Le Meilleur de l'info : l'Hebdo du 28/01/2023

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Eliot Deval revient sur la semaine d'infos et de débats traités dans #lemeilleurdelinfo sur l'antenne de CNEWS 

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Transcription
00:00 Bonsoir à tous, bienvenue sur CNews, je suis ravi de vous retrouver et pour la première
00:05 fois aux commandes de cette émission, le meilleur de l'info, l'hebdo.
00:07 Pendant une heure, nous allons revenir ensemble sur tous les temps forts de l'actualité
00:11 de la semaine et du week-end, les débats, les images choc, les coups de cœur et les
00:15 coups de gueule aussi de nos invités.
00:17 C'est simple, avec l'équipe, on vous a sélectionné tout ce que vous n'auriez
00:20 jamais dû manquer sur l'antenne de CNews.
00:23 Et pour débriefer, à mes côtés, j'ai le plaisir d'accueillir un habitué des
00:26 plateaux de CNews et de cette émission.
00:28 C'est Benjamin Morel, maître de conférence en droit public.
00:31 Bonsoir Benjamin.
00:32 Bonsoir.
00:33 Le meilleur de l'info, l'hebdo, sixième numéro, on démarre dans une minute juste
00:37 après le Flash Info, le rappel des principaux titres de l'actualité car il est 21h et
00:42 c'est donc avec Isabelle Piboulot.
00:43 Au parti socialiste, les modalités sont fixées.
00:49 A Marseille, les délégués du Congrès ont enterriné la victoire d'Olivier Faure comme
00:54 premier secrétaire, un accord avec son rival Nicolas Maillot-Rossignol met ainsi un terme
01:00 à plusieurs jours de contestation interne.
01:02 Le maire de Rouen devient quant à lui premier secrétaire délégué, au même titre que
01:07 son homologue de Nantes, Johanna Roland.
01:10 Suspicion de contamination bactériologique d'un lait infantile, un lot de lait en poudre
01:16 de la marque Gallia fait l'objet d'un rappel dans toute la France.
01:20 Une gamme réservée aux nourrissons prématurés ou de faible poids à la naissance, dont le
01:25 numéro de lot est le 2023 07 13.
01:29 Les parents sont invités à rapporter le produit en point de vente et à contacter
01:33 le service consommateur.
01:35 A l'est de l'Ukraine, au moins 3 morts et 14 blessés dans une frappe russe sur la ville
01:41 de Konstantinivka.
01:42 Un quartier résidentiel a été touché par des lance-roquettes multiples.
01:47 Des immeubles d'habitation ont été détruits, des voitures calcinées.
01:51 Kiev a affirmé cette semaine que les troupes russes avaient intensifié leurs attaques
01:56 à l'est du pays.
01:57 Le meilleur de l'Info Lebdo avec pour commencer l'épineux sujet des retraites et la colère
02:04 des Français.
02:05 Une nouvelle journée de mobilisation nationale se prépare mardi contre le projet du gouvernement.
02:09 Les syndicats appellent à la plus large mobilisation possible toutefois.
02:13 C'est ce qu'on a remarqué mercredi devant l'Assemblée nationale.
02:16 Si le combat reste le même, un non à la réforme à 64 ans, la CGT et la SFDT ne sont
02:22 pas exactement sur le même tempo.
02:24 Regardez.
02:25 Nous avons appelé à multiplier d'ici au 31 janvier, date de la prochaine mobilisation,
02:35 les actions et initiatives partout sur le territoire.
02:39 Les vacances c'est à partir du 5 ou 6 je crois pour les premières zones.
02:43 Donc aujourd'hui il y a une mobilisation le 31.
02:45 Ce qui est important c'est le 31.
02:47 Le 31, il faut qu'un maximum de citoyens, de travailleurs et de travailleuses soient mobilisés
02:52 dans les manifestations partout en France, le fasse dans le cadre qui était celui du
02:55 19, c'est-à-dire de façon revendicative et respectueuse et pacifique.
02:59 Et c'est ça la démocratie, c'est qu'on puisse s'exprimer comme ça.
03:02 Donc la CFDT c'est la voie qu'elle poursuit.
03:04 Le 31 au soir on se regroupera de nouveau en intersyndical pour décider ensemble ce
03:09 qu'on fait.
03:10 Ce que veut Laurent Berger c'est d'essayer de convaincre et de ne pas mettre le pays
03:15 à l'arrêt pour faire reculer le gouvernement.
03:17 Mais ça c'est historique entre la CFDT et la CGT, il y a deux techniques et deux méthodes
03:22 d'action sociale.
03:23 Ok on comprend et il dit nous on va y aller tranquillement le 31 et puis après on verra.
03:28 Mais j'allais dire Laurent Berger il n'a pas trop le choix.
03:31 Le 31 le gouvernement ne reculera pas et c'est pendant le débat parlementaire qu'il va
03:36 falloir monter en puissance, éventuellement avoir des actions dures pour faire reculer
03:40 le gouvernement.
03:41 Emmanuel Macron ne peut pas bouger sur les 64 ans.
03:43 Pourquoi ? Parce que c'est le point le plus compréhensible de sa réforme.
03:46 Le reste, les concessions sur la pénibilité, les carrières, les 1200 euros, c'est tellement
03:53 compliqué.
03:54 Est-ce que c'est 1200 brut, 1200 net ? On s'est posé la question avant de savoir que
03:57 c'était brut, qui était concerné.
03:59 C'est illisible par l'opinion.
04:01 Donc si il bouge sur 64 ans, Macron on considère qu'il aura raté sa réforme.
04:08 Les acteurs syndicaux n'ont pas le choix.
04:09 Parce que un, ils sont dépassés par leur base, deux, parce qu'ils se sont engagés
04:12 et donc ce faisant, quoi qu'il arrive, ils auront bout et ils refuseront cette réforme.
04:16 De l'autre côté, Emmanuel Macron n'a pas le choix parce que très clairement s'il abandonne
04:19 cette réforme, ce qui lui reste de majorité va se déliter et ce sera très très compliqué
04:23 pour lui.
04:24 Donc on a deux acteurs qui en réalité ne peuvent pas reculer.
04:26 Alors, re Benjamin Morel, vous n'avez pas le même costume.
04:32 Non, non, non, je change de temps en temps.
04:34 Je vous pose cependant la question, est-ce que les deux organisations, CGT et SFDT, n'ont
04:38 pas tout intérêt à s'entendre en particulier sur ce sujet des retraites ?
04:42 Elles vont finir par s'entendre.
04:43 Alors sur le fond, elles sont plutôt d'accord.
04:44 Le mandat de Laurent Berger est clair, on ne revient pas sur l'âge.
04:46 Donc ce faisant, sur le fond, il n'y a pas une feuille de papier à cigarette aujourd'hui,
04:50 même si évidemment ensuite sur les modalités, on peut discuter.
04:52 En revanche, sur les méthodes d'action, il peut y avoir en effet discussion.
04:56 Mais en réalité, François Pomponi le disait bien, la CFDT n'a pas le choix.
05:00 Elle n'a pas le choix pour deux raisons en réalité.
05:01 D'abord parce que ce qui permet de faire plier un gouvernement, c'est le blocage,
05:05 beaucoup plus que les manifestations.
05:06 Historiquement, ça s'est toujours vérifié.
05:08 Et deuxièmement parce que ne pas perturber les vacances des Français, ça va être compliqué
05:12 étant donné que l'examen parlementaire de ce texte va avoir lieu pendant les vacances
05:17 d'hiver, si vous prenez les différentes zones.
05:18 Donc si jamais il fallait attendre la fin des vacances, le texte serait voté et la
05:22 bataille serait perdue.
05:23 Allez, parce que vous savez que sur CNews, on vous donne régulièrement la parole, je
05:27 vous propose de regarder le sondage réalisé cette semaine.
05:30 Un sondage sur la colère des Français face à cette réforme des retraites, mais aussi
05:34 face aux actions des syndicats avec notamment les appels à bloquer le pays qui se poursuivent
05:39 pour mardi.
05:40 A la question "Approuvez-vous les syndicats qui appellent à bloquer le pays ?", une
05:47 majorité, 58% des Français répondent non et se préparent déjà à des semaines difficiles.
05:52 C'est un beau bordel qui s'annonce.
05:54 C'est que comme ça qu'on peut se faire entendre, que les gens peuvent se faire entendre.
05:58 41% je trouve que c'est énorme en réalité.
06:00 Le blocage c'est quelque chose, alors en effet on a le souvenir de 2010, c'est quelque
06:03 chose qui paralyse, c'est quelque chose qui empêche, qui pénalise un peu tout le monde.
