00:00C'est à la une, Emmanuel Macron affiche son soutien à la candidature du Pic du Midi à l'UNESCO.
00:04Il a profité de sa présence sur le Tour de France pour faire un petit détour sur place en altitude.
00:10Bonjour Nicolas Bourgeois.
00:12Bonjour.
00:12Et bienvenue sur Sud Radio, directeur adjoint du Pic du Midi en charge des démarches pour l'entrée au patrimoine mondial de l'UNESCO.
00:18Bon, c'est un soutien de poids que vous avez reçu hier Nicolas Bourgeois.
00:22Alors un soutien de poids et je dirais un soutien essentiel pour un enfant de la bigorre comme il a été nommé hier.
00:28Le président Emmanuel Macron qui revient quelque part sur ces terres et qui a exprimé sa passion et sa volonté de voir l'observatoire et le Pic du Midi inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.
00:40Et c'était censé parce que à la fin c'est la France qui présente cette candidature et qui est de mieux placé que le président de la République pour exprimer la volonté de la France que ce patrimoine soit reconnu par l'humanité.
00:52Bah oui. Alors les arguments sont nombreux pour vous. Le Pic du Midi c'est un site qui allie à la fois la grande histoire et la modernité, la science. C'est ça aussi la force de votre dossier.
01:03Oui et on l'expliquait hier, c'est sans doute le seul roman que Jules Verne n'a pas écrit et c'est tant mieux parce que ça nous laisse le privilège de le faire.
01:13C'est une belle histoire, c'est celle de la rencontre du grand monde des sciences européennes à la fin du 19ème siècle avec les populations locales, les bergers qui sont devenus des porteurs
01:23et qui depuis 150 ans, ces scientifiques et ces communautés d'acteurs locaux font ce qu'est le Pic du Midi, c'est-à-dire le premier et le plus ancien observatoire de haute montagne du monde
01:33et toujours en activité aujourd'hui. Ça n'a pas d'équivalent aujourd'hui sur Terre. Donc c'est d'avoir les honneurs du président de la République pour affirmer ce message-là, c'était pour nous quelque chose de très important.
01:44Avec un site qui est, c'est ce que vous dites, qui est toujours en train d'avancer, qui va toujours vers l'avant, qui se renouvelle sans cesse.
01:53Oui et sur un modèle qui n'est pas forcément évident parce que quand on dépasse un peu les apparences de ce vaisseau là-haut qui a l'air solide et insubmersible,
02:02c'est en fait l'effort énorme des acteurs locaux aux côtés des scientifiques pour avoir sauvé à plusieurs reprises cet endroit.
02:09Et dans les années 90, c'est peut-être un écho à d'autres événements qui ont eu lieu dans le passé, c'était les acteurs locaux, les élus locaux
02:18qui ont décidé de mettre en place une valorisation touristique pour permettre de répondre aux frais d'infrastructure de l'Observatoire
02:25auxquels les scientifiques n'étaient plus capables de répondre. Et ça fait que l'Observatoire, en 2025, est encore en activité et se renouvelle aujourd'hui grâce à la valorisation touristique.
02:33Bon, vous en êtes où de vos démarches, Nicolas Bourgeois ? Le chemin est très long, il faut le dire, pour obtenir cette inscription au patrimoine mondial de l'humanité.
02:42J'allais dire trop, mais en tout cas très, oui.
02:45Oui, Henri, on est honnêtement un peu fatigué parce que c'est très long et intense. Comme vous dites, c'est un marathon à la vitesse d'un sprint.
02:52On a démarré il y a près de dix ans. Pour les raisons que je vous évoquais, c'est que ce lieu, il faut dépasser les apparences
02:59parce que rien n'est évident et rien n'est jamais acquis là-haut. Donc, c'est pour ça que nous voulions une bonne fois pour toutes
03:04sanctuariser le modèle que je viens de vous donner. Et on s'y est lancé en 2013-2014, vous voyez.
03:10Donc, ça fait une dizaine d'années. Et là, on a eu un coup d'accélérateur.
03:14Un coup d'accélérateur.
03:15Un coup d'accélérateur, on le sent passer, n'est-ce pas ?
03:18Oui.
03:18Mais c'est en très bonne voie. Et l'objectif est de déposer notre candidature officiellement en janvier de l'année prochaine.
