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Kévin Vauquelin, Arnaud Démare et le directeur sportif Didier Rous, de l'équipe Arkéa-B&B Hotels, en conférence de presse avant ce Tour de France 2025 !
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00:00Merci d'être venu à notre hôtel. Je voulais juste entamer par quelque chose qui est important
00:10et qui fait partie de l'actualité aujourd'hui, c'est l'avenir de l'équipe. Voilà, Manu lui
00:16travaille beaucoup. Je pense que s'il y a des questions sur l'avenir de l'équipe, c'est à lui
00:21qu'il faut les poser, parce que c'est plus lui qui a même de répondre en fait à n'importe quelle
00:26question que ce soit. Nous en fait on est derrière lui, on lui fait confiance, on sait qu'il travaille
00:33beaucoup et surtout on est là pour performer et essayer d'être la meilleure possible sur ce tour
00:41et puis tout au long de l'année. Que ce soit l'encadrement, les coureurs solidaires
00:49et derrière lui pour que les choses se passent au mieux quoi. Première question ?
01:01Est-ce qu'on peut commencer avec les objectifs de l'équipe sur ce tour de France 2020 ?
01:05Oui, les objectifs, l'objectif principal c'est une victoire d'étape. On y a goûté l'année passée,
01:14notamment Kevin. Donc on a envie d'y regoûter une deuxième fois, la part du gâteau est bonne. Donc oui,
01:25c'est principalement les victoires d'étape. Arnaud, comment tu te vois avec ce panel de sprinter ?
01:36Oui, c'est évident que je n'arrive pas avec une position de favori. Peut-être même, peut-être pas en tant qu'outsider. Donc voilà, c'est sûr que moi j'arrive en voulant exister. Et je me dis que sur un sprint, tout est possible. Et on l'a bien vu la dernière avec Kevin.
02:06Il en fallait qu'une et il a réussi à le faire. Donc moi, je viens vraiment dans l'optique de me dire une bonne journée, une bonne vague. Et puis voilà, tout est possible.
02:16Tu penses quoi de ce premier rendez-vous seulement demain, avec évidemment le maillot jaune à la clé ?
02:24Oui, déjà une première journée en général, c'est très nerveux, beaucoup de tension. Donc c'est toujours assez spécial la première journée d'un grand tour. Et puis là, forcément, vu que ça va être arrivé groupé et propice au sprinter, forcément, ça sera encore plus d'adrénaline dans le final.
02:43Et je l'ai déjà vécu à deux reprises et je sais qu'on m'attend.
02:49Quand on est le seul nordiste des Hauts-de-France pour un grand départ dans la région, est-ce qu'il a une saveur particulière ce grand départ ?
02:56Oui, j'ai appris hier que justement, j'étais le seul des Hauts-de-France. Donc oui, c'est vrai que départ de Lille, après on passe sur Amiens et puis la traversée pas loin de la maison.
03:09Donc ça fait plaisir. Maintenant, c'est pas ça qui va augmenter ma motivation. Ma motivation, elle est déjà bien présente.
03:19Mais ça fait plaisir pour la région. Et puis je sais que je serai bien encouragé. J'ai mes proches de la famille qui sera là.
03:28Donc c'est cool. Il y a des étapes que tu as déjà coché spécifiquement. On a parlé de la première, mais ensuite...
03:34Oui, les étapes seront assez restreintes pour mon profil. Donc forcément la première, ensuite Dunkerque, et puis après, un peu plus tard, sur Châteauroux, Laval.
03:46Donc voilà, ça sera sur toutes ces étapes-là.
03:49Pour parler de motivation, tu as dit que l'on a besoin de motivation supplémentaire, mais est-ce que justement l'avenir de l'équipe dont on parlait, ça peut être aussi une motivation d'essayer de montrer en plus le maillot pour faire de bonnes performances et éventuellement permettre que l'avenir soit préservé ?
04:04Peut-être que pour certains, ils ont besoin de ça pour se motiver plus, mais je pense qu'on est tous assez professionnels pour aimer notre sport et être...
04:14être passionné et vouloir être toujours meilleur. Donc moi, je n'ai pas besoin de...
04:20Voilà, de ça pour me motiver en plus. Début de saison, on se disait, bah oui, mais pour rester dans le World Tour, voilà, il faut se donner une motivation supplémentaire, mais je n'ai pas besoin de ça non plus.
04:33Donc la motivation est toujours présente. Je donne le maximum sans aucun regret. Donc voilà, après, la ligne de conduite, elle doit être la même pour tout le monde.
04:41Et je rebondis, est-ce que, sans parler de motivation, est-ce que ça rajoute de la pression sur les épaules des coureurs, vu le contexte de l'équipe ?
04:49Si on n'a pas de regrets... Enfin, moi, je n'ai aucun regret sur ce que je peux faire, donc j'ai pas de pression supplémentaire.
04:59Après, il faut peut-être en parler à d'autres, mais peut-être aussi mon ancienneté, on va dire, me permet d'être un peu plus serein comparé à d'autres coureurs.
05:08Donc on n'a pas non plus tous le même ressenti.
05:13Et c'est une victoire sur le Tour ? C'est pour le prestige ou c'est pour les points UCI ?
05:18Non, c'est pas pour les points UCI, c'est pas pour le prestige, c'est concours pour gagner des courses.
05:23On a fait deuxième d'une étape du Giro cette année, l'étape la plus dure, l'étape reine du Giro, ce qui est déjà une belle performance en soi, même si c'est pas une victoire.
05:38Mais aujourd'hui, les points UCI, oui et non, en fait, je pense qu'il faut déjà être performant, courir pour avoir le meilleur résultat possible, et puis après, les points viennent avec.
05:48Donc en fait, les points, c'est la conséquence de nos résultats, et voilà, donc c'est pas les points qui nous animent, c'est de gagner des courses.
06:01J'ai parlé avec un pouvoir chez notre équipe, vous avez dit que maintenant les managers, vous parlez de tous les points UCI avant une victoire d'étape, c'est pas votre cas ?
06:07Pas chez nous.