06:07 Je trouve ça beaucoup, 41% de Français qui y sont prêts.
06:09 Si 60% des 18-24 ans approuvent la demande des syndicats, ils ne sont que 26% pour les
06:15 65 ans et plus.
06:16 Quant à la proximité politique, 70% des Français qui se situent à gauche se disent
06:21 en accord avec les demandes des syndicats.
06:23 La proportion est inversée à droite avec seulement 33%.
06:27 Le gouvernement a perdu la bataille du récit, parce que le récit c'était "il faut absolument
06:32 faire cette réforme parce que sinon le système va s'effondrer, on ne pourra plus payer les
06:35 pensions".
06:36 Il y a un contre-récit qui s'est imposé, si, c'est pas si urgent, on peut attendre,
06:40 etc.
06:41 Donc sa seule chance maintenant c'est que les syndicats, les grévistes aillent trop
06:44 loin, c'est-à-dire que les Français se disent "le jeu n'en vaut pas la chandelle".
06:48 Ça me fait espérer, carrément, un blocage, un truc qui marque le coup, en fait, pour
06:52 de vrai.
06:53 Une bonne fois pour toutes, pour passer un vrai message.
06:56 Et puis voilà, on galère une bonne fois et on passe à autre chose, on enlève la réforme.
07:00 Cette dame dit "bloquons le pays, comme ça on ne pourra plus jamais parler de réforme
07:03 des retraites".
07:04 Ça c'est le contraire.
07:05 Non, non, ce que je dis à la dame, c'est que pour bloquer une bonne fois pour toutes
07:10 le pays, il aurait fallu, en amont, qu'on ait une réforme qui envahit la chandelle.
07:15 Là, c'est une petite réforme, comme on dit, techniquement paramétrique, où on joue
07:19 sur deux paramètres, mais sur le fond, rien n'est solutionné en réalité, il faut le
07:23 dire aux Français.
07:24 Il y en aura d'autres, des réformes.
07:26 Alors il y a ceux que pensent les Français du projet retraite d'Emmanuel Macron, il
07:30 y a aussi ceux que pensent Emmanuel Macron des Français qui descendent dans la rue et
07:34 qui manifestent, et puis il y a ceux que pense Pascal Praud d'Emmanuel Macron qui vante
07:38 les bienfaits de la démocratie.
07:40 C'est un résumé de la séquence qui suit, regardez.
07:42 Il y a maintenant un temps politique qui s'ouvre à l'Assemblée, et il faut le respecter.
07:48 Et en parallèle de ça, il y a ce que prévoit notre Constitution, la possibilité, toujours
07:52 respectée, même en temps de pandémie dans notre pays, de manifester, d'exprimer son
07:58 mécontentement.
07:59 Qu'il l'écoute le peuple.
08:01 S'il veut l'écouter, il fait un référendum, autrement il ne parle pas.
08:04 Là, il nous prend pour des imbéciles.
08:06 Oui, on vous écoute, bien sûr.
08:08 Là, c'est important de manifester, oui, bien sûr.
08:10 C'est un vrai exercice démocratique, bien sûr.
08:12 Mais en fait, on ne change rien.
08:13 On ne change rien.
08:15 Et c'est pire.
08:16 C'est vraiment, oui, oui, vous avez raison, bien sûr.
08:20 Mais on va quand même, vous allez travailler à 64 ans.
08:22 Oui, bien évidemment.
08:24 Et je pense que c'est insupportable pour les gens.
08:27 C'est vrai que c'est crispant.
08:28 C'est insupportable cette espèce de rigidité.
08:31 C'est la base de la rhétorique, Pascal.
08:34 On l'approuve pour étouffer.
08:35 Je pense qu'Emmanuel Macron aurait dû reprendre ce qu'il avait fait pour les Gilets jaunes,
08:46 un tour de France où il enlevait sa veste, où il parlait, ça a formidablement marché.
08:51 C'est ce qu'il a fait.
08:52 Mais parce que Jacques, vous savez pourquoi ça a formidablement marché ?
08:57 Parce qu'il l'a fait une fois et qu'il est très fort.
08:59 Mais la deuxième fois, il te...
09:00 Mais ce n'est pas vrai.
09:01 Mais si, parce que la deuxième fois, parce que ça ne sert à rien.
09:04 Il faut faire de la pédagogie.
09:06 Il ne faut pas communiquer.
09:07 Il faut faire de la pédagogie.
09:08 Ils sont où les résultats du grand débat ?
09:10 Vous les avez lus ? Il t'a eu une fois.
09:14 Il ne va pas t'avoir deux fois.
09:16 Généralement, il t'a...
09:18 Je n'en voudrais pas le mot, mais il t'a eu, je veux dire ça comme ça, une fois.
09:24 Le grand débat, j'attends encore les cahiers des charges ou de doléances des grands débats.
09:31 Personne ne l'a jamais vu.
09:32 C'était de la com pure.
09:33 C'est de la com pure.
09:34 Et vous, votre réponse à chaque fois, c'est de faire de la com.
09:37 Ce n'est pas ça.
09:38 Le faire de la com, c'est...
09:39 Non, c'est le contraire de la com.
09:40 C'est de la pédagogie.
09:41 C'est de la pédagogie.
09:42 Benjamin Morel, est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
09:46 Le président fait-il de la com lorsqu'il parle des bienfaits de la démocratie pour
09:50 parler des manifestations ?
09:51 Bien sûr, il fait de la communication parce que le gouvernement a déjà acté le fait
09:55 qu'il avait perdu la bataille de l'opinion.
09:57 En fait, l'opinion, elle est cristallisée depuis 2019.
09:59 La réforme a changé.
10:00 Mais vous voyez que les gens qui sont déjà contre cette réforme en 2019 ont continué
10:05 à l'être et que qui plus est, vous avez un accroissement aujourd'hui du taux de réprobation
10:08 de cette réforme.
10:09 On a des arguments qui sont des arguments sur le coup.
10:12 Mais depuis le confinement, depuis le quoi qu'il en coûte, on voit que cette préoccupation-là
10:17 ne touche plus réellement les Français et qu'elle apparaît peu crédible pour les Français.
10:19 Donc, le gouvernement a déjà acté le fait qu'il n'avait pas gagné la bataille de l'opinion.
10:23 Il cherche à aller vite.
10:24 Avec des éléments de procédure parlementaire, il essaye de tout faire pour que cette réforme
10:28 passe rapidement, pour que justement la mayonnaise ne monte pas dans la rue.
10:32 Et en attendant, il faut faire de la com' pour endormir.
10:34 Allez, un peu d'histoire pour refermer cette séquence retraite.
10:38 Savez-vous, Benjamin, qui est le père de la retraite ?
10:40 Non ?
10:41 Crois-moi.
10:42 Le père de la retraite, Marc Menand, répondait à cette question.
10:45 Figurez-vous, lundi, c'était dans Face à l'info.
10:47 On regarde ensemble.
10:48 Colbert, il s'intéresse à la marine.
10:52 On a besoin d'une marine forte.
10:54 Mais il ne sont pas nombreux ceux qui ont envie de partir sur les navires.
10:59 Là aussi, c'est une vie d'horreur.
11:01 Ah oui, forcément, on peut parler d'aventure, mais au quotidien, vous êtes là sur le pont,
11:06 il n'y a même pas de cabine.
11:07 Vous êtes livré à tous les caprices de la météo.
11:10 Alors comment ? Leur dire "mais vous devriez venir, c'est formidable".
11:14 En leur disant simplement, lorsque vous aurez terminé votre service à un certain âge,
11:20 vous aurez une retraite.
11:22 Et c'est le fameux Zeddi de Nancy.
11:24 Et puis, la passion de Louis XIV.
11:27 Les danseurs, souvenez-vous, à 12 ans, il est là, il est majestueux, il fascine son
11:33 monde à la cour.
11:34 On aime voir le roi.
11:35 Il est dans tous les ballets.
11:38 Et les danseurs, ils créent l'opéra.
11:41 Mais pour souffrir au quotidien de cet exercice, il sait que derrière cette aisance, il y
11:49 a une érosion très tôt de la physiologie et que par conséquent, on ne peut pas danser
11:55 jusqu'à la fin de son existence.
11:58 Et il vote la retraite pour les danseurs de l'opéra à l'âge de 40 ans.
12:05 Sarkozy trouvera qu'ils peuvent vivre jusqu'à 42 ans comme ça.
12:07 Donc, il y a eu un petit changement.
12:09 Autre mouvement de grogne, la grogne des artisans, en raison notamment de la hausse des prix
12:14 de l'énergie, avec en tête de cortège les boulangers.
12:18 On peut dire que leur facture d'électricité explose.
