Didier Rous, le directeur sportif de la formation Arkéa-B&B Hôtels de Kévin Vauquelin à l'arrivée de la 5e étape de ce Tour de France ce mercredi à Caen.
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00:00On t'a regardé, observé l'arrivée de ton coureur, qu'est-ce que l'écart ? 49 secondes ?
00:1749 secondes, c'est rien, c'est toujours 49 secondes mais sur le meilleur coureur du monde dans la discipline.
00:24Donc non, Kevin fait un très très très bon chrono, même par rapport au plus fort dans ce domaine, je pense qu'aujourd'hui il en fait partie.
00:36En sachant que le chrono, il y a quand même eu des modifications devant et donc ça n'a pas forcément été en leur faveur, toute la première partie, jusqu'au 7 derniers kilomètres.
00:47Donc non, il fait vraiment un très très bon chrono.
00:51Vous ne voulez pas être derrière lui cette fois ?
00:53Non.
00:54Bon, après voilà, nous on a une répartition des rôles, il n'y a pas de...
00:58On travaille pour une seule et même chose, c'est qu'on soit les meilleurs possibles.
01:03Voilà, donc un coup c'est les uns, un coup c'est les autres, ça dépend du domaine de chacun.
01:08Un maillot blanc sur les épaules, ça transcende ?
01:11Non, je ne pense pas que ce soit le maillot blanc, parce que Kevin prouve que depuis le Tour de Suisse, il monte crescendo, il monte en puissance.
01:18Bien sûr que le maillot blanc, c'est une distinction sur le Tour.
01:23On savait qu'aujourd'hui avec Remco, ça allait être compliqué, mais il s'est battu comme un chef.
01:28Donc voilà, il y a encore de belles étapes pour lui, qui lui conviennent.
01:38Et pour nous, on fait un très bon début de Tour de France, et c'est ce qu'on recherche, c'est ce qu'on recherchait.
01:44Et toute l'équipe est avec lui, et derrière lui, ses équipiers font un gros gros boulot.
01:47Donc voilà, tout va bien.
01:50Peut-être que le problème, le fait qu'il soit aussi bien placé au classement général, on ne va pas le laisser filer, comme sur une étape de deux mains, ou partir dans une échappée.
01:58Après, d'un jour à l'autre, tout peut changer.
02:02Non, mais après, voilà, Kevin, il n'est pas là pour le général.
02:05Les coureurs du général le savent aussi.
02:08Maintenant, c'est sûr que Mur de Bretagne et autres, c'est des étapes où il peut aussi se passer des choses.
02:15Il peut se passer des choses dans beaucoup d'étapes.
02:18Est-ce qu'un Pogacar va vouloir verrouiller la course ? Je ne suis pas si sûr.
02:25On verra. On verra bien. On va voir au jour le jour comment ça se passe.
02:29Mais le but premier, c'est une victoire d'étape.
02:31Et quand on fait un aussi bon début de Tour de France, comme le fait Kevin, ça ne change pas, même si vous l'avez dit depuis le départ, le général, ça ne change pas les objectifs quand même ?
02:41Non, ça ne change pas les objectifs parce que les objectifs, il faut s'y tenir parce que sinon, on part dans tous les sens.
02:49En fait, on en perd nos repères.
02:51Aujourd'hui, nos repères, on les a et donc on va continuer dans ce sens.
02:55Vous le sentez comment, lui, psychologiquement, en ce moment, avec ce nouveau statut-là ?
03:02Je veux dire, il ne peut pas être mieux psychologiquement qu'il ne l'est là.
03:06Il a en totale confiance.
03:07Depuis le Tour de Suisse, il a vu qu'il a passé un câble sur les courses à établir une semaine.
03:11Il y en a beaucoup qui peuvent penser qu'il a pris du temps le premier jour, etc.
03:15Mais c'est la première fois aussi où il se trouvait dans cette situation.
03:22Et en fait, ça fait partie d'un apprentissage.
03:24Kevin est encore jeune et en apprentissage.
03:29Et donc voilà, c'est pour ça qu'il ne faut pas brûler les étapes.
03:32L'année dernière, quand je disais qu'il faut déjà briller dans les courses à établir une semaine,
03:36avant de penser au reste, c'est exactement ça.
03:38Donc c'est une progression.
03:40Il faut qu'elle soit...
03:41Tous les ans, il faut passer un cap et y aller petit à petit.
03:44Et pour l'instant, il passe des caps.
03:47Demain, ça peut être un peu différent aussi émotionnellement.
03:49Demain, c'est un peu différent émotionnellement pour lui.
03:51Non, parce que l'émotion, en fait, c'est des sportifs de haut niveau.
03:55Donc l'émotion, oui, fait partie du jeu.
03:58Mais après, ça se gère, quoi.
04:02Nous, on est là aussi pour prendre un petit peu de pression que lui peut avoir
04:06et le délester de ça.
04:07Et surtout, le laisser...
04:09Enfin, qu'il garde un peu les...
04:12Pas les pieds sur terre, parce que c'est un garçon qui les a, les pieds sur terre,
04:14mais qu'il soit capable de prendre un peu de recul, quoi.
04:17Parce que c'est important.
04:19C'est important et de ne pas toujours avoir...
04:23Ouais, il faut être capable de prendre du recul, quoi.
04:25Et vous trouvez qu'il réussit ?
04:26Oui, bien sûr qu'il réussit.
04:28Et puis il progresse au fil des jours, au fil des étapes.
04:32Et l'expérience, c'est une année que ça le fait grandir.