06:08Non, pas chez nous, non, non, il faut arrêter avec ces points UCI, franchement, on est là pour faire du vélo, on est là pour faire des performances, et quand on fait des performances, on apporte des points UCI.
06:17C'est juste une petite, voilà, ça me permet de mettre des grades à des moments sur certaines victoires, c'est sûr qu'on a des plus belles que d'autres, mais voilà, c'est une victoire autour de France, il n'y a que ça qui compte, on va pas aller gratter tout le temps, on est là pour faire des performances, comme l'a dit Rano, ça, ça nous passe à travers, c'est juste des trucs qui s'accumulent au fur et à mesure.
06:40C'est, je pense qu'on a de la gloire, on va dire, on est quand on les regarde, mais on court pour une victoire, on est sur une course de vélo, on est sur une course, on est des sportifs de haut niveau, on a vu cette performance.
06:49C'est un peu chat pour le cul.
06:50Ah non, mais c'est juste pour tout le monde, quoi.
06:52Mais c'est le traiteur d'esprit, de toute façon.
06:54Depuis gamin, enfin, quand t'es gamin et que tu commences à faire du vélo, des points, c'est pas ce que c'est, enfin, c'est venu après, et voilà, moi, ça fait seulement deux, trois ans que j'en parlais, deux points, mais avant, tu courais, c'était pour lever les bras, quoi, c'est pas pour acheter des points.
07:12Est-ce que vous avez des moyens de miser et sur le sprint et sur des échappées ?
07:16Oui.
07:17Et comment ?
07:19Comment ?
07:20Oui.
07:21À la compo et des pieds-hauts.
07:22Et on a quelques coureurs, pardon, qui sont capables, en fait, d'être là, et pour aider Arnon, pardon, sur les étapes un petit peu plus ballonnées, et puis sur les échappées, on a aussi une équipe qui est bien armée pour ça, et on l'a construit aussi pour ça.
07:39Voilà.
07:40Donc, oui, on a les moyens d'exister sur les deux tableaux.
07:43Kevin, est-ce qu'on a cru que c'est l'étape et l'objectif, mais est-ce qu'une place au général, que ce soit un top 10, même un top 15, à la fin, selon ce qui se passera, ça serait aussi un bon Tour de France et ça peut être quelque chose qui peut être dans un coin de ta tête ?
07:56Non.
07:57Du tout.
07:58Il faut pas courir sur tous les tableaux. Si on commence à voir quoi sur tous les tableaux, on va juste se perdre. On le sait très bien, un Tour de France est très exigeant et si on veut commencer à faire un bout du général, puis un bout des étapes, c'est un coup à repartir à bredouille.
08:11Non, non, il faut viser. Il faut viser les émotions qu'on a vécues l'année dernière et que certains médias ont permis de nous remémorer dernièrement.
08:24Ils ont juste envie de recagner une victoire d'étapes, donc on n'est plus dans cet objectif-là.
08:28Mais pour moi, je pense que c'est beaucoup trop tôt de commencer à vouloir faire un classement général sur trois semaines.
08:32À quoi tu t'attends pour éviter de l'adversité ? Parce qu'évidemment, c'est que la même attente que l'année dernière. Il y a eu cette étape l'année dernière et les résultats de cette saison.
08:40À quoi tu t'attends justement de tes adversaires ?
08:44Déjà, on est sur le Tour de France. Tous les coureurs qui sont au départ sont tous dans leur forme presque maximale de l'année.
08:52Donc, il y aura un niveau très très homogène et très très dur. Donc après, on verra comment on faisait rouler les premières étapes.
08:58C'est comme ça qu'on le sent et qu'on voit comment ça se passe. L'année passée, c'est comme ça qu'on l'a vu et que ça a marché.
09:04Maintenant, on verra si mon statut est vraiment changé pour les échappés.
09:08Mais tu penses que tu as plus la pancarte ?
09:10Ah, probablement. On va peut-être plus reconnaître mon nom, ça c'est sûr. Après, c'est un Tour de France et il y a beaucoup d'opportunités pour beaucoup de monde.
09:17Il y a beaucoup de très grands coureurs. Des palmarès, pour chaque coureur, il y en a quasiment aussi long que mon bras.
09:23Donc, s'il faut marquer tous les coureurs du peloton, on n'en a pas fini.
09:28Donc, non, non, je pense que ce n'est pas ce qui changera beaucoup.
09:32Arnaud, comment tu analyses tes sprints durant cette première partie de saison ?
09:37Au niveau de ta vitesse région, comment est-ce qu'il continue par rapport aux autres années ?
09:42Et sur ce tour, qui se font un peu tes luttes, tes bras droits ?
09:47Oui. Après, sur le début de saison, c'était bien parti avec Bessèche, Paris-Nice.
09:53Après, les classiques, j'ai manqué un peu de réussite là où je voulais.
09:57Après, je n'ai pas tout détaillé. Mais oui, j'ai manqué de réussite avec des crevaisons, des chutes.
10:05Et puis après, j'attendais beaucoup de Dunkerque, mais j'étais quand même malade un peu trop pour Léon.
10:12Du coup, j'étais là, mais pas top.
10:14Et après, sur les dernières courses, ça revenait bien, sur Copenhague, sur les courses en Belgique aussi.
10:19Donc, ça m'a fait vraiment du bien de ressentir des bonnes jambes.
10:23Et puis après, là, ça sera essentiellement Amaury pour m'aider dans le final,
10:28puisque comme on m'a dit, l'équipe est composée pour pouvoir vraiment jouer tous les jours.
10:33Donc, voilà, ça sera avec Amaury qu'on fera l'exprimer.
10:37Et quand tu regardes ton compteur au niveau de la puissance, est-ce que ça a encore les mêmes valeurs qu'autrefois ?
10:44Ouais, là, sur les dernières courses, oui, sur le final de course à Copenhague,
10:48voilà, tout le final où c'était assez tortueux, où il fallait rester placé à chaque fois,
10:53j'avais toujours le coup d'arrivée que je voulais.
10:55Donc ça, c'était vraiment encourageant justement pour le Tour.
