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00:00 *Musique*
00:08 Les informés du matin, on est ensemble jusqu'à 9h30, ravis de vous retrouver
00:11 et bienvenue si vous nous joignez à l'instant pour débattre de l'actualité ce matin.
00:15 Renaud Dely est à mes côtés comme chaque jour, tout comme Pauline de Saint-Rémy.
00:19 *Rires*
00:20 Ça part bien. Pauline de Saint-Rémy, chef du service politique de Politico.
00:24 Bonjour.
00:24 Ça y est, j'ai tout remis dans le bon ordre. Bonjour et bienvenue.
00:27 Eric Scholl est à vos côtés, le directeur de la rédaction de L'Express.
00:30 Bienvenue également à vous.
00:32 On parlera dans quelques minutes, Renaud Dely, de la réforme des retraites
00:36 et de Nicolas Sarkozy qui arrive à la rescousse d'Emmanuel Macron.
00:39 Mais d'abord, la France manque-t-elle de main-d'oeuvre aujourd'hui ?
00:42 Et oui, puisqu'un nouveau projet de loi sur l'immigration pour réguler l'immigration
00:46 et faciliter l'intégration a été présenté hier en Conseil des ministres par Gérald Darmanin.
00:49 Il sera débattu dans les semaines et même dans les mois qui viennent.
00:52 Et parmi les mesures emblématiques de ce texte, la création d'un titre de séjour
00:56 pour les métiers dits en tension, c'est-à-dire les secteurs d'activité
00:59 dans lesquels les employeurs manquent de bras.
01:02 Justement, ils sont en recherche de personnel afin de régulariser la situation
01:06 des étrangers qui travaillent déjà dans ces secteurs, mais dans l'illégalité,
01:10 dans l'irrégularité. Alors, quels sont les secteurs en question ?
01:14 On évoque traditionnellement notamment le bâtiment, l'informatique, la maintenance
01:18 ou aussi d'ailleurs l'hôtellerie-restauration.
01:21 Le chef cuisinier Thierry Marx, qui est aussi le président de l'UMI,
01:24 l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie, était votre invité
01:27 il y a quelques minutes et il est favorable à cette mesure.
01:32 Je dis banco, mais je dis mettez-nous dans les métiers en tension.
01:36 250 000 postes à pourvoir dans nos métiers, on n'est toujours pas
01:40 sur la liste des métiers en tension. Donc là, il y a déjà une première chose
01:44 à réparer et puis effectivement, je dis banco, déjà pour les gens qui sont
01:48 sur le sol français, qui travaillent dans nos métiers et qui par moment
01:52 se retrouvent dans l'illégalité parce qu'il y a une lenteur administrative
01:55 sur le renouvellement de leur titre de séjour.
01:57 Encore fois, est-il effectivement que le gouvernement actualise cette liste
02:01 des métiers en tension et y intègre donc la restauration comme le demande
02:04 Thierry Marx ? Ensuite, est-ce que la création de ce titre de séjour
02:07 est une mesure finalement de bon sens, qui lève le voile sur une hypocrisie,
02:12 la présence de personnels en situation irrégulière dans un certain nombre
02:15 de secteurs, ou est-ce que c'est une menace, c'est en quelque sorte
02:19 régularisation en masse, comme l'accuse, en tout cas d'une bonne partie
02:24 de la droite et de l'extrême droite ?
02:26 Qui veut répondre en premier ? Pauline de Saint-Rémy ?
02:28 Alors, est-ce que c'est une mesure de bon sens ? Je crois qu'on peut dire
02:31 que personne ne conteste aujourd'hui, véritablement, quel que soit le bord
02:36 politique, qu'il y a un problème de pénurie dans certains secteurs.
02:41 Sur le constat, tout le monde est quasiment d'accord.
02:43 Sur le constat, tout le monde est d'accord.
02:45 Sur les façons de le résorber, là, ça diverge.
02:48 Il y a peut-être un peu plus de débat, effectivement, d'autant plus que...
