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00:00Des immeubles, des habitations qui se trouvaient là en 2023.
00:03Il ne reste que des terrains vagues.
00:07Des quartiers entiers ont été rasés à Gaza City.
00:12Au bord de la mer, la population déplacée s'entasse dans des abris de fortune jusqu'au ras des vagues.
00:20Aujourd'hui, on veut vous raconter la réalité de Gaza vue du ciel.
00:25Rappelez-vous, le 27 juillet, Israël a de nouveau autorisé les largages aériens.
00:31Alors, elle l'a fait sous la pression de la communauté internationale révoltée par la famine en cours à Gaza.
00:36Et donc, la France a promis de livrer 40 tonnes d'aides humanitaires.
00:40Laurence Defranou, notre reporter au service international, était dans le premier vol français de 2025
00:47qui a largué de la nourriture sur la borne de Gaza.
00:50C'est notre invité aujourd'hui. Salut Laurence.
00:52Salut Corentin.
00:53Tu vas nous raconter ce que tu as vu depuis le hublot de l'avion dans lequel tu étais.
00:58Tu vas nous expliquer comment l'aide humanitaire française, celle des autres pays, est organisée.
01:03Et tu vas nous permettre de comprendre l'efficacité du largage humanitaire, voire parfois sa dangerosité.
01:09Déjà, pour commencer, Laurence, est-ce que tu peux nous expliquer comment s'est passé, concrètement,
01:15l'opération que tu as suivie, donc le vendredi 1er août ?
01:19Vendredi 1er août, c'était la première fois que la France pouvait reprendre des largages aériens d'aides alimentaires sur Gaza,
01:26sachant qu'en 2024, déjà, la France avait fourni 150 tonnes d'aides par ce moyen-là via 35 vols.
01:35Donc, c'était pas... C'est une première en 2025, mais c'était pas une première en l'absolu.
01:39Et cela sur les 1200 tonnes d'aides que la France a envoyées à Gaza depuis 2023.
01:44Donc, vendredi, nous sommes partis... En fait, ce voyage a été fait avec l'armée française,
01:51avec l'armée de l'air et de l'espace.
01:52Donc, on a retrouvé l'avion qui est un C-130, qui est un avion de transport militaire, sur une base jordanienne.
02:01Il n'y avait pas que l'avion français, parce qu'il y avait sept avions qui décollaient ce jour-là.
02:05Deux Jordaniens, deux Allemands, un Espagnol, un Français.
02:09Et donc, tout le monde chargé de la nourriture, sous forme de carton, de colis.
02:16Alors, par rapport au tonnage qui est annoncé, ça peut être très différent, en fait.
02:23Là, ce jour-là, nous avons... Nous étions partis, normalement, pour larguer deux tonnes.
02:28Finalement, ça a été quatre tonnes.
02:30Et je vais vous expliquer comment ça se passe, en fait.
02:34C'est la Jordanie, les autorités jordaniennes, qui coordonnent toute l'opération.
02:42Donc, le jeudi soir, il y a eu un briefing où les Jordaniens ont expliqué aux cinq pays présents
02:51quelles allaient être leurs zones de largage.
02:54Donc, ils donnent des coordonnées GPS et des images satellites.
02:58Et ils expliquent à quelle heure il faut que ce soit largué.
03:00Donc, après, aux pilotes et aux équipages de chaque avion, de s'organiser pour que ce soit fait.
03:05Et donc, l'armée française vérifie la cohérence des informations qui sont données
03:11avec les renseignements qu'ils ont sur place, avec les images, les coordonnées satellites, etc.
03:17À partir de là, il y a un chargement qui est fait parce que la zone de largage, elle est très précise.
03:24Mettons qu'elle va faire un carré de 300 mètres et l'armée française est capable de larguer des palettes.
03:34Pour larguer quatre palettes, il faut 100 mètres.
03:38Donc, une des priorités étant la sécurité de la population.
03:42Il faut s'assurer que la zone est entièrement dégagée et qu'elle est assez grande pour pouvoir larguer deux, trois ou quatre palettes.
03:48Laurence, tu disais qu'il y avait deux tonnes d'aide humanitaire prévue, puis quatre tonnes.
03:53Mais concrètement, c'est quoi cette aide humanitaire ? C'est de la nourriture ? Qu'est-ce qu'il y a dans ces...
03:57Alors, ce n'est que de la nourriture parce qu'évidemment, on ne peut pas lancer des médicaments au hasard comme ça sur un territoire.
04:03Donc, c'est de la nourriture.
04:04La France, pour l'instant, a reçu 15 tonnes de lait en poudre, 15 palettes de lait en poudre.
04:09Donc, pour l'instant, il y a surtout du lait en poudre.
04:13Je suis entrée dans un des avions jordaniens qui étaient là, eux aussi chargés du lait en poudre.
04:18Donc, l'avion jordanien, c'était différent parce qu'il avait des palettes.
04:23Il mettait des cartons dessus et il sanglait.
04:25L'organisation française est assez différente puisque c'est dans des grandes boîtes, c'est protégé.
04:32Sous chaque carton, sous chaque colis, il y a du carton pour amortir.
04:39Il y a chaque palette, en fait, là, elle faisait 932 kilos, donc y compris les parachutes.
04:47Il y a 10 parachutes plus un parachute extracteur.
04:50Il y a des sangles.
04:5110 parachutes sur chaque palette, sur chacune des palettes.
04:56Donc, en fait, la veille, avec le briefing, ils avaient calculé, les Français avaient calculé qu'ils pouvaient lâcher en toute sécurité que deux colis.
05:05Mais ils en avaient emmené quatre.
05:06Et finalement, quand ils sont arrivés sur la zone, avec une vérification visuelle, ils avaient vu que la zone était bien dégagée parce que si jamais il y avait eu des véhicules ou des personnes, le largage aurait été annulé pour des raisons de sécurité.
05:18Et ils ont vu aussi que l'angle était légèrement différent de ce qu'ils pensaient et qu'en diagonale, ils avaient la place de larguer les quatre.
05:24Donc, ils ont largué les quatre, c'est-à-dire quatre colis de 932 kilos, y compris 70 kilos de parachute, de sangles, etc.
05:31Il reste un peu plus de 800 kilos.
05:34Mais ça, c'est particulier.
05:35C'est aussi parce que le lait en poudre est très léger et aussi, ça dépend des avions.
05:39Donc là, c'était un C-130J Super Hercules.
05:42Il peut prendre au maximum 7,5 tonnes.
05:44Il y avait d'autres avions, comme des A400M qu'avaient les Allemands, qui peuvent en emmener plus.
05:50Donc, c'est pour ça que c'est très, très difficile de dire à l'avance combien il va falloir de vols.
05:55Et l'organisation, les sept avions se suivaient.
05:59Donc, ils sont partis ensemble de la base jordanienne à sept minutes d'écart.
06:04Tout le monde a survolé Gaza du nord au sud, suivant une route qui avait été imposée par les Jordaniens.
06:11Une altitude imposée par les Jordaniens.
06:14Donc, l'altitude, c'est 600 mètres, ce qui est très haut pour un largage.
06:17Normalement, les largages se font environ à 150 mètres.
06:21On nous a expliqué que cette hauteur, qui était due à deux facteurs.
06:26D'une part, protéger l'appareil et l'équipage, sachant qu'on est en zone de guerre.
06:32Donc, tout le monde à l'intérieur de l'avion, puisqu'on ouvre la porte, tout le monde était en gilets par bas, les casques.
06:38Mais aussi pour ne pas effrayer la population locale, puisque là, en l'occurrence, c'était un convoi de sept gros porteurs militaires.
06:47Imaginez que ça vous passe à 150 mètres au-dessus de la tête, sachant que la situation de désespoir de la population aurait pu créer des mouvements de panique.
