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00:08 Et c'est l'heure de retrouver les informés, comme tous les matins sur France Info, la radio, France Info, Canal 27, deux grands thèmes d'actualité et deux invités.
00:15 Bonjour Virginie Rivain, par contre vous êtes journaliste au site d'Information Politique Contexte.
00:20 Bonjour Adrien Beck, du service politique de France Info et bien sûr pas d'informé sans Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:26 Bonjour Céline.
00:27 Cette nouvelle journée de mobilisation au cœur de notre premier débat, ce sera évidemment lundi prochain, ce sera le 1er mai.
00:32 Et oui, à l'occasion du 1er mai, les syndicats, l'intersyndicale annoncent déjà une mobilisation historique, une façon de ponctuer en quelque sorte quatre mois de mouvements sociaux et de rejet de la réforme des retraites.
00:43 Mais ensuite, que se passera-t-il au lendemain et dans les jours qui suivent ?
00:46 On sait que Matignon lancera dès le milieu de la semaine prochaine, d'ailleurs, des invitations aux syndicats pour revenir discuter des autres dossiers sociaux
00:53 en particulier du pacte sur la vie au travail annoncé par Emmanuel Macron.
00:58 Peut-être que les syndicats n'auront pas tous la même attitude à ce moment-là.
01:02 Voici en tout cas ce qu'en disait, il y a quelques jours, le patron sur le départ dans quelques semaines de la CFDT, Laurent Berger.
01:09 Le 1er mai, c'est une date importante pour nous. On va faire pour la première fois depuis de longues années un 1er mai où toutes les organisations syndicales seront là.
01:15 Évidemment que la CFDT va aller proposer qu'on négocie l'organisation du travail.
01:21 Mais on peut faire plusieurs choses quand on est syndicaliste. On peut contester dans la rue, on l'a démontré, et on peut porter des propositions.
01:27 Moi, quand j'étais délégué du personnel dans ma boîte, je suis désolé. Les collègues, ce qu'ils me demandaient, c'est que j'apporte des propositions et je revienne avec des résultats.
01:35 Ce truc-là, on le fera jusqu'au bout.
01:37 Alors, quelle suite après la mobilisation annoncée du 1er mai ? Est-ce que l'intersyndicale peut avoir des positions différentes ?
01:42 On sait que du côté de la CGT, Sophie Binet ne répète pas d'apaisement sans retrait de la réforme des retraites.
01:49 De son côté, Laurent Berger laisse déjà entendre qu'à terme, et quel terme, quel délai, les discussions pourraient reprendre sur d'autres sujets.
01:56 Alors, justement, Virginie Riva, les syndicats espèrent une mobilisation historique, même si c'est le cas.
02:01 On imagine que ce soit une journée qui soit à la hauteur des attentes de l'intersyndicale. Qu'est-ce que ça peut changer, finalement ?
02:06 Effectivement, c'est toute la question. Est-ce que c'est un baroud d'honneur ? Et donc la fin d'une forme d'opposition à ce projet,
02:13 sans qu'il y ait forcément d'acceptation par ailleurs, parce que ça peut marquer la fin de la mobilisation,
02:18 mais on sait que les Français n'acceptent toujours pas la réforme.
02:21 Est-ce que, effectivement, c'est un regain de mobilisation ? Pour l'instant, ce n'est pas vraiment ce qu'on imagine.
02:26 Il y a la date du 1er mai, il y a également celle du 3 mai, puisque le Conseil constitutionnel va examiner la recevabilité du RIB, du second RIB déposé.
02:34 Donc là aussi, il y a encore un petit suspense sur l'issue de cette séquence, en fait.
02:39 Et le 1er mai, c'était la date butoir que s'étaient données, effectivement, les syndicats, en refusant d'aller à l'Élysée et de dialoguer avec l'exécutif,
02:48 en disant "on attend le 1er mai, on attend de voir la mobilisation, et ensuite on passe à autre chose".
02:52 Effectivement, comme le disait Renaud, la CGT ne veut pas passer à autre chose, mais on sent bien que les autres forces syndicales le veulent.