10:59Didier, justement, quel regard portait sur Arnaud sur cette saison ?
11:03Et pourquoi l'avoir sélectionné ? Comment le mettre dans les meilleures conditions ?
11:07Alors, les meilleures conditions, c'est sûr qu'on n'a pas la même équipe autour de lui que l'année passée.
11:13Maintenant, le Tour est fait différemment aussi.
11:15Il y a beaucoup moins d'arrivée au sprint.
11:17Il y a beaucoup plus d'arrivée pour puncher et difficile,
11:24et où les échappés peuvent aller au bout, en fait.
11:27Donc, c'est pas évident, parce qu'Arnaud, il a besoin de quelqu'un au Tour, au moins un ou deux coureurs.
11:34Donc, on avait Thibaut Garnalek qui était là à la base, qui est tombé au championnat,
11:40et qui aurait pu justement nous aider à placer Arnaud dans les meilleures conditions pour aller faire un sprint.
11:46On voit aujourd'hui que les sprints, il y a de moins en moins de vraiment gros trains.
11:51Ça existe encore un peu, mais il y en a quand même de moins en moins.
11:54Et donc, quand Thibaut Garnalek, malheureusement pour lui, est tombé au championnat,
12:02on a pris la décision de mettre Amaury, Capio, qui est assez polyvalent, en fait,
12:06qui peut aider Arnaud dans les sprints, et qui peut aussi aider Kevin dans des placements,
12:13tout au long de la journée et autres, dans des endroits stratégiques, etc.
12:17Ensuite, on a des garçons qui sont aussi capables, Raoul Garcia, Matisse Lebert,
12:21de faire un travail d'approche de sprint, justement pour que Amaury, en fait,
12:26n'ait pas à faire d'effort trop tôt, et pour pouvoir aider Arnaud dans le final.
12:31Donc, comment moi je vois les choses, c'est plutôt dans ce sens,
12:34c'est jouer les sprints à fond. On sait qu'il n'y a pas beaucoup de chance,
12:38moins que l'année passée. On sait aussi que l'année dernière,
12:42Arnaud fait 3 d'un sprint, ça se joue à pas grand chose.
12:45Enfin, 3. Il a été déclassé, à mon avis, injustement.
12:49Mais bon, c'est comme ça, cette décision des commissaires.
12:52Et donc, en fait, tout est réalisable, en fait, et tout est jouable.
12:56Parce qu'un sprint, ça reste toujours aléatoire, la bonne vague, etc.
13:00Alors, vous pouvez en parler plus que moi, parce qu'il en a fait plus que moi, c'est sûr.
13:05Mais voilà, et aujourd'hui, à partir du moment où on est au départ, on a quelque chose à jouer.
13:13Donc après, est-ce qu'on va y arriver ou pas, ça, l'avenir nous le dira.
13:18Mais à partir du moment où on est au départ, on jouera les coiffes.
13:22Une question pour Arnaud.
13:24Peut-être, est-ce que vous appréhendez cette année les longs transferts qui s'annoncent en bus ?
13:28Il y aura des gros trajets entre chaque étape ?
13:30Qu'est-ce que ça joue sur la fatigue, la récupération ? Est-ce que vous appréhendez ça un petit peu ?
13:35Bon, je t'avoue qu'on ne garde plus ces étapes que les transferts.
13:40Chaque jour suffit sa peine et chaque course.
13:44Mais non, c'est sûr que ça joue toujours sur la récupération.
13:46Après, c'est les transferts qui sont pour tous les coureurs du peloton.
13:49Donc, si on n'a pas de disparité à ce niveau-là, c'est pas le mieux, mais c'est pour tout le monde pareil.
13:55Je ne sais pas ce que tu en penses, Arnaud.
13:57Après, c'est une habitude. J'ai fait des gyros où on partait le matin à 7h.
14:02On prend des petits-déj dans le bus parce qu'on avait 3 heures de transfert par le départ.
14:07Ça fait partie justement d'avoir fait un tour de France.
14:12La France, c'est quand même assez grand pour faire 21 étapes.
14:15Donc, oui, ça fait partie maintenant de notre sport.
14:20Ce qui est une habitude aussi en juillet, évidemment, c'est la chaleur.
14:23Mais on a vu un pic ces derniers jours, y compris là où on est en France.
14:26On est peut-être un peu moins habitués.
14:27Vous y préparez spécifiquement avec des étés de plus en plus chauds.
14:32Parce qu'il y a le matos qui va avec et qui a évolué également.
14:34Mais comment vous abordez cette préparation-là spécifique ?
14:37L'année dernière, au départ, il est super chaud.
14:40Mais on est en Italie, du coup, on dit que c'est normal.
14:43Mais voilà, il fera, je pense, très très chaud quand on est arrivé sur Toulouse.
14:48Là, pour l'instant, c'est un peu calmé.
14:50Justement, ça va peut-être de tourner aux orages.
14:52Mais maintenant, ça fait trois semaines qu'il a fait chaud.
14:56On commençait à s'habituer au championnat. Il a fait vraiment très chaud.
14:58On est parti dans les heures les plus chaudes de la journée à midi.
15:01Kéline qui a fini la course.
15:03Je pense qu'il fallait du temps pour s'en remettre.
15:05Je pense que ça va être l'accumulation des jours.
15:07Si c'est des coups de chaud qui ne durent pas longtemps, ça devrait le faire.
15:09Mais c'est vrai que voilà, si ça dure deux semaines sur la fin,
15:14ça risque d'être compliqué pour les organismes.
15:17Je pense qu'on s'habitue toujours un peu et on s'entraîne aussi à ça.
15:20Je pense que dans l'université de l'entraînement,
15:22vous avez pas mal entendu parler du training et tout ça.
15:24Je pense que ça nous aide.
15:25Les conditions du mois de juin qui ont été quand même vraiment chaudes
15:28pour l'ensemble des coureurs,
15:30ça a permis aussi de s'habituer un peu à ces conditions extrêmes.
