui vont se dévoiler
01:17:20 suite à ces questions qu'on se pose légitimement.
01:17:23 Mais à mon avis, le déplacement de populations
01:17:26 dans des contextes ad hoc comme celui-ci est plutôt mauvaise.
01:17:30 - Le problème aujourd'hui, ce n'est pas des sans-domicile fixe.
01:17:36 Les gros contingents de gens qui dorment dans la rue
01:17:39 dont Paris veut se débarrasser sont effectivement des migrants.
01:17:42 Je ne comprends pas trop.
01:17:44 La ville de Paris est une ville socialiste.
01:17:47 Le socialisme nous explique depuis 40 ans
01:17:49 que l'immigration est une richesse.
01:17:51 Pourquoi veulent-ils donc empêcher les touristes de voir des richesses ?
01:17:55 - Donc ça vous choque ?
01:17:56 - Pourquoi est-ce qu'on enlève les migrants ?
01:17:58 C'est la conséquence de la politique migratoire
01:18:01 qui est appelée de ses voeux par le système gaucho-progressiste
01:18:05 qui gouverne depuis 40 ans.
01:18:06 Qu'est-ce qui se passe au moment des Jeux Olympiques ?
01:18:09 Pourquoi ça pose un problème maintenant pour les Jeux Olympiques ?
01:18:12 Qu'est-ce qu'on veut cacher aux étrangers ?
01:18:13 Pourquoi les Parisiens, par exemple, n'ont pas le droit à cet égard ?
01:18:17 Est-ce qu'il faut attendre que des étrangers viennent
01:18:20 et constatent le désastre, le "capharnaum"
01:18:22 qu'est la politique migratoire de la France
01:18:24 pour qu'enfin on se décide à agir ?
01:18:26 Et puis j'ajouterais que pourquoi les maîtres...
01:18:29 Est-ce qu'on a posé la question aux populations
01:18:31 et aux maires des villes dans lesquelles on déplaça ?
01:18:34 On entendait les maires effectivement qui se serraient à nos pieds du mur.
01:18:37 Il me semble qu'Eric Dupond-Moretti et toute la majorité
01:18:40 quand ils veulent installer une prison quelque part,
01:18:42 ils nous disent "on ne peut pas construire des places de prison
01:18:44 parce que la population est opposée"
01:18:46 et le maire n'en veut pas.
01:18:47 Bizarrement, là, l'accord des gens et l'accord des maires
01:18:51 ça pose problème à personne.
01:18:52 On va imposer des migrants clandestins
01:18:55 sans l'accord de personne, c'est quand même dingue.
01:18:57 Madame la députée, est-ce que vous faites un jeu ?
01:18:58 Ce n'est pas du tout comme ça que ça se passe
01:19:00 et déjà il faudrait savoir de combien de personnes on parle,
01:19:02 quels sont ces SASS et être un peu précis.
01:19:05 L'information que j'ai...
01:19:06 Olivier Clerc, ministre délégué au logement, a parlé de 200 000 personnes.
01:19:09 Ce n'est pas rien.
01:19:10 Dans 100 000 seraient en Ile-de-France.
01:19:13 Il a dit que 450 avaient déjà été déplacées.
01:19:16 Dans quelles conditions ? Est-ce que les maires sont consultés ?
01:19:18 On parle de ça.
01:19:19 Tout cela, moi, c'est des éléments que...
01:19:21 Vous voulez des chiffres, je vous en donne.
01:19:23 Non, non, mais sur la question qui vient d'être posée...
01:19:26 On a entendu le maire de Grottal, il est préoccupé par rapport.
01:19:29 Effectivement, abrut le maire.
01:19:32 Le maire n'est pas d'accord.
01:19:33 Il y a quand même...
01:19:34 On lui en pose.
01:19:35 Julie de Vintreau, M. Jonathan Sipsou,
01:19:37 avant de retrouver Adrien Spiteri pour le point, si on l'a faut.
01:19:40 Très vite, là où Jean-Méssia a parfaitement raison,
01:19:43 c'est qu'effectivement, le non-contrôle des flux migratoires
01:19:46 provoque la saturation des centres d'hébergement d'urgence.
01:19:50 Il faut savoir qu'en France,
01:19:52 l'hébergement d'urgence est un devoir de l'État,
01:19:55 un devoir légal.