03:00 Et d'ailleurs, elles l'ont plus ou moins dit, oui.
03:02 Donc ça veut dire que c'est la fin du mouvement unitaire, peut-être, ce 1er mai, Adrien Bac ?
03:06 Alors, à l'évidence, parce que, comme Renaud le disait, vous avez effectivement la CGT et les syndicats les plus contestataires
03:13 qui vont rester sur des positions de retrait de la réforme, et pour aussi répondre à la question que vous posiez à Virginie,
03:20 évidemment que sur le fond de la réforme et sur la réforme des retraites en elle-même, cette mobilisation du 1er mai ne changera rien.
03:27 En revanche, les syndicats réformistes, CFDT, CFTC notamment, peuvent utiliser cette journée de mobilisation
03:36 comme une forme de levier pour derrière retourner négocier, fort du nombre important de manifestants qu'il y aura eu,
03:43 et fort aussi, quand même, du rejet qui demeure de la réforme des retraites, qui, de toute façon, ne sera pas retirée à l'issue de cette journée.
03:51 D'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est que, pour briser ce front intersyndical, on sait que la Première ministre a dit hier,
03:57 devant les journalistes d'Information sociale, l'AGIS, qu'elle les recevait en bilatéral.
04:02 Donc, dans un premier temps, l'idée, et c'est sans doute pas anodin, je pense...
04:07 C'est d'en pousser un coin, là, peut-être.
04:09 Exactement. Et puis, c'est de recueillir les doléances de chacun sur les thématiques qui ont été posées sur la table pour bâtir l'agenda social,
04:16 notamment, parce qu'il y a plusieurs sujets à discuter, mais il y a, sur le long terme, bâtir l'agenda social jusqu'au 14 juillet,
04:22 mais il y a aussi... Le problème, c'est qu'il y a le court terme.
04:25 Il y a aussi traiter des sujets très clivants, qui va y avoir dans le projet de loi travail,
04:29 qui va arriver dès le mois de juin, a dit la Première ministre, au Parlement.
04:32 Et là, c'est pas si simple. Il y a France Travail, et il y a surtout la délicate question du RSA.
04:38 Donc, avant même d'apaiser, il faut recueillir les doléances de chacun sur, à la fois, le projet de loi travail,
04:44 à la fois, l'agenda social, et puis aussi, la question du partage de la valeur.
04:49 Puisque ce sont un peu les trois sujets sur la table de l'exécutif dans son dialogue.
04:54 La mobilisation du 1er mai, historique ou pas, et quelle suite donner à ce mouvement ?
04:59 Quelle réponse de l'exécutif ? On poursuit cette discussion avec les informés dans un instant, 9h11.
05:04 Tout de suite, c'est le Fil Info avec Sophie Echelle.
05:06 Plusieurs villes d'Ukraine bombardées par l'armée russe. La nuit dernière, au moins cinq personnes sont mortes.
05:12 Kiev dit avoir abattu plus de 20 missiles russes. Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky,
05:17 ces frappes rapprochent Moscou de l'échec et de la punition.
05:21 La guerre en Ukraine, ce sera l'un des sujets de discussion entre le pape François et le Premier ministre hongrois, Victor Orban.
05:26 Le souverain pontife s'envole aujourd'hui vers Budapest pour une visite de trois jours.
05:31 Sur France Info, Gabriel Attal s'engage à mieux cibler les baisses d'impôts sur les classes moyennes.
05:36 Le ministre chargé des Comptes publics assure que plusieurs actions sont envisageables.
05:40 Ces baisses pourraient selon lui concerner l'impôt sur les revenus ou les successions.
05:44 Et puis la sud-africaine Kirsten Neuschafer entre dans l'histoire de la voile et devient la première femme à remporter un tour du monde en solitaire.
05:52 Après quasiment huit mois en mer, elle est arrivée hier au sable de l'Aune en tête de la Golden Globe Race.
05:57 C'est l'une des courses les plus difficiles.
06:00 France Info
06:03 Les informés. Renaud Dely. Céline Asselot.