12:20 Lundi, ils étaient dans la rue, venus de toute la France pour réclamer que l'État
12:24 agisse et agisse vite.
12:26 On n'a pas envie de crever.
12:30 Aujourd'hui, on est là pour faire du bruit, pour se faire entendre et pour trouver de
12:36 vraies solutions.
12:37 Jeanne Cancar et Fabrice Elsner, vous êtes devant le ministère de l'économie où le
12:41 cortège de ces artisans boulangers a convergé tout à l'heure.
12:44 Pourquoi sont-ils venus ? Parce qu'ils ont des choses à demander.
12:47 Déjà, l'accélération de la mise en place de ces aides.
12:50 Ces boulangers nous expliquent que cela met trop de temps à être effectif.
12:55 D'ici là, qu'elle soit possible, ils doivent continuer à payer leurs factures qui nous
13:01 décrivent comme exorbitantes.
13:02 Moi, il faut que je sorte 25 000 euros.
13:04 Vous êtes passé de 13 000 à 46 000 en l'espace d'un mois ?
13:07 De 13 000, je passe à 46 000.
13:09 Exactement.
13:10 De 13 000 à 46 000.
13:12 Moi, la tradition, je ne vais pas la mettre à 2 euros.
13:14 C'est aussi simple que ça.
13:16 On a une situation très difficile.
13:18 La plupart d'entre nous n'ont quasiment plus de salaire.
13:21 Et ça, ce n'est pas possible, ce n'est pas acceptable.
13:24 Je pense que si dans les 6 mois qui arrivent, rien n'est fait réellement par l'État,
13:28 c'est la fin.
13:29 C'est cynique de se dire que la baguette a été classée au patrimoine de l'UNESCO
13:33 et qu'aujourd'hui, les boulangers, ceux qui la font et qui font les meilleurs, disparaissent.
13:36 Globalement, on a aujourd'hui 80% des boulangers qui ne bénéficieront pas du bouclier tarifaire.
13:44 Simplement, 60% des bouchers charcutiers qui y ont droit.
13:47 C'est vrai que les boulangers n'ont pas le temps.
13:49 C'est l'un des rares métiers où vous êtes sur le pont toute la journée.
13:52 C'est très compliqué.
13:53 Et donc, moi, j'ai fait la liste.
13:54 Allez chez EDF, appelez la préfecture pour avoir les aides,
13:58 parce qu'en fait, vous avez aussi la préfecture qui rentre en ligne de compte pour ce guichet d'aide.
14:01 Vous avez la région qui vous aide.
14:03 Il faut y aller.
14:04 Vous avez le ministère de l'Économie, son site où il faut s'inscrire.
14:07 Et vous avez l'URSSAF qui va vous permettre de reporter vos charges.
14:10 Vous vous rendez compte, pour un boulanger qui est pris toute la journée par ses tâches,
14:13 c'est très compliqué.
14:14 Monsieur Bruno Le Maire, moi, je serais ravie de le rencontrer.
14:17 Je l'avais déjà rencontré.
14:18 Mais très franchement, on dit aux entreprises "créer de l'emploi, créer de la richesse,
14:23 créer plein de choses", mais en fin de compte, on se fait égorger.
14:26 C'est quand même pas normal.
14:27 On se fait égorger.
14:29 Les mots sont forts, Benjamin Morel.
14:31 Oui, et ils sont justes.
14:32 Et en même temps, je crois qu'on ne réalise pas le scandale de cette affaire.
14:34 Parce qu'en réalité, il faut voir que le prix de l'électricité à la production, il n'a pas bondi.
14:39 On a en effet quelques problèmes de centrales nucléaires, mais il n'a pas explosé.
14:42 Le vrai problème, c'est un problème de pur marché.
14:44 On a un marché de l'électricité qui a été conçu au niveau européen sur la centrale la plus chère,
14:48 c'est-à-dire la centrale à gaz.
14:50 Et même si on ne produit pas de l'énergie beaucoup plus chère,
14:52 on la vend beaucoup plus chère pour des raisons de pure réglementation.
14:56 Et donc là, on est en train de tuer une profession.
14:58 On est en train de tuer des commerces.
15:00 On est en train d'étouffer une économie parce qu'on n'arrive pas soit à sortir du marché
15:03 européen de l'électricité, comme l'ont fait des pays comme l'Espagne ou le Portugal,
15:06 soit à décider de réformer ce marché rapidement.
15:09 Parce que pour l'instant, les Allemands, ça leur va très bien.
15:12 Donc là, on est en train de tuer ça par manque de volonté politique.
15:16 Il est temps que cette volonté politique, elle arrive avant qu'il soit trop tard.
15:19 Un autre sujet qui a fait beaucoup débat cette semaine,
15:22 une nouvelle vague de femmes de retour de Syrie.
15:25 La France a rapatrié 15 femmes et 32 enfants des camps de prisonniers djihadistes.
15:30 Alors d'abord, faut-il le faire ?
15:31 Ensuite, a-t-on encore l'obligation de le faire ?
15:34 Alors que ces femmes ont choisi de ne plus être françaises.
15:37 La déchéance de nationalité est-elle donc applicable à ces personnes ?
15:40 Et concernant les enfants, c'est autre chose.
15:42 Mais même pour les enfants, vous allez voir que tout le monde n'est pas d'accord.
15:45 C'est moins dangereux, selon les sources sécuritaires,
15:50 de les avoir en France plutôt que dans les camps en Syrie,
15:53 où ils risquent de s'échapper grâce aux forces djihadistes.
15:58 Je vous rappelle l'attaque de la prison d'Assaqué,
16:00 où l'État islamique a tenté de faire...
16:02 Mais un jour, elles vont sortir de prison en France.
16:04 Mais elles seront sous surveillance.
16:07 Aucun expert n'a de boule de cristal et peut exactement évaluer
16:11 le risque que représentent ces gens sur notre sol,
16:13 une fois qu'ils sont libérés.
16:14 J'ai toujours eu du mal à croire que ces femmes pouvaient se déradicaliser.
16:18 Pour moi, elles jouaient la carte de la taquiya pour la plupart d'entre elles.
16:21 Elles vont faire semblant de se reconvertir,
16:23 de s'intégrer au sein de cette société,
16:25 pour passer pour madame tout le monde.
16:26 Oui, elles vont jouer la carte de la taquiya.
16:28 Parce que quand on a commis des actions,
16:30 des exactions comme elles l'ont fait en étant maires,
16:33 je pense que c'est pour ça aussi qu'il y a de la complaisance
16:35 et de la compréhension dans la rhétorique.
16:37 C'est-à-dire qu'on dit une femme djihadiste et on dit un terroriste.
16:40 Un djihadiste.
16:41 Parce que c'est une femme et que forcément,
16:43 elle a une image peut-être plus innocente, plus insouciante, plus vulnérable.
16:46 Alors que non, ces femmes sont partie prenante d'actes terroristes.
16:50 Et il faut s'en méfier.
16:51 Et pour moi, nous n'avons ni les moyens,
16:53 ni nous ne sommes en mesure financièrement
16:55 et en termes d'encadrement psychologique,
16:57 de suivre ces femmes et ces enfants.
16:59 - C'est bon, c'est une action de l'homme.
17:00 - Quelles sont les bases de votre argumentation ?
17:02 - La mienne, en tant que citoyenne.
17:04 Comment on fait quand ces enfants sont scolarisés
17:06 dans des écoles où ils vont côtoyer d'autres enfants ?
17:08 Moi, je pense que l'État, enfin, ils ne doivent pas le dire en vérité.
17:11 C'est ça la réalité, c'est que ça ne doit pas être dit.
17:14 Donc ça veut dire que quelque part, on met aussi en danger l'entourage.
17:18 - Pourquoi ? Parce que vous considérez qu'un enfant de 6 ans
17:20 est un danger pour un autre enfant de 6 ans ?
17:22 - Alors là, je veux être honnête avec vous.
17:25 Vous ne vous rendez pas compte d'un enfant de 6 ans, ce qu'il a pu voir ?
17:28 - François Mollin, ça veut dire que les enfants sont des bombes à retardement.
17:31 - Mais pourquoi ? Justement, c'est ce que...
17:32 - Ce n'est pas ma phrase.
17:33 - Donc à quoi ça va ?
17:34 - Celui qui connaît très bien ce sujet dit ça.
17:36 - Il ne faut pas dire que des gamins de 6 ans, de 8 ans, de 10 ans...
17:38 - 14 ans, c'est plus compliqué.
17:40 - Mais même à 14 ans, vous ne pouvez pas...
17:42 Mais vous vous rendez compte de ce que vous dites ?
17:44 C'est quand même d'abord des victimes, ces gamins.
