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  • 23/05/2023

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Transcription
00:00 L'info toujours avec l'invité du 6/9 de France Bleu Isère et on poursuit ce matin Théo, notre hommage au sauveteur.
00:06 Oui, nous avons choisi bien sûr à France Bleu Isère de mettre en valeur les CRS Alpes qui en alternance avec le PGHM,
00:12 une semaine sur deux, sont de permanence pour aller secourir en montagne tous ceux qui appellent à la rescousse.
00:18 Damien Astoul, bonjour.
00:19 Bonjour.
00:20 Merci d'être avec nous ce matin.
00:21 Vous êtes guide de haute montagne, moniteur de ski et donc chef d'opération de secours en montagne à la CRS Alpes.
00:27 Merci d'être avec nous ce matin.
00:29 Comment se passe cette saison ? On a eu des secours qui ont fait la une, je pense par exemple à cette skieuse de randonnée en Belden qui a été coincée deux jours.
00:38 Est-ce que c'est représentatif de cette saison ?
00:41 Alors non, pas forcément parce qu'on a eu une saison assez calme on va dire en ski de randonnée puisqu'on a eu très peu de neige,
00:49 comme tout le monde a pu le constater.
00:50 On a eu une grosse activité sur les pistes avec beaucoup d'accidents assez graves dû à la qualité de neige qui était pas la fin, la neige dure.
00:58 Et puis là ces derniers temps on est un peu contraints par la météo, l'activité est très variable.
01:02 On a peu de créneaux de beau temps donc pas tant d'activités que ça.
01:06 D'accord.
01:07 Mais globalement l'activité est aussi très météo sensible, l'activité des secours ?
01:11 Oui, complètement.
01:12 On est vraiment dépendants, les gens sortent et choisissent leurs activités en fonction de la météo en général.
01:18 Donc on a vraiment une grande différence d'activité en fonction de la météo.
01:22 Et comment vous exercez depuis 11 ans Damien Astoul ? Comment vous avez vu l'évolution de votre métier depuis 11 ans ?
01:29 On a l'impression que l'activité augmente globalement chaque année un petit peu, mis à part la période Covid on va dire.
01:37 Mais on a plus d'interventions et puis certains publics qui changent un petit peu.
01:44 Des fois on retrouve des gens en montagne qu'on ne voyait pas avant.
01:48 C'est-à-dire qu'ils ne sont pas forcément prêts ?
01:50 Pas forcément, sans dire que c'est une recrudescence et qu'il y a beaucoup de gens complètement inconscients.
01:54 Mais c'est vrai qu'on a quelques fois, et ça a été flagrant sur la période Covid, des gens qui se retrouvaient en montagne et on sentait qu'ils n'étaient pas du tout dans leur milieu.
02:03 Et pas équipés non plus ?
02:05 Pas équipés non plus.
02:06 On a eu quelques anecdotes notamment avec les gens qui suivent les GPS, tellement habitués à suivre Google Maps ou autre,
02:13 et qui se retrouvent, on a eu une fois un qui a fait la une, un peu qui s'est retrouvé dans la Via Ferrata.
02:17 Du Touvet, c'est ça ?
02:18 Du Touvet, exactement. On a plusieurs petites anecdotes comme ça, où maintenant les gens sont tellement habitués à suivre les smartphones et autres,
02:25 qu'ils ne se rendent même pas compte qu'ils sont en montagne. Il faut peut-être prendre une carte ou ouvrir les yeux.
02:30 D'où l'importance de la prévention aussi au quotidien. Est-ce que ça s'est devenu une activité primordiale pour vous, davantage qu'avant ?
02:38 Alors davantage, je ne pense pas qu'on en fasse plus qu'avant. Après on essaye de la faire.
02:42 Après c'est toujours, il faut cibler le public et autres. Nous on a plusieurs interventions au niveau des scolaires, des choses qui sont organisées.
02:51 Mais je ne sais pas si elle est mieux ou pas. Après on n'a pas tant de gens aussi imprudents, la caricature des gens qui prennent des risques et qui font n'importe quoi.
03:02 Il y a aussi des activités de montagne qui sont accidentelles. Et c'est tout.
03:08 Vous dites que l'activité augmente d'année en année. Est-ce que les moyens suivent également ?
03:14 Alors on n'a pas, enfin non. On n'est pas en déficit de moyens. En personnel on a quand même du mal à recruter. La réalité elle est là quand même.