15:33Et on a assis tout un staff derrière qui fait beaucoup de travail
15:35pour qu'on ait toujours à la meilleure disposition.
15:37L'eau, la glace, des bidons frais.
15:40On a vu au championnat de France, c'était plus facile, c'était un circuit,
15:45mais on était toujours très bien alimentés.
15:47C'est sûr qu'on accède beaucoup plus à la chaleur quand on peut refroidir notre corps.
15:50Je pense qu'il y a tout qui est fait pour.
15:52En ce qui concerne la nutrition, qu'il est chaleur ou pas,
15:54est-ce qu'il y a des choses qui ont changé ?
15:56Peut-être, Arnaud, de plus en début de carrière,
15:59est-ce que tu as le sentiment qu'il y a des choses qui ont changé ?
16:01Complètement.
16:02Et pas que par rapport à la chaleur.
16:03La nutrition, elle a évolué.
16:05En quoi elle a évolué ?
16:06Tout.
16:07Je ne faisais pas mon mori et mes pattes quand j'étais néopro.
16:10Maintenant, tous les néopros le font.
16:12On est des nutritionnistes.
16:15Et puis le grain majeur que vous connaissez maintenant,
16:20on mange énormément sur le vélo.
16:22Alors qu'avant, on faisait beaucoup plus avec notre réserve.
16:24On voyait des cours faire des hypoglycémies et on n'en voit plus.
16:27Donc maintenant, voilà, on recharge à fond.
16:33Et puis chaque jour, l'intensité, elle est la même.
16:36Parce que justement, on sait mieux s'alimenter.
16:40Est-ce que tu manges plus qu'avant ? Tu manges différent ?
16:42Sur le vélo, je mange beaucoup plus qu'avant.
16:45Beaucoup plus qu'avant.
16:47Moi, c'était un petit peu le début de la transition.
16:50Mais il y avait encore des coureurs qui étaient avec du sirop dans les bidons.
16:53Maintenant, voilà, on a tous des boissons exotoniques.
16:56Et même les débuts des boissons.
16:58Enfin, voilà, je vais faire un cours là-dessus.
17:00Mais elles étaient très peu de grammage en glucides.
17:04Alors que maintenant, on monte à des hauts grammages.
17:07Donc tout ça, ça a forcément joué sur les performances.
17:11Plus, c'est différemment aussi.
17:13Un peu des deux, quoi.
17:15Ouais, différemment non.
17:17Mais on mange plus, c'est sûr.
17:21Kevin, tu as vu pas mal de trucs ces derniers temps.
17:25Les réussites des championnats.
17:26Est-ce que, d'une certaine manière, tu as eu besoin de digérer ça ?
17:29Ou est-ce que tu as réussi à passer rapidement à autre chose ?
17:32Est-ce que c'est l'essence de métier qui veut ça ?
17:34Passer à autre chose, c'est compliqué à dire.
17:37Je suis juste...
17:38Franchement, je vais dire avec des gens plus familier.
17:40Je suis juste en train de kiffer ce qui se passe.
17:43En tant que coureur, en tant que sportif, d'avoir autant de...
17:46On est poussé dans les médias, mais surtout tout le soutien que je reçois
17:49par toutes les personnes qui m'encouragent et tous les messages que je peux avoir sur différents réseaux sociaux.
17:53C'est juste qu'il faut juste en profiter.
17:55Ça fait peut-être des charges mentales un peu plus grandes.
17:58Mais bon, il faut en profiter.
17:59On n'est pas...
18:00Comme je dis, c'est...
18:01Car, de sportif, ce n'est jamais que des hauts et aussi des bas.
18:05Et je suis déjà passé par certains bas.
18:07Et donc, sur le haut, autant en profiter.
18:09Et voilà, pas perdre tout ça.
18:13Et c'est-à-dire que de regarder des images, le Tour de Suisse, ça, ça fait toujours du bien.
18:18C'est beaucoup de félicitations.
18:19C'est-à-dire que je remets toujours un peu la tête dedans.
18:21Maintenant, il faut aussi se caler sur ces objectifs.
18:25Le Tour de Suisse, c'est terminé.
18:26Je pensais tout de suite au Chauffeur de France.
18:28Pour autant, je n'oubliais pas tout ce que j'ai bien vécu et aussi la forme que j'avais
18:32qui permet d'avoir une meilleure... une spirale positive.
18:35Donc, il faut juste enchaîner les objectifs.
18:38Pour le Tour de France.
18:39Tout est derrière moi.
18:40Et maintenant, il faut y aller à l'avant.
18:42À quoi tu t'attends, Kevin, sur les étapes de France ?
18:44Chez toi, particulièrement celle de Val-de-Vir ?
18:46Ça va être une étape envoyée pour toi ?
18:48Ça va être des étapes...
18:51Franchement, ça va être de l'expérience pour moi et pour ma carrière
18:54de passer en Normandie avec tout ce qui s'est passé dernièrement.
18:58La notoriété qui est en train d'augmenter.
19:00Je pense qu'il y aura beaucoup de sollicitations.
19:02Il va falloir que j'arrive à filtrer entre la course et tout ce qu'il y a autour.
19:06Donc, ça va être aussi une expérience personnelle.
19:09Est-ce que l'étape de Rouen aussi, tu l'as cochée ?
19:11Parce qu'il y a un final qui ressemble un peu à la flèche Wallonne d'ailleurs.
19:13Je crois que Jean-Philippe, tu as un petit peu détaillé cette fameuse montée.
19:17Est-ce qu'à Rouen aussi, tu vas vouloir briller parce que tu as une histoire particulière
19:19avec toute cette formation qui t'a sorti un petit peu de la galère après Chambéry ?
19:23Il y a 21 étapes, j'ai envie de briller sur 21 étapes.
19:26Est-ce qu'elle compte un petit peu plus que l'étape ?
19:27Non, c'est sûr qu'il y a des très belles étapes où il y a des moyens de faire de beaux résultats.
19:33Après, comme je l'ai dit, c'est une course de vélo.
19:35On ne peut pas savoir ce qui va se passer avant.
