Sami Bouajila dans “Rapaces” : « Je croyais que c’était bidon ce genre de magazines » - Vidéo Dailymotion

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L’acteur multi-récompensé partage l’affiche de “Rapaces” (en salles) avec notamment Mallory Wanecque et Stefan Crepon. Et se montre très élogieux de la nouvelle génération.

Transcript

00:00Tu sais, j'ai souvenir effectivement de l'affaire Omar Haddad.

00:02Pour avoir plongé dedans, ça me laisse un gros souvenir du fait divers, ouais.

00:08C'est quoi votre journal ?

00:09Détective.

00:10C'est pour faire chier ton père que t'es venu faire ton stage au journal.

00:13Je pensais que ça nous rapprocherait.

00:15J'ai besoin que vous me disiez ce que vous savez, vous.

00:17Tout ce que je sais, c'est que elle, elle était défigurée.

00:20On l'a raspergée d'acide.

00:22On l'entend rurler.

00:25Donne-moi une semaine, je remue un peu la sauce, je vois ce qu'on a.

00:28Une semaine.

00:29Bon, ce sont des journalistes d'investigation, de faits divers, en fait.

00:34Petite précision, on avait tous une vision assez péjorative,

00:38ou en tout cas assez réductrice, de ces magazines de faits divers,

00:43où on croit que c'est tout du bidon et que c'est un truc de beauf, etc.

00:46Pour ma part, c'est ce que je pensais.

00:48Et il s'avère que non, pas du tout.

00:49C'est vraiment des journalistes d'investigation, et tout est vrai dedans, quoi.

00:53Et c'est des gens, malgré l'image assez péjorative qu'on peut leur attribuer,

00:58et c'est des gens passionnés qui font un boulot de fou,

01:00et c'est des vrais journalistes, je le répète, quoi.

01:03Donc ça, c'était assez impressionnant.

01:04Elle connaît des noms de fleurs par cœur, des trucs.

01:10Elle a du talent, ma fille, elle a beaucoup de talent.

01:12Je voudrais que vous l'écriviez, ça.

01:13Je veux que tout le monde le sache.

01:16Absolument.

01:16Vous savez si elle avait un amoureux, une amoureuse ?

01:22Dans la plupart des cas, l'auteur du féminicide est un homme entre 30 et 50 ans,

01:26en couple avec la victime.

01:27Non, je crois pas.

01:29Je sais pas, je sais plus.

01:30Ma porte d'entrée pour le film, c'était pas l'investigation pour moi.

01:35Là où j'ai été happé, c'était sur le rapport père-fille,

01:41et ça, j'ai trouvé ça passionnant, quoi.

01:42OK, il y a l'enquête, mais l'enquête, elle était documentée,

01:45donc il suffisait de s'investir là-dedans, et ça suivait.

01:50Mais il y a quelque chose qui était plus troublant et inattendu.

01:53Cette fille qui, c'est pas un besoin, elle a une nécessité urgente

02:00d'enfin pouvoir rencontrer son père, et le stage n'est qu'un prétexte, finalement.

02:05Et lui, il arrête pas d'essayer de s'en débarrasser,

02:07parce qu'il va y avoir de l'action, c'est plus ou moins dangereux.

02:09Il a besoin d'avoir les mains libres, les coudes et franches,

02:11pour pouvoir intervenir, tant qu'elle le gêne.

02:15Mais elle arrive, à force de caractère, si je puis dire, de détermination,

02:19elle arrive à se retrouver avec lui.

02:22Et durant toute cette partie du film, il y a quelque chose d'autre qui se passe.

02:25Quand eux-mêmes sont traqués, quand le danger est là,

02:29il y a vraiment de beaux rapports entre eux.

02:31Il y a une découverte, et je trouve que le personnage du père,

02:33il prend toute son ampleur, là, voilà.

02:37Donne-moi ton téléphone.

02:40Pourquoi faire ?

02:42La police.

02:43Tu vas leur dire quoi ?

02:45Je vais trouver.

02:45Oui.

02:52Le père absent, quoi.

02:58Le père absent, et puis moi, ça m'a interpellé fort,

03:02parce que j'ai moi-même passé beaucoup de temps sur les routes,

03:05et mes enfants, ça grandit vite, quoi.