02:53 Alors, je vous prie de m'excuser, parce que moi, j'ai un prisme un peu politique
02:56 quand j'aborde ce sujet. Il faut préciser que cette mesure ne figurait pas
03:00 dans la première mouture de la réforme qu'avait présentée Gérald Darmanin
03:03 cet été, qui était vraiment une réforme plutôt de fermeté, où il s'agissait
03:07 de, notamment, faciliter les reconduites à la frontière, etc.
03:10 Là, c'est une deuxième mouture de la réforme qui va être examinée,
03:15 qui a été présentée en Conseil des ministres, et le ministre du Travail,
03:18 Olivier Dussopt, y a été associé pour donner, justement, une coloration économique,
03:23 approcher la question de l'immigration par l'économie.
03:26 Et cette mesure qui concerne, en particulier...
03:31 - Les métiers en tension. - Les métiers en tension,
03:34 c'est l'expression que je recherchais, est destinée à donner un équilibre
03:38 politique à la réforme pour lui permettre de passer.
03:41 Sauf qu'elle sème la confusion, et à force de vouloir plaire à la droite
03:44 et à la gauche au Parlement, on s'y perd un petit peu et on déplaie
03:47 à la droite et à la gauche, et résultat, Gérald Darmanin veut la rééquilibrer
03:52 pour rassurer la droite, qui forcément communique pour dire que
03:56 cette mesure concernant les métiers en tension va créer un appel d'air
04:00 et risque d'attirer beaucoup trop de monde. Et maintenant, il nous dit que,
04:04 c'est ce qu'il a dit dans Le Parisien, il me semble, ce week-end,
04:06 qu'il voudrait instaurer des quotas.
04:08 - Des quotas, donc, sur, à l'intérieur de chaque métier en tension,
04:11 pour pas qu'il y ait trop de régularisation.
04:12 - D'un côté, on facilite les choses, de l'autre, on promet qu'on va les limiter,
04:17 donc on s'y perd un petit peu dans la lecture politique qu'il faut, à mon avis,
04:20 accorder à cette mesure.
04:21 - Fin d'une hypocrisie, Éric Scholl, ou possible appel d'air ?
04:25 - Les deux. Fin d'une hypocrisie, c'est évident, et d'ailleurs,
04:28 il n'y a pas seulement en France, en Espagne, en Allemagne, en Grande-Bretagne,
04:32 où on voit les mêmes pénuries et la même réflexion de la part des gouvernements
04:36 sur comment fait-on pour faire appel à une main d'oeuvre immigrée,
04:39 ou légaliser des gens qui sont des clandestins, qui sont déjà là, dans ces secteurs-là.
04:43 Chacun a son système. L'Allemagne réfléchit à un système de points.
04:47 Nous, on essaye de naviguer avec des choses assez difficiles,
04:50 c'est-à-dire titre de séjour, autorisation de travail.
04:53 On sait qu'en général, les deux, faire conjuguer les deux pour un employeur,
04:56 c'est souvent difficile, parce qu'effectivement, depuis maintenant un ou deux ans,
05:00 on est arrivé à élargir les autorisations de travail, à faciliter les autorisations de travail,
05:04 mais il faut mettre en face aussi des titres de séjour.
05:07 Et c'est ça que ce texte essaie de faire passer, pour répondre clairement à un besoin sur des secteurs qui sont...
05:13 On les connaît, d'ailleurs la liste va être revue, mais c'est absolument évident.
05:17 Et d'ailleurs, le patronat est le premier à réclamer ce type de mesure.
05:20 Depuis maintenant 2021, c'est le moment où on a pris conscience, au moment du Covid,
05:24 à quel point beaucoup de métiers étaient en très forte pénurie,
05:29 ceux que vous avez cités, mais encore d'autres, même le métier de comptable, par exemple, de magasinier.
05:34 Donc on a des besoins, c'est important de trouver un texte pour y arriver.
05:38 Évidemment que derrière, comme vous le disiez, il y a de la politique, ça paraît évident.
05:42 Olivier Dussopt est arrivé là-dedans à partir d'octobre ou novembre pour essayer de contrebalancer,
05:47 et puis maintenant on est sur un terrain qui est très glissant, quand on parle d'immigration, on s'en rend bien compte.
