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La France peut-elle s’opposer au Mercosur ?
Sud Radio
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11/11/2024
Avec Céline Imart, députée LR européenne
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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-11-11##
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00:00
Le Grand Matin Sud Radio, 8h-10h, Benjamin Gleiz.
00:04
Il est 8h37, Sud Radio vous explique, la colère des agriculteurs ne retombe toujours pas.
00:08
Les syndicats appellent à une reprise des actions à partir de vendredi dans le viseur des agriculteurs.
00:13
L'accord de libre-échange entre l'Union Européenne et les pays du Mercosur.
00:18
La France y est opposée, mais peut-elle faire entendre sa voix ?
00:22
Pour répondre à cette question, je reçois Céline Himard, bonjour.
00:25
Bonjour Benjamin Gleiz.
00:26
Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio, vous êtes eurodéputée LR, agricultrice également.
00:32
On a appris, la ministre de l'Agriculture, Ayarni Gennevard, qui déclare que le traité du Mercosur
00:36
ne sera pas signé au G20, c'est-à-dire à Rio, les 18 et 19 novembre prochains.
00:41
Est-ce que c'est d'une certaine manière une première victoire de la France ?
00:45
Ça peut être aussi un décalage, simplement pour jouer la montre de la part de l'Union Européenne.
00:50
On sait, vous savez, cet accord, ça fait très longtemps qu'il est dans les cartons.
00:53
Les négociations ont commencé en 1999.
00:56
Donc aujourd'hui, est-ce que le fait de décaler l'annonce,
00:59
puisqu'on sait qu'il est prêt à être signé de quelques semaines pour peut-être éviter une colère agricole
01:04
ou ne pas aller frontalement contre la France, c'est une victoire ?
01:08
L'avenir nous le dira.
01:10
Est-ce que, tout simplement, la France a les moyens aujourd'hui de s'opposer
01:14
à cet accord de libre-échange avec le Mercosur ?
01:19
On peut avoir deux volets dans la réponse, politiquement et juridiquement.
01:24
Politiquement, la France est très affaiblie quand même en Europe.
01:28
On laisse place à des années et des années d'une politique étrangère à la Macron
01:32
qui a beaucoup affaibli le poids de la France au niveau de l'Union Européenne.
01:36
Donc politiquement, aujourd'hui, le gouvernement Barnier est quand même assez offensif
01:41
et essaie de trouver des alliés pour s'opposer à ce traité.
01:44
Parce que, sur le plan de l'agriculture, encore une fois, c'est de la concurrence déloyale
01:49
avec des produits qui sont utilisés au Brésil, en Argentine, pour produire de la viande,
01:54
pour produire du sucre, qui sont vraiment interdits chez nous, les homones, etc.
01:59
Sur le plan juridique, aujourd'hui, la France devrait avoir un droit de veto.
02:03
C'est-à-dire que, comme il a été constitué, cet accord doit être validé à l'unanimité des États membres.
02:09
Mais la Commission est assez habile aujourd'hui.
02:12
Et ce qu'elle a fait pour l'accord de libre-échange avec le Chili,
02:15
elle peut le refaire sur l'accord avec le Mercosur.
02:17
Elle peut décider de scinder l'accord en deux parties.
02:21
Ce qui est très habile.
02:22
On a eu une configuration similaire sur le CETA.
02:26
C'est-à-dire qu'elle dit qu'il y a l'accord commercial, d'une part,
02:28
qui va commencer à courir, à y aller sans ratification des parlements nationaux.
02:33
Et puis, de l'autre côté, on a l'accord cadre, avec tous les principes,
02:36
sur la collaboration, les investissements, le respect des droits de l'homme.
02:39
Et là, il y aura ratification.
02:41
C'est-à-dire que le fait de présenter cet accord comme un accord commercial
02:46
permet de dépasser un éventuel veto de la part de la France, c'est ça ?
02:50
Oui. Il faut dire que ça s'appelle scinder l'accord.
02:53
C'est une scission de l'accord.
02:54
Donc, la partie commerciale commence sans ratification nécessaire des parlements nationaux.
