- 02/07/2025
90% de la population occidentale a un frère ou une soeur, autant dire que c’est généralement la relation la plus longue que l’on a avec quelqu’un ! Et en la matière, il y a de quoi dire. Parce que, que sait-on vraiment des fratries ? Il y a ce que l’on voit partout : l’aîné est forcément le plus calme et le petit dernier une vraie terreur…Mais est-ce vrai ? Et qu’en est-il de ce tabou sur l’enfant préféré ?
Dans ce nouvel épisode de “Ça va tomber”, l’équipe de Parent Épuisé reçoit Héloïse Junier, docteure en psychologue de l’enfant et autrice de “Frères et soeurs - Une histoire de complicité et de rivalité”. Dans ce livre, Héloïse Junier nous invite à explorer les liens complexes et profonds qui unissent frères et sœurs, ces compagnons de vie souvent sous-estimés. À la lumière d’études scientifiques étonnantes, de témoignages sincères et de conseils pratiques, elle éclaire cette relation singulière — souvent la plus durable de notre existence.
“Frères et sœurs” nous initient à l’amour, au partage, au pardon… mais aussi à la rivalité et à la gestion des conflits. Pourtant, que savons-nous vraiment de l’impact du rang de naissance, du vécu des enfants uniques, de la dynamique des familles nombreuses ou encore du tabou de l’enfant "préféré" ? De nombreux clichés sont à déconstruire pour mieux préserver ces liens si précieux.
De la petite enfance à l’âge adulte, l’autrice nous accompagne pour mieux comprendre, soutenir et apaiser les relations fraternelles : favoriser les bons moments, apaiser les tensions, trouver la bonne distance… et construire un lien durable et épanouissant.
Un ouvrage à la fois accessible, documenté et essentiel pour tous ceux qui souhaitent mieux comprendre les mécanismes de la fratrie — parents, éducateurs ou simples curieux.
00:00 Introduction
02:07 Comment réussir à gérer les conflits ?
05:43 Les préjugés sur l’enfant unique
07:56 Le mythe sur “le choix du roi”
08:57 Le tabou sur l’enfant préféré
11:56 Les relations entre beaux-enfants dans une famille recomposée
14:20 La fratrie à l’âge adulte
#ParentÉpuisé #ÉmotionsEnfants #ParentalitéBienveillante #PsychologieEnfant #CommunautéParents
Découvrez tous les produits Parent Épuisé qui peuvent vous sauver la vie (nos trousses, livres, et jeux de cartes) https://www.parentepuise.com/shop/
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Dans ce nouvel épisode de “Ça va tomber”, l’équipe de Parent Épuisé reçoit Héloïse Junier, docteure en psychologue de l’enfant et autrice de “Frères et soeurs - Une histoire de complicité et de rivalité”. Dans ce livre, Héloïse Junier nous invite à explorer les liens complexes et profonds qui unissent frères et sœurs, ces compagnons de vie souvent sous-estimés. À la lumière d’études scientifiques étonnantes, de témoignages sincères et de conseils pratiques, elle éclaire cette relation singulière — souvent la plus durable de notre existence.
“Frères et sœurs” nous initient à l’amour, au partage, au pardon… mais aussi à la rivalité et à la gestion des conflits. Pourtant, que savons-nous vraiment de l’impact du rang de naissance, du vécu des enfants uniques, de la dynamique des familles nombreuses ou encore du tabou de l’enfant "préféré" ? De nombreux clichés sont à déconstruire pour mieux préserver ces liens si précieux.
De la petite enfance à l’âge adulte, l’autrice nous accompagne pour mieux comprendre, soutenir et apaiser les relations fraternelles : favoriser les bons moments, apaiser les tensions, trouver la bonne distance… et construire un lien durable et épanouissant.
Un ouvrage à la fois accessible, documenté et essentiel pour tous ceux qui souhaitent mieux comprendre les mécanismes de la fratrie — parents, éducateurs ou simples curieux.
00:00 Introduction
02:07 Comment réussir à gérer les conflits ?
05:43 Les préjugés sur l’enfant unique
07:56 Le mythe sur “le choix du roi”
08:57 Le tabou sur l’enfant préféré
11:56 Les relations entre beaux-enfants dans une famille recomposée
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00:00Nouvelle épisode de Ça va tomber aujourd'hui, nous recevons Héloïse Junier, docteur en psychologie de l'enfant à l'université de Paris
00:07et autrice du livre Frères et sœurs, une histoire de complicité et de rivalité.