01:19:56 Le Conseil d'État a été saisi à plusieurs reprises,
01:19:59 notamment par des maires qui se retournaient contre l'État,
01:20:03 qui attaquaient l'État sur ce point-là.
01:20:06 Et que même un étranger dont la demande d'asile
01:20:11 a été définitivement refusée
01:20:13 et qui fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français,
01:20:18 d'une OQTF, doit bénéficier d'une place en hébergement d'urgence.
01:20:23 Ce qui est à vrai semblant une exception française.
01:20:27 Résultat, le système sature
01:20:30 et les SDF non-étrangers en sont les premiers à vivre.
01:20:35 - C'est Eric Dupond-Moretti d'ailleurs qui disait
01:20:37 que l'État avait beaucoup de difficultés avec les OQTF
01:20:41 et qu'on ne pouvait pas les résoudre.
01:20:43 Il a déclaré ça.
01:20:44 - Il a été convergé, évidemment.
01:20:46 - Jonathan Cixous, pour conclure sur ce dossier.
01:20:48 - S'il suffisait de vider Paris de ses SDF
01:20:51 pour lui redonner de sa flamboyance,
01:20:53 ça se saurait.
01:20:54 Cette ville est depuis 20 ans dans un état de décrépitude
01:20:58 et de décadence totale dans sa gestion calamiteuse.
01:21:02 Cet épisode lamentable, abject, nous le prouve davantage,
01:21:07 même si je suis entièrement d'accord avec ce que vous nous avez dit.
01:21:11 Il y a tout de même une question de "gestion humaine"
01:21:16 qui est désastreuse.
01:21:19 Ça va multiplier les Saint-Brévin, je pense,
01:21:23 à travers le territoire.
01:21:25 J'ai pour conclure, Olivier, une suggestion à faire.
01:21:30 Je pense que très nombreux Parisiens sont prêts
01:21:33 à être d'accord avec moi.
01:21:35 C'est pour que Annie Delgaux aussi parte en province.
01:21:38 Peut-être à Grenoble, je ne sais pas.
01:21:40 On peut lui laisser choisir sa ville,
01:21:42 mais qu'elle nous lâche, qu'elle parte en province
01:21:44 et qu'elle ne revienne pas après les Jeux.
01:21:46 - C'est votre avis, Jonathan Cixous.
01:21:48 - Mère de votre capitale. - Méchel.
01:21:51 - Il est 23h30.
01:21:54 Le maire de La Baule, Franck Louvrier,
01:21:56 sera avec nous dans un instant.
01:21:58 Pourquoi ? Parce qu'il a reçu des menaces,
01:22:00 il nous dira lesquelles.
01:22:02 Dans un instant, mais tout de suite, le rappel des titres.
01:22:04 Il est 23h30, on retrouve Adrien Spiteri.
01:22:06 - La petite Eya retrouvée au Danemark,
01:22:11 le père de la fille et son complice sont étés interpellés.
01:22:15 Un juge d'instruction avait à délivrer
01:22:17 contre deux mandats d'arrêt européens.
01:22:19 Ils sont soupçonnés d'avoir enlevé
01:22:21 violemment la fillette la veille en Isère.
01:22:23 Les autorités étaient convaincues
01:22:25 qu'ils avaient réussi à gagner l'étranger avec l'enfant.
01:22:29 La grippe aviaire continue de faire des ravages dans le Sud-Ouest,
01:22:32 mais deux vaccins expérimentés en France
01:22:34 s'avèrent très efficaces sur les canards.
01:22:37 Une bonne nouvelle pour les éleveurs
01:22:39 qui ouvrent la voie à une vaccination nationale.
01:22:41 Durant l'année 2021-2022,
01:22:43 plus de 20 millions de volailles ont été abattues.
01:22:46 Et puis coup dur pour les fans de Céline Dion.
01:22:49 La chanteuse canadienne annule ses concerts de 2023 et 2024
01:22:53 en cause des problèmes de santé.
01:22:55 Depuis deux ans, elle souffre d'une pathologie neurologique rare.
01:22:59 Selon son entourage, Céline Dion poursuit son traitement.
01:23:02 - Merci Adrien.
01:23:07 Prochain point complet avec l'édition de la nuit,
01:23:09 ce sera à minuit avec Simon Guillain.
