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  • 28/01/2023
L'actualité vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisWE

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News
Transcription
00:00:00 Bonjour à tous, je suis ravie de vous accueillir.
00:00:02 Place à la parole aux Français Week-end,
00:00:04 avec les témoignages de ceux qui vivent l'actualité au plus près
00:00:07 et qui nous permettent donc de mieux comprendre les enjeux de la société
00:00:10 dans laquelle nous vivons tous.
00:00:12 Avec nous aujourd'hui, le consultant enseigneuse Georges Fenech.
00:00:14 Bonjour Georges.
00:00:16 Et l'historien Jean Garlieu.
00:00:18 Bonjour Jean, bienvenue à tous les deux.
00:00:19 Ensemble, nous discuterons d'un mal que l'éducation nationale
00:00:22 ne parvient pas à soigner en son sein, la pénurie d'enseignants.
00:00:27 La parole à une mère d'élèves dont la fille en classe de CM1
00:00:30 a déjà perdu 10 jours d'école depuis le début de l'année
00:00:33 et vu défiler 8 professeurs différents.
00:00:36 Comment peut-on dans ces conditions espérer relever le niveau des écoliers français ?
00:00:40 Nous en discuterons aussi avec une avocate du collectif On veut des profs.
00:00:45 La parole passera ensuite à un fervent défenseur du harcèlement scolaire
00:00:48 qui en a lui-même été victime pendant 12 ans,
00:00:51 alors qu'on a appris que 4 adolescents de 13 ans allaient être jugés
00:00:54 après le suicide de Lucas, leur camarade de classe.
00:00:57 Le harcèlement scolaire toucherait 6% des élèves français.
00:01:01 Nous poursuivons l'émission avec un médecin de Nevers.
00:01:04 La ville de la Nièvre bénéficie désormais d'un pont aérien de soignants
00:01:08 une fois par semaine.
00:01:09 Oui, vous avez bien entendu, un pont aérien, une solution d'urgence
00:01:12 mise en place pour combler le désert médical
00:01:15 qui affecte plus de 200 000 habitants de la région.
00:01:17 À titre d'exemple, Nevers n'a pas de dermatologue.
00:01:20 20% des patients n'ont pas de médecin traitant là-bas.
00:01:24 La parole enfin à des militants socialistes.
00:01:26 Le PS se réunit à Marseille pour son 80e congrès.
00:01:29 Dans quel état ? Quel avenir pour le parti
00:01:32 après ce dernier épisode cauchemardesque
00:01:34 autour de l'élection du nouveau président ?
00:01:36 Réponse avec deux militants qui ont justement,
00:01:38 vous l'entendrez, deux visions différentes.
00:01:41 Mais on commence d'abord l'émission en faisant un point sur l'actualité
00:01:43 avec Clémence Barbier.
00:01:47 Une nouvelle attaque armée à Jérusalem-Est.
00:01:49 Deux personnes ont été blessées par balle ce matin,
00:01:52 au lendemain d'une fusillade ayant fait sept morts près d'une synagogue,
00:01:56 la plus sanglante depuis plusieurs années.
00:01:58 Emmanuel Macron a réagi sur Twitter.
00:02:00 "Ferme condamnation de cet acte odieux.
00:02:03 L'engrenage de la violence doit être évité à tout prix",
00:02:05 a affirmé le président.
00:02:07 La France prolonge de deux semaines jusqu'au 15 février
00:02:10 les contrôles imposés aux voyageurs chinois en provenance de Chine.
00:02:15 Les voyageurs de plus de 11 ans doivent fournir à leur départ
00:02:17 un test négatif au Covid de moins de 48 heures.
00:02:21 L'obligation du port du masque pour les passagers de plus de 6 ans
00:02:24 à bord des vols reste également obligatoire.
00:02:27 4,5 tonnes de cocaïne saisies au large des îles Canaries en Espagne.
00:02:32 La marchandise était stockée à bord d'un cargo togolais
00:02:35 qui venait d'Amérique latine.
00:02:37 Le navire qui transportait du bétail vers des pays du Moyen-Orient
00:02:40 était surveillé de près depuis plus de deux ans.
00:02:43 28 membres de l'équipage de 9 nationalités différentes
00:02:46 ont été arrêtés.
00:02:48 La Bélarusse Arina Sabalenka, 5ème mondiale,
00:02:51 a remporté l'Open d'Australie, son premier titre du Grand Chlem.
00:02:55 Elle a battu en finale à Melbourne la Kazakhe et 25ème mondiale,
00:02:59 Elena Rybakina, 4'6"63"64.
00:03:03 Avec ce titre, la joueuse de 24 ans va retrouver lundi
00:03:06 le deuxième rang mondial, le meilleur classement de sa carrière.
00:03:12 - On commence avec ce thème sur le mal récurrent
00:03:16 au sein de l'éducation nationale, le manque d'enseignants à l'école.
00:03:19 Ils pénalisent de plus en plus d'enfants,
00:03:21 enfants qui sont privés de cours et surtout de continuité pédagogique
00:03:24 alors qu'on le sait, la persistance est primordiale
00:03:27 à la qualité de l'apprentissage.
00:03:29 Dans une école de Châtillon près de Paris,
00:03:31 une classe de CM1 est une illustration sidérante
00:03:33 de la gravité de la situation.
00:03:35 Les élèves ont déjà manqué 10 jours de classe
00:03:37 et ils ont vu défiler devant le tableau 8 enseignants différents.
00:03:41 Pour évoquer cette situation, nous accueillons Guy Met.
00:03:43 Bonjour, merci d'avoir accepté de témoigner sur notre antenne.
00:03:46 Vous êtes la maman d'une élève de cette classe de CM1.
00:03:49 Vous faites partie des parents mobilisés pour dénoncer la situation.
00:03:53 Alors première question, pouvez-vous tout d'abord nous décrire
00:03:55 le quotidien de cette classe depuis la rentrée ?
00:03:58 - Oui, ça a été surtout que...
00:04:03 On allait à l'école et on ne savait pas s'ils allaient avoir un maître
00:04:06 ou une maîtresse très souvent.
00:04:08 Ça a été plutôt la norme, je dirais, que l'exception.
00:04:12 C'est-à-dire qu'on a eu une première maîtresse qui restait...
00:04:17 Je ne sais pas, à peu près trois semaines en septembre.
00:04:19 Et puis ensuite, elle a été remplacée jusqu'à la Toussaint.
00:04:22 Et après la Toussaint, il y a eu une succession de remplacements.
00:04:25 En tout, ils ont eu à peu près huit remplaçants
00:04:28 et dix jours sans place du tout.
00:04:31 Ils ont été envoyés dans les autres classes à dessiner,
00:04:34 parfois faire des exercices, mais bon...
00:04:36 Faire des exercices tout seul sans enseignant,
00:04:38 ce n'est pas forcément très productif à cet âge-là.
00:04:41 - Quelles sont les raisons de l'absence de ces professeurs ?
00:04:43 Est-ce qu'on vous les donne ?
00:04:46 - Alors pour la maîtresse principale, la première maîtresse,
00:04:49 on ne nous a pas vraiment expliqué.
00:04:51 On n'a pas vraiment su ce qui s'était passé.
00:04:53 On congeait, longue maladie.
00:04:56 Enfin, on comprenait qu'il y avait un problème,
00:04:57 mais on ne savait pas très bien quoi.
00:04:58 Pour les autres, non.
00:05:01 C'était... Enfin, si le premier remplaçant,
00:05:03 apparemment, ne pouvait pas faire de longs remplacements,
00:05:06 c'était lié à son statut.
00:05:08 Et ensuite, les autres, c'était...
00:05:11 On ne savait pas.
00:05:12 Il y en a eu une qui a été nommée, qu'on n'a jamais vue.
00:05:14 Celle-là, on a su qu'elle était en congé maladie.
00:05:15 Dès le premier jour où elle était censée être là,
00:05:18 elle était en congé maladie.
00:05:19 Mais les autres, on ne savait pas très bien
00:05:23 pourquoi ils venaient, ils ne venaient pas.
00:05:25 - Alors vous faites partie des parents mobilisés,
00:05:27 vous manifestez régulièrement.
00:05:29 On en parlera dans quelques instants,
00:05:30 parce qu'on a envie de savoir surtout
00:05:32 comment votre fille vit cette situation,
00:05:34 comment ses camarades aussi disent de la situation
00:05:38 qu'il vit finalement au quotidien.
00:05:40 - Oui.
00:05:40 Eh bien, il y a plusieurs choses, si vous voulez.
00:05:43 Déjà, il y a la première chose, c'est qu'on va à l'école,
00:05:45 on ne sait pas si on va avoir un maître ou une maîtresse,
00:05:46 donc ce n'est pas très motivant.
00:05:49 Ils ne sont pas vraiment cadrés.
00:05:51 Enfin, à cet âge-là, on a besoin d'une structure.
00:05:53 On va à l'école pour apprendre.
00:05:55 Quand ce n'est pas le cas...
00:05:56 Enfin, moi, par exemple, là, ça fait trois jours
00:05:58 qu'on a à nouveau un remplaçant,
00:06:00 qui est censé rester, celui-là.
00:06:02 Et je vois que ma fille a changé.
00:06:03 Elle est contente, elle est bien,
00:06:06 elle est à nouveau elle-même, vous voyez.
00:06:07 Mais il y a eu une espèce de période
00:06:09 entre la Toussaint et Janvier,
00:06:10 où finalement, c'était vague.
00:06:12 On ne savait pas très bien,
00:06:13 donc les enfants n'étaient pas très motivés,
00:06:16 un peu...
00:06:17 Voilà.
00:06:18 Ils ne faisaient pas ce qu'ils étaient censés faire.
00:06:20 J'imagine qu'ils étaient un peu livrés à eux-mêmes.
00:06:22 Et d'autres, ça dépendait aussi, par exemple,
00:06:26 du remplaçant qu'ils avaient en face d'eux.
00:06:27 Moi, j'ai vu des enfants qui voyaient bien
00:06:30 que clairement, en face d'eux,
00:06:31 ils n'avaient pas de vraies maîtresses.
00:06:32 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:06:33 Il y avait une maîtresse qui avait ses Airpods,
00:06:35 qui ne parlait pas français.
00:06:36 Donc forcément, aux yeux des enfants,
00:06:38 ça se voit tout de suite,
00:06:39 ils ne sont pas idéaux, les enfants.
00:06:41 On sait que cette situation n'est malheureusement
00:06:43 pas la seule.
00:06:44 À Villejuif, dans une maternelle,
00:06:47 une école a recensé 26 jours et demi d'absence non remplacée
00:06:50 depuis le mois de septembre.
00:06:51 Les parents ont occupé l'école
00:06:52 et obtenu un rendez-vous avec l'inspectrice.
00:06:54 Les remplacements se font de manière
00:06:56 un peu plus automatique,
00:06:57 sauf que, évidemment, on le sait aussi,
00:06:59 le vivier de remplaçant commence à s'épuiser.
00:07:01 Est-ce que votre mobilisation à vous,
00:07:03 avec les autres parents, paye ?
00:07:05 Est-ce qu'elle vous permet d'avancer un petit peu
00:07:06 et de simplifier la situation pour les enfants d'abord ?
00:07:09 Je trouve que déjà, c'est dommage
00:07:12 qu'on ait dû attendre toute cette succession de remplacements
00:07:15 et dix jours sans classe, vraiment,
00:07:17 avant de se mobiliser.
00:07:18 Mais c'est vrai qu'on n'avait pas de visibilité.
00:07:20 Donc je trouve qu'on a trop perdu de temps.
