Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 08/07/2025
Mardi 8 juillet 2025, retrouvez Hervé Goulletquer (Senior Economic Advisor, Accuracy), Igor de Maack (Dirigeant - Associé, VitalEpargne) et Pierre-Alexis Dumont (Chief Investment Officer, Sycomore Asset Management) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Pierre-Alexis Dumont est à nos côtés, le directeur des investissements de Sycomore Asset Management.
00:17Bonsoir Pierre-Alexis.
00:18Bonsoir Grégoire.
00:19Hervé Gouletker nous accompagne, senior economic advisor chez Acuracy.
00:22Bonsoir Hervé.
00:23Bonsoir Grégoire.
00:24Et Igor Demac est également avec nous, directeur associé chez Vital Epargne.
00:28Bonsoir Igor.
00:29Bonsoir Grégoire.
00:30Bonsoir.
00:30Bonsoir.
00:30Ces questions tarifaires reviennent sur le devant de la scène avec la deuxième vague,
00:34la nouvelle vague de tarifs dit réciproque qui devrait entrer en vigueur à partir du 1er août.
00:39C'est le constat que je dirais sans introduction.
00:41Igor, pour des marchés d'actifs risqués, que ce soit les actions ou le crédit,
00:45ça a l'air d'être devenu presque un non-sujet.
00:48Oui, c'est un non-sujet mais bon, les marchés ne bougent plus tellement depuis quelques mois non plus.
00:53Ils baissent, ils remontent.
00:54On attend la saison des résultats, je pense, qui ne seront pas encore vraiment impactés par ces droits de douane.
01:01Donc, je dirais que les messages qu'on a du consensus, c'est plutôt qu'on attend des bonnes surprises,
01:06en tout cas une espèce de maintien de la microéconomie face à la macroéconomie qui commence, elle, à anticiper le coût
01:14et puis qui se voit déjà dans l'aggravation chez certains comme la France du déficit
01:20ou des enquêtes qui montrent que l'inquiétude sur la consommation est présente partout
01:26puisque les droits de douane, ça fait monter les prix
01:28et que les revenus ne sont pas censés augmenter énormément chez les ménages.
01:34Donc, on va être calé peut-être le 1er août, peut-être pas, peut-être que ça va être repoussé.
01:39Oui, personne ne le sait, ni même peut-être Donald Trump.
01:41C'est aussi pour ça que les marchés actions ne réagissent pas.
01:44En revanche, le marché directeur des taux, lui, réagit.
01:47Donc, lui, il escrute les trajectoires budgétaires
01:50et puis aussi les trajectoires plus longs termes de croissance potentielle du PIB
01:55parce que l'exceptionnalisme américain était fondé sur une croissance
01:59notoirement plus importante que l'Europe, notamment.
02:03La Chine ayant aussi beaucoup baissé dans ses prévisions de croissance,
02:06enfin, dans sa capacité de 10 à 5, entre guillemets.
02:09Bon, et ça, c'est une vraie question.
02:10C'est une vraie question moyen-long terme que les taux d'intérêt sont censés,
02:13en tout cas sur la part plus longue de la cour.
02:15À laquelle les taux sont censés apporter une réponse.
02:18Mais restons sur la micro, ça m'intéresse.
02:19On peut encore compter sur la résilience des corporates, de Corporate America,
02:24la capacité à être agile dans un environnement toujours plus,
02:30je ne sais pas comment dire, frictionnel peut-être.
02:32Je crois que si vous regardez la pondération des indices
02:34et la masse de résultats produits par les valeurs technologiques,
02:36vous avez déjà la réponse.
02:37C'est-à-dire, si elle publie bien, je ne dis pas que l'EURS doit mal publier,
02:41mais c'est d'abord un point de focalisation pour tous les investisseurs.
02:45Et puis, c'est des masses tellement importants que c'est déjà un leapfrog,
02:50un saut de mouton.
02:51On ne regarde pas trop le problème tarifaire,
02:54on se dit que ça marche dans la techno US.
02:55Et la techno US, c'est la suprématie US.
02:58Et c'est America Inc.
02:59Et c'est America Trump.
03:01Et c'est donc logique, légitime,
03:04d'avoir vu le retour des marchés américains
03:06ces dernières semaines, depuis le point bas d'avril,
03:09emmenés justement par ce secteur de la technologie
03:12et à nouveau ce groupe de valeurs,
03:14alors plus ou moins homogène.
03:16Il y en a cinq, il y en a six, il y en a moins, il y en a sept,
03:18je n'en sais rien, mais en tout cas, Nvidia se rapproche
03:22de plus en plus des 4 000 milliards de dollars
03:23de capitalisation boursière,
03:25après avoir perdu peut-être 30 % en ligne droite
03:27au moment de libérer chez les investisseurs.
03:28La seule décote que font les investisseurs sur ces valeurs,
03:30c'est la faiblesse du dollar.
03:31Enfin, pour un investisseur non résident américain,
03:35c'est là où on peut dire, bon, ça vaut un peu moins cher,
03:37ou alors j'ai un peu plus de pouvoir d'achat pour les acheter.
03:39Mais sinon, je ne vois pas de changement d'attitude
03:43de la part des investisseurs sur ces valeurs.
03:45Mais peut-être que vous, oui.
03:46Non, non, mais je ne vois pas.
03:48Non seulement il n'y a pas de changement d'attitude,
03:49mais j'ai l'impression que pour le retail,
03:51pour le particulier américain,
03:53ça reste des cibles d'achat, quoi qu'il arrive.
03:57Bah, Tesla peut-être pas, mais...
03:59Peut-être pas Tesla.
04:00En tout cas, les grands, très solides, oui.
04:03Bon, sur cette résilience des corporate face,
04:07notamment à l'adversité commerciale
04:09ou à la question des tarifs,
04:10on peut encore compter sur des entreprises
04:13capables de s'adapter
04:15et un choc tarifaire, finalement,
04:17encore reporté dans le temps, Pierre-Alexis ?
04:20Oui, alors je pense qu'on a une vision, c'est vrai,
04:24un peu positive de l'économie,
04:27puisque vous avez des effets de stockage pré-tarif
04:30qui font que, comparé au soft data,
04:33comparé à l'ambiance et à la confiance
04:36affichées par les investisseurs,
04:38on a des économies qui tiennent beaucoup mieux.
04:41Donc ça, c'est clair que le deuxième trimestre
04:44ne va pas nous donner beaucoup d'informations
04:45et je pense malheureusement pas
04:47que les entreprises vont vouloir beaucoup
04:50se prononcer sur le futur.
04:52Donc on n'aura pas tellement d'options
04:55et c'est compréhensible de leur part.
