Autour de Jean-François Achilli, les informés débattent de l'actualité de ce lundi 3 avril.
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00:08 20h21, France Info, les informés, Jean-François Aquiline.
00:14 Bonsoir, Marseille hors de contrôle, 3 nouveaux morts, des blessés, des questions sur la sécurité publique à la une des informés.
00:22 Bientôt une loi sur la fin de vie, allons-nous vers une aide active à mourir, nous l'évoquons dans ces informés également.
00:30 Les retraites et les consultations qui débutent à Matignon, ainsi que les remous au sein de la gauche après la défaite des Insoumis en Arriez, je vous le verrai.
00:40 Les informés avec Elisabeth Pinault, journaliste correspondante à l'Elysée et Matignon pour Reuters.
00:46 Isabelle de Gollemain, rédactrice en chef du journal La Croix. Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction de Libération.
00:53 Et Stéphane Zumsteig, directeur du département Opinion et Politique d'Ipsos.
00:59 Bonsoir à tous les 4, merci d'être là, nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:03 La situation à Marseille devient-elle incontrôlable ? 3 morts, 13 blessés dont 2 gravement.
01:11 Le bilan de la triple fusillade survenue la nuit dernière est particulièrement lourd.
01:16 Bonsoir à vous Olivier Martoc.
01:18 Bonsoir Jean-François.
01:20 Grand reporter pour France Info à Marseille, Olivier, la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurence,
01:26 a insisté lors de sa conférence de presse sur un rajeunissement des victimes.
01:31 Oui, pour cause, dans la seconde fusillade, celle qui a eu lieu vers 1h du matin en plein centre-ville, dans une rue tranquille du quartier de la Joliette,
01:39 les cibles étaient des adolescents de 16 ans, il a été tué, 15 ans gravement blessé par balle, 14 ans, lui a réussi à prendre la fuite et serait fortement commotionné.
01:49 Les deux aînés étaient connus des services de police pour de petits trafics, pas le plus jeune.
01:54 On saura vraisemblablement assez rapidement le pourquoi de cette affaire, puisque le commando de tueurs présumé a été arrêté.
02:01 Il s'agit de 4 hommes, selon la procureure de la République, qui n'a pas indiqué leur âge.
02:05 Olivier Martoc, vous êtes depuis très longtemps en poste à Marseille, vous connaissez bien la cité fosséenne, 14 morts et 43 blessés dans des règlements de compte depuis le début de l'année.
02:15 La situation est-elle hors de contrôle ? Est-ce que c'est excessif de parler ainsi ce soir, malgré d'ailleurs les envois de renforts de police, Olivier ?
02:25 Oui, alors quand vous prenez les chiffres, c'est vrai qu'il y a une très nette accélération.
02:28 2021, 30 affaires, 25 morts, 21 blessés. 2022, 46 règlements de compte, 32 morts, 33 blessés.
02:36 2023, en 3 mois seulement, 32 règlements de compte, 14 morts et 43 blessés.
02:43 Oui, le décompte, si on le lit comme ça, macabre, s'accélère.
02:47 Mais sur l'autre versant, côté police, même accélération, 39 points de deal démantelés, 500 informations judiciaires en cours, avec 450 personnes actuellement en détention provisoire.
02:59 Là aussi, Jean-François, les chiffres sont assez considérables.
03:02 Que dit la population marseillaise ? Est-elle effrayée ou fataliste ?
03:07 Eh bien, il y a eu une manifestation au début d'après-midi à la cité du Castella. Peu de participants car les habitants ont peur des représailles.
03:15 Ils demandent de prendre le mal à la racine, c'est-à-dire d'empêcher les dealers de recruter à la sortie des écoles les gamins qui sont en échec scolaire.
03:23 Bref, de faire de la prévention et pas que de la répression avec des opérations coup de poing pour démanteler des lieux de deal qui se reforment un peu plus loin.
03:31 Ces lieux qui engendrent des guerres meurtrières pour le contrôle de ces nouveaux territoires.
03:36 Merci à vous, merci Olivier Martoc, notre grand reporter pour France Info à Marseille pour toutes ces précisions.
03:43 Ce soir, Elisabeth Pinault, il y a des renvois de renforts de police additionnels accrus au fil des mois, des années.
03:52 Et pourtant, le nombre de victimes, nous rappelait Olivier Martoc, est très important à Marseille.
03:57 Oui, c'est sûr que c'est dramatique. Ça rappelle le film Bac Nord, mais là, ce n'est pas un film.
04:01 C'est la réalité. Et en effet, l'unité de renfort de CRS qu'avait envoyé Gérald Darmanin, je crois que c'est en février, n'a pas suffi visiblement.
04:10 C'est vraiment des chiffres à même d'inquiéter les Français qui sont toujours, je crois, enfin, je parle sous le contrôle des instituts de sondage,
04:18 mais qui sont toujours très inquiétés, très inquiets du volet sécuritaire.
04:23 Ça revient à chaque élection et ça revient régulièrement. C'est un sujet de préoccupation majeure.
04:26 Isabelle de Colmain, ce qui me surprend de plus en plus, ça a été dit et redit, mais c'est un phénomène assez récent.
04:33 C'est le rajeunissement des victimes.
04:35 Le rajeunissement et la violence, je crois que ça va aussi avec une augmentation du trafic.
04:41 Tout ce qui est stupéfiant. Et je pense que Marseille n'est pas isolée.
04:45 C'est à dire qu'on voit ce phénomène dans l'ensemble des grandes villes européennes.
04:49 Récemment, il y a eu beaucoup d'affaires sur Anvers, par exemple, qui a donné lieu aussi à beaucoup de violence,
04:55 à des morts de gens et aussi à des morts d'ailleurs de gens qui étaient par là et qui n'étaient pas concernés normalement par le trafic.
05:00 Donc, c'est vrai qu'on se dit que ce que disait assez bien le reportage, il ne faut pas qu'il y ait juste de la répression,
05:05 mais il faut qu'il y ait de la prévention et sans doute de la prévention au niveau européen pour arriver à bien repérer ces trafics
05:11 et ces trafiquants qui, à mon avis, sont d'une très grande puissance.
05:15 Là-dessus, Paul Quignot, pour poursuivre ce qui est dit à l'instant, effectivement, les sommes engagées,
05:20 les sommes des dealers sont de plus en plus importantes avec des connexions directes avec le narco-trafic venu du monde entier.
05:28 Et ce rajeunissement qui reste surprenant tout de même.
05:31 Oui, c'est surprenant, même si ça fait quand même un moment que c'est le cas.
05:35 Ce qui est très frappant, c'est que là, comme d'habitude, après un drame pareil, on va effectivement parler répression,
05:41 envoi de force de police supplémentaire, etc. Ce qui est normal, puisqu'on est effectivement face à du crime organisé.
05:48 Donc, évidemment que ce volet de répression est important.
05:52 Mais comme ça a été dit, on marche que sur une jambe, en fait.
05:56 Et que le côté prévention dont on a parlé à l'instant est quasi inexistant.
06:01 Et j'ajouterais le débat public sur ce débat de prévention et un débat public sanitaire sur la politique à l'égard des stupéfiants.
06:11 Et ça, c'est un angle mort de ce débat.
06:13 On ne veut pas discuter légalisation des pénalisations.
06:19 Or, on voit que les stratégies qui sont uniquement basées sur la répression ne fonctionnent pas.
06:24 Il y a toujours de plus en plus de consommateurs. Il y a toujours de plus en plus de trafiquants.
06:29 Et donc, on marche sur une jambe. Donc, ça ne peut pas fonctionner.
06:33 Vous pensez que ce débat-là, s'il pouvait évoluer, pourrait apporter un début de solution concernant une certaine partie du trafic ?
06:41 C'est le cas dans d'autres pays qui ont pris ce débat à bras-le-corps. Je ne dis pas que c'est facile.
06:47 Mais en tout cas, c'est un débat. Il a été tranché aux États-Unis. Il y a certains États qui ont commencé à avancer dans cette voie-là.
06:57 Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que ce qu'on fait ne marche pas. Et on continue, année après année, drame après drame, à faire la même chose.
07:04 Stéphane Zumsteig, vous allez avoir la parole dans un court instant. Il est 20h10 sur France Info.
07:07 Tout d'abord, c'est l'heure du fil info avec vous, Sophie Echêne.
07:11 Quatre personnes interpellées à Marseille après la triple fusillade qui a fait au moins trois morts la nuit dernière, dont un adolescent de 16 ans.
07:18 Un autre mineur de 15 ans est toujours hospitalisé avec un pronostic vital très engagé.
07:23 Gérald Darmanin annonce l'envoi ce soir de renforts de police dans la ville.
07:28 Vladimir Poutine décore à titre posthume le blogueur militaire tué hier dans un attentat à la bombe.
07:33 C'était dans un café de Saint-Pétersbourg où une jeune femme de 26 ans a été arrêtée.
07:38 Moscou accuse l'Ukraine et des agents d'Alexei Navalny, opposants au pouvoir, d'avoir orchestré cet attentat.
07:45 Le maire de New York met en garde les possibles fauteurs de troubles avant l'arrivée de Donald Trump,
07:51 qui doit comparaître demain devant la justice pénale dans le cadre de l'affaire de paiement à une actrice de film pornographique.
