Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • avant-hier
DB - 13-08-2025

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Musique
00:29Saint-Roy était une petite ville paisible de 20 000 habitants vivant loin de l'agitation des cités modernes.
00:36Et pourtant, un drame y a éclaté.
00:40Et comme dans toutes les petites villes où tout le monde se connaît, tous étaient ou se sentaient concernés par ce drame.
00:47Un des principaux personnages de cette affaire, Georges Dampierre.
01:03Bien qu'il fût assiturne, Georges était tenu en haute estime par tous.
01:08Les uns l'aimaient parce que, malgré sa fortune, il demeurait à 55 ans un homme simple.
01:22Les autres, parce qu'ils n'ignoraient pas que sous ses deux ors bourrus, ils possédaient un cœur d'or.
01:29Dans son usine, tous craignaient sa sévérité impitoyable, qui avait maintenu le renom international d'entreprise de machines de précision.
01:42Il avait su s'adapter aux techniques nouvelles et n'avait pas craint de raser l'usine ancestrale pour des bâtiments rationnels appropriés aux exigences modernes.
01:49Georges ne comptait d'ennemis que dans le clan des demoiselles assez mûrs, qui lui tenait rigueur d'un célibat qui mettait fin à la lignée des Dampierre.
02:06Cependant, loin de haïr les femmes, Dampierre assurait les aimer.
02:10Beaucoup.
02:12Et pas de la manière dont elle le souhaitait.
02:15On appréciait son refus de tous les postes honorifiques, de toutes les distinctions, et sa façon de vivre seul dans sa belle maison.
02:31En prenant de l'âge, Georges ne se plaisait plus qu'en compagnie de vieux camarades, tous célibataires endurcis.
02:38Ces messieurs usaient leur loisir à faire de la musique, à voyager, et surtout à savourer les joies matérielles et spirituelles de la bonne chair.
02:49D'un cercle d'amis d'abord nombreux ne subsistaient que ses fidèles qui se nommaient Raymond Belleville, Antoine Klaus, Charles Fijac et Henri Pierson.
02:56Henri Pierson semblait avoir été élevé à l'alcool au lieu de lait et avoir eu un alambic pour nourrice.
03:09Il commençait à boire en se levant et vidait son dernier verre le soir, au lit.
03:12Cependant, il n'était jamais ivre, et cela ne l'empêchait pas de conduire de main de maître sa distillerie.
03:18Georges et Pierson s'étaient connus au cours d'une soirée organisée par la chambre de commerce,
03:22et bien que plus jeune, Pierson avait offert à Dampierre une amitié que rien n'avait pu troubler.
03:25Il s'était intéressé trop tôt à l'alcool pour s'occuper jamais des femmes.
03:31Ah, cet homme qui vit au milieu de ses fleurs, c'est Charles Fijac.
03:37Il avait été marié à une femme douce et tranquille qui longtemps essaya de défendre leur foyer contre cette passion.
03:43Elle n'y parvint pas, et alors, elle se laissa fort discrètement mourir.
03:48C'est après que Charles Fijac rencontra Georges Dampierre,
03:51à qui il plut par son mépris du monde et sa volonté de vivre à l'écart de ses semblables.
03:56Georges le juge a digne de s'intégrer à leur petit groupe.
04:01Consacrant le plus clair de son temps à manger, voilà Antoine Klaus.
04:06Même quand il était jeune, Antoine ne sut pas faire autre chose.
04:09C'était un ventre.
04:11Très vite, il abandonna à des employés fidèles la faïencerie paternelle.
04:15Il connaissait Georges depuis toujours.
04:17De plus, il était assez intelligent pour ne s'être jamais donné le ridicule de jouer les amoureux.
04:23Entre le monde féminin et lui, son ventre dressait un rempart infranchissable.
04:28Une solide réputation de farceur dont il n'avait jamais pu se débarrasser précédait Raymond Belleville.