06:54Merci beaucoup de regarder cette vidéo, j'espère qu'elle vous plaît.
06:57Si c'est le cas, abonnez-vous à la chaîne YouTube de Libération.
07:00On publie des entretiens comme ça chaque semaine.
07:03Ça fait aussi que c'est une discussion qui est menée en direct sur Twitch.
07:06Donc, si ça vous intéresse d'y participer, vous pouvez nous y rejoindre.
07:10Et d'ici là, je vous souhaite un bon visionnage.
07:12Concrètement, tu m'expliquais que le fait de larguer de l'aide humanitaire, ça ne se fait pas comme ça.
07:19C'est un peu un genre de prouesse technique qui est très particulier.
07:25Oui, c'est très particulier.
07:26Ça demande beaucoup d'efforts et de personnel, puisque l'avion vient d'Evreux.
07:32Il appartient à l'escadron franco-allemand de transport d'Evreux.
07:36Les spécialistes du largage, il y a un régiment qui s'appelle le premier régiment de train parachutiste à Toulouse,
07:42qui est spécialisé, qui fait des largages, qui s'entraîne tous les jours, qui fait des largages dans toutes les conditions.
07:46Donc, il faut faire venir tout ce monde-là, plus les mécaniciens de l'avion, la logistique, etc.
07:50Et après, le largage dépend beaucoup de la situation politique, mais aussi de la météo.
07:58S'il y a beaucoup de vent, évidemment, ça peut être trop compliqué ou trop dangereux.
08:02Ça dépend aussi de la situation, de la dangerosité sur place.
08:05Et ensuite, ce n'est vraiment pas un système idéal, puisque la distribution n'est assurée par personne en bas.
08:14C'est-à-dire, les colis arrivent.
08:15Donc, l'armée française assure que l'année dernière, sur les 35 vols, il n'y a eu absolument aucun incident.
08:25Tout est arrivé comme il fallait à terre.
08:26Cette fois-ci aussi, d'ailleurs.
08:28Ils sont capables de larguer des bouteilles en verre sans qu'elles se cassent.
08:33Quand on sait que ça part de 600 mètres, ils ont beaucoup d'entraînement.
08:38Mais d'une part, on ne sait pas comment la distribution se passe en bas.
08:43Sachant que si les largages aériens sont faits, c'est parce qu'Israël empêche les camions d'aides entrées dans Gaza.
08:51Il fait un blocus absolument terrible.
08:54Et alors qu'il y a auparavant 600 camions entraient quotidiennement, Israël empêche les camions d'entrer.
08:59Donc, les largages aériens sont un pisalé.
09:03C'est pour des quantités.
09:07C'est un déploiement logistique pour des quantités de dérisoires.
09:09Puisqu'un camion, ça peut emporter 10 tonnes.
09:14Un avion, ça va être difficile d'en mettre plus que 7.
09:17Et donc, là, ce jour-là, vous comptez cet avion entre 4 et 7 tonnes.
09:24Vous voyez, c'est presque rien par rapport à une file de camion.
09:27Mais de la part des pays qui font ça, peut-être qu'ils se donnent bonne conscience.
09:36Il y a aussi les gens auxquels j'ai parlé qui disent que c'est déjà ça.
09:39Quand on envoie 3200 kilos de lait maternisé, c'est mieux que rien.
09:46Ça va forcément arriver au bébé.
09:49Et justement, sur le lait maternisé, déjà, moi, j'ai une question qui me vient comme ça.
09:55Pourquoi du lait maternisé ?
09:57Et ensuite, sur comment c'est réceptionné, il y a beaucoup de personnes dans le chat qui se demandent,
10:01vis-à-vis du lait en poudre, sur Gaza, est-ce qu'il y a de l'eau potable pour en faire du lait ?
10:09Il me semble qu'il y avait un problème d'accès à l'eau aussi dans la bande de Gaza.
10:12Alors, en fait, ce que m'a dit le ministère des Affaires étrangères, c'est que l'aide qui est parachutée,
10:18elle fait partie des tonnes d'aides françaises, c'était peut-être entre 50 et 100 tonnes,
10:25qui sont bloquées en Jordanie et en Égypte par l'armée israélienne, qui empêchent les camions d'entrée.
10:30Donc, l'aide qui est larguée par les airs provient de ces stocks-là.
10:34Et là, les 15 premières tonnes qui sont arrivées sont du lait maternisé.
10:39Après, il y aura autre chose qui arrivera, mais ils commencent avec ce qu'ils ont, en fait.
10:42C'est ce qu'ils m'ont expliqué.
10:44Et pour l'eau potable, oui, c'est une bonne question.
10:47Il y a vraiment des problèmes d'eau potable à Gaza,
10:50puisque l'Israël bombarde toutes les infrastructures civiles,
10:56rase les villes et également bombarde les usines de dessalement d'eau.
11:01Donc, l'accès à l'eau potable n'est pas facile.
11:05On peut espérer que là, les gens vont pouvoir faire des biberons avec.
11:11Justement, comment ça se passe sur le sol ?
11:13Est-ce qu'il y a une manière ou une autre de s'assurer que c'est correctement récupéré ?
11:17Comment ça se passe ?
11:18Tu disais tout à l'heure qu'il délimite des zones où il n'y a personne.
11:23En fait, est-ce qu'on sait comment cette aide humanitaire est récupérée par les Gazaouis ?
11:26Alors, la situation est absolument apocalyptique,
11:31puisqu'il n'y a pas assez, du tout, du tout assez à manger.
11:34Il y a une famine généralisée.
11:36C'est reconnu par les Nations Unies, par tout le monde,
11:38y compris par même au sein d'Israël.
11:41350 personnalités du Mossad, des anciens chefs d'état-major, de l'armée, etc.
11:46L'armée israélienne demande à stopper cette opération qui n'a plus aucun sens d'un point de vue militaire.
11:52Enfin, je veux dire l'opération militaire sur Gaza qui n'a plus de sens militairement,
11:59puisque le Hamas est extrêmement affaibli et il serait bien en peine de faire quoi que ce soit
12:05au bout de deux ans d'une guerre terrible.
12:06Donc, la population étant totalement affamée,
12:13l'aide humanitaire arrivant au compte-gouttes par les camions ou par les airs,
12:19il y a forcément des scènes de panique, de brutalité, du pillage, de la revente au marché noir.
12:27Et ça serait bien délicat de notre part de juger la population Gazaouite
12:33qui arrive dans une telle... que l'on met dans une telle situation.
12:39Parce que si les 600 camions d'aide arrivaient,
12:41personne n'aurait besoin d'attaquer les convois ou de se servir ou de revendre.
12:45Il y aurait assez pour tout le monde, comme c'était le cas avant.
12:47Et donc là, pour les largages d'aide aérienne,
12:51comme vous savez, et comme tu redisais tout à l'heure,
12:54l'accès aux journalistes internationaux est interdit.
12:58Les journalistes...
13:00Là, on avait un contact avec un journaliste sur place
13:03et on lui a demandé s'il pouvait aller voir
13:07et il a dit que c'était trop dangereux
13:09puisque le problème, c'est que les Israéliens,
13:12l'armée israélienne qui organise cette pénurie,
13:16elle utilise les...
13:17C'est vraiment d'un cynisme terrible.
13:20Elle utilise les distributions d'aide
13:24pour faire venir les gens et après leur tir dessus
13:28sous prétexte de légitime défense.
13:32Or, selon des médias palestiniens ou médecins sans frontières,
13:36quand ils vont dans les hôpitaux,
13:37ils voient bien que les gens, c'est des civils
13:39et on leur a tiré dans le dos.
13:40Donc, il y a eu 1400 morts depuis fin mai
13:43dans les distributions d'aides alimentaires.