00:13Je suis ravie de te recevoir parce qu'effectivement moi aussi je viens d'une fratrie, on est trois et j'ai appris beaucoup de choses dans ce livre.
00:21Tu dis d'ailleurs 90% de la population occidentale à une sœur ou un frère, c'est la relation la plus longue finalement de notre vie.
00:29Tu cases beaucoup de mythes dans ce livre, lequel t'as le plus surprise personnellement ?
00:34Alors le mythe je pense qui est le plus ancré sur le terrain et qui est le moins ancré dans la recherche, donc le calage est le plus fort,
00:40c'est le mythe de l'impact de notre rang de naissance sur notre personnalité.
00:45Tu vois souvent on dit quand tu es premier de fratrie tu vas être plus conformiste, tu vas être plus droit, tu vas être plus juste,
00:50quand tu es le dernier tu vas être plus rebelle, plus créatif, plus marginal et en fait ce mythe il est très intégré dans la société
00:55et pour autant ça fait des décennies de recherche qu'il a été complètement dézingué par les étudiants.
01:00Parce qu'on dit souvent, d'ailleurs il y a énormément de vidéos sur internet là-dessus que le deuxième c'est une tornade quoi,
01:05le premier tout sage il écoute les règles, le deuxième la tornade.
01:08Ouais c'est vrai, en fait ça se confirme pas forcément, par contre ce qui est sûr c'est que ton rang de naissance a un impact mais pas ta personnalité,
01:14ça va avoir un impact sur d'autres plans comme ton niveau de vocabulaire par exemple,
01:18on voit que les enfants, les cadets ont moins de vocabulaire à l'âge de 2 ans que les aînés de fratrie.
01:23Étonnant pourtant on pourrait se dire tiré par le premier.
01:26Eh bien non parce qu'en fait l'aîné de fratrie il a l'avantage, ou l'inconvénient mais l'avantage d'avoir ses parents pour lui tout seul.
01:31Donc il est très stimulé pendant 1 an, 2 ans, 3 ans, 4 ans voire 5 ans et donc avoir une stimulation qui va être profitable
01:37à son développement cognitif, à sa scolarité mais aussi à son niveau de vocabulaire.
01:41Alors le cadet du coup il n'a pas cette stimulation donc il va être un peu impacté sur le plan du quotient intellectuel parfois
01:48mais aussi au niveau du niveau langagier et la scolarité.
01:51Mais par contre l'avantage du cadet c'est qu'il a moins ses parents sur le dos,
01:56en fait il a moins de pression parentale, donc il a moins de risque d'anxiété et de dépression.
01:59Comme quoi, en fonction, on a chacun ses petits avantages.
02:03Ça n'a aucun idéal, oui.
02:05Tu dis vouloir mettre fin au conflit dans une fratrie c'est comme vouloir supprimer les conflits dans un couple,
02:10c'est mission impossible.
02:12Donc on le dit il n'y a pas la solution immédiate pour arrêter tous les conflits,
02:16en revanche tu donnes énormément d'infos et d'études scientifiques qui permettent de comprendre les relations,
02:23peut-être même la sienne en tant que parent d'ailleurs avec sa fratrie.
02:26Et voilà, éventuellement tu donnes quand même des outils pour, ok, comment on peut faire face à ce constat ?
02:32En fait ce qui est intéressant de voir c'est qu'effectivement on ne pourra pas évincer tous les conflits dans une fratrie
02:36parce que l'ambivalence elle est naturelle, elle est innée dans la fratrie.
02:39Toute fratrie est marquée par l'ambivalence et des conflits plus ou moins importants.
02:41Par contre ce qu'on voit dans la recherche qui est vraiment fascinant,
02:45c'est que la manière dont les parents vont réagir le plus souvent aux conflits dans leur fratrie
02:49va avoir un impact sur la fréquence, un, et deux, l'intensité des conflits dans la fratrie.
02:55Et on voit que les chercheurs y distinguent deux types de réactions de parents par rapport au conflit,
03:00que ce soit quand les parents ont 10 ans, 20 ans, quel que soit l'âge de la fratrie,
03:04on voit qu'il y a la stratégie qu'on appelle, alors qu'ils appellent chercheurs,
03:07c'est toujours un mot très fort, destructrice.
03:09Oh !
03:10Oui, c'est toujours très fort.