07:57 L'ancien président américain s'exprimera dès son retour en Floride demain soir.
08:01 Le retrait de la réforme est la seule sortie de crise possible selon Sophie Binet.
08:06 La nouvelle numéro 1 de la CGT sera reçue avec les autres syndicats mercredi à Matignon
08:11 dans le cadre de la semaine de consultation lancée par Elisabeth Borne pour apaiser les tensions.
08:16 Et puis elle est le symbole de la fronde contre Corinne Diacre.
08:20 Wendy Renard garde son brassard de capitaine des Bleus.
08:23 Le nouvel entraîneur de l'équipe de France féminine de football, Hervé Renard,
08:26 a choisi de la maintenir en vue du Mondial cet été en Australie et en Nouvelle-Zélande.
08:31 Je rappelle le bilan, 3 morts, 13 blessés dont 2 gravement, 4 personnes interpellées.
08:45 Et ce soir sur Twitter, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
08:51 annonce l'envoi d'une unité spécialisée à Marseille contre les violences urbaines.
08:57 Dominique Lawrence, la procureure de la République de Marseille,
09:00 qui a tenu une conférence de presse dans l'après-midi,
09:02 a évoqué une période, a-t-elle dit, très compliquée pour la justice et pour les services de police.
09:07 Il est évident que ces faits sont en lien avec une double logique.
09:12 Première logique, le contrôle territorial est derrière, bien évidemment.
09:17 Une logique de vendetta, une logique de représailles vis-à-vis d'un certain nombre de personnes.
09:23 Ce n'est pas nouveau et on est véritablement dans une dynamique qui est particulièrement inquiétante
09:30 et dont nous pensons qu'elle va se poursuivre encore sur les mois à venir.
09:36 Il y a eu ce mot "vendetta" qui avait été prononcé notamment par la préfète des Bouches-du-Rhône ce matin.
09:42 Là-dessus, Stéphane Zumstek, l'opinion publique, comment est-elle vis-à-vis de ces affaires concernant ce crime organisé
09:48 et ces vendettas, ces vengeances qui font qu'il y a de plus en plus de morts dans des villes comme Marseille ?
09:53 Oui, de plus en plus de morts, de plus en plus de morts.
09:55 Vous l'avez dit, votre pota l'a dit, qui sont âgées maintenant de 16 ans.
09:58 Enfin, on tire sur des enfants, sur des adolescents de 14 ans.
10:01 Ça renforce ce sentiment finalement que la société se délide.
10:03 C'est comme ça que ressent l'opinion publique.
10:05 La violence maintenant est partout.
10:06 Elle peut être dans des débordements, dans des manifestations.
10:08 Elle peut être à Saint-Saëline d'un côté comme de l'autre, peu importe.
10:11 Mais maintenant, il y a des règlements de compte qui touchent des adolescents.
10:14 Tout ça en rajoute sur le côté anxiogène finalement et décliniste de la société.
10:18 Après, sur le thème de l'insécurité, on en parle moins, on en parlait moins.
10:22 On parle d'inflation, de pouvoir d'achat.
10:24 On parlait un peu avant, en 2019, surtout en 2020, de réchauffement climatique, d'environnement.
10:29 Mais l'insécurité, ça reste quelque chose, ça reste une priorité dont on parle moins dans l'esprit des Français.
10:33 Mais c'est toujours à bas bruit.
10:34 Et ce n'est pas forcément à l'échelle nationale.
10:36 On ne déplore pas une insécurité globale.
10:39 Mais en revanche, quand on interroge les gens, notamment dans les grandes agglomérations,
10:42 on l'a vu lors des dernières élections municipales, lors de cette dernière séquence électorale en 2020,
10:47 quand on réalisait des enquêtes, que ce soit à Paris ou dans d'autres grandes agglomérations,
10:50 le sentiment général qui était massif, c'est que les choses étaient de plus en plus dangereuses.
10:55 Se promener le soir dans sa ville était quelque chose de plus en plus compliqué,
10:58 de plus en plus difficile et donc de plus en plus anxiogène.
11:01 Ajoutez à cela le crime organisé et ses vends d'Etat.
11:04 Oui, les Français sont toujours très sensibles à ça.
11:06 Et le risque est grand pour un gouvernement, quel qu'il soit,
11:08 de donner l'impression qu'il ne tient pas la rue, d'une certaine façon,
11:12 et qu'il ne sait pas endiguer la hausse, la supposée hausse de l'insécurité.
11:17 Ça avait coûté très cher en son temps à la gauche.
11:19 Rappelez-vous Lionel Jospin contre Jacques Chirac.
11:21 Et Emmanuel Macron lui-même avait été fortement attaqué sur son bilan de premier quinquennat
11:27 sur la sécurité, notamment par la droite.
11:29 Il faudrait montrer ses muscles, Stéphane.
11:31 L'idée était de montrer ses muscles, quel que soit le résultat.
11:34 Oui, mais avec des Français qui sont sans illusions.
11:37 Rappelez-vous l'élection de Nicolas Sarkozy, c'est pour lutter contre l'insécurité.
11:40 Et c'est la personne, c'est le président qui a supprimé le plus de postes dans la police.
11:44 Donc y compris dans l'électoral plus conservateur
11:46 ou le plus favorable à une politique rigoriste en matière de sécurité,
11:50 il n'y a plus aucune illusion.
11:51 Les Français ont compris que quel que soit le gouvernement,
11:53 quel que soit la présidente de la République,
11:54 de toute façon les moyens ne sont pas à la hauteur
11:56 pour lutter contre un certain nombre de crimes organisés.
11:59 On a la réponse de l'opinion publique.
12:00 Tout à l'heure, Olivier Martoc, dans son direct depuis Marseille,
12:02 évoquait une forme d'omerta des habitants des quartiers concernés.
12:06 Je vous fais entendre un témoignage tout de même.
12:08 L'inquiétude au sein de la population et un sentiment d'abandon,
12:11 traduit par Zahia Meziane,
12:13 militante du collectif des familles contre les violences dans les cités.
12:16 Il faut que ça s'arrête, ça devient...
12:18 C'est de plus en plus violent, quoi.
12:20 Puis vous vous rendez compte, 14 ans, 13 ans, c'est des bébés.
12:24 C'est des bébés.
12:26 Il faut faire quelque chose pour pas qu'ils tombent dans l'engrenage des réseaux.
12:30 Il faut les aider, ces jeunes.
12:32 Je pense que ce sont des quartiers oubliés.
12:34 Il faut que l'État nous aide, c'est très important.
12:36 Oui, Paul Cugnot voulait réagir.
12:38 Je voulais ajouter qu'il y a une dimension politique à cette histoire.
12:43 Ça a été évoqué sur le...
12:45 Darmanin, évidemment, est censé incarner l'ordre dans ce gouvernement,
12:49 donc il y a un petit enjeu, mais il y a aussi un enjeu pour Emmanuel Macron.
12:51 Alors il n'est évidemment pas responsable de ce qui se passe,
12:53 mais il a politiquement énormément investi sur la ville.
12:57 Financièrement, mais aussi politiquement pour lui,
13:00 puisqu'il se présentait comme le président qui allait restaurer et remettre Marseille en ordre de marche.
13:06 Donc il y a un petit enjeu politique aussi.
13:09 Oui, allez-y, je vous en prie, Elisabeth Pinaud.
13:11 Il y a aussi aujourd'hui une attaque de la part du député La France Insoumise
13:15 de cette région de Marseille où a eu lieu ce drame,
13:19 qui a attaqué Gérald Darmanin et Elisabeth Borne, parlant de mépris.
13:23 Donc on revient à la politique nationale.
13:26 On revient à la politique. Très vite, vous évoquez ces moyens déployés par Gérald Darmanin.
13:30 Je précise, après ce tweet du ministre de l'Intérieur
13:33 qui annonce l'envoi d'unités spécialisées contre les violences urbaines,
13:36 il annonce également l'arrivée d'ici septembre de 11 officiers de police judiciaire, pardonnez-moi,
13:45 pour créer un groupe supplémentaire à la brigade criminelle.
13:48 Gérald Darmanin qui précise au passage que depuis deux ans, je le cite,
13:52 300 policiers supplémentaires, trois unités de CRS, soit 240 personnes ont été déployées à Marseille.
13:58 Il ajoute que depuis le début de l'année, 509 personnes ont été interpellées
14:02 dans les bouches du Rhône pour trafic de drogue.
14:04 Isabelle de Goldman, apparemment, il y a une montée en puissance des moyens policiers déployés
14:08 et le résultat n'est pas forcément au rendez-vous.
14:11 C'est un peu ça la difficulté en termes de politique, de lecture politique des événements.
14:15 Oui, et puis je crois que ce qui doit atteindre l'opinion, c'est ce sentiment qu'un gouvernement ne peut rien faire.
14:22 Les trafics sont tellement maintenant à un niveau international et donc en dehors de la seule France
14:28 que ça paraît compliqué pour la France de jouer toute seule contre ça.
14:31 Et puis il y a aussi par rapport à la dépénalisation de la drogue,
14:36 moi je veux bien, ce n'est pas toujours très probant dans les États qui mettent ça en place.
14:40 En tout cas, la question qu'il faut se poser, c'est pourquoi des gens ont recours à la drogue,
14:45 et notamment dans ces quartiers, mais aussi d'ailleurs dans des quartiers parfois très chics, etc.