13:45Mais ce n'est pas le largage d'aide qui crée ça.
13:48Si ça vous intéresse, par ailleurs, sur cette question-là,
13:51sachez qu'on a fait un stream il y a deux semaines
13:52sur la famine à Gaza avec Alexandra Schwarzbord
13:55et Samuel Ravirénia.
13:56Un stream que vous pouvez retrouver en rediffusion
13:58sur la chaîne YouTube.
13:59Donc, on rentre très précisément sur les conditions
14:01de la famine organisée à Gaza,
14:03sur comment ça se passe sur place, etc.
14:05Donc, toutes ces informations, vous les aurez.
14:08La question aussi que j'ai, c'est pour les autorités françaises,
14:11les autorités jordaniennes, tu disais aussi allemandes,
14:15il y a un moyen quelconque de s'assurer
14:16que l'aide humanitaire est bien réceptionnée
14:21ou bien de prévenir la population que,
14:23voilà, sur cette zone-là, à tel moment,
14:26il y aura du largage d'aide humanitaire.
14:29Ou est-ce que c'est, entre guillemets,
14:31on le pose là et on attend de voir
14:32que les personnes le récupèrent ?
14:34Alors, les premiers largages ont été faits
14:36par les Jordaniens qui ont vraiment beaucoup l'habitude
14:38puisqu'à partir de 2023,
14:40ils ont largué tous les jours
14:41avec les Émirats Arabes Unis.
14:44Et eux disaient que
14:46les zones étaient dégagées,
14:55que les distributions se passaient bien,
14:57que les gens avaient pu venir.
15:00Le jour où nous, on a largué,
15:02le matin, il y a eu un briefing
15:03entre les pilotes et les Jordaniens ont indiqué
15:07que sur quelques des zones de largage
15:10qui avaient été définies,
15:12en fait, étaient supprimées
15:13parce qu'il y avait de la population dessus
15:14et que donc, elles étaient occupées.
15:17Donc, c'était trop dangereux.
15:18Donc, ils ont donné aux pilotes des autres armées
15:21d'autres zones.
15:21Donc, il y a une surveillance.
15:25Après, les Jordaniens disaient aussi
15:27qu'ils avaient fait en collaboration
15:30avec les ONG locales.
15:32De toute façon, il y a des services de renseignement.
15:35Il y a des gens sur place.
15:39Oui, il y a des informations,
15:40mais elles n'arrivent pas jusqu'à nous.
15:42Elles ne sont pas publiques.
15:43Mais de la part des Jordaniens,
15:44il paraît que ça se passe plutôt bien.
15:47Olivier FP dans le chat se demande
15:48si des largages extrêmement massifs
15:51en envoyaient énormément.
15:53Est-ce que ça peut être une solution
15:53face au désastre humanitaire
15:55qui se passe dans la bande de Gaza ?
15:57Je ne pense pas, non.
15:58Non, non, non.
15:59C'est parce que c'est très peu.
16:01C'est très, très peu par rapport aux besoins.
16:05Et puis, on ne peut pas mettre
16:06plus de 7 ou 8 tonnes dans un avion.
16:08Et là, par exemple,
16:09il ne peut y avoir qu'un vol par jour
16:11parce que c'est tellement difficile
16:12à mettre en place
16:13parce qu'il faut penser
16:14qu'on part d'une base jordanienne.
16:17Il faut survoler la Jordanie,
16:18Israël pour entrer sur la bande de Gaza.
16:20Tout ça, faire venir des avants militaires
16:22dans ces conditions,
16:23c'est très, très compliqué.
16:24Ça demande beaucoup de négociations
16:26politiques, diplomatiques.
16:28Ça demande beaucoup de temps aussi.
16:29Donc, en fait,
16:30il n'y a qu'une rotation possible par jour.
16:32Donc là, depuis vendredi,
16:33il y en a chaque jour.
16:36Mais il y a des jours,
16:37il y a 8 avions.
16:38J'ai lu que l'Italie
16:39allait venir également.
16:40Il y a le Canada qui est arrivé.
16:41Il y a aussi la Grande-Bretagne.
16:43Mais de toute façon,
16:44ça ne suffira pas.
16:46Par rapport aux camions,
16:47c'est ridicule.
16:49Enfin, c'est ridicule.
16:50C'est toujours bien
16:50pour ceux à qui ça arrive.
16:51Mais la somme
16:52est vraiment dérisoire.
16:54Mais ça, tout le monde le sait.
16:56Les autorités françaises,
16:58les affaires étrangères,
16:59le disent bien.
17:00On fait ça
17:01parce qu'on ne peut pas faire autrement.
17:02On sait mieux que rien.
17:03Pourquoi est-ce que la Jordanie
17:04prend une part si importante
17:05dans le largage d'aide humanitaire ?
17:08La Jordanie est extrêmement impliquée.
17:09Elle largue par avion.
17:11Elle envoie par camion.
17:12Elle fait même
17:13des livraisons par hélicoptère.
17:15Elle faisait l'année dernière
17:16des livraisons par hélicoptère
17:17pour les Jordaniens toujours.
17:20Et le roi de Jordanie,
17:20il a encore dit la semaine dernière,
17:22ce sont nos frères.
17:23On doit les aider.
17:25Et les largages aériens,
17:27même si ce n'est pas grand-chose,
17:28c'est toujours mieux que rien,
17:29étant donné la situation.
17:31Et la Jordanie,
17:32en fait,
17:32fait l'interface
17:33entre les pays étrangers
17:34qui veulent participer
17:35et avec l'armée israélienne
17:38et avec les gens sur place à Gaza.
17:41Donc,
17:42officiellement,
17:44les armées étrangères
17:45n'ont pas de contact direct
17:47avec l'armée israélienne
17:49ou avec les autorités israéliennes.
17:51C'est censé être entièrement géré
17:52par la Jordanie.
17:54Ce qui,
17:55de toute façon,
17:55un seul interlocuteur,
17:56c'est quand même plus simple.
17:58Même si on imagine
17:59qu'il doit y avoir
18:00des contrôleurs du ciel
18:01et qu'ils doivent se parler quand même.
18:02Mais officiellement,
18:03toute la discussion se fait.
18:05La définition des routes,
18:07la définition des zones
18:07se fait par la Jordanie.
18:11Est-ce que les autres pays
18:13qui font du largage
18:14d'un humanitaire
18:14le font différemment
18:16de ce que nous,
18:17les forces françaises,
18:18font ?
18:19Par exemple,
18:19la Jordanie,
18:19est-ce qu'ils ont
18:20le même système que nous ?
18:21Alors,
18:22ce que j'ai pu voir sur la base,
18:24par exemple,
18:24il y avait deux A400M allemands
18:26avec une organisation
18:27qui était très proche
18:28de l'organisation française.
18:32Avec pareil,
18:32quand on dit une palette,
18:34en fait,
18:34ce n'est pas une palette
18:35comme celle que vous voyez
18:36sur les chantiers,
18:37sinon,
18:38ça serait vraiment
18:38très très lourd.
18:39Donc,
18:40en fait,
18:40c'est comme des big box
18:42comme vous pouvez trouver
18:42dans les magasins de bricolage.
18:44Il y en a deux
18:45qui sont mises côte à côte
18:46sur une planche très légère
18:48et qui sont sanglées.
18:54Donc,
18:55le bois fait que ça protège
18:58la cargaison.
19:00Comme je disais tout à l'heure,
19:00il y a aussi du carton
19:01pour amortir les chocs.
19:04Au moment,
19:06la France,
19:07son système,
19:08c'est un largage
19:09par gravité.
19:10C'est-à-dire que
19:11quand le pilote,
19:14par rapport au calcul
19:15du vent,
19:16de la trajectoire,
19:17donne l'ordre
19:19de largage,
19:20il cabre l'avion
19:21à 7 degrés.