01:23:11 De retour sur le plateau de soir.
01:23:13 Bienvenue si vous nous rejoignez.
01:23:15 Avec autour de ce plateau Jonathan Cixous,
01:23:17 Eleonore Carroix, député Renaissance des Français et de l'Étranger,
01:23:20 Judith Vintroub, grand reporter Le Figaro
01:23:22 et Jean Messia, président Institut Vivre Français.
01:23:25 On va tout de suite retrouver Franck Louvrier,
01:23:27 le maire de La Baule, qui est en liaison avec nous.
01:23:30 Puisque dans l'actualité, bonsoir M. le maire,
01:23:33 ces menaces que vous avez reçues à la mairie de La Baule,
01:23:37 vous les avez dévoilées en conseil municipal.
01:23:40 Racontez-nous ce qui vous est arrivé.
01:23:43 - C'est très simple.
01:23:45 Je n'avais pas l'intention d'en parler.
01:23:47 Vu les circonstances et le contexte,
01:23:49 il était de mon devoir de jouer la transparence en la matière.
01:23:53 Il y a quelques semaines, j'ai reçu un courrier
01:23:56 qui m'était adressé personnellement
01:23:58 avec la photo de la tête décapitée de Samuel Paty,
01:24:01 que je n'avais jamais vue,
01:24:03 ainsi qu'une photo de l'intérieur du Bataclan,
01:24:07 en précisant en dessous que la prochaine fois, ce sera La Baule.
01:24:10 Il est vrai que les autorités préfectorales
01:24:13 et la procureure de la République sont immédiatement intervenues.
01:24:17 On voyait bien évidemment la police judiciaire dedans
01:24:21 pour permettre de faire une enquête.
01:24:23 Ce n'était pas un événement que j'avais envie de relater,
01:24:26 mais c'est vrai que les circonstances,
01:24:28 ici à 25 minutes, le maire de Saint-Brévin a démissionné,
01:24:32 face à des pressions différentes, mais réelles aussi.
01:24:36 Il était pour moi important de pouvoir le dire,
01:24:40 tout en indiquant qu'il était essentiel
01:24:44 que nous mettions tous les moyens pour protéger les élus,
01:24:48 mais aussi les personnes qui s'occupent des soins,
01:24:52 notamment nos infirmières, mais aussi les policiers.
01:24:55 Tous ces éléments-là sont essentiels.
01:24:58 Je pense que jouer la transparence en la matière est indispensable.
01:25:02 - On le voit, des menaces très inquiétantes
01:25:04 avec ces photos que vous nous décriviez.
01:25:06 On voit bien qu'aujourd'hui, ni l'écharpe tricolore,
01:25:09 ni l'uniforme de policier ne protège aujourd'hui.
01:25:15 On parlait de décivilisation tout à l'heure autour de ce plateau.
01:25:19 Est-ce que vous rejoignez également ce constat ?
01:25:21 - Ni la blouse, bien évidemment.
01:25:23 Oui, bien sûr, le constat du président de la République
01:25:26 il y a deux jours est réel.
01:25:28 Ce sont des mots lourds, mais ce sont des mots
01:25:31 qui traduisent la situation du moment.
01:25:34 On n'a jamais vu ça.
01:25:36 Je pense que le comportement des extrêmes,
01:25:39 qui soient extrêmes gauche ou extrêmes droite,
01:25:41 ont bien évidemment amplifié le contexte du moment.
01:25:44 Et là, il faut aussi prendre en compte cette situation.
01:25:47 C'est-à-dire qu'on s'aperçoit que ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale,
01:25:51 quand on nous explique qu'aujourd'hui, il y a des zones de non-droit,
01:25:56 quand on nous explique que d'une façon ou d'une autre,
01:25:59 le racisme est une réalité.
01:26:02 Tout ça crée un climat de tension.
01:26:06 Et nous sommes ballotés entre des extrêmes,
01:26:09 qui fait qu'à un moment donné, notre société est déstabilisée.
01:26:13 Et je pense que c'est ça, la décivilisation.
01:26:16 C'est en fin de compte la déstabilisation d'une société
01:26:20 qui s'est construite au fur et à mesure des temps,
01:26:23 avec des guerres, avec des textes et une constitution
01:26:26 qui a permis d'équilibrer les choses
01:26:29 et qui, en fin de compte, est malmenée par certains
01:26:32 qui ne proposent rien d'alternatif,
01:26:35 mais qui proposent la révolution et la décivilisation du système.