05:52 On poursuit dans un instant le Fil-Info, pardon Pauline, je vous ai interrompu avant que vous commenciez le Fil-Info.
05:58 9h11, Maureen Sunier, Promis 7 à vous juste après, et à vous Renaud Delis aussi.
06:03 La lycéenne du Gard avait disparu depuis mercredi dernier.
06:06 Le corps de Siem, 18 ans, a été retrouvé dans une forêt la nuit dernière.
06:10 Le principal suspect est passé aux aveux en garde à vue, selon les informations de France Info.
06:15 Une certitude pour le moment à la SNCF, il y aura bien grève mardi prochain contre la réforme des retraites.
06:21 Pour mercredi, seule la CGT et Sud veulent poursuivre le mouvement.
06:25 Pour le samedi 11 février, où deux zones scolaires sont en vacances, il pourrait s'agir d'un simple appel à manifester.
06:31 L'Autriche annonce l'expulsion de quatre diplomates russes ce matin, dont deux accrédités auprès des Nations Unies à Vienne.
06:38 Ce type d'expulsion est très rare dans le pays.
06:41 Demain, c'est un sommet entre l'Union Européenne et l'Ukraine qui se tient à Kiev quasiment un an après le début de l'invasion russe.
06:47 Selon le groupe Pathé, c'est l'un des meilleurs démarrages pour un film français.
06:52 Et cela depuis plus de 10 ans, plus de 460 000 entrées, pour le tout dernier Astérix sorti hier, super production signée Guillaume Canet.
07:00 *Générique*
07:11 On parle main-d'oeuvre et immigration ce matin, Pauline de Sarémy, je vous ai coupé la parole, allez-y.
07:15 Oui, je voulais dire, je reviens toujours un petit peu par un prisme politique, mais je voulais simplement rappeler que depuis 2007,
07:22 depuis Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, contrairement peut-être à une idée reçue,
07:26 les gouvernements successifs tentent plutôt de faciliter la délivrance de titres de séjour pour des travailleurs sans-papiers dans les secteurs en tension.
07:34 Cela avait été fait très timidement, jusqu'à présent il n'y avait que les préfets qui pouvaient le faire,
07:38 donc il y avait des différences entre les départements, puisque je suis un petit peu à la discrétion.
07:42 Différence d'appréciation, il y a un texte qui est censé cadrer tout ça, qui est la circulaire, Valls.
07:45 En 2012, Valls, Premier ministre socialiste, passe une circulaire qui facilite encore un peu la délivrance de ces titres de séjour.
07:53 Là, on franchit une étape supérieure, en quelque sorte.
07:57 Quand il était ministre de l'Intérieur d'ailleurs, Emmanuel Valls, en 2012.
08:00 Ministre de l'Intérieur, pardon.
08:01 Mais donc il y a une convergence de vues quand même entre les gouvernements successifs sur cette question.
08:04 Et c'est pour ça qu'on parlait d'hypocrisie quant à la réalité, c'est-à-dire au fait qu'il y a effectivement un certain nombre de dizaines,
08:10 de milliers de personnes en situation irrégulière qui travaillent dans ces métiers en tension.
08:14 L'hypocrisie, elle est, si j'ose dire, un peu à tous les étages, c'est-à-dire qu'il y a un enjeu politicien,
08:20 un sujet extrêmement inflammable où tout de suite, effectivement, la droite, l'extrême droite a fortiori,
08:25 peuvent agiter le chiffon rouge de la menace de régularisation massive,
08:29 parce que derrière il y a des intentions électoralistes, évidemment.
08:32 Mais si, d'une part, les ministres de l'Intérieur que vient de citer Pauline de Saint-Rémy,
08:38 avaient pris un certain nombre de dispositions, Brice Hortefeux, puis Emmanuel Valls, effectivement,
08:42 pour aller dans ce sens, ou si le patronat est globalement, en tout cas dans ces secteurs, favorable à ce dispositif,
08:51 c'est aussi, ils font preuve parfois d'une forme d'hypocrisie, c'est-à-dire qu'il ne faut pas se tromper,
08:55 ce n'est pas simplement par humanisme, par bienveillance, par tolérance, c'est aussi parce que ça permet d'éviter,
09:02 je force un peu le trait, mais de ne pas augmenter les salaires souvent.
