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  • 28/04/2025
Arrivé à la tête du quotidien économique il y a tout juste un an, l’ancien journaliste de TF1 et BFM Business multiplie les nouveautés à destination des jeunes, et prépare une édition week-end pour la rentrée.

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Transcription
00:00C'est l'heure de l'invité média et votre invité média Céline Baïdarkour achève sa première année à la tête de la rédaction des Echos,
00:11le quotidien économique qui lance une opération séduction à destination des jeunes.
00:15Bonjour Christophe Jacubizine. Bonjour Cécile.
00:17Céline, pardon, vous rectifiez dès le début. Alors c'est votre anniversaire aujourd'hui Christophe.
00:22Oh le joyeux anniversaire.
00:23C'est celui de mon arrivée aux Echos.
00:24Exactement, un an tout pile qu'il est à la tête des Echos. Vous êtes passé par Le Monde, RMC, TF1, BFM Business.
00:33Votre arrivée aux Echos avait mis fin à un an de tension, période durant laquelle il n'y avait eu aucun directeur de la rédaction.
00:38Et vous, vous avez réussi à convaincre cette rédaction. Vous étiez le bon candidat, en tout cas elle a validé votre nomination.
00:43Qu'est-ce qui a joué en votre faveur ? Quelle route avez-vous tracé pour embarquer les journalistes ?
00:49Je pense que j'avais un projet assez mobilisateur. Pourtant, c'était un projet qui n'était pas facile à accepter pour une rédaction.
00:56C'était de la transformer. C'est-à-dire de passer d'un modèle, je caricature un peu français, à un modèle anglo-saxon.
01:02C'est-à-dire d'un modèle où on avait hérité. Moi, j'ai travaillé 13 ans au Monde et on sait ce que c'est un média de presse écrite.
01:09On fabrique un produit à 20h tous les jours. Enfin, 20h ou 21h, ça dépend de l'horaire de bouclage. Au Monde, c'est à 11h du matin.
01:15Tout le monde, en fait, toutes les forces vues de la rédaction, 200 journalistes aux échos, avaient un objectif de faire un journal papier à 20h.
01:22Or, évidemment, ce n'est plus du tout adapté au monde quotidien. Bien sûr, les échos étaient déjà très digitales, très web.
01:29Dès qu'un papier écrit, il est mis sur le site internet. Mais quand même, le produit fini, c'était le print, comme on dit parmi les journalistes.
01:37C'était donc un journal. Le papier. La différence avec une organisation anglo-saxonne, j'ai travaillé au FT il y a très longtemps,
01:43où j'avais pu observer la manière dont un journal anglo-saxon, c'est des producteurs de contenu, c'est-à-dire des journalistes et des services spécialisés,
01:54et en face, ce que les anglo-saxons appellent des éditeurs, si vous voulez, des patrons de médias.
01:58Et ce que j'ai fait, c'est-à-dire que tous les matins aux échos, c'est un peu top chef.
02:02D'un côté, sans ce moment, c'est la conférence de rédaction entre 9h30 et 10h30.
02:05D'un côté, vous avez les chefs de service qui représentent les 200 journalistes et qui présentent leurs ingrédients de la journée.
02:12On va faire tel sujet avec tel angle. Et en face, vous avez ceux qui vont cuisiner ces ingrédients.
02:17C'est-à-dire le patron de la homepage, du digital, la patronne de l'audience et l'engagement.
02:23On va en parler qui va vers les nouveaux publics, les plus jeunes, etc.
02:26Le patron est la patronne du print, du journal, et du 18-20.
02:30Chacun prend ce qu'il veut, en fait, c'est ça ?
02:32Chacun prend ce qu'il veut. Et moi, je goûte à 16h.
02:34Il y a une deuxième conférence de rédaction à 16h avec Clémence Lemestre, qui est aussi l'adjointe des rédactions.
02:38On goûte les produits. Chacun nous présente ce qu'il a conçu.
02:42Vraiment top chef ou master chef, comme vous voulez.
02:44Et donc, on regarde, par exemple, à 16h, à quoi va ressembler le 18-20.