02:58
Et pour s'opposer à cet accord, il ne faut plus qu'un seul pays pose son veto,
03:03
mais qu'il constitue une minorité de blocage, qui représente notamment deux tiers de la population, etc.
03:08
Donc là, il y a vraiment les deux réponses.
03:11
Politiquement, disons qu'on s'y emploie.
03:14
Le gouvernement Barnier est très opposé à l'accord.
03:17
Nous, les députés européens...
03:18
Il est investi dans, justement, cette volonté de bloquer cet accord, Michel Barnier ?
03:23
Ses qualités de négociateur ont souvent été louées,
03:26
notamment sur les négociations menées sur le Brexit.
03:29
Est-ce qu'il est pleinement investi là-dedans ?
03:31
Oui, il est pleinement investi. Il n'y a aucun problème sur ça.
03:35
Après, la vraie question, c'est est-ce qu'il va arriver à trouver assez d'alliés pour s'opposer à cet accord,
03:40
qui est quand même soutenu par beaucoup de pays.
03:43
Il y a des alliés possibles à la France dans ce combat ?
03:47
Oui, il y a des alliés possibles.
03:48
On a l'impression que la France est assez isolée à ce niveau.
03:51
Sur les grands pays, vous avez des pays comme l'Allemagne et l'Espagne,
03:54
qui poussent énormément pour le Mercosur.
03:56
Notamment, ils sont dans une conjoncture difficile, notamment en Allemagne.
03:59
Après, la France peut être rejointe par des pays comme la Belgique, comme l'Autriche, comme la Bulgarie.
04:06
Ce sont des choses auxquelles on travaille.
04:08
En tout cas, c'est un travail de négociation et de rallier des pays
04:12
pour qui l'agriculture est un enjeu important,
04:15
et qui comprennent qu'on ne peut pas aujourd'hui laisser rentrer chez nous,
04:18
pour nos agriculteurs et pour nos consommateurs,
04:20
une agriculture qu'on nous refuse de produire.
04:22
C'est du bon sens.
04:23
Est-ce qu'on connaît précisément le contenu de cet accord commercial avec le Mercosur ?
04:28
Est-ce que vous, en tant qu'eurodéputée, vous avez eu accès à l'intégralité de cet accord ?
04:34
Absolument pas.
04:36
Et c'est bien là que le babelaisse, c'est qu'il y a une certaine opacité,
04:39
on peut dire aujourd'hui, dans le travail de la Commission.
04:41
On est informés quasiment en même temps que la presse
04:45
qu'il y a des négociations qui sont en cours.
04:48
Et effectivement, on n'a pas aujourd'hui accès à ce qui est écrit dans l'accord.
04:52
Et c'est pour ça qu'il va falloir être très très vigilant
04:55
sur comment la Commission européenne, je le rappelle, a compétence.
04:58
C'est-à-dire que les États membres ont laissé la compétence à la Commission
05:01
de négocier ces accords.
05:03
Et c'est bien là aujourd'hui que le babelaisse,
05:05
c'est que, que ce soit pour le Parlement européen,
05:08
on n'a pas accès et on ne peut pas peser aujourd'hui
05:10
sur la rédaction des clauses de ce traité de libre-échange.
05:14
On parle notamment de pas mal de cette direction générale du commerce
05:18
de la Commission européenne,
05:20
qui négocie dans une forme d'opacité très importante.
05:23
Si je vous suis bien, Céline Himard.
05:25
Oui, mais en même temps, c'est le mandat que lui ont donné les États membres.
05:28
C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on sait, avec les traités qui ont été écrits,
05:31
ratifiés par les États membres,
05:33
qu'on a donné à la Commission cette compétence.
05:35
Le vrai problème, ce n'est pas qu'elle ait cette compétence.
05:38
Le vrai problème, c'est qu'elle a une double action.
05:41
C'est que d'un côté, elle va négocier et écrire des accords de libre-échange.
05:45
Et de l'autre côté, elle va imposer des normes toujours plus drastiques,
05:48
toujours plus contrôlées à des agriculteurs,
05:51
pour qui aujourd'hui, le coût financier de cette norme
05:54
et le poids moral, psychologique de cette norme
05:57
est absolument trop lourd.