09:04 C'est-à-dire qu'on sait aussi que l'importation est quelque sorte d'une immigration,
09:08 c'est-à-dire que ça permet dans certains secteurs de tirer les salaires vers le bas.
09:12 Alors évidemment, les employeurs dans ces secteurs-là se récusent et expliquent,
09:18 d'ailleurs comme le disait tout à l'heure Thierry Marx, que les salaires ont été revus à la hausse.
09:22 Il n'empêche que la question salariale, elle se pose aussi dans un certain nombre de ces métiers-là,
09:26 y compris dans la restauration d'ailleurs, et que si le patronat de longue date est très favorable
09:32 à ce qu'il y ait une immigration de travail qui vienne compenser justement le manque de vocation et le manque de bras,
09:38 c'est aussi que ça permet souvent à certains employeurs de faire des économies sur le dos de ces travailleurs-là.
09:44 – Éric Tcholle, L'Express.
09:45 – Oui, il n'y a pas seulement la question salariale, il y a aussi la question de l'attractivité de ce type de métier,
09:49 c'est-à-dire les conditions de travail, dans la restauration, mais aussi les soignants, les aides-soignants,
09:54 les infirmiers qui sont des métiers en tension, on le sait, et ces métiers-là, par exemple en Ile-de-France,
09:59 quasiment il y a 22% des emplois en Ile-de-France qui sont tenus par des immigrés, et ça va aller en augmentant,
10:06 pourquoi ? Parce qu'on a les chantiers des Jeux Olympiques, on a toute la restauration en Ile-de-France
10:12 qui est extrêmement demandeuse de main-d'œuvre, donc oui, il y a une question peut-être salariale,
10:17 mais je crois que ce n'est pas seulement, c'est vraiment la question de l'attractivité de ces emplois,
10:21 aujourd'hui clairement, qui ne trouvent plus preneur, où on a des vraies pénuries,
10:25 et ce qui est une pénurie encore plus marquée, sans doute, depuis la crise du Covid.
10:31 Et là aussi, ça permet à certains employeurs dans certains secteurs, justement,
10:34 plutôt que de se soucier d'améliorer les conditions de travail de leurs salariés, et aussi d'augmenter leurs salaires,
10:41 de miser sur une main-d'œuvre étrangère qui sera, en tout cas selon eux, selon ces employeurs,
10:47 davantage taillable et corvéable, à Mercier.
10:49 Pauline de Saint-Rémy.
10:50 Alors, il faut peut-être juste préciser, on verra ce que ça donne au Parlement,
10:52 qu'en principe, dans le texte, il est aussi prévu de demander des contreparties aux employeurs,
10:57 qui ne concernent pas, si j'ai bien compris précisément, les salaires et les augmentations de salaire,
11:02 mais bien l'amélioration des conditions de vie et de travail de ces employés qui sont dans la précarité,
11:06 au sens, j'ai l'impression que Renaud Dely n'est pas très convaincu.
11:08 Et y compris de formation.
11:11 Il y a aussi l'idée de durcir les sanctions éventuellement à l'égard des employeurs qui ont recours à des...
11:16 Et il faut bien préciser aussi sur le plan politique, vous l'évoquiez tout à l'heure,
11:19 qu'effectivement, Gérald Darmanin est en train d'ajouter un certain nombre de...
11:23 de garde-fous, en quelque sorte, pour limiter la portée de ce type de séjour,
11:26 justement pour des raisons politiques, pour éviter de fâcher la droite,
11:29 puisque si le gouvernement veut faire passer ce texte, à un moment ou à l'autre,
11:32 il aura besoin au moins de l'abstention de LR, voire de son soutien,
11:35 sauf à recourir au 49.3, puisqu'il peut encore l'utiliser une fois sur un texte non budgétaire,
11:39 raison pour laquelle ce type de séjour ne sera valable qu'un an a priori,
11:42 donc pour des secteurs en tension extrêmement...
