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  • 06/07/2025

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00:00Europe 1 Soir Weekend, 19h21, Guillaume Lariche.
00:04Et le journal de Mickaël Dorian, complet tout à l'heure à partir de 20h sur Europe 1.
00:09Europe 1 Soir Weekend, il est 19h47, merci de passer votre début de soirée avec nous.
00:14Toujours accompagné de Véronique Jacques, qui est journaliste à CNews, et Paul Melun, écrivain et essayiste.
00:19Emmanuel Macron de retour dans l'arène politique, c'est la question qu'on se pose ce dimanche soir.
00:23Cap sur 2032, le chef de l'État a passé une petite tête hier soir, c'était au Cirque d'Hiver,
00:28devant ces jeunes soutiens, au cours duquel ils sont devenus les Jeunes en Marche.
00:32Changement de nom, l'occasion rêvée pour Emmanuel Macron de reprendre la main.
00:36Je suis venu dire que ça n'était pas fini, j'ai encore besoin de vous pendant 2 ans, 5 ans, pendant 10 ans.
00:43On a vu le chef de l'État vraiment très impliqué, avec beaucoup de force dans sa conviction,
00:50dans la voie, dans son exercice préféré, celui de prendre la parole et de crier fort, parler de son projet.
00:54On va toujours garder Emmanuel Macron dans 10 ans, 15 ans, 20 ans un président à vie, selon vous, comme en Chine ?
01:00Non, moi je ne crois pas. D'abord, je pense qu'il ne peut pas parler autrement que la façon dont il s'est exprimé hier soir.
01:07Vous imaginez un président de la République qui vous dirait, bon ben, salut, dans 2 ans j'ai fini,
01:12et puis il reste 2 ans d'ailleurs, et puis je vais me tourner les pouces, parce que, voilà, finalement, on ne veut plus trop de moi.
01:19On a quand même 2 élections qui l'ont montré, élections européennes, élections législatives.
01:23On a le sentiment d'une machine politique qui tourne à vide.
01:26Donc, il faut forcément qu'il existe, qu'il occupe l'espace.
01:29Mais il a quoi en tête, selon vous ?
01:30Il a quoi en tête ?
01:32Alors, moi je pense qu'il vise un poste au niveau européen.
01:36Voilà, moi je pense que c'est ce qui l'intéresse, et sans doute y arrivera-t-il.
01:40Mais c'est vrai que se pose la question pour nos jeunes présidents de leur suite.
01:45C'est-à-dire, y a-t-il une suite à la politique ? Y a-t-il une autre vie que la politique ?
01:50Il y a, on avait Nathan Devers qui lui conseillait une carrière de cinéma.
01:53Mais non, mais la question s'était déjà posée pour Nicolas Sarkozy.
01:56Et finalement, quand il n'a plus été réélu en 2012, il était jeune encore.
02:02La question s'est posée pour François Hollande.
02:04La question se posera pour Emmanuel Macron, puisqu'il est encore plus jeune que François Hollande et Nicolas Sarkozy,
02:09quand il quittera l'Elysée.
02:11Donc, la reconversion est extrêmement difficile.
02:15On a un François Hollande qui a accepté de revenir sur les bancs de l'Assemblée Nationale.
02:21On a vu Valéry Giscard d'Estaing, qui s'est fait réélire comme conseiller général.
02:26Donc, il y a eu une vie après l'Elysée.
02:29Maintenant, ce qui est plus surprenant chez Emmanuel Macron, c'est que je trouve qu'il y a quand même de l'hubris,
02:36c'est-à-dire de l'orgueil, que je juge forcément très mal placé,
02:39de dire que je serai encore l'homme de la situation en 2032,
02:42parce que de toute façon, soit il le pense vraiment,
02:45et ça veut dire qu'il pense que la France va être dirigée par des toccards
02:48et qu'on va l'appeler comme un recours,
02:50soit il n'a pas compris la grande leçon que lui envoient les Français à longueur de journée,
02:54et ce qu'est la noblesse et l'honneur de faire de la politique.