02:48On regarde à 16h à quoi va ressembler le journal papier, page par page.
02:51Et on dit on aime, on n'aime pas, on change des titres, on change des photos.
02:55Et donc, c'est cette organisation que j'ai voulu mettre en place.
02:58C'est impliqué sur 200 journalistes de changer le contrat de travail de 50.
03:02Pas du tout de les virer, tout le monde est resté, mais de changer, en fait, leur métier.
03:05Puisque vous parlez du papier, Christophe Jacubizine, vous avez, je crois, aux échos, 85% d'abonnés numériques.
03:11Alors, c'est vrai.
03:11Est-ce que vous allez conserver le papier ? Est-ce qu'il est encore indispensable ?
03:14Alors, il est indispensable parce que, d'abord, 85% d'abonnements numériques,
03:17mais une partie d'entre eux regardent quand même le journal sous forme de PDF.
03:21à 21h30 dans l'application ou sur le web.
03:25Je dirais qu'aujourd'hui, un abonné sur deux a un contact linéaire avec la rédaction,
03:29c'est-à-dire un début, un milieu, une fin, un journal papier.
03:32Mais le produit papier, c'est notre produit premium, c'est notre vitrine.
03:37Pour parler comme mon actionnaire, c'est mon avenue Montaigne,
03:39c'est-à-dire c'est là où je mets les plus beaux produits.
03:41L'actionnaire, c'est LVMH.
03:43Oui, tout à fait.
03:44Et donc, c'est là où, finalement, j'expose, je présente à une clientèle qui aime le papier
03:49et qui aime qu'une rédaction lui dise, c'est quoi le premier titre, c'est quoi le deuxième, c'est quoi le troisième.
03:55La hiérarchie, c'est notre métier.
03:57On sait à quel point, par rapport au développement des réseaux sociaux, des fake news,
04:00c'est quand même notre valeur ajoutée principale, hiérarchisée, contrôlée, vérifiée.
04:04Et donc, le journal, c'est quand même un des produits, c'est le premium, ça c'est sans conteste,
04:09c'est ce qui coûte le plus cher.
04:10Au Wall Street Journal, par exemple, où je suis allé en juin dernier pour voir comment ils étaient organisés,
04:15ça coûte 6-7 dollars maintenant un journal, c'est très cher, mais il y a un public pour ça.
04:19Et donc, il y a des abonnés numériques qui payent beaucoup, beaucoup moins cher.
04:22Et puis, des abonnés qui veulent...
04:22Ça veut dire qu'on pourrait retrouver des prix comme ça en France pour les échos, par exemple ?
04:26Alors, d'abord, l'abonnement en papier, il est quand même plus cher que l'abonnement numérique.
04:29Même si on est quand même dans les journaux les plus chers en numérique,
04:32parce qu'on estime qu'on a une valeur ajoutée particulière sur l'économie.
04:36Donc, l'abonnement standard, il est à 20 euros par mois.
04:39Le premium, où vous avez la totalité du contenu, il est à 40.
04:43Mais évidemment, on va chercher aussi un nouveau public.
04:45Et là, on est en train de lancer une grande campagne de promotion pour les jeunes.
04:48Alors voilà, les échos qui draguent la jeunesse, les 25-40 ans.
04:52Il y a des nouvelles rubriques sur le travail, sur le budget, des formats vidéo courts,
04:56sur le site et les réseaux sociaux.
04:58Et puis, donc, des abonnements à prix réduit.
05:00La survie du journal, elle est entre les mains des jeunes.
05:02C'est-à-dire que, bien sûr, il faut qu'on renouvelle notre cheptel,
05:06si je puis dire, comme tous les médias.
05:08Non, mais c'est vrai.
05:09Et puis, en plus, on est aussi convaincus que, pour comprendre le monde aujourd'hui,
05:13qui est tellement compliqué, je pense que l'économie, c'est la meilleure clé de compréhension.