11:44 Et ne nous viendra pas le droit au regroupement familial.
11:46 Au regroupement familial, oui.
11:47 – Vous parliez de la droite Renaud Delis, on va en parler justement
11:49 au sujet de la réforme des retraites, avec l'arrivée d'un nouveau personnage
11:53 dans le feuilleton de la réforme, c'est Nicolas Sarkozy.
11:55 – Nouveau, pas tout à fait nouveau, mais effectivement...
11:57 – Dans cette réforme, oui.
11:58 – Voilà, en tout cas l'ancien chef de l'État Nicolas Sarkozy,
12:01 dans un entretien au Figaro Magazine, exhorte les parlementaires LR
12:04 à soutenir la réforme des retraites présentée par Emmanuel Macron,
12:07 ce n'est pas tout à fait une surprise, on savait qu'il y était favorable,
12:10 mais il rappelle que la droite, derrière sa candidate Valérie Pécresse à la présidentielle,
12:14 a fait campagne pour la retraite à 65 ans et que donc,
12:17 en vertu de la fidélité à ses combats passés, dit-il, LR devrait voter cette réforme.
12:23 Il rappelle aussi, en tout cas c'est la lecture Nicolas Sarkozy,
12:26 selon lui que la France populaire est favorable au travail, je le cite,
12:29 ce qui rappelle d'ailleurs le slogan même de Nicolas Sarkozy en 2007,
12:32 cette fameuse France qui se lève tôt.
12:33 Et dans le même temps, Élisabeth Borne et Olivier Dussopt
12:36 recevaient justement hier les deux chefs de LR,
12:39 en quelque sorte le chef du parti, Éric Ciotti,
12:41 et puis le chef du groupe à l'Assemblée nationale, Olivier Marlex,
12:44 tous deux ayant un peu de mal à se faire, à convaincre leur troupe justement
12:48 de soutenir ce texte, ce qui a conduit d'ailleurs,
12:51 Olivier Marlex à apporter un certain nombre de revendications à la Première Ministre.
12:57 On a mis 14 principaux amendements en point sur la table,
13:01 on attend de voir les réponses qu'on a sur ces sujets-là.
13:03 Si le gouvernement répond aux différents sujets qu'on a mis sur la table,
13:08 je pense qu'il y aura une majorité du groupe pour soutenir la réforme, bien sûr.
13:13 Et parmi ces sujets, la droite insiste en particulier sur la question des carrières longues
13:17 pour les gens qui ont commencé à travailler avant 21 ans,
13:20 qu'ils ne soient pas contraints de cotiser éventuellement 44 ans
13:25 pour atteindre l'âge de 64 ans, l'âge légal,
13:28 mais qu'ils puissent partir au bout de 43 années de cotisation.
13:31 Nicolas Sarkozy va-t-il sauver Emmanuel Macron ?
13:34 La réponse dans une minute.
13:35 Je sais, c'est un énorme suspense.
13:37 On vous donne plus d'infos tout d'abord.
13:38 À 9h20, Maureen Swinia.
13:39 Deux dossiers à l'ordre du jour.
13:42 Les violences entre l'armée israélienne et les combattants palestiniens ces derniers jours.
13:46 Et le dossier du nucléaire iranien.
13:48 Le Premier ministre Benyamin Netanyahou est reçu par Emmanuel Macron
13:52 aujourd'hui à Paris, le Premier ministre israélien.
13:55 La jeune 6ème, 18 ans, disparue dans le Gard depuis 8 jours,
13:59 a été retrouvée morte la nuit dernière, son corps découvert dans une forêt.
14:03 Le suspect est passé aux aveux en garde à vue.
14:05 Il sait que sa faute n'est pas pardonnable,
14:07 mais son silence n'aurait fait que l'aggraver, dit ce matin son avocat.
