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00:006h, 9h, Alexandre Lemaire. Merci d'avoir choisi Europe 1, il est 8h moins 10.
00:06L'édito politique de Karl Meus. Bonjour Karl.
00:09Bonjour Alexandre.
00:10Ce matin vous revenez sur le discours d'Emmanuel Macron hier au ministère de la Défense.
00:15Un discours dites-vous qui incarne un défi.
00:18En quoi, ce qu'a dit le chef de l'État hier, Karl Meus, peut-il être un défi ?
00:22Oui, l'intervention hier soir d'Emmanuel Macron au ministère de la Défense montre ce défi.
00:27Le premier, d'ailleurs un triple défi à mon sens, le premier le plus important est militaire.
00:32Dans un contexte où le Premier ministre cherche 40 milliards d'économies, l'effort de défense est considérablement augmenté.
00:386,5 milliards d'augmentation en deux ans pour arriver à une enveloppe de 64 milliards d'euros en 2027.
00:44Le plus difficile pour Emmanuel Macron n'était pas tellement dans le choix des dépenses,
00:47mais dans la préparation de l'opinion publique à leur nécessité.
00:51Depuis plusieurs mois, le chef de l'État explique aux Français que le contexte international
00:54oblige à modifier certaines choses dans ce domaine.
00:57Vendredi, le chef d'état-major des armées a tenu à la demande du président une conférence de presse,
01:02la première en quatre ans, avec des phrases chocs comme
01:05« La guerre est déjà en Europe » ou « La France est devenue le principal ennemi de la Russie en Europe ».
01:10Hier, Emmanuel Macron en a rajouté sur le moment de bascule d'un monde
01:14où jamais depuis 1945 la liberté n'a été aussi menacée.
01:19Depuis que la loi de programmation militaire a été préparée et votée entre 2022 et 2023,
01:23la situation internationale s'est dégradée.
01:26L'Inde et le Pakistan se sont fait la guerre,
01:28l'Israël et l'Iran également.
01:30Trois puissances nucléaires et une en passe de le devenir.
01:34Les États-Unis ont un nouveau président, Donald Trump,
01:36dont les décisions déstabilisent les habitudes européennes
01:38et obligent à des révisions stratégiques.
01:41C'est la raison pour laquelle l'Élysée a alerté toute la semaine dernière
01:43les rédactions sur l'importance du discours d'hier.
01:46C'est quand même étonnant qu'il ait fait ce discours aux armées le 13 juillet
01:49plutôt que le jour de la fête nationale,
01:51c'est-à-dire aujourd'hui, 14 juillet,
01:53dans un entretien télévisé, devant les Français,
01:56après le défilé militaire,
01:57comme le faisaient d'ailleurs ses prédécesseurs
01:59et comme Emmanuel Macron a pu le faire lui-même.
02:01Oui, vous avez raison.
02:02C'est la première fois d'ailleurs que le 13 juillet est plus important que le 14 juillet.
02:08D'ailleurs, le chef de l'État n'a pas prévu de prendre la parole aujourd'hui.
02:11Emmanuel Macron a privilégié ce format, le discours,
02:14qui lui permet de développer son argumentation sans interruption
02:17et surtout sur le sujet unique dont il veut parler.
02:20Il a d'ailleurs renvoyé à l'automne les arbitrages qu'on attendait
02:23sur la réserve nationale pour se concentrer sur la prise de conscience et la préparation.
02:28L'inconvénient d'un entretien télévisé format 14 juillet,
02:31c'est, et c'est bien normal,
02:33que les journalistes veulent évoquer toutes les questions importantes du moment.
02:36Les annonces sur la défense auraient été noyées
02:38et peut-être balayées par un commentaire sur un autre sujet,
02:41voire une phrase polémique.
02:42Alors, quel est le troisième défi dont vous parliez ?
02:45Il pourra paraître plus anecdotique par rapport au premier, bien évidemment,
02:49mais cette dimension existe, c'est le défi politique.
02:52En insistant sur son discours lors de la garden-partie du ministère de la Défense,
02:56que le président fait pourtant chaque année,
02:58l'Élysée met aussi en avant le titulaire du portefeuille,
03:01Sébastien Lecornu.
03:02Le ministre a su nouer avec le président de la République
03:04un lien assez inédit sous la Ve République.
03:06Un de ses proches de Macron me confiait récemment,
03:10ils sont inséparables et très alignés.
03:13Ce dernier avait voulu le nommer à Matignon en décembre dernier,
03:17avant que François Bérou ne lui impose sa présence rue de Varennes.
03:21Habilement, Sébastien Lecornu n'a rien laissé transparaître
03:26de ce qu'il avait pu penser de cette séquence.
03:28Prudent, il évite les journalistes politiques
03:30et ne distille jamais de petites phrases
03:31dont sont friands certains de ses collègues.
03:34Tout un confortement qui ne peut que plaire à l'aute de l'Élysée
03:37dont on dit qu'il n'a pas renoncé à le nommer à Matignon.
03:40D'autant qu'issue de la droite, Sébastien Lecornu est un lien très utile
03:44avec cette partie de l'échiquier politique
03:45dans un contexte où il n'existe pas de majorité stable
03:48et où il va falloir faire passer un texte au Parlement à l'automne
03:52pour réviser la fameuse loi de programmation militaire.
03:55Dans cette séquence, Sébastien Lecornu a le beau rôle,
03:57celui qui voit son budget augmenter et sa position se renforcer
04:00quand son rival, François Béroux, se voit contraint par le président
04:04de trouver des solutions budgétaires sans passer par l'endettement.
04:08Hier soir, à la tribune, les deux hommes flanquaient le président de la République.
04:12Même s'ils affichaient une mine grave de circonstances,
04:15on sentait que l'un des deux était plus détendu que l'autre.
04:18Et ce n'est pas celui qui prendra la parole demain à 16h
04:21pour dire comment il trouvera 40 milliards d'économies sur le prochain budget.
04:24Ce n'est pas lui, c'est l'autre.
04:25Merci Karl Meus, rédacteur en chef au Figaro Magazine.
04:28C'était votre édito politique sur Europe 1.
04:31À la une du Figaro de ce lundi 14 juillet,
04:34au milieu des crises, les Français pléblicitent leur armée
04:37puisque plus de 7 sur 10 approuvent une augmentation du budget de la défense
04:41selon un sondage publié ce matin par le Figaro.
04:43Bienvenue à tous !

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