14:49 Et pourquoi la consommation de drogue aujourd'hui augmente à ce point ?
14:53 Alors là-dessus, sur légalisation et dépénalisation, c'est vous qui en parliez, Paul Quignot.
14:58 Je ne sais pas s'il y a des études, Stéphane Zumsteig, à ce sujet-là,
15:00 si cela paraît au yeux du grand public une forme de début de solution.
15:04 Non, ce n'est pas considéré comme une forme de début de solution
15:07 parce que malgré tout, il y a toujours aujourd'hui une majorité de Français
15:10 qui considère qu'il ne faut pas légaliser, notamment les drogues douces,
15:15 parce que cela finalement, dans l'esprit des gens,
15:18 ce n'est pas forcément ce que peuvent dire certains spécialistes,
15:20 ne ferait que faire exploser la consommation.
15:21 Donc il y a toujours cette réticence.
15:23 Oui, pourquoi pas légaliser, mais pas si ça doit développer la consommation.
15:27 Et c'est pourtant malgré tout ce que pensent les Français.
15:29 Si c'est plus facile, si ce n'est pas illégal,
15:31 eh bien ce sera encore plus facile et il y aura encore de plus en plus d'abus.
15:33 Paul Quignot, Libération consacre un des dossiers réguliers sur cette question-là,
15:36 qui est une question sensible.
15:37 Oui, c'est une question sensible et qui n'est pas simple.
15:39 En tout cas, sur la question de la dépénalisation,
15:43 effectivement, je suis plutôt d'accord avec vous.
15:46 En revanche, la légalisation, pardon, la dépénalisation,
15:51 est-ce qu'il vaut mieux avoir une consommation qui est encadrée,
15:56 que les pouvoirs publics peuvent surveiller, organiser,
16:01 qu'une augmentation de toute façon du trafic à laquelle on fait face ?
16:04 Je pense que, en tout cas, je trouve que c'est un angle mort de la réflexion
16:10 et que ce que dit M. Darmanin n'est pas suffisant.
16:13 Il faut évidemment des moyens policiers supplémentaires.
16:16 Ça a été dit, c'est du crime organisé international.
16:19 Mais on ne résoudra pas le problème si on ne prend que cet angle-là.
16:24 Là-dessus, Elisabeth Pinot pour boucler ce dossier marseillais,
16:26 ce sort de ce que nous pouvons dire.
16:28 Gérald Darmanin, il joue un petit peu quand même sa réputation de ministre de l'Intérieur
16:31 sur des dossiers comme celui-ci ?
16:32 En ce moment, on peut dire qu'il a du travail, Gérald Darmanin.
16:35 Il n'y a pas un jour sans qu'il soit mis à contribution.
16:39 Oui, bien sûr, c'est évidemment un dossier majeur.
16:43 Dans une ville comme Marseille, cher à Emmanuel Macron.
16:46 Un sort de défi, finalement.
16:48 Oui, d'ailleurs, il a été critiqué par la France Insoumise.
16:51 Il répond ce soir par l'envoi de renforts.
16:53 Il fait son travail de ministre et je pense qu'il n'a pas dit son dernier mot sur ce sujet.
16:56 Allez, 20h20 sur France Info.
16:58 Nous allons évoquer dans un instant la fin de vie avec le discours,
17:02 la déclaration aujourd'hui du chef de l'État Emmanuel Macron.
17:04 Pour l'heure, c'est le Fil info, le retour avec vous, Sophie Echêne.
17:08 Des renforts de police attendus à Marseille ce soir
17:12 après une série de fusillades mortelles la nuit dernière dans plusieurs quartiers de la ville.
17:16 Trois hommes de 21, 23 et 16 ans sont morts.
17:19 Quatre personnes ont été interpellées.
17:21 Emmanuel Macron attend un projet de loi sur la fin de vie d'ici à la fin de l'été,
17:25 au lendemain des conclusions de la Convention citoyenne sur ce sujet.
17:29 Le chef de l'État dit vouloir un modèle français de la fin de vie.
17:33 Le procès d'un attentat vieux de 43 ans s'est ouvert ce matin à Paris.
17:37 Celui de la rue Copernic, quatre morts et des dizaines de blessés devant la synagogue.
17:41 La cour d'assises de Paris va juger le seul accusé dans cette affaire à Saint-Diab.
17:45 Il n'a pas souhaité se présenter à l'audience.
17:48 La Russie va renforcer ses capacités près de la Finlande, pays frontalier,
17:52 qui deviendra demain le 31e membre de l'OTAN,
17:55 une nouvelle situation perçue comme une menace par Moscou.
17:58 Stellantis va recruter 1200 salariés en France cette année
18:02 dans les métiers de production, de l'ingénierie et du commerce.
18:05 Selon le groupe automobile, la transition énergétique
18:08 et notamment le passage du moteur thermique à électrique imposent une évolution importante.
18:12 Et puis on connaît les quatre astronautes qui décolleront vers la Lune en 2024.
18:16 Trois Américains et un Canadien, avec pour la toute première fois
18:20 une femme et un Afro-Américain dans l'équipage.
18:23 Allons-nous clairement vers une aide active à mourir ?
18:35 Emmanuel Macron a donc annoncé ce lundi qu'il attendait du gouvernement
18:39 un projet de loi sur la fin de vie d'ici la fin de l'été.
18:44 Le chef de l'État qui a reçu les conclusions de la convention citoyenne
18:48 qui s'est prononcée pour une aide active à mourir,
18:50 mais sous condition le président Emmanuel Macron.
18:53 Un pays vous a attendu, désormais il vous entend.
18:56 Et c'est ce pas supplémentaire vers le consensus qui n'aurait pu avoir lieu sans vous,
19:01 qui fait la force de cette aventure démocratique
19:04 et qui sera désormais poursuivi par le gouvernement et les parlementaires
19:11 d'ici à la fin de l'été.
19:14 Isabelle de Goldman, il faut rappeler peut-être un peu le processus
19:18 de ce qui s'est passé durant des mois de consultations.
19:22 Des mois et puis tout ça, effectivement, après une demande répétée
19:27 d'un certain nombre de personnes pour que l'on revienne sur la fin de vie.
19:30 Il faut rappeler que la dernière loi date de 2016,
19:33 donc elle n'est pas si ancienne que ça.
19:35 La loi Clasen-Leoniti.
19:37 Et donc beaucoup de gens disent que cette loi n'est pas tout à fait bien appliquée.
19:42 Qu'est-ce qui n'est pas appliquée dans la loi précédente ?
19:45 En fait, le problème de la loi précédente, c'est qu'elle donne la possibilité
19:49 d'accélérer finalement la fin de vie quand vous êtes dans une situation proche du décès.
19:56 Mais elle ne donne pas la possibilité d'aider à mourir.
19:59 C'est une nuance sur laquelle on joue.
20:03 Et c'est vrai qu'il y a des cas aujourd'hui où c'est compliqué,
20:06 la maladie de Charcot, des maladies neurodégénératives, etc.
20:09 Quand on sait qu'il n'y a pas d'espoir, mais que vous avez encore beaucoup de temps.
20:13 Donc on ne peut pas administrer tout de suite quelque chose.
20:16 Ce sont ces cas-là qui ont été examinés par la Convention,
20:19 et qui ont été d'ailleurs très bien examinés.
20:21 Il faut voir que le travail de la Convention est remarquable.
20:23 Elle ne se prononce pas simplement pour qu'on ouvre une aide à mourir,
20:28 mais elle dresse vraiment un paysage très, très complet
20:32 et met pas mal de précautions à ça.
20:35 Elle parle surtout des soins palliatifs en disant que de toute façon,
20:38 la première chose à faire, c'est d'avoir une égalité de soins
20:41 de tous les Français sur le territoire qui aujourd'hui n'est pas encore faite.
20:44 Je poursuis avec vous parce que vous connaissez très bien ce dossier,
20:47 Isabelle de Goldman pour la Croix.
20:49 Qu'est-ce qui pose problème aujourd'hui en réalité ?
20:52 En réalité, il y a deux choses.
20:54 Il y a pour un certain nombre de personnes,
20:56 on ne peut pas régler quelques cas qui sont compliqués
21:00 parce que la loi Claes-Leonetti ne permet pas d'accélérer la mort
21:07 parce qu'on est trop loin finalement d'une issue fatale.
21:10 Et puis, il y a un autre sujet qui est la demande d'un certain nombre de gens
21:14 de pouvoir avoir un droit à l'euthanasie ou un droit au suicide assisté,
21:18 pas forcément quand leurs fonctions vitales sont entamées,
21:22 mais parce qu'ils sont trop vieux, parce qu'ils ne veulent plus vivre, etc.
21:25 Donc ça, c'est un cas très particulier qui, pour l'instant,
21:28 la Convention sur la fin de vie a surtout traité l'aspect
21:31 pour des gens qui sont très malades et qui sont quand même en fin de vie.
21:34 Elisabeth Pinault, le président de la République, veut établir,
21:37 je le cite, un nouveau modèle français de la fin de vie
21:41 et vraisemblablement, il laisse le soin au gouvernement.
21:44 Je ne sais pas si on peut dire le gouvernement,
21:46 produire un projet de loi, j'imagine, et les parlementaires de s'en emparer ?
21:50 En tout cas, il ne veut pas décider seul.