04:57Mais voilà, il y a un petit risque,
05:03on ait une sorte de souffle d'air
05:06qui s'éteigne une fois que les tarifs
05:11seront mis en place.
05:13Il y a quand même une réalité
05:14qu'il ne faudra pas négliger.
05:15Il y a une réalité qu'il ne faudra pas négliger
05:16et là, il faudra voir si les investisseurs
05:19continuent de regarder au-delà de la vallée,
05:21comme on l'appelle.
05:22Et ça, c'est un petit risque
05:25et il est clair qu'on peut s'attendre encore
05:30à des révisions plutôt négatives
05:33en deuxième partie d'année.
05:34Je pense que...
05:35Pour les bénéfices des entreprises ?
05:36Ces publications-là vont plutôt être de bonne facture.
05:40Mais après, force est de constater
05:42qu'on peut avoir des mauvaises surprises.
05:45Donc ça, je pense que c'est clair,
05:47mais aujourd'hui, ce que disent les investisseurs,
05:49c'est que tant qu'on ne rentre pas en schéma récessif
05:53ou en guerre commerciale,
05:55finalement, les entreprises vont réussir à s'adapter
05:59et spécifiquement les grands leaders techno,
06:04la fameuse corporate America.
06:05On n'aime pas State America,
06:07mais on aime bien corporate America.
06:08C'est Goldilocks.
06:09C'est Goldilocks.
06:11On retrouve quelque chose d'un peu boucle d'or.
06:13Et derrière ça, c'est là où les marchés sont très cohérents.
06:20Vous avez la hiérarchie des actifs qui est en train de changer.
06:24C'est-à-dire qu'on a, aujourd'hui,
06:26quand vous regardez en prime de risque,
06:27on dit qu'il faut vendre absolument les actions américaines.
06:31C'est un peu trop cher par rapport aux obligations américaines.
06:34Sauf que là, le problème n'est pas là.
06:37C'est qu'aujourd'hui, la hiérarchie est dans ce nouveau paradigme.
06:40Le risque est plus du côté de la dette américaine
06:42que de l'entreprise américaine et des actions américaines.
06:46Si vous voulez des débasements de monnaie,
06:48l'actif qu'il ne faut pas avoir, c'est la dette.
06:52C'est évident.
06:54Et c'est en ça que, dans ce nouveau paradigme,
06:57c'est assez compliqué de comparer le rendement des actifs entre eux.
07:02L'autre point qui me semble clé,
07:04c'est que vous avez des effets de masse qui sont considérables.
07:06On parlait de Nvidia.
07:08J'ai fait l'exercice.
07:09Depuis le plus bas du 8 avril,
07:12Nvidia a gagné 1 800 milliards de dollars de capitulation boursière.
07:16C'est l'équivalent de la capitulation boursière du CAC 40 en flottant.
07:21C'est vrai que, du coup, ça entraîne beaucoup les indices
07:25qui sont construits en capi.
07:27Ça pèse, on va dire, jusqu'à 7% du Nasdaq.
07:30Je dis bien du Nasdaq pour Nvidia.
07:32Et donc, ce qui est sûr...
07:33C'est une emprise énorme.
07:34C'est que, quand vous regardez la façon dont c'est fait,
07:37elle s'est faite vraiment sur l'exceptionnalisme corporate américain.
07:43Donc, c'est sur l'innovation américaine,
07:45la techno, un peu la santé.
07:47Et ce pilier-là de l'exceptionnalisme américain,
07:49finalement, les investisseurs y accordent encore,
07:52non seulement de l'attention, mais de la confiance.
07:53Aujourd'hui, déjà, vous n'avez pas l'équivalent.
07:56Et fort est de constater que les investisseurs peuvent douter
08:00de la capacité des Européens à sortir des leaders de ce type.
08:03Non, mais la Chine...
08:04Les Chinois, oui, mais ils sont un peu...
08:05Il n'y a pas d'équivalent jusqu'à ce que Dipsy qui arrive.
08:07Je rappelle que c'était quand même l'événement du 20 janvier dernier,
08:09au-delà de l'investiture de la fin.
08:10Vous avez aussi Alibaba, vous avez quand même des belles choses.
08:12C'est des marchés fines de capitaux qui ne sont pas aussi accessibles.
08:16C'est des marchés de capitaux qui ne sont pas accessibles.
08:19Et donc, de ce fait-là, clairement, pour l'instant,
08:24les gros investisseurs disent que c'est là qu'il faut être.
08:27Après, la vraie bonne question qu'il faut se poser,
08:29est-ce que la politique mise en œuvre par Trump, si elle dure,
08:32va permettre à ces sociétés-là de rester...
08:35Leader en innovation.
08:36Créer l'écosystème qui fait que l'innovation va rester aux États-Unis
08:40avec des effets de masse qu'on connaît.
08:43Bon, ce poison lent des tarifs, Hervé,
08:46on évoquait dans l'émission ces derniers jours,
08:48l'idée d'un...
08:49Alors, pas d'un choc, pas d'une rupture,
08:51mais d'un poison lent, finalement, à diffusion lente,
08:54mais à diffusion quand même.
08:56Oui, alors...
08:58À moi, trois semaines, la prochaine fois, ce sera trois jours pour négocier.
09:03En fait, on n'en a aucune idée.
09:06Dans tous les cas, oui, il y a un poison lent,
09:09c'est-à-dire que l'image du monde est en train de changer.
09:12Et je pense que le paradoxe qu'il faut comprendre du côté des marchés,
09:16c'est que l'image du monde à moyen terme, on la voit,
09:20je peux en dire deux mots,
09:21l'image du monde à court terme, on n'en a aucune idée.
09:24Et je dirais que sur les marchés, c'est exactement l'inverse.
09:27L'image des marchés à moyen terme, on n'en a aucune idée.
09:31L'image des marchés à court terme, on comprend un peu.
09:35Et en fait, il y a ce paradoxe,
09:37et c'est ça qu'il faut savoir gérer.
09:39À court terme, l'économie, on ne sait pas bien.
09:42La politique commerciale de Trump, on ne sait pas où elle nous mènera.
09:46Y aura-t-il des mesures de rétorsion par les autres ?
09:49On voit que Trump menace, est-ce que ça suffira ?
09:53La politique budgétaire de Trump, on la comprend un peu mieux,
09:56parce qu'on a une loi.
09:57Mais en fait, on voit bien qu'à aujourd'hui, on nous dit,
10:00il faut accepter un déficit des comptes publics américains
10:03de 6 à 7 points de PIB ad vitam aeternam.
10:07Est-ce que les marchés de taux vont rester calmes là-dessus ?
10:11Bon, finalement, il y a plein d'inconnus,
10:13et donc mettre des chiffres, c'est s'amuser,
10:15parce qu'on ne sait pas.