03:27Là, c'est donc l'État qui va déposer devant l'UNESCO la candidature du Pic du Midi et de son observatoire.
03:32Avec l'espoir d'obtenir cette inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO, pour quand, rapidement, après 2027 ?
03:40Alors, vous avez dit le mot, c'est l'espoir parce que là, on n'est plus maître du jeu.
03:44C'est les Nations Unies et donc l'UNESCO qui évalueront notre dossier.
03:48Et donc, l'échéance que l'on espère, c'est 2027.
03:52Puisque, dans tous les cas, il y a un délai quasiment incompressible, c'est une année et quelques mois d'évaluation internationale.
03:59Ce sont les 191 pays de l'UNESCO qui accueillent ce dossier, qui l'évaluent.
04:05Et là, par contre, on est, comme tout le monde, on est face à des experts indépendants qui porteront leur jugement.
04:12Donc, tout pose maintenant sur l'excellence du dossier.
04:15En tout cas, c'est tout ce qu'on a essayé de mettre à l'intérieur.
04:17Dans ce cas-là, est-ce que vous êtes en concurrence avec d'autres dossiers pour obtenir cette inscription ?
04:22D'autres dossiers à l'international, voire des dossiers français ?
04:26Non, alors, il n'y a pas de concurrence au sens premier, puisque chaque année, la France dépose une candidature.
04:33Alors, il n'y a pas une logique de concurrence, puisque c'est plutôt un calendrier où la France organise ce calendrier
04:38en fonction de la maturité des candidatures, on le dira comme ça.
04:42Et ensuite, à l'international, c'est vraiment l'excellence du dossier en tant que tel.
04:47Donc, j'ai envie de vous dire, notre plus grand concurrent, c'est nous-mêmes.
04:51On est obligés aux résultats, obligés à être bons pour être accueillis à l'UNESCO favorablement.
04:57Donc, il n'y a pas de concurrence en tant que tel, à part, comme je vous le disais, nous-mêmes,
05:02qui devons être dans l'excellence.
05:04Qu'est-ce que ça va apporter concrètement, si vous obtenez cette inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO ?
05:09Qu'est-ce que ça peut apporter ?
05:10Et puis, question subsidiaire, est-ce que ça s'accompagne éventuellement d'une aide financière ?
05:15Alors, ça ne s'accompagne pas d'aide financière de la part de l'UNESCO en tant que tel,
05:20puisque l'UNESCO nous dit une chose, c'est l'État, la nation, qui se responsabilise devant l'humanité d'un patrimoine.
05:28Donc, si en fait, ce patrimoine devait être abandonné, fragilisé, c'est la France qui en est responsable.
05:35Donc, l'Observatoire étant une propriété nationale, c'est quasiment déjà un fait.
05:40La France se responsabilisera, s'engagera.
05:43Et c'est d'ailleurs le cas.
05:45Donc, les apports, ensuite, pour moi, ils sont de deux ou trois niveaux.
05:50Le premier, je vous le disais, c'est que c'est un lieu, il ne doit jamais être abandonné aux tempêtes et à l'oubli.
05:55La mémoire disparaît très vite.
05:58Là-haut, ça reste de la pierre et du métal aussi.
06:00Et ça nous raconte tout ce que je vous ai dit là.
06:03Donc là, l'UNESCO, c'est une garantie que ça, ça ne disparaîtra pas.
06:06La deuxième chose, c'est nos territoires.
06:09Nous sommes des territoires de montagne, des territoires d'une forme de ruralité, quelque part, et qui vivent du tourisme aussi.
06:18Et donc, cette mise en lumière, ce rayonnement de la bigorre,
06:22puisque c'est quand même ici, le pic du midi, c'est notre toit de la bigorre,
06:25c'est forcément une plus-value pour nos territoires qui méritent à être connus vraiment pour toute cette richesse-là.
06:33Et donc ça, c'est donner à l'international cette histoire que nos acteurs locaux, nos habitants, nos bergers, etc.,
06:40ont porté une œuvre donnée à l'humanité.
06:44Et c'est une magnifique ambition, en tout cas, Nicolas Bourgeois.
06:48Un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio,
06:50directeur adjoint du Pic du Midi en charge des démarches, donc pour l'entrée au patrimoine mondial de l'UNESCO.