00:07:22 Maintenant, je ne sais pas si ça a payé.
00:07:24 On est content parce qu'on nous a mis
00:07:26 le remplaçant numéro un,
00:07:28 donc qui est revenu maintenant,
00:07:29 et on sait qu'il va rester jusqu'en février.
00:07:31 - C'est pas beaucoup, février.
00:07:33 - Jusqu'aux vacances, oui.
00:07:35 Oui, oui.
00:07:36 C'est-à-dire, j'ai cru comprendre que...
00:07:38 On ne sait pas, en fait, s'il va rester à l'année ou non,
00:07:40 parce qu'officiellement, il me semble comprendre
00:07:42 que le poste appartient à quelqu'un d'autre,
00:07:44 cette personne qu'on n'a jamais vue,
00:07:45 qui est en proche maladie.
00:07:46 Je ne suis pas sûre de ça.
00:07:48 Peut-être que les représentants des associations
00:07:51 en savent plus.
00:07:52 Nous, on espère qu'il va rester jusqu'à la fin de l'année, bien sûr.
00:07:55 Voilà.
00:07:56 - Quelles solutions préconisez-vous ?
00:07:58 Alors, qu'est-ce qui, pour vous, pourrait améliorer ?
00:08:00 On sait qu'on contractualise des enseignants externes
00:08:04 pour pallier les manques.
00:08:05 On se souvient d'initiatives telles que le job dating
00:08:08 pour recruter des profs en moins de 30 minutes.
00:08:11 Quelles sont les solutions, vous, que vous espérez ?
00:08:13 - Alors, déjà, je pense qu'on doit recruter des professeurs
00:08:19 qualifiés, compétents, parce que les enfants ne sont pas idiots.
00:08:22 Les jeunes, ils voient très bien à qui ils ont affaire.
00:08:24 Et notre bagage, nos connaissances,
00:08:27 c'est ça qui...
00:08:28 La connaissance d'un professeur, c'est ça qui lui donnera
00:08:29 sa légitimité pour enseigner, qui lui donnera sa confiance,
00:08:33 son assurance, et il aura des choses à apprendre aux élèves.
00:08:36 Parce que sinon, il suffit de chercher sur Internet,
00:08:38 on n'a pas besoin d'un prof.
00:08:39 Donc ça, c'est la première chose.
00:08:40 La deuxième chose, je pense que...
00:08:43 Bon, après, c'est des choses un peu...
00:08:47 Ça dépend un peu de quel niveau on parle.
00:08:49 Moi, j'avais un fils au lycée, il est rentré le premier jour,
00:08:51 il m'a dit "Maman, Laurent Plaçon, c'est pas un prof."
00:08:53 Donc voilà, je dis les élèves, ils le voient.
00:08:54 Donc ça, vraiment, c'est la première chose.
00:08:56 Et peut-être pour certaines classes,
00:08:58 faire des niveaux plus petits,
00:09:00 aussi prendre en compte la difficulté de l'enseignement.
00:09:03 Je pense qu'il y a des enfants...
00:09:04 Mes enfants, parfois, ils me disent qu'on ne peut pas faire cours
00:09:06 parce qu'il y a un élève qui perturbe.
00:09:08 Il suffit d'un élève perturbateur.
00:09:10 Et je pense que ces élèves-là, ils sont comme ça
00:09:12 parce que l'éducation nationale ne remplit pas sa mission.
00:09:15 C'est-à-dire que personne ne devrait quitter l'école primaire
00:09:17 sans maîtriser le français.
00:09:18 C'est la première inégalité en France.
00:09:20 Pour moi, c'est clair.
00:09:21 C'est-à-dire qu'on ne peut pas avoir un bon boulot,
00:09:23 on ne peut pas s'exprimer, analyser,
00:09:25 être capable de réfléchir si on ne maîtrise pas la langue.
00:09:27 Et c'est vraiment la première mission de l'école, pour moi, c'est clair.
00:09:30 Et donc, il y a une inégalité.
00:09:31 Et je pense que quand on se bat pour l'égalité en France,
00:09:33 il faut penser à ça.
00:09:35 Et donc, on arrive à des élèves qui ne savent pas parler français
00:09:39 en troisième, en seconde, en première,
00:09:40 et ça, c'est pas normal.
00:09:41 Et donc, forcément, les pauvres, ils sont mis en échec.
00:09:44 Ils ne sont pas capables de suivre
00:09:45 et ils empêchent tout le monde de suivre.
00:09:46 Donc, je pense qu'il faut régler ce problème-là
00:09:48 en mettant un enseignant qualifié derrière ces enfants-là.
00:09:52 C'est-à-dire les prendre en petits groupes,
00:09:54 comme ça se fait dans d'autres pays.
00:09:55 Moi, j'ai des amies en Espagne,
00:09:56 il y a l'éducatrice spécialisée dans le public
00:09:59 et elle prend les élèves qui n'ont pas de niveau à part,
00:10:02 le temps de les remettre à niveau,
00:10:04 le temps de leur redonner confiance en eux.
00:10:06 Voilà, donc il y a un gros problème, je pense, à ce niveau-là.
00:10:09 Mais ça, c'est pour les grands niveaux, je parle des grands niveaux.
00:10:12 Merci beaucoup, en tout cas, d'avoir accepté de partager
00:10:16 votre quotidien, celui de votre fille, en l'occurrence,
00:10:18 et de nombreux autres élèves.
00:10:20 On espère que la situation va s'améliorer.
00:10:22 On va continuer, en tout cas, d'en parler sur le plateau de CNews,
00:10:24 entre autres, pour tenter de faire avancer votre cause.
00:10:27 Merci beaucoup, Guimet.
00:10:28 C'est vrai qu'évidemment, lié à ça, il y a le niveau d'enseignement,
00:10:32 la capacité qu'on a à fournir des profs.
00:10:34 On se rappelle qu'au début du mois,
00:10:35 Papendiaï s'émouvait du niveau en orthographe des élèves de CM2.
00:10:39 Il pointait du doigt les trop nombreuses fautes,
00:10:41 plus élevées d'ailleurs que dans d'autres pays.
00:10:44 Sauf que pour remonter le niveau, Jean Garigue,
00:10:46 il faut des enseignants.
00:10:47 Si on n'arrive plus à les attirer, on ne peut rien faire.
00:10:50 Bien sûr, et on s'aperçoit que je crois que le nombre des candidats
00:10:54 aux professoirats des écoles, c'est-à-dire pour les écoles primaires,
00:10:57 a diminué de 40 %.
00:11:01 Et il y a moins de candidats que de postes à pourvoir.
00:11:04 Et il y a moins de candidats que de postes à pourvoir.
00:11:06 Dans de nombreuses disciplines, ensuite dans le secondaire.
00:11:10 Donc, il y a d'abord un problème de recrutement,
00:11:13 un problème de qualité du recrutement,
00:11:14 parce que forcément, quand vous avez une offre
00:11:17 qui est inférieure à la demande,
00:11:21 vous êtes moins exigeant.
00:11:22 Et on sait bien que le niveau de passage de ces concours,
00:11:27 ça a beaucoup...
00:11:28 On avait vu que les seuils d'admissibilité avaient baissé
00:11:31 à des niveaux catastrophiques.
00:11:33 Moi, je l'ai vu en enseignant dans le supérieur,
00:11:37 à des futurs professeurs.
00:11:39 Je vois bien à quel point les fondamentaux ne sont pas acquis.
00:11:44 Alors, ça pose le problème, par exemple,
00:11:46 notamment du redoublement,
00:11:47 qui aujourd'hui est quasiment impossible.
00:11:50 Et qui, cette dame mettait le doigt dessus,
00:11:53 elle disait, oui, il suffit d'un élève
00:11:55 qui ne maîtrise pas bien le français,
00:11:56 qui ne maîtrise rien, en fait,
00:11:58 et qui perturbe toute la classe.
00:11:59 Mais parce que cet élève-là, il aurait dû redoubler
00:12:01 jusqu'à ce qu'il soit au niveau, justement.
00:12:04 Ça, c'est un énorme problème.
00:12:05 En tout cas, pour beaucoup d'enseignants qui me le disent,
00:12:07 c'est un énorme problème.
00:12:09 Il y a ce problème, évidemment, du recrutement,
00:12:12 de l'attractivité du métier aussi,
00:12:14 parce que c'est un métier
00:12:16 qui est objectivement pas assez bien payé aujourd'hui,
00:12:20 et puis qui a perdu totalement son prestige.
00:12:23 Et ça, c'est très important aussi.
00:12:25 C'est, si vous voulez motiver des jeunes
00:12:28 à aller vers les métiers de l'enseignement,
00:12:30 il faut que d'une, ils soient bien payés,
00:12:32 et que deux, ils aient l'impression
00:12:34 qu'ils servent à quelque chose
00:12:35 et que la société les reconnaît comme tels.
00:12:38 Ça, c'est un gros problème.
00:12:39 Georges Fenech, il servirait à quelque chose,
00:12:41 ne serait-ce qu'être devant ses élèves,
00:12:43 cette classe de CM1 qui a parfois manqué de profs
00:12:46 ou qui les voit défiler sans pouvoir avancer dans le programme.
00:12:49 Écoutez, l'exemple que vous montrez aujourd'hui
00:12:52 à travers cette mère de famille,
00:12:55 c'est tout simplement la crise, la crise de l'école,
00:12:59 comme il y a aujourd'hui la crise de tous les services publics,
00:13:03 que ce soit la justice, la police, l'hôpital, etc.
00:13:06 Là, il s'agit de l'avenir de la jeunesse,
00:13:09 de l'avenir de la France, donc à travers l'éducation nationale.
00:13:13 On les connaît, les causes, elles viennent de loin,
00:13:16 certaines ont déjà été dites.
00:13:18 J'ajoute aussi le fait que l'école,
00:13:21 qui était jusqu'à encore quelques petites décennies un sanctuaire,
00:13:25 celui de l'éducation, celui du respect,
00:13:28 aujourd'hui, on assiste à quoi ?
00:13:30 Une perte de l'autorité ?
00:13:32 On assiste à une école qui est frappée de différents maux.
00:13:37 Je crois qu'on abordera tout à l'heure la question du harcèlement scolaire,
00:13:41 les violences scolaires, les atteintes à l'anélicité, les provocations...
00:13:45 Il faut se débarrasser de tout ça et revenir à l'enseignement pur.
00:13:48 Samuel Paty qui a provoqué un choc terrible.
00:13:52 Donc, mettons-nous à la place des étudiants
00:13:55 qui seraient intéressés par ce métier-là,
00:13:58 qui voient effectivement le manque d'attractivité,
00:14:00 les conditions de travail aujourd'hui,
00:14:02 ce qui fait qu'on en arrive à une situation comme celle-ci.
00:14:05 On recrute au rabais, si je peux dire,
00:14:07 rapidement, du job dating,
00:14:12 pour recruter dans l'urgence.
00:14:15 Donc, vous avez des enseignants qui ne sont pas formés.
00:14:17 C'est un métier d'enseigner, ce n'est pas uniquement un savoir.
00:14:20 C'est aussi le savoir, le transmettre ce savoir.
00:14:22 Pendant ce temps-là, ce sont des millions d'enfants qui en pâtissent.
00:14:26 Voilà, donc là, il y a une responsabilité évidemment gouvernementale, ministérielle.
00:14:31 Il y a un ministre de l'Éducation nationale
00:14:33 qui, nous l'espérons, pour la rentrée prochaine, fera ce qu'il faut faire.
00:14:37 Et puis, il y en a qui se battent.
00:14:38 On entendait cette maman.