21:52 On voit bien que c'est un sujet tellement délicat, c'est la vie, c'est la mort.
21:55 Il ne peut pas décider seul ?
21:56 Il ne peut pas, il ne le souhaite pas.
21:58 Je me souviens, quand il avait lancé la Convention citoyenne,
22:00 c'était en septembre dernier, il l'avait annoncé devant la presse présidentielle.
22:03 Il en avait parlé, je pense qu'il avait déjà pas mal réfléchi au sujet.
22:07 Il avait parlé de situation inhumaine,
22:09 il voulait que la loi ne concerne que des personnes majeures, conscientes.
22:13 Et puis, il a laissé la main à la Convention citoyenne.
22:16 On se souvient qu'il y en avait une, sur le climat,
22:18 lors du précédent quinquennat, qui avait finalement dépouché.
22:21 C'est pas mal de déceptions.
22:22 Donc là, c'est un nouvel exercice sur un sujet qui est complètement différent
22:27 et particulièrement délicat.
22:29 Une loi d'ici la fin de l'été, c'est quand même assez rapide.
22:32 On voit que le président veut agir sur ce sujet assez vite.
22:37 Paul Quignot, Emmanuel Macron évoque la nécessité de garantir
22:42 l'expression de la volonté libre et éclairée.
22:45 Il parle de réitération du choix.
22:48 Il est assez précis sur quelques recommandations garde-fous.
22:53 Mais au fond, il laisse la main à d'autres pour essayer d'avancer sur le sujet.
22:59 Oui, il est prudent, mais pour le coup, j'ai pas tellement envie de le reprocher.
23:04 On reproche souvent à Emmanuel Macron d'être jupitérien,
23:07 de prendre des décisions tout seul, de ne pas écouter, etc.
23:10 Je trouve que sur un sujet comme ça, moi, ça me choque pas
23:13 que le président, alors que le débat est en cours,
23:17 ne dise pas ce qu'il pense.
23:19 Parce que s'il avait dit aujourd'hui, voilà, je pense que je veux ça et il faut faire ça,
23:26 ça aurait été trop rapide.
23:29 Et sur un sujet de cette importance, il y a besoin d'un débat parlementaire.
23:34 Donc, un, je trouve que pour la première fois,
23:37 le processus de cette convention citoyenne a été remarquable, sérieux.
23:43 Ça n'a pas été le cas dans les précédentes initiatives d'Emmanuel Macron,
23:47 après le grand débat, etc.
23:49 Il y avait trop d'arrière-pensée politique à ce moment-là.
23:52 Mais sur un sujet aussi, le sujet s'y prêtait à ce type de convention, et c'était très bien.
23:56 Donc, on est en train de progresser dans ces outils de démocratie participative.
24:01 Donc ça, c'est le premier point, et je trouve ça une bonne nouvelle.
24:04 Que Emmanuel Macron ne tranche pas, ça ne me choque pas non plus,
24:07 même si, évidemment, il a sans doute des arrière-pensées politiques.
24:12 Parce que le sujet est politiquement compliqué.
24:15 Emmanuel Macron a plutôt besoin de la droite en ce moment.
24:20 Sur un sujet comme celui-là, ce n'est pas des alliés évidents.
24:25 Donc, il y a sans doute, de son point de vue, une petite arrière-pensée politique.
24:29 Mais ce n'est pas grave.
24:31 – Stéphane Zoum, c'est-à-dire qu'il y a une attente forte des Français sur ces questions ?
24:35 – Oui, il y a une attente forte, d'ailleurs, vous le souveniez,
24:37 ne serait-ce qu'à cause de la forme qu'a prise cette convention.
24:40 Il s'agit d'une concertation citoyenne, c'est-à-dire exactement le genre de solution
24:43 que les Français plébiscitent pour améliorer le fonctionnement démocratique.
24:48 On ne va pas revenir sur le fossé grandissant entre le personnel politique et les Français,
24:52 le sentiment que la classe politique n'est pas représentative.
24:54 Mais le simple fait de parler de référendum, de votation locale
24:57 ou d'initiative de convention citoyenne de ce type-là,
24:59 de toute façon, suscite de très fortes attentes.
25:02 Sur ce sujet bien particulier, une très grande majorité des Français
25:05 qui se révèlent à la fois favorables à l'euthanasie,
25:07 favorables au suicide médicalement assisté, qui répondent dans les enquêtes
25:10 à dire "faire totalement confiance au corps médical
25:12 qui pourrait soutenir ce genre d'initiative, voire les pratiquer".
25:16 Et on ne note pas de vraie différence.
25:20 Il y a encore une vingtaine, une trentaine d'années, sur la question,
25:22 il y avait des vrais clivages gauche-droite, jaune-vieux,
25:24 clivage un peu traditionnel, que l'on pouvait retrouver sur ces questions dites sociétales.
25:27 Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
25:28 Il n'y a plus de différence selon l'âge, il n'y a plus de différence sur le profil politique,
25:31 et y compris selon la pratique religieuse.
25:33 Notamment les catholiques qui se disent pratiquants,
25:37 sont un peu moins que la moyenne nationale favorables à l'évolution de la société,
25:41 mais malgré tout sont toujours majoritairement favorables à cette évolution.
25:46 Et pour Emmanuel Macron, pour finir avec lui,
25:48 ça lui permet quand même de parler d'autre chose des retraites,
25:50 de montrer qu'il n'est pas dans une attitude verticale cette fois-ci,
25:54 vous le disiez à l'instant, et surtout que quelque part,
25:58 il est en tant que président de la République, il prend de la hauteur,
26:00 c'est ce qu'il essaie de faire, c'est ce qu'il essaie de faire apparaître en tout cas,
26:03 en essayant d'adapter une législation à une évolution des états d'esprit.
26:06 C'est bien ça l'enjeu aujourd'hui, les Français sont convaincus
26:09 qu'il faut passer à autre chose, qu'il faut avancer, la loi est en retard.
26:13 Nous n'allons pas prendre le temps d'évoquer ce sujet dans la deuxième partie des infos.
26:17 Encore un mot avant la pause, un faux Isabelle de Goldman,
26:20 je vous ai vu acquiescer quand il était question de politique, là derrière.
26:23 Oui, il y a évidemment l'envie d'Emmanuel Macron de passer à un autre chapitre,
26:27 de tourner la page des retraites et effectivement de retrouver quand même une majorité au Parlement.
26:33 Et là, il peut l'avoir, parce que c'est vrai qu'il y a quelques députés de droite
26:36 qui voteront pas sur le texte, mais il aura la majorité des macroniens,
26:39 aussi de la gauche et une partie de la droite.
26:41 Donc c'est un texte sur lequel il va pouvoir un peu se…
26:43 C'est un texte qui peut faire consensus.
26:45 Lui c'est ce qu'il dit consensus, alors il faut voir ce que ça veut dire consensus.
26:48 Il y a quand même un dissensus, parce qu'il y a des gens qui ne seront pas d'accord.
26:50 Et puis dans la société, il y a quand même… les médecins sont assez inquiets.
26:53 Il y en a un certain nombre qui ne se voit pas changer ce rôle de ceux qui sauvent
26:58 ou de ceux qui guérissent ou de ceux qui accompagnent à ceux qui peuvent donner la mort.
27:02 C'est quand même très compliqué pour eux aussi.
27:04 Donc tout dépend comment les choses vont être mises en œuvre.
27:06 Mais c'est vrai que pour Emmanuel Macron, c'est vraiment l'occasion de tourner la page.
27:10 Euthanasie ou suicide assisté ? Je vous poserai la question dans un instant.
27:13 Il est 20h30 sur France Info.
27:15 [Musique]
27:21 Et la Faust avec vous, bonsoir Edouard Marguier.
27:23 Bonsoir Jean-François, bonsoir à tous.
27:25 Des renforts policiers envoyés à Marseille suite à la triple fusillade qui a fait trois morts la nuit dernière.
27:31 Le ministre de l'Intérieur annonce l'envoi d'une unité spécialisée contre les violences urbaines.
27:36 Gérald Darmanin prévoit également l'arrivée d'ici septembre de 11 officiers de police judiciaire
27:41 pour renforcer la BRI, la brigade de recherche et d'intervention,
27:46 et créer un groupe supplémentaire à la brigade criminelle.
27:50 Quatre personnes sont en garde à vue suite à ces nouvelles fusillades,
27:54 précise la procureure de la République.
27:56 Elles ont été interpellées dans la journée.
27:58 Pour le patron des sénateurs centristes, la Première ministre a un problème de dialogue.
28:03 L'UDI demande à Elisabeth Borne d'être davantage à l'écoute des syndicats réformistes
28:09 et notamment de la CFDT sur les retraites.
28:11 Premier rendez-vous à Matignon pour la chef du gouvernement
28:14 qui débute des consultations pour tenter de sortir de cette crise des retraites.
28:19 Emmanuel Macron souhaite mettre en place un modèle français de la fin de vie.
28:23 Il a reçu les conclusions de la Convention citoyenne sur le sujet.
28:27 Le président annonce un projet de loi d'ici à la fin de l'été.
28:30 Gouvernement et parlementaires devront travailler sur la base de cette convention citoyenne
28:35 qui s'est prononcée pour une aide active à mourir.