19:36On ne peut pas savoir ce qui peut se passer les jours avant, le matin avant, pendant l'étape.
19:43Mais c'est sûr que c'est des objectifs d'être bien.
19:45Mais un peloton, c'est lui qui décide aussi ce que font les échappés, ce que ne font pas s'échapper.
19:49Est-ce que Tadej Pokachar va vouloir gagner Rouen ?
19:52Déjà commencer à se découvrir ou pas ?
19:55On ne sait pas.
19:56Donc maintenant, oui, c'est une étape que j'ai cochée.
19:58Après, on verra comment ça se déroule au fur et à mesure des premiers jours.
20:01Et il est relou Pokachar ?
20:02Non, ça va, il est sympa.
20:04Il va vouloir tout prendre ?
20:06Après, comme j'ai dit, on est sportif.
20:08S'il avait les moyens de gagner, pourquoi il ne voudrait pas gagner ?
20:11On va en laisser aux autres.
20:12C'est des opportunités, surtout.
20:14Quand il peut prendre du temps, il ne va pas s'en priver.
20:17C'est ça.
20:18Tu ferais pareil ?
20:20Non, je ferais pareil.
20:22Franchement, on ne se fait pas d'ennemis quand on fait comme ça.
20:26On se fait des ennemis, c'est selon nos réactions après, peut-être.
20:29Mais pas quand on est juste...
20:31Tout le monde travaille.
20:32On a passé des semaines et des semaines en altitude.
20:34On passe des semaines à être sur notre vélo, à se mettre des efforts tous.
20:37Chaque coureur dans le peloton, comme ça.
20:39Si ça sourit, il faut y aller jusqu'au bout.
20:42On ne va pas dire, je vais me relever parce que je vais laisser des victoires.
20:45Ou je ne vais juste pas prendre du temps alors que je peux peut-être gagner plus que combien de tours de France.
20:50C'est normal.
20:51C'est un sportif.
20:52Tout le monde travaille.
20:53À un moment donné, il faut aussi prendre ce qu'on a à prendre.
20:55Et au risque de lasser, peut-être les gens ?
20:57Ça, c'est une question...
20:59Ce n'est pas avec moi.
21:00Il faut voir ça.
21:01Il faut voir ça avec les supporters.
21:02Et toi, Arnaud ?
21:03A petite échelle, le Poitou-Charente, il y avait la cinquième étape où j'avais le maillot un peu assuré avec 40 secondes d'avance.
21:14Et la direction sportive voulait qu'on laisse l'étape.
21:19Et tous les mecs dans le bus, si Arnaud peut gagner, il faut qu'on la gagne.
21:22Le vélo, ça passe vite.
21:24Et donc, moi, j'ai même pas eu mon mot à dire parce que tous les gars ont dit non, non, on roule et puis tu essaies de gagner la dernière étape.
21:30Et finalement, je l'ai gagné.
21:31Et puis bon, là, je pense que c'est à petite échelle, mais bon, ça a dû être relou pour tout le monde.
21:37Mais moi, j'étais bien content d'avoir gagné les cinq étapes.
21:39Alors, Arnaud, est-ce que ça serait l'idéal de débloquer le compteur 97 et de te rapprocher les 100 sur le Tour de France pendant que j'ai une troisième ?
21:47Bon, carrément, carrément.
21:49Voilà, on va pas se cacher.
21:51Ce serait ma première de l'année.
21:53Si je peux faire la surprise, c'est clair que je vais pas m'en priver.
21:58On parle beaucoup de nervosité, de chaos potentiel sur ces dix premiers jours.
22:03Vous avez vu la conspiration des étapes.
22:05Vous pouvez avoir votre avis à nous deux par rapport à ça.
22:08Est-ce que c'est quelque chose que vous craignez ou est-ce que c'est un peu exagéré ?
22:15C'est ce qu'on vit, ce qu'on va vivre là.
22:19C'est ce qu'on a vécu aussi les dernières semaines.
22:21Toutes les courses en Belgique que j'ai fait, il y avait énormément de tension.
22:24Ça ressemblait à une première étape du Tour.
22:26Maintenant, c'est dans nos habitudes.
22:30Et oui, forcément, il va y avoir des chutes demain.
22:34C'est certain, c'est obligé.
22:39Vu l'agressivité qu'on a entre nous, c'est un peu le reflet de la société.
22:49Où on voit un peu plus d'agressivité, que ce soit en voiture, vous le voyez vous-même.
22:53Nous, sur le vélo, c'est la même chose.
22:55Si un mec ne veut pas freiner à côté, ça ne freinera pas.
22:58Ça sera un accrochage et chute ou pas chute.
23:00Mais en tout cas, chaque coureur a un objectif pour faire gagner son leader.
23:07Et chaque leader, lui, doit défendre son statut.
23:11Donc, on a tous une certaine envie, pression.
23:17Mais je n'ai pas de pression parce que c'est nous-mêmes qui voulons réussir.
23:22Que ce soit des fins de contrat, des fins d'équipe, des objectifs personnels.
23:28C'est forcément ça qui stimule le peloton.
23:35Après, c'est la magie du Tour de France.
23:38Non, mais c'est sûr que c'est nerveux.
23:40Comme on a dit, tous les coureurs sont au niveau...
23:42C'est la plus grande course du monde.
23:44Donc, tout le monde a envie d'être performant, d'être au moins vu.
23:47Et donc, c'est sûr qu'il y aura des tensions un peu plus fortes.
23:52Parce qu'en plus, c'est un premier.
23:54Ça va être le Spring.
23:55C'est sûr que ce soit le premier Spring du Tour de France ou le dernier.
23:58Ce sera toujours pareil.
23:59On va toujours pouvoir frotter et tout ça.
24:01Ça fait du bruit.
24:02Le Tour, ça fait du bruit.
24:03Donc, vous êtes là à Paris-Nice.
24:07Vous étiez peut-être un tiers de ça.
24:09Et pourtant, c'est Paris-Nice.
24:10Donc, le Tour de France fait du bruit.
24:13Je suis tombé une bouteille d'eau.