10:16Par contre, à moyen terme, on voit bien,
10:19il faut passer de la politique à l'économie,
10:21la politique internationale, la géopolitique.
10:24On voit bien que le monde est en train de devenir plus petit.
10:30On va avoir plus de mal à trouver du sourcing en dehors de chez soi,
10:34en commençant par des choses très importantes,
10:38comme les terres rares.
10:39Les marchés, les opportunités se referment.
10:44Donc en fait, il faut bien voir que le commerce mondial
10:46a quand même été l'un des grands moteurs de la croissance
10:49au long des dernières décennies.
10:50C'est en train de se refermer.
10:51Et puis, il ne faut pas...
10:53Ça se referme ou ça se recompose ?
10:55Ou c'est les deux ?
10:56La recomposition implique que ça se renferme aussi un peu ?
10:59Il y a une recomposition, on échange entre soi.
11:03Et puis, si on échange entre soi, par exemple, entre occidentaux,
11:07si tant est que le mot ait encore du sens,
11:10ça fera moins de croissance que si on échange avec les Chinois ou les Indiens.
11:14Pour une bonne partie du monde,
11:16les échanges avec la Chine n'ont jamais été aussi importants.
11:18Oui, mais c'est un autre monde que le nôtre.
11:22Et puis, il ne faut pas oublier que dans ce monde qui est en train d'apparaître,
11:27où tout le monde va se méfier les uns des autres,
11:29où en fait, il n'y a plus une hégémonie américaine,
11:33le monde devient pluriel et instable.
11:37Dans ce cas, le comportement des États-Unis,
11:39je vis au-dessus de mes moyens,
11:41mais ça n'a aucune importance.
11:43Tous les capitaux du monde veulent venir chez moi.
11:45Donc, je n'épargne pas, tout va bien.
11:47Mais en fait, ça ne va plus être possible.
11:49Donc, on va avoir une contrainte,
11:51et c'est ce que le dollar nous dit aujourd'hui.
11:53On va avoir une contrainte sur la taille du déficit.
11:56Et ça veut dire aussi que les Chinois vont devoir consommer plus
11:59et que les Européens vont devoir faire des efforts d'investissement
12:03qu'ils n'ont pas faits jusqu'à maintenant.
12:05Donc, en fait, il y a ces changements-là.
12:07Et puis, en termes de politique, économie,
12:09l'antagonisme que l'on a dans tous nos systèmes,
12:12la montée de l'illibéralisme,
12:15ça fait quand même des fonctionnements de politique
12:18et de politique économique.
12:20Moi, bon, c'est Trump avec son déficit.
12:23Et donc, ça, c'est la vision de moyen terme.
12:26Et c'est ce qu'il faudrait intégrer en termes de stratégie de marché.
12:29Du côté des marchés, comme on n'a pas fait l'effort,
12:32on ne sait pas le faire à aujourd'hui,
12:34on est dans le court terme.
12:35Dans le court terme, c'est tellement simple.
12:38Alors, il y a du côté des actions et du côté des obligations.
12:40Mais du côté des actions, vous dites, je joue les tendances.
12:44Alors, la tech, c'est une tendance.
12:46On peut dire que la santé, c'est une tendance.
12:49On peut dire que la défense, c'est une tendance.
12:51Et en fait, par défaut, vous jouez ça,
12:53ça marche plutôt pas mal.
12:55Et puis, voilà.
12:56Et puis, moi, je pense que c'est le marché obligataire.
12:58Il faut que l'on ait cru sur le marché obligataire, l'or.
13:01Là, on a des messages.
13:03Le marché obligataire, il nous dit,
13:05il y a plus de risques et moins de croissance économique.
13:08Voilà.
13:08Et ça, il faut l'entendre.
13:09Et c'est cohérent avec la vision de moyen terme.
13:13Les actions, ils vivent leur vie,
13:15mais c'est un peu sur un petit nuage.
13:17Et donc, le court terme, sur les marchés.
13:20Mais en fait, le problème, c'est qu'il faut savoir rester agile,
13:23parce qu'à un moment, il y aura une confrontation entre le court et le moyen terme.
13:27Bon, note de bloc de deux économistes de la Banque Centrale Européenne
13:30sur la proportion du commerce qui est fait entre la zone euro
13:33et les pays dits illibéraux ou sous dictature, etc.
13:38C'est une part du commerce qui augmente,
13:40et notamment pour, vous l'avez cité,
13:43pour des matières premières critiques,
13:46à la transition, en l'occurrence, et les taras.
13:49Donc, il y a une petite note de bloc pour ceux qui s'intéressent à ce sujet-là.
13:53La question du dollar et des taux, effectivement,
13:56Igor, de manière très pragmatique,
13:59quand on rentre à un nouveau client chez Vital Epargne,
14:01on le couvre sur ses actifs en dollars aujourd'hui.
14:04Ce n'est pas naturel de se couvrir contre la baisse du dollar dans un portefeuille.
14:08C'est ce qu'on disait auparavant.
14:10Le risque de change, il est très important pour les produits à rendement fixe,
14:15puisque le risque de change, c'est un risque variable.
14:17On se couvrait sur les obligations.
14:18Ça, on couvrait le risque de change.
14:20On a une rémunération variable.
14:22En général, on ne couvre pas le change.
14:24Les clients qui sont en zone euro, il y en a peu qui veulent du dollar.
14:28Aujourd'hui, ce n'est pas du tout à la mode de vouloir du dollar,
14:30parce que ça baisse, mais c'est justement quand ça baisse qu'il faut acheter.
14:33Déjà, après, la dédollarisation, je n'irai pas trop vite en besogne.
14:36C'est quand les matières premières ne seront plus libellées en dollars.
14:39Mais quand j'entends des gens dire, oui, l'or a monté,
14:42oui, mais en euro, elle a baissé.
14:43Non, oui.
14:44Il faut corriger de 10%.
14:46Voilà.
14:47Un bon 10%.
14:47Moi, je ne fais pas de gestion monétaire, de gestion cambiste.
14:54Forex, parce qu'en fait, c'est très, très dur.
14:56Je pense qu'il faut accepter le fait que les économiques moyen-long terme des États-Unis
15:00sont vues comme plus faibles qu'avant.
15:02C'est le message que nous donne le dollar.
15:04Est-ce que c'est tendanciellement vrai et dans quelle mesure ?
15:07Parce que si on passe de 3% de PIB nominal potentiel à 2, voire 1,5,
15:12c'est sûr que le monde va vraiment changer.
15:15L'hégémonie américaine va vraiment se réduire au fur et à mesure.
15:20Mais je reprends ce qui a été dit, c'est les États-Unis, 80-90% de la circulation des capitaux dans le monde.
15:27Ça, si ça change, et ça devrait normalement changer.