01:26:38 – Julie de Vintraud, qui est autour de ce plateau,
01:26:41 grand reporter Le Figaro magazine, souhaiterait vous interpeller, M. le Maire.
01:26:44 – Bonsoir, Franck Louvrier.
01:26:46 Vous avez reçu des menaces qui font précisément allusion
01:26:51 à des attentats islamistes.
01:26:53 Est-ce que vous avez fait des déclarations sur le sujet
01:26:56 qui expliqueraient ces menaces ?
01:26:59 – Non, pas du tout.
01:27:01 – Vous parlez d'ultra-droite, ultra-gauche, mais…
01:27:04 – Non, mais vous avez raison, je suis un homme politique exposé.
01:27:07 C'est vrai que je parle publiquement, j'assume mes convictions, etc.
01:27:11 Mais je n'ai pas du tout eu de propos en la matière.
01:27:15 Mais on le voit bien, comme on dit vulgairement, tout est bon.
01:27:19 Et d'une certaine façon, la menace, elle est réelle.
01:27:24 Parce qu'on utilise des arguments, fallacieux ou non,
01:27:28 mais qui permettent de faire prospérer cette menace.
01:27:32 Quand on reçoit une photo noir et blanc
01:27:35 de la tête décapitée de Samuel Paty, à votre nom,
01:27:41 même si j'ai quelques années politiques,
01:27:44 et vous le savez, Julie de Vintraud, derrière moi,
01:27:47 c'est vrai que ça peut perturber.
01:27:49 Et d'une certaine façon, mon premier réflexe aurait été de dire,
01:27:52 en gros, bon, allez, c'est bon, c'est un fou, et on banalise les choses.
01:27:56 En fin de compte, je me suis aperçu, après quelques jours de réflexion,
01:27:59 non, il ne faut pas banaliser, il faut jouer la transparence,
01:28:02 montrer qu'il y a des gens qui sont capables de faire ça,
01:28:05 et lutter contre ça.
01:28:07 – Jean Messia souhaiterait également vous interpeller ce soir.
01:28:10 – Bonsoir Monsieur le Maire, vous avez évidemment, dans ces circonstances,
01:28:13 tout mon soutien à titre personnel, mon modeste soutien,
01:28:16 mais vous avez, en évoquant les menaces que vous avez reçues,
01:28:20 vous avez spontanément, effectivement, parlé de l'extrême gauche
01:28:23 et de l'extrême droite, alors que là, les menaces sont quand même assez précises.
01:28:27 Ce n'est ni l'extrême gauche, ni l'extrême droite, encore moins,
01:28:30 qui envoient des photos de décapitations ou d'actes terroristes barbares.
01:28:36 C'est bien les suppôts d'un totalitarisme religieux, islamique en l'occurrence,
01:28:43 qui peuvent avoir ce genre de méthode et ce genre de courrier.
01:28:47 Je me demandais juste pourquoi vous n'en aviez pas parlé spontanément,
01:28:50 quand vous avez pris la parole à l'instant,
01:28:52 pourquoi vous avez parlé spontanément de l'extrême gauche et de l'extrême droite,
01:28:55 alors que là, manifestement, la menace est quand même identifiée,
01:28:58 et que c'était facile de le dire.
01:29:00 – Non, d'abord, je ne suis pas enquêteur, et que la police judiciaire de Nantes
01:29:05 ait saisi de l'affaire, ce n'est pas à moi de faire l'enquête.
01:29:08 La seule chose, c'est que je connais le monde politique,
01:29:11 et je sais ce qu'il en est, et en l'occurrence,
01:29:13 je sais très bien que des menaces de ce type viennent plutôt des extrêmes,
01:29:17 plutôt que des partis, je dirais, républicains,
01:29:20 dans le sens où, en fin de compte, on s'aperçoit qu'aujourd'hui,
01:29:25 on est entre les mains de luttes politiques qui sont liées
01:29:29 à l'extrême gauche et à l'extrême droite,
01:29:32 et que les dérives, elles sont liées à ces deux extrêmes.
01:29:35 – À l'extrémisme religieux.