19:22et à ce moment-là,
19:24ces palettes
19:25qui sont posées
19:27sur le sol de l'avion
19:29glissent sur des petits rouleaux
19:30et elles tombent
19:32de leur propre poids
19:33et elles ont des drisses
19:35qui sont attachées
19:38à des tringles
19:39à l'intérieur de l'avion
19:39qui déclenchent automatiquement
19:41le parachute extracteur,
19:43c'est-à-dire le premier gros parachute
19:44qui, lui,
19:45va déclencher
19:45les dix autres parachutes.
19:46Et ça,
19:48alors ça,
19:49c'est une technique
19:49matondie spécifique française,
19:52c'est-à-dire qu'il calcule
19:53les drisses,
19:56la manière,
19:58la résistance des drisses
20:00pour que les boîtes,
20:02même si elles sont catapultées
20:03à une seconde
20:05les unes des autres,
20:06que les parachutes
20:07s'ouvrent juste
20:08quelque chose,
20:09très légèrement
20:10de manière différente
20:11pour pas que les boîtes
20:12s'entrechoquent
20:12et que les parachutes
20:14s'en mêlent.
20:17Et il y a aussi
20:17le centre de gravité
20:19de la boîte
20:20est calculé
20:20pour pas qu'elle parte
20:21en looping.
20:23Il y a plusieurs choses
20:24comme ça.
20:24Quand j'ai visité,
20:26j'ai vu les Allemands,
20:27ils avaient un système,
20:28ils étaient en train
20:29de préparer des palettes,
20:31des dizaines de palettes
20:32sur le même système.
20:33Donc, eux,
20:35ils mettaient aussi
20:35des boîtes en carton
20:36à l'intérieur
20:37de boîtes en bois.
20:38J'ai vu un autre pays,
20:41eux,
20:41ils mettaient juste
20:42les boîtes en carton
20:44et ils les sanglaient
20:45sur des planches.
20:47Donc, on peut imaginer
20:48que c'est un petit peu
20:49moins précis.
20:50Mais après,
20:50on ne va pas juger
20:51non plus ce que font
20:52les autres.
20:52Mais il y avait
20:53un des avions,
20:55il y avait 22 colis
20:56et ils allaient partir
20:57les uns après les autres.
20:58Donc, je pense que
21:00le largage durait
21:02une minute.
21:03Donc, une minute,
21:04on imagine bien
21:05que la précision
21:06n'est pas absolument
21:08parfaite.
21:08Alors que sur
21:10certains équipages,
21:14ça dure 3 ou 4 secondes
21:15comme sur l'avion français.
21:17Comme je le disais
21:18tout à l'heure,
21:18tu as participé,
21:19c'est ce que tu racontes,
21:20tu as participé
21:21au premier vol français
21:23de largage
21:23d'aide humanitaire.
21:25De 2025, oui.
21:26De 2025, voilà.
21:29Pendant ce vol,
21:31forcément,
21:32dans l'avion,
21:33il y a un hublot.
21:33tu as traversé
21:35la bande de Gaza
21:35du nord
21:36jusqu'au sud
21:37au niveau de la côte.
21:39De ce hublot,
21:40qu'est-ce que tu as vu ?
21:41J'ai vu
21:43de 600 mètres
21:46d'altitude
21:47toute
21:48la bande côtière
21:51de Gaza
21:51et ce que j'ai vu,
21:53c'était
21:53vraiment
21:54hallucinant
21:56parce que
21:56j'avais regardé
21:56avant de partir
21:57des photos satellites,
21:59j'avais regardé
21:59ce qu'avaient vu
22:01nos confrères
22:02qui avaient embarqué
22:04dans des vols humanitaires
22:05l'année dernière
22:06et le paysage
22:07a vraiment
22:07beaucoup changé.
22:09C'est-à-dire que
22:10on dit
22:11que les villes
22:12sont rasées
22:13mais elles sont
22:13littéralement rasées.
22:15C'est-à-dire que
22:16ce n'est pas juste
22:17que les immeubles
22:18ont été bombardés,
22:19c'est que tout a été
22:19aplati au bulldozer.
22:22Donc,
22:22sur des grandes parties,
22:24il n'y a plus que
22:24des terrains vaillent.
22:25Ça,
22:26c'est vraiment
22:26très impressionnant.
22:29Il y a aussi...
22:30On est passé
22:31au-dessus
22:32de Gazaville,
22:33de Gaza City.
22:34Il y a plein
22:35de quartiers
22:35qui ont totalement
22:36disparu,
22:37qui sont rasés
22:39également.
22:40Et ce qui est
22:41vraiment très,
22:42très frappant,
22:43c'est que Gaza
22:44est un territoire
22:45très dense
22:46et Gazaville
22:48encore plus dense.
22:49Donc,
22:49c'est des quartiers
22:50avec des immeubles
22:51serrés.
22:53La ville,
22:54telle qu'on la voyait
22:55du ciel auparavant,
22:57sur les photos
22:58que j'ai vues,
22:58c'était une ville
22:59très blanche,
23:00très animée,
23:01là,
23:02ce qui m'a vraiment
23:03frappée,
23:04c'est que tout est gris,
23:05il n'y a plus de couleur
23:06et que la forme
23:07des immeubles,
23:09la forme est très
23:10très informe,
23:12si je puis dire,
23:13très inégale.
23:14On voit
23:14qu'ils ont été frappés
23:16et il n'y a plus
23:18de couleur.
23:19Et ça,
23:19c'était déjà frappant
23:21et à un moment,
23:22il y a eu un toit rouge
23:23et là,
23:24le toit rouge
23:25m'a vraiment
23:28prouvé
23:29qu'il n'y a plus
23:30de couleur ailleurs
23:31puisque c'était
23:31le seul point de couleur
23:32qu'il y avait
23:33et que les toits
23:34ont disparu,
23:36tout ce qui pouvait
23:37être de couleur
23:39ont disparu.
23:39On ne voit pas
23:39de véhicules non plus.
23:42Il y a eu
23:42très très peu,
23:43j'étais très étonnée
23:44parce que quand on est
23:45en avion
23:46et qu'il y a beaucoup
23:47de soleil,
23:47il était midi et demi,
23:48normalement,
23:49les vitres des immeubles,
23:51les vitres des voitures
23:51renvoient des éclats.
23:53Là, je crois,
23:53j'en ai vu que trois.
23:55C'est-à-dire que
23:55les immeubles
23:56n'ont plus de fenêtres
23:58en fait
23:59et qu'on voyait bien
24:00qu'il n'y avait plus
24:01de voitures.
24:03Les rues sont vides,
24:04il y a des grandes places
24:05qui sont recouvertes
24:07de tentes,
24:09mais pas de tentes
24:10pour vivre,
24:11de tentes
24:11de camouflage.
24:16Ensuite,
24:16il y a
24:17autre chose,
24:18c'est qu'il y a
24:20énormément de...
24:23À partir d'un moment,
24:23sur les plages,
24:25il y a des gens
24:26qui sont installés,
24:28il y a des abris de fortune
24:29et là,
24:29il me semble que ça
24:30s'est vraiment,
24:31vraiment beaucoup agrandi
24:32depuis l'année dernière.
24:35Il y a vraiment
24:35beaucoup de gens,
24:36ils habitent très près
24:37de l'eau,
24:38donc ça,
24:38c'est des personnes déplacées
24:40et ces terrains vagues,
24:43il y a toujours...
24:44On ne voit plus non plus
24:44de zones agricoles.
24:47Pas de troupeaux,
24:48pas de bateaux de pêche,
24:50donc on voit bien
24:50que les gens
24:51n'ont absolument
24:51plus rien pour vivre.