02:57La singularité d'Emmanuel Macron par rapport à ses prédécesseurs, elle est double.
03:03D'abord, il est plus jeune, beaucoup plus jeune.
03:05Il a 47 ans, il est arrivé au pouvoir, il avait 39 ans,
03:08il va le quitter, il aura 49 ans,
03:10ce qui fait que quand il dit je suis là dans 5 ans, dans 10 ans, dans 15 ans,
03:13il n'aura même pas 60 ans.
03:14Donc vous imaginez, en politique, si vous voulez, les carrières politiques,
03:17vous voyez des gens qui ont 60, 70, 80 ans.
03:20Regardez Donald Trump, regardez Joe Biden, regardez Jean-Luc Mélenchon,
03:23ce sont des gens qui ont tous plus de 70 ans et qui font de la politique.
03:25Donc évidemment que la carrière d'Emmanuel Macron, elle n'est pas terminée.
03:29Ça c'est la première singularité, encore plus vraie que les autres présidents.
03:32Et puis la deuxième chose, c'est qu'Emmanuel Macron,
03:35à la différence de François Hollande, de Nicolas Sarkozy, de Jacques Chirac,
03:38d'à peu près tous les présidents de la 5ème à part De Gaulle,
03:40c'est qu'il a créé son propre parti.
03:43Il est parti ex-Nilo et il a créé En Marche, En Marche, Emmanuel Macron.
03:47Il a créé véritablement quelque chose qui n'était ni de droite ni de gauche.
03:51En 2017, il est arrivé de nulle part.
03:53En 2015, pas grand monde le connaissait.
03:55En 2016, il était ministre de l'économie de François Hollande.
03:58Et en 2017, il était élu président.
04:00C'est une carrière éclair en politique.
04:01En 3 ans, il a été élu président.
04:02Il a bien mené sa marque, après il faut voir ce qu'il va en faire.
04:04Voilà, exactement.
04:05Mais si vous voulez, du coup, les jeunes En Marche,
04:08maintenant, s'appellent ces jeunes, ces troupes de jeunes.
04:10Avant, ils s'appelaient les jeunes avec Macron.
04:12C'est vous dire, c'est-à-dire que ce parti s'est construit
04:14autour de la personnalité du chef de l'État.
04:16Oui, donc si vous voulez, Gabriel Attal, Gérald Darmanin,
04:21les successeurs qu'il peut avoir dans son parti,
04:23ou Elisabeth Borne, qui était d'ailleurs présente aussi à ce rassemblement,
04:26vont avoir fort à faire dans l'ombre de leur père spirituel
04:30ou du père fondateur de ce parti.
04:32François Hollande, lui, il a laissé le parti socialiste
04:34qui était là avant lui, qui était là après lui.
04:36Nicolas Sarkozy, il a eu l'UMP, il a fait LR, c'est la même chose.
04:39Là, Emmanuel Macron, La République En Marche, il a créé.
04:42Donc, il va y avoir, je pense, si jouer les pronostiqueurs,
04:45chez lui, une volonté de continuer à être une sorte de figure tutélaire.
04:49Et justement, il a snobé Gabriel Attal, c'est ce qu'on a pu le voir.
04:52Il lui a coupé l'air sous le pied un petit peu.
04:53Oui, non mais alors, je ne suis pas du tout d'accord avec Paul Melun,
04:57c'est-à-dire que je pense que le macronisme ne survivra pas dans deux ans.
05:00Tout simplement parce qu'il n'y a pas de colonne vertébrale
05:03et que, oui, il a créé un parti,
05:06mais quelque part, ce qui a fait qu'Emmanuel Macron a été élu en 2017,
05:10c'était Aba le Vieux Monde, je suis le Nouveau Monde, je suis le Jeune Monde.
05:15Élisée, un jeune président.
05:16Il y en a ras-le-bol de ces vieux en politique,
05:18il y en a ras-le-bol de ces politicards
05:20qui ne savent faire que de la politique.
05:22Or, il y avait quand même un paradoxe,
05:24c'est qu'Emmanuel Macron n'avait jamais été élu.
