Franz Jägerstätter (1907-1943) était un paysan autrichien, sacristain et père de famille, dont le refus de servir l’armée nazie lui a coûté la vie, faisant de lui un symbole de la résistance conscience au nazisme.
Lorsque l’Autriche fut annexée par l’Allemagne en 1938 (Anschluss), Jägerstätter, fervent catholique, fut l’un des rares à voter contre cette annexion. Malgré les pressions, il refusa toute collaboration avec le régime hitlérien, jugeant la guerre et l’idéologie nazie incompatibles avec sa foi.
En 1943, mobilisé par la Wehrmacht, il déclara son objection de conscience, affirmant ne pouvoir tuer au nom d’une cause injuste. Malgré les avertissements de sa famille, de ses amis et même de son évêque, qui le suppliaient de se rétracter pour sauver sa vie, il resta inflexible : "Mieux vaut mourir que de commettre une injustice".
Arrêté et condamné à mort pour "sabotage de l’effort de guerre", il fut décapité à la hache le 9 août 1943. Son histoire, longtemps méconnue, fut redécouverte grâce aux recherches de l’Américain Gordon Zahn dans les années 1960.
Béatifié en 2007 par l’Église catholique, Jägerstätter est aujourd’hui célébré comme un martyr de la liberté face à l’oppression. Son courage solitaire rappelle que la résistance au mal peut prendre la forme d’un "non" absolu, même dans l’isolement le plus total.