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DB - 13-08-2025

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00:00Générique
00:29L'inspecteur Martin continue son enquête sur le meurtre de Karine.
00:33Il va rendre visite à Clément, le sous-directeur de l'usine de Dampierre.
00:37Celui-ci fait un portrait de son patron totalement négatif.
00:41Le jour de l'enterrement, la ville entière avait marqué sa désapprobation.
00:59C'est pas le plus en retard que ce n'est pas là.
01:11Non mais il va venir, attendons-le.
01:14Vous savez pourquoi Hamelan nous a fait venir ?
01:17Ben non, je ne sais pas.
01:18Vous croyez qu'il aurait trouvé de nouvelles charges contre Georges ?
01:22Certainement pas, tous les faits retenus contre lui ne sont que des présomptions.
01:25Il n'y a aucune preuve tangible.
01:28Vous savez, moi je connais Georges moins que vous, mais...
01:33Tout de même, je trouve que ce commissaire va un peu fort.
01:36Je vais lire ce que je pense de ces procédés, moi.
01:38Je n'objènerai pas, vous allez voir.
01:39Il est vrai, Georges, il exagère.
01:43Faire enterrer cette fille dans son propre caveau,
01:46avec les soupçons qui pèsent sur lui...
01:48Ça ne prouve pas qu'il l'ait tué.
01:51Non, non.
01:53Moi, je suis plutôt de la vie de charme.
01:55Il est allé un peu loin.
01:57Enfin, le fait de ne pas cacher ce qu'il a envie de faire,
02:00ça prouve plutôt son innocence, non ?
02:02Un assassin n'agit pas assez.
02:04Voilà.
02:05Putain, voilà Claude.
02:09Eh bien, allons-y.
02:16Le commissaire Jean Hamelan connaissait depuis toujours
02:19les amis de Dampierre.
02:20Il avait à peu près leur âge
02:22et avait été à l'école avec Antoine Clos et Raymond Belleville.
02:25Aussi, c'est sans complexe
02:27qu'il les avait réunis dans son bureau.
02:29Martin, les voici, ils arrivent.
02:32Je laisse brancher, reste à l'écoute.
02:34Entendu.
02:39Monsieur.
02:44Asseyez-vous, je vous en prie.
02:52Je pense que vous vous doutez de la raison de cette réunion.
02:56Avant toute autre chose, je tiens à vous remercier de votre obligeance.
03:00Une sale affaire que le meurtre de cette Karine Bradford.
03:04Un meurtre ?
03:05Eh oui, messieurs, suicide, mais d'un meurtre.
03:10Karine Bradford a été assommée et puis précipitée dans le canal.
03:13Nous avons tenu ce détail secret pour laisser le champ libre aux enquêteurs.
03:17Inutile de vous préciser que je réclame de votre part la discrétion la plus absolue.
03:23Un meurtre est toujours une sale affaire,
03:26mais plus encore, Jean-Pierre est soupçonné d'être le meurtrier.
03:29C'est stupide, voyons.
03:32Depuis des années, des liens d'amitié nous unissent.
03:36Et nous connaissons tous Georges parfaitement.
03:39C'est un homme dur quand il le faut, mais qui au fond possède un cœur très sensible.
03:44Très bon.
03:45Dans son usine, on le craint, mais on l'aime aussi.
03:48Non, croyez-moi, un homme comme lui ne peut pas être un meurtrier.
03:52Raymond a raison.
03:53Si Georges avait des penchants sanguinaire, je pense qu'il y a longtemps que nous en serions aperçus.
03:57Messieurs, je sais tout cela.
03:59Georges est toujours prêt à tendre la main à qui en a besoin.
04:02Si vous le désirez, commissaire, je peux vous fournir une liste de noms de gens que Georges a aidés.
04:07Et vous, Fisac ?
04:09Oh, moi, je ne crois pas connaître Georges aussi bien que mes camarades.
04:12D'abord, je suis le dernier arrivé dans notre petit groupe.
04:15Et puis, vous le savez, Georges est un homme discret, presque secret.
04:22Cependant, je me porte garant de sa parfaite moralité, de son intégrité.
04:25Et j'ai la conviction profonde qui n'est pour rien avant cette histoire.
04:29Mais messieurs, comprenons-nous bien.
04:31Si je vous ai prié de venir, ce n'est pas pour entendre ce que vous pensez de Georges Dampierre.
04:35J'ai besoin de votre aide, car je vous l'avoue, je ne m'en sors pas.