00:14:40 On va être avec une avocate dans un instant
00:14:43 puisque chaque année, les élèves français perdent 15 millions d'heures
00:14:46 liées à des remplacements non assurés.
00:14:48 C'est le ministre de l'Éducation nationale qui a confirmé ce chiffre.
00:14:52 Bonjour, maître Joyce Pitcher.
00:14:53 Vous êtes avocate au barreau de Paris.
00:14:55 Vous êtes spécialisée dans les actions de groupe,
00:14:57 notamment pour le collectif "On veut des profs".
00:15:01 Un collectif qui a attaqué l'État en justice l'année dernière,
00:15:03 déposé 120 demandes en indemnisation pour les heures perdues.
00:15:07 Avez-vous le sentiment que la mobilisation des parents,
00:15:09 comme cette maman qu'on a entendue juste avant vous,
00:15:11 et que votre propre action portent leurs fruits ?
00:15:16 Alors, on ne sait pas encore si notre action porte vraiment ses fruits.
00:15:19 Mais en tout cas, vraiment, ce qu'on ressent,
00:15:21 c'est que les parents demandent à agir vraiment en justice cette fois.
00:15:26 Ça fait des années qu'ils essayent d'écrire au rectorat,
00:15:29 qu'ils essayent de faire changer les choses,
00:15:31 que les parents d'élèves se mobilisent,
00:15:33 que les associations de parents d'élèves se mobilisent.
00:15:35 Et là, on sent vraiment que ces personnes ont besoin d'une action concrète.
00:15:42 Donc, c'est ça qu'on constate.
00:15:45 Alors, les actions qu'on a conduites, par exemple, à Paris,
00:15:49 dans le 18e arrondissement notamment,
00:15:51 on a vu qu'à la rentrée, les problèmes étaient moindres
00:15:55 que ceux constatés l'année dernière.
00:15:57 Donc, ça, c'est quand même assez encourageant.
00:15:59 Mais au fil de l'année, les parents nous rapportent quand même
00:16:03 qu'il y a encore toujours des absences.
00:16:04 Et là, les actions que nous conduisons en ce moment,
00:16:06 ce sont des actions en référé.
00:16:08 Donc, pour tous les établissements dans lesquels les professeurs
00:16:11 sont absents depuis plus de 15 jours,
00:16:12 nous engageons des actions d'urgence pour essayer de faire condamner l'État
00:16:18 à trouver un remplacement et à rattraper toutes les heures perdues.
00:16:23 Le collectif s'appelle effectivement On veut des profs.
00:16:26 Et les parents peuvent nous saisir directement en ligne
00:16:28 sur le site justice.goule.
00:16:30 Alors, ces procédures d'urgence, on a lu le chiffre,
00:16:32 ont concerné à peu près 300 à 400 élèves.
00:16:35 C'est ça ? Vous nous confirmez ce chiffre ?
00:16:37 Alors, je vais aller un peu plus loin en même temps.
00:16:39 Donc, ça vise à réclamer des professeurs pour remplacer les absents.
00:16:42 Sauf que malheureusement, on ne les trouve pas en un claquement de doigts.
00:16:44 On faisait le parallèle en plateau avec ce qui se passe dans le milieu hospitalier.
00:16:48 Certes, il faut moins de temps pour former un professeur qu'un médecin.
00:16:52 Mais tout de même, une fois que vous avez condamné l'État,
00:16:55 les professeurs ne tombent pas des arbres, ne sortent pas de la terre.
00:16:58 Je ne sais pas comment vous le dire.
00:17:00 Là, aujourd'hui, c'est le discours de l'Éducation nationale
00:17:02 de dire qu'il n'y a pas de profs.
00:17:04 Je ne sais pas si c'est vraiment le problème.
00:17:06 L'année dernière, par exemple, nous avons été contactés
00:17:08 par une association, en tout cas un regroupement
00:17:12 de ce qu'on appelle la liste complémentaire.
00:17:14 Et donc, c'était 1500 professeurs qui n'avaient pas encore été titularisés
00:17:19 et qui disaient ne pas être sollicités.
00:17:21 Ils voulaient carrément lancer une action qu'ils voulaient appeler en vœu des élèves.
00:17:25 Mais en fait, j'ai l'impression qu'il y a quand même au fond un problème d'organisation.
00:17:29 Je ne sais pas si on peut affirmer aujourd'hui le manque de profs.
00:17:33 Et c'est pour ça que les parents veulent vraiment aller au bout de cette action judiciaire
00:17:37 pour voir au fond quel est le problème, quel est le projet vraiment.
00:17:41 Est-ce qu'il n'y a vraiment pas de profs ?
00:17:43 Est-ce que c'est une volonté plutôt budgétaire de ne pas titulariser des gens qui pourraient l'être ?
00:17:49 On ne sait pas.
00:17:50 Donc, en tout cas, l'objectif de l'action, c'est vraiment d'essayer de trouver des solutions concrètes
00:17:55 et judiciaires à ces problèmes que rencontrent des milliers de familles.
00:17:58 Alors, vous restez avec nous, ça fait réagir évidemment en plateau.
00:18:00 Jean Garrigue.
00:18:01 Oui, bonjour Madame.
00:18:03 Moi, très franchement, si vous voulez connaître un petit peu le niveau des étudiants
00:18:09 et justement de ceux qui se retrouvent sur des listes complémentaires,
00:18:12 très franchement, je ne suis pas sûr que ce soit rendre un très grand service aux élèves
00:18:18 que de les mettre en face de ces étudiants.
00:18:21 Vous êtes en train de nous dire qu'on met sur ces listes des gens qui ne sont pas bons,
00:18:25 en tout cas pas aptes à enseigner.
00:18:26 Je ne veux pas généraliser parce que, évidemment, ça peut arriver qu'on soit un peu défaillant
00:18:31 le moment d'un concours et qu'on ne soit pas au niveau ce jour-là
00:18:35 et que par ailleurs on puisse devenir un très très bon enseignant.
00:18:39 Mais je veux dire qu'il faut faire très attention parce que déjà le niveau s'est vraiment étiolé.
00:18:45 D'ailleurs, c'est ce que disait la dame tout à l'heure quand elle parlait des remplaçants,
00:18:49 certains qui perdent toute crédibilité parce qu'ils ne sont pas au niveau.
00:18:52 Donc voilà, j'attire l'attention là-dessus.
00:18:56 Il faut bien voir que déjà ceux qui sont sélectionnés, ceux qui sont devant les élèves,
00:19:02 à mon sens, leur niveau est un petit peu, et je ne veux pas faire le vieux, le vieil imbécile,
00:19:07 mais franchement le niveau a un peu baissé.
00:19:09 Et donc ceux qui se retrouvent ensuite sur des listes supplémentaires,
00:19:12 je ne suis pas sûr qu'ils soient vraiment aptes.
00:19:14 Alors cela dit, on peut progresser sur le terrain, il y a des stages, etc.
00:19:19 Et donc, cette dame a raison, il faut peut-être se pencher vers ce vivier-là
00:19:25 plutôt que de prendre des contractuels qui eux, pour le coup, n'ont aucune expérience de l'enseignement.
00:19:30 Maître Pitchard, vous voulez réagir à ce que dit Jean-Garry ?
00:19:34 Oui, alors je citais ça comme exemple.
00:19:36 Je n'ai pas la prétention d'avoir la solution au problème de l'éducation nationale.
00:19:39 Moi, je suis avocate.
00:19:41 Il y a des droits, et il y a des droits qui doivent être respectés,
00:19:44 et des procédures qui sont possibles pour faire respecter ces droits.
00:19:48 Ensuite, les mesures que l'État doit prendre pour vraiment appliquer la Constitution,
00:19:54 parce que je rappelle quand même que le droit à l'éducation est un droit constitutionnel.
00:19:58 La Constitution précise que l'éducation est une priorité nationale.
00:20:02 Donc, pour faire respecter ce droit, l'État doit mettre en œuvre les moyens qu'il doit mettre en œuvre.
00:20:07 Après, je citais cet exemple de la liste complémentaire,
00:20:09 mais évidemment, je ne dis pas que c'est la solution.
00:20:12 Évidemment qu'il faut des profs formés.
00:20:16 Il ne s'agit pas d'envoyer n'importe qui, évidemment, qu'on croiserait dans la rue juste pour faire classe.
00:20:22 Voilà, je dis simplement qu'il y a des solutions,
00:20:25 et que d'entendre le ministre dire "il n'y aura pas de profs à la rentrée parce que c'est comme ça,
00:20:31 il n'y a pas de profs", je pense que ce n'est pas satisfaisant,
00:20:33 et que c'est pour ça que les parents se battent aujourd'hui en justice
00:20:36 pour faire valoir les droits de leurs enfants.
00:20:39 Georges Fének.
00:20:40 Oui, moi je relève cette initiative, je la trouve intéressante.
00:20:44 C'est ce qu'on appelle en droit les droits opposables.
00:20:48 C'est-à-dire que l'État a une obligation,
00:20:50 c'est un droit pour chaque enfant d'avoir une éducation et une scolarité.
00:20:55 De même qu'il y a un droit opposable aussi à la santé,
00:20:57 il y a même un droit opposable aujourd'hui au logement,
00:21:00 le fameux DALLO, le droit au logement opposable,
00:21:03 et ça veut dire que l'État a une épée de Damoclès quand même.
00:21:06 Si je ne construis pas de logement, si je n'assure pas le nombre d'enseignants,
00:21:10 si j'ai une défaillance en matière de justice…
00:21:14 Il y a des condamnations qui sont tombées.
00:21:15 Ce sont des droits opposables.
00:21:16 Je ne suis pas par principe pour la judiciarisation de la société,
00:21:20 mais c'est quand même une épée de Damoclès.
00:21:21 Vous dites "oui, mais ce n'est pas parce qu'il sera condamné
00:21:23 qu'il va y avoir tout de suite…"
00:21:25 Mais quand même, c'est quand même…
00:21:27 C'est un signal fort envoyé.
00:21:29 C'est un signal fort, l'État n'aime pas être condamné pour ce genre de choses,
00:21:32 et donc ça fait bouger les choses.
00:21:34 Je crois que l'avocat a raison d'utiliser aussi ces procédures en référé,
00:21:39 parce que l'État a une obligation de résultat,
00:21:42 pas de moyen, mais de résultat.
00:21:44 Maître Pitcher, on peut rappeler peut-être le message que vous voudriez envoyer
00:21:49 à des parents qui seraient toujours confrontés à ces situations,
00:21:52 ou qui pourraient y être confrontés dans les mois qui viennent.
00:21:55 Quels recours ont-ils ? Comment peuvent-ils vous contacter ?
00:21:58 Alors, ils peuvent du coup nous saisir directement.
00:22:00 C'est une action qui est sans frais,
00:22:01 puisque nous travaillons avec des sociétés de financement.
00:22:04 Sur le site justice.cool, l'action s'appelle "On veut des profs",
00:22:09 et ce qui est inédit en fait dans cette action,
00:22:12 c'est qu'elle est coordonnée et qu'elle est nationale,
00:22:14 et que grâce à l'outil justice.cool,
00:22:17 nous pouvons traiter des milliers de demandes de manière coordonnée.
00:22:20 Donc si je reçois la semaine prochaine 2 000 dossiers d'un établissement de la Meuse,
00:22:25 je pourrais immédiatement envoyer ces demandes en référé
00:22:29 dans le tribunal administratif compétent.
00:22:31 Donc c'est ça, l'important, c'est le poids de cette action
00:22:34 par le nombre que nous pouvons traiter.