05:26Il n'a jamais été maire, il n'a jamais été conseiller général
05:29et il ne sait pas ce que c'est que la disputatio, si j'ose dire,
05:33lors d'un conseil municipal.
05:34Il a fait exploser la gauche et il a ensuite tenté de faire exploser la droite.
05:40Là, on voit qu'elle essaye de reprendre des couleurs.
05:42Donc, il a fait péter un système, pardonnez-moi de parler de la sorte,
05:46ce qui fait qu'on se retrouve avec la montée des extrêmes des deux côtés
05:50et avec des vieux briscards de la politique qui tirent leur épingle du jeu
05:54parce que, finalement, il y a une espèce de loi naturelle
05:57qui fait qu'il y a certains dinosaures qui résistent mieux
06:00que les jeunos du Vieux Monde.
06:02Quand je pense aux jeunos du Vieux Monde, évidemment, je pense à un Gabriel Attal
06:05contre un Jean-Luc Mélenchon ou contre une Marine Le Pen
06:07qui a quand même beaucoup d'expérience.
06:09Bon, on sait quand même qu'elle a une épée de Damoclès
06:11concernant son sort judiciaire, donc ça, c'est une autre affaire.
06:14Donc, je pense que, voilà, il a fait vieillir le nouveau monde, Emmanuel Macron.
06:18Et donc, il n'aura pas d'avenir.
06:21Moi, ça m'intéresse pour cet avenir par rapport à Gabriel Attal
06:23qui, lui, l'orgue peut-être sur 2027.
06:25Est-ce qu'après, il faut s'attendre à un duel en 2032,
06:28Macron versus Attal ?
06:29Non, alors, attendez, si je peux juste l'exprimer.
06:31Non, non, je pense qu'il n'y aura pas de duel
06:36parce qu'Emmanuel Macron, vous l'aurez remarqué,
06:39quand même n'est pas très populaire.
06:41Et on lui reproche de plus en plus, quand même, une culture du mépris.
06:46On l'a vu avec le dossier des ZFE,
06:49on l'a vu avec le dossier des éoliennes.
06:51Cette Macronie, cette technocratie
06:53qui est complètement déconnectée des vrais sujets des Français,
06:56ça, ça passe de moins en moins.
07:00Et Attal, de toute façon, est sur cette ligne-là.
07:02Donc, je ne vois pas comment ils peuvent capitaliser
07:06sur la moindre sympathie, sur la moindre espérance,
07:09sur les moindres intentions de vote.
07:11Donc, moi, je pense que la Macronie, de toute façon, n'a pas d'avenir.
07:14Je serais certainement moins catégorique que Véronique,
07:17j'en sais rien, en fait.
07:17C'est-à-dire que c'est très difficile de lire dans une boule de cristal
07:20et de vous dire quel sera l'avenir pour le macronisme.
07:23Toujours est-il que le centre continuera à exister dans ce pays,
07:27que la pensée progressiste, etc., continuera à exister,
07:31qu'il y a encore beaucoup de Français qui croient à cela,
07:33de centre-gauche ou de centre-droit,
07:34qu'Emmanuel Macron a été réélu en 2022,
07:37et que, je ne sais pas encore quelle figure incarnera ce courant,
07:40on pense peut-être à Gabriel Attal,
07:42il y a certaines limites, ça peut être aussi Gérald Darmanin.
07:44Gérald Darmanin, il incarne aussi une forme de centre-droit
07:48un peu plus populaire, un peu plus enraciné,
07:50assez rude sur le régalien.
07:52Il reprendra quand même, je pense, le parti.
07:55Donc, si vous voulez, il y a quand même plusieurs tendances,
07:57plusieurs lignes, plusieurs options.
07:59Quand on parle aujourd'hui de bloc central, c'est très compliqué
08:01parce qu'il est extrêmement divers.
08:02Il y a un bloc central de centre-gauche et il y en a un de centre-droit.
08:06L'enjeu, c'est exactement ça, c'est d'élargir.
08:08Est-ce qu'on élargit sur une polarité droite ?