24:54Je ne sais pas
24:55si c'était...
24:55Il m'a semblé voir
24:56dans le sud,
24:57mais j'en suis pas certaine,
25:01mais il m'a semblé voir
25:02dans le sud
25:02ce que les Israéliens
25:05avec beaucoup de cynisme
25:06appellent
25:06la ville humanitaire,
25:07c'est-à-dire
25:07qu'ils sont en train
25:08de construire
25:10sur les ruines
25:11de Rafa.
25:11Rafa, je crois,
25:12a été détruite
25:13à 95%,
25:14elle n'existe plus.
25:15Ils sont en train
25:16de construire
25:16un camp immense
25:17de tentes
25:19dans lesquelles,
25:21pour l'instant,
25:21ils voudraient faire venir
25:24600 000 personnes
25:25et peut-être
25:26à terme
25:272 millions.
25:29Il faut bien comprendre
25:30que là,
25:30la population
25:31Gazaoui,
25:33on lui demande
25:33en permanence
25:34de se déplacer,
25:35d'évacuer
25:36et je crois
25:36que là,
25:37elle est sur
25:3712% du territoire.
25:40Et donc,
25:41il m'a semblé
25:41tout à fait
25:42voir ce camp
25:43de tentes,
25:44mais je ne peux pas
25:45l'assurer,
25:46mais je pense
25:46qu'il est en construction.
25:47Le témoignage
25:48que tu ramènes,
25:48il est important
25:49et rare,
25:50entre guillemets,
25:50parce que depuis
25:52le début
25:53de la riposte israélienne,
25:54plus ou moins le début,
25:55il y a un blocus
25:56informationnel
25:56dans la bande de Gaza.
25:57Les journalistes étrangers
25:58ne peuvent pas
25:59rentrer dans
26:00la bande de Gaza.
26:01À ce titre,
26:02Patrick Esteban
26:03soulève
26:04une immense pensée
26:05pour les héros
26:05journalistes,
26:06palestiniens
26:06tués dans ce génocide.
26:07Effectivement,
26:08il y a encore
26:08des journalistes
26:08palestiniens
26:09qui rapportent
26:10ce qui se passe
26:11dans la bande de Gaza.
26:12Beaucoup ont été tués.
26:14Donc,
26:14le fait de pouvoir
26:14survoler,
26:15de ramener aussi
26:16des images
26:17de la bande de Gaza
26:17pour des journalistes
26:19étrangers,
26:20c'est assez rare.
26:21Vous aviez le droit
26:22de filmer ?
26:22Parce que je rappelle juste
26:23que tu n'es pas seul
26:23dans l'avion.
26:24Il y a aussi
26:24deux journalistes.
26:25Je crois qu'il y avait
26:26TF1 à l'Arabie TV,
26:27ce que j'ai dit.
26:27C'est tout.
26:28Il y avait TF1
26:29à l'Arabie TV
26:30et Libération.
26:32Mais vous aviez
26:33le droit de filmer ?
26:34Alors,
26:35en fait,
26:35on ne nous a pas interdit
26:36de filmer.
26:39Ce qui s'est passé
26:40la semaine dernière
26:41était un petit peu flou
26:42parce que dans les premiers vols,
26:43les Jordaniens
26:44ont emmené
26:45des journalistes.
26:46Il y a un journaliste
26:46du Washington Post
26:47mercredi
26:48qui a fait plein d'images,
26:49qui a fait un diaporama
26:50très intéressant
26:51en comparant
26:52avec des images
26:55avant,
26:56après.
26:57Nous,
26:58on a pu filmer
26:59par les hublots.
27:00La BBC,
27:02deux jours avant,
27:02Sky News n'avait pas pu
27:03dans un vol britannique,
27:05je crois.
27:06Nous,
27:06on a pu.
27:06Al Arabie a diffusé
27:08ces images.
27:12Il y a un bruit
27:16qui court
27:17comme quoi
27:17Israël empêche
27:18les journalistes
27:18de filmer
27:19et menace
27:21d'empêcher
27:21les vols humanitaires
27:22de continuer.
27:24Du coup,
27:25il empêche
27:25les journalistes
27:26qui sont dans
27:26ces avions
27:27de filmer.
27:27Enfin,
27:28qui demandent
27:28aux équipages
27:30d'empêcher
27:32les journalistes
27:32de filmer
27:32en disant
27:33s'il y a des images
27:35qui sortent
27:35de Gaza,
27:36on arrêtera
27:37les vols humanitaires.
27:38Mais j'ai un confrère
27:40qui a demandé
27:41à l'armée israélienne
27:42qui a dit non,
27:43on n'a jamais dit ça.
27:43Donc,
27:43c'est assez flou.
27:45Donc,
27:45le Washington Post,
27:46par exemple,
27:46mercredi a pu
27:47prendre des photos
27:48et les publier.
27:49Le vendredi,
27:50il n'a pas pu.
27:50Donc,
27:52ça dépend des jours.
27:53Nous,
27:54on n'a pas eu
27:54de difficultés
27:56et seulement,
27:58ce n'est pas du tout
27:59facile à faire
28:00parce qu'on a
28:03un gilet pare-balle,
28:03un casque,
28:04on est dos au hublot,
28:05on ne peut pas bouger,
28:06le hublot est sale,
28:07etc.
28:07Mais ma consoeur
28:10à l'Arabie
28:12nous a très gentiment
28:14donné ces images.
28:16Voilà.
28:16Images que,
28:17bien sûr,
28:17vous pouvez retrouver
28:18sur Insta,
28:19l'Instagram de Libération
28:21on les a publiés hier.
28:22Donc,
28:23vous pouvez retrouver
28:23toutes les images
28:24de la bande de Gaza
28:25que cette journaliste
28:27d'Alary TV nous a.
28:28Et si je peux juste
28:29ajouter quelque chose,
28:30oui,
28:31ce qui était
28:31très important
28:33ce jour-là,
28:34c'est qu'on était
28:34les premiers journalistes
28:36à survoler la bande de Gaza
28:37depuis le début
28:38de l'année 2025.
28:40Et ça,
28:40c'était depuis
28:42même mi-2024,
28:43je crois.
28:44Et ça,
28:44c'était vraiment
28:45très,
28:46très important
28:46parce qu'entre
28:47voir des photos satellites
28:49et voir de ses yeux,
28:51c'est pas du tout pareil.
28:54Frison,
28:54dans le chat,
28:55se pose une question.
28:56Comment est-ce que
28:57t'as eu les autorisations
28:58pour entrer
28:59dans cet avion ?
29:00Est-ce qu'il y avait
29:01des représentants
29:02des autorités israéliennes
29:03avec toi dans l'avion ?
29:04Non,
29:05non,
29:05bien sûr que non.
29:06Non,
29:06c'est juste avec
29:07l'armée française,
29:08en fait.
29:09C'est l'armée française
29:10avec les autorités françaises
29:12qui autorisent
29:14des journalistes
29:14à entrer dans l'avion.
29:16Donc moi,
29:16j'avais fait la demande
29:17bien avant
29:18que les vols aient repris.
29:20J'avais dit
29:20que ça m'intéressait
29:21s'ils reprenaient les vols
29:23et que ça m'intéressait
29:23d'embarquer avec eux.
29:26Et voilà,
29:26non,
29:26non,
29:27bien sûr,
29:27il n'y a pas de représentants israéliens.
29:29L'équipage,
29:31donc c'est l'escadron franco-allemand,
29:33mais pour des missions
29:35comme ça,
29:36nationales,
29:37les Allemands
29:37avaient leurs propres avions
29:38et la France
29:39avait son propre avion.
29:40Il n'y avait qu'un équipage français
29:41et donc des gens
29:43de l'armée de terre
29:44qui sont spécialisés
29:44sur les largages,
29:45plus l'équipage en vol.