06:11 Les syndicats promettent donc une mobilisation historique mais Elisabeth Borne, elle prépare déjà l'après.
06:15 Elle a même envoyé quasiment ses cartons d'invitations au syndicat pour relancer le dialogue social.
06:20 Est-ce que ça veut dire Renaud Dely qu'on va avoir du mal à pas tourner la page, même lorsqu'on est un opposant ferme à la réforme des retraites ?
06:27 Ce qui est sûr c'est que c'est une date clé justement pour voir les événements qui vont s'enclencher derrière.
06:32 Alors le gouvernement le sait, l'exécutif le sait, il va avoir un week-end assez difficile.
06:37 On sait qu'Emmanuel Macron devrait avoir un comité d'accueil assez houleux lors de la finale de la Coupe de France de football samedi soir.
06:44 Et puis lundi, effectivement, il y aura la mobilisation du 1er mai qui promet d'être quand même conséquente voire massive.
06:51 Derrière, du côté de l'exécutif, il y a l'espoir en quelque sorte que la patate chaude passe effectivement du côté de l'intersyndical
06:58 et que les stratégies ou les attitudes divergentes se manifestent.
07:02 Et notamment que les syndicats dit réformistes, à commencer par la CFDT et la CFTC, répondent favorablement.
07:08 Peut-être pas immédiatement, pas le 2 mai, notamment parce que le 3 mai, Virginie Riva le rappelait,
07:14 le conseil constitutionnel doit encore donner sa décision sur la deuxième demande de RIP, de référendum d'initiative partagée.
07:20 Mais qu'en tout cas, dans le courant du mois de mai, ceux des syndicats qui sont prêts à dialoguer y aillent.
07:26 Et l'importance pour ces syndicats-là, pour ces syndicats dit réformistes, en particulier la CFDT et la CFTC,
07:32 c'est qu'on sent qu'ils misent aussi sur cette mobilisation de lundi pour peser sur le reste.
07:38 C'est-à-dire pas tant sur la réforme des retraites.
07:40 Effectivement, ils ne se font pas d'illusions sur un hypothétique retrait de ce texte qui a été promulgué il y a déjà 15 jours.
07:45 Mais en revanche, pour essayer de faire payer au gouvernement, en quelque sorte au prix fort, son obstination sur les retraites
07:51 et le contraindre à des contreparties, à des compensations beaucoup plus importantes sur les autres dossiers liés en particulier à la loi travail.
07:59 Donc, qu'il s'agisse de l'usure professionnelle, de la reconversion, de l'emploi des seniors et de bien d'autres,
08:04 avec aussi en filigrane la question du pouvoir d'achat qui va réapparaître au fil de ces discussions,
08:09 si ces discussions reprennent effectivement dans le courant du mois de mai.
08:11 Vous évoquiez, Renaud, samedi soir, le match, la finale de la Coupe du monde de football.
08:15 De France, de France.
08:17 Oui, de France, oui, bien sûr.
08:18 Ne revenez pas de l'Olympiade.
08:20 On va se relancer tout à fait dans le monde.
08:21 Merci, Aline.
08:22 Emmanuel Macron, en tout cas, qui n'exclut pas d'y aller, même si la CGT promet de sortir les cartons rouges, les siffler en ombre.
08:27 Est-ce que ça, ça joue pour l'exécutif Adrien Bec ? Est-ce que ce sont des images que l'Elysée veut éviter ?
08:32 Je pense aussi aux casserolins qui ont accompagné bien des déplacements des ministres, etc.
08:37 Est-ce que ça, ça peut relancer ou en tout cas maintenir l'opposition à la réforme des retraites ?
08:43 En tout cas, ce qu'on nous dit, c'est que ces mouvements qui continuent de subsister sont des mouvements, nous dit-on,
08:52 peut-être d'une frange un petit peu plus radicale qui continue à se mobiliser.
08:56 Il n'empêche que ça fait des images qui ne sont pas très belles.