08:10Quel va être le comportement des Républicains ?
08:12Désormais, ils sont au gouvernement, il y a plusieurs ministres.
08:15Il y a Bruno Retailleau qui est à la fois le chef du parti
08:17et qui est un ministre fondamental de ce gouvernement.
08:20Lui aussi jouera avec ses troupes probablement un rôle.
08:23Y aura-t-il des alliances ou pas ?
08:25Et tout cela, l'avenir nous le dira.
08:27Il nous reste deux petites minutes.
08:28Une dernière question, je voulais aborder avec vous cette question.
08:30À partir de mardi, une nouvelle dissolution redevient possible
08:34pour Emmanuel Macron.
08:36Est-ce que ça pourrait être bénéfique pour la France ?
08:38Si on veut la mettre un peu plus par terre, oui, on peut continuer comme ça.
08:41Non, moi je pense que...
08:42Non, il y a trop d'instabilité dans ce pays.
08:44On a tous les chefs d'entreprise, tous les leaders économiques
08:47qui disent stop, il nous faut un peu de vision,
08:50il nous faut un peu de stabilité.
08:52Voilà, vous avez vu que vous avez quand même des assureurs mondiaux
08:55qui n'assurent même plus les intérêts français
08:58parce qu'à cause des émeutes, ça coûte dorénavant trop cher.
09:02Voilà, donc où on en est ?
09:04C'est-à-dire qu'il faut penser à l'image quand même que la France donne d'elle à l'étranger.
09:07Donc ça me paraît très apocalyptique.
09:09Moi je pense qu'une nouvelle dissolution serait surtout pas très utile
09:12parce que si vous voulez, nous avons, selon les projections,
09:17selon les enquêtes d'opinion, je sais qu'il faut les prendre avec des pincettes,
09:20mais elles disent quand même quelque chose du pays.
09:21Il y a aujourd'hui une tripartition du pays
09:23entre le bloc RN, le bloc central et un bloc de gauche
09:27qui, s'il est fragmenté, sera encore plus faible.
09:29Donc de toute façon, si demain on reconvoque les Français aux urnes,
09:32je vous parie pour le coup ce que vous voulez,
09:34qu'on va avoir une assemblée tout aussi ingouvernable qu'aujourd'hui,
09:37tout aussi divisée, avec des majorités tout aussi relatives.
09:40Donc une nouvelle dissolution, ce serait finalement reculer pour mieux sauter,
09:45recréer du désordre effectivement,
09:48alors que la précédente dissolution était une sorte de,
09:51comment dirais-je, de délivrance démocratique
09:53face à un choc qu'avait été la victoire du RN aux européennes.
09:55Donc le président de la République s'était dit,
09:57je redonne le pouvoir quelque part au peuple, par le suffrage,
10:00et il y aura de la clarté. Malheureusement, il n'y a pas eu la clarté escomptée.
10:04Paul Melun, merci beaucoup Véronique et Jacquet, merci aussi.
10:07Vous écoutez Europe 1 Soir Week-end,
10:08le temps pour moi de vous faire cette petite annonce.
10:11Avez-vous téléchargé la nouvelle application Europe 1 ?
10:14Si ce n'est pas le cas, faites-le rapidement,
10:15plus belle, plus simple, plus rapide.
10:17Avec la toute nouvelle application Europe 1,
10:19mettez le direct en pause, reprenez l'émission du début,
10:21vous écoutez l'émission en replay,
10:23c'est quand vous voulez, où vous voulez, comme vous voulez.
10:25La nouvelle application Europe 1,
10:26c'est le meilleur de votre radio préférée,
10:28en toute liberté dans votre poche,
10:29Europe 1, la radio libre.
10:31Alors après le journal,
10:32je recevrai le directeur général opinion de l'IFOP,
10:35Frédéric Dhabi.
10:36Quand on sait que la moitié des Français
10:37souhaitent une nouvelle dissolution,
10:38et que près de 6 sur 10 souhaitent la chute de François Bayrou,
10:41les sujets ne manquent pas.
10:42A tout de suite sur Europe 1.

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