03:11Destructrice !
03:12Alors moi en tant que maman ça me met toujours la pression,
03:14en fait c'est le fait d'être justicier, tu vois quand tu arrives sur un conflit,
03:18tu vas dire qui a tort, qui a raison,
03:19Mais faire le juge.
03:20Tu vas chercher un max coupable, défendre la victime,
03:22tu vois c'est un modèle un peu binaire, dichotomique,
03:25enfin intuitivement pour tout le monde, même pour moi,
03:26quand tu arrives sur un conflit, tu es dans ce modèle-là.
03:28Et en fait on voit que la stratégie qu'on appelle constructive,
03:32où là ça va être une stratégie de médiateur,
03:35tu vas arriver sur le conflit, tu ne vas pas chercher à savoir qui a tort, qui a raison,
03:39tu vas chercher à créer de l'empathie l'un pour l'autre,
03:42et surtout tu vas trouver un compromis qui convienne aux deux enfants.
03:46Et en fait quand le compromis convient aux deux enfants,
03:49tu as réussi ton job de parent, mais super dur à faire,
03:51et là si tu fais ça plus régulièrement,
03:53tu as moins de conflits et dans la journée,
03:55et de manière générale dans ta fratrie.
03:57Mais c'est très dur à faire,
03:58parce qu'il faut être soi-même hyper calme,
04:00parce que je ne suis pas tout le temps moi-même.
04:02Disons que quand tu en as en train de préparer à manger
04:04et que ça se tire la bourre dans la salle de bain,
04:06c'est un peu compliqué.
04:06Ça fait 30 fois dans la journée,
04:07les mercredi, 6h, ils se disputent déjà,
04:09tu te dis mais j'ai plus de patience.
04:11Est-ce qu'il y a un écart d'âge qui favorise
04:13le fait qu'il y ait moins de conflits dans la fratrie ?
04:16C'est pareil, on entend souvent,
04:17il faut les faire rapprocher,
04:19ils seront hyper complices, etc.
04:21Non, finalement il y a moins de problèmes de partage
04:24s'ils ont un gros écart d'âge.
04:26Est-ce que ça se vérifie dans les études ?
04:28Dans les études, dans tous les cas,
04:30ce ne sont que les tendances générales,
04:31ce n'est pas une réalité,
04:32mais c'est une grande majorité.
04:34On voit qu'effectivement,
04:36quand tu as moins de 4 ans d'écart d'âge
04:38entre deux enfants,
04:39tu as tendance à avoir,
04:41un, plus de conflits,
04:42mais deux, plus de jeux coopératifs,
04:45de compétitivité, d'intérêts communs,
04:47parce qu'ils sont plus jeunes en fait.
04:49L'écart d'âge est plus limité.
04:50Et par contre, quand tu as un écart d'âge
04:51de plus de 6 ans,
04:53tu vois que tu as des fratriques
04:54où il y a moins de conflits,
04:55tu as moins de rivalités,
04:57tu as moins d'opposition,
04:57moins de disputes,
04:58mais tu as aussi moins d'intérêts communs
05:01et moins de moments de jeux partagés.
05:03Donc en fait, tu n'as aucun modèle,
05:04une fois de plus,
05:05qui est idéal.
05:06Ça dépend ce que les parents veulent,
05:07comment ils peuvent faire.
05:08Voilà.
05:09Comme on peut.
05:10Comme on peut aussi quand même.
05:11Mais c'est vrai qu'on dit souvent,
05:13être optimiste,
05:14c'est faire un deuxième enfant
05:16pour qu'il joue avec le premier.
05:18Pour qu'il joue, ouais,
05:19mais pour qu'il se dispute aussi.
05:20Ouais, voilà.
05:21Tu prends le package entier, quoi.
05:22Tu ne prends pas que les jeux,
05:23tu prends la dispute aussi.
05:24C'est vrai que je pense
05:25qu'on fantasme beaucoup
05:26quand on est parent.
05:27On va avoir un deuxième enfant,
05:27on va se dire,
05:28ils vont s'aimer,
05:28ils vont jouer ensemble.
05:29Alors c'est vrai qu'ils vont jouer ensemble.
05:31Et c'est vrai qu'ils vont avoir
05:31une complicité qui va être dingue
05:33et profitable pour leur vie entière.
05:34Mais ils vont aussi énormément,
05:36probablement, se disputer.
