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24H EN SOINS PALLIATIFS !!

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Sport
Transcription
00:00Aujourd'hui, on a rendez-vous à la clinique des Cèdres du groupe Ramsey Santé.
00:04On va découvrir le service des soins palliatifs.
00:08Bonjour Madame.
00:09Bonjour Madame.
00:09Bonjour, je suis avec mes collègues.
00:11Bonjour Madame Kim.
00:14Bonjour.
00:15On s'était vus en la dernière hospitalisation avec le Dr Arthaud.
00:18En thémologie.
00:19Ok, on va faire le point aujourd'hui.
00:21Vous vous souvenez de Eve ?
00:22C'était une autre petite jeune qui avait...
00:25Oui, c'était Mathilde.
00:26Moi je suis Eve, la deuxième infirmière de l'équipe.
00:28On bosse au stade et en chambre ?
00:30Oui.
00:30Elle est bien, elle est ici.
00:32Eve, c'est quoi ton métier toi ?
00:33Je suis infirmière sur l'équipe mobile des soins palliatifs, donc sur la clinique des Cèdres.
00:38Je suis avec une équipe de deux infirmières, deux médecins et on a aussi des psychologues qui travaillent avec nous.
00:45Nous on fait de l'accompagnement de soins palliatifs.
00:48Ça veut dire quoi les soins palliatifs ?
00:50En fait, soins palliatifs, c'est simplement un patient qui est atteint d'une pathologie qui n'est pas guérissable.
00:57Donc en fait, généralement, on est en soins palliatifs quand on a une maladie qui est grave, évolutive et qui est incurable, exactement.
01:05À Jiba, vous venez souvent du coup à l'hôpital ici ?
01:08Oui.
01:08À quel rythme à peu près ?
01:10Trop souvent ?
01:11Trop souvent.
01:11Trop souvent.
01:12À cause de quoi vous devez venir ici ?
01:14J'ai eu trois qu'un cèdre.
01:15D'accord.
01:16En pneumologie.
01:17J'ai été opérée, j'ai fait de la chimio et j'ai toujours été suivie ici par les cèdres.
01:23Et aujourd'hui, si vous venez ici, c'est pour quel type de traitement du coup ?
01:26C'est un suivi.
01:27Là, c'est un suivi.
01:28Exactement, parce que la dernière fois qu'on l'avait rencontrée, on avait mis en évidence parfois des symptômes inconfortables.
01:36Et donc du coup, on lui a reproposé de pouvoir refaire le point sur une journée avec les différents soins de support et voir comment ça se passe à la maison.
01:44Quels sont les principaux objectifs des soins palliatifs ?
01:46L'objectif vraiment principal, ça va être le confort du patient.
01:51Ça va être notamment la gestion des symptômes, tout ce qui va être douleur, anxiété, encombrement, enfin voilà, plein de symptômes qui peuvent apparaître tout au long de la maladie.
02:01Mais ça va aussi être socialement.
02:03Est-ce que cette personne est entourée, a du soutien ?
02:05Ça va être aussi au domicile. Est-ce qu'il y a des aides en place ?
02:09Parce que forcément, quand on a une maladie grave et selon le stade où on en est, ça peut affecter l'autonomie de la personne.
02:15Et du coup, la nécessité de mettre en place des aides type auxiliaire de vie ou choses comme ça pour que le quotidien soit un peu plus gérable pour le patient.
02:24Soins palliatifs égale soins de confort.
02:26On en a pour la matinée, la journée ?
02:29Alors on a prévu la diabétude en début d'après-midi.
02:31Il faut savoir si mon fils peut partir, il reviendra me chercher.
02:34Non, je veux qu'il reste là. J'aime bien qu'on puisse faire le point aussi ensemble à la maison pour comment ça se passe.
02:39Bien sûr.
02:40Déjà, on va prendre les constantes et le sous-sort.
02:42On va s'installer. D'accord ?
02:43D'accord.
02:44Dans les soins palliatifs, c'est important que les proches restent auprès des malades ?
02:48Déjà, le patient, il a ses propres ressentis.
02:51L'aidant principal, c'est la personne qui l'accompagne la plupart du temps.
02:55En tout cas, c'est ce qu'on privilégie au maximum.
02:57Et ça permet aussi d'avoir ce ressenti de l'aidant principal.
03:00Une deuxième écoute un petit peu.
03:01Et une deuxième écoute. Comment ça se passe pour madame ?
03:05Et comment ça se passe aussi pour son accompagnement ?
03:07Et puis, pour pouvoir réajuster et avoir des informations qui, parfois...
03:11Alors, madame Kim, elle est bien.
03:13Vous n'avez pas de troubles cognitifs, il n'y a pas de...
03:15Voilà. Donc, parfois, c'est difficile où les patients sont trop fatigués.
03:19Et du coup, ils ne sont pas en capacité de nous relater des choses.
03:22Donc, d'avoir un soutien de la personne, c'est important pour nous.
03:26Du coup, toi, tu es infirmière ici.
03:28Quelles sont tes missions ?
03:29Ça va être l'évaluation des patients.
03:31On va pouvoir avoir un regard aussi sur l'autonomie.
03:33Et puis, on a un lien avec le patient, peut-être, qui est plus simplifié qu'avec les médecins.
03:40Peut-être parce qu'il y a une certaine hiérarchie avec le médecin.
03:42Ok, je peux comprendre.
03:43Si il y a des patients qui se sentent peut-être plus à l'aise.
03:46Voilà, plus à l'aise avec l'infirmière.
03:48Nous, le fait de faire les entretiens en binôme avec le médecin, ça permet d'avoir deux regards.
03:53Et effectivement, le médecin, c'est généralement lui qui fait l'entretien.
03:57Et nous, on est à côté, mais on participe bien sûr.
04:00Parce que ce n'est pas évident, quand on mène un entretien, de penser à toutes les questions.
04:04Donc, des fois, il y a des choses qui en découlent.
04:06Des fois, on n'a pas pensé à poser cette question-là.
04:10Le fait d'être à deux, on complète en fait.
04:12Effectivement, ça nous permet aussi d'observer le patient pendant l'entretien, voir ses réactions.
04:18Du coup, Eve, qu'est-ce que tu fais là ?
04:19Là, je prends le constant de la patiente.
04:21C'est une manière de faire un petit point global.
04:23Puis avoir une donnée de référentiel.
04:25Si par exemple, le patient nous dit, j'ai des pics de tension.