17:46 - Bien sûr, mais ils n'ont pas choisi d'être là-bas, c'est sûr.
17:49 - Benjamin Morel, est-ce qu'on a, selon vous, l'obligation de ramener ces personnes ?
17:54 - Alors, pour ce qui est des enfants, oui.
17:55 C'est une obligation qui est légale et puis je dirais même une obligation qui est morale.
17:59 Parce que même si en effet, certains sont des bombes à retardement,
18:01 on parle de gosses tout de même qui ont vu des choses extraordinairement terribles
18:05 et qui ne sont pas responsables du fait d'être allés en Syrie.
18:07 - Donc ils n'ont pas choisi d'aller là-bas.
18:08 - Voilà.
18:09 Pour les mères, c'est différent.
18:10 Pour les mères, c'est différent.
18:11 Et là, on peut avoir en effet une approche cas par cas.
18:13 Mais quoi qu'il en soit, on en fait beaucoup sur cette affaire et je le comprends.
18:16 Parce qu'en effet, il y a des risques, parce qu'il y a une charge émotionnelle.
18:19 Et le vrai problème aujourd'hui, c'est les loups solitaires qu'on ne sait pas identifier.
18:23 Ces gens-là, on sait d'où ils viennent, on sait ce qu'ils ont vécu
18:26 et les services de renseignement savent les suivre, savent les tracer.
18:29 Donc évidemment qu'il y a un risque, mais le risque, il est beaucoup moindre
18:32 qu'en réalité beaucoup aujourd'hui de loups solitaires qui sont sur notre territoire,
18:36 qui se radicalisent devant leur écran et qui peuvent avec un couteau commettre un attentat.
18:39 La vraie menace terroriste, elle est là.
18:41 Donc même si évidemment, on peut s'en inquiéter, au moins pour les enfants,
18:45 je crois que le débat devrait être beaucoup plus serein.
18:48 - Et pour revenir sur les femmes, est-ce qu'on sait ce qu'elles vont devenir finalement une fois ?
18:52 Maintenant qu'elles sont sur le sol français,
18:54 certaines seront peut-être incarcérées, mais pour combien de temps ?
18:58 - Pour combien de temps ?
18:59 Donc là, il va falloir arriver à déterminer quelle était la situation en Syrie,
19:03 quelles ont été leurs actions, etc.
19:05 Et surtout, encore une fois, c'est ça la vraie clé.
19:08 Au-delà de l'incarcération, comment les suivre, comment les accompagner
19:11 et comment être certain au regard des services de renseignement,
19:14 au regard des cellules de déradicalisation, au regard du suivi social,
19:18 qu'en effet, demain, elles ne représentent pas un risque
19:21 parce qu'il ne faut pas se poêler la face.
19:23 En effet, elles peuvent demain représenter un risque.
19:26 - Je vous propose d'écouter à présent ce qu'en pense Guillaume Bigot,
19:29 politologue, dans la matinale week-end de ce samedi.
19:32 Pour lui, toutes les opérations de ce type étaient des erreurs. On l'écoute.
19:36 - Ce sont des profils lourds et alarmants, loin de l'image d'une victime de l'État islamique.
19:43 Les enquêteurs de l'antiterrorisme constatent une évolution
19:46 entre les premiers rapatriements en 2016 et ceux de cette semaine.
19:49 Selon eux, la France a désormais affaire à des femmes endurcies,
19:52 vétérans de la première heure, avec un rôle majeur au sein de Daesh.
19:56 - L'inquiétant profil des revenants du djihad en Syrie.
19:59 Est-ce que c'était une erreur ces derniers rapatriements désormais,
20:02 puisque les profils de ces femmes ont changé ?
20:05 - La position est un peu plus radicale.
20:07 Je pense que tous les rapatriements étaient des erreurs depuis le départ.
20:10 Je pense que les enfants en bas âge peuvent être éventuellement amendables.
20:15 - Vous vous dites même que les pré-ados, les ados, c'est déjà trop tard ?
20:18 - Je ne suis pas un spécialiste de l'enfance,
20:21 mais le risque est extrêmement important.
20:23 Ce sont les lionceaux du califat, ils ont été éduqués dans cette idéologie.
20:26 Mais celles qui vont revenir sont effectivement des durs de durs.
20:29 Là, on attaque le noyau dur.
20:31 Donc ces femmes sont des passionnariats un peu de la cause.
20:33 Il faut être sérieux.
20:35 On s'est engagé dans un combat de ce type,
20:38 qui aboutissait à brûler vif des prisonniers, à égorger, à décapiter.
20:44 Il y a un problème de subversion, un risque de subversion
20:47 d'une partie de la population.
20:49 Ce n'est pas qu'ils vont prendre le pouvoir en France,
20:51 c'est qu'ils sont capables de créer des fractures très graves dans notre société.
20:54 - Vous y croyez à la déradicalisation ?
20:56 - Les techniques qu'on a utilisées sont des techniques qui échouent,
20:59 sont des techniques d'une très grande naïveté.
21:01 En résumé, oui, il ne faudrait pas qu'ils reviennent.
21:03 Et pour la raison la plus importante, en dehors de la dangerosité,
21:06 c'est que nos services sont déjà saturés.
21:08 - Et encore une autre réaction avant de clore ce sujet,
21:11 celle d'Éric Zemmour, qui était invité mardi de la matinale de Romain Desarbres.
21:15 Il a été interrogé depuis la gare du Nord.
21:17 Éric Zemmour, d'abord sur ces femmes et ces enfants rapatriés de Syrie.
21:21 - Pour moi, ces gens-là sont partis faire la guerre,
21:27 faire la guerre en Syrie, ils font la guerre à la France.
21:30 Ils ne se sentent absolument pas français.
21:32 Aujourd'hui, ils veulent simplement revenir en France
21:35 car c'est plus commode et confortable.
21:38 Les femmes, en vérité, ne sont pas moins coupables
21:41 que les hommes qui se sont battus et qui sont morts.
21:44 Ils sont moins fanatiques.
21:46 Moi, je suis partisan de la méthode anglaise.
21:48 C'est-à-dire qu'on aurait dû depuis longtemps les déchoir
21:51 de la nationalité française.
21:53 Vous savez, c'est une mesure qui date de la Révolution française.
21:56 La déchéance de la nationalité française
21:58 pour tous ceux qui prennent les armes contre la France.
22:01 Moi, je suis partisan de cette mesure.
22:03 On n'aurait pas eu à les rapatrier.
22:05 Ils seraient devenus étrangers.
22:07 Les Anglais ont adopté cette mesure
22:09 et je suis tout à fait favorable à ce qu'on fasse ça en France.
22:12 L'actualité internationale à présent
22:14 avec ces deux attaques semblantes en Israël
22:16 survenues à quelques heures d'intervalle
22:18 hier soir et ce matin à Jérusalem-Est.
22:20 La première fusillade a fait sept morts
22:22 à proximité d'une synagogue.
22:24 Réaction hier du porte-parole de l'ambassade d'Israël.
22:27 C'était dans Soir Info.
22:29 Cette terrible fusillade contre une synagogue à Jérusalem-Est.
22:33 C'était une attaque qui était attendue ces derniers jours,
22:37 ces dernières heures.
22:39 En tout cas, il y avait un risque fort.
22:41 Complètement.
22:43 Il faut comprendre que depuis maintenant presque deux ans,
22:48 il y a des attaques permanentes en Israël
22:52 contre des civils, contre des militaires aussi,
22:56 qui proviennent de Cisjordanie.
22:59 C'est la raison aussi pour laquelle nos forces de sécurité
23:03 sont activées en permanence.
23:05 Vous savez, on fait le lien avec l'attaque,
23:08 avec l'opération de Tsaïl de ce matin,
23:13 dans laquelle plusieurs combattants du djihad islamique ont péri.
23:19 Si cette opération n'avait pas eu lieu,
23:22 il y aurait eu deux attaques aujourd'hui.
23:24 Malheureusement, elles ne peuvent pas être présentes
23:27 à tout moment et arrêter tous les auteurs.
23:30 Malheureusement, ce soir, il y en a un qui a réussi
23:33 à commettre ce terrible attentat.
23:36 Est-ce qu'il y a une peur d'escalade,
23:39 la peur d'un risque d'embrasement ce soir ?
23:43 Bien sûr.
23:45 Nous voyons une recrudescence de ces attaques,
23:49 un rythme plus élevé des bilans très lourds.
23:52 Donc oui, il y a réellement une peur de voir une escalade.
23:56 Finalement, c'est tout un pays ce soir qui est meurtri.
24:00 C'est une attaque terrible.