03:24 On est moins nombreux qu'avant. Après on aime bien notre activité donc ça ne nous dérange pas forcément.
03:29 C'est un métier passion.
03:30 Exactement. On est content d'aller au travail et s'il y a de l'activité, on ne souhaite pas de malheur aux gens mais on est content de travailler.
03:37 Difficulté à recruter qui vient de quoi ?
03:40 Je ne sais pas si c'est les nouvelles générations ou quoi. Si c'est des métiers qui n'attirent plus ou qui font peur, je ne saurais pas dire.
03:48 Mais en tout cas ce qui est sûr c'est qu'on n'a pas tant de candidats que ça et que globalement nos effectifs baissent.
03:53 Alors qu'on ne peut pas baisser le niveau d'exigence de recrutement. Mais du coup l'effectif global a tendance à baisser.
04:00 Expliquez-nous un peu votre quotidien Damien Astoulle. Il y a les interventions évidemment qui font la une.
04:05 Mais derrière on imagine qu'il y a beaucoup de travail au quotidien pour garder la forme, pour s'entraîner aussi.
04:10 Oui alors bien sûr. Tout ce qui est entraînement on va dire que ça fait partie de notre vie quotidienne.
04:16 En général on est quand même passionné de sport, de sport de montagne. Donc on s'entraîne sans...
04:22 Enfin on pratique nos loisirs presque. Après il y a forcément des parties vraiment d'entraînement spécifiques au secours.
04:28 Sur les manœuvres collectives ou autres où on va s'entraîner en fonction des saisons.
04:33 À la avalanche, au secours en canyon ou autre. Où ça c'est organisé régulier.
04:38 Et puis après il y a toute la pratique personnelle des différents sports de montagne pour être capable d'évoluer dans tous les milieux.
04:43 L'escalade, l'alpinisme, garder un niveau physique général acceptable.
04:48 Ça représente combien d'heures de sport dans la semaine ?
04:52 Alors c'est dur à quantifier mais généralement tout ce qu'on fait quotidiennement, on fait un petit peu de sport.
04:58 Que ce soit suivant ce qu'on aime. Mais faire du vélo, courir, l'escalade, il n'y a pas...
05:05 Vous ne quantifiez pas ça ?
05:07 Non, on n'est pas dans une pratique de haut niveau où ça serait organisé.
05:13 C'est en fonction aussi des envies, de la météo.
05:18 Votre secours le plus marquant, Damien Astoul, depuis 11 ans ?
05:22 Je pense que c'est un secours que j'ai fait à la Tour Choisie dans le Massif des Écrins.
05:27 C'est côté Hautes-Alpes. Les collègues des Hautes-Alpes n'étaient pas disponibles.
05:31 On a eu une alerte qui était assez particulière.
05:34 C'était un alpiniste qui était à la Grande Ruine, qui a envoyé un SMS à sa femme,
05:38 parce que le téléphone ne passait pas très bien, et qui a marqué "cordée en péril à la Tour Choisie".
05:42 C'est une face rocheuse qui doit faire 300-400 mètres.
05:45 Donc on est parti avec quasiment aucune information.
05:48 Et arrivé sur place, on a trouvé une cordée d'alpinistes.
05:53 C'est une voie d'escalade plus, qui n'est pas hyper difficile.
05:58 Pour ceux qui grimpent un peu, dans le 4-5, où on met des protections, c'est vraiment de l'alpinisme.
06:03 On a retrouvé un alpiniste qui était pendu au bout de sa corde,
06:07 qui paraissait inconscient, la tête en bas.
06:10 Et quand on s'est approchés, on s'est aperçus que son baudrier avait glissé.
06:15 Et il tenait uniquement coincé au niveau de ses genoux, la tête en bas.
06:19 C'était assez surprenant, périlleux.
06:23 On a pensé qu'il était décédé au départ, parce qu'on a vu la hauteur de Chaute et autres.
06:29 Et en se rapprochant, il a bougé.
06:33 Donc on s'est dit qu'il y avait une petite pression temporelle,
06:35 de se dire qu'il ne fallait pas qu'il tombe complètement.
06:37 On a réussi à le récupérer.
06:40 - Un secours qui se termine bien. - Voilà.
06:42 - Merci beaucoup Damien Astoul d'avoir été avec nous ce matin.
06:45 Je rappelle que vous êtes chef d'opération de secours en montagne à la CRSAP.
06:49 Et vous êtes également guide de Haute-Montagne.
06:51 Merci beaucoup, belle journée. - Merci bien.

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