29:47Ce n'était pas très nombreux.
29:49Débricros te pose une question.
29:51À titre personnel,
29:52pour toi,
29:52ce n'était pas trop dur
29:53de voir
29:54du bloc
29:56les destructions
29:58de la bande de Gaza ?
29:59Si,
29:59si,
29:59c'était difficile.
30:00Je m'y ai préparé
30:01depuis plusieurs jours.
30:04J'en avais parlé
30:04avec d'autres gens
30:05qui l'avaient fait.
30:07Voilà,
30:07j'avais un peu réfléchi
30:09et je m'étais dit
30:10que c'était un...
30:11même si c'était dur,
30:11c'était important
30:12d'y être
30:13et de pouvoir témoigner.
30:15Et le fait
30:16qu'on soit
30:16quatre confrères,
30:18cinq confrères,
30:20donc deux
30:20de l'Arabie
30:21et deux de TF1,
30:22on a pu aussi
30:22parler entre nous,
30:24on a pu débriefer
30:25et on a évidemment
30:28aussi avec
30:29les gens
30:29de l'armée française
30:30qui nous accompagnaient.
30:32donc c'était bouleversant
30:37mais ça n'a pas empêché
30:39de faire notre travail.
30:41Depuis qu'Israël
30:41a de nouveau autorisé
30:43les largages aériens
30:44sous la pression
30:45de la communauté internationale
30:46qui a été révoltée
30:47par la famille,
30:47en fait,
30:48il y a eu de nombreuses
30:48opérations de parachutage
30:50d'aide humanitaire,
30:51donc de nourriture.
30:54Mais il y a des ONG
30:54qui critiquent
30:56ces largages humanitaires.
30:57Par exemple,
30:58j'ai retrouvé
30:59sur France Info
31:00Hélène Arantchal,
31:02directrice des opérations
31:03internationales
31:03pour Médecins du Monde
31:04qui explique
31:05que ces largages
31:05c'est inefficace,
31:07inadapté et cher.
31:09Laurence,
31:10toi qui étais
31:10sur ce premier vol français
31:12de 2025
31:13de largage humanitaire,
31:15pour toi,
31:15ce largage,
31:16ce parachutage
31:17d'aide humanitaire,
31:18c'est inefficace ?
31:20Ce n'est pas
31:20à la hauteur des besoins.
31:22C'est toujours
31:22mieux que rien.
31:23Et ça,
31:24on ne trouvera
31:25personne qui dira
31:26que des gens
31:27qui sont motivés
31:29pour le faire,
31:30tout le monde
31:30est bien d'accord,
31:30c'est mieux que rien.
31:32Certes,
31:32ce n'est que 4 tonnes,
31:33mais 4 tonnes
31:34de lait en poudre,
31:36c'est à la fois
31:38beaucoup
31:39et très très peu
31:39par rapport aux besoins.
31:41C'est très cher,
31:41oui.
31:43Et ça peut être dangereux
31:44parce que de la nourriture
31:46qui tombe du ciel,
31:47quand il y a des paquets
31:47qui font...
31:48Je crois que les plus gros
31:49colis peuvent faire
31:50une tonne six.
31:52Donc,
31:53il y a intérêt
31:53à avoir des sacrés
31:54professionnels
31:55pour qu'ils puissent
31:56faire ça
31:56dans toutes les conditions
31:57de sécurité.
31:58Évidemment,
31:59c'est beaucoup,
32:00beaucoup mieux
32:00et je comprends
32:01tout à fait
32:02la position des ONG
32:02qui disent que
32:03Israël a tendance
32:06à se...
32:08veut dire...
32:09parce que sous la pression,
32:10Israël a dit
32:11OK,
32:11on reprend les largages aériens,
32:12tout comme là,
32:13ils disent
32:13on va réouvrir
32:14à la nourriture,
32:16à l'alimentation privée,
32:17alors que tout ça,
32:19c'est presque rien.
32:21Ce qu'il faut,
32:21c'est juste recommencer
32:22à ouvrir les points
32:24d'entrée dans Gaza
32:25aux 600 camions
32:26quotidiens
32:27qui venaient avant
32:28et qu'Israël bloque
32:30de manière
32:31exprès,
32:33totalement exprès.
32:34Il y a des fils
32:34de camions
32:36qui patientent
32:37depuis des semaines
32:38et des semaines
32:39à côté de la frontière.
32:40Il suffit
32:40de les faire rentrer.
32:41Donc,
32:42les ONG ont tout à fait raison
32:43en disant
32:43que ça ne suffit pas
32:44et c'est inefficace
32:46à combattre la famine,
32:48évidemment.
32:49Mais c'est
32:51une petite goutte d'eau
32:52pour aider.
32:53Il y a aussi
32:54des remarques
32:54sur le fait
32:55que c'est dangereux.
32:56Moi,
32:56à titre personnel,
32:56je suis notamment
32:57tombé sur des vidéos
32:58de l'intérieur
32:59de la bande de Gaza
32:59où on voit
33:00de l'aide alimentaire
33:01qui est tombée
33:02dans l'eau,
33:04des gens qui sont allés
33:04nager pour essayer
33:06de la récupérer,
33:06des gens qui,
33:07selon cette vidéo,
33:08se sont noyés
33:08pour la récupérer.
33:09C'est des choses
33:10qui arrivent aussi ?
33:11Comme je disais,
33:12la Jordanie
33:13et les Émirats Arabes Unis
33:14ont largué tous les jours,
33:16tous les jours,
33:17tous les jours
33:17pendant des mois
33:18et des mois.
33:18Et il y a eu
33:19des incidents
33:20vraiment terribles
33:21comme des colis
33:24qui sont tombés
33:24dans l'eau
33:24ou qui sont tombés
33:25sur des véhicules
33:27ou sur des maisons
33:27ou sur des gens.
33:29Là, moi,
33:29ce que j'ai vu,
33:31les conditions de sécurité,
33:32en tout cas
33:32pour le vol français,
33:34il y a des guetteurs
33:35qui vérifient
33:37que la zone
33:38est bien libre,
33:39est bien dégagée.
33:40Le pilote
33:41me l'a absolument assuré
33:42et puis je ne vois pas
33:43pourquoi il le ferait
33:44qu'il ne largue pas
33:45s'il y a un danger.
33:46Les largages sont très précis,
33:48ils ne peuvent pas tomber
33:49dans l'eau,
33:49vraiment pas.
33:50Ils sont sur une zone
33:52qui est délimitée.
33:54On peut dire que,
33:55de toute façon,
33:56Gaza
33:56est tellement évacué,
33:59tellement rasé
34:00que,
34:01visiblement,
34:03ça ne manque pas de place
34:03pour larguer des colis
34:05sans tomber sur les maisons
34:06puisqu'il y a plein d'endroits
34:09où il n'y a plus du tout
34:09de maison.
34:10Donc,
34:11les conditions de sécurité,
34:13en tout cas,
34:14pour ce que j'ai pu voir
34:15des vols occidentaux,
34:17sont réunies.
34:18Après,
34:20je ne parle pas
34:21au nom de tous les équipages,
34:22de tous les avions
34:23qui vont faire du largage,
34:24je ne connais pas
34:24leur professionnalisme.
34:25Tu disais que,
34:26par camion,
34:29c'était beaucoup plus efficace.
34:32Juste pour comprendre
34:33très précisément
34:34ce point-là,
34:35pourquoi est-ce que,
34:36concrètement,
34:37si des camions rentrent,
34:39c'est plus efficace
34:40que si c'est largué
34:41depuis le ciel ?
34:43Déjà,
34:43oui,
34:43j'ai compris,
34:44c'est parce qu'il y a
34:45beaucoup plus de nourriture
34:46qu'on peut amener,
34:47mais il y a d'autres raisons
34:48d'organisation ?