24:02 Malheureusement, les organisations extrémistes
24:05 palestiniennes, qui, je le rappelle,
24:07 ne reconnaissent pas l'existence de l'Etat d'Israël,
24:10 utilisent ces méthodes des attaques sanglantes
24:13 contre les civils pour faire entendre leur voix
24:17 à n'importe quel moment, tous les jours de l'année.
24:20 C'est donc pour ces raisons que nous devons faire preuve
24:23 de la plus grande fermeté, que nous continuerons
24:25 à faire preuve de la plus grande fermeté,
24:27 à aller chercher les terroristes partout où ils sont
24:30 afin de protéger notre population.
24:33 - L'actualité internationale toujours avec la guerre en Ukraine
24:36 dans un instant et la décision des États-Unis
24:39 de livrer à Kiev des chars Abraham.
24:41 Sommes-nous en train de franchir la ligne rouge
24:43 dans ce conflit ? On se posera la question
24:45 dans la deuxième partie du Meilleur de l'Info Lepdo,
24:47 toujours en compagnie de Benjamin Morel
24:49 et en direct sur CNews. A tout de suite.
24:51 - La question qui est dans notre esprit,
24:56 c'est allons-nous tous vers une 3e guerre mondiale ?
25:00 - Si je voulais résumer les choses, je dirais
25:02 à peine a-t-il eu les chars qui demandent
25:04 les missiles longue portée.
25:06 - De retour sur CNews pour la 2e partie
25:09 du Meilleur de l'Info Lepdo, notre sélection
25:11 des moments les plus forts de l'actualité
25:13 de la semaine et du week-end avec toujours
25:15 Benjamin Morel dans un instant.
25:17 Nous reviendrons sur la décision des États-Unis
25:19 de livrer à Kiev des chars Abraham.
25:21 C'est sur la question de la ligne à ne pas franchir
25:23 dans ce conflit. Mais d'abord, le flash,
25:25 le rappel des principaux titres de l'actualité,
25:27 c'est avec Isabelle Piboulot.
25:29 - L'ANUPS ne cherche qu'à bordéliser le pays.
25:32 C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Intérieur
25:34 dans Le Parisien. Gérald Darmanin dénonce
25:36 un profond mépris de la valeur travail
25:38 d'une partie de la gauche alors que la réforme
25:40 des retraites arrive au Parlement lundi.
25:42 Par ailleurs, une nouvelle mobilisation
25:44 intersyndicale est prévue le 31 janvier.
25:46 Et en attendant la journée de manifestation
25:48 de mardi, Jean-Luc Mélenchon souhaite
25:50 que les syndicats permettent de faire
25:52 un peu de travail.
25:54 - Je vous invite à vous abonner à la chaîne
25:56 pour ne pas rater les prochaines vidéos.
25:58 - Les syndicats permettent l'organisation
26:00 prochaine d'une très grande marche
26:02 contre la réforme des retraites,
26:04 mais pendant un week-end et non pas en semaine.
26:06 Le leader de la France insoumise
26:08 espère ainsi une mobilisation
26:10 des Français encore plus massive.
26:12 Dans l'actualité internationale,
26:14 Benjamin Netanyahou promet
26:16 une réponse israélienne forte,
26:18 rapide et précise.
26:20 Après deux attaques de Palestiniens
26:22 à Jérusalem-Est, le Premier ministre
26:24 israélien assure ne pas chercher
26:26 l'escalade, mais affirme être prêt
26:28 pour n'importe quel scénario.
26:30 Deux hommes ont été blessés par balle
26:32 ce matin, au lendemain d'une fusillade
26:34 qui a fait sept morts
26:36 près d'une synagogue.
26:38 - Merci Isabelle, Isabelle Piboulot.
26:40 Prochain point sur l'actualité,
26:42 ce sera à 22h. Le meilleur de l'info,
26:44 deuxième partie avec la guerre en Ukraine.
26:46 A présent, retour sur la décision
26:48 des États-Unis de livrer à Kiev des chars
26:50 Abrams. La question se posait depuis
26:52 plusieurs jours, mais mardi, Joe Biden
26:54 a pris la parole en direct. On réécoute.
26:56 - Il y a une charge symbolique
27:00 immense dans ce qui se passe en ce moment.
27:02 Et ce qui me fascine, c'est que dans
27:04 les chars allemands qui vont être en lutte
27:06 avec la Russie, ce qui me fascine,
27:08 c'est que dans les chanceleries
27:10 occidentales, on traite comme des minus
27:12 ceux qui prennent au sérieux la possibilité
27:14 de l'escalade. Quand on dit, en l'instant,
27:16 Poussine à la bombe nucléaire, c'est pas un détail.
27:18 On dit, c'est secondaire, vous vous faites
27:20 des peurs avec ça. Je trouve qu'il y a
27:22 un détail derrière cette espèce de compté
27:24 matant-guerre. - Pire que les minus des collabos.
27:26 - Oui, absolument. Comme si on était pro-russes
27:28 lorsqu'on se contenteait que les russes
27:30 pourraient s'effondrer et que ça ferait mal.
27:32 - Alors, Benjamin Morel,
27:34 cette décision des États-Unis est-elle un tournant
27:36 dans cette guerre ? - En tout cas, c'était
27:38 quelque chose qui apparaissait nécessaire pour Kiev
27:40 pour arriver à contrer une offensive russe
27:42 qu'on attendrait. Alors après, est-ce que c'est
27:44 un tournant ? En réalité, ça va venir Poutine de le dire.
27:46 C'est-à-dire que la notion de colbeligérance,
27:48 elle n'est pas évidente. Elle dépend de ce que
27:50 l'on peut considérer un jour ou un autre
27:52 comme étant une entrée en guerre quasiment
27:54 officielle de l'Occident qui serait
27:56 devenue colbeligérant. La question c'est, est-ce que
27:58 la Russie a les moyens de nous traiter
28:00 comme des colbeligérants ? La réponse à ce
28:02 stade-là est non. Et la rationalité
28:04 relative de Vladimir Poutine fait que la
28:06 guerre nucléaire, pour l'instant, est exclue.
28:08 Après, le pouvoir russe
28:10 est un pouvoir qui, aujourd'hui, est à la fois
28:12 fragile, faible, sous-contrainte.
28:14 Et donc, il peut y avoir en effet
28:16 en interne, par un coup du Kremlin,
28:18 parce que Vladimir Poutine se sentirait
28:20 menacé de l'extérieur et de l'intérieur
28:22 ou parce qu'il y aurait au sein même
28:24 de la Russie des troubles
28:26 politiques, il peut y avoir une escalade.
28:28 On n'est pas tout à fait, aujourd'hui,
28:30 hors de ce scénario-là.
28:32 En effet, malheureusement, le conflit se réchauffe.
28:34 On peut espérer qu'il ne se réchauffera pas beaucoup plus.
28:36 Alors, quel est le risque d'escalade
28:38 après la décision des États-Unis
28:40 et de l'Allemagne aussi, de fournir
28:42 des chars ? Sommes-nous en train de franchir la
28:44 ligne rouge avec tout au bout la peur ?
28:46 Et on ose employer le terme d'une
28:48 troisième guerre mondiale ? Regardez cet extrait.
28:50 La question qui est dans
28:54 notre esprit, c'est allons-nous
28:56 tous vers une troisième
28:58 guerre mondiale ?
29:00 Tant que le conflit restera à l'intérieur de l'Ukraine,
29:02 aussi sanglant soit-il, aussi dur
29:04 soit-il, aussi long soit-il,
29:06 les risques d'escalade, c'est-à-dire de troisième
29:08 guerre mondiale, sont assez limités parce que
29:10 c'est ni l'intérêt des Américains,
29:12 ni celui de l'OTAN, ni celui des Russes.
29:14 Donc la question est vraiment de savoir
29:16 est-ce que les Ukrainiens peuvent
29:18 réussir à vaincre l'armée
29:20 russe en se contentant
29:22 de frapper les troupes russes
29:24 à l'intérieur de l'Ukraine ? La réponse est non.
29:26 Et c'est la raison pour laquelle, par exemple,
29:28 le ministre de la Défense
29:30 demande des missiles de l'emporter.
29:32 Il faut, pour gagner la guerre
29:34 en Ukraine pour les Ukrainiens,
29:36 il faut qu'ils frappent un certain nombre de dispositifs
29:38 russes en Russie.
29:40 Ils ont commencé à le faire.
29:42 Pour résumer les choses, je dirais qu'il y a à peine
29:44 attilu les chars qui demandent des missiles de longue portée.
29:46 Et les avions.
29:48 Donc forcément,
29:50 on peut avoir une inquiétude
29:52 ici, et je traduis cette inquiétude.
29:54 Il a raison quelque part, puisque les chars ne vont pas
29:56 changer la donne. Non mais il défend ses intérêts.
