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Eliot Deval et vous - «47 degrés dans ma salle de classe» : l’histoire ubuesque survenue dans une école lyonnaise en pleine canicule
Europe 1
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02/07/2025
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News
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00:00
Rachel de Lyon, professeure qui a eu très chaud apparemment, nous a appelé au 01-80-20-39-21, Elliot.
00:05
Et justement, on va prendre le pot de Rachel.
00:08
Cher Rachel, bonjour, merci d'être avec nous, je le dis, de 11h à 13h.
00:13
Vous avez la parole, c'est vous qui donnez le tempo de cette émission.
00:17
Et dans la première partie de l'émission, on est revenu évidemment sur cet épisode caniculaire en France,
00:22
qui est très important, qui est très lourd, il faut prendre ça avec beaucoup de sérieux.
00:27
Mais on s'étonnait de cette dramatisation qui pouvait être faite dans les médias.
00:33
Et la psychose qui s'installait, peut-être une psychose qui n'était pas vécue par l'ensemble de la population,
00:39
qui sait quoi faire quand il fait très chaud.
00:41
Rachel, qu'en pensez-vous ?
00:43
Oui, bonjour d'abord.
00:46
Eh bien, écoutez, moi je vous ai appelé parce que je vais vous raconter une anecdote.
00:51
Heureusement, c'est très bien terminé.
00:53
C'est-à-dire qu'on était en pleine alerte canicule.
00:56
Et dans mon établissement, la direction, à la demande de la région et de l'académie,
01:01
elle a eu la lumineuse idée, sans jeu de mots, de pousser la chaudière à son maximum
01:06
pour réaliser les diagnostics énergétiques du bâtiment.
01:10
L'objectif, donc, c'était de mesurer apparemment le déficit calorique, quoi.
01:16
Résultat, dans ma salle de classe, 47 degrés.
01:19
Et ça, je précise que ce n'est pas une image, que j'avais un petit thermomètre
01:23
et que j'ai relevé vraiment 47 degrés.
01:26
Je n'ai ni ventilateur, ni pouvoir décisionnel.
01:30
Et c'était quand, ça rachait, 47 degrés ?
01:32
Hier.
01:33
Et donc, j'ai signalé la situation tout de suite.
01:37
On m'a répondu, puisqu'il y avait un robinet d'eau dans la salle,
01:41
j'avais qu'à faire boire les élèves.
01:43
Alors bon, j'ai improvisé, j'ai tous emmené sous le prévôt,
01:47
puis officiellement, pour faire de l'institut, du travail de dessin institut.
01:51
En fait, ils étaient assis par terre, écrasés de chaleur,
01:55
et puis on a attendu que leur place.
01:56
Mais attendez, il n'y a pas un directeur d'établissement qui vous dit
02:00
« Mais vous ne faites pas cours, mettez-vous à l'abri, en quelque sorte,
02:03
dans une pièce un peu fraîche ? »
02:05
Ah mais non, il faut savoir que, déjà, on m'a prévenu qu'il n'y avait pas de surveillants,
02:09
qu'ils avaient deux surveillants, les autres étaient en arrêt maladie ou ne sont pas venus.
02:13
Donc, en fait, il n'y avait personne pour gérer les enfants.
02:18
Puis là, c'était des petits, c'est les sixièmes,
02:20
parce qu'en fait, il faut savoir que les troisièmes ont déjà bassé le brevet,
02:23
donc ils ne sont plus là, les quatrièmes font comme les troisièmes,
02:26
les cinquièmes, déjà, commencent à faire de l'absentéisme depuis le début dix mois.
02:31
Donc, en gros, on n'a qu'une sixième qui vient encore.
02:33
Mais attendez, c'est, Rachel, ce que vous racontez absolument dingue,
02:37
parce qu'on aurait pu le reporter, ce contrôle, je n'ai pas bien compris à quoi il servait.
02:42
Oui, en fait, je suis propre à l'adresse.
02:43
Le diagnostic énergétique, votre diagnostic énergétique,
02:46
vous allez taper à la porte du maire de Lyon, qui s'occupe des pistes cyclables,
02:50
et vous lui dites, écoutez, monsieur le maire, là, il y a une situation qui est gravissime,
02:53
presque dangereuse pour des enfants, il fait 47 degrés,
02:56
parce qu'on doit faire un diagnostic dans ma classe.