34:49Les camions,
34:51c'est dans un camion,
34:52on met,
34:52je ne sais pas,
34:5310 tonnes,
34:5312 tonnes de nourriture,
34:55déjà.
34:55Et on peut en faire rentrer
34:57600 quotidiennement.
34:59Si vous prenez
35:007 ou 8 avions,
35:02ça n'a rien à voir,
35:04en fait,
35:04en nombre de tonnages.
35:06En plus,
35:07les Nations Unies
35:08avaient un programme
35:09alimentaire mondial,
35:10ils avaient des centaines
35:11de points de distribution.
35:12Donc,
35:13ces points de distribution,
35:15ils sont accessibles
35:15par camion,
35:16les gens,
35:17il y a une organisation,
35:19les plus vulnérables
35:20peuvent être nourris,
35:22les plus faibles aussi,
35:23tandis que là,
35:23si les ONG
35:26ne sont pas là,
35:27si les Nations Unies
35:27ne sont pas là,
35:29ce n'est pas
35:30les plus faibles
35:30qui vont aller récupérer
35:31et les plus vulnérables
35:33qui vont aller récupérer
35:34les colis.
35:35Ça va rentrer
35:35dans un système
35:36soit du plus fort,
35:38soit du marché noir.
35:40Donc,
35:41on ne sait pas bien
35:43sur ces zones-là,
35:45comme on disait
35:46tout à l'heure,
35:47comment est organisée
35:48la distribution.
35:49donc,
35:50bien sûr,
35:50les camions,
35:51ils peuvent rentrer
35:51normalement
35:52par tous les points
35:53d'entrée dans Gaza
35:54et distribuer
35:57à tous les points
35:59de distribution
36:00parce que là,
36:01l'aide israélienne,
36:03l'aide humanitaire
36:04telle que l'organise
36:05Israël depuis la fin
36:06du mois de mai,
36:07c'est-à-dire
36:07avec une fondation
36:08paramilitaire privée
36:10américaine,
36:13ils n'ont donné
36:14que quatre points
36:14de distribution,
36:15ce qui oblige
36:15les Palestiniens
36:16à marcher des heures,
36:18à essayer de se rendre,
36:18alors qu'ils souffrent
36:20de la faim,
36:20ils sont fatigués,
36:21ils sont malades,
36:22ils sont déshydratés,
36:24il faut qu'ils marchent
36:24des heures
36:25pour aller
36:25aux endroits
36:26de distribution
36:27et en plus,
36:29c'est extrêmement dangereux
36:30puisque l'armée israélienne
36:31tire,
36:33fait la,
36:34c'est incroyable,
36:36ils font la discipline
36:36en tirant sur les gens
36:37à Val-Réel.
36:39Donc,
36:40oui,
36:41il y a les camions,
36:42le nombre de camions
36:43qu'il faut,
36:44c'est-à-dire au moins
36:44600 par jour,
36:45c'est pour nourrir
36:46deux millions de personnes
36:47sachant qu'on leur a retiré
36:48tout moyen de subsistance,
36:50ils n'ont plus de travail,
36:50ils n'ont plus de,
36:52il n'y a plus d'agriculture,
36:53il n'y a plus de,
36:54il n'y a plus de troupeaux,
36:55il n'y a plus rien,
36:55donc ils n'ont pas moins,
36:56ils sont totalement dépendants
36:58de l'aide alimentaire.
36:59J'ai lu ce matin
37:00une news
37:01que tu en as parlé
37:02un peu tout à l'heure,
37:02j'ai lu qu'Israël
37:03avait autorisé
37:04l'entrée partielle
37:05des marchandises privées
37:07dans Gaza.
37:08Donc déjà,
37:09toi,
37:09qu'est-ce que tu en penses ?
37:10Est-ce que c'est une solution
37:11ou est-ce que c'est
37:12de l'esbrouf ?
37:14Ça ne répond
37:15à rien du tout.
37:16Les gens ont plus
37:17moyen de subsistance,
37:18il va falloir qu'ils aillent
37:18acheter.
37:20Je ne vais pas encore
37:22répéter ce que je disais,
37:23c'est la seule solution,
37:24c'est d'ouvrir
37:24et de laisser
37:25l'aide humanitaire
37:26entrer.
37:27En plus,
37:28j'ai regardé de la manière
37:29dont ils ont autorisé,
37:30avec des contrôles
37:31de sécurité,
37:32etc.
37:32parce que
37:33les autorités israéliennes
37:34racontent toujours
37:35la même fable
37:37qui ne tient plus debout
37:39au bout de 22 mois
37:41que ce serait le Hamas
37:42qui mettrait la main
37:42sur la destruction.
37:44Comment le Hamas pourrait
37:46avec une telle présence militaire,
37:48une telle destruction ?
37:49Forcément,
37:50c'est depuis 22 mois
37:53qu'Israël pilonne
37:54la bande de Gaza,
37:57fait des assassinats
38:00ciblés, etc.
38:00L'organisation du Hamas
38:05est totalement affaiblie.
38:07Personne ne peut dire
38:09qu'ils ont les moyens
38:10d'organiser quoi que ce soit.
38:13Sinon,
38:13à quoi ça servirait tout ça ?
38:15L'armée israélienne,
38:17qu'est-ce qu'elle ferait
38:17depuis deux ans
38:18si elle n'était même pas capable
38:19d'assurer une distribution ?
38:23Donc,
38:24non,
38:24c'est ouvrir
38:26à des marchandises privées,
38:29qu'on sait
38:31que le prix
38:32du kilo de farine
38:33auparavant
38:33était à 50 centimes
38:35le kilo.
38:36Aujourd'hui,
38:36il est à 25 euros,
38:37voire 30,
38:38voire 35.
38:39Donc,
38:40qui va vendre quoi
38:41sur les marchés ?
38:41Comment les prix vont ?
38:42Enfin,
38:42tout ça,
38:43il faut juste ouvrir,
38:44ouvrir,
38:45ouvrir.
38:45Et je pense que
38:46tous les pays
38:47qui font du largage aérien
38:48aujourd'hui,
38:49si les routes étaient ouvertes
38:54et que les camions
38:55pouvaient passer librement,
38:57beaucoup stopperaient
38:58ce système de largage aérien.
39:01Bon,
39:01à part,
39:01comme je vous disais,
39:02les Jordaniens,
39:03les Émiratis,
39:03qui,
39:04eux,
39:04ils m'ont dit
39:05qu'ils faisaient
39:05tous les jours,
39:06tous les jours,
39:07des centaines de fois.
39:08Tu nous parlais aussi
39:09tout à l'heure
39:09qu'Israël a pour projet
39:12de monter une ville
39:13humanitaire au sud de Gaza ?
39:15Oui,
39:16c'est quelque chose
39:17qui est en discussion,
39:18qui est extrêmement choquant.
39:21Donc,
39:22de plus en plus,
39:24et ça,
39:24en le voyant d'en haut,
39:26je vois bien que maintenant,
39:28l'objectif,
39:29c'est de raser,
39:30en fait,
39:31c'est de faire disparaître,
39:32littéralement,
39:33le territoire.
39:35Et donc,
39:36les gens sont poussés
39:37de plus en plus
39:37vers le sud
39:38et ils commencent
39:39à se dire,
39:40donc,
39:40dans l'opposition israélienne,
39:42où il y a des discussions
39:43aussi là-dessus,
39:45et la presse israélienne
39:47d'opposition s'insurge,
39:49c'est littéralement
39:50de créer un camp
39:51de concentration,
39:52en fait,
39:53où à ce moment-là,
39:55les gens recevraient
39:56de l'aide humanitaire
39:57et pourraient manger,
39:58et s'ils ne sont pas d'accord,
39:59ils s'en vont,
40:00en fait,
40:00ils quittent le territoire.