00:22:36 La première action est peut-être à mener évidemment au niveau local,
00:22:40 auprès de la direction de l'établissement, auprès de l'Académie ?
00:22:45 Oui, bien sûr, de toute évidence, avec les délégués de parents d'élèves,
00:22:48 mais ça ce sont des choses qui sont faites, on le voit,
00:22:50 les gens qui nous saisissent, ils ont déjà fait toutes ces démarches.
00:22:53 Donc les délégués de parents contactent les présidents des associations de parents d'élèves,
00:22:59 qui eux-mêmes contactent les établissements,
00:23:00 qui eux-mêmes contactent le rectorat, le ministère, etc.
00:23:04 Il faut savoir quand même que dans tous ces dossiers-là,
00:23:06 nous aussi nous écrivons aux différents rectorats
00:23:09 et dans les 125 premiers dossiers que nous avons reçus,
00:23:11 qui concernent 20 académies, nous avons écrit aux 20 recteurs.
00:23:14 Nous n'avons reçu aucune réponse de leur part.
00:23:17 Nous avons demandé des audiences aux ministres à deux reprises,
00:23:21 nous n'avons reçu aucune réponse.
00:23:23 Donc c'est vraiment ce dernier recours judiciaire
00:23:26 qui permettra, on l'espère, de faire bouger les choses.
00:23:28 - Et il y a encore du travail et des combats à mener.
00:23:31 Merci beaucoup, maître, d'avoir participé à nos débats.
00:23:34 Maître Joyce Fitcher, je rappelle que vous êtes avocate au Barreau de Paris.
00:23:37 Merci à vous.
00:23:39 On se retrouve dans quelques instants après la pub.
00:23:41 On restera dans le milieu scolaire pour évoquer un autre problème,
00:23:45 le harcèlement scolaire qui toucherait 6% des écoliers et des adolescents français.
00:23:50 Dans un instant, nous reprenons nos débats et nous donnons la parole aux Français.
00:23:58 C'est le concept de l'émission, vous le savez.
00:23:59 On fait d'abord un point sur l'actualité avec Clémence Barbier.
00:24:02 Visite surprise d'Elisabeth Borne dans le Calvados ce matin.
00:24:08 L'objectif de la Première ministre est changé sur son projet
00:24:11 très contesté de réforme des retraites avec des acteurs locaux à Vire.
00:24:15 Cette visite a lieu quelques jours avant une deuxième journée de grève
00:24:18 et de mobilisation prévue ce mardi contre la réforme des retraites du gouvernement.
00:24:24 Un protocole d'accord qui entérine la victoire d'Olivier Faure
00:24:27 va être soumis à un vote des délégués socialistes réunis en congrès à Marseille.
00:24:32 Le texte détermine que Nicolas Maillol-Rossignol, deuxième du scrutin,
00:24:36 deviendra premier secrétaire délégué aux côtés de la maire de Nantes, Johanna Roland.
00:24:42 Les Bleus disputeront leur première finale du Mondial de Hande depuis 2017.
00:24:47 L'équipe de France affrontera demain le Danemark.
00:24:50 Les Bleus défient le double tenant du titre pour tenter de rafler
00:24:54 un septième titre dans cette compétition à record.
00:24:57 Quatre mineurs de 13 ans seront donc jugés pour harcèlement scolaire
00:25:04 ayant entraîné le suicide.
00:25:06 Il s'agit de celui du jeune Lucas, adolescent du même âge,
00:25:09 qui a mis fin à ses jours début janvier.
00:25:11 Quatre de ses camarades, donc deux filles et deux garçons,
00:25:14 avaient été placés en garde à vue.
00:25:15 Ils ont admis lors de leurs auditions avoir proféré des moqueries
00:25:18 plusieurs fois à l'encontre de Lucas.
00:25:21 Ce n'est qu'un exemple de ce qui se passe parfois dans les classes
00:25:24 et dans les cours de récréation.
00:25:25 Regardez, selon ces chiffres d'un rapport du Sénat en 2021,
00:25:28 6% des 12 millions d'élèves scolarisés en France subissent du harcèlement,
00:25:33 ce qui fait 720 000 enfants et adolescents.
00:25:37 Pour aborder cette thématique, nous donnons la parole à Hugo Martinez.
00:25:40 Bonjour, merci de participer à notre émission.
00:25:43 Vous êtes président de l'association Hugo, que vous avez fondée en 2018.
00:25:47 Vous avez vous-même été victime de harcèlement.
00:25:50 Pardon de vous faire revenir sur ce passé douloureux.
00:25:53 Vous dites que le harcèlement vous a volé votre enfance.
00:25:56 Pouvez-vous nous raconter ce que vous avez vécu, à quel âge et comment cela a commencé ?
00:26:01 Sans forcément rentrer dans les détails, parce que l'objet d'aujourd'hui,
00:26:04 c'est surtout de parler de ces avancées quand même majeures
00:26:06 dans l'aide contre le harcèlement scolaire.
00:26:07 Mais moi, j'ai été victime de harcèlement scolaire de Messis à près de 18 ans,
00:26:12 sous différentes formes verbales,
00:26:14 qui est la première des formes les plus courantes dans le harcèlement scolaire,
00:26:18 donc des insultes, des menaces, mais aussi physiques.
00:26:21 Et là, toutes les formes qu'on peut imaginer qui en découlent,
00:26:25 que ce soit des bousculades, des coups.
00:26:27 Et puis, alors là, moi, de façon plus tardive,
00:26:30 mais aujourd'hui, ça arrive dès le CP,
00:26:33 et bien par des formes de cyberharcèlement,
00:26:35 qui justement repoussent les limites du harcèlement scolaire,
00:26:38 au-delà des murs de l'école, du collège, du lycée.
00:26:41 Ça, ce sont ces différentes formes de harcèlement scolaire que j'ai vécues,
00:26:45 et qui sont les différentes formes, en plus de certaines autres,
00:26:49 qui peuvent composer une situation de harcèlement scolaire.
00:26:51 Et ça, c'est dans la durée.
00:26:53 Vers qui vous êtes-vous tournée pour sortir de cette souffrance ?
00:26:56 Quelle aide aviez-vous à disposition ?
00:27:00 D'abord mes parents, mes parents dans un premier temps,
00:27:02 et puis après, mes parents, par réflexe premier,
00:27:05 sont allés voir l'établissement scolaire.
00:27:07 Et là, à ce moment-là, il n'y avait encore que trop peu,
00:27:09 voire pas de formation déployée en matière de lutte contre le harcèlement scolaire,
00:27:14 de comment déjà on détecte pour anticiper,
00:27:16 et comment on réagit, comment on prend en charge.
00:27:18 Aujourd'hui, il y a des efforts qui sont menés,
00:27:20 il y a le programme Phare qui est déployé à l'échelle nationale,
00:27:23 mais on voit bien que l'un des vrais enjeux, c'est la formation,
00:27:26 parce qu'on a beau après signaler,
00:27:28 et on voit bien que là, c'est l'un des chevaux de bataille menés à l'échelle nationale,
00:27:33 qui est de dire, il faut parler, alors que ce soit la victime ou le témoin,
00:27:36 mais si d'ailleurs, il n'y a pas l'écoute nécessaire
00:27:38 de la part des adultes encadrant dans l'établissement scolaire,
00:27:41 la parole est vaine et ne sert à rien.
00:27:43 Là, aujourd'hui, très clairement, avec cette avancée,
00:27:46 avec ce premier jugement pour harcèlement scolaire,
00:27:50 grâce au délit de harcèlement scolaire que j'ai porté avec l'association YouGo,
00:27:54 et pour lequel on s'est battu pendant près de cinq ans, envers et contre tous,
00:27:57 c'est aussi un signal fort qui est envoyé à toutes les familles.
00:28:01 Le harcèlement scolaire n'est plus impuni en France,
00:28:03 et ça, c'est une grande avancée.
00:28:05 Alors justement, vous avez fait de cette souffrance du passé une force,
00:28:08 puisque aujourd'hui, avec votre association,
00:28:10 vous souhaitez replacer la protection de la jeunesse au cœur du sujet.
00:28:13 Des mesures ont été mises en place, évidemment, on va en discuter.
00:28:16 D'abord, je voulais vous faire entendre Brigitte Macron,
00:28:17 qui s'est exprimée sur le sujet cette semaine à la radio.
00:28:20 Ce qui est arrivé à Lucas, ce qui est arrivé à Anglo,
00:28:24 ce qui est arrivé à... ce sont des drames absolus.
00:28:26 Il y a ce qui existe, c'est le programme phare,
00:28:29 le principe du programme phare pour les auditeurs.
00:28:32 Ce sont les ambassadeurs, ce sont les élèves volontaires,
00:28:34 la sensibilisation du personnel encadrant ou des professeurs
00:28:37 pour qu'ils repèrent et qu'ils aident.
00:28:39 Le 30/20 pour le harcèlement à l'école.
00:28:42 Et je pense maintenant qu'il faut mettre aussi un focus sur la prévention.
00:28:46 Moi, j'ai des petits-enfants qui ont absolument tous les âges,
00:28:48 des petites veuilles de neige, je les interroge,
00:28:49 "Qu'est-ce que vous entendez ?" Ils n'entendent pas grand-chose.
00:28:52 Il ne faut pas leur dire "Faites pas ci, faites pas ça",
00:28:54 mais il est nécessaire d'exposition de photos,
00:28:57 des données, etc., personnelles.
00:29:00 Je pense que chez les plus jeunes, il y a ça.
00:29:02 Et quitte des harceleurs.
00:29:04 Alors je ne sais pas où il faut aller, mais je pense aussi qu'il faut...
00:29:08 Maintenant, j'étais encore avec une maman d'un enfant qui avait été harcelée,
00:29:11 elle a dû changer son enfant d'école.
00:29:13 Mais c'est le monde à l'envers.
00:29:15 Pourquoi est-ce que c'est la personne harcelée qui doit partir ?
00:29:17 C'est pareil pour les femmes qui subissent des violences.
00:29:19 Pourquoi sont les femmes qui subissent des violences
00:29:20 qui ne peuvent pas rentrer au foyer ?
00:29:21 Il y a vraiment un sujet là.
00:29:25 Et moi, je pense qu'il faut aussi regarder qu'est-ce qu'on fait
00:29:27 avec les harceleurs et avec les plateformes.
00:29:30 Mais là, il s'agit aussi...
00:29:31 C'est un sujet éminemment politique.
00:29:33 Il faut qu'enfin, ils fassent ce qu'ils disent,
00:29:35 ce qu'ils vont faire sur les mineurs.
00:29:37 Alors, Hugo Martinez, les mesures mises en place,
00:29:39 il y a ces référents harcèlement parmi les élèves.
00:29:42 Il y a des numéros d'urgence qu'on va d'ailleurs remontrer
00:29:44 et qu'on vous donnera aussi.
00:29:46 Comment peut-on améliorer le système ?
00:29:47 Parce qu'on comprend que nous avons tous un rôle à jouer
00:29:50 pour tenter de lutter contre ce fléau.
00:29:53 Le harcèlement scolaire, c'est l'enjeu de tous.
00:29:56 On a tous soit été victime, soit été potentiellement harceleur,
00:29:59 ou en tout cas, minimum témoin.
00:30:00 Et on a tous des proches qui peuvent être concernés.
00:30:04 Par rapport aux propos qu'on vient d'entendre de Brigitte Macron,
00:30:06 il y a deux choses.
00:30:07 D'abord, la prévention, c'est bien.
00:30:09 Mais la réalité, c'est qu'on aura beau faire
00:30:11 les plus belles campagnes de prévention et les plus impactantes,
00:30:14 on aura toujours des victimes.