04:29Toi, les tensions qui baissent ou choses comme ça.
04:30Mais nous, on sait à l'instant T, quels sont les chiffres tensionnels.
04:34D'accord.
04:35Donc là, on est en hôpital du jour.
04:36Ça veut dire que c'est des personnes qui tombent chez elles le soir.
04:38Elles ne sont pas ici, elles ne tombent pas ici.
04:41Oui, c'est ça.
04:41Donc là, notamment, notre HDJ, c'est de 9h ou 9h30 jusqu'à 16h.
04:47Ça peut être un petit peu plus court.
04:48Ça dépend si la personne a pu voir tous les intervenants.
04:51Est-ce que tu peux m'expliquer un peu les constantes du coup ?
04:53Donc là, on a la tension.
04:54Le patient est très aussi.
04:55La fréquence cardiaque.
04:57Et ici, nous avons la saturation.
04:59Ça, c'est pour le taux d'oxygène dans le sang.
05:01Du coup, madame, la bouteille d'oxygène, vous l'avez tous les jours, tout le temps avec vous ?
05:05C'est-à-dire, au moindre effort, je l'insère.
05:07Dès que vous sortez du lit, vous la mettez.
05:09Et la nuit, pour dormir aussi ou pas ?
05:11Non.
05:11Ok.
05:12Quand vous avez la bouteille d'oxygène, c'est plus confortable.
05:14C'est plus confortable.
05:15Votre fils, la dernière fois, m'avait dit que le diabète, il était déséquilibré.
05:19Oh là là, je ne m'en parlais pas.
05:20J'ai passé une semaine entre la passion et le diabète.
05:24Donc ça vous a beaucoup fatigué.
05:25Oui.
05:25Et là, c'est en train de se...
05:27Oui, il m'a donné un traitement, mon généraliste, et ça commence à peine à se stabiliser.
05:33Parce que la dernière fois, l'hospitalisation, c'était la même chose.
05:36Il y avait eu pas mal de déséquilibre du diabète.
05:38Mais c'est-à-dire que dès que je suis sous cortisone, j'ai le diabète qui monte.
05:42Et je suis arrivée à 5.
05:44Pourquoi la personne était sous cortisone ?
05:46C'est pour soulager certaines douleurs ?
05:48Lesquelles, par exemple ?
05:49Alors, c'était surtout sur le plan respiratoire.
05:51Parce qu'elle était très essoufflée.
05:52Parce qu'une personne qui a le cancer, au niveau des poumons, qu'est-ce que c'est quoi ?
05:55Ça brûle un petit peu ?
05:56C'est inflammatoire.
05:57C'est inflammatoire.
05:58Donc il peut y avoir des réactions inflammatoires, des épanchements,
06:01des branches qui sont très inflammatoires et qui vont plus ou moins se boucher.
06:05D'accord.
06:06Du coup, les corticoïdes vont être là pour diminuer l'inflammation et réduire ce processus-là
06:10et permettre d'être mieux sur le plan respiratoire.
06:14D'accord.
06:15Ok.
06:16Et de moins tout.
06:17Jade, ça va ?
06:18Oui, ça va, très bien.
06:19La forme ?
06:19Oui.
06:20Jade, tu es médecin ici, toi ?
06:21Moi, je suis médecin sur l'unité de soins palliatifs.
06:23Je suis arrivée récemment au mois d'août dernier.
06:26Moi, je suis médecin généraliste de formation.
06:28J'ai une sur-spécialisation en soins palliatifs.
06:30Ok.
06:31Donc je suis venue compliquer cette équipe qui n'avait qu'un médecin à ce moment-là.
06:35Quel est le rôle du médecin dans les soins palliatifs, alors ?
06:37En fait, ça va être d'avoir quand même une analyse médicale des symptômes.
06:41Ok.
06:41Ça va être de pouvoir proposer...
06:44En fait, nous, on a un rôle de proposition auprès des autres médecins de référents du patient.
06:48On va pouvoir apporter, parce qu'il y a des thérapeutiques un peu spécifiques selon certains symptômes,
06:53comme de l'encombrement, des douleurs abdominales un peu spécifiques.
06:56Dans les douleurs, il y a plein de types de douleurs possibles.
06:58Et donc, des traitements que les médecins n'ont pas forcément toujours l'habitude d'utiliser.
07:02Nous, notre rôle, ça va être de les aider à prescrire, de les aider à équilibrer et à trouver le bon dosage pour les patients.
07:09Ça va être aussi la réflexion pluridisciplinaire.
07:11Quand on a des questionnements sur la limitation thérapeutique, sur un geste à faire ou pas,
07:16on va être là en réflexion avec le médecin du patient, plus notre équipe au complet,
07:21de savoir si balance bénéfice risque, il y a un intérêt ou pas pour le patient aussi.
07:26On n'est pas là que pour les symptômes, mais aussi pour tout ce qui va entourer la prise en charge globale du patient.
07:32Donc, du coup, à la maison, il y a les aides ménagères deux fois par semaine, c'est ça ?
07:36Elles restent combien de temps à chaque fois ?
07:38Une heure et demie.
07:39Une heure et demie.
07:39Du coup, elle vous fait essentiellement le ménage ?
07:41Oui.
07:42Mais juste le ménage ?
07:42Pas de course ?
07:44Non.
07:44C'est votre fils qui le fait ?
07:45Oui, c'est mon fils qui le fait.
07:47Il les fait bien ?
07:47Ça va.
07:49Ok.
07:50Elle les fait avec moi ?
07:51Quand elle peut, parce qu'elle vient avec moi.
07:53Ça leur fait sortir aussi.
07:54Ah d'accord, vous le faites ensemble.
07:55Et après, il y a l'infirmière qui passe ?
07:57L'infirmière est...
07:58Elle passe quand ?
07:59Là, elle passe le midi et le soir.
08:01Si j'ai bien compris, ça va un petit peu mieux ?
08:03Oui.
08:03Ben là, ça va mieux que depuis 3-4 jours.
08:05Ben ça, c'était l'idée de venir nous voir.
08:07Je pense, oui, ça m'a...
08:08Ça vous a boosté.
08:10Exactement.
08:10Je sais, je fais cette idée.
08:12Et elle vous fait essentiellement pour la surveillance des glycémies ?
08:16La glycémie, l'insuline.
08:18Quand j'ai besoin, elle a une insuline lente, l'insuline rapide.