24:15Et puis, ça va être vu plein de fois.
24:17Et voilà.
24:19Je pense que c'est aussi l'audience qui est autour.
24:22Mais c'est tant mieux.
24:23C'est notre vitrine.
24:24C'est pour ça qu'on est nés et qu'on a fait du vélo derrière.
24:27Didier, par rapport à ça, peut-être aussi ?
24:30Ça a toujours été le Tour.
24:32La première semaine, il y a toujours énormément de tensions.
24:35Pourquoi ?
24:36Parce que les leaders ne veulent pas perdre de temps.
24:38Les sprinters veulent tirer leur épingle du jeu.
24:42Ce qui est normal.
24:43En fait, dans toutes les équipes, il y a quelque chose à défendre.
24:46Et donc, ça crée de la tension.
24:48Maintenant, je dirais que ce qui a peut-être changé, c'est pas par rapport au Tour surtout, mais c'est par rapport aux autres courses à côté où il y a encore plus de tensions qu'il n'y en avait dans le passé.
25:01Mais les tours, ça a toujours été nerveux.
25:06Ça a toujours été tendu le début, etc.
25:08Et nous, dans les voitures, chaque fois qu'on entend chute, on a le cœur qui monte.
25:15Est-ce qu'on en a ? Est-ce qu'on en a pas ? Est-ce que ceci ? Est-ce que cela ? Parce qu'en fait, on peut tout perdre.
25:20Et toute la préparation, les stages et autres, en quoi ? En une fraction de seconde, quoi.
25:25Et ça, malheureusement, on ne peut pas le... C'est ingérable, en fait. On ne peut pas l'anticiper. C'est pas gérable, etc.
25:31Donc, il faut quand même une part de réussite.
25:34Si vous croyez que le scénario qu'on a eu à La Panne, par exemple, on a des ordres très précis.
25:38Il y a eu des chutes sur la fin vraiment d'un après les autres.
25:42Donc, ça devenait un peu une farce.
25:44Parce que je pense qu'on va en arriver à des trucs comme ça.
25:48J'espère pas.
25:49Ouais, non, j'espère pas non plus.
25:51Mais après, voilà, on était...
25:54Il y avait, je sens pas du monde des frontières à La Panne.
25:57Là, il y aura quand même beaucoup moins de coureurs,
26:00partagés avec classement général et des grimpeurs.
26:03Donc, déjà, c'est pas du tout les mêmes coureurs.
26:06Et normalement, le parcours est quand même un plus adapté que La Panne qui...
26:10On le savait quand même avant même d'arriver dans le final que ça allait être compliqué, quoi.
26:15Et vu que ça fait du bruit, le tour de France, vous avez pas un message à passer peut-être sur le réchauffement climatique,
26:21peut-être des chaleurs de plus en plus fortes ?
26:23C'est pas votre rôle, je sais, mais vu que vous êtes exposé pendant trois semaines à ça,
26:28peut-être que vous êtes plus concerné que nous, encore plus tard.
26:31Ouais, bah après, c'est pas notre rôle à nous.
26:38On subit aussi ce que nos politiciens peuvent mettre en place.
26:43Nous, à notre échelle, c'est sûr qu'on peut pas forcément tout bien, mais je pense qu'il y a encore au-dessus qu'on peut améliorer.
26:52Donc voilà, après...
26:54Je pense que c'est penser aux autres.
26:56On subit aussi ce qui se passe.
26:57Je pense que c'est comme dans le peloton, comme dans tout ce qui se passe, que ce soit l'écologie ou pas l'écologie.
27:01C'est penser aux autres et pas juste regarder pour sa personne et être égoïste.
27:04Je pense que voilà, réussir à refaire les bons gestes au bon moment et essayer de limiter ce qu'on peut faire dans le mauvais.
27:11Et voilà, je pense que c'est juste ça, faire une prise de conscience de masse par rapport à juste pas penser qu'à sa personne et que ça engrange aussi beaucoup de choses, que ce soit à notre petite échelle comme au monde entier.
27:23Donc je pense que c'est juste ça les messages à faire passer.
27:26Que les gens aient plus de respect entre chaque personne et entre chaque chose qui peut se passer autour de nous.
27:32Et bien, est-ce que tu pourrais réécrire pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas, c'est que c'est que la Suisse normande et cette échelle.
27:38Ah, c'est ton point, tu connais ça par cœur, il y a beaucoup de dénigrés, concentrés sur une seule étape.
27:44Ça ressemble à quoi ?
27:45Ça ressemble à quoi ?
27:46Ça ressemble à un mal de jambes continu.
27:49C'est des gros vallons avec des routes granuleuses et où on ne s'arrête vraiment jamais.
27:56C'est des faux plats descendants et pas des vraies descentes.
27:58Donc on est toujours en train de pédaler.
28:00On va avoir les watts moyennes qui vont toujours être très élevées et ça va être très énergivore.
28:04Et voilà, après c'est des belles routes, on est tranquille, c'est pas mal.
28:09Et ouais, ça va juste être difficile surtout pour les gens.
28:13Et juste avant, contre la montre de Caen, tu l'as regardé ?
28:17Moi j'ai déjà regardé, ouais.
28:19C'est un chrono typiquement de chronoman, de pur spécialiste.
28:25Un départ avec Louvre-la-Délivande où on monte à peu près 1,5 km.
28:30Et après on part dans la prairie de Caen où c'est vraiment des grandes routes, un peu faux plats mais pas trop.
28:37Donc c'est vraiment typiquement spécialiste, position et un final un peu plus tortueux pour retourner dans la ville de Caen.
28:43Mais c'est un très beau chrono, ouais.
28:45Kevin, hier Guillaume-Martin qui est je crois le seul français à vraiment viser ouvertement le plat en général,
28:50tu disais qu'il ne fallait pas dévaloriser ça et que si on voulait faire plus tard peut-être un podium ou même un top 5,
28:55il faut passer par 10ème, 9ème, 8ème.
28:57Donc quel est ton avis toi sur ça ? Tu disais que pour toi c'est trop tôt mais...