08:59 Hier, vous aviez en parallèle les images d'Emmanuel Macron sur le marché de Dôle,
09:03 pour le coup, qui était plutôt bien accueilli, même s'il y a eu des échanges un petit peu musclés.
09:09 Et puis, en parallèle, ces images de manifestants au pied du Château de Joux,
09:13 à quelques dizaines de kilomètres de là, qui continuaient de manifester, qui d'ailleurs bloquaient les routes.
09:19 J'étais sur place et je peux vous dire que c'était très difficile de circuler.
09:23 Il y avait des policiers, des gendarmes absolument partout, des dizaines et des dizaines de camions de gendarmes.
09:27 Donc effectivement, c'est quand même... Même si, effectivement, d'un point de vue social,
09:32 les choses commencent peut-être à s'apaiser, il y a toujours effectivement ça qui demeure,
09:36 mais qui est aussi en écho, malgré tout, à l'opposition des Français sur cette réforme.
09:41 Et peut-être qu'effectivement, en avançant sur l'agenda social, en renoint avec les syndicats,
09:47 peut-être que ça peut, malgré tout, faire redescendre un petit peu cette pression aussi
09:51 au niveau de la... on va dire, des déplacements des ministres ou des déplacements du président.
09:56 L'Elysée confirme d'ailleurs ce matin qu'Emmanuel Macron se rendra bien à la finale de la Coupe de France de football.
10:01 Demain soir, l'idée c'est de dire "les syndicats reculent pas, mais le président de la République non plus".
10:06 Oui, ça c'est effectivement, c'est deux narratifs, entre guillemets, c'est l'expression chère au macronisme,
10:11 mais c'est deux images. C'est de ne pas avoir un président bonkérisé, dans des déplacements ultra sécurisés,
10:17 face à une première ministre qui aura la main tordue aussi dans sa table ronde avec les syndicats.
10:23 Je pense qu'il y a cette idée de ne pas rester à la remorque, effectivement, de l'avancée du dialogue social.
10:28 Donc ça veut dire image contre image ?
10:30 Oui, parce qu'il y a aussi du côté du gouvernement, enfin du côté éluctif, l'idée que ces images-là peuvent, paradoxalement,
10:37 mais conforter son noyau électoral, c'est-à-dire que ceux qui soutiennent encore le gouvernement
10:42 peuvent considérer qu'Emmanuel Macron est finalement courageux d'aller au contact, de ne pas reculer, etc.
10:48 Donc il y a l'espoir du côté du gouvernement que ça participe de ça. Non seulement demain il ira au match,
10:53 mais vous pouvez être certain, comme vous le savez traditionnellement, les entraîneurs accompagnent le chef de l'État
10:58 qui se fait présenter, chacun des joueurs de chacune des deux équipes, il leur sert la main, etc.
11:03 Je pense qu'il va y aller.
11:04 Vous voyez descendre sur la pelouse.
11:05 Il va descendre sur la pelouse et à mon avis il va y rester un certain temps, un certain moment,
11:08 même sous un concert de sifflet qui promet d'être assez intense.
11:13 Parce que son premier bain de foule, on va dire, de retour sur le terrain à Celesta la semaine dernière,
11:18 c'était une assez grande violence verbale, vous entendiez des Macron démission
11:23 alors que vous aviez le président qui était là en train de dire bonjour, et il est resté.
11:27 Alors il ne s'est pas éternisé non plus à aller serrer chaque main, mais il est quand même resté,
11:33 alors même que dès son arrivée l'ambiance était vraiment très houleuse.
11:37 Donc effectivement il y a ce souci d'image, et peut-être aussi de parier sur le fait
11:42 qu'à un moment donné les Français se diront bon, le président se fait huer,
11:47 mais ça reste quand même le président, donc même si on n'est pas d'accord avec lui,
11:50 on doit quand même un petit peu le respecter.
11:51 C'est ce qu'on a pu entendre hier dans le Doubs chez certaines personnes
11:55 avec qui j'ai pu échanger, qui disaient bon, on n'est pas d'accord,
11:57 mais à un moment donné il faut aussi quand même que les choses se calment.