00:30:15 Il ne faut pas se leurrer.
00:30:16 Et ces victimes, elles sont sur les bras.
00:30:18 Et nous, en tant qu'association,
00:30:19 on est le dernier rempart aujourd'hui
00:30:21 contre le harcèlement scolaire.
00:30:22 Et on est le dernier rempart à côté des familles
00:30:25 pour les prendre en charge et les accompagner
00:30:28 dans la reconstruction, les victimes et les familles.
00:30:30 On a l'impression d'être des pompiers
00:30:31 qui éteignent des feux avec un arrosoir.
00:30:33 Donc aujourd'hui, il faut la prise en charge de ces victimes
00:30:36 pour la reconstruction.
00:30:37 Et oui, je suis d'accord par contre sur le fait
00:30:39 qu'il ne faut pas que ce soit les victimes qui se déplacent,
00:30:41 mais ni les harcèleurs.
00:30:42 Et ça, les harcèleurs, on a été les premiers,
00:30:44 j'ai été le premier à le dire sur les plateaux télé de partout,
00:30:46 à dire "attention, les harcèleurs sont des enfants dans 9 cas sur 10
00:30:49 qui souffrent autant qu'ils font de mal".
00:30:51 Il faut les prendre en charge,
00:30:52 il faut comprendre pourquoi ils en sont arrivés jusque-là.
00:30:54 Maintenant, une troisième chose,
00:30:56 dire que les plateformes sont responsables,
00:30:58 oui, bien évidemment.
00:30:59 Mais de rejeter aujourd'hui toute la question du harcèlement scolaire
00:31:03 et presque à dissocier le cyberharcèlement du harcèlement scolaire,
00:31:07 c'est une erreur grave.
00:31:08 Il ne faut surtout pas la faire.
00:31:09 Le cyberharcèlement, je le rappelle,
00:31:11 est une forme de harcèlement scolaire, c'est un tout.
00:31:13 Moi, j'ai appelé depuis le début,
00:31:15 je n'ai pas été entendu là-dessus, je le regrette,
00:31:17 à un rassemblement de l'ensemble des acteurs concernés
00:31:20 par la question de la lutte contre le harcèlement scolaire,
00:31:21 les plateformes, la communauté éducative,
00:31:24 les quelques associations qui sont mobilisées sur le sujet
00:31:26 et les différents acteurs concernés,
00:31:28 et qu'ensemble, on mette en place une stratégie de cohésion nationale,
00:31:32 déclinée après l'arrivée des acteurs territoriaux,
00:31:34 contre le harcèlement scolaire.
00:31:35 C'est ce qui se fait sur les violences faites aux femmes,
00:31:37 c'est ce qui se fait sur les violences intrafamiliales.
00:31:39 Je ne comprends pas qu'on ne fasse pas aujourd'hui
00:31:41 sur la lutte contre le harcèlement scolaire.
00:31:42 Alors, les quatre adolescents qui seront jugés
00:31:45 et qui étaient inconnus de la justice dans certains autres cas,
00:31:48 on sait aussi que certains enfants, adolescents,
00:31:51 n'ont aucune conscience de la portée de leur parole,
00:31:53 qu'ils considèrent juste comme de légères moqueries,
00:31:55 comme il y en a des dizaines dans les cours de récréation de toutes les écoles.
00:31:59 Comment fait-on avancer les consciences de façon collective, selon vous ?
00:32:03 Eh bien là, justement, cette avancée-là,
00:32:06 et cette nouvelle qu'on a tous appris hier soir,
00:32:09 de ces quatre collégiens qui vont être entendus par la justice,
00:32:14 ces quatre jeunes,
00:32:15 c'est un signal fort envoyé à toute la communauté éducative,
00:32:17 que ce soit les enfants, mais aussi les parents.
00:32:19 C'est de dire, le harcèlement scolaire qui jusqu'à présent était impuni,
00:32:22 parce qu'encore une fois, il n'y avait pas le cadre juridique
00:32:25 pour le punir et le sanctionner, eh bien, il devient puni.
00:32:28 Et on ne sera plus en France laissé pour compte
00:32:32 quand il y aura une situation de harcèlement scolaire.
00:32:34 Parce que maintenant, il y a le cadre juridique et les outils pour cela,
00:32:37 pour les familles et pour les victimes.
00:32:39 Merci beaucoup, Hugo Martinez, d'avoir partagé votre expérience
00:32:43 et contribué à faire avancer, évidemment,
00:32:45 la lutte qu'on doit tous faire bouger contre le harcèlement scolaire.
00:32:49 Je rappelle, vous êtes le président de l'association Hugo,
00:32:51 et que vous pouvez venir en aide à tout enfant, tout adolescent qui souffrirait,
00:32:55 qui serait témoin de harcèlement.
00:32:57 On va rappeler d'ailleurs les numéros.
00:32:59 Sachez que si vous pensez être victime de harcèlement
00:33:01 ou que vous êtes témoin de harcèlement,
00:33:02 vous pouvez composer gratuitement le 30 20.
00:33:04 Il y a le 30 18 pour les questions plus spécifiques de cyberharcèlement.
00:33:10 20 000 appels par an apparemment recensés.
00:33:13 C'est vrai que c'est devenu un sujet de société, Georges Fenech,
00:33:16 et qu'il faut tous ensemble, on a tous un rôle à jouer,
00:33:19 qu'on soit parents, pas parents, encadrants,
00:33:21 qu'on soit tous des enfants, des adolescents.
00:33:24 Et il faut tenter d'éradiquer.
00:33:25 Ça concerne tout le monde, mais il y a un volet qui n'a pas du tout été évoqué.
00:33:29 Je l'évoque, c'est quand même le volet répressif.
00:33:32 C'est une infraction.
00:33:33 Alors on a les amendes et les peines.
00:33:35 D'ailleurs, depuis l'année dernière,
00:33:38 le harcèlement scolaire est une infraction spécifique.
00:33:40 Passible de 10 ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amende.
00:33:44 Puni de trois ans d'emprisonnement
00:33:45 s'il y a une incapacité de travail de moins de huit jours,
00:33:48 cinq ans s'il y a une incapacité de travail de plus de huit jours.
00:33:51 Donc jusqu'à dix ans.
00:33:52 Et s'il y a une extrémiste, donc un suicide, c'est dix ans.
00:33:57 Je ne dis pas qu'il va falloir mettre dix ans de prison à ces quatre adolescents.
00:34:02 De 13 ans.
00:34:02 De 13 ans qui vont comparaître devant le tribunal pour enfants.
00:34:06 Mais il y a une comparution devant une juridiction qui est quand même répressive.
00:34:10 Et même pour des très jeunes comme ça,
00:34:14 la sanction et la comparution devant un tribunal, ça peut être salutaire.
00:34:18 Et le tribunal pour enfants, il a un panel aussi de sanctions éducatives
00:34:22 qui peut être prononcé, qui peut être par exemple un stage de citoyenneté contraignant.
00:34:28 Non, non, mais c'est quand même très contraignant.
00:34:30 Ça paraît dérisoire en fait.
00:34:32 C'est pour ça que je vous laisse les épaules.
00:34:33 Mais je suis d'accord avec vous, il faut bien avancer les pions.
00:34:36 Ils ont fait des moqueries et malheureusement, ça s'est terminé par un suicide.
00:34:40 Il va falloir prendre conscience de la gravité de ce qu'ils ont fait
00:34:42 parce qu'ils n'ont pas eu forcément la conscience.
00:34:44 Oui, c'est ce que je disais, la conscience de ce qu'ils disaient.
00:34:46 Donc n'oubliez pas aussi, il y a le côté tout prévention,
00:34:49 ce que fait Hugo pour cette association, c'est formidable.
00:34:52 Je suis d'accord avec lui, il faut rassembler tout ce qui tourne autour du harcèlement,
00:34:55 y compris le cyberharcèlement.
00:34:57 Mais n'oubliez pas aussi que la prévention sans la répression, ça ne peut pas marcher.
00:35:03 Il faut aussi se rappeler à la loi.
00:35:05 Et la loi, elle existe, il faut l'appliquer.
00:35:07 La première étape, c'est vrai que c'est référent à harcèlement,
00:35:10 qui sont d'autres élèves de la classe.
00:35:12 Ça, c'est important parce qu'entre eux, le message peut-être passe plus facilement
00:35:16 que quand ça vient d'une autorité, qu'elle soit le parent ou la justice.
00:35:19 Sûrement, mais c'est ce que disait Hugo et c'est ce que dit Georges aussi.
00:35:23 Il faut associer tous les acteurs.
00:35:25 Je pense que ça part des élèves aux responsables pédagogiques,
00:35:29 aux plateformes, aux assistantes sociales, etc.
00:35:33 Tous ceux qui peuvent être concernés par ce problème, qui est un gros problème,
00:35:38 et que précisément les réseaux sociaux ont amplifié.
00:35:43 Ça a toujours existé, le harcèlement, mais les réseaux sociaux
00:35:46 lui donnent une place supplémentaire, un rayonnement supplémentaire.
00:35:50 Et je pense que c'est pour ça que c'est important d'associer tous les acteurs,
00:35:54 trouver des solutions et effectivement qu'il y ait en bout de course
00:35:57 des possibilités de répression.
00:35:59 Évidemment, adaptées à des jeunes de 13 ans, on est d'accord,
00:36:02 mais je pense que c'est aussi un volet important.
00:36:04 Et je voudrais aussi rajouter quelque chose, c'est que pour le cas spécifique
00:36:08 du petit Lucas, il semble bien que le harcèlement reposait sur de l'homophobie.
00:36:15 C'est-à-dire qu'il lui était reproché d'avoir ces penchants homosexuels,
00:36:20 qu'il reconnaissait lui-même, enfin qu'il reconnaissait n'est pas le mot,
00:36:26 qu'il avait ressenti lui-même.
00:36:29 Et donc ça s'inscrit aussi dans tout un travail de notre société
00:36:34 contre l'homophobie. C'est quand même quelque chose qui est important.
00:36:37 D'ailleurs, l'homophobie, c'est aussi quelque chose qui est de plus en plus pénalisé.
00:36:40 Et c'est bien. Donc voilà, il faut bien se replacer là,
00:36:45 ce qui s'est passé dans ce cadre-là et trouver, je répète,
00:36:49 que les acteurs se mettent ensemble pour trouver des solutions.
00:36:53 Justement, parmi les acteurs, on ne l'a pas suffisamment souligné,
00:36:57 le parquet a également ouvert contre X une enquête parallèlement à celle-ci
00:37:03 pour non-dénonciation, non-assistance contre X.
00:37:08 Parce qu'il y a une responsabilité évidente du personnel scolaire,
00:37:12 du personnel enseignant, des assistantes scolaires, etc.,
00:37:17 qui doivent signaler quand ils sont informés
00:37:21 qu'il y ait une suspicion de harcèlement. C'est une obligation.
00:37:24 Donc je pense que ça fait partie aussi des moyens de prévention, de former.
00:37:30 C'est un problème de formation. Tous ceux qui gravitent autour de l'école,
00:37:34 de façon à bien leur faire comprendre qu'ils ont une surveillance
00:37:38 et une obligation de signalement à la justice
00:37:40 lorsqu'ils sont informés d'un fait de ce type.
00:37:43 Et on rappelle qu'on a tous un rôle à jouer.
00:37:45 On rappelle les numéros gratuits mis à disposition
00:37:48 de ceux qui pensent être victimes de harcèlement
00:37:50 ou qui en sont témoins le 30/20 et le 30/18 pour le cyberharcèlement.