29:00Par rapport aux questions générales ?
29:01Ouais.
29:02Ouais, après il faut le sentir quand on se sent prêt trois semaines, c'est long.
29:07Peut-être qu'à la télé on a l'impression c'est que deux ou trois heures d'antenne mais pour nous c'est long.
29:12C'est de la pression en fait qui est juste là tous les jours.
29:16On suit des groupes, on va jouer avec des groupes, finalement on va y arriver toujours à la limite de son corps.
29:23Et peut-être que voilà aussi il faut avoir des années où on a des journées où on récupère un peu plus,
29:28on va faire l'échapper le lendemain, faire ce qui nous anime aussi.
29:31Guillaume-Martin a un mental pour moi sur les courses à l'étape qui est un des meilleurs mondiaux.
29:36Il s'accroche toujours.
29:37Guillaume-Martin il ne faut jamais l'oublier.
29:39Peut-être pas toujours à l'écran mais il est toujours là, toujours présent.
29:41Et ça en est une force pour lui.
29:44Après il faut réussir à avoir ce mental-là pour nous aussi.
29:47Et pour l'instant je pense qu'on est plus happé par la victoire d'une étape pour le monde
29:52que pour maintenir un top 10 qui est juste exceptionnel autour de France.
29:57Mais qui est peut-être au niveau des émotions pures sur l'instant peut-être pas aussi forte.
30:01Quand il y a une tableille pour Gaccia dans le temps, est-ce qu'on est résigné ?
30:05Est-ce qu'on se dit qu'on ne doit ramasser que les miettes et encore ?
30:08Je ne sais pas combien de fois on me l'a posé cette question mais ça commence à faire pas mal.
30:13Mais après je pense que chaque courant on lui la pose.
30:16Non on n'est pas résigné.
30:17Si on était résigné on arrêterait de faire du vélo.
30:20Il y a toujours des courants qui sont très forts à des moments.
30:22Et pourtant il y a bien eu des moments où il a perdu le Tour de France il y a quelques années derrière Jonas.
30:27Maintenant il faut courir avec nos armes et avec ce qu'on peut.
30:31On fait ce qu'on peut, on se croit ce qu'il faut, on fait tout ce qu'il faut, on travaille de notre côté.
30:35Maintenant on ne va pas se dire qu'on a tout fait bien au départ.
30:38Il y a le mauvais champion du monde actuel, on va juste arrêter et laisse-le partir.
30:43On va tenter, on va faire notre course.
30:45À la Flèche Wallonne j'ai juste fait ma course, j'ai fait mon effort.
30:48Je me suis retrouvé derrière lui, c'est comme ça.
30:50Ça aurait pu être devant lui un jour où il est moins bien ou un jour où...
30:53Le vélo, il y a tellement de choses qui se passent entre les conditions météorologiques, les chutes et tout ça.
30:58Il s'est bien de casser le poignet au Tour de France je crois, il y a deux ans.
31:02Voilà, c'est Louis. Alliés je pense.
31:05C'est la course, après c'est un coureur comme un autre.
31:10On est là, on a deux bras, on a deux jambes.
31:12Il est très fort actuellement.
31:15Qui sait s'il ne va pas avoir une défaillance durant les trois prochaines semaines.
31:18Est-ce qu'on est résigné dans le temps quand il y a Pogacar qui court à l'air ?
31:25Est-ce que Pogacar s'entraîne plus que les autres ?
31:30Plus que les autres ?
31:32Franchement, il faudrait regarder les entraînements de tout le monde.
31:35Mais maintenant ça commence à être de plus en plus similaire.
31:37On a juste des petites variations entre chacun.
31:39Après c'est son corps qui accepte ou pas les charges.
31:41Après, regardez, peut-être qu'il s'entraîne plus que les autres parce qu'il court peut-être moins que les autres.
31:44Regardez ces jours de course quand il y a des jours de course de certains cours.
31:47Que ce soit Arnaud ou moi, c'est des programmes totalement différents.
31:50C'est incomparable.
31:51On ne peut pas comparer ce qui n'est pas comparable.
31:53Il y a des équipes qui passent beaucoup de temps en altitude et qui sont beaucoup d'entraînements.
31:58Nous, on fait d'autres choix.
32:00J'ai couru, moi, c'est mon exemple personnel, de la Marseillaise jusqu'à la Bretagne.
32:07C'était mon choix.
32:08J'ai fait plus de jours de course.
32:10Sur les données d'entraînement, je me suis m'entraîné.
32:12Mais par contre, j'ai fait plus de courses.
32:14Et pour autant, ce n'est pas pour ça que je n'arrive pas en fin.
32:17Pour réduire la dangerosité de votre sport, l'UCI a annoncé vouloir faire un test en fin de saison sur la limitation des braquets.
32:27Parce que trop de vitesse pour entraîner, trop de risques de chute.
32:31C'est quoi votre sentiment par rapport à ça ?
32:34Est-ce qu'il faut limiter les braquets pour retrouver des tests plus acceptables pour moins de danger ?
32:39Je pense qu'il n'y a pas de...
32:41On ne sait pas s'il y a une solution à tout ça.
32:43Comme on a dit, c'est du comportement plus qu'autre chose.
32:46Déjà, tout va ensemble.
32:48La nutrition est plus haut.
32:49Donc, en fait, on a moins de coups de fatigue durant la course.
32:51Donc, il y a plus de coureurs qui sont dans le match tout le temps.
32:53Avant, je pense, quand on regardait la télé, on voyait quand même des 30 sprinters.
32:57Et ils étaient encore 3, plus leurs sprinters ou tout comme ça.
33:01Maintenant, il y a quasiment 7 coureurs qui sont présents dans le final.
33:03C'est aussi ça qui amène cette dangerosité.
33:05C'est toute cette homogénéité de niveau qui arrive grâce à nos nouvelles méthodes d'entraînement.
33:11Et tout ce qu'on met en place autour.
33:13Après, est-ce qu'une mise à tamraquer, ce sera une solution miracle ?
33:16Je ne pense pas.
33:17Mais ça peut être déjà une petite solution.