15:30Parce que ce n'est pas possible d'avoir un pays, certes, qui représente 25% du PIB mondial,
15:37mais qu'est-ce qu'on fait des 75 ?
15:38Alors, ils ont des problématiques de monnaie convertible ou pas, c'est la Chine.
15:43Nous, on a une très belle monnaie, entre guillemets, qui pourrait servir.
15:46On n'arrive pas à donner une image suffisamment forte et saine,
15:50alors que nos comptes publics globaux sont plutôt en voie d'assainissement.
15:54Donc ça, c'est des vrais enjeux.
15:55Et puis, il y a un autre enjeu à leur plus long terme, c'est le vieillissement démographique.
15:59Et qui influe beaucoup sur le potentiel acheteur d'obligations.
16:02Parce que plus on vieillit, moins on prend de risques, plus on achète des obligations.
16:06Et ça, ça vient contrebalancer un peu ce que vous dites sur la hausse des rendements.
16:09Parce que vous avez des acheteurs naturels.
16:11Donc on trouvera, avec le vieillissement de la population, on va trouver des acheteurs marginaux de dette obligataire.
16:16J'ai appris la gestion avec quelqu'un qui m'a dit, il faut avoir 100 moins son âge en action.
16:19Donc quand on a 100 ans, on n'a plus d'action.
16:21Pas mal, je ne connaissais pas la formule.
16:22100% moins son âge.
16:23Mais non, c'est normal, on prend beaucoup moins de risques à la fin de sa vie.
16:28Bien sûr.
16:28On doit et on veut transmettre quelque chose.
16:31Donc ça, c'est aussi des contre-effets.
16:33Donc c'est quand même très dur de penser dans 10, 15, 20 ans comment on sera le monde.
16:38Mais à ce stade, d'accord avec ce que disait Pierre-Alexis, le renversement de la hiérarchie des risques sur les marchés.
16:45Oui, oui, oui, oui, d'accord.
16:46Le complet, c'est très dur de gérer les taux aujourd'hui.
16:49Donc on fait un peu de crédit à Yield parce que ça, c'est un peu de l'actif risqué, c'est un peu une gestion action.
16:54C'est une gestion fondat, on regarde la qualité de crédit.
16:57Mais tous les gérants obligataires qu'on rencontre, ils ont beaucoup de mal à nous dire, le point de courbe là, il est intéressant.
17:03Ils sont pris à revers tout le temps.
17:04Et le problème, c'est que quand vous faites la gestion obligataire, c'est une gestion qui ne doit pas perdre de l'argent.
17:08Donc quand vous avez des VL qui sont négatives, le client, il n'est vraiment pas content.
17:11C'est intéressant sur ce marché obligataire, parlons des taux, bien sûr.
17:15L'épisode britannique, le laboratoire britannique est toujours intéressant.
17:18Donc les larmes de Rachel Reeves déclenchent un moment de mini-crise, j'ose pas dire crise, sur le marché obligataire britannique,
17:28en mémoire de ce qui s'était passé avec l'Estrus en octobre 2022.
17:32Donc dans des proportions qui ont été beaucoup plus mesurées il y a une semaine de cela.
17:37mais qui montre que dès qu'un gouvernement s'écarte ou semble s'écarter du narratif macro
17:44ou du narratif d'orthodoxie budgétaire, qui est le sien en l'occurrence du gouvernement travailliste britannique,
17:52les marchés peuvent partir très vite, très fort.
17:56Vous savez ce qu'on dit, il faut des années pour bâtir la confiance, quelques minutes pour créer la défiance.
18:01Voilà, et donc malheureusement pour les Royaumes-Unis, l'Estrus, ça va pas s'oublier de si tôt.
18:10C'était plutôt une économie et une banque centrale qui étaient très respectées.
18:16Voilà, il y a eu un certain nombre de choix politiques qui ont été faits,
18:21donc il y a un peu moins de parapluies et aussi une transition économique
18:28qui n'est pas simple à faire au Royaume-Uni avec de la dette.
18:33C'est des rappels à l'ordre pour tout le monde.
18:35Je vois le Japon, désolé, je ne suis pas la politique japonaise au jour le jour,
18:39j'ai découvert il y a quelques temps qu'il y avait des élections sénatoriales à la fin du mois au Japon,
18:43que potentiellement la majorité pouvait évoluer autour de ce scrutin
18:48et que l'opposition japonaise, qui n'a jamais le pouvoir,
18:52demande effectivement des efforts, une dépense budgétaire beaucoup plus importante que l'aujourd'hui.
18:56Et tout de suite, on voit sur les 30 ans japonais que ça a de l'impact.
19:00Oui, mais là...
19:01La base est faible.
19:03La base du taux est faible, donc tout petit mouvement relativement...
19:07Il est quand même à 3% maintenant sur du 30 ans.
19:09Là, je pense que sincèrement, les investisseurs, et ce n'est pas qu'aux Etats-Unis,
19:14c'est vraiment sur tous les Etats, commencent à acheter la théorie des rendements des croissances.
19:20C'est-à-dire que la croissance dopée au déficit budgétaire,
19:27ça marche pendant que vous faites du déficit.
19:31Et puis une fois que vous avez fait votre déficit, il faut faire plus de déficit pour recréer la croissance.
19:35Donc on est dans ce système-là.
19:37Et là, aujourd'hui, ce qu'on vous dit, c'est que moi je préfère acheter du corporate plutôt que du state.
19:41Voilà, c'est plus généralement, globalement.
19:43Oui, oui, globalement.
19:44Et donc voilà, on reste dans ce phénomène-là.
19:47Pour faire la signature des entreprises et la signature des Etats.
19:50Voilà, pour l'instant, c'est le cas, puisqu'il y a aujourd'hui, en effet,
19:55une capacité d'organisation, de réactivité, d'adaptabilité qui est beaucoup plus forte,
20:01et même d'arbitrage entre les pays, ce que font très bien les multinationales,
20:06qui est beaucoup plus forte du côté des entreprises que du côté des Etats.
20:10Donc ça, je pense que c'est un point clé.
20:12Et ça tiendra jusqu'à ce qu'on soit dans des scénarios extrêmes de récession, de guerre commerciale.
20:19Ou là, on retrouvera de l'appétit, du refuge à travers des actifs publics.
20:23La réalité, aujourd'hui, c'est qu'on va rentrer plutôt dans un concours de beauté entre Etats
20:28pour attirer les capitaux.
20:30Voilà, aujourd'hui.
20:31La guerre de l'attractivité du capital.
20:33Avant qu'on essaye de mettre en place des normalisations budgétaires,
20:36mais de toute façon, on le voit qu'ils prendront beaucoup, beaucoup de temps
20:38et qu'ils sont difficiles à mettre en place.