12:00 On peut imaginer aussi que c'est contradictoire, c'est-à-dire un président qui dit
12:03 moi je suis là pour entendre les colères, il n'y a pas de problème, je vais au contact,
12:06 et puis en même temps les arrêtés préfectoraux qui sont pris pour éviter des rassemblements,
12:09 des casserolades, pour éviter quand même que cette colère soit trop audible.
12:14 Est-ce qu'on peut y voir une forme de contradiction, Virginie Richard?
12:16 Je ne crois pas, il ne peut pas y avoir de dialogue direct avec le peuple.
12:20 Je pense que la médiation des services de police, de préfecture, sont quasiment une nécessité.
12:28 Ils sont peut-être un peu renforcés dans la période, on l'a vu, dans les Ros,
12:31 notamment les dispositifs sonores, portatifs, ils sont certes renforcés,
12:36 mais je crois que le mythe de la rencontre directe entre le président et son peuple,
12:41 aujourd'hui est un peu éculé.
12:43 Un dernier mot sur peut-être ce sujet, la mobilisation du 1er mai à la réforme des retraites, Renaud,
12:48 avec la bataille parlementaire, où est-ce que ça en est?
12:51 Est-ce qu'elle peut être relancée aussi?
12:52 Elle peut être relancée en particulier par cette proposition de loi qui va être déposée
12:57 en tout cas par le groupe Lyot, ce groupe on va dire centriste,
13:01 qui est aussi composé de pas mal d'élus d'outre-mer,
13:04 qui s'est rendu célèbre, si je dis au grand public,
13:07 depuis qu'il a porté la fameuse motion de censure qui n'a pas été approuvée à 9 voix près.
13:13 Le groupe Lyot, on le sait, va défendre, ce sera le 8 juin, dans l'hémicycle,
13:17 une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites,
13:20 à abroger le report de l'âge légal de 62 à 64 ans.
13:24 Alors, en toute logique, on devrait arriver à peu près au même résultat,
13:28 c'est-à-dire qu'il semble difficile que ce texte soit adopté ce jour-là, le 8 juin.
13:33 Parce que, sur le papier, en tout cas, il n'y a pas de majorité pour le faire,
13:37 mais il est sûr aussi que la bataille parlementaire va continuer,
13:41 en tout cas, de cette façon-là, vous avez raison Céline.
13:43 Puis il y a une bataille aussi politique, puisqu'on sait que du côté de la NUPES,
13:47 Jean-Luc Mélenchon a annoncé d'ailleurs une réunion dans la semaine,
13:50 au plus haut niveau, pour voir justement comment approfondir cette unité de la gauche.
13:54 – Juste d'un mot sur cette proposition de loi pour abroger la réforme des retraites,
13:58 il faudra aussi regarder très attentivement l'attitude de LR,
14:01 parce que ce serait quand même, diront certains,
14:03 et c'est ce que disent déjà certains membres de la majorité,
14:06 assez contre-nature qu'un parti de gouvernement,
14:09 qui a déjà contribué quand même très largement à ce moment difficile
14:13 sur la réforme des retraites, abroge, enfin participe d'abroger,
14:17 une loi qui vient d'être adoptée, qui vient d'être validée
14:20 par le Conseil constitutionnel et qui vient d'être promulguée,
14:22 ce serait effectivement un peu étonnant.
14:24 – Un dernier mot sur ce sujet.
14:25 – Et puis surtout, il y a un problème de contre-temps,
14:27 le 8 juin, on sera déjà en pleine session parlementaire,
14:30 avec les textes de loi qui seront arrivés,
14:31 loi de programmation militaire, sans doute projet de loi de travail,
14:34 les parlementaires seront en plein travail,
14:36 et il y a un petit décalage dans le temps qui ne va pas aider forcément le débat politique.
14:40 – On comprend en tout cas que les braises ne sont pas totalement éteintes.
14:42 – Non.
14:42 – 9h20, restez avec nous, tout de suite le fil info,
14:44 ce qu'il faut retenir de l'actualité de ce vendredi matin.