04:40Et l'inspecteur Martin que j'ai mis sur l'affaire n'est pas plus avancé que moi.
04:44Je vais vous résumer les faits.
04:46En vous priant de tenir compte que ni l'amitié, ni la considération que nous portons tous à Georges
04:52ne peuvent peser sur la conduite de l'enquête.
04:56Une nuit, alors que vous êtes tous réunis chez Dampierre,
04:59quelqu'un demande à parler au téléphone au maître de maison.
05:03La gouvernante, Mina, qui ne veut pas déranger son maître,
05:06commence par refuser d'alerter celui-ci.
05:08Mais la correspondante a eu une voix si désespérée
05:13que la vieille femme, inquiète, osa porter le téléphone à Dampierre,
05:17qui à ce moment-là, reconnaissait le messieux, était disons un peu gai.
05:22Nous étions tous dans ce cas.
05:25Je sais, je sais.
05:27Nous avons appris de Dampierre lui-même et du cafetier d'où cette carine a téléphoné
05:31qu'elle s'était plainte à lui d'une lettre probablement de rupture qu'il lui aurait envoyée.
05:37Puis elle lui a juré que s'il ne venait pas la rejoindre
05:40là où il s'était déclaré leur amour pour la première fois,
05:43elle se jettera dans le canal.
05:45Là, on pourrait penser que notre ami a été victime
05:48soit d'une erreur de personne, soit d'une mauvaise plaisanterie.
05:53Mais peu après que vous l'ayez quitté,
05:55et contrairement à son habitude, je tiens messieurs à bien préciser ce détail,
05:59Dampierre sort de chez lui, reste absent une heure
06:02et est incapable de se rappeler où il s'est rendu.
06:05Or, c'est pendant ce temps que Karine Bradford a été assommée et poussée à l'eau.
06:11Le lendemain, Dampierre apprend la découverte du corps.
06:15Comment réagit-il ?
06:17Il se rend à la morgue, examine le cadavre
06:20et demande au gardien de l'alerter si la police obtient des détails sur son identité.
06:24Certains de mes collaborateurs voient dans cette démarche surprenante,
06:30vous en conviendrez,
06:31la preuve de la parfaite innocence de notre ami.
06:34D'autres, par contre, y découvrent une ruse.
06:37Celle de l'homme qui, ayant fait disparaître tout ce qui pourrait servir à identifier l'inconnu,
06:42se méfie.
06:43Sans le témoignage du quartier qui nous a révélé le prénom de la victime,
06:47nous aurions sans doute mis beaucoup plus de temps pour savoir qui l'était.
06:50Et finalement, qui est-ce ?
06:53Voilà ce que dit le rapport.
06:59Karine Bradford, sans aucune famille, habitant depuis cinq ans,
07:02Rolac, rue de l'église.
07:04Il semble qu'auparavant, elle ait vécu à Deschamps où elle est née.
07:08Elle a quitté sa bourgade à la suite d'un drame,
07:10le marin auquel elle était fiancée, ayant péri dans un naufrage.
07:15À Rolac, elle travaillait dans une usine de montage de bobines électriques chez Brust.
07:19Elle y passait pour sérieuse et appliquée, mais fuyait ses camarades
07:22et semblait se complaire dans un isolement total.
07:25Aucune de ses compagnes de travail n'a pu fournir le moindre renseignement.
07:29Karine Bradford gardait ses histoires pour elle.
07:35Quelque chose à dire, vraiment ?
07:37Oui, il y avait même quelque chose de très important.
07:40Le seul fait que cette Karine Bradford ait habité Rolac prouve qu'elle ne peut pas avoir connu Georges.
07:51Ah oui ? Et pourquoi ça ?
07:54Eh bien, je vais vous révéler un secret,
07:56où d'ailleurs je pense que certains d'entre nous sont déjà au courant.
08:00Mais il importe avant tout de préserver Georges de tout soupçon.
08:04Alors je vous parlerai donc de Thérèse, morte à Rolac.
08:08Et Raymond rapporta les amours malheureuses de Thérèse et de Georges,
08:14dont la triste conclusion avait décidé d'empierre à ne jamais se marier,
08:18afin de demeurer fidèle au souvenir d'une morte.
08:22Et depuis la mort de Thérèse,
08:25Georges ne s'est jamais plus rendu à Rolac,
08:27même pour y traiter une affaire.
08:29Pour cela, il envoyait Clément, son directeur.
08:32Alors, comment pouvez-vous imaginer qu'il ait choisi une maîtresse,
08:37justement à Rolac ?