08:21Pour faire la toilette, vous le faites toute seule ?
08:26Oui.
08:27Il n'y a pas besoin d'aide ?
08:28Des fois, avec l'infirmière.
08:30D'accord, elle vous aide, elle sécurise ?
08:33Elle m'a aidé une ou deux fois quand j'étais fatiguée.
08:35Ok, elle sécurise.
08:36Il y a du matériel pour sécuriser ?
08:39Oui, il y a des poignets, il y a la chaise.
08:41Ah, il y a la chaise de douche déjà ?
08:43Oui.
08:43C'est quoi la différence entre les soins palliatifs et la gériatrie ?
08:47Ah, les soins palliatifs, en fait, ça peut toucher n'importe quelle personne, il n'y a vraiment pas d'âge.
08:54La gériatrie, finalement, c'est un public vraiment ciblé.
08:58À partir de 65 ans, on peut considérer qu'on est gériatrique.
09:01C'est vraiment deux choses différentes.
09:02Après, l'un n'empêche pas l'autre.
09:04On peut être un patient gériatrique et avoir une maladie incurable, qui évolue et qui est grave.
09:10Donc, dans ce cas-là, on peut être gériatrique et en soins palliatifs.
09:13Du coup, avec la dame, tu vas venir faire des tests, c'est ça ?
09:16Je vais surtout l'examiner, voir un petit peu comment ça va.
09:20Essayer de voir si, au moment de l'examen, je déclenche des douleurs ou pas.
09:25Si elle a perdu du poids, on va la peser.
09:27À quel rythme les patients viennent pour faire des suivis ?
09:30À la demande, en fait.
09:31Là, c'était vraiment parce que la dernière fois qu'on l'a vu en hospitalisation,
09:34on a vu qu'il y avait beaucoup de choses qu'on avait proposées qui allaient peut-être se mettre en place,
09:38qu'il y avait des risques, des douleurs.
09:41Sur le plan respiratoire, c'était quand même instable, le diabète.
09:44Récemment, le fils avait demandé au pneumologue de refaire un point sur le plan médical.
09:49On va faire le point sur une journée.
09:50Pourquoi toi, tu as été attirée par tout ce qui est soins palliatifs ?
09:53Je ne sais pas trop comment j'y suis arrivée,
09:55parce qu'en fait, j'ai toujours voulu faire médecine depuis toute petite.
09:59Déjà, dans notre formation, dans les différents stages qu'on a pu faire,
10:02j'aimais beaucoup le lien avec les personnes.
10:05Donc moi, c'est aussi pour ça que je me suis orientée vers de la médecine générale initialement,
10:09parce que j'aime ce relationnel, j'aime le fait qu'on puisse construire un projet de soins avec un patient.
10:13Et dans les soins palliatifs, je me suis totalement épanouie,
10:16parce qu'on a vraiment la possibilité de prendre le temps avec notre patient.
10:20Parfois, on a des consultations d'une heure, une heure et demie.
10:22D'accord, ok.
10:23Ça peut être long.
10:24Voilà, on est un peu dans une bulle et on va pouvoir réfléchir, on peut se poser.
10:27On prend vraiment en compte le patient et je trouve que c'est le but même, l'essence de la médecine.
10:32C'est de mettre le patient au centre de sa prise en charge et ensuite, nous, on est juste à graviter autour.
10:37Et c'est ce qui me plaisait dans les soins palliatifs et dans le fait que même si les patients, ils vont mourir,
10:42il faut le dire, on peut quand même faire des choses et on peut quand même les aider à cheminer vers une fin de vie plus apaisée,
10:49que ça soit psychiquement ou physiquement.
10:51Qu'est-ce qui fait que vous êtes fatiguée là actuellement ?
10:53Je viens de passer à mourir.
10:55C'était pas quand ?
10:56Et la nuit, comment ça se passe ?
10:57Je ne dormais pas.
10:59Vous ne dormez pas, mais c'était déjà le cas la dernière fois.
11:01Et là, c'est ça, on pire.
11:03On avait proposé déjà de mettre en place quelque chose pour la nuit.
11:07Vous avez, c'est parce que vous êtes anxieuse ou c'est parce que ?
11:10Non.
11:11Ou est-ce que ?
11:12Non, c'est que je m'endors et puis une heure après, je suis réveillée.
11:15D'accord.
11:15Et après, chacune heure, je regarde l'heure.
11:18Ok.
11:18Parce que tu dors beaucoup la journée, finalement.
11:20Non, mais je n'ai pas dormi.
11:22Et c'est quoi qui vous réveille ? C'est les douleurs qui vous réveillent ou c'est le fait d'être pas bien installé dans le lit ?
11:27Des fois, je souffle parce que je suis mal installée, je reprends l'oxygène un petit peu.
11:31D'accord.
11:32Après, je l'enlève parce que je n'aime pas dormir.
11:34Est-ce que c'est parce que vous toussez la nuit ou est-ce que parce que vous êtes surtout gênée ?
11:38Non.
11:39Surtout gênée, surtout contractée à l'intérieur.
11:42Tout là, c'est beau.
11:42Est-ce que toi, tes journées sont souvent rythmées par des rendez-vous comme celui-ci ?
11:53Alors, en hospitalisation de jour, un mardi sur deux pour l'instant, puisque c'est en train de se mettre en place, on a deux patients.
11:59On les suit sur la journée.
12:01Donc, on est deux médecins.
12:01Quand il y en a une qui est sur l'hospitalisation de jour pour coordonner, pour examiner, pour s'occuper des deux patients, l'autre médecin est en équipe mobile.
12:10On peut être sur toute la clinique, demander en fonction des besoins des équipes et du médecin et des patients.
12:16Au niveau du moral, comment ça va ?
12:18Ça va.
12:19La nuit, ça ne rumine pas trop.
12:22Des fois, c'est sûr, ça rumine toujours.
12:24Oui, ça peut penser ou ça peut ruminer.
12:28Ce n'est pas la même chose.
12:30Donc là, actuellement, il fait quoi ?
12:32Il rumine.
12:32Il rumine.
12:34Dans ce que je pensais.
12:35En touchant le ventre, qu'est-ce que tu cherches à trouver, à chercher, à ressentir ?
12:39Voir s'il y a des douleurs, voir si le ventre est souple et si ce n'est pas eudémacier aussi.
12:44J'ai eu les piètes rigonflées.
12:45Et oui, c'est ça, c'est ce que votre fils m'a dit.