14:47 Sophie Echene.
14:48 – Les internes en médecine appelés à se mettre en grève,
14:51 à partir d'aujourd'hui, pour leurs salaires et leurs conditions de travail,
14:54 ils se disent surmenés et sous-payés, et dénoncent des horaires à rallonge.
14:58 58 heures de travail par semaine, au-delà de la limite légale des 48 heures.
15:02 Bruno Le Maire salue ce matin la solidité de l'économie française,
15:05 sur les trois premiers mois de l'année, le PIB gagne 0,2%,
15:09 selon l'INSEE, une hausse modérée par rapport au trimestre précédent.
15:12 L'inflation en revanche rebondit sur un an au mois d'avril à près de 6%.
15:16 Elles avaient dû quitter leur logement par précaution,
15:19 après l'effondrement de deux immeubles en rue de Thivoli à Marseille.
15:22 C'était il y a presque trois semaines, 138 personnes vont regagner leur domicile aujourd'hui.
15:26 Les bâtiments ne présentent plus de problèmes de sécurité, selon la ville.
15:30 Les expertives se poursuivent dans les immeubles des autres habitants évacués.
15:34 Nous allons reconquérir la maison blanche.
15:37 Donald Trump a galvanisé ses troupes hier soir dans le New Hampshire,
15:40 lors de son premier meeting de campagne depuis son inculpation.
15:43 L'ancien président américain s'en est pris violemment à son potentiel rival Joe Biden.
15:47 Il s'engage à l'écraser.
15:50 France Info
15:51 Les informés.
15:56 Renaud Delis.
15:57 Céline Asselot.
15:58 Avec toujours à nos côtés Virginie Riva et Adrien Beck.
16:00 Cet appel à se mobiliser, à descendre dans la rue une nouvelle fois le 1er mai
16:03 intervient dans un contexte bien particulier Renaud.
16:06 Celui de l'inflation puisque ça continue à grimper pour les prises alimentaires
16:10 et ça ne devrait pas s'améliorer tout de suite.
16:12 L'inflation effectivement en général et plus particulièrement, vous avez raison,
16:15 sur les produits alimentaires, c'est là que ça devient un problème.
16:18 Sur les produits alimentaires, c'est là qu'elle est la plus forte en ce moment.
16:20 Pourtant, sur les marchés mondiaux, le cours des matières premières
16:23 et les cours des matières premières sont en repli depuis déjà plusieurs mois.
16:27 Mais a priori, il n'y aura pas de répercussions sur la baisse des prix
16:30 des produits alimentaires avant le mois de septembre.
16:33 D'ailleurs, Emmanuel Macron l'avait dit dans l'entretien qu'il a accordé
16:35 aux Parisiens aujourd'hui en France lundi dernier.
16:38 Il ne prévoyait pas d'accalmie sur ce front-là avant la fin de l'été.
16:43 En mars, d'ailleurs, la hausse sur un an des prix des produits alimentaires
16:47 s'élevait à près de 16%, 15,9%.
16:50 Et pourtant, Elisabeth Borne, elle, en détaillant sa feuille de route avant-hier
16:54 et en répondant à nos confrères de France 2 hier,
16:57 mettait la pression sur la grande distribution pour renégocier ces prix
17:02 de façon à ce que des baisses puissent être répercutées plus rapidement.
17:07 Maintenant, on attend des industriels qui puissent répercuter ces baisses
17:13 des matières premières dans les prix qu'ils proposent à la grande distribution.
17:18 Moi, je souhaite que ça se voit dès que possible, d'ici la fin du mois de juin,
17:22 qu'on puisse avoir des baisses concrètes, tangibles pour les Français.
17:26 Dès que possible d'Elisabeth Borne, d'ici la fin du mois de juin.
17:29 Est-ce que c'est un objectif un peu trop optimiste que d'imaginer que de nouvelles
17:32 négociations entre producteurs, entre industriels et grandes distributions
17:35 aboutissent à des baisses de prix sur les produits alimentaires d'ici la fin du mois de juin ?