01:29:37 – Elles ne sont pas liées, elles ne sont pas liées aux républicains,
01:29:40 pour ce qu'ils représentent,
01:29:41 ils ne sont pas liés aux partis socialistes, pour ce qu'ils représentent.
01:29:43 – Non mais l'extrémisme religieux, vous en faites quoi ?
01:29:45 – Mais là-dedans, bien évidemment, l'extrémisme religieux
01:29:48 est manipulé par les uns ou par les autres.
01:29:51 – Oh non…
01:29:52 – Il se manipule tout seul.
01:29:54 – Ce n'est pas l'extrême droite ou l'extrême gauche
01:29:56 qui ont inspiré le Bataclan ou Samuel Paty, monsieur le maire.
01:29:59 – On n'entend plus Franck Louvrier, allez-y monsieur le maire.
01:30:02 – Merci, mais la réalité des choses, c'est que, bien sûr,
01:30:07 il peut y avoir un fait religieux derrière ça,
01:30:10 mais en tout cas, il y a un fait extrémiste, quel qu'il soit,
01:30:13 et c'est ça ce qui compte.
01:30:15 Maintenant, je veux dire, ce n'est pas à moi de tirer les conclusions,
01:30:17 comme je n'ai pas tiré les conclusions non plus de mon collègue
01:30:21 que j'ai soutenu dès le départ, qui est Yannick Moraes, le maire de Saint-Brévin,
01:30:25 parce que je ne sais pas qui est à l'origine de tout ça,
01:30:28 et ce n'est pas mon affaire.
01:30:30 Moi, ce que je vois, c'est qu'on essaye de déstabiliser
01:30:34 un système qui a été mis en place de façon démocratique.
01:30:36 Quand on remet en cause des textes de loi, une procédure législative,
01:30:42 c'est qu'on met en cause le système.
01:30:44 Quand on met en cause des zones de non-droit,
01:30:47 en expliquant que c'est normal qu'il y ait des zones de non-droit dans notre pays,
01:30:50 c'est qu'on déstabilise le système.
01:30:53 Et c'est tout ça qui me préoccupe, parce qu'en fin de compte,
01:30:56 on a hérité d'une démocratie qui ne fonctionne pas si mal,
01:30:59 d'une constitution qui a été établie en 1958,
01:31:02 qui ne fonctionne pas si mal, et qu'à partir de ce moment-là,
01:31:05 on voit bien qu'il y en a certains qui veulent, d'une façon ou d'une autre,
01:31:09 passer une révolution sans aboutir sur un objectif précis,
01:31:12 mais en tout cas faire disparaître tout ça.
01:31:15 Et ça, il faut qu'on y soit conscient.
01:31:18 Et vous voyez, le conseil municipal de ce soir a été très perturbé par tout ça,
01:31:22 parce qu'on pourrait dire "la Bôle, c'est une zone protégée, tout se passe bien",
01:31:27 mais non, même ici, on reçoit des courriers qui sont pénalement et condamnables,
01:31:33 et bien évidemment qui déstabilisent les élus qui sont concernés.
01:31:38 C'est vrai, M. Le Maire, peut-être pour conclure,
01:31:42 on imagine la Bôle comme étant un petit paradis, peut-être un peu protégé,
01:31:47 ça a changé, ça a évolué ces dernières années, vous l'avez constaté ?
01:31:51 Un petit paradis, moi je dirais un grand paradis,
01:31:54 mais la seule chose, c'est que si vous voulez, nous ne sommes pas dans une bulle.
01:31:58 Nous ne sommes pas dans une bulle, pas très loin d'ici, il y a Nantes,
01:32:03 où l'insécurité explose, il y a Saint-Nazaire, où la tension est très forte,
01:32:09 et on doit prendre les moyens pour se protéger d'une façon ou d'une autre,
01:32:13 parce qu'on le sent bien, aucun coin de notre territoire n'est épargné
01:32:20 par la tension sociale, par les violences,
01:32:23 et de ce fait-là, ça c'est notre responsabilité d'élu,
01:32:27 d'essayer de protéger les uns les autres.
01:32:29 Je pense que notre mission est là, et il faut qu'on l'assume,
01:32:33 et on l'assume fortement, en assumant bien évidemment
01:32:36 les décisions qu'il y a à prendre derrière.