20:41Qu'est-ce qu'elle va produire, cette méga loi américaine, Hervé ?
20:45On est toujours le marché, enfin, on évoquait les marchés actions et les marchés obligataires,
20:49mais plus de déficit, ça reste l'idée que ça génère quand même de la croissance ?
20:55Alors, ce n'est pas plus de déficit, en fait.
20:59C'est une stabilisation du déficit autour des niveaux actuels.
21:03À haut niveau.
21:03Ad vitam aeternam.
21:05Alors, ça ne pose pas de problème si on reste dans le schéma précédent,
21:10c'est-à-dire beaucoup de capitaux qui rentrent aux Etats-Unis
21:15et un appétit pour les titres du trésor américain.
21:19Dans ce cas-là, ça s'équilibre.
21:21Si on a moins d'investisseurs étrangers, avec un stock de refinancement qui est le même,
21:29dans ce cas-là, ce n'est pas compliqué.
21:31Et il faut trouver, par la théorie des vases communiquants, d'autres acheteurs.
21:35Alors, soit c'est les acheteurs privés, et là, le vieillissement de la population peut être aidé,
21:41croisons les doigts, soit c'est la banque centrale.
21:44Et on comprend bien que lorsqu'on dit « soit c'est la banque centrale »,
21:48ça veut dire que le travail de réduction du bilan de la banque centrale, il faudrait qu'il s'arrête.
21:54Et puis, ça veut dire une connivence entre la banque centrale et le trésor.
22:01Et en fait, ce qu'on voit aujourd'hui autour de Jérôme Powell,
22:06qui est-ce qui pourrait le remplacer ?
22:08Ça serait bien qu'il parte plus tôt.
22:10Tout ce genre de choses, eh bien, ça participe aussi de cela.
22:15Un autre élément qui participe de cela,
22:17l'assouplissement de la régulation bancaire aux États-Unis.
22:21Comme par hasard, aujourd'hui, il y a des modifications de cette réglementation
22:27qui font que la capacité d'absorption de titres d'État par les banques commerciales américaines augmente.
22:34On libère la place dans les bilans pour acheter des actifs et des dettes d'État.
22:39Ça peut marcher, ça ?
22:40Écoutez, oui, évidemment.
22:42Non, ça peut marcher parce qu'il y a de la place pour cela.
22:46Et dans le monde de demain, si on croit au moyen terme que j'ai décrit,
22:51l'appétit pour le risque, j'en sais rien.
22:53Aujourd'hui, on dit, ok, j'ai mes trends et je les joue, mais on n'en sait rien.
22:59Et puis, il ne faut pas oublier que c'est un autre élément qu'il faut prendre en compte.
23:02L'hommage lige rendu par tous les grands patrons américains,
23:07patrons de banques, compris à l'auguste président Trump,
23:11ça participe aussi de cela.
23:14Donc, en fait, on dit qu'il faut avoir des raisonnements très différents
23:19entre quand on regarde le secteur privé, quand on regarde le secteur public.
23:25En fait, aux États-Unis, dans USA Inc., il y a USA Corp. aussi.
23:30Et donc, je pense que les frontières que l'on avait avant,
23:35du temps où on croyait à l'autonomie de la logique de marché
23:39et que l'État petit, c'était mieux,
23:41c'est quand même des codes qui sont en train d'être remis en cause
23:45en n'oubliant pas que si tout ça, ça ne marchait pas,
23:48et ainsi les taux longs continuaient de monter,
23:51pour la planète marché, ça ne serait quand même pas une bonne nouvelle
23:53parce qu'à un moment, ça contaminerait le marché du crédit.
23:57Ça peut se payer.
23:58Et peut-être que ça contaminerait aussi le marché actions.
24:02Parlons de l'Europe aussi dans ce contexte.
24:04Igor, alors ça a été un des thèmes de ce premier semestre,
24:08et notamment du début du premier semestre,
24:10l'idée que l'Europe avait des atouts à faire valoir
24:12face à une Amérique un peu troublée, perturbée par l'administration actuelle.
24:18Est-ce qu'on est toujours dans cette idée-là ?
24:20Est-ce que l'Europe gagne en confiance vis-à-vis des investisseurs
24:25au fur et à mesure que les États-Unis en perdent ?
24:29Peut-être un peu, mais moi j'ai l'impression que c'est un peu un argument marginal intellectuel
24:33qui ferait très plaisir à une sphère politico-médiatique.
24:37On aime en discuter, quoi.
24:38Ce qui est vrai, c'est que l'euro est une monnaie de réserve internationale.
24:41Bon, ça c'est un fait.
24:44Pas suffisamment, mais c'est un fait.
24:45Donc ça a la capacité d'absorber pas mal de flux.
24:49En termes de croissance, on est très médiocre.
24:52En termes de gouvernance, si on prend les grands pays,
24:55la France, l'Allemagne, c'est quand même pas très rassurant.
24:58Alors si on prend l'Espagne, l'Italie ou les pays scandinaves,
25:01la gouvernance institutionnelle, les pouvoirs en place sont plutôt crédibles.
25:06Parce que derrière la défiance et la hausse des taux d'intérêt sur la dette publique,
25:11c'est bien sûr les dérapages,
25:12mais c'est surtout la défiance vis-à-vis du pouvoir en place
25:15et de la personne qui l'incarne.
25:17La gouvernance, quoi.
25:18La gouvernance.
25:19Même sujet aux États-Unis, où est-ce que ça ?
25:20Chez nous, bien que le marché soit très composant.
25:24C'est un sujet ESG, quoi.
25:25Oui, Schmerz, il a quand même été élu au deuxième coup,
25:28donc c'est très bancal.
25:29Donc les patrons allemands, ils ne sont quand même pas très tranquilles avec cette situation.
25:34Et donc c'est vraiment une défiance.
25:36Et aux États-Unis, on a une certaine défiance,
25:39pas tellement sur l'institution américaine,
25:41mais sur les ups and downs des discours.
25:45Et quand on traduit ça du point de vue des marchés actions,
25:48le marché actions européen aujourd'hui est à son prix dans son ensemble ?
25:53Quand on a dit ça...
25:54Le marché européen, il sera toujours décoté par rapport au marché américain.
25:57Donc 90% des flux iront de l'autre côté de l'Atlantique, déjà.
26:01Donc ça, ça n'a pas changé.
26:03Vous voyez, la semaine dernière, encore,
26:04les flux repartent vers les actions et la tech américaine.
26:07Alors, deux choses.
26:09Les discussions sur les tarifs ont déjà fait une partie du boulot,
26:12c'est-à-dire faire baisser le dollar
26:14et faire monter toutes les autres monnaies exportatrices.
26:16France-Suisse, euros, etc.