02:58
Non, non, mais en fait, c'est relevé l'aveuglement bureaucratique, quoi.
03:02
C'était la procédure, et puis c'était comme ça,
03:05
et puis de toute façon, il fallait qu'ils le fassent.
03:07
Donc, en fait, les chaudières étaient à fond, et puis voilà.
03:10
Et c'est débrouillant, quoi.
03:12
Non, mais c'est une histoire de fou.
03:14
C'est une histoire de fou.
03:15
Et les parents sont au courant, Rachel ?
03:17
Moi, j'ai dit aux enfants, je vous le dirai à papa et à maman,
03:20
que le chauffage tournait dans la classe.
03:23
Bon, il n'y aura pas de suite, on est en fin d'année, puis c'est tout, et puis...
03:28
Mais c'est le second point qui m'intéressait, Rachel, parce qu'au-delà de la canicule,
03:32
vous avez dit quelque chose de très important, c'est-à-dire qu'en fait, les collégiens,
03:35
la plupart des collégiens, ils sont déjà en vacances, quasiment.
03:38
Depuis le 20 juin, à peu près.
03:39
Depuis le 20 juin.
03:40
Ma fille, ça fait deux semaines qu'elle est en vacances.
03:42
Géraldine me dit, ma fille, ça fait deux semaines, j'étais dans le sud-est,
03:46
il y avait un enfant de la famille qui était déjà en vacances,
03:49
parce que, faute de professeurs, certains sont en train de corriger les coffres.
03:54
Ils font passer les euros, d'autres font passer les euros.
03:57
C'est-à-dire que les sixièmes, les cinquièmes, ils ont des emplois du temps allégés,
04:00
mais ce n'est pas allégé, là, il n'y a plus rien.
04:01
Il n'y a quasiment plus un cours.
04:03
Ah oui, oui, quelques fois, la semaine dernière, en général,
04:07
ils avaient cinq heures d'études pour une heure ou deux de cours.
04:12
Bon, ben, écoutez, ça...
04:13
Quand on peut arriver à les faire bosser, parce que ce n'est pas facile.
04:15
Oui, c'est ça, parce que pour que les enfants soient concentrés avec des chaleurs pareilles
04:17
et faire une vraie heure de cours, ça doit être terrible.
04:19
En plus, Paul Melin, non, mais c'est affolant.
04:20
Il n'y a plus de notes, il n'y a plus rien, les conseils de classe sont passés.
04:22
Je pense que madame a eu le bon réflexe de dire aux enfants,
04:24
on va se mettre sous ce préau, on essaie de sortir,
04:26
parce qu'avec un chauffage dans la classe, comment voulez-vous faire cours ?
04:29
Vous avez pris une photo d'un thermomètre ou quelque chose, Rachel ?
04:33
Ah oui, oui, tout à fait, et puis alors là, j'ai eu la directrice...
04:35
On va récupérer tout ça, je peux vous dire.
04:37
Ah, j'ai eu la directrice qui m'est tombée dessus,
04:39
et qui m'a dit, attention, vous descendez, vous sortez de classe,
04:43
vous les mettez pas sur le préau est décalé par rapport au bâtiment.
04:48
Attention, c'est un adulte pour deux enfants,
04:50
et là, vous en avez plus de trente.
04:53
Donc en fait, même j'étais légèrement en porte-à-faux
04:56
par rapport aux consignes de sécurité...
05:00
Bon, c'est une histoire de fou, Rachel, franchement.
05:03
La directrice a eu de la chance qu'il n'y ait pas eu de malaise,
05:06
parce qu'avec le chaleur, les enfants auraient pu faire des malaises.
05:10
Oui, et puis en répondre, il y a de l'eau dans la salle,
05:12
c'est allé faire voir...
05:13
C'est ubuesque, on pourrait presque croire que s'il y avait le feu dans le bâtiment,
05:16
il dirait non, n'évacuez pas les enfants, il n'y a pas assez de surveillance,
05:18
ça ne respecte pas les règles.
05:19
Vous avez complètement raison, Eric Tegner.
05:21
Merci beaucoup, Rachel.
05:22
C'est parti.
05:23
Réalisé par rapport auxquelles...
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