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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:06Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour petit Paul et bonjour à tous.
00:09Vincent, hier soir pendant plus de trois heures d'émission, Emmanuel Macron a tenté de reprendre la main politiquement.
00:15Vous nous rappeliez ici même hier matin qu'il aime bien le président ce genre d'exercice.
00:19Alors est-ce que vous l'avez trouvé à son aise ?
00:21Non, je l'ai trouvé plutôt mal à l'aise Dimitri, il était souvent débordé, dépassé.
00:27Il faut dire que tout était bizarre dans cette émission, on ne savait pas s'il s'agissait d'un président, d'un candidat, d'un commentateur ou d'un punching ball.
00:34Pendant plus de trois heures, Emmanuel Macron a été à la fois le spectateur des colères françaises et le défenseur satisfait de son bilan.
00:41Les interlocuteurs défilaient pour exposer leurs réquisitoires et l'on se disait, mais que diable est-il allé faire dans cette galère ?
00:48Personne ne l'obligeait hier soir à quitter l'Elysée pour rejoindre la plaine Saint-Denis.
00:52Il n'était pas tenu de participer à une émission hachée, hostile et à bien des aspects complètement stériles.
00:59On attendait Emmanuel Macron, mais c'est l'habile Sophie Binet, la redoutable Agnès Verdier-Molinier, signature Europe 1,
01:05et l'efficace Robert Ménard qui ont tenu la main et dominé la conversation.
01:09Nous espérions des annonces, il a fallu se contenter d'analyses.
01:11On nous avait promu une projection vers l'avenir, ce fut un retour perpétuel vers le passé.
01:15« On croyait retrouver le débatteur brillant et fantasque, on a assisté au calvaire d'un homme désarmé qui peinait à dissimuler son impuissance.
01:24Il n'avait rien à gagner et peut-être qu'il y a beaucoup perdu. »
01:26Mais politiquement, vous pensez qu'il y a perdu ?
01:28Bien, cet exercice médiatique était censé clore la période de troubles provoquée par la dissolution
01:33et faire la preuve que le chef de l'État avait retrouvé son autorité et le résultat est complètement inverse.
01:39« La crise démocratique paraît plus profonde que jamais. Un chef de l'État que l'on présente comme omnipotent a exposé publiquement son impuissance.
01:47Un pays en proie à des tourments existentiels a vu le président de la République répéter sur chacun des sujets
01:52qu'il n'a pas tout bien fait, mais que depuis huit ans, il n'a pas à rouvrir de son bilan.
01:57Quel tableau désolant que celui d'un chef de l'État qui montre les courbes d'un graphique pour faire la preuve de l'efficacité de sa politique.
02:04Quel spectacle pénible que celui d'un président de la République malmené,
02:07qui oscille entre le « vous avez raison » et « j'ai quand même bien fait les choses ».
02:11Alors nettement, Emmanuel Macron, hier soir, avait prévu de faire passer deux messages.
02:16Le premier, c'était « ne pas subir » et pendant trois heures, il n'a fait que subir les critiques et les reproches.
02:21Le second message, c'était « agir pour être libre ».
02:24Et l'on comprend que si l'action est la condition de la liberté, c'est la route de la servitude qui s'ouvre devant nous,
02:29tant Emmanuel Macron donnait l'impression de ne plus avoir la main sur aucun levier.
02:33Il faut dire que la forme même de l'émission, Vincent, ne lui était pas favorable.
02:36Non, et que l'État du pays non plus.
02:39Déficit, sécurité, immigration, les sujets ont défilé dans leur vérité cruelle,
02:43sans que jamais n'apparaisse le début d'une décision, l'esquisse d'une action.
02:47La politique était réduite à une forme poussive de divertissement médiatique.
02:51Alors on nous dira que le chef de l'État est allé au contact,
02:53qu'il a percé des bulles pour parler aux Français,
02:55et que finalement, ils lui seront reconnaissants d'avoir accepté de prendre ce risque.
02:59Je crois plutôt que les téléspectateurs, en plus de perdre leur temps,
03:02ont certainement abandonné toute espérance d'un changement de politique dans les deux années qui viennent.
03:07Le macronisme, fondé sur la dynamique du succès et les ressources de la séduction, est en fin de vie.
03:12Il s'accroche à des référendums nébuleux, insaisissables,
03:16mais la forme politique qui a fasciné la France en 2017 est épuisée.
03:20Le poison de la dissolution continue de ronger l'autorité et l'influence du Président de la République.
03:24Cette réalité implacable que nous étions en train d'oublier,
03:28cette émission aura eu pour seul effet de nous la rappeler.
03:31L'édito politique sur Europe 1.
03:32Merci Vincent Trémolet de Villers.
03:34Et à la Une du Figaro, ce matin, face au colère, Emmanuel Macron défend son bilan.
03:38Merci Vincent.
03:39Merci Vincent.
03:40Merci Vincent.

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