04:39Certes, il avait l'esprit vif et porté vers la blague,
04:42mais comme beaucoup de comiques, c'était un grand triste.
04:46Jamais il ne put trouver une femme qui le prit au sérieux.
04:49Sa solitude rencontra celle de Georges Dampierre,
04:52qui fut un des rares à deviner la misère morale de Raymond,
04:55et qui se prit d'une solide amitié pour le pauvre farceur.
04:58Aussi, lorsque son chantier de construction lui laissait des loisirs,
05:01il les passait près de Georges et de ses amis.
05:04Dans cette petite ville, donc, touchée par ce drame,
05:07il y avait aussi la vieille Mina.
05:09Elle avait la réputation d'être la meilleure cuisinière de Saint-Roy.
05:12Elle était depuis 35 ans au service Dampierre,
05:15et elle incarnait une de ces domestiques que le temps attachait à une famille
05:19par des liens autres que ceux du sang,
05:20mais tout aussi solide parce que librement choisi.
05:25Et puis, il y avait les curieux,
05:32les envieux,
05:35les médisants.
05:39Et parmi ceux qui vivaient sans se faire remarquer,
05:42un homme de forte stature, 45 ans environ,
05:46il se nommait Philippe Martin,
05:48et était inspecteur de police.
05:50Ce matin-là,
05:55il était heureux en pénétrant dans le bureau du commissaire Jean Hamelan.
05:58Alors, Martin, moi n'êtes-vous les journaux ?
06:00Le maire, tout le monde me harcèle sans arrêt.
06:02Vous pourrez le répondre dans moins d'une heure.
06:05C'est temps de tâter mon rapport,
06:07ça fera l'effet d'une bombe.
06:08Vous avez découvert le coupable ?
06:10Je l'ai m'arrêté.
06:11Qui est-ce ?
06:13Dans moins d'une heure, commissaire.
06:14Saint-Roy, le 24 juillet.
06:32Comme tous les premiers mercredis de chaque mois,
06:41Georges Dampierre, l'homme le plus puissant de Saint-Roy,
06:44réunissait ses amis pour dîner.
06:46Je ne vous en parlez, je ne vous en parlez,
06:48je ne vous en parlez, je ne vous en parlez,
06:51je ne vous en parlez, je ne vous en parlez,
06:53même après minuit, et malgré les portes closes,
06:57on les entendait depuis la place du marché.
06:59Ce tumulte mensuel était devenu l'habitude du quartier.
07:32Pardon, à qui voulez-vous parler ?
07:34Vous voulez répéter ?
07:37Comment, qu'est-ce que vous dites ?
07:42Qui est à l'appareil ?
07:45Qui ne connaît pas de carré ?
07:51Il ne m'en a jamais parlé, en tout cas.
07:57Ne quittez pas, s'il vous plaît.
08:09D'abord, il ne comprit rien du tout.
08:25Lui parut qu'on lui parlait à travers un matelas.
08:29C'est alors que Georges perçut son nom,
08:30indéfiniment répété par la voix implorante, une voix de femme.
08:33Son premier mouvement fut de raccrocher persuadé d'une farce de mauvais goût.
08:37Et c'est bien Georges d'Ampire que vous demandez ?
08:40Mais voyons, tu vois, il n'y a pas le percepteur qui est au téléphone.
08:42Mais pourquoi, pourquoi ?
08:44Je modifie le son de ma voix.
08:49Oh, voyez-vous ça.
08:51Moi, je me nourris.
08:53Pourquoi je vous ai écrit « Vous êtes si méchante » ?
08:56Oh, il écrit.
08:57Mais j'ai écrit.
08:58Si je n'aime plus Karine.
09:01Mais si, mais...
09:02Ah, non.
09:03Mais je l'aime toujours, Karine.
09:05Je l'adore, Karine.
09:07On l'adore, Karine.
09:09Mais au fait, pourquoi me parlez-vous de Karine ?