26:18Donc ça, c'était quand même son premier objectif.
26:20Il l'a atteint.
26:21Nous, on a une monnaie assez forte.
26:23On a des sous-classes d'actifs,
26:25les small limits qui se sont réveillés.
26:27Il n'y a pas besoin de beaucoup de flux pour les faire monter,
26:29mais c'est quand même quelque chose de notable.
26:31Et ensuite, moi, je dirais,
26:33les grandes valeurs internationales
26:35qui font le même job que les grandes valeurs américaines,
26:37qui perdent bus,
26:38qui sont portées par une dynamique,
26:41ça, il faut les acheter.
26:42Entre guillemets, elles sont chères,
26:43elles sont au plus haut, j'entends.
26:44Mais si on a des choses internationales en Europe à acheter,
26:48c'est ces valeurs-là qui sont très solides,
26:49qui ont un process industriel, de la techno.
26:52Après, on peut aller vers les valeurs des côtés.
26:55On parlait des spiritueux.
26:56S'ils sont dans l'exception,
26:58on regarde le cours de Pernod Ricard.
26:59Ça y est, c'est value ces boîtes-là ?
27:01Oui, c'est value.
27:02Mais ça peut être dans un mois plus le cas.
27:04Là, c'est le sujet chinois qui a été réglé.
27:07Le sujet américain, il est encore...
27:09Voilà, on peut faire ça.
27:10Donc l'Europe a des marchés de capitaux qui sont achetables,
27:12mais toujours avec du stock, du secteur picking.
27:18Ça ne remplacera pas dans une allocation
27:19le poids des actions américaines.
27:22J'entends bien.
27:23Les valeurs techno-américaines,
27:25ils vont vous dire toujours
27:27« Mais pourquoi je n'en ai pas ? »
27:28C'est plus facile maintenant qu'il y a Trump
27:30et qu'il fait des facéties orales.
27:32Donc, ils ont un peu...
27:33Mais l'effet montre que les perfs
27:35sont quand même exceptionnels.
27:37Effectivement, si on se pose la question
27:38du positionnement aujourd'hui
27:40dans une allocation actions, notamment,
27:42où est-ce qu'on en est, Pierre-Alexis ?
27:44Il y a eu cette phase de leadership
27:47des actions du reste du monde
27:49par rapport aux actions américaines.
27:50Et puis, depuis quelques semaines,
27:52fin du deuxième trimestre,
27:53c'est plutôt les États-Unis
27:54qui regagnent en leadership
27:55avec, on le dit le sœur,
27:57les mêmes bonnes vieilles recettes
27:59autour de la tech américaine.
28:01Oui, non, mais je pense qu'il y a eu
28:03un petit peu d'efforts côté européen.
28:07Je pense qu'en relatif, quand même,
28:09les États-Unis ont un peu baissé
28:10et l'Europe a un peu montré,
28:12principalement grâce à l'Allemagne
28:14et à son plan d'infrastructure,
28:16qui donne quand même un début de solution
28:20au manque d'innovation,
28:22au manque de compétitivité européen
28:23qui est mis en œuvre très clairement
28:27dans le plan Draghi.
28:28Donc, c'est un peu plus crédible.
28:29Maintenant, c'est toujours le même problème.
28:32Il faut passer des belles annonces
28:35à l'exécution.
28:36Et l'exécution en Europe, par contre,
28:37c'est là où ça pêche.
28:38Parce que, moi, je prends souvent
28:40l'exemple du Green Deal versus l'IRA.
28:42C'est à peu près les mêmes engagements
28:44de budget en Europe versus US,
28:47sauf qu'il y en a un qui a été réalisé vite,
28:49bien, de façon pragmatique
28:51et qui a eu des effets très forts.
28:53Green Deal, ça a eu des effets en Italie.
28:55Voilà.
28:55Et après, on ne sait pas trop où...
28:59Ça a permis de stabiliser l'Italie
29:01et la trajectoire italienne.
29:04Ce qui est déjà un victor en soi.
29:06Voilà.
29:07Et donc, il y a des effets de masse.
29:10On va voir un peu ce que devient
29:13la défense de l'Europe.
29:14On sait très bien qu'à un moment ou à un autre,
29:15il va falloir quand même avoir
29:17une organisation industrielle transfrontalière.
29:20Est-ce qu'on va réussir à faire cette organisation industrielle
29:23un peu transfrontalière
29:24sur ce pôle d'excellence-là ?
29:28À voir.
29:29Voilà.
29:29Donc, il y a quand même des vraies questions.
29:31Et donc, ce qui s'est passé,
29:33c'est d'ailleurs assez étonnant.
29:34C'est-à-dire qu'en monnaie locale,
29:36en dollars, finalement,
29:37le marché américain et le marché européen
29:39sont quasiment apparaissés.
29:41Et c'est ce qui fait la différence.
29:42C'est la devise.
29:43C'est la devise.
29:44Et ça, c'est quelque chose qui va continuer.
29:46Enfin, cette volatilité d'échanges,
29:48c'est un nouveau régime qui s'installe ?
29:50Nous, on a un raisonnement assez simple.
29:53C'est que dans ce nouveau paradigme,
29:54je pense qu'un peu de diversification
29:56est quand même plus intéressante.
30:00D'accord.
30:01Parce qu'en effet...
30:02Une manière de se prémunir.
30:03Il y a une incertitude sur le moyen terme
30:06qui est réelle
30:06et sur lequel il faut se positionner.
30:13Et diversification, ça nous amène jusqu'où ?
30:15Ça vous amène à avoir les trois blocs.
30:18Il faut que vous ayez un bloc américain,
30:21il faut que vous ayez un bloc européen,
30:24il faut que vous ayez un bloc émergent asiatique.
30:26Un bloc émergent asiatique.
30:27Asiatique.
30:28Voilà.
30:28C'est, à notre avis,
30:31la bonne façon d'aborder cette période
30:35avant d'avoir un petit peu plus de clarté
30:37sur, en effet, les processus moyens long terme.
30:41Il y a des décorrélations intéressantes aujourd'hui
30:43entre les mouvements des actifs de ces différentes zones.
30:46Et après, l'autre point qui est très simple,
30:49c'est que le commerce mondial a été le maire de la croissance
30:55sur les 20 dernières années.
31:00Ce sera sans doute moins le cas.
31:01Et donc, aujourd'hui,
31:03les grands exportateurs
31:04qui ont été les grands bénéficiaires
31:06de ce phénomène-là,
31:08on peut avoir des valeurs plus domestiques,
31:11donc les petites et moyennes valeurs
31:13qui tirent leur épingle de jeu.
31:16Et ça, ça vous apporte de la diversification,
31:18de la vraie diversification.