08:40Ce que vous nous apprenez là, Raymond, est très intéressant,
08:43et cela ne peut que nous rendre d'empire très sympathique.
08:45Mais ne croyez-vous pas que dans son esprit,
08:51cette Thérèse obsédante soit devenue une véritable hantise ?
08:54Et ne peut-on admettre que c'est précisément la Thérèse disparue
08:57que notre amie s'est figurée retrouvée dans cette carine ?
09:00Et qui lui ressemblait peut-être ?
09:02Et qui de tout à l'interroge...
09:03Dampierre ne connaît pas cette femme.
09:08Dans ce cas, quelle doit être normalement son attitude ?
09:11Venir me voir, me raconter l'histoire,
09:13et ne plus se préoccuper de l'inconnu ?
09:15Au lieu de ça, la mort de Karine l'affecte à un point tel
09:17qu'il se rend à la morgue, qu'il délaisse ses affaires...
09:20Ah, il n'est pas retourné à l'usine depuis le soir de votre réunion, messieurs.
09:23Il se laisse complètement aller
09:25et fait enterrer l'inconnu dans le caveau de la famille Dampierre.
09:28Avouez que c'est incompréhensible.
09:30Pourquoi se sentirait-il coupable du meurtre d'une femme qu'il ne connaît pas ?
09:33Parce que vous ne le connaissez pas comme nous le connaissons.
09:38La seule idée qu'un être dans la détresse l'est appelée à l'aide
09:41et qu'il est abandonné à son désespoir le remplit de remords.
09:46À cause de lui, une femme est morte autrefois.
09:49À cause de lui, indirectement, bien sûr.
09:53Une femme meurt aujourd'hui.
09:55Eh bien, quand on connaît la sensibilité de Georges,
09:59ça suffit à expliquer son attitude.
10:00Peut-être, Raymond, mais c'est là un genre de preuve
10:03qu'il m'est impossible de proposer à l'opinion.
10:07C'est la justice ou l'opinion que vous voulez satisfaire, commissaire ?
10:10Monsieur Fisac, je vous serai reconnaissant de garder vos réflexions pour vous.
10:13Je me permets de vous faire remarquer que c'est vous qui avez parlé d'opinion.
10:16Messieurs, je ne vous retiens pas.
10:18Laissez-moi cependant ajouter encore un avis.
10:24Vous auriez tort de penser que nous essayons par n'importe quel moyen à enfoncer Dampierre.
10:29Aucun de nous n'a gagné quoi que ce soit de sa chute.
10:32Si vous vous en persuadiez, peut-être m'apporteriez-vous une collaboration plus franche.
10:36Nous vous avons donné notre sentiment, commissaire.
10:39Je ne pense pas qu'aucun d'entre nous n'ait triché.
10:41Je l'espère.
10:42J'aime beaucoup Georges Dampierre, commissaire.
10:45S'il était coupable, je vous le livrerai, peut-être.
10:48Mais Georges est mon ami. Il ne peut pas être coupable.
11:09Martin, vous pouvez venir.
11:11D'accord, j'arrive.
11:23Alors, votre sentiment ?
11:26Difficile à dire.
11:27Ils sont sûrement sincères.
11:29Toutefois, je n'ai pas aimé l'ultime réflexion de Charles Fijac.
11:32Elle ne sonnait pas juste.
11:33Un peu trop mélo, vous voyez ce que je veux dire.
11:36Vous ajoutez foi à cette histoire de Thérèse ?
11:39Monsieur le commissaire, je suis policier et pas psychologue.
11:42Tout ceci est bien trop difficile pour moi.
11:45Mon but, mettre la main sur l'assassin de Karen Bradford.
11:48Le reste, je laisse au spécialiste le soin d'en débrouiller les fils.
11:51D'accord, mais il me faut des résultats, évite.
11:54Déjà, ma femme m'a rapporté qu'au marché on murmure
11:56et que les gens trouvent que la justice a deux balances selon ses clients.
12:00Laissez-le dire.
12:00C'est sans arrêt que le maire me téléphone pour me demander si nous avançons.
12:04Et qu'il prenne notre place, s'il se croit plus malin que nous.
12:06Inspecteur.
12:07Je vous le demande pardon, je suis énervé.
12:09Et plus pressé d'aboutir que monsieur le maire semble l'imaginer.
12:14Ah, si vous le permettez, je retournerai à Relac.
12:15Il n'est quand même pas pensable que cette Karen ne se soit pas laissée aller au moins une fois les confidences.

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