09:11Ah, c'est vous.
09:16Eh bien, je vous présente mes hommes.
09:19Quel chien fait-il ?
09:20Vous n'avez pas parlé de Karine, jamais.
09:21C'est gentil de me téléphoner à une heure si tardive.
09:24Oui.
09:27Tu regardes ça comme en fait la tête.
09:29Chut, je me touche à voir la fille.
09:30Vous m'aimez ?
09:31Vous ne pouvez pas vivre sans moi.
09:36Eh bien, c'est très gentil tout ça.
09:39Dommage qu'on ne se connaisse pas.
09:42Quel menteur.
09:45Oui, moi, je lui ferai bien.
09:49Qu'est-ce que je vous avais promis, cher Karine ?
09:51Et tu fumais un peu.
09:52Le mariage.
09:53Rien que ça.
09:54Eh bien, dis donc, je devais être bien parti ce jour-là.
09:58Ah, je lis encore plus farceur à 50 ans qu'à 20 ans.
10:01Non, mais je vous comprends très bien, cher ami.
10:03Mais oui, vous vous en prie.
10:03Mais très, très bien.
10:04Je vous en prie.
10:05Seulement, voilà, voyez-vous, je ne crois pas que j'ai envie de vous.
10:08Et puis, entre nous, je ne crois pas que je vous aime.
10:12Ah, il n'est pas sûr.
10:13Il n'est pas sûr.
10:14C'est cependant ce que je vous répète depuis deux ans.
10:16Oh, quel cachet-là.
10:19Oh, quel vilamenteur.
10:25Ah, il va se voir.
10:26Si c'est vraiment fini.
10:27Henri, tais-toi.
10:28Mais ça n'a jamais commencé.
10:29Comment ?
10:31Vous êtes ma maîtresse.
10:32Oh, sans blague.
10:35Mais enfin, je m'en serais tout de même aperçu, non ?
10:37Oui.
10:39Tu crois.
10:40Comment ?
10:40J'ai trop mal, mon chéri.
10:45Je le ferai.
10:48Je vous assure que je le ferai.
10:50Dans le canin ?
10:52Mais en voilà une idée.
10:54Mais il fait encore trop froid pour prendre un vin.
10:57Non, je suis atroce.
10:58Mais non, mais non, mais non, cher ami.
11:00Je vous donne seulement de bons conseils.
11:02Oh, et puis ça suffit comme ça.
11:04Oui, je suis un monstre, d'accord.
11:06Un affreux, d'accord.
11:07Et dites-moi,
11:07si vous mettez votre projet à exécution,
11:11vous saluerez les poissons de ma part.
11:15Bonsoir.
11:17Il paraît que j'ai une maîtresse.
11:19C'est drôle, non ?
11:21Et elle menace de se jeter dans le canal
11:24si je ne vais pas la rejoindre avant deux heures
11:26à l'endroit même où je lui ai dit pour la première fois
11:28je t'aime.
11:29Oh, mon Dieu, malheureusement.
11:34Elle exige que je lui passe la barbe aux doigts.
11:36Ah !
11:37Ça, c'est la meilleure.
11:41Ça, c'est la meilleure.
11:42Et si c'était vrai ?
11:44Quoi ?
11:46Quelle est ma maîtresse ?
11:49Non ?
11:52Oui, qu'elle aille se jeter dans le canal.
11:56Parce que tu crois, toi,
11:58qu'une fille qui ne me connaît pas
11:59va se jeter à l'eau
12:00parce que je refuse de l'épouser.
12:02Non, mais t'as trop bu, mon beau vieux.
12:07Oui, mais...
12:07Pour la première fois depuis bien longtemps,
12:22la soirée se terminait à une heure raisonnable.
12:24Georges Dampierre demeura sur le seuil en regardant partir.
12:38Tandis que, quelque part dans la ville,
12:42le drame se nouait.
12:57Sous-titrage FR ?
13:27...

Recommandations