29:58 200 % ça. Il défend ses intérêts.
30:00 Il faut que ce soit couplé avec des appuis aériens,
30:02 il faut que ce soit appelé "couplé" avec du missile.
30:04 Mais est-ce que ce sont les nôtres ?
30:06 Est-ce qu'on a le droit de poser cette question ?
30:08 Est-ce que ce sont les nôtres ?
30:10 Et si c'est le cas, c'est est-ce qu'on s'engage ou pas ?
30:12 Benjamin, vous avez vu le général Bruno Clermont
30:14 ne croit pas trop au risque
30:16 de troisième guerre mondiale, tant que
30:18 le conflit reste à l'intérieur
30:20 de l'Ukraine, mais en aidant les Ukrainiens
30:22 à s'armer aussi lourdement. Est-ce qu'on n'est pas
30:24 en train de le laisser justement s'échapper
30:26 au-delà des frontières de l'Ukraine ?
30:28 C'est tout le paradoxe, ou en tout cas, c'est tout le
30:30 dilemme. C'est-à-dire que d'un côté, comme ça a bien été
30:32 dit, il faut arriver à frapper en Russie
30:34 si vraiment vous voulez que
30:36 le conflit s'arrête au niveau ukrainien, et qu'il puisse
30:38 y avoir une victoire possible de l'Ukraine. Mais en même temps,
30:40 si vous frappez en Russie, et bien vous rentrez
30:42 dans un jeu de sur-enchères avec
30:44 le Kremlin, qui est contraint
30:46 de considérer que le
30:48 conflit n'est plus simplement ukraino-ukrainien,
30:50 et qu'il faut plus s'intervenir,
30:52 qu'il faut plus investir, et donc à ce
30:54 moment-là, il y a une fragilisation politique
30:56 de la Russie. Or, le vrai danger
30:58 aujourd'hui, il est beaucoup plus dans la stabilité
31:00 de la Russie, et de ce que cette
31:02 absence de stabilité pourrait entraîner
31:04 en termes de sur-enchères guerrières
31:06 en Ukraine, et peut-être ailleurs qu'en Ukraine,
31:08 que dans la
31:10 localisation
31:12 de ce conflit. Donc pour toutes ces raisons-là,
31:14 en effet, pour l'instant,
31:16 le théâtre est à peu près stabilisé,
31:18 à voir si demain,
31:20 il ne peut pas s'étendre, et il y a des risques,
31:22 peut-être pas majoritaires, mais malgré tout
31:24 existants, qu'il s'étende.
31:26 - Retour en France à présent avec
31:28 la question de la sécurité dans
31:30 les transports, et avec
31:32 notamment Éric Zemmour. Mardi, il a donné
31:34 une conférence de presse, "Guerre du Nord"
31:36 à Paris, sur ce thème, aux côtés des militants
31:38 de son parti Reconquête.
31:40 Marion Maréchal, Guillaume Pelletier et Nicolas Bé
31:42 étaient également présents. Pour rappel,
31:44 il y a deux semaines, une agression avait
31:46 fait sept blessés dans cette même gare.
31:48 - Le politique doit assumer
31:53 l'application des OQTF,
31:55 ce qui n'est pas le cas, effectivement,
31:57 aujourd'hui, d'assumer, de renvoyer
31:59 parfois des pères de familles,
32:01 d'enfants qui sont
32:03 en France, mais de l'assumer.
32:05 - Bien sûr. Ça, c'est le minimum.
32:07 Moi, ma politique est beaucoup plus globale.
32:09 Moi, j'arrête toute immigration
32:11 légale. Là, vous parlez des OQTF,
32:13 ça veut dire que vous voulez renvoyer
32:15 les clandestins. Ça, c'est simplement le respect
32:17 de la loi. La loi actuelle.
32:19 Il faut bien comprendre
32:21 que la loi actuelle n'est absolument
32:23 pas respectée, et que la France est le pire
32:25 des pays pour cela. Les autres pays
32:27 européens font quand même un peu moins mal que nous.
32:29 Mais par ailleurs,
32:31 il faut arrêter l'immigration
32:33 légale. C'est-à-dire les 300 000,
32:35 275 000
32:37 ou 300 000
32:39 immigrés, venus le plus souvent du Maghreb
32:41 ou d'Afrique, qui
32:43 viennent légalement en France
32:45 en raison du regroupement familial,
32:47 comme étudiants,
32:49 ou par...
32:51 qui demandent le droit d'asile, etc.
32:53 Ce sont eux qu'il faut arrêter. Car
32:55 il n'y a pas d'immigration illégale
32:57 s'il n'y a pas d'immigration légale.
32:59 Les illégaux viennent chercher
33:01 refuge chez les légaux.
33:03 Et les légaux protègent les illégaux, bien souvent.
33:05 Et de toute façon,
33:07 on voit bien qu'aujourd'hui,
33:09 et on le voit bien ici,
33:11 à la gare du Nord, il y a de plus en plus
33:13 de quartiers où on n'est plus en France.
33:15 Où le mode de vie a changé, parce que
33:17 tout simplement, la population
33:19 majoritaire a changé.
33:21 - Benjamin Morel, il y a la sécurité
33:23 des Français, mais pas que d'ailleurs. On ne peut
33:25 s'empêcher de penser aussi à l'échéance
33:27 des Jeux Olympiques. - Alors oui, il va y avoir
33:29 un sujet, les Jeux Olympiques. Et je rappelle que la gare du Nord,
33:31 c'est la première gare d'Europe, il y a beaucoup de gens qui arrivent.
33:33 Donc comment est-ce qu'on va arriver à sécuriser ça ?
33:35 On voit que les choses ont été très très mal
33:37 préparées en amont. Et donc,
33:39 il va y avoir un sujet. Après, sur la question
33:41 de l'immigration du référendum,
33:43 déjà, moi je suis assez fasciné par ce
33:45 tropisme référendum. D'abord, en droit cancionnel,
33:47 on ne peut pas le faire. Mais bon,
33:49 quand même, on pourrait. Le problème, il n'est pas légal
33:51 aujourd'hui. D'ailleurs, Rex et Moore disent
33:53 que ce n'est pas l'immigration illégale, mais c'est aussi l'immigration illégale.
33:55 Le problème, c'est que le problème n'est pas légal.
33:57 Parce qu'en réalité, le problème, il est
33:59 lié au droit européen. L'une des grandes limites
34:01 aujourd'hui à notre droit, c'est le droit
34:03 européen. Et ça, pour le coup, on peut prendre
34:05 toutes les lois que vous voulez, elles seront considérées
34:07 comme étant secondaires par le juge.
34:09 Il appliquera d'abord le droit européen.
34:11 Par ailleurs, les OQTF, ça dépend
34:13 des laissés-passer consulaires. Si vous ne rentrez
34:15 pas dans un bras de fer avec les pays
34:17 qui sont les pays d'origine, votre loi
34:19 ne servira à rien. Donc on est un peu dans la
34:21 pensée magique sur ce sujet-là. On veut faire
34:23 des lois, on veut faire des référendums pour dire
34:25 ce sera une loi encore mieux parce qu'elle sera adoptée
34:27 par le peuple, mais on ne règle pas les problèmes
34:29 parce que les problèmes aujourd'hui sont essentiellement
34:31 politiques. Ils impliquent un bras de fer
34:33 avec Bruxelles, un bras de fer avec
34:35 les pays d'origine, et ça, on n'en est pas capable.
34:37 - Allez, on change complètement de sujet.
34:39 Vous vous souvenez, Benjamin, du film
34:41 "Y a-t-il un pilote dans l'avion ?" - Tout à fait.
34:43 - Eh bien, en ce moment, ce serait plutôt "Y a-t-il un professeur
34:45 dans la classe ?" La détresse des élèves
34:47 et aussi des parents d'élèves face à
34:49 cette situation. Les enseignants manquent
34:51 à l'appel avec un taux d'absentéisme
34:53 toujours plus important. Illustration
34:55 cet après-midi dans La Parole aux Français
34:57 avec Barbara Clun.
34:59 - Le mal récurrent au sein de l'éducation
35:01 nationale, le manque d'enseignants à l'école.
35:03 Ils pénalisent de plus en plus d'enfants.
35:05 Chaque année, les élèves français perdent 15
35:07 millions d'heures liées à des remplacements
35:09 non assurés. C'est le ministre de
35:11 l'Éducation nationale qui a confirmé ce chiffre.
35:13 On a envie de savoir surtout comment votre fille
35:15 vit cette situation, comment ses
35:17 camarades aussi disent
35:19 de la situation qu'il vit finalement au quotidien.