17:40 En tout cas, on entend Elisabeth Borne qui dit "je souhaite".
17:42 Est-ce que c'est la bonne méthode, Virginie Rivain ?
17:44 C'est vrai que sa déclaration ne donne pas un signal de grande fermeté
17:49 dans sa demande envers cette négociation entre industriels et grandes distributions.
17:53 On a le sentiment que le gouvernement n'a pas vraiment pris toute la mesure
17:57 de ce pic devant nous, qui pourrait quand même être au cours de l'été
18:01 entre 23 et 25 % d'augmentation d'inflation alimentaire.
18:05 Et on se dit que ce qui est proposé, ce qui est mis sur la table,
18:08 n'est pas forcément à la hauteur. Il y a d'un côté soit des mesures sectorielles,
18:11 on vient de le dire, c'est le trimestre anti-inflation.
18:14 On voit que sur certains produits, il y a une baisse de 5 %,
18:17 mais enfin 5 % face à l'inflation, ce n'est pas grand-chose.
18:19 Et il y a cette question des négociations.
18:21 Michel-Édouard Leclerc le dit lui-même, il dit avoir commencé les négociations
18:26 et espère aboutir à des baisses sur ses achats à l'automne.
18:29 Donc on est loin d'une solution pour parer aux problèmes de l'été.
18:33 Et après, il y a la question des réponses plus générales,
18:37 c'est-à-dire qu'est-ce qu'on fait pour le pouvoir d'achat ?
18:39 Et Emmanuel Macron le dit lui-même, il dit si on n'arrive pas,
18:42 si on a vraiment ce pic, la seule solution c'est d'augmenter les salaires.
18:46 Mais là-dessus, c'est pareil, ce sont beaucoup de vœux pieux
18:49 et on ne voit pas très bien comment les choses vont pouvoir s'améliorer rapidement
18:52 pour les Français.
18:53 Est-ce que c'est un problème de prise de conscience ?
18:54 Est-ce que c'est un problème de marge de manœuvre aussi ?
18:56 Vous avez tout à fait raison, face à ce gouvernement
18:58 dont on a parfois l'impression qu'il est un petit peu commentateur
19:01 de sa propre inaction finalement, qui explique, Emmanuel Macron,
19:04 qui dit "ça va être dur", bon très bien, ça va être dur.
19:06 Je pense que les Français qui ont des vraies difficultés
19:09 à remplir leur frigo, à faire leurs courses,
19:12 s'étonnent peut-être qu'on leur dise simplement que ça va être dur.
19:15 Mais la réalité c'est aussi que peut faire le gouvernement ?
19:17 Vous avez Bruno Le Maire qui a écrit des lettres, qui y met la pression.
19:22 Il laisse entendre, Bruno Le Maire, que les mêmes mesures
19:25 que celles qui s'appliquent aux énergéticiens,
19:27 donc cette taxe des super bénéfices,
19:31 pourrait s'appliquer aussi aux distributeurs.
19:35 Alors c'est une menace, évidemment.
19:37 Est-ce que ce sera mise à exécution ? Ce n'est pas forcément sûr.
19:41 En tout cas, il essaie de les inciter.
19:42 Mais les marges de manœuvre sont quand même extrêmement limitées.
19:45 Mais là où je rejoins totalement Virginie, c'est sûr,
19:47 à défaut parfois de faire quelque chose,
19:50 il faut au moins démontrer qu'on est peut-être préoccupé,
19:53 c'est aussi ça la politique, qu'on est peut-être préoccupé,
19:55 qu'on est au fait, etc.
19:57 Et là simplement dire "bah oui, écoutez, c'est difficile",
19:59 ça paraît parfois un petit peu difficile à entendre,
20:02 quand d'autres, et je pense évidemment à Marine Le Pen,
20:04 vont arriver avec leurs solutions,
20:06 qui vont être forcément beaucoup plus,
20:09 en apparence en tout cas, beaucoup plus simples,
20:11 beaucoup plus évidentes, beaucoup plus immédiates,
20:13 et pourront donner aux Français l'impression
20:16 de pouvoir régler ces difficultés dans les semaines qui arrivent.