01:32:39 Merci beaucoup, Franck Louvrier, d'avoir répondu à nos questions ce soir,
01:32:43 maire de la Bôle.
01:32:44 Je le rappelle, vous avez donc reçu des menaces, des photos d'attentats,
01:32:49 photos de Samuel Paty et des attentats du Bataclan, avec la mention
01:32:53 "ça pourrait être à la Bôle", Franck Louvrier,
01:32:56 qui s'exprimait ce soir en direct sur CNews.
01:32:59 Il nous reste un peu plus de 7 minutes.
01:33:01 Je vous propose de revenir sur cette actualité du jour,
01:33:05 ces grosses tensions ce matin, en marge de l'Assemblée Générale de Total Énergie,
01:33:09 quelques centaines de militants écologistes sont venus dès l'aube,
01:33:13 près de la salle Pléiel à Paris, où se tenait l'AG pour des tentatives de blocage.
01:33:17 C'est des écologistes qui ont tenté de bloquer l'Assemblée Générale de Total Énergie.
01:33:23 Des militants qui dénoncent toujours plus de projets fossiles,
01:33:26 une répartition injuste des super-profits, ou encore une injustice climatique et sociale.
01:33:31 Des échauffourées ont éposé les forces de l'ordre aux militants.
01:33:36 - Répartez vos armes !
01:33:38 - Répartez vos armes !
01:33:40 - Répartez vos armes !
01:33:42 - Répartez vos armes !
01:33:44 - Répartez vos armes !
01:33:46 - Répartez vos armes !
01:33:48 - Répartez vos armes !
01:33:50 - Répartez vos armes !
01:33:52 - Répartez vos armes !
01:33:54 - Répartez vos armes !
01:33:56 - Répartez vos armes !
01:33:58 - Répartez vos armes !
01:34:00 - Répartez vos armes !
01:34:02 - Répartez vos armes !
01:34:04 - Répartez vos armes !
01:34:06 - Répartez vos armes !
01:34:08 - Excusez-moi.
01:34:10 - Alors vous voyez, on a constaté ces échauffourées.
01:34:13 Quelques heures plus tard, la Première Ministre, Elisabeth Borne,
01:34:16 elle s'est exprimée et elle a estimé que les militants du climat
01:34:19 étaient dans leur rôle d'alerter quand ils manifestent aux abords
01:34:22 de l'Assemblée Générale des Actionnaires. Écoutez-la.
01:34:25 - Je pense que les militants du climat, ils sont dans leur rôle d'alerter
01:34:28 et de dire qu'il faut accélérer. C'est ce que porte aussi le gouvernement.
01:34:31 Il faut que tous nous accélérions sur la transition écologique.
01:34:35 - Madame la députée, il y a un paradoxe.
01:34:38 C'est-à-dire qu'on voit d'un côté ces images de heurts,
01:34:40 d'échauffourées entre ces militants et les forces de l'ordre
01:34:43 et de l'autre, on entend la Première Ministre dire
01:34:45 "Oui, ces lanceurs d'alerte sont à leur place".
01:34:48 Alors, aidez-nous à décrypter tout cela.
01:34:50 - Alors, je pense qu'il y a deux choses.
01:34:52 Il y a d'une part le fait qu'on doit tous aller plus vite et plus fort
01:34:56 dans ce qui est la transition écologique et que ça, on n'a pas le droit à l'erreur
01:34:59 parce que vraiment, le temps est compté.
01:35:01 Tous les rapports du GIEC, tous les scientifiques sont unanimes sur la question
01:35:06 et je pense que c'est ce qu'a dit Madame la Première Ministre.
01:35:09 Je viens de découvrir ses propos.
01:35:11 Ensuite, il y a ces images que nous venons de voir d'une grande violence
01:35:15 en termes de manifestations, de répression de ces manifestations,
01:35:18 d'incivilité et de ces sujets dont nous avons parlé finalement toute la soirée
01:35:23 qui sont, à mon sens en tout cas, inadmissibles.
01:35:25 Je pense que c'est deux choses séparées.
01:35:27 D'une part, vraiment, le fait de devoir effectivement tous aller de l'avant sur l'écologie.
01:35:31 Je pense que là, on peut tous être d'accord.
01:35:33 Ensuite, est-ce qu'il fallait se mettre par terre et provoquer ce type d'action ?