14:11 Il dit vouloir franchir une étape décisive dans la prise en compte des élèves lesbiennes,
14:15 gays, bisexuels ou encore trans.
14:17 Le ministre de l'Éducation annonce une campagne prochaine de sensibilisation à l'école.
14:22 Contre le harcèlement, le personnel sera aussi formé.
14:25 À moins de deux semaines du 8ème deux-finale allée de la Ligue des champions,
14:28 la petite frayeur au PSG, Kylian Mbappé, est sortie blessée à la cuisse hier.
14:32 Ses 100 gravités tentent de rassurer l'entraîneur.
14:35 Paris qui s'est imposé 3-1 contre Montpellier hier soir pour cette 21ème journée de Ligue 1.
14:40 Lens a été battu 1-0 par Nice, 2-0 de Marseille contre Nantes.
14:44 Toujours avec Eric Choll, le directeur de la rédaction de L'Express,
14:56 avec Pauline de Saint-Rémy, la chef du service politique de Politico.
14:59 Elle compte cette voix de Nicolas Sarkozy aujourd'hui pour tenter de convaincre
15:02 les députés récalcitrants de droite qui ne veulent pas voter la réforme des retraites.
15:07 Je vais prendre un petit risque et vous répondre de façon radicale.
15:10 Je pense que ça ne bouge pas une voix au sein du groupe Les Républicains pour pas mal de raisons.
15:15 D'une part pour aller vite parce que Nicolas Sarkozy ça fait belle lurette
15:19 qu'il n'a plus d'influence sur le parti.
15:22 D'autre part parce que là on parle du groupe, on parle vraiment de ce qui va se passer à l'Assemblée
15:27 et que ce groupe des Républicains aujourd'hui ce n'est plus vraiment un groupe politique.
15:31 Je parlais l'autre jour avec un conseiller des Républicains qui me disait
15:33 on est presque devenu un groupe technique.
15:35 C'est la façon dont on appelle les groupes à l'Assemblée nationale
15:38 qui d'habitude sont composés de plein de députés qui viennent de courants différents
15:43 et qui se sont rassemblés pour pouvoir former un groupe.
15:45 Ils se mettent tous derrière la même bannière pour avoir les avantages d'un groupe.
15:47 C'est peut-être un petit peu exagéré, c'est une image.
15:49 Mais les Républicains aujourd'hui ça ne veut plus dire grand chose.
15:52 Ça veut dire qu'il n'y a plus de corpus idéologique aujourd'hui dans le groupe des Républicains.
15:56 Il n'y a plus de corpus, mais c'est là où justement leur position sur la réforme des retraites
16:00 est très attendue et intéressante à observer.
16:03 Parce que pour le coup ça reste un des fondamentaux en principe des Républicains.
16:08 Valérie Pécresse défendait un report de l'âge à 65 ans.
16:12 Ils ont quand même malgré tout fait campagne pour Valérie Pécresse,
16:15 même si elle a fait le score que l'on sait.
16:17 En principe c'est très compliqué pour eux d'eux s'y opposer.
16:20 C'est bien pour ça qu'ils sont dans une position assez floue, assez ambiguë.
16:24 Vous avez des collègues de France Inter qui ont fait le compte l'autre jour
16:27 du nombre de députés LR qui étaient dans les faits prêts à la voter.
16:30 Il me semble qu'ils n'en ont trouvé qu'une dizaine.
16:32 Sur 62.
16:34 Sur 62. En fait il y en a surtout 25 ou 30 qui ne veulent pas répondre publiquement pour l'instant.
16:39 Parce que c'est très difficile pour eux d'assumer de s'y opposer.
16:42 Alors que c'est un des fondamentaux de leur famille politique.
16:45 Et que c'est compliqué pour eux éventuellement à assumer en circonscription.
16:48 Ils ont peur qu'il y ait une dissolution.
16:50 Qu'ils doivent après assumer d'avoir soutenu une réforme d'Emmanuel Macron.
16:53 Enfin bref, il y a plein de calculs politiques qui font qu'ils ont du mal à assumer de la soutenir.
