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  • 08/07/2025
Il est l'un des seuls journalistes français à avoir pu interviewer Charles III, alors qu'il était encore Prince, dans ses appartements privés de Buckingham en 1979. A l'occasion de la visite d'État de trois jours d'Emmanuel Macron au Royaume-Uni, Jean des Cars, historien des grandes dynasties européennes, est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité de RTL Matin avec Stéphane Carpentier du 08 juillet 2025.

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Transcription
00:007h10, RTL Matin, avec Stéphane Carpentier.
00:15Ce sera évidemment l'événement de ce mardi, les images du jour, la visite d'Etat d'Emmanuel Macron au Royaume-Uni.
00:22Le président français sera accueilli en fin de matinée comme un roi par Charles III.
00:26C'est la première depuis 17 ans, depuis Nicolas Sarkozy.
00:30Le chef de l'Etat et son épouse, Brigitte, d'ailleurs reçue au château de Windsor.
00:34Il y aura calèche, parade militaire, tous les honneurs, banquets.
00:38Bref, le grand jeu. En quoi ce déplacement est-il si important ?
00:41Question qu'on pose ce matin à l'invité de RTL.
00:44C'est Jean Descartes, qui sait tout du Royaume-Uni, historien des grandes dynasties européennes.
00:48Bonjour à vous.
00:49Bonjour.
00:49C'est toujours un plaisir de vous écouter et de vous accueillir.
00:51Je disais visite d'Etat, la première depuis 17 ans.
00:54Le dernier président, c'était Nicolas Sarkozy, c'est ça ?
00:56Oui, mais il y a eu beaucoup de problèmes.
00:58Il y a eu le Covid, il y a eu les événements internationaux, etc.
01:03Et c'est très important que la France soit représentée par son président, avec Mme Macron,
01:08et dans un cadre merveilleux.
01:11Par exemple, Windsor, c'est fabuleux.
01:14Pourquoi Windsor et pas Buckingham ?
01:16Parce qu'il y a des travaux à Buckingham en ce moment.
01:18Et Windsor, c'est une sorte de Versailles à l'anglais, si vous voulez.
01:23Et il ne faut pas oublier que, pendant la Première Guerre mondiale,
01:27la famille royale britannique portait encore le nom de la reine Victoria, qui était germanique.
01:34Et il a été décidé, en 1917, d'angliciser le patronyme, parce que ça faisait des ordres compte tenu du conflit.
01:42Et donc, le mot Windsor, le patronyme Windsor a été adopté.
01:46Alors donc, c'est à Windsor, Jean Descartes.
01:48Le couple Macron, il est reçu avec tous les honneurs.
01:50Avec tous les honneurs.
01:52Calèches, parade militaire, bander.
01:53Ah bah oui, c'est la grande tradition.
01:56Et vous savez, il y a une grande salle à Windsor, entre autres, que j'ai fait visiter plusieurs fois,
02:03qui, en temps normal, s'appelle la salle Waterloo.
02:05Mais quand on a un hôte de marque français, évidemment, on change le nom,
02:10ça devient la salle des États, la salle...
02:12Enfin, on peut lui donner des noms provisoires, etc.
02:15C'est un endroit absolument fantastique, qui avait été ravagé en partie, en 1992,
02:21par un incendie effrayant.
02:23On se souvient de la reine Elisabeth, effarée par cet incendie,
02:27causé sans doute par un projecteur trop près d'un rideau.
02:30Dites-nous pourquoi c'est si important, ce rapprochement, entre Britanniques et Français ?
02:33Ces rapprochements, parce que des deux côtés de la Manche, on était un petit peu séparés,
02:37par le Covid, par beaucoup d'activités diverses.
02:42La pandémie a laissé des traces terribles,
02:47et là, c'est formidable comme visite d'État.
02:50Vraiment, pour la France, je trouve ça formidable.
02:53De voir, déjà, depuis 24 heures, des rues et des routes,
02:58notamment le Grand Mall, qui est l'allée qui conduit au palais de Buckingham,
03:04avec des drapeaux français, aux côtés de l'Union Jack, c'est formidable.
03:08Vous, ça vous emballe, évidemment, parce que vous adorez ça, l'histoire.
03:11Oui, mais je trouve ça formidable.
03:12Les malentendus sont toujours désagréables.
03:16On se souvient de l'inauguration du tunnel sous la Manche,
03:19avec le président Mitterrand, la reine,
03:21qui était un petit peu inquiet d'avoir des milliards de tonnes d'eau sur la tête,
03:27mais c'était un formidable rapprochement.
03:29Jean Descartes, on dit toujours que les Anglais ne nous aiment pas.
03:31Il y a un dicton qui dit, en cas de doute, blâmez les Français.
03:34C'est toujours d'actualité, ce French bashing ?
03:37Franchement, je ne crois pas.
03:39Enfin, personnellement, je ne vois pas.
03:42Il y a le problème des migrants, de ce qui se passe dans la mer, si vous voulez, à côté.
03:50Voilà.
03:51Donc ça, c'est très difficile.
03:53Mais, en fait, je pense que c'est un formidable rapprochement,
03:58et qu'il y a un programme culturel sensationnel,
04:00parce qu'il va y avoir de tout.
04:04Il va y avoir une séquence innovation et intelligence artificielle,
04:09avec des chercheurs français.