00:37:57 Ils volent littéralement au secours des patients,
00:38:00 des médecins ont été envoyés par avion à Nevers.
00:38:02 Ils bénéficient d'un pont aérien de soignants établi depuis jeudi
00:38:06 entre Dijon et la Nièvre.
00:38:08 Vous le voyez, la distance semble très très courte
00:38:11 vu l'échelle de notre territoire.
00:38:13 C'est une solution d'urgence qui a été mise en place
00:38:15 pour combler le désert médical dont bâtissent plus de 200 000 habitants de la région.
00:38:19 Ils sont donc huit médecins à avoir effectué ce jeudi ces 35 minutes de vol
00:38:23 contre près de trois heures en voiture ou deux heures et quart en train.
00:38:27 Et la liaison est désormais prévue une fois par semaine.
00:38:30 Nous sommes connectés avec le docteur Basile Coury.
00:38:32 Bonjour, merci de participer à nos discussions.
00:38:34 Vous êtes orthopédiste à Nevers et vous faites partie de ceux
00:38:38 qui ont géré la mise en place de ce pont aérien.
00:38:40 Alors cette expression est souvent employée dans des situations de guerre.
00:38:44 Elle peut surprendre lorsqu'elle concerne la France,
00:38:46 mais elle vient surtout tenter de colmater une situation problématique.
00:38:49 Il manque à Nevers une cinquantaine de médecins et au moins 35 infirmières, c'est ça ?
00:38:55 Environ, oui.
00:38:56 C'est les chiffres qu'on a avancés, effectivement.
00:38:58 C'est à peu près 50 médecins, tout confondu, spécialistes dans toutes les spécialités,
00:39:04 effectivement, au-delà de 35 infirmières dans notre établissement hospitalier.
00:39:11 Vous avez à mettre en place cette solution-là ?
00:39:14 Alors, si vous permettez, je voudrais commencer quand même par préciser quelques points.
00:39:18 Le problème de la pénurie de paramédicaux et médicaux, c'est un problème national.
00:39:24 Pour des raisons multiples, je ne reviens pas là-dessus,
00:39:27 mais notamment dans notre beau département.
00:39:30 Je voudrais quand même souligner quelques points.
00:39:32 Le premier point, qui est à la fois général,
00:39:34 mais qui touche plus particulièrement notre département,
00:39:37 qui est le manque d'anticipation depuis plusieurs années,
00:39:40 depuis 30 à 40 ans pour la formation d'un nombre suffisant de médicaux et paramédicaux.
00:39:45 Ce manque d'anticipation nous conduit au deuxième point,
00:39:49 qui est le problème de la pyramide d'âge des médecins dans le département.
00:39:53 Il faut savoir, à titre d'information,
00:39:55 à peu près 50% de médecins qui sont spécialistes en médecine générale,
00:39:59 ils ont au-delà de 60 ans.
00:40:02 Mais malheureusement, sans aucune anticipation, sans pouvoir dire,
00:40:05 voilà, j'aurai un remplaçant le jour de mon départ.
00:40:09 À ce problème se rajoute également le manque d'infrastructures terrestres et ferroviaires
00:40:14 dans notre département.
00:40:15 Le gouvernement actuel a amélioré bien les infrastructures routières
00:40:20 dans l'axe sud-nord-sud,
00:40:22 mais pendant l'axe est-ouest,
00:40:25 ce qui confirme encore l'éloignement géographique de notre département
00:40:31 au CHU de rattachement qui est disjoncté,
00:40:34 qui reste difficilement accessible pour les patients et pour les médecins.
00:40:41 Par exemple, vous le savez aussi bien que moi,
00:40:43 vous avez bien monté 4 180 km,
00:40:48 c'est trois heures de route dans les meilleures conditions,
00:40:51 et deux heures trente-trois avec le train.
00:40:54 - Oui, c'est vraiment ce qu'on appelle un désert médical.
00:40:56 Je voudrais quand même qu'on voit des chiffres aussi,
00:40:57 pendant qu'on en parle avec vous,
00:40:59 des chiffres qui ont été précisés par le directeur du centre hospitalier Jean-François Ségovia,
00:41:04 le centre hospitalier de Nevers.
00:41:05 Regardez, la densité médicale à Nevers a baissé de 21% entre 2021 et 2022,
00:41:10 68 médecins pour 100 000 habitants,
00:41:12 alors que la moyenne en France est de 121.
00:41:15 Il n'y a pas de dermatologue, un seul rhumatologue, un seul allergologue,
00:41:19 et 20% des patients n'ont pas de médecin traitant.
00:41:24 Docteur Coury, je voudrais quand même avoir aussi vos opinions, vos réactions
00:41:27 par rapport au fait que certains s'insurgent pour des raisons écologiques.
00:41:31 D'abord, ils disent qu'un avion émet 1500 fois plus de gaz à effet de serre qu'un train.
00:41:36 D'autres disent oui, puis raison économique,
00:41:37 670 euros l'aller-retour par passager.
00:41:40 Est-ce qu'on est d'accord que d'un point de vue médical et de santé publique,
00:41:43 ces arguments pèsent peu dans la balance ?
00:41:46 - Pour moi, pour un médecin, ce qui m'intéresse,
00:41:48 c'est la santé de la population.
00:41:50 Donc, ces arguments, pour moi, on peut toujours parler du côté écologique,
00:41:55 mais je suis désolé quand vous faites venir huit médecins
00:41:57 ou une vingtaine de médecins qui prennent leur voiture aller-retour,
00:42:01 je ne parle pas des malades,
00:42:03 mais ça fait quand même une dépense assez importante sur le plan énergétique.
00:42:08 Et puis, bon, huit médecins qui viennent au secours de nos patients,
00:42:13 c'est quand même important.
00:42:14 Il y a beaucoup moins de dépenses sur le plan énergétique.
00:42:19 - Donc, ces huit médecins qui vont venir une fois par semaine,
00:42:21 ça va durer combien de temps ?
00:42:22 Comment vous envisagez-vous la mise en place de ce pont aérien dans le temps ?
00:42:26 - Alors, dans le temps, c'est une idée qui était...
00:42:29 Enfin, pour cette raison, c'est pour ça que je vous disais
00:42:31 que monsieur Dunituri, notre maire de Nauvert,
00:42:33 avait effectivement penché sur cette idée de faire venir effectivement des médecins,
00:42:38 que ce soit spécialistes en médecine générale ou d'autres spécialités,
00:42:42 pour renforcer le manque d'ici des médecins.
00:42:44 Et surtout, donner des soins adaptés et locaux à nos concitoyens.
00:42:52 Mais la durée de cette idée de ce pont aérien,
00:42:56 j'espère que ça ne va pas être très long,
00:42:59 mais à condition qu'on arrive effectivement à faire venir des futurs médecins
00:43:03 qui veulent bien s'installer dans la Nièvre,
00:43:06 qui a un beau département, je le disais.
00:43:07 Donc, combien de temps ? Je ne sais pas.
00:43:10 C'est effectivement une idée qui est effectivement une idée originale,
00:43:14 mais mérite d'être essayée, expérimentée,
00:43:16 surtout pour le bien-être de nos concitoyens.
00:43:19 Parce que quand même, on oublie, tout à l'heure,
00:43:21 vous me parliez du côté écologique,
00:43:24 on oublie le transport des malades qui est allé autour à Dijon,
00:43:27 qui est à 300 kilomètres à peu près,
00:43:29 mais vous dépensez quand même pas mal de gazole dans ce sens.
00:43:33 Évidemment.
00:43:35 Voilà, et on oublie aussi le confort des patients.
00:43:38 Donc, c'est important aussi que les malades soient bien protégés,
00:43:41 bien pris en charge et leur confort,
00:43:43 c'est important également.
00:43:44 Merci beaucoup, Dr Basile Khoury,
00:43:46 d'avoir apporté votre éclairage sur ce pont aérien.
00:43:48 Je rappelle que vous êtes orthopédiste à Nevers,
00:43:50 qui fait donc partie de C, des aires médicaux.
00:43:52 On est obligés d'employer l'expression au pluriel.
00:43:55 Ironie dans cette histoire,
00:43:56 la liaison ferroviaire entre Nevers et Dijon sera coupée
00:43:59 pendant au moins sept mois à partir de juillet pour travaux.
00:44:02 On peut dire qu'on a un petit peu anticipé en mettant en place ce vol.
00:44:04 Ça vous fait réagir, Monsieur Georges Fenech ?
00:44:07 D'un côté, c'est une solution et c'est un peu triste quand même.
00:44:09 Ça me fait penser que peut-être pour les élèves aussi
00:44:12 qui n'ont pas de...
00:44:13 On pourrait les transporter en avion dans d'autres écoles.
00:44:16 Pas bête.
00:44:16 Des avions.
00:44:18 Non, tout ça est hallucinant.
00:44:20 C'est pathétique.
00:44:21 Oui, c'est consternant.
00:44:23 C'est des French doctors, maintenant, chez nous,
00:44:26 dans l'Hexagone, qui vont courir.
00:44:28 Et en fait, c'est des politiques de Rustin.
00:44:31 On va habiller Paul, mais on va déshabiller Pierre,
00:44:34 parce que j'imagine qu'à Dijon,
00:44:35 ça va aussi peut-être créer un problème.
00:44:38 Donc là, on a encore une fois face à une mauvaise anticipation
00:44:43 des politiques publiques,
00:44:45 que ce soit en matière de santé, en matière d'éducation.
00:44:47 On en arrive à cette situation qui est absolument hallucinante.
00:44:51 Et je pense que tous les Français qui regardent ça
00:44:55 doivent être sidérés qu'aujourd'hui,
00:44:57 on fasse appel à des jets privés pour aller remplacer...
00:45:00 Non, c'est pas un jet privé.
00:45:01 C'est un petit monomoteur de 8 places.
00:45:04 Un jet quand même.
00:45:04 Ah bah non, on ne peut pas dire.
00:45:06 C'est sans doute moins puissant.
00:45:08 Le trajet.
00:45:09 Moins luxueux.
00:45:10 Mais voilà, on en arrive.
00:45:11 Regardez dedans, c'est beaucoup moins luxueux qu'un jet privé.
00:45:14 Bon d'accord, mais ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.
00:45:15 En fait, ce ne sont pas des solutions qui sont des solutions.
00:45:19 Ce n'est pas pérenne, on est d'accord.
00:45:20 C'est fou de se dire que Nevers, qui n'est vraiment pas le bout du monde.
00:45:25 Je rappelle que François Mitterrand a été sénateur et député de la Nièvre.
00:45:28 Ce n'est pas le bout du monde.
00:45:30 Se dire que là, un tel désert médical, c'est quand même fou.
00:45:34 20% des patients n'ont pas de médecin traitant.
00:45:37 Les French doctors, moi, mon père était à Aviation sans frontières.
00:45:40 Il a transporté des médecins.
00:45:41 Il ne faisait pas du genre Nevers.
00:45:42 Non, c'était Houtchad.
00:45:43 Oui, donc, bon, on peut comprendre dans le désert sahélien.
00:45:48 On peut comprendre.
00:45:49 Mais là, c'est incroyable.
00:45:50 Et effectivement, ce sont des Rustin.
00:45:53 Ce sont des politiques de Rustin.
00:45:54 Alors, j'ai cru comprendre que l'un des intentions des hospitaliers de Nevers, des
00:46:02 soignants de Nevers, c'était aussi éventuellement d'attirer vers Nevers.
00:46:06 Un certain nombre d'étudiants en médecine d'interne qui sont à Dijon et qui, à terme,
00:46:12 se familiariseraient avec les conditions de travail à Nevers et pourraient venir.