16:57 Mais la réalité c'est qu'ils n'ont pas beaucoup d'autres choix.
17:00 Et que la question maintenant ce n'est pas tant "Qu'est-ce que pense Nicolas Sarkozy ?"
17:03 C'est "Quelle concession on va pouvoir obtenir pour justifier d'avoir soutenu cette réforme ?"
17:08 Vous parliez des carrières longues, c'est le point je pense majeur.
17:11 Et à mon avis, ils n'attendent pas de savoir ce que pense Nicolas Sarkozy.
17:14 Ils attendent de voir ce que va annoncer Elisabeth Borne ce soir.
17:16 Sur France 2.
17:17 Sur France 2, après avoir rencontré Éric Ciotti et Olivier Marlex hier.
17:20 Éric Scholz.
17:21 Et en question d'arithmétique, il faut qu'il y en ait au moins une quarantaine.
17:24 À peu près sur les 62 qui votent.
17:26 Donc il va falloir effectivement les trouver.
17:28 Quant à Nicolas Sarkozy, c'est quand même assez cocasse de le voir en appeler à jouer les sages.
17:35 Et en appeler à l'union de la droite.
17:38 Et à se référer lui-même à Valéry Pécresse, qu'il n'a jamais soutenu pendant la campagne présidentielle.
17:43 Donc c'est très étonnant de sa part.
17:46 Et par ailleurs, la vraie division, on la voit plutôt ailleurs en ce moment.
17:49 On la voit plutôt du côté de la majorité.
17:52 Notamment d'Edouard Philippe.
17:53 Edouard Philippe, lui, qui voulait la retraite à 67 ans.
17:56 Et qui n'est pas capable de réunir ses propres troupes.
17:59 Puisqu'on voit qu'il y a 5 ou 6 ou 7 de ses proches qui disent qu'il ne voterait pas la réforme.
18:06 Il a dû leur remonter les bretelles d'ailleurs.
18:08 Il est un peu embêté Edouard Philippe.
18:09 Donc voilà.
18:11 Effectivement, je partage complètement votre avis.
18:13 C'est-à-dire que la droite, elle va la voter cette réforme.
18:16 C'est dans son corpus.
18:18 Ou alors sinon, elle se dédierait totalement.
18:21 Mais là, on est dans une période de négociation.
18:23 Il y a à la fois la période de la rue, il y a une période de négociation politique qui vient de s'ouvrir.
18:26 Ils vont essayer d'obtenir des choses.
18:28 Et effectivement, il faut qu'ils donnent des choses, notamment à leurs électeurs.
18:31 Est-ce que la droite Renaud-Eli aura plus fait bouger de ce qu'on voit aujourd'hui dans les ajustements de la réforme,
18:37 Elisabeth Borne, que par exemple la CFDT ?
18:40 Sans doute. Sans doute, oui.
18:42 C'est d'ailleurs ce qui est intéressant, d'ailleurs, quand on lit cet entretien Nicolas Sarkozy au Figaro Magazine.
18:46 C'est que souvent, c'est aussi, je pense à ça à cause de la CFDT,
18:50 une façon pour l'ancien chef d'État d'essayer de réhabiliter son propre mandat et sa propre réforme des retraites.
18:54 Parce que dans cet entretien, il évoque notamment ses bonnes relations à l'époque avec la CGT de Bernard Thibault.
18:59 Il explique que finalement, même s'ils étaient adversaires, ils se considéraient, se respectaient.
19:04 Et c'est en quelque sorte aussi un coup de pied de laine en coin à Emmanuel Macron,
19:08 qui lui, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, n'ont pas particulièrement bien traité la CFDT.
19:13 En tout cas, c'est la conviction de Laurent Berger.
19:15 Donc c'est sûr que le gouvernement mise d'abord sur le ralliement de la droite,
19:20 qui effectivement sur le plan idéologique et sur le plan politique est un peu coincé.
19:24 Mais le problème de LR, c'est qu'on le sait bien.
19:26 Effectivement, d'une part, il n'y a plus d'organisation en quelque sorte.