04:11Il y aura une séquence au British Museum,
04:15avec la présentation de ce qu'on appelle le trésor de Sutan Hu,
04:19qui est prêté à la France,
04:20en échange de la fameuse tapisserie de Bayeux.
04:24Et ça, pour les mille ans de Guillaume le conquérant,
04:27donc la bataille d'Asting, c'est 1066.
04:30Donc c'est très intéressant.
04:33En plus, il y aura un dîner offert par le Lord Maire de Londres,
04:39et puis il y aura, je dis, un sommet franco-britannique,
04:43à Downland Street, avec le Premier ministre.
04:46Donc, si vous voulez, des représentants français
04:51de tous les secteurs importants, défense intérieure, affaires étrangères,
04:56commerce, et ensuite, dans le programme,
05:00le Président et le Premier ministre se rendent sur une base militaire de l'OTAN,
05:04North Hood, où se tiendra en visioconférence
05:07une réunion sur la coalition des volontaires,
05:11c'est-à-dire pour l'Ukraine,
05:13avec le Président Zelensky et le chancelier allemand Metz.
05:16D'où l'importance de ce rendez-vous, évidemment.
05:18On doit parler santé, parce que c'est une visite d'État
05:20qui se tient, alors que la santé de deux membres de la famille royale inquiète.
05:25Il y a Quaid, bien sûr, et puis il y a le roi Charles.
05:27On sait comment il va aujourd'hui ?
05:29Écoutez, je ne suis pas dans ce secret médical,
05:33mais ce que je peux dire, c'est qu'il y a chez le roi Charles,
05:37que j'ai connu en 1979, j'étais au Figaro Magazine,
05:42et j'ai appris qu'il allait venir en France
05:45pour un grand gala caritatif
05:48pour honorer la mémoire de pilotes de la Royal Air Force
05:51qui étaient tombés pendant la guerre
05:53et dont certains s'étaient cachés dans les caves
05:56d'un grand champagne près de Reims.
05:59Alors, j'ai fait quelque chose d'insensé.
06:02J'ai dit à Louis Pauwels,
06:04mais si on demandait une interview au presse de Galles,
06:07il me dit, vous n'y arriverez jamais.
06:08Donc, j'ai téléphoné à Londres.
06:11Il n'y a pas de portable à l'époque.
06:14J'ai demandé à parler au service de presse du presse de Galles.
06:20On m'a passé quelqu'un qui avait un fort accent australien.
06:24Et puis, on m'a rappelé,
06:25après que j'ai envoyé par fax à l'époque mon passeport,
06:29le passeport du photographe qui m'accompagnait,
06:32et différentes informations.
06:35Et on m'a dit, vous avez rendez-vous à Buckingham,
06:39tel jour, telle heure.
06:40C'était en juin 1979.
06:44Et nous commençons à monter dans les étages
06:47par un ascenseur victorien.
06:50Et on nous dit, voilà, le prince de Galles va vous accueillir.
06:52Et nous sommes dans ses appartements privés.
06:55Et tout d'un coup, il entre et nous accueille en français
06:58d'une façon charmante.
06:59L'interview commence.
07:00Et là, tout de suite, un cauchemar
07:01que beaucoup de journalistes ont connu.
07:04Mon magnétophone à cassette commence à faire de la bouillie.
07:09Et toutes les lampes du photographe s'éteignent.
07:13Et le prince de Galles me demande en français,
07:15vous avez un problème, monsieur Descartes ?
07:16Je lui dis, mon seigneur, c'est pire que tout.
07:20C'est un désastre.
07:23Voilà, je suis confus.
07:25Il me dit, mais est-ce que c'est du matériel français ?
07:28Je lui dis, non, tout est japonais.
07:29Il me dit, ah, mais comme aurait dit le roi François Ier,
07:32tout est perdu fort l'honneur.
07:33Voilà, c'est l'humour, justement, de celui qui est roi aujourd'hui.
07:36Il était prince à l'époque où vous l'avez rencontré.
07:38Le roi Charles III, Emmanuel Macron, ils s'entendent bien ?
07:40Très bien.
07:41Je crois qu'ils s'entendent très bien.
07:44Ils ont compris les intérêts, si vous voulez,
07:48chacun avec la limite ou l'envergure de ses pouvoirs, n'est-ce pas ?
07:52Le roi est un monarque constitutionnel, mais je pense que vraiment, franchement,
07:57depuis la disparition d'Elisabeth II, qui était l'icône que nous avons connue,
08:02et je me souviens, j'étais très jeune, j'avais vu le film de son couronnement avec mes parents,
08:07et depuis qu'elle est partie, Charles et Camilla constituent un couple absolument mythique dans ce pays qui est toujours fascinant.
08:19Je reviens d'un voyage en Écosse, je peux vous dire qu'il y a beaucoup de charme dans tout le Royaume-Uni.
08:24Le roi, il parle très bien français, d'ailleurs.
08:25Très bien français.
08:26Couramment, on peut dire couramment.
08:28Accouramment.
08:28Beaucoup mieux qu'Emmanuel Macron ne parle la langue de Shakespeare.
08:31Je n'ai la pression.
08:33C'est la rencontre, bien sûr, et on suivra tout ça.
08:35Merci à Jean Descartes de nous avoir accompagné, historien, spécialiste, c'était un plaisir de...

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