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00:00Et en attendant, hier soir, Jordan Bardella, le président du Rassemblement National à qui Marine Le Pen conseille officiellement de se préparer à être candidat pour la présidentielle de 2027,
00:09était l'invité de 100% politique, c'était sur CNews hier soir, et il était interrogé notamment sur la question de l'union des droites, il appelle au rassemblement derrière son parti.
00:18Moi ce qui m'intéresse c'est de parler aux Français, c'est de rassembler tous les patriotes, tous les amoureux de la France,
00:24et tous ceux qui considèrent que 2027 revêtent un enjeu de civilisation, parce que si on ne sauve pas notre pays en 2027, la France peut disparaître.
00:32Il y a beaucoup de valeurs que je partage avec ce qui a été historiquement la droite.
00:36Je place beaucoup de mes valeurs dans un étau, dans un système de pensée de droite, mais dire qu'aujourd'hui...
00:43Vous n'êtes pas de gauche !
00:44L'enjeu, certainement pas.
00:45Donc on n'est pas de gauche, on est de droite !
00:47Mais on peut être plus que ça !
00:48Voilà, il appelle clairement au rassemblement derrière son parti.
00:51Il appelle au rassemblement, et c'est intéressant parce qu'il emploie le mot le rassemblement des patriotes.
00:56Il n'emploie pas le mot rassemblement de la droite, comme le fait Éric Zemmour par exemple,
00:59ou comme l'a fait Éric Zemmour pendant la dernière élection présidentielle.
01:02Du reste, c'est une singularité du rassemblement national, depuis le marinisme, depuis Marine Le Pen,
01:07de vouloir, comme ça, d'ambitionner de dépasser les clivages,
01:10et de s'adresser aux Français, aux électeurs de gauche, aux déçus de la gauche.
01:14Du reste, c'est ce qui a permis au RN de se hisser à ses niveaux stratosphériques,
01:17c'est de reprendre le vote ouvrier, jadis dévolu au parti communiste, notamment dans le nord-est de la France,
01:22et de parler aussi, bien sûr, aux Français qui se sentent de droite,
01:25et qui en ont assez, aux Français, disons, du conservatisme, à la France des honnêtes gens,
01:30pour reprendre la formule de LLR.
01:33L'équation, elle est là.
01:34J'observe quand même une petite nuance, c'est pas pour enfoncer un coin entre Jordan Bardella et Marine Le Pen,
01:38ça n'aurait pas de sens, d'autant plus que là, vraisemblablement, elle la double,
01:41donc c'est qu'il n'y a pas de dispute entre eux.
01:43En revanche, sur le fond, sur l'idéologie, il y a quand même une vraie différence,
01:46c'est que Marine Le Pen, elle, elle n'a vraiment jamais prôné l'union des droites,
01:51elle n'a jamais expliqué qu'elle n'était pas de gauche en essayant de nous faire comprendre qu'elle était de droite.
01:55Marine Le Pen, elle a prôné le dépassement des clivages,
01:58elle essaye d'avoir un axiome idéologique extrêmement social,
02:01dans lequel elle parle aux ouvriers, elle parle aux classes populaires.
02:04Jordan Bardella, il faut qu'il fasse attention.
02:05si son discours, c'est le libéral-conservatisme et qu'il laisse la question sociale au marinisme de jadis,
02:13il va perdre les électeurs populaires.
02:16Et ça, sans les électeurs populaires, le RN est en baisse drastique,
02:19donc il faut qu'il ait ça en tête.
02:20Jean-Michel Salvatore, d'accord, pas d'accord ?
02:22Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord,
02:24parce que je pense que l'union des droites est difficile dans la mesure où, sur le plan économique,
02:29les divergences sont beaucoup trop importantes.
02:31On le voit, par exemple, sur les retraites,
02:33où la droite pense qu'il faut aller à la retraite à 64, voire 67 ans,
02:38quand on écoute Édouard Philippe,
02:39alors que la Rassemblement Nationale est à 62 ans.
02:43Sur les impôts, ils ne sont pas d'accord.
02:45Sur la conception libérale de l'économie, ils ne sont pas d'accord.
02:48Ils sont vraiment très opposés.
02:51Et c'est vrai qu'il y a quand même des différences,
02:53et là, il y a quand même des différences entre Jordan Bardella et Marine Le Pen.
02:57Marine Le Pen reste quand même sur un programme de gauche,
03:01pour aller vite, mais un programme économique de gauche.
03:03Alors que Jordan Bardella, on voit bien qu'il est beaucoup plus proche de la droite traditionnelle.
03:08Et d'ailleurs, ses œillades permanentes en direction du patronat
03:12prouvent bien que finalement, il n'est pas tout à fait de cet avis.
03:16Il pense qu'il y a peut-être nécessité de se rapprocher des options de la droite
03:21pour faire l'union des droites.
03:23Et il est revenu notamment sur un référendum sur l'immigration, qu'il appelle.
03:27Ça, par contre, c'est une position qui fait consensus.
03:28Un référendum sur les retraites, à mon avis, là, bon, d'ailleurs, c'est le résultat.
03:35Si on demande aux gens, est-ce que vous voulez travailler jusqu'à 62 ou 64 ans,
03:38évidemment que les gens diront, on veut s'arrêter à 62 ans.
03:41Sur le référendum, justement, sur l'immigration.
03:42Sur le référendum sur l'immigration, ça, c'est une vieille doléance.
03:45C'est un vieux projet du RN.
03:48Même Michel Barnier, en son temps, lorsqu'il était candidat à LR, réfléchissait à cette question.
03:53Les LR, ils réfléchissent depuis longtemps aussi.
03:56De fait, si vous voulez mener un vrai coup de barre sur la politique migratoire de façon assez radicale,
04:01vous êtes obligés d'en passer par la voie du référendum.
04:03Il dit qu'il ne doit plus se retrouver dans les mains de Bruxelles ou de la CEDH.
04:05Ça permet, si vous voulez, d'inverser, quelque part, je ne veux pas être trop technique,
04:10mais la pyramide des normes qui a placé au sommet le droit européen.
04:13C'est une façon de contourner ça, le référendum.
04:15De fait, c'est plutôt, à mon avis, cohérent quand on veut une vraie rupture en termes de politique migratoire.
04:20En revanche, sur les questions sociales, là, le consensus n'est pas le même du tout.
04:24C'est-à-dire que vous avez deux lignes au RN.
04:26Vous avez une ligne qui est plutôt sociale et de gauche, et une ligne plutôt de droite et libérale.
04:31Et de fait, si Jordan Bardella opte pour la deuxième,
04:33il y a des gens qui ne vont pas être contents.
04:35Il va y avoir des divisions en interne aux partis, il peut même y avoir des scissions.
04:38Et là, la machine à scission dans les partis, ce n'est pas bon.
04:41Et ça peut aussi faire un décrochage.
04:44Donc, l'enjeu de Jordan Bardella, s'il prend la suite de Marine Le Pen,
04:48c'est de garder le groupe soudé.

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