12:48À cause de quoi ?
12:48À cause de l'insuffisance cardiaque.
12:52En fait, elle peut avoir des eudèmes et ça peut monter haut.
12:56Ça peut être source de gênes respiratoires parce qu'on accumule de l'eau dans les poumons.
13:01D'accord.
13:01Dans la plèvre, on peut.
13:02Là, ce n'est pas le cas.
13:04Voilà, on va partir.
13:04On vous laisse tranquille.
13:05Est-ce qu'il y a des patients qui refusent d'aller en soins palliatifs ?
13:08Alors en fait, ce n'est pas un choix finalement.
13:11Ça s'impose aux patients.
13:13C'est-à-dire que s'ils ont cette maladie grave, évolutive et incurable, d'emblée, il est soin palliatif.
13:20Ce n'est pas vraiment un choix.
13:21Après, comme tout patient, on peut refuser des soins.
13:25Ça se discute avec le patient, savoir un petit peu pourquoi.
13:27On creuse aussi.
13:28Est-ce qu'il a des craintes ?
13:29Est-ce qu'il a entendu des choses qui lui font penser que ce n'est pas adapté à sa personne ?
13:35N'importe quel patient peut refuser des soins.
13:37Après, le terme soin palliatif, comme je disais, ça veut simplement dire que sa maladie est incurable.
13:41Donc même si le patient ne veut pas être en soins palliatifs, c'est la définition propre de sa maladie.
13:46À l'examen clinique, on voit bien que dès qu'elle change de position, dès qu'elle fait un effort, elle est super essoufflée, ça se livre.
13:56Elle m'a dit qu'elle avait des aérosols à la maison, qu'elle s'en était fait un ce matin.
14:00On va voir si on ne lui en refait pas un dans la journée.
14:02Il y a une des jambes qui est plus douloureuse et qui est eudémaciée, exactement.
14:07Et en fait, quand je l'examine, je trouve que le mollet droit est plus eudémacié et plus douloureux.
14:13Donc je vais essayer d'avoir un échodoplaire veineux de membre inférieur.
14:16Il faut éliminer qu'elle n'ait pas fait une phlébite, c'est-à-dire un petit caillot dans une veine qui bouche.
14:22Oui, bonjour.
14:23Docteur Balesta à l'appareil.
14:24Je reçois une patiente, madame Kihim.
14:26J'aurais bien aimé avoir un échodoplaire aujourd'hui, si c'était possible, un échodoplaire veineux.
14:30Elle a une jambe qui ne me plaît pas trop.
14:35Elle a fait un épisode de décompensation cardiaque il y a une semaine à peu près.
14:39Et depuis, elle garde un membre inférieur droit eudémacié et un peu douloureux.
14:44Il est beaucoup mollet.
14:45Je sais, je demande la lune.
14:48Elle est en HDJ, soins palliatifs ?
14:50Oui.
14:51Cet après-midi, ok, super.
14:53À plus tard, au revoir.
14:54Les aides de thé clinique.
14:55C'est bon, a priori, il leur a dans la chemise.
14:56C'est bon, c'est top.
14:58En soins palliatifs, tous les patients ne dorment pas forcément sur place ?
15:01Non.
15:02Il y en a qui rentrent chez eux ?
15:03Exactement.
15:03Il y a des patients qui sont hospitalisés de manière temporaire parce qu'ils ont un symptôme, ce qu'on appelle réfractaire,
15:10qui n'est pas bien soulagé par les symptômes, par les médicaments actuels.
15:14Après, la plupart des patients sont à la maison, sont à domicile.
15:17C'est quand même notre objectif de pouvoir maintenir les patients à domicile le plus possible.
15:21On va dire que la plus grosse partie de nos patients palliatifs, ils sont à la maison.
15:25Du coup, qu'est-ce qui se passe là alors ?
15:26Du coup, j'ai examiné la patiente.
15:28Globalement, elle est surtout essoufflée à l'effort.
15:31Et à cause de quoi elle a eu un cancer ?
15:32Pas de cause particulière.
15:34Ok, pas forcément la cigarette ou...
15:36Je crois qu'elle a eu fumée.
15:37Donc, à mon avis, ça a dû bien participer.
15:39Ok, ça participe.
15:40Mais on peut avoir un cancer des poumons, mais on peut avoir un cancer des poumons sans avoir fumé.
15:44Oui, complètement.
15:44C'est ouf ça.
15:45Ce que j'ai surtout remarqué, c'est qu'elle avait un œdème au niveau du membre inférieur et une douleur au mollet,
15:52alors que son insuffisance cardiaque s'est améliorée.
15:54Donc, c'est pour ça que j'aimerais bien qu'on fasse un échodoplaire.
15:57C'est une dame qui a quel âge ?
15:58Elle est née... Elle a 68 ans.
16:0268 ans ?
16:02C'est déjà un peu délicat, mais comme on a un soin palliatif, c'est une dame qui peut vivre jusqu'à quel âge ?
16:07Elle est évolutive et elle peut faire à tout moment un problème de détresse respiratoire aiguë.
16:11Donc, ça peut être de 6 mois à 1 an.
16:15Et pour autant, elle donne...
16:17On ne dirait pas.
16:18Elle change.
16:18Oui, c'est ça.
16:19Après, elle a quand même pas mal de comorbidités.
16:21Elle a du diabète.
16:22Elle a une BPCO assez évoluée.
16:25Elle a un cancer qui n'est pas traité, qui n'est plus traité, donc qui va évoluer.
16:29Son fils nous dit bien que ça s'est amélioré.
16:32Là, elle a fait un épisode d'insuffisance cardiaque, le diabète qui s'est décompensé, de l'hypertension.
16:36Elle a même de faire une flévite, une embolie pulmonaire.
16:40Donc, ça peut aggraver son pronostic de vie.
16:42Quand on la voit comme ça, on ne se dit pas qu'il reste entre 6 mois et 1 an à vivre.
16:46Que faites-vous quand le patient décède dans le service ?
16:49Nous, on n'est pas présents parce qu'on est une équipe mobile.
16:51Mais dans le service, en fait, quand il y aura un constat de décès qui sera fait souvent par les infirmières,
16:56puisque c'est elles qui vont régulièrement voir les patients, infirmières et soignantes,
17:00et qui vont prévenir le médecin référent qui va venir constater médicalement le décès.
17:04Ça, c'est important. C'est lui qui va faire le certificat de décès et qui va aussi prévenir la famille pour les informer.