03:08Oui, j'ai le sentiment d'avoir loupé quelques étapes,

03:11mais en même temps, on est très famille, très fusionnel, etc.

03:16Mais ça, oui, ça, ça m'a interpellé sur ce personnage-là.

03:20Je comprenais vraiment la justesse de sa position.

03:23Surtout qu'à un moment, il n'est pas dans le déni,

03:25mais il ne s'en rend même pas compte, quoi.

03:26À un moment assez précis dans le film,

03:31il se le prend à la gueule, quoi.

03:34OK, il a compris que sa fille était là.

03:36Avant d'arriver là, la puce, elle s'est sauvée du sud de la France,

03:39de Grenoble, ou dans l'Isère, je crois,

03:41pour rejoindre son père, alors que ce n'était pas prévu, quoi.

03:43Elle a traversé la France, elle arrive à point d'heure

03:45dans une gare où c'est mal fréquenté.

03:47Il y a des gens qui lui rôdent autour,

03:48elle appelle au secours papa, enfin, je ne vais pas dévoiler la chose.

03:51Mais à ce moment-là, le père, un peu tard, entend ce message

03:55et j'ai vraiment beaucoup aimé ce moment, quoi.

03:57Tu es là, dans ta chambre des petites filles,

04:01tu joues à la poupée et...

04:03Un jour, tu marches dans la rue et tous les mecs te regardent.

04:06Tu joues le jeu puisqu'il y en a un qui te plaît.

04:11Crayons, couches à lèvres...

04:15Ça marche sur lui.

04:17Sur tous les autres aussi.

04:18Tu devrais l'écrire.

04:23C'est un bon angle.

04:25Trop personnel.

04:28Plus c'est personnel, plus c'est universel.

04:29Et après, chacun a nourri son personnage.

04:34Et puis, alors, avec Malorie, il y a boire et à manger, quoi.

04:36C'est-à-dire qu'elle a soif de vie,

04:38elle est impulsive, elle a une énergie de folie,

04:41elle est perspicace, elle a de l'humour.

04:45Quand il faut contenir tout ce que je viens de vous décrire,

04:48croyez-moi, ça nourrit le personnage,

04:50ça lui donne une densité.

04:52Mais c'est une sacrée actrice, c'est une actrice impulsive.

04:55Et c'est quelqu'un de très vivant, quoi.

04:58qui a une soif de vie,

05:00donc entre les prix, ça foisonne, ça foisonne, ça foisonne, ça foisonne.

05:02Est-ce qu'elle a entendu l'info qui a été dite ou pas ?

05:04Mais paf, dès que ça part,

05:07une, deux, trois, et hop, c'est la bonne.

05:08Ce que t'as pas l'air de comprendre,

05:10c'est que les grosses enquêtes comme ça, c'est fini.

05:12Les raisons gagnées, la presse papier, c'est mort.

05:14Pas encore.

05:15Même si tu refais l'enquête,

05:16et qu'au bout du bout, tu tombes nez à nez avec Dupont-de-Ligonnès,

05:19c'est pas ça qui va changer la donne.

05:21Le mythe de la grosse affaire, il n'y a que toi qui y crois encore.

05:28Les hôtels, les restos, les pleins d'essence,

05:31oui, vous êtes trop chers.

05:34Et puis, alors, il y en a un que j'ai découvert,

05:37c'est Crépon, Stéphane Crépon, quoi.

05:38Alors, Stéphane Crépon, moi, j'adore, c'est un tueur, quoi.

05:42D'abord parce qu'il a un charisme fou,

05:44ensuite parce que c'est un acteur passionné,

05:47très intelligent, lui aussi, une belle culture.

05:50Et j'aime bien son énergie.

05:52Il a une espèce d'apesanteur, comme ça, en lui,

05:55avec, on dirait le feu sous la glace, quoi, voilà.

05:59C'était prémédité, il voulait tuer.

06:03Un jour, tu marches dans la rue et tous les mecs te regardent.

06:08Tu joues au jeu puisqu'il y en a un qui te plaît.

06:12Ça marche sur lui, sur tous les autres aussi.

06:16Sous-titrage Société Radio-Canada

06:21Sous-titrage Société Radio-Canada

Sami Bouajila dans “Rapaces” : « Je croyais que c’était bidon ce genre de magazines »

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