28:38 Donald Trump répète qu'il est victime d'une chasse aux sorcières
28:42 au moment où les États-Unis sombrent en enfer.
28:44 Déclaration de l'ancien président américain au moment de son départ de Floride pour New York.
28:49 Il sera présenté demain à un juge new-yorkais pour être officiellement inculpé
28:54 dans l'affaire Stormy Daniels, le paiement de cette star du porno pour acheter son silence.
28:59 En Russie, Vladimir Poutine décora à titre posthume le blogueur militaire
29:04 tué dans un attentat à la bombe à Saint-Pétersbourg ce week-end.
29:08 Une affaire dans laquelle Moscou a accusé l'Ukraine et des agents de l'opposant Alexei Navalny.
29:14 La future loi de fin de vie, les retraites et les consultations à Matignon
29:28 et les remonts au sein de la gauche après la défaite des Insoumis
29:32 en arriège dans la deuxième partie des Informer de France Info
29:35 avec Elisabeth Pinault, journaliste correspondante à l'Elysée, Matignon pour Reuters.
29:39 Isabelle de Gollemain, rédactrice en chef du journal La Croix.
29:42 Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction Libération.
29:46 Stéphane Zumsteig, directeur du département Opinion et Politique.
29:49 Dipsos, le chef de l'État, disons-nous, a reçu les conclusions de la Convention citoyenne
29:56 qui s'est donc prononcée pour une aide active à mourir.
29:59 Emmanuel Macron sur la philosophie de la Convention citoyenne.
30:05 Après l'expérience de la Convention climat, nous pouvons être fiers d'avoir porté collectivement à maturité
30:10 un modèle français d'éthique de la discussion.
30:14 Une éthique de la discussion organisée par une institution de la République
30:19 et incarnée par des citoyens engagés.
30:22 C'est cela qui s'est cristallisé avec cette Convention.
30:26 Grâce à votre engagement, votre écoute, votre respect mutuel.
30:31 Et c'est un moment très important de notre vie démocratique.
30:35 Isabelle de Gollemain, pour comprendre ce qui va se produire dans les semaines, les mois qui viennent,
30:39 donc avec cette loi prévue avant la fin de l'été, c'est-à-dire septembre au maximum.
30:44 Oui, c'est rapide.
30:45 Oui, c'est rapide.
30:46 Qu'est-ce qui va se passer ? Les parlementaires vont s'appuyer sur la Convention citoyenne ?
30:50 Ils vont la consulter ? Ils vont s'emparer de ses conclusions ?
30:53 Je pense qu'ils vont s'appuyer sur la Convention et sur tous les cas.
30:56 Ils ont vu un certain nombre de cas, de cas types, dans lesquels les problèmes pouvaient se poser.
31:02 Une expertise.
31:03 Une expertise, surtout comme ils ont écouté pas mal de gens, les questions qu'ils se sont posées, etc.
31:08 Après, effectivement, il y a ce grand débat qui est-ce qu'on ira plus vers l'euthanasie ou vers le suicide assisté,
31:13 ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
31:14 Est-il possible d'expliquer la chose ?
31:18 L'euthanasie, finalement, c'est le modèle Pays-Bas ou Belge.
31:22 C'est-à-dire que ce sont les médecins qui donnent la mort.
31:26 Le suicide assisté, c'est le malade lui-même à qui on donne la possibilité.
31:30 C'est des cas qui sont, par exemple, aux États-Unis.
31:32 Il y a un certain nombre d'États qui ont mis ça en place.
31:35 Peut-être l'avantage sur le suicide assisté, c'est d'une part que ce n'est pas le médecin qui le fait,
31:38 et d'autre part que la personne, parfois renonce, assez souvent, renonce.
31:42 Elle est rassurée parce qu'elle a la possibilité de se donner la mort, mais elle renonce à le faire.
31:46 Les deux options peuvent-elles coexister ?
31:49 Écoutez, ça sera au parlementaire de le dire.
31:52 Moi, je vois assez mal, parce que je trouve que c'est le problème de la place du médecin,
31:55 la place des médecins et du système hospitalier là-dedans.
31:58 Sur la convention citoyenne, tiens, je vous fais écouter les attentes de cette convention.
32:03 C'était l'un de ces membres qui s'est exprimé à la volée à la sortie aujourd'hui.
32:08 Ce que nous attendons, c'est d'être entendu déjà, et puis peut-être, effectivement,
32:13 de sortir avec, si ce n'est des engagements, une idée de calendrier
32:17 par rapport à un débat, un débat national, parce que je pense que ce rapport,
32:22 les Français doivent s'en emparer.
32:24 Moi, personnellement, je serais plutôt déçu si le problème des soins palliatifs n'était pas vraiment pris en compte.
32:29 Elisabeth Pinault, voilà, je vois réagir sur les soins palliatifs.
32:32 Elisabeth Pinault, il va falloir ne pas rater cette méthode-là.
32:36 Oui, oui, parce que, comme je le disais tout à l'heure, il y a eu une déception après la convention sur le climat.
32:42 Emmanuel Macron veut se servir de cette nouvelle formule démocratique pour parler,
32:48 peut-être élaborer des lois sur l'immigration, une réforme des institutions.
32:53 Donc, en effet, il faut que cette fois-ci, ça se passe bien,
32:56 qu'il n'y ait pas de déception au sein de cette convention citoyenne,
33:02 surtout sur un sujet aussi délicat, complètement transpartisan, bien sûr.
33:06 Ce sera carrément, je pense, un avis, une voix.
33:10 Je pense que ce sera difficile pour les partis politiques de prendre parti.
33:14 C'est vraiment une décision très personnelle au moment de voter une loi comme ça.
33:18 D'ailleurs, je crois même que le Rassemblement national a d'ores et déjà dit que le vote serait libre sur ce sujet.
33:25 Oui, le vote libre dans les formations politiques.
33:27 Paul Quignot, tous les sujets doivent être dans la balance.
33:31 Il ne faut pas rater le coche non plus, pas seulement la méthode,
33:34 mais sur le contenu de la future loi pour essayer d'aller le plus loin possible.
33:39 Un mot sur la méthode encore, parce que je trouve que le sujet qui était sur la table là
33:43 se prête particulièrement bien à ce processus-là.
33:46 Mais il ne faut pas non plus en faire une martingale pour régler tous les problèmes
33:51 et remplacer la démocratie représentative.
33:53 Au hasard, les retraites auraient pu être réglées comme ça.
33:55 Les retraites, l'immigration, où il y a des sujets qui demandent,
34:01 où il y a des vrais clivages politiques, là on est sur un sujet effectivement
34:04 où qu'on soit de gauche ou de droite, on peut avoir des positions différentes,
34:07 qu'on soit croyant ou pas croyant.
34:09 Donc voilà, c'est un sujet qui se prêtait très bien à ça.
34:12 Il faut utiliser cet outil-là.
34:14 Il y a d'autres sujets qui peuvent s'y prêter, mais pas tous.
34:17 Mais en revanche, qu'on aille vers un nouvel équilibre entre démocratie représentative
34:21 et démocratie participative, ça c'est très bien.
34:23 Une dernière chose, il y a un truc important aussi qu'a dit la Convention,
34:27 c'est que pour que les médecins, ou en tout cas le système de santé,
34:31 puissent gérer sereinement cette question-là,
34:34 un, il faut effectivement mettre le paquet sur les soins palliatifs,
34:37 mais deux, il faut aussi que l'état du système de santé lui-même soit restauré.
34:42 Et que pour réfléchir sereinement à cette question,
34:46 là aujourd'hui le système de santé n'est peut-être pas en état de le faire
34:49 parce qu'il est très abîmé et qu'il faut aussi passer par cette étape préalable
34:54 de remise en marche du système hospitalier,
34:57 de lui redonner les moyens pour aborder cette question-là plus sereinement.
35:00 Stéphane Zumsteig, avant d'aborder les consultations à Matignon,
35:03 vous y voyez là, vous, une forme de respiration démocratique avec une méthode comme celle-ci ?
35:07 Ah oui, mais d'ailleurs, oui c'est une respiration, c'est un exercice un peu novateur, nouveau,
35:11 ça n'existait pas il y a 10, il y a 20 ou il y a 30 ans, évidemment.
35:13 Et c'est ce qu'attendent les Français, on le disait tout à l'heure, tout le monde le disait là.
35:16 Et pour Emmanuel Macron, évidemment c'est pas ça qui va le faire sortir de l'impasse politique
35:20 ou de l'impasse sociale dans laquelle il se trouve.
35:22 Et malgré tout, c'est quand même l'occasion, à priori sur le papier en tout cas,
35:25 de sortir de l'anas dans laquelle il se trouve aujourd'hui.
35:28 Pourquoi ? Parce que le sujet, il est presque consensuel, oui il est consensuel.
35:32 Dégager des majorités au Parlement, ce sera assez aisé, assez facile.
35:36 Maintenant, ce qui manque, au-delà de la méthode, c'est la capacité aussi de l'exécutif,
35:41 du président de la République, de tenir ses engagements sur la durée.
35:44 On l'a vu avec l'environnement, ça a couché d'une souris, ça n'a rien donné en fait finalement.
35:48 Mais on le voit bien dans le reportage que vous passiez sur la main des participants,
35:52 on voit bien que déjà, le fait d'avoir participé crée une certaine exigence,
35:55 et c'est bien normal compte tenu de l'investissement de ces gens-là sur ce sujet.
