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  • 13/06/2025

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00:00Mais d'abord, Catherine est avec nous sur Europe 1. Bonjour Catherine.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Catherine, une semaine politique très contrastée pour Emmanuel Macron.
00:09Le maître des horloges, dites-vous, semble avoir perdu le sens du timing.
00:13Oui, écoutez, à l'approche de la date anniversaire d'un désastre politique, à savoir la dissolution,
00:19c'était le 9 juin il y a un an, une décision qui n'est toujours pas comprise par le pays,
00:23ni expliquée par celui qui a perdu 87 députés et son pouvoir de fer,
00:28lui reste celui de dire.
00:30Alors au moment où il aurait été judicieux de marcher sur des oeufs,
00:33ce qui n'est pas son genre, et bien sur l'antenne 2,
00:37à deux jours du sommet des océans qui allait se tenir à Nice,
00:41un sacré raout avec 63 chefs d'État et de gouvernement,
00:44le président a reçu la presse quotidienne et tiré une première salve
00:48en s'en prenant à ceux qui veulent faire oublier le combat pour le climat,
00:52préférant brainwasher, laver le cerveau, avec l'invasion du pays,
00:57l'immigration et les derniers faits divers.
01:00Une attaque directe contre Bruno Retailleau sans doute et certains médias sûrement.
01:059 juin, vous avez dit brainwasher, ce mot faisant des vagues, il a remis ça.
01:10Chaque jour en cours après les petites polémiques,
01:12alors qu'on a un défi écologique et technologique à relever,
01:15on ne s'intéresse qu'à ce qui va mal,
01:17on a cette espèce de passion pour le drame permanent.
01:20Oui, mardi, donc son propos s'est fracassé sur le meurtre de Mélanie,
01:24cette jeune surveillante de Nogent en Haute-Marne,
01:26tuée par un adolescent de 14 ans.
01:27Et oui, hélas, monsieur le président, vous voyez, le drame est bien permanent.
01:31Ça s'appelle se cogner au réel, il a surtout réussi à choquer le pays
01:34et donner l'impression, une fois de plus, d'être hors sol.
01:37La nation est en deuil et le gouvernement mobilisé pour faire reculer le crime,
01:41a-t-il aussitôt tweeté, donnant le bébé à Bruno Relailleau,
01:45sans que personne n'associe son propos à la culture de l'excuse.
01:50Celui-ci venait de déclarer que la réponse ne pouvait être exclusivement sécuritaire.
01:55Tandis que sur ces questions-là, depuis qu'il est à l'Elysée,
01:57Emmanuel Macron n'a pas su trouver un ton de fermeté,
02:00parce qu'il a toujours cru, au fond,
02:02que les réponses économiques et sociales devaient être préférées au répréfice.
02:06Sa formation de philosophe auprès de Paul Ricoeur,
02:09qui était le grand chanteur de l'hospitalité,
02:12bras ouverts pour le migrant et doyen de Nanterre en 68,
02:16il avait refusé que la police vienne y mettre de l'ordre,
02:19fait qu'il a toujours préféré s'interroger, lui Macron,
02:23sur les méfaits des écrans, des réseaux sociaux,
02:26de la longueur des vacances, du rôle des parents,
02:28c'est ce qu'il disait après les émeutes de 2023.
02:32Autant il aime l'armée, le président,
02:34autant la police n'est pas son monde.
02:35D'ailleurs, il n'a pas un grand flic auprès de lui à l'Elysée.
02:38Bien sûr qu'il veut de l'ordre et de l'autorité,
02:40parce que c'est une nécessité, mais ça n'est pas son goût.
02:43Alors qu'aujourd'hui, la demande de protection est immense,
02:46et l'an prochain, pour les municipales,
02:47l'insécurité sera au cœur des débats.
02:49Mais enfin, ces déclarations à contre-temps, à contre-emploi,
02:52lui ont sûrement été préjudiciables,
02:54le mardi soir sur France 2.
02:55Oui, alors qu'il se présentait devant un panel de journalistes,
02:58comme le leader de la lutte écologiste,
03:00tout ce qu'elle avait fait depuis huit ans,
03:02encore que depuis quelques jours,
03:04il avait dit qu'il n'était pas content du tout
03:06de voir que son bilan était remis en cause
03:08avec la pause de ma prime Rénov' en raison des fraudeurs,
03:12et la suppression de l'interdiction des ZFE.
03:15Il aurait pu faire un taban.
03:17Eh bien non, 1 500 000 téléspectateurs seulement.
03:21C'est la pire audience en prime time pour un président en exercice.
03:24Les Français n'avaient pas du tout envie ce soir-là
03:27de le voir ou de l'entendre.
03:29Alors sur la scène intérieure,
03:30Emmanuel Macron est un chef aussi qui s'est désarmé,
03:33mais sur le plan diplomatique,
03:35alors là il est très actif, très inventif.
03:37Oui, d'ailleurs admiré,
03:38et quelquefois aussi beaucoup, oui.
03:40En accueillant les participants au Forum des Océans,
03:43il s'est taillé un beau succès en déclarant
03:45les abysses ne sont pas à vendre,
03:46le Groenland n'est pas à vendre,
03:48pas plus que l'Antarctique et la Haute-Mer.
03:51Il s'en prenait d'abord aux ambitions prédatrices de Donald Trump,
03:53mais aussi à la Chine et à la Russie.
03:55Et il a été très applaudi, même pas peur.
03:58Et il prend la tête de la croisade,
03:59puisqu'il sera dimanche au Groenland.
04:01Une visite est claire,
04:02puisque le lendemain il sera à la réunion du G7 au Canada,
04:05où il retrouvera Donald Trump,
04:07en subodore entre une rencontre musclée.
04:10Espérons que les vins français n'en feront pas les frais.
04:13Et mercredi, il sera à New York, le 18 juin,
04:16date anniversaire de l'appel du général de Gaulle
04:18pour une conférence dont il a eu l'initiative
04:21avec le prince héritier saoudien
04:22sur les conditions d'un État palestinien.
04:26Et comment, que va-t-il dire la reconnaissance tout de suite ?
04:30Là encore, il lui faudra marcher sur des oeufs.
04:33En tous les cas, un ami qui vit en Israël
04:35me disait hier que Gaza, c'est Berlin en 1947,
04:39qu'Israël vit dans un climat de décomposition
04:42et qu'il aurait fallu arrêter la guerre il y a un an.
04:45Signature Europe 1, Catherine Ney.
04:47Merci beaucoup Catherine.

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