19:30 C'est quasiment l'addition de 62 auto-entrepreneurs, c'est député LR, c'est député du groupe.
19:35 Et puis d'autre part, c'est vrai qu'il n'y a plus de corpus idéologique.
19:38 Parce que d'un côté, la droite libérale, centre-droite, la droite libérale, européenne, pro-européenne, etc.
19:46 Ça s'appelle le macronisme.
19:48 Et puis de l'autre côté, la droite radicale, identitaire, obsédée par une migration et les sujets régaliens,
19:54 ça s'appelle l'extrême droite, c'est le lupénisme.
19:56 Et donc entre les deux, on voit bien, comme le disait Edouard Philippe, que nous citions à l'instant,
20:01 effectivement, la poutre continue de travailler.
20:03 Donc de l'autre côté, et en tout cas d'un point de vue idéologique, il n'y a pas de cohérence aujourd'hui.
20:08 Il n'y a probablement pas d'avion.
20:09 C'est aussi d'ailleurs, pour le coup, peut-être le calcul un peu de Nicolas Sarkozy.
20:12 C'est assez cohérent, derrière toutes ses arrières pensées à lui,
20:15 et notamment la réhabilitation de sa propre réforme de 2010.
20:18 C'est assez cohérent finalement de dire, comme il le fait depuis les législatives,
20:21 il devrait y avoir une alliance, un accord de gouvernement entre la majorité et LR.
20:26 Au fond, quel est l'intérêt, Pauline de Saramy, de Nicolas Sarkozy,
20:29 d'aller soutenir une réforme qui est aujourd'hui impopulaire ?
20:31 À part, comme le dit Renaud Delis, pour encrure, redorer un peu son blason,
20:34 en disant, vous voyez, moi, j'avais réussi à aller réformer ses retraites.
20:37 Très honnêtement, à part soigner ses relations personnelles avec Emmanuel Macron, je ne suis pas sûre.
20:43 Mais c'est assez cohérent, sur le fond.
20:45 C'est cohérent.
20:46 Réhabiliter son propre bilan, c'est vrai qu'il faut lire l'entretien, c'est assez amusant,
20:51 parce que c'est vraiment, il est absolument dithyrambique sur la façon dont les choses se sont passées à l'époque,
20:56 alors qu'il rappelle lui-même que ça n'était pas dans son programme présidentiel,
20:59 que les choses se sont accélérées après la crise financière.
21:02 Oui, oui, c'est quand même son habit de réformateur qu'il est en train de…
21:06 Il veut montrer que lui, il savait faire des réformes.
21:08 Et c'est vrai qu'à l'époque, en tout cas, il avait quelqu'un à côté de lui qui était Raymond Souby.
21:11 Le conseiller social, c'est ce qui manque cruellement aujourd'hui au gouvernement.
21:17 Et si ça ne fait pas bouger peut-être une voix au sein du groupe LR, comme le disait Pauline de Sarin tout à l'heure…
21:20 On fournit des arguments à ceux qui sont déjà…
21:22 Et ça peut parler à une frange de l'électorat de droite quand même,
21:24 parce qu'ils conservent une bonne popularité, une bonne cote de sympathie dans l'électorat de droite, Nicolas Sarkozy.
21:28 Merci à tous les trois. La une de L'Express, l'hebdomadaire dont vous dirigez la rédaction, Eric Choll.
21:35 Et bien pourquoi Emmanuel Macron doit se méfier de Marine Le Pen ?
21:39 La stratégie cachée du RN.
21:42 À la une de Politico, Pauline de Saint-Rémy, ce matin.
21:45 Un scoop ce matin de ma collègue Elisa Brune qui révèle qu'il y a eu un audit interne lancé à BFM TV
21:51 pour des soupçons d'ingérence peut-être étrangères.
21:54 Il y a un journaliste qui a été suspendu pour avoir diffusé des contenus bizarres.
21:59 On aura sans doute l'occasion d'en reparler dans les heures qui viennent.
22:01 Merci à tous les trois. Les informer le retour 20h ce soir. D'ici là, très très belle journée à tous.
22:06 [Musique]