35:59 Ce qui pourrait lui arriver de pire, c'est de voir dans les mois qui viennent
36:02 un certain nombre d'anciens participants déplorer finalement un manque de moyens,
36:07 notamment sur le plan palliatif.
36:08 - Attention de ne pas rater ce rendez-vous-là.
36:09 - Bien sûr, parce que là encore, normalement c'est quelque chose qui est facilement jouable,
36:13 c'est pas très compliqué compte tenu du sujet.
36:15 Le sujet est compliqué, mais réussir à emporter l'adhésion sur l'euthanasie
36:20 ou le suffisement médicalement assisté, je pense pas que ce soit très difficile
36:23 pour un président de la République habile.
36:25 - Transition de "Toutes trouvées" pour évoquer Elisabeth Borne à la manœuvre à Matignon.
36:28 La première ministre qui a entamé aujourd'hui ses toutes premières rencontres
36:32 pour tenter de sortir de la crise des retraites, en attendant l'intersyndical mercredi.
36:36 Je vous fais écouter une courte déclaration de la première ministre,
36:39 nous réagirons ensuite au sortir du Fil-Info.
36:42 Elisabeth Borne, confiante, forcément.
36:44 - Alors nous avons des points de désaccord, mais ce que je note,
36:48 et j'ai eu beaucoup d'échanges ce week-end, c'est que les forces politiques,
36:52 la plupart des forces politiques dans notre pays partagent mon souhait
36:56 d'apaiser le pays et d'apporter des réponses très concrètes aux Français
37:00 sur la santé, sur l'éducation, sur la transition écologique.
37:04 Donc j'ai pas de doute qu'on pourra bâtir ensemble un agenda
37:07 pour apporter des réponses aux Français.
37:09 - Elisabeth Pinault rapidement, elle y croit, Elisabeth Borne, elle a confiance ?
37:13 - Elle est obligée de, au moins, faire semblant d'y croire en tout cas.
37:16 En tout cas, la balle est dans son camp.
37:17 Aujourd'hui, elle a reçu les centristes, donc il n'y avait pas grand risque.
37:20 Et le modem, demain, ce sera la gauche, les Verts et Olivier Faure,
37:24 Johanna Rolland, la maire de Nantes.
37:26 - Mais sur une autre dynamique, les deux, c'est pour parler de la crise.
37:29 - C'est pour parler de la crise. Et Emmanuel Macron, lui, part pour la Chine.
37:32 Donc Elisabeth Borne, maintenant, tient le pays
37:34 et doit s'occuper de ses consultations, elle toute seule, cette semaine.
37:37 - Allez, nous en parlons dans un instant. 20h40 sur France Info.
37:39 Tout d'abord, c'est le retour du Fil Info. Avec vous, Sophie Echelle.
37:43 - Gérald Darmanin demande la fermeture sur la messagerie Telegram
37:46 des boucles de discussion de FRD Terre, un groupe d'extrême droite
37:50 dont les centaines de membres échangent des propos racistes
37:53 et des appels à la violence.
37:55 Le ministre de l'Intérieur annonce également l'envoi de renforts de police à Marseille,
37:58 ce soir, où trois personnes ont été tuées dans plusieurs fusillades la nuit dernière.
38:02 Une jeune femme de 26 ans a été arrêtée en Russie
38:05 au lendemain de l'attentat dans un café de Saint-Pétersbourg,
38:08 qui a tué un célèbre blogueur militaire fervent défenseur de l'offensive en Ukraine.
38:12 La jeune femme est accusée d'avoir apporté une statuette piégée
38:15 à l'effigie du blogueur avant son explosion.
38:18 L'OTAN réclame la libération immédiate du journaliste américain
38:21 arrêté en Russie la semaine dernière pour des soupçons d'espionnage.
38:25 Un peu plus tôt, les avocats de ce journaliste ont fait appel
38:28 de son placement en détention. Hier, le chef de la diplomatie russe
38:31 Sergei Lavrov affirmait que son sort serait déterminé par un tribunal.
38:36 Les prix du pétrole ont bondi de plus de 5% aujourd'hui
38:39 au lendemain de l'annonce surprise de plusieurs pays de l'OPEP
38:42 d'une réduction drastique de leur production à partir du 1er mai
38:46 et jusqu'à la fin de l'année afin, disent-ils, de stabiliser le marché.
38:50 Et puis un hommage à Harrison Ford au prochain Festival de Cannes
38:53 avec la présentation en avant-première du nouvel Indiana Jones le 18 mai.
38:57 Indiana Jones est le cadran de la destinée.
39:00 C'est le cinquième volet des aventures de l'archéologue
39:02 qui sortira en France le 28 juin.
39:06 France Info
39:08 20h, 21h, les informés, Jean-François Aquiline.
39:14 Elisabeth Borne semble confiante. Le chef de file des sénateurs sont tristes.
39:19 Il était reçu aujourd'hui à Revé, Marseille, qui préside l'UDI.
39:22 Première parlementaire, donc, à Matignon, a demandé à la Première ministre
39:26 d'être davantage à l'écoute des syndicats réformistes.
39:29 Nous avons dit à la Première ministre qu'il nous paraissait indispensable,
39:35 en tous les cas nécessaire, de travailler davantage à l'écoute des syndicats les plus réformistes
39:43 et que ce n'était pas une bonne chose pour le pays que d'avoir un blocage de cette nature,
39:48 notamment avec les syndicats. Parce que la vie ne s'arrêtait pas aux dossiers des retraites.
39:53 Derrière, il va y avoir une loi travail.
39:55 Il va y avoir d'autres dossiers qui nécessiteront une concertation forte avec les syndicats
40:02 et tout particulièrement la CFDT.
40:04 Et il est indispensable de briser la glace, si je puis dire, avec ces organisations-là.
40:09 Stéphane Zumstek dit avec détente et sourire par Revé, Marseille, c'est quand même une mise en garde.
40:15 C'est grosso modo, vous avez négligé notamment la CFDT et les autres.
40:19 Oui, c'est la grande faute originelle du gouvernement, évidemment,
40:23 de ne pas avoir su trouver des alliés dans le camp syndical.
40:27 Mais là, sur cette séquence des entretiens qui s'ouvrent,
40:32 de ces rencontres avec les organisations syndicales ou avec les représentants des groupes parlementaires,
40:36 je pense qu'Elisabeth Borne est plus isolée que jamais.
40:38 Il y a encore quelques jours, on disait qu'il y avait eu deux perdants, le président de la République et sa première ministre.
40:42 Oui, mais le président, il part en Chine, il parle de fin de vie.
40:45 Il a la chance d'avoir d'autres sujets sur la table et de jouer son rôle de président de la République.
40:50 Il a des institutions pour lui, il est élu pour cinq ans, encore quatre ans.
40:54 Il a quand même à sa disposition une majorité relative, certes, à l'Assemblée nationale,
40:58 mais c'est quand même la principale force politique en France, en tout cas à l'Assemblée.
41:02 Pour elle, l'équation est quasiment impossible.
41:04 Comment renouer le lien avec des syndicats alors que tout le monde, d'un côté comme de l'autre, est arc-bouté sur les 64 ans ?
41:09 Comment renouer le lien avec un certain nombre d'oppositions dites constructives à l'Assemblée nationale ?
41:15 Compte tenu de ce qui s'est passé entre la NUPES et le gouvernement,
41:17 compte tenu de l'état de délitement des Républicains et de leur groupe parlementaire,
41:21 c'est une mission quasi impossible.
41:23 Je pense qu'à terme, le président de la République lui a donné une mission sur trois semaines.
41:28 Je ne dis pas qu'Elisabeth Borne va quitter son poste dans trois semaines, ce n'est pas ça,
41:31 mais je pense qu'elle pourrait totalement sortir de cette nouvelle séquence pour elle,
41:34 encore plus affaiblie qu'elle n'était sortie de la séquence du 49-3.
41:38 C'est très compliqué pour elle.
41:39 Là, on retrouve finalement un petit peu ce rapport de force président-premier ministre propre à la Ve République.
41:44 Elle est de plus en plus comme un fusible, presque officiellement.
41:49 Isabelle de Gaullemin, justement, pour poursuivre ce qui est dit par Stéphane Zumsteig,
41:52 si d'aventure, mercredi, les syndicats claquent la porte, c'est sans jeu de mots, c'est la cata,
41:58 c'est le syndrome chinois, c'est ça, ça se passe mal ?
42:00 Non, mais en fait, tout le débat va être entre pause et retrait, en fait.
42:04 Parce qu'il y a des syndicats, la CGT qui demande le retrait.
42:07 On voit que la CDT commence à avancer le mot "pause", qui est quand même un peu différent.
42:11 Donc peut-être qu'Elisabeth Borne peut s'en sortir comme ça, en décrétant une pause,
42:16 ou une pause tant que la nouvelle loi sur le travail n'est pas votée, enfin quelque chose comme ça.
42:20 Elle peut jouer effectivement sur la CFDT.
42:22 Et ce qui est marrant, c'est le sénateur M. Marseille, on voyait bien que, en fait,
42:26 l'homme-clé là-dedans, c'est Laurent Berger, évidemment.
42:29 Et c'est pour l'avoir trop longtemps ignoré qu'aujourd'hui, les macronistes se mordent un peu les doigts.