01:35:39 Moi, je peux vous dire, à titre personnel, je suis contre.
01:35:41 - En tout cas, Elisabeth Borne dit oui, ils étaient dans leur rôle d'alerter.
01:35:45 - Je ne comprends pas très bien parce que les militants écologistes sont dans leur rôle
01:35:49 pour alerter de cette façon-là sur l'écologie.
01:35:52 - C'est ça qui intervient finalement, c'est ce parallèle entre les images et la parole d'Elisabeth Borne.
01:35:55 - Les militants d'autres causes, à commencer par exemple pour la défense de l'identité nationale,
01:35:59 là, ils n'ont pas le droit de manifester.
01:36:01 - Non, mais là, c'est l'extrême droite.
01:36:03 - Ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est que je ne comprends pas, si vous voulez,
01:36:05 qu'on a quand même un système qui nous explique depuis un certain nombre d'années
01:36:09 que la France, c'est une puissance moyenne, voire une petite puissance
01:36:13 et qu'on ne pèse plus rien au point qu'il faut justement rentrer dans des grandes fédérations,
01:36:17 confédérations comme l'Union européenne, etc.
01:36:20 au sein desquelles on pourrait espérer peser quelque chose.
01:36:23 Mais grand Dieu, si c'était le cas à ce moment-là, que pèse la France,
01:36:27 surtout quand on pense que la France est un pays particulièrement vertueux sur l'écologie,
01:36:31 que pèse l'action française dans, si vous voulez, le climat et la sauvegarde de la planète
01:36:37 alors même que vous avez des mastodontes comme la Chine ou comme l'Inde
01:36:40 qui sont eux les principaux pollueurs et qui n'ont pas ce type de considération.
01:36:43 J'ajoute que vous nous expliquez qu'effectivement le temps, avant que la planète flanche,
01:36:48 vous êtes dans le discours eschatologique, le temps est compté, il faut agir vite, etc.
01:36:52 Le temps est encore plus compté pour la France, Madame, et pour la disparition de la France.
01:36:56 Donc au lieu de se mobiliser sur des causes un peu fantasmagoriques, dans une espèce d'hystérie...
01:37:00 Comme l'écologie ?
01:37:01 Oui !
01:37:02 Pour vous, l'écologie, c'est une cause fantasmagorique ?
01:37:04 De la manière dont elle est défendue, non seulement...
01:37:06 Non mais c'est vraiment ce que vous êtes en train de dire, que l'écologie est une cause fantasmagorique.
01:37:10 L'écologie pour la France, qui est un pays vertueux, effectivement,
01:37:13 ne doit pas être une priorité autant que la défense...
01:37:16 Alors moi, je suis en totale défaite.
01:37:18 Mais vous avez le droit !
01:37:19 Mais moi, je crois que ce qui mérite d'être défendu aujourd'hui,
01:37:22 et ce qui risque de disparaître à très brève échéance,
01:37:25 bien plus brève échéance que la disparition de la planète,
01:37:28 dont on dit qu'elle disparatera, mais dans des centaines d'années,
01:37:31 là c'est à une terme d'année dont on parle,
01:37:32 la disparition de la France et de l'identité française telle que nous l'avons connue...
01:37:35 Il y a quand même un sujet sur l'écologie, Jean-Monsieur.
01:37:38 Il y a quand même un sujet sur l'écologie.
01:37:40 Pardon, il y a un sujet sur la démocratie.
01:37:43 Le comportement de ce groupe de jeunes gens,
01:37:46 ils ont l'air assez jeunes,
01:37:49 veut dire, peu importe ce que les peuples votent,
01:37:52 puisqu'en l'occurrence, il y avait des candidats
01:37:55 qui proposaient un programme décroissant conforme à leurs voeux,
01:37:59 des candidats écolos notamment, mais pas seulement.
01:38:02 Dans le programme de Jean-Luc Mélenchon,
01:38:04 il y avait une orientation clairement décroissante,
01:38:07 puisqu'il est devenu décroissant.
01:38:10 Ils ont perdu, en tout cas leurs candidats n'ont pas gagné,
01:38:13 et néanmoins, ils considèrent qu'ils peuvent entraver les libertés des autres,
01:38:17 s'en prendre aux autres, parce qu'ils ont raison.