17:11Alors, soit la famille est présente, soit elle ne l'est pas, mais ça dépend des patients.
17:16Et après, le plus souvent, l'équipe soignante paramédicale, elle va réaliser une toilette mortuaire.
17:21On va prendre soin du corps, éventuellement l'habiller selon certains endroits.
17:25Après, le corps va être pris en charge par les pompes funèbres
17:28ou parfois va passer par la morgue de la structure hospitalière avant de partir avec les confinaires.
17:33Vous avez une morgue ici, du coup ?
17:35Oui, par rapport à certains rites, il faut savoir que selon les religions de certains patients,
17:41il y a des choses qu'on va nous demander de ne pas faire ou de faire, au contraire.
17:45Et effectivement, les toilettes mortuaires, pour certains, c'est important que ce soit la famille qui le fasse et non les soignants.
17:50Est-ce que des fois, ils souhaitent avoir des rituels religieux ? Faire venir un prêtre ?
17:55Ah oui, oui, et ça c'est tout à fait possible dans les établissements, généralement c'est prévu.
18:00Et dans ce cas, il y a un imam qui se déplace par exemple, un prêtre, un rabbin ?
18:05Oui, c'est possible. On a des numéros de téléphone et des personnes viennent se déplacer
18:09et viennent faire les derniers rituels, enfin voilà, des choses comme ça.
18:12Du moment que ça reste, on va dire, gérable dans un service.
18:16Pas trop intrusif, ouais.
18:17En fait.
18:18Après, il faut toujours mesurer aussi, parce que quand les patients nous demandent,
18:21c'est une question qui arrive très souvent, il me reste combien de temps à vivre ?
18:24Nous, on mesure aussi toujours les propos, parce que déjà, on ne peut pas savoir précisément,
18:28donc on se tromperait en fait, forcément.
18:31Et puis en plus, il faut tenir compte aussi de l'élan vital du patient, si on a envie en fait.
18:35Oui, c'est ça, c'est l'envie, ouais.
18:36Voilà, les conditions de vie.
18:37Aussi, si tout autour de la personne, tout se passe.
18:41Les petits-enfants, etc.
18:42Et si on va dire, le patient, il est géré au niveau de ses symptômes, s'il est confortable,
18:48mais finalement, il y a des possibilités que ça augmente un petit peu le temps de vie aussi.
18:53Ça vous est déjà arrivé d'avoir un patient qui devait décéder à un instant T,
18:57et qui finalement a duré, a duré, a duré ?
18:59Il attend, c'est pas rare que tu aies une personne dont le pronostic est vraiment très très réservé à court terme,
19:07et la famille te dit, mais on lui a dit que son petit-fils allait venir le voir, et qu'il attend de juste la venue
19:16pour pouvoir le voir, et partir après.
19:20J'ai accompagné beaucoup de patients en soins palliatifs, j'ai été sur des lits identifiés regroupés,
19:25donc comme une unité de soins palliatifs, et à chaque fois, ça se confirme.
19:29Soit ils attendent d'être seuls, parce qu'il y a toute la famille, et ils attendent d'être seuls dans la chambre,
19:34dans la nuit, par exemple.
19:35Et donc les gens nous disent, non, mais moi je veux être absolument là pour la fin de vie de mon père,
19:40ou de ma mère, ou n'importe.
19:42Et on leur dit, en fait, ça leur appartient, et ça c'est vraiment quelque chose de très intime.
19:45Ne vous culpabilisez pas, si vous n'êtes plus là, vous n'êtes pas là,
19:49ou vous faites quelque chose, au moment où, c'est peut-être qu'il avait choisi ce moment-là.
19:54Par pudeur peut-être, de décéder.
19:56Par pudeur, exactement.
19:56Et après, il y a des patients qui, parfois, en fin de vie, ont un regain d'énergie,
20:03avant même de décéder, en fait.
20:05Pouf, la famille dit, mais là, il a été super bien aujourd'hui,
20:09ils nous parlaient, alors que jusqu'à présent, ils ne parlaient pas.
20:13Et comment ça se fait, en fait, et là on leur dit, c'est peut-être le mieux avant la fin.
20:17Qui prend la décision d'envoyer un patient au soin palliatif ?
20:20La prise de décision, effectivement, d'un passage en soin palliatif,
20:23c'est-à-dire qu'un patient, on n'est plus sur un objectif de guérison, de traitement, d'une pathologie,
20:29mais sur une prise en charge de confort, en fait, où on va prendre en charge les symptômes,
20:33mais on ne sera plus dans un objectif de traitement curatif de la maladie.
20:38Ça, c'est une réunion qui va être pluridisciplinaire.
20:40Donc, par exemple, pour un cancer pulmonaire, il va y avoir le pneumologue, l'oncologue,
20:45éventuellement une équipe de soins palliatifs, qui vont dire, là, effectivement, on a avancé,
20:50on est en échec de temps de ligne de traitement, où il a évolué, il est devenu métastatique.
20:57On sait qu'on ne pourra plus, du coup, avoir d'objectif de guérison.
21:00Et donc, à ce moment-là, en se concertant tous ensemble, on va acter que le patient passe en soins palliatifs.
21:05Mais ça n'empêche pas qu'on arrête parfois les traitements spécifiques à la maladie.
21:10On peut avoir des patients palliatifs qui ont des immunothérapies ou des chimiothérapies,
21:14de manière à ralentir la progression de la maladie.
21:17Globalement, son fils, il me disait, en aparté tout à l'heure,
21:20il me disait que globalement, ça se passe mieux depuis quelques jours.
21:23Les premiers temps ont été super difficiles.
21:25Pour autant, il trouve vraiment que son état général s'est dégradé et altéré.
21:30Elle donne le change.
21:31Après, il trouve que, sur le plan du moral, ce n'est pas forcément idéal.
21:35Je ne sais pas s'il n'y aurait pas une nécessité de faire le point avec les psychos.
21:38Et justement, j'ai eu une de nos psychologues avec qui on travaille,
21:42qui est partie aussi de l'équipe mobile des soins palliatifs.
21:45Et du coup, je lui ai posé la question de leur disponibilité.
21:48Parce qu'à la base, ce n'était pas prévu qu'elles viennent voir la patiente.
21:51Si elles ont la possibilité, on va les faire venir cet après-midi aussi.
21:54C'est ça, en fait, c'est vraiment toujours, tu vois, en fonction des plaintes ou des ressentis,
21:58c'est de réadapter et d'être assez réactif.