35:21 - Déjà, il y a la première chose,
35:23 c'est qu'on va à l'école, on ne sait pas si on va avoir un
35:25 maître ou une maîtresse, donc ce n'est pas très motivant.
35:27 Ils ne sont pas vraiment cadrés.
35:29 Enfin, à cet âge-là,
35:31 on a besoin d'une structure, on va à l'école pour apprendre.
35:33 - Et quelles solutions préconisez-vous ?
35:35 - Déjà, je pense qu'on doit recruter des professeurs
35:37 qualifiés, compétents, parce que
35:39 les enfants sont là, les jeunes y voient très bien
35:41 à qui ils ont affaire. Et peut-être
35:43 pour certaines classes, faire des niveaux
35:45 plus petits, aussi prendre en compte
35:47 la difficulté de l'enseignement.
35:49 Je pense qu'il y a des enfants, mes enfants,
35:51 parfois, ils me disent qu'on ne peut pas faire cours parce qu'il y a
35:53 un élève qui perturbe. Il suffit d'un élève
35:55 perturbateur. Et je pense que ces élèves-là,
35:57 ils sont comme ça parce que l'éducation
35:59 nationale ne remplit pas sa mission.
36:01 C'est-à-dire que personne ne devrait quitter l'école primaire
36:03 sans maîtriser le français. C'est la première
36:05 inégalité en France. - Sauf que pour remonter
36:07 le niveau, Jean Garigue, il faut des enseignants.
36:09 Si on n'arrive plus à les attirer,
36:11 on ne peut rien faire. - Bien sûr, et on s'aperçoit
36:13 que, je crois que le nombre
36:15 des candidats aux professeurs
36:17 à des écoles, c'est-à-dire pour les écoles primaires,
36:19 a diminué de 40%.
36:21 Donc, il y a d'abord un problème de recrutement,
36:23 un problème de qualité du recrutement.
36:25 Je vois bien à quel point
36:27 les fondamentaux ne sont pas acquis.
36:29 - Mettons-nous à la place
36:31 des étudiants qui seraient
36:33 intéressés par ce métier-là, qui voient
36:35 effectivement le manque d'attractivité,
36:37 les conditions de travail aujourd'hui,
36:39 ce qui fait qu'on en arrive à une situation
36:41 comme celle-ci, où on recrute au rabais,
36:43 si je puis dire. C'est tout simplement la crise,
36:45 la crise de l'école,
36:47 comme il y a aujourd'hui la crise de tous
36:49 les services publics.
36:51 - La crise de tous les services publics,
36:53 nous dit Georges Fenech. D'accord, mais pourquoi,
36:55 Benjamin Mourel, comment en est-on arrivé là ?
36:57 - Parce qu'on n'a pas investi dans ces services publics
36:59 depuis à peu près 20 ans. Grosso modo, depuis 20 ans,
37:01 on a une doctrine de moins de dépenses publiques.
37:03 Et pour faire moins de dépenses publiques, on ne peut pas
37:05 toucher aux dépenses sociales. On ne peut pas non plus toucher
37:07 aux fonctionnaires des collectivités territoriales,
37:09 qui ont recruté de 40 % en 20 ans,
37:11 parce qu'en réalité, il y a un principe
37:13 de libre autonomie, etc. Sur quoi, du coup,
37:15 on fait des économies ? On fait des économies
37:17 sur la fonction publique d'État. Et on a l'impression,
37:19 quand on dit ça, qu'on va s'attaquer aux grands fonctionnaires
37:21 dans les ministères, mais il n'y en a pas beaucoup, ces grands fonctionnaires.
37:23 La plupart des fonctionnaires d'État,
37:25 c'est des enseignants, c'est des policiers,
37:27 et c'est des gens qui sont dans l'administration
37:29 pénitentiaire, dans la justice, etc.,
37:31 plus la fonction publique hospitalière, qui est à côté.
37:33 Et donc, on a fait des économies, on a compressé
37:35 ces coûts, parce que c'était les plus faciles
37:37 à compresser. Mais ces services publics,
37:39 ils sont devenus totalement dysfonctionnels. Et aujourd'hui,
37:41 les reconstruire, eh bien, ça va coûter
37:43 beaucoup plus cher que ce que nous
37:45 aurait coûté leur entretien. Regardez l'hôpital,
37:47 il en va de même pour l'école. Et aujourd'hui,
37:49 on n'a probablement pas des générations perdues,
37:51 mais des générations qui vont être très, très abîmées,
37:53 parce qu'en effet, quand vous n'avez pas assez
37:55 d'enseignants, quand vous avez des enseignants que vous
37:57 formez en trois jours, les contractuels
37:59 dont on parlait au mois de septembre, qui, grosso modo,
38:01 eh bien, sont venus boucher des trous,
38:03 parce qu'on n'avait pas assez d'enseignants, on n'avait personne
38:05 à mettre devant les gamins. Eh bien, les gamins qui doivent
38:07 apprendre à lire, eh bien, tout d'un coup,
38:09 ils se retrouvent face à des gens qui n'ont pas été formés pour ça.
38:11 Donc, ils vont avoir ces tards,
38:13 ces difficultés qui vont s'attirer
38:15 d'année en année. Et évidemment,
38:17 pour eux, eh bien, malheureusement, le service public
38:19 a sacrément dysfonctionné.
38:21 - Dans l'actualité de la semaine,
38:23 également, le scandale des EHPAD.
38:25 Un an après, le livre de Victor Castaner
38:27 sur la face cachée des EHPAD,
38:29 les choses ont-elles réellement changé ? Il y a quelques jours,
38:31 la défenseure des droits Claire Hédon
38:33 a publié un nouveau rapport sur la persistance
38:35 d'actes de maltraitance dans les
38:37 maisons de retraite. Dans un instant, on va entendre
38:39 une aide soignante, mais d'abord, je voulais
38:41 que l'on commence par écouter un témoignage
38:43 terrible. C'était mercredi, dans La Parole aux Français.
38:45 - Nous sommes en ligne avec Isabelle Schwartz.
38:50 Votre mère a séjourné dans un EHPAD
38:52 hors PA. Racontez-nous comment ça s'est passé.
38:54 - Ma mère est rentrée
38:56 pour un passage de quelques mois,
38:58 un ou deux mois,
39:00 en mars 2020,
39:02 chez hors PA. Environ trois semaines après
39:04 son admission,
39:06 nous ne pouvions pas aller la voir,
39:08 puisque c'était vraiment le confinement.
39:10 On me téléphone, on me dit
39:12 "Votre mère est tombée, elle a eu un petit accident,
39:14 c'est pas grave, elle s'est ouverte la tête,
39:16 elle a beaucoup saigné." Le deuxième incident,
39:18 je suis là, on était au parloir,
39:20 ce que j'appelle le parloir, c'est-à-dire qu'elle était derrière la fenêtre,
39:22 avec un masque, et moi j'étais à l'extérieur
39:24 derrière la fenêtre, également avec un masque.
39:26 Elle baisse son masque, et je vois
39:28 qu'elle avait les dents tées. Pour se retrouver
39:30 dans cet état d'édentation, ça veut dire
39:32 qu'on lui a, en quelques mois,
39:34 en moins de deux mois, qu'on lui a pas lavé les dents,
39:36 qu'on lui a donné une alimentation
39:38 hyper sucrée, et qu'elle était
39:40 déshydratée. On m'avait pas prévenue.
39:42 Elle est sortie mourante,
39:44 et j'ai réussi à la faire rentrer chez elle.
39:46 - Alors un an après
39:48 le scandale hors PA, qu'est-ce qui a
39:50 changé concrètement ? Pas grand-chose apparemment.
39:52 Si, on a appris qu'il n'y avait pas
39:54 qu'hors PA qui traitait mal ses patients,
39:56 c'est grâce notamment à cette lanceuse d'alerte
39:58 interrogée dans Morandini Live.
40:00 Regardez.
40:02 - On est en direct
40:04 avec Ella Kariève qui est aide-soignante
40:06 et lanceuse d'alerte. Est-ce que vous, vous avez le sentiment
40:08 que les choses ont changé un an après ?
40:10 - Pour moi, rien n'a changé.
40:12 Les choses s'aggravent, même, j'ai envie de dire.
40:14 Une fois que l'effet médiatique est retombé,
40:16 tous derrière
40:18 ont essayé de s'abriter,
40:20 on va dire. Ils ont essayé de mettre
40:22 des stratégies pour éviter
40:24 que ça se reproduise, que surtout l'effet médiatique
40:26 se reproduise et qu'on fasse de mauvaises pubs
40:28 sur ces établissements.
40:30 Mais en aucun cas changé le fonctionnement.
40:32 - Le problème, il vient d'où pour vous ?