05:38Et du coup, pour certaines familles,
05:40elles se sont arrêtées à un.
05:43On évite les disputes avec les autres.
05:45Et dans le livre,
05:46tu en parles aussi.
05:47C'est-à-dire qu'il y a ce mythe aussi
05:50de l'enfant unique
05:51qui a souvent une mauvaise image,
05:53dont on dit qu'il ne va pas savoir partager,
05:56moins social, coopératif.
05:59Finalement, ce n'est pas vrai.
06:00Eh bien, c'est vrai que le pauvre enfant unique,
06:02sur le coup,
06:02les mythes sont très, très durs.
06:04Ils ont un impact réel sur sa vie
06:05dans le sens où les études montrent
06:06que les enseignants,
06:08enfin des enseignants,
06:09auraient une tendance
06:10à moins estimer socialement
06:12les enfants uniques que les autres.
06:13Et du coup, ils sont moins bien jugés
06:15par la population générale
06:17que des enfants qui ont des frères et sœurs.
06:19Mais dans les recherches,
06:20ce qui est intéressant de voir
06:21et de rappeler,
06:22c'est que ça fait presque
06:23peut-être 50 ans de recherche
06:25qu'ils ont déconstruit complètement
06:26cette idée-là.
06:27Les enfants uniques,
06:28non, ils ne sont pas moins sociables,
06:30ils ne sont pas moins généreux,
06:31ils ne sont pas plus égoïstes,
06:33ils n'ont pas tous ces tares
06:34qu'on leur attribue.
06:35Mais par contre,
06:36les préjugés ont un impact réel
06:38sur leur vie.
06:39Et tu vois,
06:39pendant que j'ai écrit mon livre,
06:40j'en souviens d'avoir rencontré
06:41un petit garçon
06:42qui était fils unique,
06:43dizaine d'années,
06:44et je lui ai dit
06:45c'est quoi pour toi
06:45être enfant unique ?
06:46Ça te fait quoi ?
06:47Et il m'a dit,
06:48ça m'a marquée,
06:49vraiment ça m'a marquée durablement,
06:50il m'a dit,
06:51mais en fait,
06:51moi être enfant unique,
06:52le pire,
06:52ce n'est pas d'avoir de frères et sœurs,
06:53moi je suis content.
06:54J'ai mes parents pour moi tout seul,
06:56j'adore,
06:57je réussis bien scolairement,
06:58je suis hyper content,
06:58j'ai plein de jouets,
06:59plein de copains.
07:00Moi le pire d'être enfant unique,
07:01c'est le fait que quand je dis
07:02que je suis enfant unique à quelqu'un,
07:03il me regarde dans les yeux
07:05avec une petite mou comme ça,
07:06il dit,
07:06oh !
07:07Il dit ça le oh,
07:08il est pire que de ne pas avoir
07:10de frères et sœurs.
07:11En fait,
07:11c'est la société qui projette
07:13sur l'enfant unique
07:13une solitude qu'il ne ressent pas forcément.
07:16Pas forcément.
07:16Parce que s'il y a un gros entourage,
07:19pas mal de copains,
07:20de familles,
07:21des cousins,
07:21etc.
07:22Finalement,
07:23voilà,
07:24l'enfant unique est sociable.
07:25C'est très variable
07:26d'un enfant à l'autre en fait.
07:27En tout cas,
07:28le préjugé est plus fort
07:29que le fait d'être unique.
07:30Après,
07:31c'est parce que notre norme aujourd'hui,
07:32c'est d'avoir deux enfants,
07:33c'est la norme française
07:34à avoir deux enfants.
07:35Donc dès que tu écartes
07:36un peu la norme,
07:37t'as plus d'enfants,
07:37moins d'enfants,
07:38forcément,
07:38les préjugés ne vont pas
07:39en ta faveur.
07:41c'est vrai que
07:41quand on en a qu'un,
07:42on dit,
07:43il faut faire le deuxième.
07:44Quand on en a deux
07:44et qu'on fait le troisième,
07:46ah bon ?
07:46Pourquoi le troisième ?
07:47Ah ouais,
07:47t'as du courage.
07:48En fait,
07:49finalement,
07:49il faudrait s'arrêter à deux
07:51et avoir un garçon
07:52et une fille.
07:53Et ça,
07:54t'en parles aussi,
07:54il y a le mythe
07:55de vraiment
07:56de ce choix du roi,
07:57d'avoir eu un garçon
07:59et une fille.