42:34 Parce que c'est vraiment lui qui détient la possibilité ou pas de sortir de la crise.
42:38 La question de pause et retrait, justement, c'est pour vous ça Paul Quignot.
42:43 Ce qu'en a dit Sophie Binet, la toute nouvelle secrétaire générale de la CGT,
42:48 qui répondait ce matin sur France Inter à la question de Léa Salamé.
42:51 Qu'est-ce que vous attendez de cette rencontre avec la Première Ministre ?
42:54 Le retrait de la réforme des retraites, c'est simple. Donc ça peut être très court.
42:57 Elle a déjà dit que ce serait non.
42:59 Du coup, je pense que notre réponse va être très rapide.
43:02 Le rendez-vous, si c'est ça, le rendez-vous risque d'être très rapide.
43:05 On ne peut pas parler d'autres sujets tant qu'on ne retire pas cette réforme.
43:08 C'est ce que le gouvernement doit comprendre.
43:10 C'est qu'aujourd'hui, ça n'est pas possible de diriger le pays si on ne retire pas cette réforme.
43:14 Sophie Binet, ce matin, très claire, de la CGT sur France Inter.
43:18 Paul Quignot, il y a pause et retrait.
43:20 Vous pouvez imaginer que les uns s'en aillent parce qu'il n'y a pas retrait,
43:24 d'autres restent parce qu'on peut parler de pause.
43:26 Il ne se passera pas grand-chose mercredi, je pense.
43:29 D'abord parce qu'il y a une manifestation jeudi.
43:32 Et que ce n'est sûrement pas la veille d'une manifestation que Laurent Berger va bouger
43:35 de la ligne qu'il a adoptée depuis le début, d'être fidèle à la ligne de l'intersyndical.
43:40 En fait, là, je ne comprends pas bien ce tempo de consultation,
43:44 si ce n'est qu'on voit bien que le gouvernement a besoin de faire semblant
43:48 de continuer de discuter, de gagner du temps,
43:51 en attendant les décisions du Conseil constitutionnel.
43:54 Mais il ne se passera pas grand-chose.
43:57 Après, je trouve que c'est bien qu'ils y aillent,
43:59 parce que la politique de la chaise vide ne me paraît pas être une solution.
44:03 Et qu'effectivement, dans 6 mois, dans un an, il y aura peut-être besoin de reparler des sujets
44:07 dont le gouvernement... Enfin, c'est quand même la preuve, là, le gouvernement fait la preuve,
44:11 en demandant aux syndicats de parler pénibilité, etc., etc.,
44:15 qu'il a inversé les choses et qu'il aurait mieux fait de discuter de tout ça
44:19 avant de faire la réforme des retraites.
44:21 – Elisabeth Pinault, là-dessus, est-ce que la messe est déjà dite ?
44:25 Au fond, est-ce que les uns et les autres savent très bien, au sein de l'exécutif,
44:29 que bon, c'est juste une forme de... Allez, on occupe un peu l'espace,
44:33 parce qu'il faut que les journées de mobilisation passent
44:37 et que peut-être les Français passent à autre chose ?
44:40 – De toute façon, le gouvernement vit que les Français passent à autre chose, oui.
44:43 – Ça s'appelle comment ça ? Jouer la montre ou... ?
44:45 – Oui, en quelque sorte, après, on peut voir le verre plein
44:48 et dire qu'ils vont préparer la future loi travail en discutant d'autres choses.
44:51 C'est très improbable, puisqu'il y a cette journée de mobilisation jeudi.
44:54 Je pense que l'intersyndicale aura à cœur de faire un coup de théâtre
44:59 mercredi en quittant la table ou je ne sais quoi.
45:02 En tout cas, pour l'instant, si on parle en termes de séquences,
45:05 le gouvernement a mis d'autres sujets sur la table.
45:08 Là, depuis quelques jours, il y a même le plan O,
45:11 il y a une nouvelle loi de programmation des militaires,
45:13 on en parlera au Conseil des ministres demain matin avec M. Lecornu.
45:16 La loi travail, on en reparle.
45:18 Il y a eu l'augmentation des bourses pour les étudiants.
45:20 Ils essayent, évidemment, il y a la fin de vie.
45:22 Mais ce sont des sujets qui sont mis sur la table.
45:24 Il y a tous ces sujets qui sont mis sur la table.
45:26 Bien sûr, mais évidemment, on essaie de gagner du temps
45:29 et d'essayer de tourner une page qui ne veut pas se tourner.
45:32 En attendant, la décision du Conseil constitutionnel,
45:34 c'est le prochain marqueur, c'est vendredi la semaine prochaine.
45:37 En attendant, il y a eu cette législative partielle
45:42 perdue par la France insoumise en Ariège,
45:45 la défaite de Bénédicte Taurine au profit de la dissidente,
45:49 on parle comme ça maintenant, socialiste Martine Frauger,
45:52 donc en Ariège. Elle a été soutenue notamment par Carole Delga,
45:57 présidente de la région Occitanie,
45:59 qui répondait à nos questions dans le 18-20 France Info.
46:02 La campagne de la gauche est absolument nécessaire,
46:05 mais elle peut se faire sans avoir Jean-Luc Mélenchon au centre,
46:09 parce que c'est le message qui a été envoyé sur cette terre de gauche,
46:14 c'est-à-dire que la gauche qui rassemble la gauche
46:18 qui n'est pas clivante, la gauche qui n'est stérilisée pas,
46:21 elle a retrouvé la confiance de nos concitoyens.
46:24 Et moi, je pense que cette union de la gauche,
46:27 elle doit être plus équilibrée.
46:29 C'est une union de la gauche qui a tout d'abord un projet
46:32 et qui est force de proposition et qui n'est pas juste dans la vocifération.
46:37 Nous allons parler de ça. Pour refermer ses informés,
46:40 Stéphane Zumsteig, il s'est passé quelque chose ce week-end ?
46:43 Oui, il s'est passé quelque chose, mais pas forcément,
46:45 ça ne signifie pas forcément que c'est un désaveu pour la NUPES
46:48 et plus particulièrement, évidemment, pour la France insoumise
46:51 et que c'est le début de la fin et que son camp d'enquête...
46:53 Carole Delgay voit une forme de rebond.
46:55 D'abord, c'est une circonscription, c'est l'arriège,
46:57 c'est une terre historiquement de gauche.
46:58 Et donc, il n'est pas étonnant, ce n'est pas un anachronisme
47:00 de se retrouver avec un second tour d'une élection partielle
47:02 avec deux représentantes de la gauche au second tour.
47:05 C'est une circonscription atypique, en tout cas très à gauche.
47:08 Qu'est-ce qu'on a vu là ?
47:09 C'est une sorte de front républicain inversé contre la France insoumise,
47:12 comme je l'ai entendu.
47:13 Non, pas véritablement.
47:14 D'abord, il y a une chose qui est importante,
47:16 c'est qu'on dit souvent que les législatives partielles
47:19 sont l'occasion d'un taux d'abstention massif.
47:21 Ça n'a pas été le cas.
47:22 Il y a près de 40% des gens qui sont allés voter,
47:24 je rappelle qu'aux législatives du printemps dernier...
47:26 - Ça a mieux marché qu'au printemps dernier à Paris.
47:28 - C'était 50% à l'échelle nationale.
47:30 Alors, il s'agissait des vraies législatives d'une certaine façon.
47:32 Là, c'est 40%.
47:33 Donc, il y a eu une vraie mobilisation.
47:35 Qu'est-ce que ça montre ?
47:36 Ça montre que la stratégie de la France insoumise trouve ses limites.
47:39 Mais ça montre aussi que quand vous êtes un dissident de centre-gauche ou de centre-droite,
47:43 les Républicains ont bénéficié de la même chose il y a un an,
47:45 eh bien, c'est facile de voter,
47:48 pas pour le parti qui se démarque le plus des autres,
47:51 c'est facile de voter contre la France insoumise.
47:53 Si, au second tour, ça avait été la PS dissidente contre un candidat macroniste,
47:56 ça aurait été pire.
47:57 Si ça avait été un candidat socialiste contre un candidat du Rassemblement national,
48:01 ça aurait été pire.
48:02 Donc, on ne peut pas tirer de leçons de cette législative, je ne pense pas.
48:05 Mais il y a un peuple de gauche local qui s'est un petit peu fait plaisir
48:08 parce que l'enracinement socialiste là-bas, ça veut dire quelque chose.
48:11 Allez, on va voir si vous êtes tous d'accord autour de la table
48:13 sur le regard de Stéphane Zumsteg, 20h et 5,
48:16 Canté, Une Minute sur France Info.
48:18 Tout d'abord, le Fil-Info, le rappel avec vous, Sophie Echelle.
48:21 Donald Trump étant en route pour New York,
48:23 où il doit comparaître demain devant la justice pénale
48:26 dans le cadre d'une affaire de paiement à une actrice de film X pour acheter son silence.
48:30 L'ancien président américain a prévu de s'exprimer demain soir
48:33 de retour en Floride depuis sa résidence Mar-a-Lago.
48:36 Les Etats-Unis, où les intempéries de ce week-end ont fait au moins 32 morts.
48:40 Des tornades et de violents orages ont frappé plusieurs états.
48:43 Le Tennessee, dans le sud, est particulièrement touché avec 15 morts.