05:59
C'est ça, le problème.
06:00
C'est que la Commission, d'un côté, va dire
06:02
OK sur la viande bovine, OK sur le sucre, OK sur l'éthanol,
06:05
on va faire rentrer des bêtes ou des denrées
06:08
dont on sait qu'on ne peut pas les contrôler vraiment en termes de créabilité.
06:12
Si aujourd'hui, vous faites rentrer un bœuf qui a été piqué aux hormones
06:15
et qu'au Brésil ou en Argentine,
06:17
ils ont arrêté de le piquer aux hormones six mois avant son importation,
06:20
on sait que ce ne sera pas détectable dans les contrôles.
06:23
Donc d'un côté, on va faire rentrer ces denrées-là,
06:25
parce qu'elles auront été négociées dans le cadre d'un accord
06:28
où l'Union Européenne aussi exporte, là-bas, d'autres denrées.
06:31
Et de l'autre côté, on va imposer à nos agriculteurs
06:34
plus de normes très drastiques,
06:37
que ce soit sur le bien-être animal, sur beaucoup de choses.
06:40
Et c'est ça qui est injuste et qui n'est pas compris, qui n'est pas positif.
06:43
– En France, Céline Himard, personne n'a y gagné,
06:46
dans cet accord du Mercosur ?
06:48
– Oui, bien sûr, il y a des secteurs qui peuvent gagner sur ces exportations.
06:53
Sur l'agriculture même, on a quand même des secteurs
06:56
pour qui cette exportation, ce marché-là, l'ouverture de ce marché,
07:00
dans le cadre des élections américaines notamment,
07:02
ou de mesures protectionnistes prises par la Chine,
07:05
on peut avoir à y gagner, sur la viticulture, sur le cognac,
07:08
sur les produits à très haute valeur ajoutée.
07:11
Mais on a aussi des secteurs comme l'aéronautique,
07:14
ou des secteurs industriels pour qui l'ouverture de ce marché
07:17
peut être une bonne chose.
07:19
Ce qui est regrettable dans cet accord,
07:21
c'est que l'agriculture est toujours une monnaie d'échange.
07:23
Et il ne faut plus, il faut arrêter de sacrifier l'agriculture,
07:27
de sacrifier les éleveurs, de sacrifier nos familles,
07:31
parce qu'il y a des familles, c'est pas que une partie économique,
07:34
il y a une incidence sociale aussi.
07:36
On ne peut plus sacrifier nos agriculteurs
07:38
contre des berlines ou contre de l'industrie aéronautique.
07:42
– Céline Himard, pour les agriculteurs qui nous écoutent en ce moment,
07:45
quand est-ce que ça va jouer, est-ce qu'on sait ?
07:47
Est-ce qu'on a une idée du moment où l'accord du Mercosur
07:49
entrera en vigueur, sera voté ?
07:52
– Non, on n'en a aucune idée.
07:54
D'après ce qu'on entend dans les couloirs à Bruxelles,
07:56
ça pourrait être au début de l'année 2025.
07:59
Donc avec une annonce peut-être en décembre,
08:01
ou peut-être début 2025.
08:03
En tout cas, on sait que l'accord aujourd'hui,
08:06
que les négociations ont été au bout,
08:08
que tout est OK, que tout est prêt à la signature.
08:10
Et donc maintenant, c'est une question de jeu d'équilibriste politique
08:14
où, entre ceux qui sont pour, ceux qui sont contre,
08:18
qui sommes malheureusement minoritaires,
08:20
tout ça va se jouer.
08:22
En tout cas, on va faire notre travail,
08:24
nous en tant que parlementaires européens aussi,
08:27
pour faire tout ce que l'on peut
08:29
pour que cet accord en l'état ne soit pas voté.
08:32
– Et les agriculteurs, eux, se mobiliseront à partir de vendredi,
08:36
notamment pour s'opposer à cet accord de libre-échange
08:39
avec les pays du Mercosur.
08:40
Merci beaucoup Céline Himard d'avoir été avec nous ce matin
08:43
sur Sud Radio.
08:44
Très bonne journée.
08:45
Je rappelle que vous êtes donc eurodéputée LR et agricultrice.
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