22:01Enfin, bien sûr.
22:02Nina, tu vas bien ?
22:03Oui, ça va.
22:04Très bien.
22:05Nina, toi, tu es psychologue ici ?
22:06Tu es psychologue dans tout l'hôpital ou essentiellement dans la partie soins palliatifs ?
22:09Alors, je suis psychologue dans toute la clinique, sauf sur les services de psychiatrie, concrètement.
22:16Et on fait aussi partie de l'équipe mobile douleurs soins palliatifs.
22:19Pourquoi il y a besoin d'une psychologue ?
22:20Parfois, c'est pour les patients, pour parler de l'acceptation du soin palliatif,
22:24de qu'est-ce que c'est aussi, pour détabouiser un petit peu le soin palliatif.
22:28Le mot, c'est un palliatif.
22:29Parce que c'est vrai que quand on annonce à un patient qu'il va aller en soins palliatifs,
22:33de suite, lui, il pense, je vais mourir, c'est la fin de la vie.
22:35Déjà, c'est pas mal de psychoéducation sur qu'est-ce que c'est que le soin palliatif.
22:39Parce qu'il y a la représentation collective de palliatif égale mort.
22:43Et puis, il y a la réalité médicale de, quand on passe en soins palliatifs,
22:46c'est juste que les traitements curatifs ne peuvent plus être en place.
22:49Et ça, quand on l'explique aux patients, ça peut quand même un petit peu détendre aussi
22:53cette association-là qui était à la base bien ancrée pour le patient.
22:59Il y a plusieurs phases, évidemment, d'acceptation.
23:01Chaque patient réagit à sa façon, à cette nouvelle.
23:05Il y en a qui l'acceptent, il y en a qui ne l'acceptent pas,
23:07il y en a qui marchandent, il y en a qui sont dans le délit.
23:09Et tout ça, c'est des choses qu'on accompagne, nous, en tant que psychologue.
23:12Et on peut être en soins palliatifs à la maison ?
23:14Tout à fait.
23:14On peut déjà faire un maillage avec tous les professionnels paramédicaux.
23:19Donc les infirmières, le médecin traitant qui est très important, le kiné, le pharmacien.
23:23Il y a des réseaux, ce qu'on appelle des réseaux de soins palliatifs qui vont permettre,
23:27donc ici c'est le DAC, le dispositif d'appui et de coordination,
23:30qui va permettre en fait d'aider à domicile le médecin sur l'aide à la prescription,
23:35sur la gestion de certains symptômes.
23:37Donc ça, c'est plus quand c'est des soins médicaux un peu plus simples.
23:40Mais quand on a des soins plus techniques, avec des choses en intraveineux,
23:43des pompes de morphine par exemple, ou des médicaments un peu plus complexes,
23:48il peut y avoir ce qu'on appelle l'hospitalisation à domicile.
23:50C'est un service d'hôpital en fait qui va se détacher à domicile
23:54et qui va permettre d'avoir des soins avec des pompes à morphine,
23:58des pousses seringues électriques, des choses qu'on ne peut pas avoir en libéral de manière classique.
24:02Et ça, ça peut permettre d'accompagner effectivement les patients le plus loin possible à domicile,
24:07voire jusqu'à leur décès si c'est un souhait du patient.
24:09Et aussi j'imagine pour les personnes plus âgées en EHPAD ?
24:11Oui, tout à fait. L'EHPAD c'est un lieu de vie en fait, c'est un domicile.
24:15Donc c'est exactement comme à la maison, on peut avoir les mêmes dispositifs,
24:20les réseaux de soins palliatifs et l'hospitalisation à domicile.
24:23L'avantage c'est que le plus souvent en journée, il y a une infirmière et des aides-soignants.
24:27Donc ça peut aussi faciliter quand il y a des soins de nursing un petit peu plus lourds,
24:31avec des aides à la toilette, des pansements, des choses comme ça.
24:34Mais l'EHPAD c'est la maison.
24:36Jennifer, c'est quoi ton métier ici toi ?
24:38Alors du coup moi je suis assistante sociale sur la clinique,
24:41et en fait on accompagne les patients sur l'hôpital de jour en soins palliatifs
24:46pour pouvoir refaire un petit bilan, savoir un petit peu au niveau des aides,
24:49des démarches qui ont été entreprises, qu'est-ce que ça a donné, qu'est-ce que ça a apporté,
24:53et est-ce que oui ou non il faut qu'on puisse ré-entamer des démarches, etc. pour les patients.
24:58Ça marche, je te laisse poser des questions du coup qu'on comprenne un petit peu.
25:01Madame, vous aviez déjà rencontré une de mes collègues,
25:03il y avait un dossier à pas qui était en cours, avec une femme de ménage qui intervenait.
25:08Ça a été abouti.
25:09Ça a été abouti, ok super.
25:11Si je comprends bien, Jennifer, ton rôle c'est de faciliter la vie aux patients,
25:15et les aider à avoir le maximum d'aides, et dans les démarches administratives aussi peut-être ?
25:20Alors oui, un petit peu dans les démarches administratives,
25:22mais c'est surtout le maintien à domicile après l'hospitalisation,
25:25c'est vraiment de mettre en place les aides en sortie d'hospitalisation.
25:28Ça peut être une aide aux courses, ça peut être de la surveillance.
25:31Toi, il faut vraiment que le patient, quand il rentre chez lui, il soit le plus confortable possible ?
25:35C'est ça, qu'il fasse le moins d'efforts possible,
25:37parce qu'on le sait en sortie d'hospitalisation, les gens ils sont épuisés.
25:43Est-ce qu'il y a des patients qui ont peur de mourir, qui stressent ?
25:46Beaucoup de patients ont peur de mourir.
25:48Alors ils te disent qu'ils n'ont pas peur,
25:50moi c'est pas la mort qui me fait peur, c'est surtout de souffrir.
25:53Après il y en a beaucoup qui sont très anxieux et qui ont très peur,
25:57parce que nous c'est tout ce travail-là aussi de rassurer et de leur dire
26:02que de toute façon ils ne seront pas seuls,
26:03qu'on a des moyens thérapeutiques à mettre en place
26:06pour s'assurer qu'ils ne se rendent pas compte ou qu'ils ne soient pas anxieux
26:09ou pour partir dans leur sommeil.
26:13Avec plein de possibilités,
26:16des séances de relaxation pour essayer d'apaiser tout ça.