48:46 Quatre fusillades meurtrières en deux jours à Marseille,
48:49 dont trois la nuit dernière qui ont fait trois morts, dont un adolescent de 16 ans.
48:52 Pour l'instant, rien ne prouve que ces fusillades sont liées.
48:55 Selon le parquet, quatre personnes ont été interpellées à ce stade.
48:59 La Finlande deviendra demain le 31e membre de l'OTAN
49:02 suite à l'invasion russe de l'Ukraine.
49:04 Le pays avait demandé à adhérer à l'alliance nord-atlantique
49:07 après des décennies de neutralité militaire.
49:09 Décision perçue comme une menace par Moscou,
49:12 qui annonce aujourd'hui un renforcement de ses capacités militaires
49:15 avec la frontière partagée avec la Finlande.
49:18 Wendy Renard reste capitaine de l'équipe de France de football.
49:21 La joueuse symbole de la fronde contre Corinne Diacre
49:24 est choisie par le nouveau sélectionneur des Bleus, Hervé Renard,
49:27 en vue du prochain mondial cet été en Australie et en Nouvelle-Zélande.
49:32 France Info
49:34 20h, 21h, les informés, Jean-François Ackilly.
49:40 Piqué au vif sur Twitter, répondante au socialiste Nicolas Maillard-Rossignol
49:44 qui l'interpellait, Jean-Luc Mélenchon a écrit
49:47 "Voilà à quoi servent les dissidents du PS,
49:49 refugent ou votent Le Pen et Macron au deuxième tour
49:52 pour battre l'opposition de la retraite à 60 ans.
49:55 Lamentable comme combine politicienne,
49:57 sont-ce et Cécilie Mélenchon, Manuel Montparnu a dénoncé
50:00 une coalition de circonstances,
50:02 le député La France Insoumise de Marseille sur Public Sénat.
50:05 "Ceux qui saluent aujourd'hui l'élection de Madame Frauger
50:09 vont même de Monsieur Dussopt jusqu'à Monsieur O'Doul
50:13 qui est porte-parole du Rassemblement National.
50:15 Donc voilà, je pense qu'il y a eu une forme de coalition de circonstances
50:18 pour essayer de battre la candidate de la NUPES et je le regrette.
50:21 Je pense que le Parti Socialiste doit dire clairement quelle est son orientation.
50:24 Soit le Parti Socialiste est en faveur de la NUPES,
50:27 ce que je souhaite puisque je suis attaché à cette alliance,
50:30 soit le Parti Socialiste ne le souhaite pas,
50:33 mais vous ne pouvez pas avoir dans la même organisation politique
50:36 deux orientations comme ça qui se confrontent."
50:38 Isabelle de Golma, il se passe quelque chose quand même,
50:40 il y a l'expression d'une forme de désaccord à gauche.
50:43 "Oui, alors c'est vrai qu'il ne faut pas tirer trop vite les leçons,
50:46 mais il y a quand même eu en France et dans la France de gauche
50:49 un mouvement d'humeur contre la manière dont la NUPES
50:52 et notamment LFI a géré la discussion sur la réforme des retraites au Parlement.
50:57 La gauche, elle est quand même dans sa majorité profondément républicaine,
51:01 profondément démocrate et il y a eu effectivement des gestes
51:04 et des manières d'agir où on avait le sentiment que la rue
51:07 était plus importante que ce qui se passait au Parlement.
51:10 Et puis il y a peut-être aussi la difficulté pour les socialistes
51:13 de se retrouver dans une union de la gauche qui est menée par l'extrême.
51:16 Normalement, quand il y a une union de la gauche, c'est le centre qui est...
51:19 C'est lui qui dirige le truc, alors que là, effectivement,
51:23 ils sont très très minoritaires et donc ils se trouvent
51:26 complètement phagocytés par l'extrême gauche.
51:29 – Paul Quignot, là-dessus, l'hégémonie des insoumis,
51:32 elle se craquelle aujourd'hui ?
51:34 – Je ne suis pas sûr qu'il faille tirer plus de conclusions que ça
51:37 de cette législative partielle et je trouve assez étonnant d'ailleurs
51:40 la manière dont les uns et les autres bombent le torse un petit peu.
51:44 Parce que que ce soit les insoumis dans leur critique de ce qui s'est passé
51:51 ou les socialistes proches de la députée qui a été élue,
51:55 parce que, en fait, la gauche est faible, reste faible dans ce pays.
52:00 Donc les entendre comme ça, bomber le torse,
52:02 je trouve ça un tout petit peu déplacé, ils sont en convalescence
52:05 et voilà, il ferait mieux de la ramener un petit peu moins.
52:09 Après oui, on sait qu'il y a des désaccords
52:11 et le congrès de Marseille du PS ne les a pas tranchés.
52:15 La difficulté c'est que quand Caraël Delga dit "il peut exister une gauche
52:20 dont Jean-Luc Mélenchon n'est pas le centre de gravité", bien sûr,
52:24 sauf que c'est politiquement difficile à pousser aujourd'hui
52:28 puisqu'ils ont été battus dans les urnes
52:31 et c'est Mélenchon qui a remporté le match à gauche.
52:35 Ça va prendre du temps pour les sociodémocrates d'inverser la tendance,
52:40 mais c'est difficile aussi aujourd'hui pour eux de bomber le torse
52:44 comme ils le font et de crier victoire à l'aune d'une seule législative partielle.
52:48 - Fabien Roussel, là-dessus, Isabelle Pinault pour poursuivre rapidement,
52:52 qui dit dans l'Express, entretient l'Express aujourd'hui,
52:55 "la nupèce est dépassée", il appelle les uns et les autres
52:57 à venir le rejoindre, François Hollande et d'autres, pour faire autre chose.
53:00 - C'est quand même très intéressant.
53:01 Moi je trouve qu'il se passe des choses à gauche, oui.
53:03 Bien sûr, ce n'est qu'une législative partielle
53:05 et une hirondelle ne fait pas le printemps,
53:07 mais je trouve qu'il y a quand même beaucoup de lignes qui bougent.
53:10 Il y a François Ruffin qui joue sa partition,
53:12 il y a Patrick Vignal, député Renaissance, issu de la gauche,
53:15 qui voudrait bien y revenir par d'autres moyens.
53:18 Il y a Bernard Cazeneuve qui va rencontrer Fabien Roussel,
53:22 je crois que Fabien Roussel lui tend la main.
53:24 Il y a François Hollande qui parle aux orphelins de la social-démocratie
53:27 dès qu'il a la parole.
53:29 Je trouve que des choses se passent
53:31 et que peut-être le mouvement de ce début d'année
53:33 a permis de se rendre compte que la gauche avait quelque chose à dire.
53:37 Et moi je trouve que des lignes bougent.
53:39 Alors évidemment, rien de concret pour l'instant ne se forme,
53:43 mais en tout cas, oui la nupèce est en train de sérieusement se craqueler,
53:47 c'est certain, et des choses se passent, assez intéressantes je trouve.
53:50 Il se passe quelque chose, nous dit Elisabeth Pinault,
53:52 scepticisme quand même sur le visage.
53:54 Qui se lit sur le visage ? Stéphane Zoumsterig ?
53:56 Non, non, pas du tout.
53:57 C'est la conclusion.
53:58 C'est la conclusion, très rapidement, vous parliez de
54:00 est-ce que l'hégémonie de la LFI se craquelle ?
54:02 Oui, le vrai rendez-vous de la gauche, ce sont les européennes de l'année prochaine.
54:06 Ce ne sont pas les élections qui passionnent le plus les Français,
54:08 ce ne sont pas les plus importantes dans l'ordre institutionnel français.
54:10 Mais le rapport de force de la présidentielle,
54:12 plus de 20% pour Mélenchon et des scores décevants,
54:15 voire catastrophiques pour les trois autres candidats de la gauche
54:17 issus de la nupèce, on ne retrouvera pas ça.
54:20 Si les socialistes et les écologistes arrivent à faire une liste d'union,
54:23 ce n'est pas impossible, ce rapport de force ici pourrait être,
54:25 jusqu'à être inversé.
54:27 Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise
54:29 ne seraient plus les leaders naturels de cette alliance
54:32 qui de toute façon n'aurait plus lieu d'être après les européennes.
54:34 Allez-les, une de vos journaux respectifs.
54:36 Je commence par vous Paul Quignot,
54:38 après la merveilleuse une de Libé ce matin
54:41 qui était consacrée aux regrettés
54:43 Ryushi Sakamoto, il y a un très beau portrait.
54:45 Demain, que propose Libération ?
54:47 Demain c'est une interview de l'intellectuel Pierre Rondin-Vallon
54:49 qui n'est pas tendre du tout avec Emmanuel Macron.
54:52 Allez, c'est à la une de Libération, la une de la Croix avec vous, Isabelle de Goldman.
54:57 C'est notre discussion de tout à l'heure,
54:59 vers une aide active à mourir avec une photo de M. Macron.
55:02 Allez, voilà, c'est à la une de la Croix également.
55:05 Merci Elisabeth Pinault et merci à vous Stéphane Zumsteig.
55:09 Les informés reviennent demain matin à 9h sur France Info
55:12 avec Marc Fauvel et Renaud Delis.
55:15 Bonne soirée, restez avec nous sur France Info.