20:19 Or c'est vrai que c'est un petit peu plus compliqué que ça.
20:21 En fait, le gouvernement peut-être propose des solutions un peu par le détour.
20:24 On avait Gabriel Attal, le ministre chargé des Comptes publics,
20:27 tout à l'heure sur ce plateau,
20:28 qui annonçait de nouvelles baisses d'impôts à destination,
20:30 tout particulièrement de la classe moyenne qui travaille, dit-il,
20:33 et pour qui, justement, la vie quotidienne est difficile.
20:36 Est-ce que ce n'est pas un moyen un peu détourné d'y répondre ?
20:38 Si, c'est justement l'outil, en tout cas, que le gouvernement met en avant,
20:41 parce que c'est le levier sur lequel il peut appuyer directement.
20:44 En ce qui concerne les prix, notamment les prises alimentaires,
20:48 le gouvernement écarte des solutions du type blocage des prix
20:52 ou baisse de la TVA, qui sont avancées par certains de ses opposants,
20:56 mais dont on connaît soit parfois l'inefficacité de ce type de mesures,
20:59 soit même les effets pervers que peuvent produire,
21:01 par exemple, le blocage des prix.
21:03 Pour ce qui est des salaires, il adopte un peu la même attitude,
21:06 le gouvernement, c'est-à-dire qu'il fait pression sur les entreprises,
21:08 il faut augmenter les salaires, il faut faire un effort, etc.
21:11 Mais il se refuse, en vertu aussi de sa philosophie politique,
21:14 de légiférer.
21:15 En revanche, l'outil qui lui reste, c'est effectivement l'outil fiscal.
21:17 Donc c'est pour ça qu'on comprend que pour essayer, en tout cas,
21:20 de décrire un horizon un peu moins sombre
21:23 à ce que Gabriel Attal appelle les classes moyennes,
21:26 qui sont extrêmement larges d'ailleurs,
21:28 quand on écoutait sa définition tout à l'heure,
21:30 c'est de dire qu'on va à nouveau baisser certains impôts
21:33 de façon à vous redonner du pouvoir d'achat.
21:35 Le problème, là aussi, c'est un problème d'urgence, de délai.
21:38 Parce qu'on voit très bien, à travers cet envol,
21:40 des prises alimentaires en particulier,
21:42 et ça évidemment ce sont des produits de première nécessité
21:44 dont les Français ont besoin tous les jours dans leur vie quotidienne.
21:47 L'urgence, elle est là, elle est immédiate.
21:49 Et d'ailleurs, on entend au gré des déplacements du chef de l'État
21:51 ou des ministres, ces derniers jours,
21:53 ils sont presque largement autant interpellés sur l'inflation.
21:56 Ça ne va pas alléger le ticket de caisse dès cet été en tout cas.
22:00 Exactement, on ne sait même pas si ça sera dans le budget 2024.
22:03 Pour l'instant, il faut trouver l'argent.
22:05 Et effectivement, je rejoins Renaud sur la question de la philosophie politique.
22:08 Ce qu'on a retenu de mercredi, Elisabeth Borne,
22:10 c'est le report du projet de loi immigration.
22:12 S'il y avait eu une grande mesure, soit symbolique, soit un peu waouh,
22:15 qui remettait en question les fondamentaux macronistes
22:17 sur la fiscalité des entreprises,
22:19 peut-être qu'effectivement, les Français auraient eu des signes d'espoir.
22:22 Occasion ratée, peut-être.
22:24 Peut-être. Vous n'êtes pas totalement d'accord.
22:26 On n'en serait pas.
22:27 On aura l'occasion sans doute d'en reparler.
22:29 Merci à vous d'avoir été avec nous sur le plateau.
22:31 Virginie Riva, journaliste au site d'Informations politiques Context,
22:34 Adrien Beck et Renaud Delis de France Info.
22:36 Les informés reviennent ce soir à 20h.
22:39 ♪ ♪ ♪