26:20Comment tu rassures un patient qui rentre en soins palliatifs ?
26:23Comment je le rassure ?
26:24Je ne le rassure pas vraiment.
26:27Non c'est intéressant.
26:28En réalité je l'écoute.
26:29J'écoute ses peurs, parfois il y a des angoissements,
26:31mais parfois c'est d'autres choses,
26:32la peur de laisser sa famille,
26:35la peur de ne pas avoir fait tout ce qu'il avait à faire.
26:39Et c'est surtout accompagner la parole de ce dont il a besoin sur le moment.
26:43Parfois le patient n'a pas peur en fait,
26:44et c'est plutôt les soignants ou l'entourage qui va être en difficulté.
26:47Les patients qui sont malades depuis longtemps et qui en ont marre,
26:51parfois il peut le sentir ou le savoir,
26:54mais aussi le vouloir même.
26:56Il y en a qui en ont marre de ce parcours de santé qui est lourd et difficile,
26:59et il y en a qui ont besoin que ça s'arrête.
27:00Et il y en a même qui font la demande que ça s'arrête
27:02avant qu'il y ait un soin palliatif prononcé,
27:04ou quand il y a un soin palliatif prononcé,
27:06ils veulent que ça s'arrête plus vite que prévu,
27:08parce que d'une certaine façon c'est aussi reprendre le contrôle sur la situation,
27:11que de savoir quand je vais mourir,
27:12plutôt que de subir un moment assez lent,
27:14où je sais que ça peut arriver,
27:16qu'en tout cas il n'y a plus de soin qui va me faire guérir de ma maladie,
27:19mais que pour autant tout ce qui se passe là,
27:21j'ai l'impression de le subir un peu.
27:22Donc ça peut être essayer de reprendre du contrôle sur la situation.
27:25Ça peut aussi être un ras-le-bol,
27:27ou des personnes qui sont vieillissantes
27:28et qui sont juste en paix avec le fait que ça y est,
27:30j'ai accompli ce que j'allais accomplir.
27:32Et ça c'est souvent plus compliqué à accepter pour les soignants
27:34et pour les familles que pour les patients.
27:36Comment tu réagis quand tu as un patient qui te dit
27:38je veux mourir, je veux mourir, je veux mourir ?
27:40Alors déjà on lui demande,
27:42on va essayer de comprendre un petit peu son histoire médicale,
27:46essayer de comprendre pourquoi en fait,
27:47qu'est-ce qui le pousse là aujourd'hui à vouloir demander la mort,
27:51qu'est-ce qui le motive,
27:52qu'est-ce qu'il entend en fait,
27:53est-ce que c'est une demande de soulagement ?
27:55Et parfois souvent quand on creuse en fait,
27:57c'est souvent une souffrance physique, psychique tellement intense
28:01en fait que les patients se disent j'en peux plus.
28:02Et parfois en fait, juste en creusant et en mettant en place des thérapeutiques,
28:07des choses, on peut arriver à finalement soulager le patient
28:11et à ce que cette demande en fait de mort
28:14ne soit plus finalement au premier plan
28:15parce qu'on a répondu à sa souffrance.
28:17En mettant en place des traitements,
28:19en faisant par exemple passer les psychologues
28:21s'il y a une souffrance morale,
28:22en parfois rencontrant la famille,
28:25parce qu'il y a des craintes aussi souvent vis-à-vis des familles,
28:27de je ne veux pas les faire souffrir,
28:28je ne veux pas être un poids pour ma famille.
28:30Donc parfois il y a beaucoup de demandes là-dessus.
28:32Et en fait, parfois juste en faisant des liens
28:34et en expliquant tout,
28:37entre la famille, le patient, expliquant certains symptômes,
28:40ça permet aussi d'apaiser certaines choses
28:42et donc de pouvoir répondre finalement à sa souffrance initiale
28:46qui était sa demande de mort.
28:47Mais en fait, on y répond autrement
28:49parce qu'en fait, le premier problème, c'était une souffrance.
28:52On va où Juliette du coup là ?
28:57Là, on va chez Madame Fé,
28:58on va lui changer son aiguille de grippeur.
29:02Bonjour madame !
29:03Bonjour !
29:03Je viens de vous remettre le lit de 8.
29:05Comme je vous ai dit tout à l'heure,
29:07ça fait 7 jours, donc on va la changer.
29:08On peut ouvrir un petit peu, vous me dites madame ?
29:10Enchantée Christiane.
29:12Ah le masque !
29:12Donc là, je commence à préparer le matériel.
29:15C'est un soin qui se fait en stéril.
29:17Du coup, les masques, il y aura des gants stériles.
29:20Depuis combien temps t'es infirmière ?
29:21Depuis bientôt 4 ans.
29:23On va se penser à tous les infirmiers et infirmières
29:25qui vont voir la vidéo.
29:27Ici, on est toujours dans le secteur de soins palliatifs ?
29:29Oui, donc ça c'est le grippeur,
29:30ce dont on va utiliser, c'est l'aiguille en fait.
29:33Ok.
29:35On sait pourquoi Christine est ici.
29:37On a un souci au niveau du côlon.
29:41Vous êtes prêtes ?
29:42Ça va, vous n'avez pas de douleur ?
29:44Vous dormez ici du coup, Christine ?
29:46Vous dormez ici ?
29:48Quelle journée ?
29:48Christiane.
29:49Christiane, pardon, excusez-moi, pardon.
29:51Je suis désolée.
29:51Christiane, elle est enseignante.
29:53Oh, quelle matière ?
29:55M'intermède.
29:55M'intermède ?
29:56M'intermède ?
29:57Non, mais directrice, d'accord.
29:58Ça vous gêne pas qu'il y ait les messieurs ?
30:00Non.
30:01De toute façon, je mets au plus haut possible.
30:03Ok.
30:04C'est la voie.
30:04Voilà.
30:05Alors, je vais passer juste ici.
30:07Pardon, je passe dessous.
30:17Oh, pardon.
30:18C'est moi.
30:18Je crois que j'ai mal dormi.
30:20Vous avez mal dormi cette nuit ?
30:21Oui.
30:22Et ce qui fait que je suis un peu fatiguée.
30:23Vous dormez mal à cause des médicaments ?
30:25Non, je ne sais pas.
30:27Et vous, vous êtes suivie pour un cancer, c'est ça ?
30:29À l'origine, c'était un cancer du sein.