05:17En fait, même la politique, même les relations internationales,
05:21si vous ne savez pas, si vous ne comprenez pas pourquoi il y a des enjeux d'eau,
05:24le Canada, par exemple, et Donald Trump, le Canada et les Etats-Unis, avec ces grands lacs,
05:28c'est plus du quart des ressources d'eau non salée dans le monde.
05:34En fait, quand Trump parle du Groenland, je ne lui donne pas raison.
05:38Mais ce sont des enjeux géopolitiques, des enjeux de matière première.
05:42Et donc, on pense, nous, que les jeunes décideurs, c'est notre cible,
05:45ceux qui rendent dans une entreprise ou dans un service public,
05:48et qui ont une fonction d'encadrement, de manager,
05:50il faut leur donner ces clés de compréhension du monde.
05:52Et on pense, de manière très modeste,
05:56qu'on offre parmi les meilleures clés de compréhension du monde contemporain.
05:59Donald Trump et ses annonces quasi quotidiennes qui bouleversent l'économie mondiale,
06:03ça, c'est du pain béni pour un journal comme Les Echos ?
06:05C'est sûr, parce que ça crée beaucoup, forcément, d'interrogations, d'incompréhensions.
06:10Et bien évidemment, on a des audiences qui sont en très, très forte hausse.
06:14Depuis le retour de Trump au pouvoir ?
06:16Oui, mais même depuis, finalement, même pour regarder cette application le 18-20,
06:19on a lancé un nouveau produit, un nouveau média.
06:21C'est vraiment, ça correspond à ce que je vous ai expliqué en termes d'organisation.
06:24On a les ingrédients, on peut faire plein de médias différents avec peu de moyens supplémentaires.
06:27On a fait un moyen qui va vraiment pour le jeune public.
06:30C'est des grandes cartes Instagram, je vous invite à y aller, c'est gratuit.
06:33Vous téléchargez l'application des Echos,
06:35et entre 18h et 20h, vous avez une expérience complètement nouvelle,
06:38avec des cartes, on travaille sur la photo, très, très exigeants.
06:40Des informations ultra vulgarisées et bien présentées.
06:42Exactement, mais c'est les mêmes articles, mais effectivement, une manière de rentrer,
06:45parce qu'en fait, ça fait peur les Echos, ça peut...
06:47C'est impressionnant.
06:48C'est impressionnant, et donc là, on rentre dans les Echos de manière beaucoup plus unique.
06:50Et ça marche sur les jeunes, le 18-20 ?
06:51Alors, on est à plus 500% de nombre d'inscrits sur notre application entre 18h et 20h,
06:56plus 200% sur la journée, grâce au 18-20, depuis le 18-20.
07:00Donc, ça fonctionne sur les jeunes, on l'a fait gratuit pendant 3-4 mois.
07:03Là, on fait une porte d'entrée, effectivement, avec un abonnement à 50% réduit pour le jeune public.
07:08Et puis, vous préparez une offre pour le week-end.
07:10Voilà, on n'arrête jamais.
07:11Donc, maintenant, on se dit que sur le week-end, on a un très bon produit,
07:14qui est le magazine, les Echos Weekend, qui marche très bien,
07:16mais qu'on n'a pas une offre digitale aussi importante.
07:20Et donc, on a refait, comme avec le 18-20,
07:22on a proposé à toute la rédaction et tous les métiers des Echos de réfléchir ensemble.
07:27Là, aujourd'hui, j'ai ma cinquième réunion de brainstorming,
07:30et on va, effectivement, on avance très vite, c'est même assez incroyable,
07:34toutes les idées qui ont émergé de ce collectif.
07:36On va créer, effectivement, des produits du week-end,
07:39à la fois digitaux, papiers, à la rentrée.
07:42Voilà, ça brainstorm aux Echos.
07:44Merci, Christophe Jacubizine.
07:45Pardon pour tous ces mots d'enjeu.
07:46Lisez les Echos.
07:47Merci beaucoup, Christophe Jacubizine,
07:49directeur de la rédaction du journal Les Echos.
07:51Merci à tous les deux.
07:52Merci à vous.
07:52Merci.
07:53Merci.
07:54Merci.

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