01:38:21 C'est un comportement fascistoïde
01:38:24 qu'une première ministre ne devrait jamais, jamais légitimer.
01:38:30 Je ne pense pas que ce soit effectivement cette interrogation,
01:38:32 après les propos de la première ministre,
01:38:34 qui légitime cette action des écologistes.
01:38:36 Je pense qu'Elisabeth Borne a dû voir les images,
01:38:38 comme nous les voyons ce soir.
01:38:40 Elle ne pouvait pas tenir ce type de propos.
01:38:43 On peut après essayer de scinder la mobilisation violente de ce matin,
01:38:48 et la nature même du combat de ces braves gens.
01:38:52 Il est une réalité que la France est le meilleur élève de l'Union européenne,
01:38:57 voire même de l'autre côté, je crois,
01:38:59 en matière de quasi-neutralité de gaz à effet de serre.
01:39:03 - Deuxième mesure qu'on pourrait stopper, comme le disait Macron.
01:39:06 Il faut tous être fiers que Total soit une entreprise française.
01:39:09 Souvenez-vous, quand le président de Total, il y a quelques mois,
01:39:12 a annoncé les chiffres de l'année écoulée,
01:39:14 il s'est presque excusé le lendemain d'avoir fait gagner trop d'argent à son entreprise,
01:39:19 disant vraiment un procès stalinien tête baissée,
01:39:24 peut-être qu'on aurait pu gagner 10 milliards de moins.
01:39:26 C'est vrai. Souvenez-vous de cette séance de presse qui était invraisemblable,
01:39:31 imposée par la pression médiatique.
01:39:35 Il y a une inversion des valeurs.
01:39:37 On parle quasiment de tous les points que nous avons abordés ce soir,
01:39:40 illustrent à sa façon la fameuse décivilisation que nous abordions tout à l'heure.
01:39:44 - Et il nous reste, on arrive au terme de cette émission, un peu moins d'une minute.
01:39:48 J'ai une question à vous poser, Jonathan.
01:39:49 Est-ce que vous vous souvenez de ce que vous faisiez le 26 mai 1993 ?
01:39:53 Est-ce que cette date vous parle ? C'était il y a tout juste 30 ans.
01:39:56 - Le 26 mai, c'était peut-être des vacances scolaires.
01:40:02 - C'était après la défaite, la claque rententissante de la gauche au législatif.
01:40:08 - Alors c'était l'OM, Madame la députée a gagné.
01:40:11 - J'ai pas posé la question.
01:40:13 - Chacun ses références.
01:40:14 - C'était il y a tout juste 30 ans.
01:40:16 - Basile Boli.
01:40:17 - Voilà, Basile Boli et son équipe devenaient champions d'Europe.
01:40:20 Une date historique. N'oublie surtout pas les Marseillais.
01:40:23 Une fête qui est célébrée aujourd'hui.
01:40:26 Des célébrations qui se font pour la première fois sans le président de l'époque, Bernard Tapie.
01:40:31 Souviens décédant en 2021.
01:40:33 Les Marseillais restent donc à jamais les premiers et toujours les seuls à avoir gagné la Ligue des champions en France.
01:40:40 Bravo Marseille, 30 ans après.
01:40:42 - Et vous, vous faisiez quoi ?
01:40:43 - Je regardais, je me souviens très bien de ce but de Basile Boli.
01:40:46 Et il disait terminer les larmes, il avait pleuré l'année d'avant.
01:40:51 Merci, en tout cas, merci beaucoup Jonathan Cixous.
01:40:55 Merci Madame la députée, merci Julie Devintro.
01:40:58 Merci beaucoup Jean-Messia.
01:41:00 - Ça a été Léonor Carroix, ils n'ont pas été trop méchants ce soir avec vous ?
01:41:03 - Non, ce n'est pas intéressant.
01:41:05 Mais c'est vrai que les questions de fond sont difficiles à aborder lorsqu'on a des positions comme les vôtres.
01:41:12 - Mais on y arrivera. Un grand merci.
01:41:14 Le débat se poursuit sur CNews dans les prochains jours.
01:41:20 En attendant, nouveau point sur l'actualité.
01:41:22 Ce sera à minuit avec Simon Guillin.
01:41:24 Excellente soirée sur notre antenne.
01:41:25 Cette émission à voir sur notre site cnews.fr
01:41:28 ...

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