00:46:16 Mais bon, on voit bien, tout ça, c'est le symptôme de...
00:46:20 Ils pourraient prendre leur voiture, faire trois heures de voiture ou deux heures et
00:46:22 quart de train.
00:46:23 C'est encore possible en ce moment.
00:46:24 Sur l'empreinte carbone, là aussi, on peut discuter parce que ce type d'allonge...
00:46:28 C'est finalement l'argument, moi, j'ai le poids.
00:46:30 Voilà, parce que d'autre part, il n'y a pas de train.
00:46:33 Mais voilà, ce sont des solutions à court terme.
00:46:37 Et effectivement, on paye 20 ans, 30 ans d'impréparation.
00:46:41 Le fameux...
00:46:42 Comment ça s'appelle ?
00:46:43 Le neurosclosus.
00:46:44 Le neurosclosus, qui a franchement plombé complètement le recrutement des soignants.
00:46:50 On est en train de le payer aujourd'hui.
00:46:52 On recrute beaucoup de médecins étrangers, maintenant, beaucoup.
00:46:55 Avec des visas.
00:46:56 Allez, on se quitte quelques instants et on entendra la dernière partie de la Parlo
00:47:00 au français au week-end.
00:47:01 Ça passe très, très vite.
00:47:02 A tout de suite.
00:47:02 Il est 15h pile au moment où je vous parle.
00:47:08 Et il est donc l'heure de faire un point sur l'information avec Clémence Barbier.
00:47:11 Si on ne change pas les choses, on n'y arrivera pas.
00:47:17 Déclaration d'Emmanuel Macron dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux,
00:47:21 deux jours après avoir réuni un conseil de planification écologique à l'Elysée.
00:47:26 Selon le président, la France va devoir doubler le taux d'effort en faveur de la réduction
00:47:30 des émissions de carbone pour atteindre ses objectifs en 2030.
00:47:35 Quatre mineurs de 13 ans vont être jugés pour harcèlement scolaire ayant entraîné
00:47:39 le suicide du jeune Lucas.
00:47:41 Cette adolescente du même âge a mis fin à ses jours début janvier à Golbaix, dans
00:47:45 les Vosges.
00:47:46 Les quatre mises en cause scolarisées dans le même établissement que Lucas ont uniquement
00:47:50 admis avoir proféré à plusieurs reprises des moqueries à l'encontre de leurs camarades,
00:47:56 selon le procureur de la République d'Epinal.
00:47:58 Aux Etats-Unis, le débat sur les violences policières est relancé, après la publication
00:48:04 d'une vidéo montrant l'arrestation violente de Tahir Nichols, un jeune afro-américain
00:48:08 décédé le 7 janvier.
00:48:10 Sur les images, on le voit se faire tabasser par cinq policiers noirs alors qu'il était
00:48:14 arrêté pour un simple contrôle routier à Memphis.
00:48:17 Hier, des manifestants se sont rassemblés dans tout le pays pour demander justice.
00:48:22 La Bélarusse Anika Sabalenka, cinquième mondiale, a remporté l'Open d'Australie,
00:48:28 son premier titre du Grand Chlem.
00:48:30 Elle a battu en finale à Melbourne.
00:48:32 La Kazakh est 25ème mondiale, Elena Rybanka, 4'6"63"64.
00:48:37 Avec ce titre, la joueuse de 24 ans va retrouver lundi le deuxième rang mondial, le meilleur
00:48:43 classement de sa carrière.
00:48:45 Marseille a ressemblé ce matin à une cité papale, on y a presque vu de la fumée blanche.
00:48:52 Enfin si, on en a vu, regardez sur le tweet d'Olivier Faure qui, avec humour, a posté
00:48:57 cette petite photo car un accord aurait été trouvé pour mettre fin au conflit interne
00:49:03 qui oppose donc l'actuel chef du PS et son rival Nicolas Meilleur-Rossignol.
00:49:07 Alors que s'ouvre le 80ème congrès du PS à Marseille, il a fallu une nouvelle nuit
00:49:12 de négociation pour aboutir à ce texte qui est soumis cet après-midi au vote des délégués.
00:49:17 Alors quel avenir pour le PS ? Comment se sortir de cette douloureuse période ? La
00:49:21 parole aux Français, la parole à des militants PS.
00:49:24 Nous sommes connectés avec Gaston Laval.
00:49:26 Bonjour, merci beaucoup.
00:49:28 Quel beau paysage derrière vous.
00:49:30 Vous êtes donc à Marseille.
00:49:31 Comment vivez-vous cette dernière étape et surtout comment voyez-vous l'avenir du
00:49:37 PS ?
00:49:38 Bonjour, merci.
00:49:39 Encore un effet avec une magnifique vue sur le Vieux-Port et je vous confirme la fumée
00:49:44 blanche puisque à l'instant, il y a exactement 30 secondes, a été voté à une très large
00:49:48 majorité le rassemblement du PS avec comme premier secrétaire Olivier Faure et donc
00:49:53 un congrès qui se termine et qui continue très très bien.
00:49:56 Qui se termine, oui, qui commence à peine.
00:49:58 Alors pour vous, c'est une bonne nouvelle.
00:49:59 Malheureusement, on sait que certains militants ne sont pas du même avis et estiment qu'il
00:50:04 faudrait peut-être changer un peu le courant de ce parti.
00:50:09 En fait, la question cruciale, Gaston, c'est de savoir s'il faut rester solidaire de
00:50:13 cette alliance faite avec l'ANU ou si le parti socialiste doit en quelque sorte reprendre
00:50:19 son indépendance ?
00:50:20 Non, mais en fait, on est tous pour la même ligne, c'est-à-dire réaffirmer le PS au
00:50:25 centre de la gauche et après, il y a eu une divergence par rapport au rapport à la France
00:50:29 autonomiste, mais à l'instant, comme je vous le disais, a été voté à 80% du congrès,
00:50:35 la poursuite de ce congrès et la poursuite de l'alliance à gauche avec la réaffirmation
00:50:40 du PS au centre de la gauche et donc en suivi de la majorité conduite par Olivier Faure
00:50:45 avec, on ne sort pas de l'ANU, ce qui a été voté par 80% des militants.
00:50:49 Donc pour le coup, la ligne est claire et le mandat est clair autour d'Olivier Faure
00:50:52 pour la suite du congrès.
00:50:53 On a pourtant entendu ces derniers temps pas mal de militants exprimer leur lassitude,
00:50:58 "fini pour moi, ils m'ont désespéré depuis longtemps" ou alors "on tient bon, mais c'est
00:51:03 dur, on a besoin d'une gauche forte".
00:51:04 Surtout, Gaston Laval, on est peut-être d'une gauche exemplaire aussi, loin des querelles
00:51:08 partisanes dont on a été encore le témoin récemment.
00:51:11 Là, je vous rejoins complètement et c'est pour ça qu'en fait, le principal objectif
00:51:16 de ce congrès, c'est d'abord de nous rassembler pour rassembler toute la gauche, mais surtout
00:51:19 d'accompagner tout le mouvement social dès mardi pour la deuxième journée de mobilisation
00:51:23 sur la réforme des retraites, c'est contre réforme absolue.
00:51:27 Et donc, l'idée, c'est tout de suite de continuer à actionner, à agir avec tout
00:51:32 le mouvement social, avec toutes les associations et s'ouvrir, s'ouvrir, puisqu'aujourd'hui,
00:51:36 on a un parti qui est trop faible, qui a trop peu de militants.
00:51:39 Et donc, aujourd'hui, on peut continuer tous ensemble à essayer de ré-oeuvrer au cœur
00:51:43 de la gauche.
00:51:44 Tous ensemble, ça veut dire qu'on n'a pas besoin de changer de nom, de recréer une
00:51:48 autre formation ? Le Parti socialiste peut continuer tel qu'il a avancé jusque-là ?
00:51:52 Continuant, il faut toujours se ré-questionner, il faut toujours se moderniser, il faut toujours
00:51:59 avancer différemment, se réadapter aux nouvelles formes d'engagement, se réadapter à la
00:52:04 façon dont la société fonctionne.
00:52:06 Évidemment, en 1971, au congrès d'Épinay, on n'avait pas Twitter, on ne pouvait pas
00:52:09 faire du FaceTime comme on fait en ce moment, direct en plateau, mais s'adapter à la société,
00:52:14 mais toujours garder notre ligne claire.
00:52:15 Et aujourd'hui, le Parti socialiste garde son nom et on verra pour la suite si jamais
00:52:19 c'est un débat qui doit revenir.
00:52:20 Eh bien merci beaucoup Gaston Laval, on ne pouvait pas non plus à l'époque profiter
00:52:24 d'une jolie vue sur le Vieux-Port comme ça en direct, merci de nous en avoir fait profiter,
00:52:28 bon congrès à vous, on va poursuivre la discussion en plateau.
00:52:32 C'est vrai que certains s'étaient posé la question, Georges Fanel, ne faut-il pas
00:52:34 faire table rase du passé jusqu'à ce jour et repartir sur une bonne base, quitte à
00:52:39 renommer ce parti autrement ?
00:52:40 Le Parti socialiste aujourd'hui a évité l'éclatement, parce qu'on était au bord
00:52:46 effectivement de la scission.
00:52:47 Il y a eu des congrès par le passé qui s'étaient très très mal passés, celui de Ryan, vous
00:52:52 vous souvenez ? Mais là, pour moi, ça n'a pas été tranché véritablement.
00:52:57 Le vainqueur, c'est Olivier Faure, qui est vainqueur, mais perdant en même temps.
00:53:02 Il perd 20 points quand même par rapport à sa précédente élection.
00:53:06 Et donc, il est quelque part sous tutelle, sous tutelle de l'autre, elle qui est pratiquement
00:53:12 en nombre équivalent.
00:53:14 C'est-à-dire que, qu'est-ce qui est en jeu ici et qui n'est pas vraiment tranché
00:53:18 encore aujourd'hui, c'est qu'est-ce qu'on veut ? On veut un parti socialiste mélenchoniste
00:53:24 ou on veut un parti socialiste social-démocrate ?
00:53:27 Parce qu'on n'a pas répondu à la question en réalisant Olivier Faure.
00:53:30 Les Casdor, les Manuel Valls et d'autres qui sont sur tout à fait une autre ligne.
00:53:34 Donc, on a, je crois aujourd'hui, un premier secrétaire qui est effectivement confirmé.
00:53:38 Ils ont évité l'éclatement, mais qui va être sous tutelle de cette partie, du Parti
00:53:44 socialiste qui a fait le grand succès de Mitterrand, de Hollande, etc.
00:53:48 Donc, pour moi, on a évité le pire, mais on n'a pas réglé les problèmes.
00:53:51 On ne s'est pas grandi de cette étape ?
00:53:54 Non, certainement pas.
00:53:56 L'histoire du Parti socialiste, c'est l'histoire de lutte entre des courants.
00:54:00 Depuis Jaurès et Guedde, à la fin du XIXe siècle, au début du XXe siècle, il y a
00:54:05 eu le Congrès de Rennes où s'étaient affrontés les héritiers de François Mitterrand, d'un
00:54:10 côté Jospin, de l'autre côté Laurent Fabius.
00:54:12 Il y a eu Amiens où Martine Aubry avait été élue au détriment de Ségolène Royal,
00:54:18 mais au prix de Magouille qu'on n'a toujours pas, aujourd'hui, réglé.
00:54:22 Là, on a vu ce qui s'est passé au moment de l'élection, qui a été très contesté.