31:19Et ça reste un compartiment, un univers,
31:21vous le connaissez particulièrement bien en Europe.
31:23Alors, il y a une profondeur incroyable,
31:26des prix qui restent intéressants,
31:28il n'y a pas de survalorisation.
31:31Déjà, vous avez un effet basse,
31:34c'est que ces valeurs-là sont loin d'être au plus haut
31:37en termes de marge et en termes de dynamique
31:39de chiffre d'affaires.
31:42Donc, on l'a vu avec RedMetal,
31:45ça vivotait,
31:47et puis à un moment, hop, les grands sont partis.
31:49Et donc, vous avez eu des bénéfices
31:51qui ont été multipliés par 4.
31:52Donc, on peut avoir,
31:53ce ne sera pas sur toutes les valeurs de la cote,
31:55évidemment,
31:56mais on peut quand même avoir ces effets-là.
31:58Des game changers.
31:59Et donc, ça, c'est un vrai game changer.
32:01Si vous avez un peu plus de vent dans les voiles
32:05avec des effets multiplicateurs qui sont importants,
32:07je pense que c'est un point clé.
32:08Et après, en effet,
32:09bon, ça a un petit peu rattrapé,
32:11mais on est loin quand même des...
32:14Voilà, on est loin d'être à des niveaux
32:16d'euphorie sur ce valeurs.
32:21Et je pense que réellement,
32:22ça vous apporte de la diversification,
32:25ça vous protège quand même
32:26plus d'effets tarifaires
32:28qui pourraient être désagréables.
32:31Voilà, donc, on a...
32:32Je pense qu'on a un vrai intérêt
32:33à soigner sa construction de portefeuille
32:37et sa diversification dans le contexte actuel
32:39parce qu'il faut être très franc.
32:41Personne ne sait à 6 mois
32:43où seront les tarifs.
32:45S'ils sont à 10 %,
32:46c'est plutôt une bonne nouvelle.
32:48Si on est plutôt à 23, 24,
32:51bon, il va quand même avoir
32:52un moment un peu plus complexe.
32:55Il y a l'épaisseur du trait
32:56et puis il y a quand même, oui,
32:57entre 15 et 25 %,
32:58ce n'est pas la même histoire.
32:59On était à 2 avant.
33:00Oui, oui, 2,5 à 24,
33:01ça fait fois doux.
33:02Bien sûr, bien sûr.
33:03Ça va se voir.
33:04C'est quand même un péage
33:05qu'il faut prendre en compte.
33:07La question un peu désagréable,
33:09Hervé, il y a une séquence française
33:11qui arrive avec, là aussi,
33:14des gages attendus à délivrer
33:17face aux créanciers de la France
33:19sur la capacité à s'engager,
33:22au moins, sur une trajectoire responsable.
33:25Oui, c'est des moments importants,
33:26là, 15 juillet,
33:27et puis bien sûr,
33:27toute la période budgétaire à l'automne.
33:30Parce que j'avoue que la France,
33:32moi, je veux bien en parler tous les jours,
33:33j'en parle si le marché me dit
33:34qu'il faut en parler.
33:35Et c'est vrai que le marché
33:36ne donne pas l'indication,
33:38en tout cas, importante,
33:41qu'il faut mettre la France, là,
33:43tout de suite, sur la table,
33:44forcément, comme sujet.
33:46Non.
33:48Progressivement, la France
33:48est quand même à la traîne.
33:50Elle est à la traîne
33:51en termes de performance financière,
33:53que ce soit obligataire ou action.
33:55Elle est à la traîne
33:56en termes de croissance économique.
33:58Il ne faut pas oublier
33:58que si vous prenez une chronique longue,
34:00on était au-dessus de la moyenne
34:02Europe ou zone euro,
34:03on était à la moyenne
34:05et maintenant,
34:06on est en dessous de la moyenne.
34:07Donc, on voit bien
34:08qu'il y a quand même
34:08un étouffement
34:09de la croissance française
34:12avec donc une équation budgétaire
34:15qui est très, très compliquée.
34:17On a des prélèvements très élevés,
34:19on a un déficit très élevé,
34:22on a une dette très élevée.
34:23Donc, on voit bien
34:25que ce que l'on doit faire,
34:27c'est toucher aux dépenses.
34:29Mais quand on nous parle de dépenses,
34:31on dit le socle du social,
34:33c'est intouchable.
34:36Il faut faire des efforts
34:38sur la défense.
34:39Et politiquement,
34:40on voit bien que
34:41toucher aux dépenses,
34:43c'est très compliqué.
34:44Donc, en fait,
34:45dans ce cadre-là,
34:46on a l'impression
34:46qu'on est complètement bloqué.
34:47les deux éléments
34:49de déblocage que l'on a,
34:51c'est soit la croissance.
34:53Alors, la croissance,
34:54ça ne s'invente pas
34:55parce que créer
34:56les réformes de structure
34:57qui nous feraient
34:58dans X années
34:59avoir plus de croissance,
35:00on n'y est pas.
35:01Soit travailler plus.
35:02Et en fait,
35:03c'est quand même
35:04un des leviers.
35:08Produire plus,
35:09travailler plus.
35:10C'est un des leviers
35:10que l'on a.
35:12Est-ce que politiquement,
35:13il est acceptable ?
35:14Vraisemblablement pas.
35:16L'autre levier,
35:17puis après,
35:17il y a un tour de passe-passe.
35:19L'autre levier,
35:19c'est se dire
35:20mais finalement,
35:21dans mes prélèvements,
35:23est-ce que tout est bien
35:24du domaine du public ?
35:26Par exemple,
35:27est-ce que les retraites,
35:28ça doit faire partie
35:29des prélèvements obligatoires ?
35:31La retraite de base,
35:32peut-être.
35:32Les retraites complémentaires,
35:33on pourrait très bien
35:34avoir un débat
35:35et on arriverait
35:36à la conclusion.
35:37Non.
35:38Le chômage,
35:39non.
35:40C'est-à-dire que
35:40dans les prestations sociales,
35:43ce qui est du domaine
35:43de l'universel
35:45peut être mis
35:46dans un budget collectif.
35:47Ce qui est du domaine
35:48de l'individuel.
35:50Et donc,
35:50on peut sortir des choses,
35:51on peut sortir des déficits.
35:53Et puis,
35:54la solution,
35:55parce que là,
35:56on voit bien que
35:56la croissance
35:57ou la définition,
35:58c'est oser.
35:59Et dans ce cas-là,
36:00c'est ne rien faire.
36:01C'est une année blanche.
36:03C'est-à-dire,
36:03je ne touche à rien.
36:04Mais les Espagnols,
36:05on sent à leur troisième
36:06année blanche.
36:06Donc,
36:07en fait,
36:08c'est des trucs
36:09qui peuvent marcher.