08:00Si on a deux filles,
08:01c'est trop de disputes,
08:02si on a deux garçons,
08:03etc.
08:03Est-ce que les études
08:05trouvent ça ?
08:07Alors,
08:07c'est vrai qu'on dit
08:08que c'est le choix du roi.
08:09Alors,
08:09c'est peut-être le choix du roi
08:10effectivement du côté du parent
08:11parce qu'il a vécu
08:12la parentalité garçon-fille.
08:13C'est cool peut-être pour lui.
08:14Mais dans les études,
08:15on ne voit pas que
08:16ce n'est pas forcément
08:16un modèle idéal
08:17parce qu'on voit
08:19que les garçons et les filles,
08:20alors l'avantage,
08:21c'est qu'il y a moins
08:21de stéréotypes de genre
08:22pour l'autre,
08:23par exemple.
08:24Tu as des filles
08:24qui sont moins girly
08:25avec les stéréotypes de genre,
08:26les garçons moins,
08:27un peu mascus comme ça.
08:29Mais par contre,
08:29l'inconvénient,
08:30c'est qu'il y a moins
08:31d'intérêt commun en grandissant.
08:32C'est une tendance,
08:33une fois de plus.
08:34Et tu as moins
08:34de complicité en grandissant.
08:36C'est-à-dire que les filles,
08:36les garçons ont tendance
08:37à absorber,
08:38à adopter les codes
08:39de leur groupe de genre
08:40en grandissant.
08:41Tu vois, genre CP, CM2,
08:43ça devient très fille,
08:44très garçon.
08:45Et du coup,
08:46tu as moins d'intérêt commun.
08:47Tu as aussi parfois
08:48moins de conflits.
08:49Mais une fois de plus,
08:50ça dépend aussi beaucoup
08:51de la fratrie.
08:51Et heureusement.
08:53Et heureusement.
08:54Alors, il y a un chiffre
08:55que j'adore dans ce livre.
08:5765% des familles
08:59auraient un enfant préféré.
09:01On a pas le droit
09:01de le dire, ça.
09:02Horrible.
09:03Ouais.
09:04Horrible.
09:04En fait, 65% des mères,
09:0670% des pères,
09:07même si c'est environ
09:0865% des familles.
09:09Effectivement, en fait,
09:10c'est marrant parce que là,
09:10on vient toucher
09:11à un tabou.
09:13Un tabou,
09:13mais c'est un pilier
09:14de la parentalité.
09:15On ne touche pas
09:16du fait d'avoir
09:17un enfant préféré.
09:18Beaucoup de parents,
09:19tu les interroges dans la rue,
09:20tu vois, dans ta famille,
09:21un repas de famille,
09:21tu leur dis,
09:22toi, t'as un enfant,
09:22tu préfères ?
09:23Tout le monde te dirait,
09:24mais non, tu rigoles ou quoi ?
09:25Je ne suis pas un monstre, en fait.
09:26Et en fait,
09:27quand tu regardes vraiment
09:28ce que c'est
09:28qu'un enfant préférait,
09:29dans la recherche,
09:30on appelle ça
09:31du favoritisme parental.
09:33C'est le fait de favoriser
09:33un enfant plutôt qu'un autre.
09:35C'est pas que tu préfères,
09:36c'est que tu le favorises,
09:37tu vois, déjà.
09:37Dans la gestion des conflits,
09:38par exemple ?
09:39En fait, ça sert sur deux plans.
09:40Ça sert sur le plan
09:40de l'affection différenciée.
09:42Tu as plus accordé
09:43ton affection à un enfant,
09:51le prendre en photo,
09:52être fier de lui,
09:54l'aider pour ses devoirs.
09:55Quand il a eu la tristesse,
09:56tu vas facilement
09:56le prendre en tes bras
09:57pour le consoler, tu vois.
09:59Et de l'autre côté,
10:00tu as le plan qu'on appelle
10:01du contrôle différencié,
10:02où là, l'autre enfant,
10:03le non favorisé,
10:04tu vas plus souvent
10:05être intolérant
10:05quand il fait quelque chose
10:06que tu ne veux pas,
10:07plus souvent être exigeant
10:08quand il ne débarrasse pas
10:09la vaisselle,
10:10quand il ne débarrasse pas
10:11sa chambre, tu vas moins
10:12laisser passer de choses
10:13pour lui, quoi.