40:01Et ce serait une manière
40:02de vider,
40:03de faire un nettoyage ethnique
40:04et de vider le territoire
40:05de toute sa population.
40:07Parce que,
40:08pour avoir vu,
40:09moi,
40:09pour étaler en reportage
40:10dans les camps
40:11de réfugiés de Rohingya,
40:12au Bangladesh,
40:13donc les Rohingyas
40:14sont cette population musulmane
40:16qui a été chassée
40:17par un nettoyage ethnique
40:18de Birmanie
40:19en 2017.
40:22La vie,
40:23les années avant
40:24et surtout en 2017,
40:25j'y suis allée deux fois depuis,
40:26la vie dans ces camps
40:28est absolument terrible
40:29parce que les gens
40:30n'ont pas de travail,
40:32ils attendent
40:32toute la journée de l'aide,
40:33ils s'ennuient,
40:34il y a beaucoup
40:34de violences intrafamiliales,
40:37il y a beaucoup
40:37de dépressions,
40:38de suicides,
40:39de drogues,
40:39c'est une vie infernale.
40:41En Jordanie,
40:42je suis passée à côté
40:44d'un très très grand
40:45camp de réfugiés,
40:46dans le désert,
40:48en plein soleil,
40:50la vie de ces gens,
40:52sachant qu'il peut faire froid
40:53aussi l'hiver,
40:54en Jordanie,
40:56il peut neiger,
40:57en Gaza,
40:57il peut faire très froid aussi,
41:00qu'est-ce qu'on propose
41:02à des gens
41:02qui auparavant
41:03avaient une famille,
41:05un travail,
41:07une raison sociale,
41:09c'est d'être assis
41:09sous une tente
41:10toute la journée
41:10à attendre
41:11de la nourriture.
41:13C'est terrible,
41:16cette vie qu'on propose
41:17et c'est vraiment organisé
41:19parce qu'on les pousseait
41:20en disant
41:21si vous voulez à manger,
41:22allez là-bas.
41:24Donc,
41:24j'entendais que
41:27la zone
41:29dans laquelle
41:30les Palestiniens,
41:31les Gazaouis
41:31ont le droit
41:32d'aller maintenant
41:33au fur et à mesure
41:34de l'évacuation.
41:35Ça ferait
41:3512 ou 14%
41:37de Gaza,
41:3845 km²
41:39et 45 km²,
41:42c'est la surface
41:43de la ville de Compiègne.
41:45Donc,
41:452 millions de personnes
41:46entassées là-dedans
41:48et donc,
41:50pour un premier projet,
41:52600 000 sous détente.
41:53Enfin,
41:53tout ça dépasse
41:55l'entendement en fait.
41:56Pour comprendre
41:57un peu
41:57ce qui pourrait être
41:58potentiellement
41:59la suite
41:59de la situation
42:00à Gaza,
42:01on a eu
42:02une nouvelle information
42:04qui est tombée
42:04dans la journée.
42:06C'est une information
42:07qui nous vient
42:07de la presse israélienne.
42:09Netanyahou voudrait
42:10que l'armée
42:10prenne le contrôle
42:11de l'ensemble
42:12du territoire
42:12palestinien.
42:15Ça veut dire
42:16qu'en fait,
42:16la folie guerrière
42:17de Netanyahou
42:17ne s'arrêtera jamais ?
42:19Il y avait eu
42:20l'opposition
42:22espérée
42:23qu'elle s'arrête
42:24parce qu'il y avait
42:26des débats
42:26à la Knesset.
42:27Donc,
42:28le Parlement israélien
42:28aurait pu être renversé
42:30mais en fait,
42:30ça n'a pas eu lieu
42:31et là,
42:32il n'y a plus de débats
42:33à la Knesset
42:33jusqu'au mois de septembre.
42:35Benjamin Netanyahou
42:36et
42:36ses ministres
42:39d'extrême droite
42:39ont devant eux
42:42plusieurs semaines
42:43pour avancer
42:44dans leur folie
42:45meurtrière.
42:45On ne voit pas
42:47où ils peuvent s'arrêter.
42:48Ils ont le soutien,
42:49il faut le rappeler,
42:50de Donald Trump.
42:51Donc,
42:52c'est deux personnes,
42:53c'est deux hommes
42:53qui tiennent le destin
42:54de toute la population
42:55entre leurs mains
42:56et
42:57il faut bien
42:59reconnaître
43:01que
43:01les Européens
43:02n'utilisent pas
43:04tous les outils
43:06qu'ils auraient
43:07à leur portée
43:07pour
43:08stopper cela.
43:10C'est-à-dire
43:10qu'il n'y a pas
43:10de sanctions économiques,
43:12il y a encore
43:13des armes
43:14qui sont livrées
43:15à Israël
43:15il n'y a pas
43:16de...
43:17Il y a très
43:18peu encore
43:20de moyens
43:23qui sont mis
43:23en œuvre
43:24pour stopper
43:25Netanyahou.
43:26Il y a des intellectuels
43:27israéliens
43:28de la presse
43:29d'opposition
43:30et aussi même
43:31des anciens chefs
43:32du Mossad
43:33qui se lèvent
43:33contre le massacre
43:35à Gaza.
43:35Ça veut dire
43:36qu'il y a une partie
43:37de la population
43:37israélienne
43:38qui s'insurge
43:40contre ce qui se passe
43:41dans l'enclave ?
43:43Encore très peu
43:44parce qu'il y a
43:45beaucoup de sondages
43:46qui sont faits
43:47en Israël
43:48et il y a toujours
43:48un soutien
43:49à la guerre.
43:49Je ne sais pas
43:50dans les derniers jours
43:51mais mi-juillet
43:51je crois qu'il y avait
43:52encore 60%
43:53de la population
43:54de l'opinion publique
43:55qui soutenait la guerre.
43:58Ce n'est pas pour justifier
43:59mais c'est pour expliquer
44:01ce qui s'est passé
44:02le 7 octobre 2023.
44:05Il y a 1200 civils
44:06qui ont été massacrés
44:07en une journée
44:08avec des bébés
44:11des personnes éventrées
44:13torturées
44:14violées
44:14plus des otages
44:16250 otages
44:17qui ont été pris
44:18et ça c'est pour
44:19une population
44:20de 10 millions
44:22de personnes.
44:23Si vous vous souvenez
44:24des attentats
44:25de novembre 2015
44:27en France
44:28le Bataclan
44:28et les autres
44:29il y a eu
44:30130 morts
44:31pour une population
44:33de 65 millions
44:34de personnes.
44:35Le traumatisme
44:36qui a été vécu
44:36par les Israéliens
44:37est 60 fois plus important
44:39que pour les Français.
44:41C'est quelque chose
44:41qui est énorme
44:42et qui a totalement
44:43détruit la société
44:46et détruit les gens.
44:48Le soutien
44:50vient de ce traumatisme-là
44:51de cette peur terrible
44:52de ce choc
44:55et de cette peur.
44:56Même si aujourd'hui
44:57les 350 chefs
45:01du Mossad
45:01de l'armée
45:02qui disent
45:03aujourd'hui
45:03nous nous levons
45:04pour dire stop
45:05à ce qui est en train
45:07d'être fait à Gaza
45:07ils ont déjà attendu
45:08longtemps pour le faire
45:09ça ne veut pas dire
45:13que pour autant
45:15on va voir
45:16un basculement
45:17dans l'opinion publique
45:19israélienne.
45:20Je ne pense pas
45:21ça serait bien
45:21mais pour l'instant
45:23je pense que rien
45:24ne l'annonce.
45:25Sous-titrage Société Radio-Canada

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