36:10Ce n'est pas qu'une
36:10qu'il faudrait faire.
36:11Oui,
36:11j'entends bien.
36:12Mais ça peut se débloquer,
36:13selon vous,
36:14en douceur,
36:16entre guillemets,
36:16je ne dis pas qu'il ne faudra
36:17pas faire d'efforts,
36:18mais sans passer par
36:19un grand chamboule-tout
36:21qui paraît compliqué
36:23sur le plan politique.
36:24On verra ce qu'il en est
36:25dans quelques mois.
36:27Mais politiquement,
36:28on peut garder
36:29une forme de confiance
36:30des marchés
36:30avec les spécificités
36:34du paysage
36:35politique actuel.
36:37La confiance des marchés
36:39est liée à deux choses.
36:41D'abord,
36:42le poids
36:42de l'économie française
36:44en Europe,
36:45c'est un sacré paquebot.
36:46Et derrière ce poids,
36:48l'idée que
36:48si ça va mal en France,
36:50ça ira mal partout en Europe.
36:52C'est le pavé
36:54dans la mare
36:54qui éclavousse tout.
36:56Et donc,
36:56en fait,
36:57on se dit...
36:57Si je tombe,
36:58d'autres tomberont avant
36:59moi.
36:59Je ne vais pas jouer.
36:59Je ne vais pas jouer.
37:00Je ne vais pas jouer
37:00à ce jeu, quoi.
37:02Alors,
37:02ça ne rassure pas
37:03de dire cela.
37:04Mais ce qu'il faudrait rêver,
37:06c'est qu'à la rentrée,
37:08on ait des députés
37:10qui se soient achetés
37:11une vertu,
37:12qui se disent
37:13l'intérêt commun,
37:14il est là, quoi.
37:15Je ne sais pas
37:15s'il y a des cahiers
37:17de vacances pour ça.
37:18Il faudrait.
37:20Igor ?
37:21Ce qui est inquiétant
37:22dans la situation française,
37:23au-delà des éléments
37:24techniques mentionnés,
37:25c'est qu'on a l'impression
37:26qu'ils ne savent plus
37:28d'où vient
37:29le déficit.
37:30C'est un tonneau
37:31des danaïdes.
37:31La dérive.
37:32La dérive.
37:33On n'arrive pas
37:34à identifier
37:34même d'où ça vient.
37:37Donc ça,
37:37c'est gênant.
37:38Et en fait,
37:38les marchés sont confiants
37:40tant qu'il n'y a pas
37:40d'événement institutionnel.
37:42Type dissolution,
37:44démission,
37:46quelque chose
37:47qui fragilise.
37:47redissoudre pourrait entraîner
37:49une crise financière
37:51ou un scandale.
37:52Dès que l'institution
37:53Vème République
37:54va être un petit peu
37:56tanguée,
37:57ils vont regarder la dette.
37:58Pour l'instant,
37:59on va avoir une communication
38:00comme d'habitude
38:01parce qu'on est
38:01les as de la communication
38:03qui va probablement
38:05noyer le poisson,
38:06va promettre des choses
38:07qu'on ne fera pas
38:08puisque c'est quand même
38:08depuis 1974
38:09ce qu'on fait,
38:10donc pourquoi pas continuer.
38:11Et je pense que
38:12les marchés peuvent
38:13entre guillemets
38:14s'accommoder de ça
38:15pour les raisons évoquées.
38:16C'est trop gros.
38:17La dette publique française,
38:18c'est la deuxième dette traitée.
38:21Le marché actions français,
38:23c'est un des...
38:23Le CAC 40 est un des indices
38:25les plus répliqués au monde
38:26après les indices anglo-saxons.
38:28On fait partie d'une chaîne,
38:30heureusement,
38:30parce que ça nous laisse
38:31un peu dans le globalisme
38:34et le capitalisme,
38:35mais on n'a aucun impact
38:38sur des changements.
38:39Et vous l'avez ressenti
38:39auprès des clients,
38:41une forme de désaffection
38:42pour les actifs français
38:44traditionnels,
38:45les actions,
38:45le CAC,
38:46ça s'est matérialisé ?
38:48Pas plus qu'avant,
38:49je dirais.
38:49Pas plus qu'avant.
38:50Les performances
38:51de ces actions françaises
38:52sont un peu en dessous.
38:53Oui, mais il y a eu
38:54un bon...
38:54C'est lié à la composition aussi,
38:55j'imagine, des indices.
38:57Oui, parce que le luxe
38:57s'est complètement effondré.
38:59Mais si vous regardez
39:00Airbus, Safran, Schneider,
39:03c'est des super perfs
39:03depuis des années.
39:04Il y a une muraille de Chine
39:07entre la vie du CAC 40
39:08et la vie politique française,
39:10Pierre-Alexis ?
39:11Oui, tout simplement.
39:12Parce que les gros poids
39:14du CAC 40
39:15sont internationaux.
39:18Donc, il y a une muraille de Chine
39:21jusqu'à un certain point.
39:23D'accord.
39:23Et à partir d'un certain point,
39:26vous allez avoir
39:27un certain nombre de secteurs
39:28qui sont principalement
39:28les secteurs régulés,
39:30qui vont beaucoup,
39:30beaucoup souffrir
39:31de la situation.
39:32Et après,
39:33l'autre point
39:35qui est clair,
39:37c'est qu'on joue
39:39à ne pas respecter
39:40notre parole
39:41vis-à-vis de partenaires,
39:42sauf que derrière,
39:43si vous voulez être
39:44un peu plus constructif
39:46sur l'Europe,
39:47ce n'est pas comme ça
39:47que vous faites l'Europe.
39:48C'est-à-dire qu'à un moment
39:49ou à un autre,
39:49et on le voit,
39:50il y a eu un certain nombre
39:51de déclarations
39:51assez fortes,
39:53notamment du président
39:54des Pays-Bas
39:55sur la France,
39:56qui commencent
39:56en avoir un peu ras-le-bol.
39:57Ça va s'agacer.
39:59Et donc du coup,
40:00dans des Pays-Bas,
40:01ce n'est pas étonnant.
40:02Et ils nous aiment déjà beaucoup.
40:03J'allais dire,
40:03le problème,
40:04c'est quand ça viendra
40:04de l'Espagne,
40:05du Portugal
40:05et de tous ces pays-là aussi.
40:07C'est important.
40:09Merci beaucoup messieurs,
40:10merci d'avoir été
40:11les invités
40:11de Plein de Marché ce soir.
40:12Pierre-Alexis Dumont,
40:13Sycomore Asset Management,
40:14Igor Demac,
40:15Vital Épargne,
40:16Hervé Gouletker,
40:17Accuracy.

Recommandations