10:13Et donc, du coup,
10:14quand tu te poses
10:15les bonnes questions,
10:16quand tu poses les bonnes questions
10:17par an, tu te vois,
10:18même si ils ont 70 ans,
10:1980 ans,
10:20qui favorisent quand même
10:20souvent un enfant
10:21plutôt qu'un autre.
10:22Et est-ce que, du coup,
10:23c'est le dernier ?
10:24Parce qu'on dit tout le temps
10:25le dernier est le petit chouchou.
10:27Est-ce que c'est vrai
10:28que quand il y a cet enfant
10:29préféré malgré nous
10:30et avec une attention
10:32différenciée, etc.,
10:34est-ce que c'est vrai
10:34que c'est le dernier
10:35est le chouchou ?
10:36Eh bien non,
10:36pas forcément, en fait.
10:37Pas forcément.
10:38En fait, le dernier,
10:39on va tendance à être
10:39moins strict avec lui,
10:41effectivement,
10:41à être plus tolérant
10:42parce que, du coup,
10:43le premier,
10:44celui-là est plâtre.
10:45C'est ça.
10:45On retrousse un peu nos idéaux
10:46quand on voit le premier,
10:47on se dit,
10:47OK, je vais faire peut-être
10:48plus cool pour le deuxième.
10:49Donc, effectivement,
10:50le cadet va être moins sujet
10:51à la pression parentale,
10:53mais ce n'est pas forcément
10:53lui le préféré.
10:54En fait, dans les études,
10:55ça varie.
10:56Les études disent que c'est
10:57souvent pour la mère,
10:58c'est le fils aîné
10:58qui va être le préféré,
10:59pour le père,
11:00c'est la petite cadette.
11:01D'autres études disent
11:02absolument l'inverse.
11:03Mais en tout cas,
11:04je conseille aux familles,
11:05dans mon livre,
11:06j'ai traduit
11:06un questionnaire de recherche.
11:07Une jeune chère sœur
11:08qui a consacré sa thèse
11:09de doctorat
11:10à l'enfant préféré.
11:11Et dans son doctorat,
11:13c'est absolument génial
11:13comme travail,
11:14elle a fait un questionnaire
11:15de recherche
11:15à poser aux familles,
11:17aux parents et aux enfants.
11:19Et quand les parents
11:19lisent ce questionnaire
11:20de recherche,
11:21je vais traduire
11:21peut-être une troisième
11:22de questions,
11:23ils voient un peu plus
11:24quels enfants,
11:25quels enfants pourraient
11:26être leurs favoris.
11:26Donc, on peut faire
11:27le quiz dans le livre ?
11:28Franchement, oui.
11:29À faire par les deux parents
11:30et par les enfants,
11:31mais ça donne des résultats fous.
11:33Thérapie familiale.
11:34On finit le psy
11:35la semaine suivante.
11:37J'adore.
11:38Moi, j'en ai qu'une,
11:39mais je vais aller faire ça
11:39dans toutes les fratries
11:40que je connais.
11:42Je vais aller faire ça
11:43dans la mienne, d'ailleurs.
11:44De quoi ?
11:45Je vais faire ça
11:45dans la mienne, d'ailleurs.
11:47Pour déconstruire le mythe
11:48de la petite dernière
11:49et la préférée.
11:50Je ne suis pas d'accord.
11:52T'abordes aussi
11:52les familles recomposées.
11:54Comment ça se passe,
11:55les relations entre beaux enfants ?
11:57Est-ce que c'est
11:57majoritairement compliqué ?
11:59On parle aussi
11:59de ce qui est dit
12:00comme demi-frère
12:01et demi-sœur.
12:02Donc, quand il y a
12:02un parent quand même
12:03en commun.
12:04Est-ce qu'il y a des études
12:06qui montrent
12:07que c'est plus difficile ?
12:09Oui.
12:09Alors, largement.
12:10C'est vrai que c'est dur
12:11comme chapitre.
12:12Je ne suis pas concernée
12:12par la famille recomposée,
12:13mais j'ai beaucoup
12:14de personnes dans mon entourage
12:15en tant que professionnel,
12:16en tant que personnel
12:17qui sont dedans.
12:19Et c'est vrai que
12:19les études montrent
12:20que déjà,
12:20une fratrie classique,
12:22ça se dispute.
12:22C'est ambivalent.
12:23Ça se frite.
12:24C'est OK.