33:19Donc, il faut tester et voir ce que ça donne.
33:22Je pense qu'il y a 2-3 paramètres quand même qu'il ne faut pas occulter.
33:26Qu'on peut voir sur certaines images.
33:28C'est qu'il y a quand même une incivilité dans le peloton.
33:31Et notamment quand il y a des obstacles.
33:34Où je pense qu'il y a des coureurs qui le font exprès de ne pas prévenir.
33:41Parce que...
33:43C'est en tout sporteur.
33:44C'est en fin de nuit.
33:45En plus en moins.
33:46Voilà.
33:47Et on l'a vu à plusieurs reprises sur des images.
33:50En fait, ça, moi, je pense que c'est un petit peu de bon sens.
33:53Quand on n'a pas grand chose à défendre, pourquoi aller frotter, etc.
33:58Aucune utilité.
33:59Et puis après, il y a aussi deux choses.
34:01C'est que de chaque côté du guidon, en fait, il y a deux manettes.
34:05Et en fait, ça ne sert pas qu'à changer de vitesse.
34:07Ça sert aussi à freiner.
34:08Et ça freine de moins en moins, quand même.
34:11Dans le peloton.
34:12Et c'est de plus en plus agressif.
34:13Agressif, mais pas forcément dans le bon sens.
34:17Voilà.
34:18On peut être agressif pour aller gagner.
34:19Enième finale, etc.
34:21Mais pas tout au long de la journée.
34:23Pas tout au long de la journée.
34:24Et quand ce n'est pas utile, quoi.
34:25C'est pas raisonnable.
34:26Et puis de plus en plus d'aménagements.
34:28Parce que ça, on ne peut pas non plus l'occulter.
34:31La vitesse, oui.
34:32Mais pas que.
34:33Mais pas que.
34:34Et vous dites à vos coureurs, parfois, attention.
34:36Ou alors que les équipes disent aller.
34:38Non, non, non.
34:39Ça nous arrive de dire attention.
34:40Ou de prévenir des dangers.
34:42Si je te dis, j'ai freiné.
34:44J'ai freiné.
34:45J'avais peur de tomber.
34:46Tu vas me dire, bah, écoute, Arnaud, arrête, quoi.
34:48Oui.
34:49Mais ce que je veux dire par là, c'est qu'on vous prévient.
34:51Moi, d'ailleurs, je suis là.
34:52Et je dis, bah, non, je ne freine pas.
34:53Non.
34:54Mais on vous prévient quand même des dangers.
34:55Ah oui, des dangers.
34:56Etc.
34:57Mais on ne pousse pas au cul à aller prendre tous les risques démesurés
35:00pour aller chercher un résultat, quoi.
35:02D'ailleurs, Arnaud, hier, Brian, disait qu'il entendait moins le coup des freinages.
35:05Alors, Brian Cocker, dans des sprints, puis là, les freinages,
35:07il entendait moins qu'à une certaine époque.
35:09Qu'est-ce que tu veux ressentir aussi ?
35:10Il faut qu'il se fasse consulter, là.
35:12Non, non, c'est rien.
35:13Je ne sais pas.
35:14Non, je n'ai pas fait ça.
35:15Le matériel, il évolue aussi.
35:17C'est des disques qu'on entend moins, certaines choses.
35:20Tout évolue.
35:21Comme je dis, c'est un tout aussi, tu vois.
35:24Après le braquet, une descente où tu ne pédales pas.
35:27On a eu l'exemple au 4 jours de Dunkerque, on était tous de front.
35:31Personne n'a voulu freiner, s'est tourné à droite.
35:33Et on ne pédalait pas.
35:35On était juste en roue libre par la vitesse à 70 km heure.
35:40Donc là, braqué ou pas braqué, ça n'aurait rien changé.
35:42Et ce qu'il y a, c'est juste les comportements.
35:44Personne ne voulait freiner.
35:45Aucune distance de sécurité.
35:47Et puis voilà, ils sont tombés une petite dizaine.
35:50Et puis ils reviennent après amochés.
35:52Et puis c'est reparti.
35:53Donc là, c'est plus l'effet pervers.
35:55Vous parliez d'éducation.
35:57Oui, c'est le comportement.
35:58C'est l'effet pervers de l'oreillette.
36:00Non, ça c'est un fantasme.
36:02L'oreillette, c'est comme quand on dit l'oreillette a une influence sur la course.
36:06L'oreillette, oui, parce qu'on a l'information plus rapidement.
36:09Mais si on n'a pas les jambes pour réagir à une situation, la situation reste en état.
36:14Mon point perso, c'est que les oreillettes à des moments, je trouve ça serait bien pour ceux qui sont un peu plus dans la lune.
36:19Parce qu'il y a des coureurs qui sont un peu moins présents dans la course.
36:23Et c'est aussi ça qui amène des situations dangereuses.
36:25Parce que pourquoi ils foncent dans le truc ?
36:27On a les disques qui freinent très fort, les mecs étaient moins attentifs et bam, on a tapé.
36:30On a regardé son compteur, on a fait ça.
36:32Et peut-être que d'enlever ces oreillettes va permettre à certains coureurs dans des points stratégiques
36:35où tout le monde se rassemble et tout le monde va vite.
36:37On va peut-être quelques-uns en moins.
36:39Quelques-uns un peu moins vigilants à tout ce qu'ils font.
36:43Moi, c'est ce que j'avais ressenti sur des courses sans oreillettes, type Chope-à-de-France
36:46ou même sur tous les Jeux Olympiques.
36:48C'était plus simple.
36:49Parce que déjà, tu as des mecs à la base, ils sont là pour frotter.
36:52Parce qu'on leur a dit, c'est là maintenant.
36:54Et là, vu qu'ils n'ont pas l'info, ils n'ont pas gagné leur compteur, leur kilométrage.
36:57Ah bah mince, on a loupé le point stratégique.
37:01Peut-être.
37:02Il y a plein de possibilités, mais je pense que le point d'ancrage, c'est le respect dans le peloton
37:08et la manière d'aborder tout ça.