30:31Et puis, je crois que j'ai un chignon, je ne voulais pas bien supporter.
30:34Et ça dépend des personnes, c'est ça, le fait des supporters ?
30:36Vous avez quel âge, là ?
30:38J'en ai fait 60 et 17.
30:3970 et 17, vous ne les faites pas du tout ?
30:41C'est gentil.
30:42Ah non, je vous confirme.
30:43Comment vous réagissez quand vous sentez que la fin de vie arrive ?
30:46Nous, c'est vrai qu'on a des signes cliniques qui nous guident un petit peu.
30:49Quels sont les signes ?
30:51Il va y avoir des choses qu'on va observer, notamment des marbrures au niveau des genoux,
30:56un changement dans le comportement aussi du patient.
30:59Des fois, il peut y avoir un regain d'énergie et ensuite, au contraire,
31:03la personne va se retrouver un peu plus, pas comateuse, mais dans un état complètement différent.
31:09Et après, il va y avoir d'autres signes comme des pauses respiratoires, choses comme ça.
31:13C'est des choses que nous, on peut observer.
31:15Et surtout si, par exemple, les pauses respiratoires sont de plus en plus importantes,
31:20de plus en plus longues et qu'on en repère de plus en plus dans la journée.
31:23Tout ça, c'est des signes qui montrent un peu une altération du patient, de son état.
31:28Et à ce moment-là, vous commencez à prévenir la famille ?
31:30Oui, dans les services, nous aussi, on est en capacité de prévenir la famille pour leur dire,
31:35sans alerter non plus, parce qu'on ne peut pas vraiment prévoir le moment où ça va arriver.
31:44Mais l'idée, c'est quand même que si la famille a besoin de faire des au revoir,
31:49ou des choses comme ça, ou dire des dernières choses,
31:51c'est de les prévenir en disant, voilà, votre proche.
31:55Il y a des signes cliniques qui nous montrent qu'il se passe quelque chose.
31:59Et peut-être, ce serait intéressant de venir le voir.
32:02Et comme ça, on ne peut pas savoir ce qui se passera.
32:05Mais du coup, c'est peut-être important pour eux de venir faire des au revoir
32:10ou passer un dernier moment avant les derniers instants.
32:13C'est pour enlever l'aiguille, du coup, on n'est pas en céril.
32:15Hop, alors ça.
32:21On changera tout après.
32:22Excusez-moi, c'est bon ?
32:24Oui.
32:25Hop.
32:26Alors là, on va procéder au retrait de l'aiguille.
32:30OK.
32:30Je vous décolle le sparadrap.
32:33Ça va, ça tire pas trop ?
32:35Non.
32:36On est courageuse.
32:38Ouais, c'est pas agréable quand...
32:40On rince pour être sûr.
32:43Pour que ce soit fonctionnel.
32:45Et après, on va retirer.
32:48J'y vais.
32:49Hop.
32:50Cet appareil, ça sert à quoi, en fait ?
32:52Ça sert à administrer des médicaments, des thérapeutiques,
32:56des alimentations et aussi des chimiothérapies.
32:58D'accord.
32:58Et c'est placé sous la peau.
33:00Et c'est relié à la veine cave supérieure.
33:05Ouais, il faut faire de l'ASMR.
33:08T'as vu, les bruits sont satisfaisants, là.
33:09Et à partir du moment où je les aurai, je pourrai plus toucher de surface dite non saine, quoi.
33:19Tu veux que je mette les guilles ?
33:20Non, je rigole, je rigole, je rigole, je rigole.
33:22Alors, je fais la désinfection, madame.
33:24Là, on rince avec le sérum Phi.
33:26OK.
33:26Je peux m'ouvrir juste un peu plus la poubelle, s'il te plaît.
33:32Merci.
33:33C'est bon, j'ai mon diplôme ?
33:35Pas tout à fait.
33:36Et enfin, un peu plus.
33:38Le séchage.
33:40Vous avez des petits-enfants ?
33:41Oui.
33:42L'aîné s'appelle Maxime.
33:44Maxime, oui.
33:45Baptiste et Julie.
33:46Maxime, Baptiste et Julie.
33:47Disons quel âge ?
33:4822, 20 et 15.
33:4922, 20 et 15, OK.
33:51Si on regarde la vidéo YouTube, on leur passe le bonjour.
33:53Qu'est-ce que tu leur dis aux familles pour les rassurer ?
33:56Ça dépend des gens.
33:56Des fois, c'est accompagné sur toutes les démarches qui vont avoir lieu.
34:00Qu'est-ce qui va se passer ?
34:01Qu'est-ce que j'en pense ?
34:02Qu'est-ce que ça veut dire que la fin de vie pour nous, dans notre système familial ?
34:06S'il y a des enfants, comment on annonce ça aux enfants ?
34:09Parce que souvent, les dents principales, c'est ça qu'ils portent aussi.
34:11C'est l'annonce au reste de l'entourage.
34:15Je sais que parfois, les familles hésitent à faire venir les petits-enfants
34:18pour qu'ils aillent voir leurs grands-parents, par exemple, avant qu'ils décèdent.
34:21Parce qu'ils veulent que l'enfant garde une image, des fois, du grand-père en forme.
34:25Est-ce que tu as un conseil là-dessus ?
34:27L'enfant, il voit ce qu'il est prêt à voir.
34:30Il faut surtout voir avec lui, en fait.
34:32Que ce soit pour un parent, pour un grand-parent, même pour un oncle, une tante,
34:36des fois, effectivement, visuellement, ça va être un petit peu marqué.
34:40Un physique qu'on n'a pas l'habitude de voir dans la bonne santé.
34:44D'abord, il faut surtout un accompagnement à côté
34:47pour être sûr que l'enfant saisisse de quoi il s'agit.
34:50Mais pour ça, il faut être sûr, surtout, que la famille,
34:53et donc les enfants, les petits-enfants, soient au clair avec la maladie.
34:57À partir du moment où on ne cache pas à l'enfant ce qui se passe,
35:01s'il a vraiment envie de le voir, c'est son souhait.
35:03Marie-Hélène, c'est quoi ton métier, toi ?
35:04Aide-sourdiante.
35:05Aide-sourdiante.
35:06Je suis arrivée dans le service à la janvier.
35:08Ah, c'est tout frais, lui ?
35:09C'est tout frais.
35:10Après 19 ans de travailler à l'EHPAD.
35:12Alors là, on va prendre...

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