12:25C'est normal.
12:26Mais quand tu compares ça
12:27par rapport à l'entente
12:28le plus souvent
12:29dans les familles,
12:30dans les demi-frères,
12:31demi-sœurs,
12:31tu vois que le niveau
12:32de conflit,
12:33le niveau d'opposition,
12:34il est bien plus important,
12:36un peu plus à risque
12:37dans la famille recomposée
12:38que dans la famille classique.
12:40Dans une étude,
12:41du coup,
12:41qui est portée sur les enfants,
12:42elle demandait à des enfants
12:43de dessiner leur famille.
12:45Et en fait,
12:45on voyait que 85%
12:47des enfants
12:48de familles recomposées
12:49oubliaient
12:49de dessiner
12:50leur demi-frère
12:51ou leur demi-sœur
12:52dans leur famille.
12:54C'est dur.
12:55Ils peuvent dessiner
12:55leur chien,
12:56leur chat, des fois,
12:56tu vois,
12:57et pas leur demi-frère
12:58et leur demi-sœur.
12:59Et une autre étude
13:00avait un peu investigué
13:02la capacité des enfants
13:04à reconnaître l'odeur
13:05de leur frère et soeur biologique
13:06par rapport à l'odeur
13:07de leur demi-frère,
13:08demi-sœur.
13:09Ils ont vu que les enfants,
13:10c'était des pré-adolescents,
13:11avaient plus de mal
13:11à reconnaître les odeurs
13:13de leur demi-frère,
13:15demi-sœur
13:15plutôt que celles
13:16de leur frère et soeur biologique.
13:17Donc, même au niveau sensoriel,
13:18de l'odorat,
13:19ça impacte.
13:20Donc, ça dit aussi long
13:21peut-être de la relation.
13:23Il y a peut-être aussi
13:23une histoire d'âge,
13:24à quel moment s'est formée
13:25finalement cette famille recomposée,
13:27si c'est dans la petite enfance,
13:28l'adolescence,
13:30s'il y a un énorme écardage,
13:31etc.
13:31Si on a en quoi
13:31habité longtemps ensemble,
13:33si c'est la mère,
13:33par exemple,
13:34le tronc commun
13:35ou si c'est le père,
13:36le tronc commun.
13:37Il y a plein de facteurs
13:37qui influencent, bien sûr.
13:38Oui.
13:39Et c'est vrai que,
13:40dans ton livre,
13:41tu explores un peu
13:42toutes ces pistes.
13:43On en ressort quand même rassurés.
13:45On ne fait pas nécessairement
13:46les choses mal
13:46avec nos fratries.
13:50Et voilà,
13:51il y a plein,
13:51finalement,
13:52il y a plein de situations
13:53différentes.
13:55Tu sources beaucoup
13:56toutes les études,
13:56tous les chiffres.
13:57D'ailleurs,
13:58j'ai vraiment
13:59la fin du livre.
14:01Il y a un gros travail
14:01de théorique.
14:02Il y a vraiment
14:02un gros travail
14:04de sourcing.
14:06Ce ne sont pas des chiffres
14:07qui sortent de nulle part.
14:10Nous,
14:11ce qui rassurerait
14:12les parents,
14:12c'est,
14:13OK,
14:13est-ce que,
14:14quand il y a eu des conflits
14:15toute la petite enfance
14:16ou toute l'enfance,
14:17est-ce que,
14:18voilà,
14:19à l'âge adulte,
14:20c'est foutu.
14:20C'est foutu.
14:21Est-ce que c'est foutu ?
14:23D'un coup,
14:23c'est foutu.
14:23Alors,
14:24non.
14:24Il y a quand même
14:24des prédicateurs.
14:25Ce qui est fou,
14:26c'est que,
14:26tu vois,
14:26par exemple,
14:27la manière,
14:27c'est un exemple
14:28parmi d'autres,
14:29une étude montrait
14:29que la manière
14:30dont l'aîné
14:31va investir le nouveau-né,
14:33frère ou sœur,
14:34à la naissance,
14:35peut avoir un indicateur,
14:36peut-être un indicateur
14:37sur la manière
14:38dont il va l'investir
14:39plus tard dans l'enfance.
14:40Mais,
14:41en même temps,
14:41il y a tellement de variables.