40:34 C'est que ce sont
40:36 des sociétés qui sont là pour gagner de l'argent
40:38 donc on réduit au fond les investissements.
40:40 - Et en dehors d'être du business, aujourd'hui, les politiques
40:42 ne s'intéressent pas à nos aînés. On ne s'en préoccupe
40:44 plus comme si c'était
40:46 quelque chose, c'était des objets qu'on devait mettre
40:48 dans des cases et plus des êtres humains.
40:50 - Il n'y a plus une seule infirmière, plus un seul aide-soignant
40:52 ou aide-soignante qui veut travailler en EHPAD.
40:54 C'est-à-dire que les postes, maintenant, ils sont ouverts.
40:56 - C'est très dur, il faut dire que c'est très dur aussi.
40:58 - Déjà, il faut dire que quand vous êtes aide-soignante
41:00 ou infirmière, infirmière, vous sortez de l'école,
41:02 vous préférez même dans la difficulté d'aller
41:04 à l'hôpital qu'aller dans des machines
41:06 à fric où vous serez, parce que des gens
41:08 prennent de l'argent, vous serez condamné
41:10 à faire de la maltraitance à l'hôpital.
41:12 - Aujourd'hui, c'est 400 EHPAD qui ont été
41:14 contrôlées. Il y a eu des renforts au niveau
41:16 des ARS pour le contrôle. Aujourd'hui, en deux ans,
41:18 on aura contrôlé l'ensemble des EHPAD.
41:20 Alors qu'avant, un EHPAD était contrôlé
41:22 tous les 20 ans. - Combien de fermés ?
41:24 - Donc, il y a des choses qui sont faites.
41:26 - Comme les OQTF, ça. - Ça n'existait pas avant.
41:28 - Il y en a des milliers, il n'y en a aucune qui est exécutée.
41:30 - Ça veut dire qu'on contrôle
41:32 beaucoup plus qu'on ne contrôlait avant.
41:34 - Le problème, c'est que ce gouvernement est l'ami des actionnaires.
41:36 Il y avait une mesure à prendre, une seule,
41:38 c'est d'interdire les EHPAD privés
41:40 cotés, et ça, bien sûr,
41:42 parce que quand vous regardez les grandes fortunes,
41:44 ça vous choque. - Mais on parle déjà d'EHPAD,
41:46 enfin, vous voulez dire que c'est sérieux, des minutes.
41:48 - Je suis très sérieux.
41:50 Les seuls qui se sont enrichis dans cette affaire,
41:52 c'est les actionnaires. Si vous regardez les tableaux des plus grandes
41:54 fortunes françaises, c'est les gens qui ont créé
41:56 Corian, Orpea
41:58 et Domus, qui sont devenus ultra riches.
42:00 - Donc, on ne fait plus que des EHPAD sous forme d'association,
42:02 par exemple, ou des EHPAD publics.
42:04 - Absolument, parce que... - C'est délirant, vous voulez en faire privé.
42:06 - D'accord, mais moi, je ne suis pas là pour...
42:08 On paie 6 000 euros par mois pour que
42:10 les 20 derniers mois de vie de nos aînés,
42:12 les gens ne soient
42:14 même pas séchés à la serviette.
42:16 - Benjamin, la défenseur des droits,
42:18 Claire Hédon, réclame plus de
42:20 contrôles. Est-ce que ça va changer quelque chose,
42:22 mis à part le fait de
42:24 constater que ça ne va pas ? - Probablement pas.
42:26 Moi, je suis fondamentalement d'accord avec François Calfon,
42:28 qu'on vient d'écouter ici. C'est-à-dire qu'on ne peut pas faire
42:30 de nos anciens un marché. Et là, il y a en effet
42:32 des marges à faire, etc. Mais on voit la situation,
42:34 c'est déjà dysfonctionnel. Donc, si on fait des marges, ça ne peut pas
42:36 fonctionner. C'est du domaine du service public.
42:38 Et ensuite, il y a une responsabilité collective.
42:40 On est l'un des pays qui mettons les plus
42:42 nos anciens en EHPAD, tout bêtement,
42:44 parce qu'on ne veut pas les garder chez nous. En Italie,
42:46 en Espagne, dans beaucoup de pays européens,
42:48 il y a une intégration de l'ancien dans,
42:50 justement, le domicile familial.
42:52 Il peut aider pour les enfants, etc. Il y a une transmission
42:54 générationnelle. Il est temps que peut-être
42:56 également, tous, individuellement,
42:58 au-delà de ce qu'on peut attendre de l'État,
43:00 on essaye de repenser ensemble
43:02 la place qu'on leur accorde.
43:04 - Avant de se quitter, je voulais qu'on revienne sur la nouvelle campagne
43:06 de pub de CNews. Une campagne qui
43:08 dérange visiblement, et qui dérange, vous allez le voir,
43:10 certains milieux médiatiques,
43:12 des personnes qui estiment peut-être que
43:14 toutes les opinions ne doivent pas être entendues.
43:16 C'est en tous les cas ce qu'a révélé
43:18 cette semaine Pascal Praud. Regardez.
43:20 - CNews a lancé une campagne de pub.
43:24 Intéressante d'ailleurs, que vous allez voir
43:26 à l'antenne, qui est diffusée
43:28 dans toute la presse. La liberté d'expression
43:30 n'a jamais fait autant parler.
43:32 Et bien, figurez-vous que
43:34 il y a des journaux
43:36 qui ont refusé
43:38 cette campagne de publicité.
43:40 Et parmi ces journaux,
43:42 quelle surprise !
43:44 Le Monde, ça c'est étonnant !
43:46 Et parmi ces journaux
43:48 qui ont refusé également,
43:50 Libération,
43:52 ça c'est étonnant !
43:54 Le combat idéologique
43:56 va être rude ces prochaines années.
43:58 Parce qu'effectivement, Libération,
44:00 Le Monde, qui avait un monopole
44:02 sur les idées en France depuis des années...
44:04 - Qui n'a jamais existé.
44:06 - Si, et vous le savez bien que ça a penché à gauche.
44:08 - Mais il n'y avait pas de journaux de droite à l'époque.
44:10 Sans doute.
44:12 - Vous le savez bien qu'aujourd'hui,
44:14 ces gens-là sont attaqués
44:16 sur leurs idées.
44:18 Et ils sont attaqués par une presse parfois différente.
44:20 Et ils ne veulent pas en entendre parler.
44:22 Parce qu'ils avaient le monopole.
44:24 C'était vrai à l'université, c'était vrai à l'école,
44:26 c'était vrai chez les intellectuels.
44:28 Mais pourquoi ils refusent cette pub ?
44:30 Leur intolérance ?
44:32 - Le soi-disant monopole qui n'existait pas.
44:34 - L'intolérance.
44:36 - Le fillerot a toujours existé.
44:38 - L'intolérance.
44:40 Dominique pourrait en parler.
44:42 - Vous êtes obsédé par Le Monde et par Libération.
44:44 - Vous ne pouvez pas nier qu'avant l'apparition
44:46 des chaînes d'info continue, il y avait...
44:48 - En fait, j'aimerais comprendre
44:50 ce qui leur a fait refuser cette publicité.
44:52 - C'est news, point.
44:54 Pour eux, c'est news, c'est le diable.
44:56 - Pour eux, c'est news, c'est le diable.
44:58 - Oui.
45:00 - Vous avez toujours une pluralité de la presse.
45:02 Cette pluralité, notamment dans la presse écrite,
45:04 fait que vous avez des choix idéologiques.
45:06 On n'a jamais eu de grands médias en France
45:08 qui soient, du point de vue de la presse écrite,
45:10 des médias totalement neutres.
45:12 Il y a toujours eu un grand continuum d'opinions.
45:14 C'est là-dessus, je dirais, une grande richesse.
45:16 Aujourd'hui, en effet, vous avez des positions
45:18 qui sont fermes.
45:20 Il est dommage, malgré tout, que sur la publicité,
45:22 il n'y ait pas un peu plus d'ouverture.
45:24 - Merci, Benjamin Morrel, d'avoir été avec moi
45:26 pour cette émission.
45:28 L'Info Webdos est déjà terminée.
45:30 Merci à Laura Tapiro et Célia Judat
45:32 qui m'ont aidé à préparer cette émission.
45:34 Émission que vous pourrez revoir
45:36 comme l'ensemble de nos programmes sur cnews.fr.
45:38 Dans un instant, Soir Info, avec Olivier de Cairenfleck.
45:40 Et moi, je vous retrouve à 1h du matin
45:42 pour l'édition de la nuit.
45:44 Excellente soirée sur CNews.
45:46 L'actualité continue.
45:48 ...

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