00:54:26 Et comme le dit Georges, fondamentalement, le problème, c'est que la ligne n'est
00:54:31 pas réglée.
00:54:32 Moi, ce que je constate…
00:54:33 Est-ce que c'était aussi clivant à l'époque qu'aujourd'hui ?
00:54:35 Non.
00:54:36 Oui, non, non, non.
00:54:37 Ah, non, dis-je.
00:54:38 Le clivage entre Jaurès et Guedde, par exemple, en 1905, il était très fort.
00:54:43 Disons dans les trente dernières années.
00:54:44 Et justement, ce que je constate, moi, c'est que le Parti socialiste, lorsqu'il a voulu
00:54:49 conquérir le pouvoir, il l'a toujours fait sur une ligne sociale-démocrate et réformiste.
00:54:54 Même s'il ne le disait pas.
00:54:55 Même Mitterrand a été à pratiquer ce qu'on pourrait appeler une gauche laïque, républicaine
00:55:01 et sociale-démocrate.
00:55:03 Et il n'a jamais pu prendre le pouvoir lorsqu'il était minoritaire par rapport
00:55:08 à d'autres forces de gauche plus extrêmes, notamment le Parti communiste.
00:55:11 Et ce qui se passe là, la ligne d'Olivier Faure, c'est une ligne de soumission à
00:55:16 la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.
00:55:18 Et je ne pense pas qu'on trouve une solution pérenne au Parti socialiste dans cette soumission
00:55:24 à la noupèce.
00:55:25 Parce que ça va provoquer des problèmes, des tensions.
00:55:28 Il y aura bientôt les élections européennes.
00:55:29 Mais la ligne du Parti socialiste, ce n'est pas du tout celle de LFI sur les questions
00:55:34 européennes.
00:55:35 Et je pourrais prendre beaucoup de sujets comme ça.
00:55:37 Et quand vous voyez que vous avez presque 50% des militants du Parti socialiste qui
00:55:42 ne sont pas sur cette ligne d'adhésion à la noupèce, on vous dit que les choses
00:55:47 ne sont absolument pas réglées.
00:55:49 J'y ajouterais une nouvelle dimension et qui là aussi s'inscrit dans l'histoire
00:55:53 du Parti socialiste.
00:55:54 Quand ils ont été au pouvoir ou en passent de l'être, c'est parce qu'il y avait
00:55:58 une figure d'incarnation.
00:55:59 Jaurès, Blum, Mitterrand et même François Hollande à sa manière, même si l'incarnation
00:56:05 était différente.
00:56:06 Aujourd'hui, on voit bien que cette figure-là de rassemblement n'existe pas.
00:56:10 Donc il y a beaucoup de problèmes.
00:56:12 Certains vont vous dire que c'est Jean-Luc Mélenchon.
00:56:13 Et pour eux, ils répondent à cette question.
00:56:16 Sauf que Jean-Luc Mélenchon n'est pas un socialiste.
00:56:18 En tout cas, il a quitté les socialistes.
00:56:19 Le problème, c'est que le Parti socialiste a fait 1,7% aux élections présidentielles.
00:56:24 Donc il n'y a plus cette incarnation.
00:56:26 Alors, on va prendre un autre avis, celui de Lissande Merlier.
00:56:31 Bonjour.
00:56:32 Merci, militant PS en Bretagne, si je suis bien renseignée.
00:56:37 On a entendu avant vous un autre son de cloche.
00:56:39 Quelle est votre vision de l'avenir du Parti socialiste, maintenant qu'on sait que Olivier
00:56:44 Faure a été approuvé comme son propre successeur à la tête du Parti ?
00:56:49 Bonjour.
00:56:50 Alors, moi, je suis en Haute-Vienne.
00:56:52 Mais effectivement, vous avez raison, un accord vient d'être passé.
00:56:55 C'était important pour la famille socialiste d'envoyer un message de rassemblement au
00:57:00 vu des derniers événements.
00:57:02 Néanmoins, maintenant, tout l'enjeu va quand même être de trancher la ligne politique,
00:57:06 puisque un congrès, normalement, est fait pour trancher la ligne politique.
00:57:10 Actuellement, ce qu'on constate quand même, c'est que le Parti socialiste est divisé
00:57:14 en deux parties, deux blocs, qui ont un désaccord fondamental sur la ligne politique, sur la
00:57:19 question stratégique.
00:57:20 Donc aujourd'hui, le Parti socialiste va devoir clarifier sa ligne politique.
00:57:25 Je ne prendrai qu'un seul exemple, sur l'action du mouvement social, de la réforme des retraites.
00:57:30 Le Parti socialiste est clairement dans l'opposition à cette réforme.
00:57:33 Néanmoins, que propose le Parti socialiste ? Aujourd'hui, c'est une des questions
00:57:37 qu'on peut se poser, entre retour à la retraite à 60 ans, maintien à 62 ans, prise
00:57:43 en compte des carrières longues, de la pénibilité, etc.
00:57:45 Et sur tous ces sujets, aujourd'hui, le Parti socialiste n'a pas tranché sa ligne.
00:57:49 Donc, ça doit être l'enjeu, puisque maintenant, la famille socialiste s'affiche comme rassemblée.
00:57:54 S'il fallait poser un diagnostic sur le Parti socialiste, de quel mal souffre-t-il,
00:57:58 à votre avis ?
00:57:59 Est-ce qu'on est en train d'une époque d'une bataille d'égos qui rendait l'union
00:58:03 impossible ?
00:58:04 Est-ce qu'on est sortis de cette période-là ?
00:58:05 Est-ce qu'il y a un autre mal au sein du Parti, en dehors de cette différence de
00:58:11 ligne politique que vous venez d'évoquer ?
00:58:12 Écoutez, en tout cas, vraisemblablement, les égos ont réussi à être mis de côté
00:58:19 pour trouver un accord.
00:58:21 Ensuite, on verra s'ils seront efficaces.
00:58:23 Le mal dont souffre le Parti socialiste, principalement, c'est qu'aujourd'hui, il n'arrive plus
00:58:26 à être audible auprès des Français.
00:58:28 Il n'arrive plus à être audible auprès des Français parce que, sur la ligne politique,
00:58:32 il n'est pas suffisamment clair.
00:58:34 Il tergiverse parfois et il a peut-être perdu, au moins partiellement, sa culture de parti
00:58:42 de gouvernement qui a été la sienne et qui a fait qu'il a pu conquérir le pouvoir
00:58:47 à deux reprises sous la Ve République.
00:58:49 Les plus critiques annonçaient un avenir assez court à cette association avec le parti de
00:58:56 Jean-Luc Mélenchon.
00:58:57 Est-ce qu'aujourd'hui, pour vous, l'horizon s'éclaircit ?
00:59:00 Pas vraiment.
00:59:01 Déjà, il y a des échéances européennes sur lesquelles, vraisemblablement, les parties
00:59:08 de gauche vont partir divisées, ce qui n'est pas illogique puisque les convictions européennes
00:59:13 de chacun sont clairement différentes sur ces questions.
00:59:17 Et derrière, des questions vont se poser, effectivement, là aussi, puisqu'il n'y
00:59:23 a pas que l'Europe qui est un des accords entre ces parties de gauche.
00:59:27 On pourrait citer la question de la République, la question des retraites, j'en ai parlé,
00:59:32 la question du nucléaire, etc.
00:59:33 Donc, à partir du moment où ces points sont clivants, on voit mal comment la NUPES, telle
00:59:39 qu'elle existe aujourd'hui, pourrait répondre aux attentes des Français pour 2027, en sachant
00:59:45 qu'il est essentiel qu'un parti de gauche de gouvernement puisse proposer une alternative
00:59:50 si on ne souhaite pas que ce soit l'extrême droite qui, cette fois, arrive au pouvoir
00:59:54 dans notre pays.
00:59:55 Le combat et le chemin restent encore longs.
00:59:58 Merci beaucoup, Lysande Merlier, d'avoir participé à notre discussion.
01:00:01 C'est le concept de l'émission "Donnez la parole aux Français, à tous les Français"
01:00:03 pour essayer de mieux comprendre les enjeux.
01:00:05 Bon, là, en ce qui concerne le Parti Socialiste, les enjeux, on les connaît.
01:00:08 Ce qu'on comprend surtout, c'est qu'on se réconcilie en interne.
01:00:11 La prochaine élection nationale ne va peut-être pas enterrer le même genre d'union.
01:00:16 Je crois que si le Parti Socialiste reste accolé à la France Insoumise, il risque
01:00:22 de perdre son âme.
01:00:24 Et quelquefois, il vaut mieux faire une belle cure d'opposition et revenir, mais ne pas
01:00:28 perdre ses fondamentaux, plutôt que d'aller pour un plat de lentilles à un certain moment,
01:00:33 récupérer un certain nombre de sièges, mais tout perdre à la fin.
01:00:36 Donc, ce qui se joue effectivement aujourd'hui, et rien n'est tranché, c'est qu'est-ce
01:00:40 que le Parti Socialiste aujourd'hui ? Est-ce que c'est une sociale démocratie, je dirais
01:00:45 peut-être à l'instar de ce qu'on connaît dans les pays nordiques notamment, ou en Allemagne,
01:00:50 ou bien est-ce qu'on va vers une extrême gauche ? Et actuellement, force est de constater
01:00:55 que le Parti Socialiste est dans une coalition d'extrême gauche.
01:00:58 Et je comprends parfaitement l'inquiétude de ceux qui ont créé, qui ont fait, qui
01:01:02 ont pris le pouvoir à un certain moment sur l'évolution de ce parti.
01:01:05 Je vous dis, rien n'est tranché.
01:01:07 C'est une victoire de façade pour l'instant, j'allais dire presque à la pyrus.
01:01:12 On a aussi l'impression, Jean-Garrick, ce sera la dernière question, parce que le temps
01:01:14 file, que c'est un peu le dernier sursaut de cette gauche, des éléphants finalement,
01:01:19 qui ne veulent pas mourir et laisser le parti à d'autres, mais c'est peut-être un cycle
01:01:22 qui se termine pour dure à nouveau.
01:01:24 Alors, dans les opposants à la ligne d'Olivier Faure, il n'y a pas que des éléphants.
01:01:28 Il y a évidemment, j'allais dire en sous-main, un peu de l'extérieur, Bernard Cazeneuve,
01:01:33 François Hollande, Le Foll et les autres.
01:01:35 Mais il y a aussi des jeunes qui émergent.
01:01:38 D'ailleurs, le maire de Rouen, Meillère-Aussignol, fait partie de cette jeune génération.
01:01:42 Ce qui prouve bien qu'il y a des ressources idéologiques et sociologiques dans le parti
01:01:48 socialiste pour recréer ce qui est l'ADN du parti socialiste, faire une sociale démocratie
01:01:53 qui ne soit pas alignée sur cette extrême gauche et je dirais populiste que représente
01:01:58 Jean-Luc Mélenchon.
01:01:59 Donc voilà, la ligne, elle est là, la ligne du renouveau, elle est là.
01:02:03 Malheureusement, cette ligne-là, elle pactise avec la ligne d'Olivier Faure.
01:02:07 Et aujourd'hui, comme le dit Georges, rien n'est réglé.
01:02:10 Eh bien merci beaucoup d'avoir participé à ce débat puisque rien n'est réglé.
01:02:14 On aura plaisir à vous accueillir de nouveau et vous aussi à suivre sur CNews 90 minutes
01:02:18 info week-end présenté par Lionel Rousseau.
01:02:20 Je vous dis à demain 14h.
01:02:22 - Ah ! - Ah !
01:02:23 *bruit de déchiquetage*

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