14:42Et ce que j'aime bien
14:43rappeler aux parents,
14:43c'est ce que je rappelle
14:44dans le livre,
14:45ce que les études nous rappellent,
14:46nous martèlent,
14:47c'est que la relation fraternelle
14:48est une relation
14:49qui est profondément vivante
14:50et évolutive.
14:51Tu l'as dit tout à l'heure,
14:52c'est la plus longue d'une vie.
14:54Enfin,
14:54souvent la plus longue d'une vie.
14:55Et en fait,
14:56on va voir qu'il y a des paliers,
14:58il y a des étapes
14:58dans la fratrie
14:59qui vont être marquées
15:00dans la relation.
15:01Par exemple,
15:01on voit que dans l'enfance,
15:03il y a souvent des enfants
15:03qui vont se disputer souvent,
15:04mais être complices,
15:05mais se disputer.
15:06Après,
15:07adolescence,
15:07c'est un début
15:08d'expérience non partagée,
15:09donc la relation de fratrie
15:10commence un petit peu
15:11à se distendre,
15:12parfois,
15:16rapprocher.
15:17S'il y en a un
15:18qui rentre en couple
15:19avant l'autre,
15:19ça va se distendre un petit peu.
15:21Mais on voit,
15:22en général,
15:23que s'il y a un divorce
15:24ou un deuil,
15:24par exemple,
15:25du côté d'un frère ou une sœur,
15:26il perd son conjoint,
15:27ça va rapprocher de nouveau
15:28les liens.
15:29Et surtout,
15:29ce qui est intéressant de voir,
15:30c'est qu'au décès du premier parent,
15:32donc là,
15:32ça touche nous,
15:33nous, parents,
15:34quand l'un de nous deux décédera,
15:36on voit que les liens de fratrie
15:37se rapprochent considérablement
15:39parce qu'un décès d'un premier parent,
15:41c'est un deuil horrible à vivre,
15:42c'est un traumatisme énorme partagé.
15:44Du coup,
15:45on rapproche les liens.
15:46Mais par contre,
15:47on voit dans les recherches
15:47qu'au décès du deuxième parent,
15:49il y a une tendance
15:50à ce que les frères et sœurs
15:51se distendent de nouveau
15:52parce qu'en fait,
15:53le tronc de la famille disparaît.
15:55Donc,
15:56t'as plus,
15:56en fait,
15:57t'as plus le tronc.
15:58Donc,
15:58en fait,
15:58si les enfants se continuent
16:00à se fréquenter,
16:01c'est par choix
16:02et pas par obligation familiale.
16:05Et donc là,
16:05il peut y avoir vraiment des liens
16:05qui se distendent considérablement.
16:07Mais par contre,
16:08c'est ce que j'aime bien
16:08dans ces recherches-là,
16:09ce que j'ai dit dans le livre,
16:10juste pour se donner
16:11un petit peu de baume au cœur
16:12en tant que parent,
16:13c'est qu'en fait,
16:14quand les enfants arrivent
16:16vers 70,
16:1775 ans,
16:19ils mettent tout de côté
16:19la rivalité,
16:20l'ambivalence,
16:21les enfants préférés,
16:22tout ça,
16:23ils s'en foutent,
16:23ils mettent tout de côté.
16:24La mort approche,
16:25en fait,
16:25donc t'as la fin de vie
16:26qui approche.
16:27Et donc là,
16:27les relations fraternelles
16:28commencent de nouveau
16:29et considérablement
16:30à se rapprocher.
16:32Et donc,
16:32le meilleur est pour la fin.
16:34C'est bien,
16:35face à la peur de la mort,
16:36tout le monde
16:38convainc en fait.
16:39Mais exactement en fait.
16:40Et c'est beau,
16:40tu vois,
16:41tu mets tout ça de côté
16:41et tu te dis,
16:42en fait,
16:42ton frère ou ta sœur,
16:43ça devient
16:44un petit attachement
16:45un peu relais
16:45et ça devient un repère
16:46pour toi
16:47et c'est tout ce
16:48qu'on peut leur souhaiter.
16:50Non ?
16:50Complètement.
16:52En tout cas,
16:53merci beaucoup Héloïse.
16:54Je t'en prie.
16:54Donc je rappelle ton livre
16:55Frères et sœurs,
16:56une histoire de complicité
16:58et de rivalité
16:59est sorti aux éditions
17:00Les Arènes
17:01et j'ai hâte
17:03de découvrir
17:03les prochains ouvrages.
17:05Merci pour l'invitation
17:06et à bientôt.
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